samedi 8 mars 2025

Merci monsieur Trump !

 En octobre 2024, peu avant l'élection qui a porté à nouveau au pouvoir le gros bonhomme orange, dans Harris ou Trump ? Pile ou face ? j'écrivais notamment ceci :

 Le ciel ne nous tomberait pas sur la tête si Trump est élu, et ce serait peut-être une très bonne chose pour l'Europe qui serait alors obligée, comme après un électro-choc, de se remettre en question et de prendre (enfin) les bonnes décisions. Par contre on peut nourrir de sérieuses craintes pour l'Ukraine ainsi que pour d'autres pays tels la Georgie, la Moldavie ou les états baltes, qui seraient alors dans le collimateur de Poutine puisqu'il ne redouterait plus une intervention américaine. A moins que...

Je ne changerais aujourd'hui pas un seul mot de ce passage que je n'hésite même pas à qualifier de prémonitoire !

Effectivement la présidence actuelle de Trump ne va pas arrêter la marche du monde ni provoquer de catastrophe planétaire ; nous avons davantage à craindre de ce petit astéroïde qui a, d'après National Geographic, « 1 chance sur 43 de percuter la Terre le 22 décembre 2032 » :

Récemment, les astronomes ont identifié un astéroïde géocroiseur potentiellement dangereux : 2024 YR4, un rocher de 40 à 100 mètres de long qui pourrait percuter la Terre le 22 décembre 2032.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais 1 chance sur 43 moi j'appelle ça un risque à prendre au sérieux, tout comme il faut prendre au sérieux les élucubrations du Donald, qui un coup dit blanc, puis le jour d'après noir et le surlendemain gris (ou orange le plus souvent)

Si la Terre ne va pas s'arrêter de tourner il n'empêche que quelques dysfonctionnements vont apparaitre ici ou là ; d'ailleurs cela a déjà commencé, mais c'est comme le réchauffement climatique, c'est encore assez diffus et beaucoup de gens sont encore dans le déni ; et si vous avez bien prêté attention vous aurez remarqué que ce sont les mêmes personnes qui à la fois trouvent des excuses aux errements de Trump et nient le caractère dangereux du réchauffement de la planète, quand ils ne nient pas carrément que ce réchauffement se produise.

Alors oui pour l'Ukraine la situation se complique sacrément, mais cela ne veut pas dire que le pays va s'écrouler et tomber sous la domination russe, soit par une invasion totale des régions non encore conquises, soit par la mise en place, très improbable, d'un gouvernement fantoche tels qu'on en trouve en Biélorussie ou en Georgie, et tel qu'on a failli en avoir un en Roumanie.

On ne voit pas en effet comment, si des élections avaient lieu en Ukraine aujourd'hui ou dans un futur proche, un candidat pro-russe pourrait obtenir plus de 10% des voix, et je suis large en mentionnant ce pourcentage. La haine que les Russes ont instillée dans l'esprit des Ukrainiens est tellement forte et durable qu'il faudrait une incroyable manipulation pour arriver à porter au pouvoir une marionnette du Kremlin.

Quant à l'Europe, mais aussi à d'autres pays tels que le Canada, le Japon, la Corée du Sud ou Taïwan, pour n'en citer que quelques-uns des plus notables, les divagations de Trump ont en fait provoqué l'électro-choc que j'évoquais dans mon billet de 2024.

A partir de maintenant qui pourra faire confiance aux Etats-Unis pour assurer sa défense ?

Cela va se traduire par une défiance accrue des "partenaires" de l'historique "ami" américain, et même dans quatre ans avec des Démocrates qui reviendraient au pouvoir, ce qui n'est même pas assuré, la confiance est définitivement rompue. Trump, en seulement un mois de pouvoir, a annihilé tout le crédit que l'oncle Sam pouvait avoir envers le monde dit libre.

Les constructeurs américains du secteur de la défense vont très rapidement en voir les résultats. Bien sûr ils continueront à vendre du matériel à des pays qui ne pourront pas faire autrement que de leur en acheter, mais de plus en plus d'anciens clients vont se poser de sérieuses questions s'ils veulent garder une certaine autonomie dans leurs décisions en ce qui concerne leur sécurité.

A quoi sert-il d'acheter des F35 si ceux-ci ne peuvent pas voler parce que les Américains auront décidé qu'ils ne doivent pas être utilisés. Et on a vu avec Biden ce que cela donnait avec les interdictions de frapper des cibles légitimes dans le territoire russe d'où partent des avions ou des missiles frappant des objectifs civils ukrainiens.

L'Europe a une carte à jouer dans les temps présents, maintenant est-ce que les pays qui la composent arriveront à se coordonner, après s'être mis d'accord sur les modalités à mettre en oeuvre, c'est quelque chose que nous n'allons pas tarder à savoir.

A l'ouest il y a du nouveau.


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