dimanche 29 décembre 2019

Climactualités - décembre 2019

ENSO

Le 29/12/2019 : climate.gov/enso

Temperatures across the tropical Pacific were above average in November, but sub-surface heat content was near normal as were surface winds. Of the three possible outcomes—return of El Niño, La Niña, or neutral—forecasters continue to give neutral the highest odds (70% chance) of continuing through winter. 
Les températures dans le Pacifique tropical ont été supérieures à la moyenne en novembre, mais le contenu thermique sous la surface était proche de la normale, tout comme les vents de surface. Parmi les trois résultats possibles - retour d'El Niño, de La Niña ou de la neutralité - les prévisionnistes continuent de donner à la neutralité la plus forte probabilité (70 % de chances) de poursuivre durant l'hiver. 
Voici l'historique des événements ENSO des 10 dernières années :
Index ENSO de 2010 à 2019 (source weather.plus)
Et celui depuis 1950 :
Index ENSO de 1950 à 2019 (source weather.plus)

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GISS L-OTI anomalies de températures vs 1881-1910 

Le 29/12/2019 : data.giss.nasa.gov

Anomalies de températures pour le mois de novembre 2019 par rapport à la période de référence 1881-1910.


Rappel des périodes précédentes (à partir de 2016, année la plus chaude) :
  • octobre 2019 : 1.19
  • année 2018 : 1.08 
  • année 2017 : 1.17 
  • année 2016 : 1.26
Il ne reste que le mois de décembre pour terminer l'année 2019 qui va probablement se situer derrière 2016 et juste devant 2017 à la deuxième place des années les plus chaudes depuis que des relevés instrumentaux de température existent.

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Coral Reef Watch

Le 29/12/2019 : coralreefwatch.noaa.gov

NOAA Coral Reef Watch's most recent Four-Month Coral Bleaching Heat Stress Outlook. This figure shows the distribution of the lowest heat stress levels predicted by at least 60% of the model ensemble members. In other words, there is a 60% chance that the displayed heat stress levels will occur.

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Climate Prediction Center 

Le 29/12/2019 : cpc.ncep.noaa.gov

Prévisions de tempêtes tropicales.

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Polar Science Center

Le 29/12/2019 : psc.apl.uw.edu

The year 2018 finished out with an annually averaged sea ice volume that was the 5th lowest on record with 13,860 km 3 , with a 1,000 km3 gain over the record year of 2017. While 2018 started relatively low, relatively little melt during the summer and rapid growth in the fall (Fig 8) brought the ice volume in the same area as recent low years (2011,2012,2016, 2017).
L'année 2018 s'est terminée avec un volume moyen annuel de glace de mer qui était le 5e plus faible jamais enregistré avec 13 860 km 3 , avec un gain de 1 000 km3 par rapport à l'année record de 2017. Bien que l'année 2018 ait débuté à un niveau relativement bas, une fonte relativement faible pendant l'été et une croissance rapide à l'automne (fig. 8) ont fait en sorte que le volume de la glace est demeuré dans la même zone que les années les plus basses (2011, 2012, 2016, 2017).
Average Arctic sea ice volume in November 2019 was 8,500 km3. This value is 700 km3 above the record value of 7,800 km3 set in 2016, making it the third lowest on record. 2012 which holds the record for summer and fall, was only 300 km3 below the 2019 value. Monthly ice volume was 61% below the maximum in 1979 and 47% below the mean value for 1979-2018. November 2019 ice volume falls right on the long term trend line. Daily volume anomalies for November show relatively normal ice growth rates but since the growth season started at near record levels, 2019 winds up the 3rd lowest ice volume overall (Fig 4). Average ice thickness is near the record (Fig 5). Ice thickness anomalies for November relative to 2011-2018 (Fig 6) show positive anomalies in a band reaching from the Eastern Beaufort, across the Central Arctic while negative sea ice thickness anomalies dominate elsewhere throughout the Arctic. Deepest negative anomalies appear along the Canadian Archipelago and north of Greenland. November ice thickness anomalies from PIOMAS agree well with CryoSat 2 data from the Alfred Wegener Institute (Fig 7). Interestingly the CryoSat and PIOMAS showed nearly opposite anomaly patterns during in April before CryoSat went into its annual summer hiatus. Time series of November Ice Volume for PIOMAS and CryoSat 2 agree well, underscoring the accuracy of the PIOMAS modeling system and providing support for the validity of the PIOMAS 40-year trend.
En novembre 2019, le volume moyen de la glace de mer de l'Arctique était de 8 500 km3. Cette valeur est supérieure de 700 km3 à la valeur record de 7 800 km3 établie en 2016, ce qui en fait la troisième plus faible jamais enregistrée. 2012, qui détient le record pour l'été et l'automne, n'était que 300 km3 en dessous de la valeur de 2019. Le volume mensuel de glace était de 61 % inférieur au maximum de 1979 et de 47 % inférieur à la valeur moyenne pour 1979-2018. Le volume de glace de novembre 2019 se situe tout à fait dans la ligne de tendance à long terme. Les anomalies de volume quotidien pour novembre montrent des taux de croissance des glaces relativement normaux, mais comme la saison de croissance a commencé à des niveaux presque records, 2019 se classe au 3e rang des volumes de glace les plus faibles dans l'ensemble (Figure 4). L'épaisseur moyenne de la glace est près du record (Figure 5). Les anomalies d'épaisseur de la glace pour novembre par rapport à 2011-2018 (fig. 6) montrent des anomalies positives dans une bande s'étendant de l'est de la mer de Beaufort, dans tout le centre de l'Arctique, tandis que les anomalies négatives d'épaisseur de la glace de mer dominent ailleurs dans l'Arctique. Les anomalies négatives les plus profondes apparaissent le long de l'archipel canadien et au nord du Groenland. Les anomalies d'épaisseur de la glace de novembre provenant du PIOMAS concordent bien avec les données de CryoSat 2 de l'Institut Alfred Wegener (fig. 7). Il est intéressant de noter que le CryoSat et le PIOMAS ont montré des configurations d'anomalies presque opposées en avril, avant que le CryoSat ne prenne sa pause estivale annuelle. Les séries chronologiques du volume de glace en novembre pour PIOMAS et CryoSat 2 concordent bien, ce qui souligne la précision du système de modélisation PIOMAS et confirme la validité de la tendance sur 40 ans de PIOMAS.
Fig.1  Arctic sea ice volume anomaly from PIOMAS updated once a month. Daily Sea Ice volume anomalies for each day are computed relative to the 1979 to 2018 average for that day of the year. Tickmarks on time axis refer to 1st day of year. The trend for the period 1979- present  is shown in blue. Shaded areas show one and two standard deviations from the trend. Error bars indicate the uncertainty of the  monthly anomaly plotted once per year.

Fig. 2 Total Arctic sea ice volume from PIOMAS showing the volume of the mean annual cycle, and from 2011-2019. Shaded areas indicate one and two standard deviations from the mean.

Fig.3 Monthly Sea Ice Volume from PIOMAS for April and Sep

Fig 4 Comparison of Daily Sea Ice Volume Anomalies relative to 1979-2018.

Fig  5. Average Arctic sea ice thickness over the ice-covered regions from PIOMAS for a selection of years. The average thickness is calculated for the PIOMAS domain by only including locations where ice is thicker than .15 m.

Fig 6. PIOMAS Ice Thickness Anomaly for November 2019 relative to 2011-2018.
Fig 7. CryoSat-2 (AWI, v.2.2) Sea  Ice Thickness Anomaly for November 2019.
Fig 8. Time Series of CryoSat-2 (AWI, v.2.2)  and PIOMAS Sea  Ice Volume Anomaly for November.


Et en bonus de fin d'année, contrairement aux climatosceptiques qui prennent de l'âge et qui finissent par disparaitre les uns après les autres, la glace arctique rajeunit, ce qui aura le même effet !
La glace arctique est de plus en plus jeune (source carbonbrief)


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Arctic Data archive system (ADS)


Evolution de la banquise arctique.

Evolution de la banquise antarctique.

Evolution globale des deux banquises arctique et antarctique.

Historique des Climactualités (l'Arctique est mentionné en premier ; en bleu les valeurs minimales, en jaune les maximales ; la valeur entre parenthèses est la variation avec l'année précédente)

Moyenne des années 1980 à la même date : 13,59 + 7,6 = 21,2

Décembre 2019 : 12,26 + 6,65 = 18,91 (+0,99)
Novembre 2019 : 9,85 + 13,27 = 23,13 (-0,67)
Octobre 2019 : 7,06 + 17,21 = 24,28 (+0,01)
Septembre 2019 : 4,31 + 18,35 = 22,66 (-0,03)
Août 2019 : 4,34 + 17,89 = 22,23 (-0,27)
Juillet 2019 : 6,08 + 16,39 = 22,46 (-0,65)
Juin 2019 : 9,09 + 13,68 = 22,77 (-1,01)
Mai 2019 : 10,88 + 10,18 = 21,06 (-0,61)
Avril 2019 : 12,56 + 6,66 = 19,22 (+1,07)
Mars 2019 : 13,73 + 3,83 = 17,56 (+0,19)
Février 2019 : 14,02 + 2,44 = 16,46 (+0,47)
Janvier 2019 : 13,48 + 3,01 = 16,49 (+0,35)
Décembre 2018 : 11,85 + 6,07 = 17,92 (-0,97)
Novembre 2018 : 10,54 + 13,26 = 23,8 (+0,48)
Octobre 2018 : 7,18 + 17,09 = 24,27 (-0,82)
Septembre 2018 : 4,68 + 18,01 = 22,69
Août 2018 : 4,8 + 17,7 = 22,5
Juillet 2018 : 6.67 + 16.44 = 23.11
Juin 2018 : 9.19 + 14.59 = 23.78
Mai 2018 : 11.02 + 10.65 = 21.67
Avril 2018 : 12.82 + 6.33 = 18.15
Mars 2018 : 13.87 + 3.50 = 17.37
Février 2018 : 13.68 + 2.31 = 15.99
Janvier 2018 : 12.68 + 3.46 = 16.14
Décembre 2017 : 11.76 + 7.13 = 18.89
Novembre 2017 : 10.07 + 13.25 = 23.32
Octobre 2017 : 7.82 + 17.27 = 25.09
Septembre 2017 : pas de stats


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Miscellanées de fin d'année


412,6 ppm le 27 décembre 2019


Tendance des températures toutes stations incluses



Augmentation du niveau des mers


Counting the cost 2019: a year of climate breakdown


L'Alaska termine l'année 2019 avec une chaleur record


Et pour finir en faisant chier tous les vieux cons de la planète.

Greta Thunberg personnalité de l'année 2019


samedi 28 décembre 2019

Les 5 preuves que Courtillot et Rittaud vous prennent pour des imbéciles (et ça marche très bien avec certains)

Le journal Les Echos a fait paraitre récemment un article intitulé COP 25 : cinq preuves que le dérèglement climatique est déjà là et cela a suffi pour déclencher un petit caca nerveux sans grandes conséquences chez deux loustics qui se croient plus forts que les spécialistes du sujet, j'ai nommé Vincent "le chevalier de la Terre plate" Courtillot et Benoit "le mathématimancien" Rittaud qui ont cru bon de se mettre à deux pour pondre ce qu'ils croient être, ou essaient de vous faire croire être, une réfutation point par point dans Cinq « preuves » que le dérèglement climatique est déjà là ?.

On admirera le point d'interrogation qui plante le décor : pour Courtillot et Rittaud (que nous abrègerons en CR comme climatoréalistes, le petit nom qu'ils se sont auto attribués) se poser la question c'est bien sûr y répondre par la négative, on le sait dès le départ notre duo de choc va nous « démontrer » par A+B, la spécialité de Riri (rappelons qu'il est mathématicien même s'il le cache bien), que les preuves avancées par Les Echos n'en sont pas, c'est-à-dire...mais ne brûlons pas les étapes et procédons avec ordre et méthode.

Je vais reprendre intégralement tant les cinq preuves avancées par Les Echos que les cinq soi-disant réfutations de CR de façon à ce que l'on ne me reproche pas de n'avoir mentionné que ce qui m'arrangeait en ignorant le reste ; le texte des Echos sera écrit en bleu sur fond jaune, la bafouille de CR en noir sur fond caca d'oie (parce qu'ils le valent bien), et ils seront tous les deux légèrement décalés sur la droite afin qu'on puisse encore mieux les identifier ; enfin mes commentaires seront présentés normalement, comme le présent paragraphe.

Accrochez vos ceintures c'est parti.


0 - Introduction

Alors que la COP25 s'ouvre à Madrid ce lundi, les preuves de l'impact dévastateur des activités humaines sur la planète s'accumulent. En moins d'un an, quatre rapports des scientifiques de l'ONU sur l'état de la planète ont sonné comme des coups de tonnerre réveillant des citoyens du monde entier. Un constat alarmant qui met la pression sur les signataires de l'Accord de Paris sur le climat.
L'argumentation climato-irréaliste :
Contrairement à ce qui est trop souvent affirmé sans vérification, il existe en France et dans le reste du monde des individus de toutes tendances politiques, issus de tous les milieux, de formations diverses diplômantes ou non, dont la bonne foi ne peut être contestée et qui ne partagent pas nombre des certitudes répétées à l’infini par presque tous les media concernant les fluctuations du climat de notre planète, les causes de ces fluctuations et donc les solutions à mettre en œuvre.

On dit trop souvent que les climato réalistes nient le réchauffement climatique. C’est faux. Mais nous contestons l’importance supposée du rôle du CO2 dans cette augmentation. On nous nomme trop souvent par dérision « Climato sceptiques » . Nous préférons l’appellation « Climato réalistes » !

Nous aurions en fait pu choisir l’appellation « les vrais écologistes » . Nous sommes parfaitement conscients que de grands défis attendent l’humanité dans tous les domaines du devenir environnemental de la planète dont les limitations de certaines ressources et les pollutions non encore maîtrisées. Mais nous sommes opposés au recours à des arguments scientifiques encore trop incertains et pourtant utilisés pour prédire des catastrophes. La majorité de la population fait actuellement confiance à des décisions très lourdes sans avoir la possibilité d’en vérifier le bien-fondé.Comme exemple d’erreurs manifestes véhiculées pourtant avec une grande certitude, nous renvoyons à un article du 2 décembre du journal Les Echos qui relayait cinq « preuves » du dérèglement qui serait déjà en cours. Il nous semble facile de démontrer, dans un langage pas trop technique et en faisant parfois appel au bon sens, qu’aucune de ces preuves n’est valable.
Mes commentaires :

Alors que l'introduction des Echos est concise, ramassée en un seul paragraphe purement factuel, CR tartinent pas moins de trois paragraphes pour énoncer des banalités et affirmations gratuites qui n'ont rien à faire dans ce qui se voudrait une réfutation de nature scientifique ; que vient faire le laïus sur « il existe en France et dans le reste du monde etc. » ? Les « certitudes répétées par les médias » sont en fait quasiment toujours le reflet des recherches scientifiques sur le climat, il est vrai que « certains médias » sont plus doués que d'autres pour retranscrire correctement ce que disent les climatologues, mais cela est vrai pour n'importe quel sujet, on serait donc tentés de répondre à CR « oui et alors ? » Le fait qu'il existe des journalistes qui déforment les propos des scientifiques n'est pas un scoop, en tout cas en ce qui concerne le sujet du réchauffement climatique ce travers me semble plutôt appartenir essentiellement à une certaine presse libérale et/ou d'extrême droite (Contrepoints ou Valeurs Actuelles pour ne citer que ces deux-là) et non à ce que l'on qualifie de presse mainstream (Le Monde ou Libération par exemple) dans laquelle des journalistes scientifiques font à mon avis un excellent travail de vulgarisation, c'est-à-dire en reprenant les études qui sortent régulièrement sans essayer de les « interpréter » en fonction d'une quelconque idéologie, ce qui est plutôt l'apanage de ceux que j'ai cités précédemment.

Enfin on est heureux que CR avouent sans se cacher derrière leur petit doigt qu'ils sont bien ce que l'on appelle couramment des climatosceptiques qui n'ont rien de réalistes, puisqu'ils nous disent d'emblée qu'ils contestent l'importance « supposée » (c'est leur mot) du rôle du CO₂, et c'est pour cela qu'ils méritent le qualificatif de climato-irréalistes étant donné que ce rôle a déjà été prouvé depuis bien longtemps déjà.

Quant à l'appellation de « vrais écologistes » qu'ils auraient pu adopter elle en fera mourir de rire plus d'un, tout comme le « bon sens » qui d'après eux serait parfois nécessaire pour réfuter les preuves avancées par Les Echos ; on appréciera que CR qui se prévalent du titre de scientifiques se targuent de démolir des preuves avec du simple bon sens, mais il est vrai que le bon sens est quelque chose qu'ils ne semblent pas avoir en magasin afin d'en présenter un seul échantillon.

1 - Records de chaleur

Les quatre dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées sur la planète. Avec notamment le mois le plus chaud de l'histoire en juillet, 2019 devrait rejoindre le top 5 et pourrait même se classer 2e ou 3e, selon l'Agence océanique et atmosphérique américaine NOAA.

Et ce n'est que le début. Le monde a gagné environ 1 °C depuis l'ère pré-industrielle. Mais si le mercure continue de grimper au rythme actuel sous l'effet des émissions de gaz à effet de serre, le seuil de +1,5 °C, objectif idéal de l'Accord de Paris, devrait être atteint entre 2030 et 2052, selon les experts climat de l'ONU (Giec).

Même si les Etats tiennent leurs engagements de réduction d'émissions, ce sera au moins +3 °C d'ici la fin du siècle, alors que chaque demi-degré supplémentaire augmente l'intensité et/ou la fréquence de catastrophes météo comme les canicules, les tempêtes, les sécheresses ou les inondations.

En outre, des scientifiques qui travaillent sur de nouveaux modèles climatiques qui serviront de base au prochain rapport du Giec de 2021 laissent présager d'un réchauffement encore plus prononcé que prévu, avec un scénario du pire de +7 °C en 2100 (contre des prévisions au pire de +4,8 °C précédemment).
L'argumentation climato-irréaliste :
Les Echos: Les quatre dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées sur la planète.

C’est vrai si l’on se contente de regarder les derniers 150 ans. Mais si l’on regarde les derniers 2000 ans, la période de l’optimum climatique du Moyen-Age (autour du 12ème siècle) était semblable. Plus près de nous, l’enregistrement des températures montre un réchauffement de même amplitude et de même vitesse entre 1910 et 1940 (peu de CO2 relâché dans l’atmosphère) et entre 1970 et 2000 (beaucoup plus de CO2 ). Et depuis 20 ans, alors qu’il n’y a jamais eu autant de CO2 relâché dans l’atmosphère par l’humanité, la température moyenne est restée stable, contrairement aux prédictions de la plupart des modèles. Enfin les températures autour de 2016 sont affectées par un événement chaud dit El Nino qui est météorologique et non climatique. Rien qui prouve que le dérèglement climatique soit déjà là.
Mes commentaires :

Les Echos citent ce que dit la science sans la travestir en mentionnant un rapport de l'OMM : les 4 dernières années ont bien été les plus chaudes jamais enregistrées par des instruments de mesures possédant une fiabilité suffisante, et comme 2019 a toutes les chances de finir deuxième ou troisième nous aurons là pour sûr les 5 années à la file les plus chaudes que nous ayons connues de notre vivant (y compris les plus que centenaires) ; voici les dernières données à fin novembre en provenance de la NOAA :
Evolution des températures globales pour la période janvier-novembre depuis 1880 (source noaa)

Ce graphique, comparable à celui d'autres organismes (NASA, HadCRUT ou BEST), montre bien qu'il se passe quelque chose d'anormal dans notre système climatique, surtout quand on prend de la hauteur et que l'on regarde l'évolution des températures sur une plus large échelle de temps, par exemple :
Evolution de la température de l'hémisphère nord calculée depuis mille ans par plusieurs organismes indépendants (source skepticalscience)

Il faut bien comprendre que le premier graphique, celui de la NOAA, commence en 1880, c'est-à-dire quasiment tout à droite de celui-ci ; on voit alors que sur une période de 1000 ans ce qui apparaissait avec une pente pouvant sembler modérée est en fait un véritable mur montant presque à la verticale ! Dans ces conditions comment ne pas interpréter cela comme une « preuve du dérèglement climatique » ?

CR, de leur côté, se contentent du minimum en recasant les poncifs habituels sur l'optimum climatique du Moyen-Age qui aurait été aussi chaud que ce que nous connaissons aujourd'hui ou en nous bassinant avec les fluctuations de températures sur de courtes périodes, avec comme point d'orgue le fameux « depuis 20 ans la température est restée stable » alors que tout montre le contraire !

Bien que la période médiévale ait été, en Europe, particulièrement douce, globalement elle devait se situer en deçà de la température actuelle et il n'est pas certain qu'en Europe même elle ait été plus chaude qu'aujourd'hui ; le ressenti de l'époque ne peut pas se comparer avec des mesures instrumentales précises et comme il n'y avait pas de thermomètres on ne peut que reconstituer ce que devaient être les températures en ces temps-là (pour des explications plus détaillées voir How does the Medieval Warm Period compare to current global temperatures?)

En ce qui concerne les variations de température du 20ème siècle qui n'auraient pas été corrélées avec l'augmentation des concentrations de CO₂ dans l'atmosphère le mieux est de regarder la vidéo du Réveilleur (à partir de 9:00) qui explique très bien ce qui s'est passé ; pour résumer, la variation naturelle du climat (volcanisme et oscillations Atlantique et Pacifique notamment) plus les émissions de particules issues des activités humaines (lesquelles ont été grandement diminuées suite aux législations contraignantes des années 1970) expliquent largement pourquoi le CO₂ et les températures n'ont pas évolué exactement en parallèle sur une partie du siècle dernier, cependant si l'on regarde encore une fois à plus grande échelle il n'y a pas photo :
Enregistrements des carottes de glace de Vostok montrant la concentration de dioxyde de carbone et le changement de température (source skepticalscience)

En prenant de la hauteur, ce que ne savent pas faire CR, on constate que les courbes du CO2 et de la température se superposent de manière quasi parfaite ; plus le CO2 est élevé et plus la température l'est également, plus le CO2 est bas et plus la température l'est itou.

Et le fait que dans les temps anciens c'étaient les paramètres astronomiques (les cycles de Milankovitch) qui faisaient d'abord augmenter la température n'y change rien, le processus à l'œuvre était alors très long, il durait plusieurs milliers d'années et le CO₂ dégazé par les océans suite au réchauffement de ceux-ci prenait le relais pour amplifier la hausse des température en agissant comme rétroaction positive ; à noter qu'à une augmentation de 80 ppm (de 200 ppm à 280 ppm) de CO₂ (soit +40%) correspondait une hausse de température de l'ordre de la dizaine de degrés...A titre de comparaison la hausse de la concentration en CO₂ a été d'environ 45% (de 280 ppm à 410 ppm) entre ce qu'on appelle la période préindustrielle (avant 1850 pour faire court) et aujourd'hui, ce seul constat devrait faire réfléchir des têtes suffisamment pensantes, ce que ne semblent pas détenir le duo CR.

Pour conclure sur ce premier point nous pouvons dire que CR n'ont rien réfuté du tout.

2 - Catastrophes multipliées

Canicules exceptionnelles en Europe, incendies monstres en Sibérie ou en Australie,cyclone Idai au Mozambique, Venise sous l'eau … Même s'il est difficile d'attribuer une catastrophe spécifique au dérèglement climatique, la multiplication déjà en cours des phénomènes extrêmes reflète les prévisions des scientifiques. Et l'avenir sera encore plus sombre.

Dans un monde à +1,5 °C, les épisodes de fortes précipitations seront plus fréquents, intenses et/ou abondants, selon le Giec. La fréquence et l'intensité des sécheresses devraient aussi augmenter. Et encore un demi-degré supplémentaire causerait des différences d'impact « nettes ».
Ainsi par exemple, même si le plafond de +2 °C, objectif minimal de l'accord de Paris, est respecté, les cyclones, ouragans ou typhons deviendront plus puissants et la proportion des cyclones de catégorie 4 et 5 devrait encore augmenter.
L'argumentation climato-irréaliste :
Les Echos: Canicules exceptionnelles en Europe, incendies monstres en Sibérie ou en Australie, cyclone Idai au Mozambique, Venise sous l’eau … Même s’il est difficile d’attribuer une catastrophe spécifique au dérèglement climatique, la multiplication déjà en cours des phénomènes extrêmes reflète les prévisions des scientifiques. Et l’avenir sera encore plus sombre.

Aucune étude scientifique (statistique) publiée et vérifiable n’indique que les événements extrêmes récents soient uniques dans l’histoire, soient sans précédent à l’échelle des siècles et des millénaires, ni ne soient en augmentation. Tout repose sur des modèles informatiques hypothétiques; ce sont donc des hypothèses. Au cours des années récentes nombre de ces prédictions se sont révélées fausses. Les rapports mêmes du Giec reconnaissent que les nombreuses annonces de phénomènes « sans précédent » sont sans valeur statistique sérieuse.
Mes commentaires :

Encore une fois Les Echos citent les scientifiques qui disent que les phénomènes météorologiques extrêmes vont se multiplier ; par exemple la relation de Clausius-Clapeyron nous dit que « la quantité d’eau sous forme de vapeur présente dans l’atmosphère augmente avec la température » (source cea), à ma connaissance il s'agit d'une moyenne de 7% de plus de vapeur d'eau pour chaque degré gagné, sachant qu'il peut y avoir des valeurs différentes selon les conditions présentes ; or davantage d'humidité dans l'air signifie en général davantage de précipitations, ce qui explique notamment l'intensité de celles-ci lors de certains événements cycloniques récents (par exemple l'ouragan Harvey en 2017)

Les Echos font d'ailleurs très bien leur travail en mentionnant que «  il est difficile d'attribuer une catastrophe spécifique au dérèglement climatique », tout simplement parce que les scientifiques sont très prudents sur ce plan-là, par contre ils nous prédisent bien, outre des précipitations plus fortes, des canicules et des sècheresses plus sévères, ce qui n'est pas du tout antinomique étant donné qu'en principe les régions concernées par les unes ne sont pas les mêmes que celles touchées par les autres : voir à ce sujet mon article d'hier montrant que l'ouest des Etats-Unis ne se comporte pas du tout comme le centre du pays.

De leur côté CR nous ressortent comme on pouvait s'y attendre les éternels mantras qu'ils récitent après les avoir consciencieusement appris par cœur afin de pouvoir les régurgiter chaque fois que l'occasion se présente.

Ainsi que vient faire la comparaison entre notre situation actuelle et les siècles ou millénaires qui nous ont précédés ? Personne ne sait quelle était exactement l'intensité des ouragans du temps des Romains et à vrai dire on s'en fiche un peu, ce qui nous intéresse c'est aujourd'hui au regard des quelques décennies passées afin de pouvoir tirer des conclusions plus solides que celles qui seraient basées sur le simple ressenti d'un Gaulois (à supposer qu'il aurait pu consigner ses pensées par écrit ou sur bande magnétique)

Outre les études scientifiques sur le sujet (voir Phénomènes météorologiques extrêmes et changement climatique parmi les principaux risques auxquels le monde est confronté (unfccc)) on peut aussi se fier aux rapports des assureurs et réassureurs qui savent à quoi s'attendre (voir mes articles sur Munich Re)

Une nouvelle fois la réfutation de CR fait un flop retentissant en ne proposant rien de bien sérieux à se mettre sous la dent afin de contredire les éléments factuels reportés par Les Echos.

3 - Trop de CO₂

Selon un rapport de l'ONU publié cette semaine, les émissions de CO2 ont progressé en moyenne de 1,5 % par an ces 10 dernières et elles ne donnent aucun signe de ralentissement, alors qu'il faudrait qu'elles baissent de 7,6 % par an, chaque année entre 2020 et 2030 pour espérer respecter la limite de +1,5 °C.

Fin 2018, les principaux gaz à effet de serre ont franchi de nouveaux records de concentration dans l'atmosphère, en particulier le CO2, avec 407,8 parties par millions (ppm).

La dernière fois que l'atmosphère terrestre a connu une teneur en CO2 comparable, « c'était il y a 3 à 5 millions d'années : la température était de 2 à 3 °C plus élevée qu'aujourd'hui, et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel », souligne l'Organisation météorologique mondiale.
L'argumentation climato-irréaliste :
Les Echos: Selon un rapport de l’ONU publié cette semaine, les émissions de CO2 ont progressé en moyenne de 1,5 % par an ces 10 dernières et elles ne donnent aucun signe de ralentissement, alors qu’il faudrait qu’elles baissent de 7,6 % par an, chaque année entre 2020 et 2030 pour espérer respecter la limite de +1,5 °C.

Ceci repose sur des modèles et donc des hypothèses. Presque tous les modèles informatiques ont prédit pour les années récentes des augmentations de température plus élevées que celles finalement observées. Ce n’est en rien une preuve d’un dérèglement du climat.
Mes commentaires :

Je vais me répéter mais Les Echos font un super boulot en retranscrivant très fidèlement ce que nous disent les scientifiques ; aucune contestation possible sur les niveaux de CO₂ atteints, nous en sommes actuellement à 412,36 ppm à la date du 26 décembre (voir esrl.noaa) après être passés par un pic de 413,05 ppm le 22 du même mois.

Par ailleurs il est plus que probable qu'au train où vont les choses c'est vers au minimum +3°C que nous allons pour la fin du siècle, les +1,5°C étant atteints entre 2030 et 2050 (voir Rapport_spécial_du_GIEC_sur_les_conséquences_d'un_réchauffement_planétaire de 1,5_°C)

CR ne font rien d'autre que répéter les mêmes antiennes, d'après eux ce seraient les modèles qui auraient tort, comme si c'étaient les modèles qui nous donnaient les niveaux de CO₂ ; la courbe de Keeling fournit les informations réelles sur les niveaux de CO₂ :
La courbe de Keeling montre l'évolution de la concentration de CO2 dans l'atmosphère mesurée à Mauna Loa (source wikipedia)

Il ne s'agit pas là du résultat d'un modèle mais d'une réalité appréhendée à l'aide d'instruments de mesures précis et non sujets à caution ; nous avons par ailleurs vu plus haut que plus de CO₂ signifie à terme une température plus élevée, les carottes de glace nous donnaient une équivalence approximative dans le passé de 80 ppm = 10°C, mais cela s'étalant sur des milliers d'années et les conditions de l'époque étant radicalement différentes de celles d'aujourd'hui, donc il ne faut pas s'attendre à obtenir une telle hausse de température dans le siècle à venir ni probablement dans le suivant, cependant on peut raisonnablement penser (c'est cela le véritable « bon sens ») que l'augmentation de quelques 130 ppm depuis le 19ème siècle (de 280 ppm à 410 ppm) laissera des traces dans un avenir plus ou moins proche, tout étant relatif et fonction de la valeur qu'on donne à l'adjectif proche (cela peut être mille ans ou seulement un siècle ou deux)

Comme pour les points précédents CR n'apportent rien de substantiel pour réfuter la « preuve » fournie par Les Echos ; on peut objecter qu'il ne s'agit pas vraiment d'une preuve au sens scientifique ou judiciaire du terme mais plutôt d'un fort faisceau d'indices qui vont tous dans la même direction ; dans pareil cas que ce soit devant un tribunal ou dans la tête d'un scientifique sérieux le coupable ne fait guère de doute tellement il y a de charges qui pèsent sur ses épaules.

4 - La glace fond, l'eau monte

Selon le Giec, le niveau des mers a augmenté de 15 cm au XXe siècle. Le rythme de cette élévation s'accélère et le niveau des océans continuera à monter pendant des siècles, menaçant des zones côtières peu élevées où vivront d'ici 2050 plus d'un milliard de personnes.

Même si le monde parvient à réduire fortement les émissions, la hausse des océans pourrait atteindre 30 à 60 cm d'ici 2100. Et 60 à 110 cm si les émissions continuent d'augmenter.

Cette élévation est due principalement à la fonte des glaces. Les deux calottes glaciaires, en Antarctique et au Groenland, ont perdu en moyenne 430 milliards de tonnes chaque année depuis 2006. La banquise de l'Arctique rétrécit aussi et de nombreux glaciers de montagne pourraient disparaître.
L'argumentation climato-irréaliste :
Les Echos: Selon le Giec, le niveau des mers a augmenté de 15 cm au XXe siècle. Le rythme de cette élévation s’accélère et le niveau des océans continuera à monter pendant des siècles, menaçant des zones côtières peu élevées où vivront d’ici 2050 plus d’un milliard de personnes.

Le niveau a en effet monté de 15 à 20 centimètres au 20ème siècle. Cette hausse est continue et naturelle. Depuis le dernier maximum glaciaire il y a 18000 ans, le niveau a augmenté de 125 mètres! Toutes nos civilisations se sont développées pendant cette période de net réchauffement. Même si la montée continue au 21ème siècle et même si elle accélère un peu pour atteindre 30cm, comment penser qu’avec de la volonté, du travail, des moyens et des compétences scientifiques et techniques, on ne saura pas y faire face sans panique?
Mes commentaires :

Le dernier rapport spécial du GIEC consacré aux océans indique :
Global mean sea level (GMSL) is rising (virtually certain1) and accelerating (high confidence2). The sum of glacier and ice sheet contributions is now the dominant source of GMSL rise (very high confidence). GMSL from tide gauges and altimetry observations increased from 1.4 mm yr–1 over the period 1901–1990 to 2.1 mm yr–1 over the period 1970–2015 to 3.2 mm yr–1 over the period 1993–2015 to 3.6 mm yr–1 over the period 2006–2015 (high confidence). The dominant cause of GMSL rise since 1970 is anthropogenic forcing (high confidence). {4.2.2.1.1, 4.2.2.2}
Le niveau moyen mondial de la mer (GMSL) s'élève (pratiquement certain) et s'accélère (confiance élevée). La somme des contributions des glaciers et des calottes glaciaires est maintenant la source dominante de l'élévation du GMSL (confiance très élevée). Le GMSL issu des marégraphes et des observations altimétriques est passé de 1,4 mm / an sur la période 1901-1990 à 2,1 mm / an sur la période 1970-2015 à 3,2 mm / an sur la période 1993-2015 à 3,6 mm / an sur la période 2006-2015 (confiance élevée). La cause dominante de l'augmentation dus GMSL depuis 1970 est le forçage anthropique (confiance élevée). {4.2.2.1.1, 4.2.2.2}
Ainsi il y a bien accélération de la hausse du niveau des mers que l'on peut mieux visualiser ainsi :
  • de 1901 à 1990 : +1,4 mm / an ;
  • de 1970 à 2015 : + 2,1 mm / an ;
  • de 1993 à 2015 : +3,2 mm /an ;
  • de 2006 à 2015 : +3,6 mm / an.
En ce qui concerne la hausse mesurée durant le 20ème siècle le rapport l'estime à 0,16 m (au lieu des 0,15 m mentionnés par Les Echos) :
it is estimated that it is very likely that the long-term trend in GMSL estimated from tide gauge records is 1.5 (1.1–1.9) mm yr–1 between 1902 and 2010 for a total SLR of 0.16 (0.12–0.21) m
on estime qu'il est très probable que la tendance à long terme du GMSL estimée à partir des enregistrements des marégraphes est de 1,5 (1,1-1,9) mm / an entre 1902 et 2010 pour un SLR (Sea Level Rise) total de 0,16 (0,12-0,21) m
Mais il est également indiqué ce qui suit qui devrait là-aussi faire réfléchir :
it is virtually certain that GMSL rates over the 20th century are several times as large as GMSL rates during the late Holocene
il est pratiquement certain que les taux de GMSL au cours du 20e siècle sont plusieurs fois plus élevés que les taux de GMSL à la fin de l'Holocène
L'Holocène est la période qui couvre les 10000 dernières années, on en déduit donc que durant la plus grande partie de ces dix millénaires le niveau des océans est resté très stable, ce qui a permis notamment à l'humanité de se développer, de former des civilisations, de se faire la guerre à grande échelle, etc. ; et puis tout a basculé à partir du 20ème siècle où le taux de hausse a donc été « plusieurs fois plus élevé » que durant les siècles précédents !

Et que nous disent nos deux loustics ? Que la hausse est continue et, tenez-vous bien, naturelle ! Il est vrai que la très faible variation des mers durant la plus grande partie des derniers dix mille ans est bien naturelle, c'est justement pour cela que nos ancêtres ont bâti des ports et ont construit quantités de cités au bord des eaux, sans compter toutes les cultures en bord de mer bénéficiant des dépôts alluvionnaires, mais tout cela risque fort d'être « légèrement » chamboulé si comme on nous le prévoit la hausse serait de près d'un mètre supplémentaire d'ici la fin de ce siècle, sans parler du siècle suivant qui pourrait voir, lui, plusieurs mètres additionnels !

Alors quand CR nous « informent » que les derniers 18000 ans ont vu une montée des eaux de 125 mètres on ne peut que se dire que vraiment ils nous prennent pour des crétins, car contrairement à ce qu'ils affirment « toutes nos civilisations [ne se sont pas] développées pendant cette période de net réchauffement », elles ont vu le jour et ont prospéré quand les conditions climatiques se sont enfin stabilisées ; aucune d'entre elles n'a par conséquent été confrontée, à aucun moment, à ce qui nous attend avec une hausse des températures de 3, 4, 5°C ou plus d'ici 2100 accompagnée d'une élévation du niveau des océans d'environ un mètre, et pour le 22ème siècle encore un peu plus de température et un peu plus de montée des eaux, ce qui implique de gigantesques efforts d'adaptation qu'auront à accomplir nos proches descendants.

En plus CR se fichent de la tronche de ces mêmes descendants quand ils leur attribuent des pouvoirs de super-héros capables de trouver des solutions à tous les problèmes que nous leur auront légués, et cela sans paniquer le moins du monde !

Bref une nouvelle fois ce n'est que du vent qui sort de la pseudo-argumentation de bon sens de nos deux clowns en représentation (on se demande quel a bien pu être leur cachet pour cette pathétique prestation)

5 - 1 million d'espèces menacées

L'Homme n'est pas responsable uniquement du climat détraqué. Son exploitation sans précédent des ressources naturelles, en particulier pour nourrir une population croissante, conduit en parallèle à un déclin de la nature plus rapide que jamais.

Pratiques agricoles, exploitation forestière, pollution… Selon les experts biodiversité de l'ONU (IPBES), 75 % de l'environnement terrestre et 66 % de l'environnement marin sont dégradés. Résultat, un million d'espèces animales et végétales sont en danger de disparition, dont beaucoup dans les prochaines décennies.
L'argumentation climato-irréaliste :
Les Echos: L’Homme (…) conduit en parallèle à un déclin de la nature plus rapide que jamais. (…) 75 % de l’environnement terrestre et 66 % de l’environnement marin sont dégradés. Résultat, un million d’espèces animales et végétales sont en danger de disparition.

On dit parfois que nous sommes dans la 6ème extinction majeure (depuis 500 millions d’années)! C’est ridicule. La dernière grande extinction il y a 65 millions d’années (la fin des dinosaures) a vu disparaître plus de 60% des espèces, donc des millions d’espèces et une grande part de la population des espèces survivantes, dont nos ancêtres. Des études récentes ont montré qu’il y a sans doute sur terre plus de 10 millions d’espèces d’êtres vivants. Les actions combinées de l’environnement et de l’humanité ont sans doute entraîné depuis 10000 ans la disparition de quelques espèces, mais leur nombre (mal connu) est minuscule par rapport à ce qui se passe lors d’une extinction en masse. Et on découvre chaque année des centaines d’espèces auparavant inconnues. De toutes manières ceci est sans rapport avec le CO CO2 .
Mes commentaires :

Sur ce coup Les Echos s'éloignent un peu du sujet qui était, je le rappelle, « cinq preuves que le dérèglement climatique est déjà là ».

On ne peut pas mettre sur le dos du dérèglement climatique tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés, même s'il est une partie de ces problèmes étant donné que ceux-ci sont souvent multifactoriels ; d'ailleurs le paragraphe commence par « L'Homme n'est pas responsable uniquement du climat détraqué », ce qui signifie qu'il est responsable de bien d'autres choses qui n'ont peut-être pour certaines strictement rien à voir avec le réchauffement de la planète.

En ce qui concerne la biodiversité elle se porte effectivement plutôt mal et l'IPBES a été créé sur le modèle du GIEC afin de résumer la situation sur le plan scientifique dans des rapports « facilement » lisibles par l'homme de la rue en général et les politiques en particulier, puisque ce sont eux et eux seuls qui peuvent prendre des décisions de nature globale (les ONG environnementales font leur part du boulot mais sont limitées par leurs moyens financiers qui ne peuvent rivaliser avec les intérêts économiques qu'elles menacent éventuellement)

Ce cinquième point est donc à mon avis hors sujet, il a cependant le mérite d'exister et de nous faire prendre conscience que l'homme là-aussi, comme pour le dérèglement climatique, est responsable d'un état de fait suite à ses activités industrielles et ses pratiques agricoles, le tout mené par le bout du nez par le consumérisme qui nous a tous gagnés et dont nous avons tant de mal à nous défaire.

CR se contentent du service minimum en qualifiant de ridicule la 6ème extinction d'espèce actuellement en cours sous nos yeux et leurs considérations sur les espèces que nous découvrons chaque jour prête à sourire quand on sait qu'elles viennent de deux personnes qui se prétendent scientifiques ;  il est vrai que d'innombrables espèces restent à découvrir, il parait que certains arbres dans les forêts primaires recèlent des centaines d'espèces vivant uniquement à leurs crochets, mais on serait tenté de répondre encore une fois « oui et alors ? », car il n'en est pas moins vrai que de nombreuses espèces connues sont en danger d'extinction de par nos activités, que l'on pense par exemple aux seuls néonicotinoïdes qui tuent non seulement nos abeilles par millions mais aussi bien d'autres insectes et organismes vivants, entrainant une diminution dans les populations d'oiseaux par effet rebond (les oiseaux se nourrissent d'insectes pour l'essentiel, donc moins d'insectes = moins d'oiseaux)

Ils ont donc en partie raison quand ils disent que « ceci est sans rapport avec le CO CO2 », mais en partie seulement, car le CO₂ entraine bien, contrairement à ce qu'ils croient, une augmentation de température qui peut avoir une influence sur certaines espèces, et le réchauffement climatique peut être la « goutte qui fait déborder le vase », le petit truc en plus qui achève la bête si vous préférez.

Sur ce dernier point on leur accordera quand même l'égalité par mesure de clémence et pour montrer qu'on n'est pas sectaire comme ils voudraient que l'on soit afin de mieux leur ressembler.

Conclusion


L'article des Echos ne conclut rien, par contre...

La conclusion de l'argumentation climato-irréaliste :
Ces 5 « preuves » sont donc pour l’essentiel fausses. Les variations récentes et actuelles sont compatibles avec une origine naturelle et il n’y a pas de preuve que le système soit déréglé. L’attention devrait plutôt se focaliser sur les pollutions (réellement anthropiques) de l’environnement, sur la couverture des sols, sur la surpêche ou les plastiques, qui elles sont bien certaines.

Il est clair que de nombreux problèmes environnementaux existent mais aussi qu’il est inutile de brandir des affirmations trop incertaines, voire fausses, pour que les populations acceptent de réagir de façon pertinente et intelligente. Ne nous trompons pas de priorités dans le choix des actions indispensables à mener.

Nous courons le risque que, dans quelques dizaines d’années, les prévisions catastrophistes des tenants de l’opinion aujourd’hui majoritaire ne se réalisant pas, les politiques aient, sur les conseils des scientifiques et encouragés par les media, consacré des moyens considérables à tort, délaissant des urgences bien plus certaines (à celles citées plus haut on peut ajouter la recherche d’eau potable, le traitement des déchets, l’éducation des jeunes femmes en Afrique notamment,…). La confiance dans les compétences des experts, des politiques et des media en sera durablement atteinte et avec elle la rationalité dans la conduite des affaires. Préservons au moins la possibilité du débat, essentiel en sciences et sans lequel le totalitarisme menace.
Mes commentaires :

Ben non, les 5 preuves ne sont en aucune manière fausses, et même si la dernière n'aurait pas dû figurer pour cause de hors sujet elle n'en demeure pas moins valable en tant que telle, du moins CR n'ont en rien démontré que la biodiversité ne courait aucun danger, ou pour le dire autrement ils n'ont apporté aucun argument valable pouvant contredire les conclusions de l'IPBES, tout comme ils sont parfaitement incapables de contredire les conclusions du GIEC.

Le seul passage acceptable de leur conclusion réside dans le deuxième paragraphe en entier que je reprends ci-après :
Il est clair que de nombreux problèmes environnementaux existent mais aussi qu’il est inutile de brandir des affirmations trop incertaines, voire fausses, pour que les populations acceptent de réagir de façon pertinente et intelligente. Ne nous trompons pas de priorités dans le choix des actions indispensables à mener.
On ne saurait mieux dire, sauf évidemment que ce n'est pas dans le sens qu'ils croient.

Le dernier paragraphe, quant à lui, est du Rittaud tout craché, car il s'agit ni plus ni moins de climatomancie dont il est le véritable spécialiste interplanétaire ; d'après lui nous « courons le risque » de prendre des mesures aujourd'hui afin de gérer au mieux les dégâts que nous avons nous mêmes provoqués, cela me rappelle un dessin humoristique, que je n'arrive pas à retrouver, où l'un des spectateurs climatosceptique d'une conférence sur le climat disait à son voisin quelque chose comme « Et si nous prenions des mesures inutiles et coûteuses qui nous permettraient d'améliorer grandement nos conditions de vie dans le futur ? »

Si un lecteur arrive à mettre la main sur ce dessin (la légende était en anglais) je lui serais éternellement reconnaissant en l'insérant dans cet article à titre de conclusion définitive.

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Ajout du 29 décembre : j'ai au moins un lecteur qui ne dort pas et n'a pas (encore ?) la gueule de bois suite aux libations de fin d'année ! Voici donc le dessin que je recherchais en vain :
Et si c'est un gros canular et qu'on crée un monde meilleur pour rien ?