mercredi 30 novembre 2022

Climactualités - novembre 2022

  Concentration de l'atmosphère en CO₂

Global Monitoring Laboratory - Carbon Cycle Greenhouse Gases (noaa.gov)

Moyenne mensuelle récente du CO₂ à l'observatoire de Mauna Loa.

Variation de la concentration en CO₂ depuis 1960.

Les lignes et symboles rouges représentent les valeurs moyennes mensuelles, centrées sur le milieu de chaque mois. Les lignes et symboles noirs représentent les mêmes valeurs, après correction pour le cycle saisonnier moyen.
Taux de croissance annuel moyen du CO₂ au Mauna Loa.

Le tableau et le graphique montrent les taux de croissance annuels moyens du dioxyde de carbone pour Mauna Loa. Dans le graphique, les moyennes décennales du taux de croissance sont également représentées sous forme de lignes horizontales pour les années 1960 à 1969, 1970 à 1979, et ainsi de suite.

Voir aussi : Mauna Loa carbon dioxide forecast for 2022 - Met Office


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Divers graphiques montrant l'évolution du CO2 (et de la température) au cours des âges.


Changement en parties par million par 1000 ans (Source Climate Central)


Source Graphic: The relentless rise of carbon dioxide – Climate Change: Vital Signs of the Planet (nasa.gov)


Concentrations de l'atmosphère en CO2 depuis 500 millions d'années (source Earth.Org)


Evolution (estimation) de la température durant les 500 millions d'années passées (source Earth.Org)


Attention ! L'échelle des abscisses des deux derniers graphiques n'est pas la même !


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ENSO


CURRENT STATUS:

LA NIÑA ADVISORY

Forecasts indicate a 75 percent chance that La Niña—the cool phase of the ENSO climate pattern—will persist across the tropical Pacific for the third winter in a row.

Selon les prévisions, il y a 75 % de chances que La Niña - la phase froide du cycle climatique ENSO - persiste dans le Pacifique tropical pour le troisième hiver consécutif.


Index ENSO de 2013 à 2022 (source weather.plus)

Index ENSO de 1950 à 2022 (source weather.plus)

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Données de températures de la NOAA

Climate Change: Global Temperature | NOAA Climate.gov.

Température annuelle de surface comparée à la moyenne de 1880 à 2021.


FAITS MARQUANTS

  • La température de la Terre a augmenté de 0,14° Fahrenheit (0,08° Celsius) par décennie depuis 1880, mais le taux de réchauffement depuis 1981 est plus de deux fois supérieur : 0,32° F (0,18° C) par décennie.
  • L'année 2021 a été la sixième année la plus chaude jamais enregistrée sur la base des données de température de la NOAA.
  • Moyennée sur les terres et les océans, la température de surface de 2021 était de 1,51 °F (0,84 °Celsius) plus élevée que la moyenne du vingtième siècle de 57,0 °F (13,9 °C) et de 1,87 ˚F (1,04 ˚C) plus élevée que la période préindustrielle (1880-1900). 
  • Les neuf années de 2013 à 2021 se classent parmi les 10 années les plus chaudes jamais enregistrées.

Voir aussi l'évaluation du climat mondial en 2021 : Assessing the Global Climate in 2021 | News | National Centers for Environmental Information (NCEI) (noaa.gov)


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Elévation du niveau moyen des mers

Mean Sea Level: Aviso+ (altimetry.fr)

Niveau moyen global de référence (GMSL) basé sur les données des missions TopEx/Poseidon, Jason-1, Jason-2 et Jason-3 de janvier 1993 à aujourd'hui, après élimination des signaux annuels et semi-annuels et application d'un filtre de 6 mois. En appliquant la correction du rebond postglaciaire (-0,3 mm/an), l'élévation du niveau moyen des mers a ainsi été estimée à 3,5 mm/an avec une incertitude de 0,4 mm/an (mis à jour le 21/08/2022)

Sur les 10 dernières années :

Sur les 10 dernières années : 4,34 mm / an (source Aviso)


Sur les 5 dernières années :

Sur les 5 dernières années : 4,36 mm / an (source Aviso)

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GISS L-OTI anomalies de températures vs 1881-1910

data.giss.nasa.gov

Anomalies de températures pour le mois d'octobre 2022 par rapport à la période de référence 1881-1910.

Rappel des années précédentes (à partir de 2016, année la plus chaude) avec leur classement :

  • année 2021 : 1.11 => 5
  • année 2020 : 1.24 => 2
  • année 2019 : 1.21 => 3
  • année 2018 : 1.08 => 6 
  • année 2017 : 1.17 => 4 
  • année 2016 : 1.26 => 1


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Polar Science Center

psc.apl.uw.edu

Evolution du volume de la banquise arctique de PIOMAS par rapport à la moyenne de la période 1979-2021.


Fig 11. Moyenne annuelle du volume de glace de mer de PIOMAS


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Polar Portal

Greenland: Polar Portal

  • Conditions de surface du Groenland :

Bilan de masse de surface du Groenland (journalier)

La carte illustre comment la surface de la calotte glaciaire du Groenland gagne et perd de la masse chaque jour. Cette différence entre les chutes de neige et le ruissellement est connue sous le nom de bilan massique de la surface. Elle est toujours positive au cours d'une année car toute la neige tombée ne s'écoule pas à nouveau de la calotte glaciaire.

Le bilan massique de surface n'est PAS identique au bilan massique TOTAL (c'est-à-dire le gain ou la perte globale de la calotte glaciaire), qui comprend également la masse perdue lorsque les glaciers vêlent des icebergs, la fonte des langues de glacier lorsqu'elles entrent en contact avec l'eau de mer chaude et les effets de friction et autres au fond de la calotte glaciaire.

Bilan de masse de surface du Groenland (cumul)

  • Changement de masse du Groenland :
Changement de masse et impact sur le niveau des mers.

La carte et le graphique montrent l'augmentation de la masse de glace lorsqu'il y a des précipitations, et la quantité de cette masse qui est perdue lorsque la neige et la glace fondent et lorsque des icebergs se détachent des principaux glaciers de sortie de la calotte glaciaire. La différence entre ces changements de masse au cours d'une année glaciologique (septembre-août) est appelée le bilan massique total de l'inlandsis groenlandais.

Tous les changements sont donnés par rapport à avril 2002.

Sur la base de ces données, on constate qu'au cours de la période 2003-2011, l'inlandsis groenlandais a perdu 234 km3 d'eau par an, ce qui correspond à une contribution annuelle à l'augmentation moyenne du niveau de la mer de 0,65 mm (Barletta et al. (2013).


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Arctic Data archive system (ADS)

ads.nipr.ac.jp/vishop/#/extent

Evolution de l'étendue de la banquise arctique.

Evolution de l'étendue de la banquise antarctique.

Evolution globale des deux banquises arctique et antarctique.

Historique des Climactualités (l'Arctique est mentionné en premier ; en bleu les valeurs minimalesen jaune les maximales ; la valeur entre parenthèses est la variation par rapport à l'année précédente)

Valeurs en millions de km².

Moyenne des années 1980 à la même date : 12,02 + 14,06 = 26,08 (+2,65)

Novembre 2022 : 10,19 + 13,24 = 23,43 (-0,84)
Octobre 2022 : 8,10 + 16,69 = 24,79 (-0,15)
Septembre 2022 : 5,01 + 17,97 = 22,97 (-0,11)
Août 2022 : 5,06 + 17,51 = 22,57 (-1,05)
Juillet 2022 : 6,74 + 15,88 = 22,62 (-1,15)
Juin 2022 : 9,32 + 13,36 = 22,68 (-1,22)
Mai 2022 : 11,60 + 10,49 = 22,08 (-0,87)
Avril 2022 : 12,84 + 7,50 = 20,34 (-0,96)
Mars 2022 : 13,79 + 4,16 = 17,95 (-1,20)
Février 2022 : 14,14 + 2,17 = 16,31 (-0,44)
Janvier 2022 : 13,70 + 3,00 = 16,69 (-0,23)
Décembre 2021 : 12,50 + 6,32 = 18,82 (-0,32)
Novembre 2021 : 10,79 + 13,48 = 24,27 (+0,37)
Octobre 2021 : 7,97 + 16,98 = 24,94 (+0,99)
Septembre 2021 : 5,04 + 18,04 = 23,08 (+0,20)
Août 2021 : 5,05 + 18,57 = 23,62 (+1,14)
Juillet 2021 : 6,38 + 17,39 = 23,77 (+1,48)
Juin 2021 : 9,09 + 14,81 = 23,90 (+0,33) 
Mai 2021 : 11,29 + 11,66 = 22,95 (+0,54)
Avril 2021 : 12,82 + 8,48 = 21,3 (+0,78)
Mars 2021 : 13,62 + 5,53 = 19,15 (+0,65)
Février 2021 : 13,73 + 3,02 = 16,75 (-0,35)
Janvier 2021 : 13,43 + 3,50 = 16,92 (-0,13)
Décembre 2020 : 12,07 + 7,07 = 19,14 (+0,23)
Novembre 2020 : 9,71 + 14,19 = 23,90 (+0,77)
Octobre 2020 : 6,02 + 17,94 = 23,95 (-0,33)
Septembre 2020 : 4,08 + 18,81 = 22,88 (+0,22)
Août 2020 : 4,06 + 18,43 = 22,48 (+0,26)
Juillet 2020 : 5,78 + 16,51 = 22,29 (-0,17)
Juin 2020 : 9,18 + 14,39 = 23,57 (+0,80)
Mai 2020 : 10,83 + 11,58 = 22,41 (+1,35)
Avril 2020 : 12,60 + 7,92 = 20,52 (+1,30)
Mars 2020 : 13,56 + 4,94 = 18,50 (+0,94)
Février 2020 : 14,30 + 2,81 = 17,10 (+0,64)
Janvier 2020 : 13,63 + 3,42 = 17,05 (+0,56)
Décembre 2019 : 12,26 + 6,65 = 18,91 (+0,99)
Novembre 2019 : 9,85 + 13,27 = 23,13 (-0,67)
Octobre 2019 : 7,06 + 17,21 = 24,28 (+0,01)
Septembre 2019 : 4,31 + 18,35 = 22,66 (-0,03)
Août 2019 : 4,34 + 17,89 = 22,23 (-0,27)
Juillet 2019 : 6,08 + 16,39 = 22,46 (-0,65)
Juin 2019 : 9,09 + 13,68 = 22,77 (-1,01)
Mai 2019 : 10,88 + 10,18 = 21,06 (-0,61)
Avril 2019 : 12,56 + 6,66 = 19,22 (+1,07)
Mars 2019 : 13,73 + 3,83 = 17,56 (+0,19)
Février 2019 : 14,02 + 2,44 = 16,46 (+0,47)
Janvier 2019 : 13,48 + 3,01 = 16,49 (+0,35)
Décembre 2018 : 11,85 + 6,07 = 17,92 (-0,97)
Novembre 2018 : 10,54 + 13,26 = 23,8 (+0,48)
Octobre 2018 : 7,18 + 17,09 = 24,27 (-0,82)
Septembre 2018 : 4,68 + 18,01 = 22,69
Août 2018 : 4,8 + 17,7 = 22,5
Juillet 2018 : 6.67 + 16.44 = 23.11
Juin 2018 : 9.19 + 14.59 = 23.78
Mai 2018 : 11.02 + 10.65 = 21.67
Avril 2018 : 12.82 + 6.33 = 18.15
Mars 2018 : 13.87 + 3.50 = 17.37
Février 2018 : 13.68 + 2.31 = 15.99
Janvier 2018 : 12.68 + 3.46 = 16.14
Décembre 2017 : 11.76 + 7.13 = 18.89
Novembre 2017 : 10.07 + 13.25 = 23.32
Octobre 2017 : 7.82 + 17.27 = 25.09
Septembre 2017 : pas de stats


dimanche 20 novembre 2022

Le pétrole et la guerre en Ukraine

 On entend tellement d'âneries chez les pro-Russes (Moreau par exemple) qu'il est toujours jubilatoire de vérifier les informations et s'apercevoir qu'elles ne collent pas tout à fait avec le narratif du Kremlin qui voudrait notamment nous faire avaler que les sanctions sont inefficaces.

« On » nous dit en particulier que les Russes vendent moins de pétrole mais comme il est plus cher ils gagneraient tout autant d'argent qu'auparavant.

Vraiment ?

Voici un graphique nous montrant l'évolution du cours du Brent durant l'année en cours, avec comme référence la date du 24 février 2022 qui représente l'agression russe en Ukraine :

Evolution du prix du Brent depuis le début de l'année. Source Prix du baril

Comme on peut le constater le cours du Brent aujourd'hui est...inférieur à ce qu'il était au jour de l'agression !

Si l'on dézoome ce graphique pour voir plusieurs années on a une idée générale de l'évolution du prix du pétrole :

Cours du Brent de 2013 à septembre 2022. Source prixdubaril.com


Ça monte et ça descend, et sur ce graphique on ne remarque même pas l'effet de l'agression russe du 24 février 2022 ! Ou alors il faut avoir de très bons yeux...

Patrick Edery sur Twitter nous donne quelques explications que je reproduis ci-après :

⛽️Le baril de pétrole au même prix qu'avant guerre! Outre la recession, la🇷🇺, ne pouvant vendre en🇪🇺, est obligée de revendre moins cher à🇨🇳🇮🇳🇹🇷, forçant les autres producteurs à s'aligner. Encore et encore une fois les pro-russes avaient tout faux.. -Explications #Thread 1/4⬇️-


Ne pouvant plus vendre en🇪🇺, la Russie devait trouver de gros contrats & vite. Pour ce faire elle n'avait d'autre choix que de prendre des parts de marchés à ses concurrents en vendant env. 20-30% moins cher aux grands pays non occidentaux=🇨🇳🇮🇳🇹🇷-2/4⬇️

Les🇨🇳🇮🇳🇹🇷achetant aux🇷🇺, les autres producteurs & 🇨🇳🇮🇳🇹🇷ont proposé en masse du pétrole aux🇪🇺. Comme je l'expliquais en avril, c'est un simple jeux de vases communicants. Outre que🇨🇳🇮🇳🇹🇷 ont désormais un fort intérêt pécunier aux sanctions occidentales contre la🇷🇺ils sont-3/4⬇️

#Thread 4/4: les🇨🇳🇮🇳🇹🇷 sont devenus des concurrents aux pétromonarchies & revendent sur le marché🇪🇺. Ainsi quand le baril est à 100, la Russie le vend à l'Inde à 70, les Indiens pour prendre des marchés aux Saoudiens🇸🇦nous le revendent à 90. Les🇸🇦 sont ensuite obligés de suivre.


On n'est pas obligé d'adhérer à 100% à cette analyse qui ne présente qu'un aspect des choses, cela-dit force est de constater que l'arme du pétrole brandie par les Russes semble être une pétoire qui a fait pschitt.

Peut-être que nous aurons des problèmes avec le prix à la pompe dans un proche futur, mais attribuer cela à la guerre en Ukraine est plus que réducteur.

Par exemple voici une analyse sur Atlantico par un certain Francis Perrin (chercheur associé au Policy Center for the New South (Rabat) et directeur de recherche à l'IRIS (Paris).) :

La principale cause de cette baisse des prix du brut est la crainte d'une récession économique mondiale dans un avenir proche. Ce n'est bien sûr pas une certitude mais c'est un scénario qui inquiète les marchés pétroliers. Cet effet baissier a été supérieur depuis plusieurs semaines à l'impact haussier de la guerre en Ukraine. Il faut ajouter à cela les conséquences économiques et énergétiques de la politique chinoise du ''zéro Covid''. La Chine étant le deuxième consommateur mondial de pétrole et le premier importateur, le ralentissement de son économie ne peut qu'avoir un impact baissier sur les cours de l'or noir. La hausse du dollar est aussi un facteur important qui explique le recul des cours du brut depuis l'été. Il existe souvent une relation inverse entre les évolutions du cours du dollar et du prix du pétrole.

Et en ce qui concerne plus particulièrement la Russie :

Les dirigeants russes au plus haut niveau ont menacé de représailles les pays qui accepteraient le plafonnement des prix du pétrole russe, ce qui montre en tout cas qu'ils redoutent cette mesure. Mais, que ce système très complexe soit ou pas mis en oeuvre dans les semaines qui viennent, le plus important est que l'Union européenne va appliquer à partir de décembre 2022 (pétrole brut) et de février 2023 (produits raffinés) un embargo pétrolier quasi-total contre la Russie. L'impact négatif sur la Russie sera important.


Comme je le dis très souvent, qui vivra verra.

Aujourd'hui je rajouterai un autre dicton : après la pluie le beau temps. 

Un jour prochain cette guerre ne sera plus qu'un mauvais souvenir et on s'apercevra que les affaires ont ensuite repris (presque) comme avant.

Ne perdons pas de vue que le principal souci de l'humanité se situe à un tout autre niveau et que nous ne prenons pas vraiment le meilleur chemin pour y faire face (la fin laborieuse de la COP27 se juxtaposant avec le début de la coupe du monde au Quatar ressemble à une ironique allégorie)