jeudi 24 octobre 2019

C'était mieux après

Je ne sais pas quel but poursuivait l'Afis en publiant sur son site un article intitulé C’était mieux avant… vraiment ? qui reprenait sans trop de commentaires quelques graphiques tirés d'un autre site (mais sans dire de quel article il s'agissait) ; cependant l'Afis notait en introduction ce qui ressemble à un avertissement, lequel avertissement sera passé complètement inaperçu pour les lecteurs peu attentifs :
Bien entendu, il ne s’agit pas de réduire à ces quelques graphiques l’évolution des sociétés à l’échelle de la planète durant ces dernières décennies, mais de rendre compte d’évolutions souvent ignorées des opinions publiques occidentales.
Certes, mais publier les graphiques en question avec ce simple bémol n'est pas à mon avis suffisant de la part d'un site qui se targue de lutter contre la désinformation, ainsi qu'il est expliqué ici :
L’Association française pour l’information scientifique (Afis), créée en 1968, se donne pour but de promouvoir la science et d’en défendre l’intégrité contre ceux qui, à des fins lucratives ou idéologiques, déforment ses résultats, lui attribuent une signification qu’elle n’a pas ou se servent de son nom pour couvrir des entreprises charlatanesques.

L’Afis est une association d’intérêt général ouverte à tous. Elle est indépendante et sans lien d’intérêt financier ou idéologique avec quelque entité que ce soit : gouvernement, parti politique, entreprise, etc.
Ainsi que penser de ce graphique ?
Morts à la guerre de 1946 à 2016.
Nous partirons du principe que ce graphique, comme tous les autres graphiques, présentent des données correctes, mais quand même, que peut-on tirer comme conclusion de ce graphique et que veut nous signifier l'Afis en nous le montrant?

Il est cependant dommage qu'aucun lien ne permette d'atteindre directement les données ayant servi à construire ce graphique, j'ai cherché sur le site UCDP-PRIO qui est mentionné en source, il y a énormément de données chiffrées mais je n'ai vu aucun graphique de ce type, ou alors ils sont très bien cachés, donc j'imagine que l'auteur de celui que nous montre l'Afis l'a construit lui-même à partir des données qu'il a piochées ; par contre je suis tombé sur celui-ci à mettre en parallèle avec celui de l'Afis :
Conflits de 1975 à 2018 (source ucdp)

Hum...

Sur ce graphique, tiré par moi exactement du même site indiqué en source par l'Afis, on voit le nombre de conflits
  • basés sur la violence d'Etats (en rouge clair)
  • basés sur une violence non-étatique (en rouge foncé)
  • basés sur une violence unilatérale (en rose)
Le moins que l'on puisse dire c'est que de 1975 à 2018 les conflits de toutes natures n'ont pas l'air de diminuer...et on se demande quel peut être le nombre de victimes correspondant à ces conflits, mais le site ne nous en dit rien, ou alors c'est encore une fois très bien caché !

On voit donc très vite que le graphique montré par l'Afis présente un gros biais de sélection, tout d'abord il commence par l'immédiat après-guerre mondiale, une période troublée pendant laquelle il n'est pas étonnant que les conflits aient été nombreux, entrainant ainsi de nombreuses victimes, ce qui donne l'impression que le nombre de victimes a chuté brutalement alors que la seconde guerre mondiale pèse lourdement sur le début de la courbe à gauche ; en vérité si l'on corrige la courbe de l'effet post-seconde guerre mondiale on s'aperçoit que finalement le nombre de victimes a assez peu varié, surtout qu'il faudrait pour être parfaitement honnête prendre une plus longue période, par exemple, au hasard, depuis le debut de l'ère industrielle ! Et là peut-être obtiendrions-nous...une courbe en forme de hockey ! Ensuite il montre très peu de victimes dans les années 2000 alors que l'autre graphique indique une nette augmentation des conflits à partir de 2010 sans que les années 2000 aient été particulièrement « calmes ».

En cherchant un peu sur le Net je tombe sur le site du SIPRI qui fournit lui-aussi un graphique dans un article intitulé 6. Armed conflict data trends :
Regional distribution and total number of armed conflicts, 2006–15 (source sipri)

Il s'agit d'un rapport de 2016, donc il est normal que le graphique s'arrête à 2015 ; à la lecture des différentes courbes, là non plus on ne voit pas, pour la période 2006-2015, de réelle tendance à la baisse du nombre de conflits dans le monde, ce serait même plutôt le contraire.

Cependant quand les conflits sont en baisse cela n'a rien à voir avec les progrès de notre civilisation, il s'agit tout simplement d'un moindre interventionnisme de la part des états puissants comme les Etats-Unis, comme il nous est expliqué juste après le graphique ci-dessus :
The decline in the number of battle-related deaths since 1979 was mainly driven by the decrease in foreign involvement in the armed conflicts of East Asia.
La diminution du nombre de décès liés aux combats depuis 1979 s'explique principalement par la diminution de l'implication étrangère dans les conflits armés de l'Asie de l'Est.
On rappellera que la guerre du Vietnam s'est terminée en 1975, soit peu avant la date mentionnée...

Mais les conflits peuvent très bien reprendre à d'autres endroits et pour d'autres raisons :
An exacerbation of the pattern of foreign involvement in armed conflict in the Middle East is the most realistic potential driver of a reversal of peace.
L'exacerbation de l'implication étrangère dans les conflits armés au Moyen-Orient est le moteur potentiel le plus réaliste d'une inversion de la tendance à la paix.
Quant au nombre exact de victimes, notamment civiles, c'est toujours le flou artistique le plus complet :
The obligation of states to record casualties, particularly regarding the protection of civilians, remains largely unfulfilled. Accounting for military deaths has been a long‑standing practice of states, but close attention to civilian deaths is either rare or inconsistent, and there are growing calls for every casualty in situations of armed conflict to be properly recorded.
L'obligation des États d'enregistrer les victimes, en particulier en ce qui concerne la protection des civils, reste largement insatisfaite. La comptabilisation des morts militaires est une pratique de longue date des États, mais il est rare ou peu fréquent que l'on accorde une attention particulière aux décès de civils, et l'on demande de plus en plus que chaque victime en situation de conflit armé soit dûment enregistrée.
Alors oui, que penser du graphique de l'Afis avec ces incertitudes sur les morts civiles ainsi que tous ces éléments complémentaires ? On remarquera que les conflits sont encore nombreux sur Terre actuellement comme le montre Wikipédia :
  • Conflits                                        Morts en 2018                 Morts en 2019 (à date)
  • Afghanistan (cumul 1,2-2M)              36 000                           41 700
  • Mexique (cumul 115k)                       22 500                           17 600
  • Syrie (cumul 570k)                             23 000                            8 500
  • Yemen (cumul 60-80k)                       25 700                           20 900
Il ne s'agit que des 4 principaux conflits ayant faits le plus de morts, à ceux-là il convient d'en ajouter une myriade (environ une cinquantaine) ayant provoqué l'année dernière, en 2018, entre 0 morts (IRA, avec un cumul de 146 morts depuis le début du conflit) et près de 4 900 morts (Irak, avec un cumul de 288 000 morts depuis le début du conflit) ; en ce qui concerne le cumul des morts de tous ces conflits relativement récents pour la grande majorité, on doit arriver à quelque chose comme 4 800 000 en hypothèse basse (j'ai compté uniquement les valeurs les plus basses quand une fourchette était mentionnée) ; si l'on compte l'hypothèse haute du seul conflit concernant l'Afghanistan, il faut ajouter 760 000 morts, on doit donc arriver aux environs de 5 600 000 morts dans le haut de la fourchette.

Etant donnée la complexité du sujet, lequel est bien sûr multifactoriel (qu'est-ce qui déclenche exactement un conflit ?), le graphique présenté par l'Afis ne veut strictement rien dire, en tout cas il ne nous informe pas sur grand chose et ne permet même pas, comme ils l'écrivent, « de rendre compte d’évolutions souvent ignorées des opinions publiques occidentales ».

Les autres graphiques sont de la même veine, pas la peine de tous les passer en revue, ils sont tous exagérément simplificateurs et cachent les nombreux détails « qui tuent » quand on prend le temps de les analyser.

On comprendra que l'Afis a voulu passer le message que la vie était meilleure aujourd'hui que ce qu'elle était il y a plusieurs décennies, soit, mais en agissant ainsi l'association s'est embourbée dans les sophismes de généralisation et simplification outrancières ainsi que de conclusion hâtive, selon le schéma suivant :
  • quelques courbes montrent une amélioration générale des conditions de vie des habitants de la planète => le progrès technique (ou autre chose) en est responsable => cela va continuer ainsi sur la même tendance => soyez heureux braves gens de vivre aujourd'hui plutôt qu'hier et soyez assurés que demain sera encore meilleur !
Et un qui a dû lire l'article de l'Afis, c'est monsieur Laurent Alexandre, qui dans  La décroissance, on a essayé entre 1940 et 1944 nous fait un quasi point Godwin !

Rappelons que le point Godwin est atteint quand on vérifie la loi de Godwin qui stipule ceci :
Plus une discussion en ligne dure, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de 1.
On peut considérer que Laurent Alexandre « discute » bien sur internet avec ses lecteurs sur son site de l'Express, même si ses lecteurs ne peuvent pas lui répondre, et que la comparaison avec les nazis ou Adolf Hitler est presque atteinte puisqu'il évoque la période de l'occupation allemande !

En principe le point Godwin est atteint quand quelqu'un a épuisé tous ses arguments face à un contradicteur et qu'il lui lance à la figure un « vous êtes un nazi » ou quelque chose d'approchant ; dans le cas présent Alexandre n'a pas beaucoup d'arguments à présenter pour « prouver » que l'on vit mieux aujourd'hui que durant les siècles passés, ce qui n'a échappé à personne, ou du moins à pas grand monde, alors il se lance dans des explications oiseuses pour nous dire notamment ceci :
Une majorité de Français souhaitent la décroissance. Selon un sondage Odoxa, 54 % d'entre eux pensent qu'il faut changer fondamentalement notre mode de vie, nos déplacements et réduire drastiquement notre consommation pour résoudre les questions écologiques. Ils ont la mémoire courte : nous avons déjà connu la décroissance. 
Entre 1940 et 1944, nous avons eu un formidable laboratoire de la décroissance : la richesse par habitant baisse alors de 30 à 40 %. Tout est rationné : alimentation, tissu, produits industriels, transports. L'occupation allemande bloque les échanges commerciaux, ce qui fait chuter l'activité économique, affaiblit le pouvoir d'achat et généralise la pénurie.
On a l'impression que Laurent Alexandre tente ici de nous montrer que son QI est bien égal voire inférieur à 80, comme nous l'avons déjà vu dans Laurent Alexandre, le nouvel étalon de l'intelligence de notre temps ? ; en fait son QI est probablement égal à celui d'une moule s'accrochant contre vents et marées au rocher de ses idées préconçues.

Ainsi penser qu'une majorité de français souhaitent revenir au temps de l'occupation allemande est prendre littéralement les gens pour des crétins des Alpes.

On peut parfaitement être pour une réduction de son mode de vie, à condition que la réduction porte sur tout le monde, et pas seulement sur les plus pauvres !

Si les très riches étaient beaucoup moins « très riches » ils seraient encore suffisamment riches, ce qui pourrait permettre aux plus pauvres d'être vraiment beaucoup moins « plus pauvres », les inégalités seraient considérablement réduites et cela ne nous ferait pas revenir aux années 1940-44.

Quant au changement fondamental de notre mode de vie il s'agit d'une nécessité absolue avant que cela devienne une obligation qui s'imposera bien évidemment d'abord aux moins fortunés d'entre nous ; mais monsieur Alexandre, nous l'avons vu, raisonne à gogol années dans le futur, c'est un véritable visionnaire vivant dans un monde parallèle qu'il ne partage pas avec le commun des mortels, c'est normal il a fait l'ENA, il ne faut donc pas trop lui en demander.

Sans surprise il a combattu avec le révolutionnaire Alain Madelin dont il partage très probablement le même ADN, et son premier métier d'urologue lui a bien servi pour devenir le fut-urologue préféré des français qui voient ce que la petite Greta Thunberg est incapable de voir malgré ses yeux perçants, à savoir un horizon radieux jonché de pétales de roses (on appelle cela le transhumanisme pour ceux qui ne sont pas au courant)

Laurent Alexandre en pleine introspection (source longlonglife)

13 commentaires:

  1. J'ai oublié de préciser que le graphique « pour 100 000 habitants » montré par l'Afis est trompeur…

    Ainsi en 1946 la population mondiale était de 2,5 milliards d'habitants alors qu'en 2016 elle était de 7,5 milliards ; si l'on fait les calculs du nombre de victimes cela donne 1/ pour 1946 : 12 / 100 000 x 2 500 000 000 = 300 000 morts, et 2/ pour 2016 : 1,5 (à la louche) / 100 000 x 7 500 000 000 = 112 500, soit une diminution de moins de 200 000 morts au total en 70 ans ; cependant on peu douter de la réalité de ces 112 500 morts pour 2016 que j'ai calculés très approximativement à partir du graphique lui même approximatif...pour rappel, en 2018 on arrive à plus de 100 000 morts rien que sur les 4 pays (sur environ 50) ayant fait le plus de morts mentionnés par Wikipédia...

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  2. "On voit donc très vite que le graphique montré par l'Afis présente un gros biais de sélection, tout d'abord il commence par l'immédiat après-guerre mondiale, une période troublée pendant laquelle il n'est pas étonnant que les conflits aient été nombreux, entrainant ainsi de nombreuses victimes, ce qui donne l'impression que le nombre de victimes a chuté brutalement alors que la seconde guerre mondiale pèse lourdement sur le début de la courbe à gauche "

    Bonjour ,
    je ne comprends pas votre remarque ... Vous auriez préféré que la Seconde GM soit incluse dans le graphe ? Cela n'aurait été encore plus marquant .. Ils auraient pu ajouter la premiere GM aussi ...

    D'un point de vu historique , votre reflexion "la GM pese sur la gauche" n'a pas grand sens , désolé de vous le dire. Les guerres suivants la la deuxieme GM sont la guerre civile en Chine et la guerre de Corée (qui doit représenter le pic). Au nom de quoi les exclure ? Quels critéres ?
    Le choix de 1945 fait sens car il s'agit de la création de l'ONU (1945) et de la volonté politique des états d'"organiser" le monde et de minimiser les conflits frappants les populations ( autant que faire ce peut ) ...
    Donc quelle date proposeriez vous pour demarrer ce graphique et sur quel argument historique ?

    D'autre part vous comparez un nombre de morts par 100 000 habitants avec un nombre absolu de conflits sur un periode tres courte . Ce qui est peu convainquant.
    Donc on peut dire que le nombre de conflit n'augmente pas vraiment et reste trés contenu et affecte moins les populations qu'auparavant. D'autre part, on note dans votre top liste le Mexique qui n'est pas un pays réputé "en guerre" mais qui a cause du narco-trafic et de la criminalité connait un grand nombre de morts ...

    Je pense que d'une maniére générale , et mon domaine d'activité , le tourisme, est trés fortement dépendant de ces facteurs, que la situation mondiale est bien meilleure qu'il y a 30 ans ...

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    1. « je ne comprends pas votre remarque »

      Il vous a apparemment échappé que mon billet avait essentiellement pour but de vous montrer que l'article de l'Afis ne voulait pas dire grand chose avec ses graphiques simplistes, dont celui représentant les victimes pour 100 000 habitants (voir mon commentaire ci-dessus)

      Je n'avais certainement pas pour objectif de tirer la moindre conclusion sur l'évolution des morts ou du nombre de conflits après la seconde guerre mondiale, il s'agit d'un travail très complexe que seul un historien pourrait effectuer.

      Et oui, les conflits des années 1946-1950 ont un rapport, certes indirect, avec la seconde guerre mondiale, dans le sens où il s'agissait d'une période trouble durant laquelle des grandes puissances (les USA, l'URSS, certains pays coloniaux dont la France) en ont été à l'origine ; et j'ai bien écrit qu'il serait intéressant d'avoir des données remontant au début de l'ère industrielle, de façon à avoir une vue sur l'évolution des conflits durant cette période.

      « vous comparez un nombre de morts par 100 000 habitants avec un nombre absolu de conflits sur un periode tres courte . Ce qui est peu convainquant. »

      J'ai fait avec ce que je trouvais, ce qui est peu convaincant c'est surtout le graphique présenté par l'Afis montrant des victimes « pour 100 000 habitants » (là encore voir mon commentaire) et j'ai bien souligné (mais vous n'avez pas dû le remarquer) nombre de conflits et nombre de victimes de façon à bien montrer qu'on ne parlait pas de la même chose.

      Que vous pensiez que le nombre de conflits n'augmente pas est une opinion qui n'engage que vous, si vous avez des éléments argumentés et fiables je suis preneur, mais vous remarquerez que le graphique que j'ai montré, tiré du site UCDP, indique bien une tendance à la hausse entre 1975 et 2018, quant au deuxième du SIPRI couvrant la période 2006-2015 lui aussi il contredit votre affirmation.

      En ce qui concerne le Mexique j'ai pris les données trouvées sur Wikipédia, et même s'il n'est pas considéré « en guerre » il s'agit bien d'un conflit qui fait de nombreuses victimes ; je ne pense pas que dans les années 1940-1950 il y avait ces problèmes-là au Mexique, il est donc légitime de rajouter les morts de ce pays (dans le graphique de l'UCDP les morts du Mexique doivent j'imagine être comptabilisés dans les non-state violence qui ont littéralement explosées au début des années 2010)

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  3. "Ensuite il montre très peu de victimes dans les années 2000 alors que l'autre graphique indique une nette augmentation des conflits à partir de 2010 sans que les années 2000 aient été particulièrement « calmes »."

    Cela signifie que les conflits sont de "low intensity" , contenus politiquement et qu'ils affectent peu les populations . Ce qui est plutot bon .... Un exemple sur un conflit en cours : La Casamance . Depuis des decennies , on a ici un conflit armé mais contenu et qui affecte trés peu les populations ... On y envoie depuis longtemps des touristes ...

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    1. Je cite de mémoire et je vais très certainement en oublier : L'Afghanistan, l'Irak, la Syrie, les Kurdes, le Cachemire, le Dombass, la Somalie, le Yemen…

      Vous pensez vraiment que ces conflits sont de « low intensity » et sont « contenus politiquement » ? Sérieusement ! Allez demander aux populations si elles sont peu affectées, mais peut-être que vous n'offrez pas de destinations touristiques dans ces régions du monde, donc vous n'êtes pas au courant;)

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  4. https://fr.search.yahoo.com/search?p=evolution+nombre+de+pays+dans+le+monde&fr=uh3_news_web_gs&fr2=p%3Anews%2Cm%3Asa

    on est passé de 53 pays á 197 depuis les années 30 ... Est ce que cela fait vraiment du sens de compter le nombre absolu de conflits? Le nombre de conflit n'a en tout cas pas été multiplié par 3 ...
    En fait je ne comprend pas ce que vous critiquez ...
    En proportion les gens sont moins affectés par la guerre aujourd'hui qu'il y a 50 ans ... Cela ne veut pas dire qu'il n y a pas de guerre, de drame .. Cela veut juste dire qu'un certain ordre prevaut et qu'il n y a pas augmentation significative ni du nombre de conflits ni du nombre de morts en proportion de la population mondiale (au contraire une diminution importante depuis 1945) ...
    Les probablités d'un Terrien de mourrir de la guerre sont simplement beaucoup plus faibles qu'il y a 50 ans ... on devrait s'en réjouir non ?

    En fait c'est comme si on guerissait deux fois plus de cancer mais comme la population mondiale a été multiplié par 4 , vous disiez que le nombre de cancer absolu a été multiplié par 2 et que c'est trés mauvais ....

    Sinon la guerre civile chinoise n 'a strictement rien á voir avec la seconde GM .. Elle a débuté avant , s'est partiellement calmée durant la GM pour lutter contre les Japs, et s'est terminée aprés .. Donc pourquoi l'exclure ?

    Pour la Corée , c'est une guerre chaude de la guerre Froide ... La encore si on considére qu'il faut faire une filiation avec la GM , il faut eliminer toute la Guerre Frodie et commencer le graphique en 1989 ...

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    1. « si on considére qu'il faut faire une filiation avec la GM »

      Je n'ai pas dit que les guerres des années 1946-1950 étaient la suite directe de la seconde guerre mondiale (i.e. soient causées par elle), mais que la situation internationale était suffisamment trouble à cette époque post GM pour que de nombreux conflits voient le jour.

      « Donc pourquoi l'exclure ? »

      Je n'ai jamais dit qu'il fallait exclure la guerre civile chinoise ! J'ai seulement tenté d'expliquer qu'il faudrait ne pas prendre en compte tous les conflits liés à la période trouble post seconde GM, si la guerre civile chinoise n'a rien à voir avec celle-ci alors bien sûr qu'il faut en tenir compte ; en définitive vous ne faites qu'apporter de l'eau à mon moulin en montrant que les guerres, comme je l'écrivais d'ailleurs, sont multifactorielles et que ce n'est donc pas avec de simples graphiques caricaturaux qu'on peut analyser sérieusement l'évolution des conflits et en tirer comme conclusion qu'ils sont en diminution !

      Encore une fois les graphiques que je vous ai montré ne montrent aucune tendance à la baisse des conflits, la quasi totalité des pays étaient créés en 1975, date de début des courbes nettement ascendantes du premier graphique ; quant au second allant de 2006 à 2015 c'est encore plus flagrant, vos 197 pays sont à mon avis tous présents et les courbes sont là-aussi à la hausse.

      Mais je ne vois pas en quoi le fait que l'on soit passé de 53 à 197 pays change quoi que ce soit, les conflits sont entre plusieurs pays ou régions, ou circonscrits dans un seul pays comme c'est le cas du Mexique, alors passer de 53 à 197 pays ne change rien au nombre de conflits ni au nombre de morts.

      Mais encore une fois il ne s'agit pas dans mon billet de vous expliquer qu'il y a plus, moins ou autant de conflits et/ou de morts aujourd'hui qu'il y en avait dans le passé, je vous ai déjà dit que c'était le boulot d'un historien ; ce que je critique, et que vous devriez également critiquer, c'est l'article de l'Afis qui simplifie à outrance un problème que vous reconnaissez vous-même comme complexe.

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  5. En relisant votre article , je commence á comprendre votre point de vue .. que je ne partage pas forcément .
    Connaissez vous Steve Pinker ? J'ai découvert ce professeur d'Harvard et j'ai été vraiment impressionné presque ébloui par son approche de la situation présente. Je vous le conseille en lecture.

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    1. « Connaissez vous Steve Pinker ? »

      Et vous connaissez-vous Daniel Kahneman ? (réponse du berger à la bergère;)

      Non je ne connais pas Steven Pinker mais en consultant sa fiche Wikipédia je ne vois pas ce qu'il vient faire là-dedans…

      Kahneman est lui-aussi psychologue...et prix Nobel !

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  6. Non je ne connais pas; je vais regarder .
    Je vous recommande cette conference de Pinker qui devrait vous interessez :
    https://www.youtube.com/watch?v=BIdVgpBBk2I

    Il traite notemment de la facon dont nous abordons les problemes (incluant le Rechauffement Climatique) en tant qu'individu et société.

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    1. Je vais regarder dès que j'ai un moment.

      Pour Kahneman je vous conseille Thinking fast and slow (en version française Systèmes 1 et 2, les deux vitesses de la pensée)

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  7. Une petite plongée dans les idées - nauséabondes - de Laurent Alexandre. Attention, masque indispensable.

    "Cassandre appelant de ses vœux la catastrophe : quand Laurent Alexandre écrivait de la science-fiction"
    https://www.cairn.info/revue-zilsel-2019-2-page-389.htm#

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    1. Le masque à insanités est effectivement indispensable pour lire les nauséabondes déjections de Laurent Alexandre !

      Je ne savais pas qu'il était allé aussi loin que cela dans l'abjection, on en apprend tous les jours et cela ne fait que confirmer que nous avons affaire à un « mind fucked » pour reprendre son expression.

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