samedi 29 février 2020

Sottisier de la semaine 9


http://www.skyfall.fr/2016/01/03/discussions-sur-leffet-de-serre/#comment-304844
1703. MichelLN35 | 23/02/2020 @ 12:03

@phi #1697 et @ Murps #1698
J’ai eu la même réaction que vous. Je crois cependant avoir trouvé l’origine de cette confusion qui semble obscurcir le jugement de chacun. [bla bla bla bla....bla bla bla]

Je comprend le suicide de Boltzmann confronté à cette controverse avec ses pairs sur une notion aussi fondamentale de physique. Qu’en pensez-vous ?
S'il fallait se suicider parce qu'on n'est pas d'accord avec ses collègues sur des « notions fondamentales de physiques » Skyfall serait dépeuplé et ne resteraient que ceux dont la confusion mentale ne serait pas suffisante pour le passage à l'acte, par exemple peut-être celui-ci :
1706. volauvent | 24/02/2020 @ 8:59

MichelLN35 (#1703),

Ne réinventez pas la physique… Reprenez tout à partie de la classe de seconde…PV=nRT…

Concernant G et T [...] schémas du type » Trenberth » [...] physiciens mathématiciens purs [...] ce qui les discrédite.
Oui reprenons la physique de la classe de seconde, c'est amplement suffisant pour prouver qu'il n'y a pas de réchauffement climatique.

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http://www.skyfall.fr/2020/02/24/fil-info-de-sceptiques-2020/#comment-305535
3. AntonioSan | 25/02/2020 @ 19:25

Murps (#2), Les fameux Cook et Lewandovsky…
Nous dit doctement le fumeux monsieur Antoine.

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http://www.skyfall.fr/2020/01/30/bistrot-coin-2020/#comment-305517
177. scaletrans | 25/02/2020 @ 17:31

the fritz (#175),
Il y a pas mal de façons d’être intellectuellement malhonnête, le dessin de presse en est une.
J'en connais d'autres qui pourraient intéresser monsieur Scaletrans.

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http://quetedugraal.forumgratuit.org/t2533p250-rions-avec-le-changement-climatique#135580
Re: Rions avec le changement climatique

par patanjali Aujourd'hui à 17:17

[…]

komyo a écrit:il me semble t'avoir donné des informations sur le coté erroné de leur présentation, mais cela ne semble pas avoir ébranlé tes certitudes, qui se nourrissent au complotisme climato sceptique... 
En effet, tes références à ton "crapaud" , copié-collé du GIEC, ne peuvent pas me convaincre, et si complotiste il y a, c’est qu’il y a complot.

Quand on manque d’intelligence et de courage, il est plus facile de hurler avec les loups que de les affronter.
Ça c'est ben vrai ça, le complot des petits hommes verts c'est bien du complotisme ou je n'y connais rien, et c'est le crapaud qui hurle avec les loups qui vous le dit.

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https://www.skyfall.fr/2020/02/24/fil-info-de-sceptiques-2020/#comment-306104
17. Hug | 27/02/2020 @ 19:18

oger (#16),
J’en ai marre de voir ce chiffre de 5% de part anthropique du CO2 alors que les rechauffistes disent que la part anthropique du CO2 est plutôt de 30% ((410-280)/410).
Personnellement je ne sais pas, donc ce serait bien de préciser comment ce chiffre de 5% est obtenu.
Pauvre Hug qui mélange des carottes (des concentrations) et des navets (des émissions) et qui n'a de toute évidence aucune idée de ce qu'est le cycle du carbone, y-aurait-il un volontaire sur Skyfall pour le déniaiser ? Faut quand même pas rêver.

Ah si, on peut rêver, alors rêvons :
21. volauvent | 27/02/2020 @ 23:03

Hug (#17),

Cela vient du cycle du carbone; en l’absence de nos émissions, le cycle est équilibré, 100 Gt de C émis (sous forme de CO2) et 100 Gt absorbé . On en émet 5GT par an, ça fait 5% de ce qui monte.
Ce chiffre de 5% est donc une imposture, ce n’est évidemment pas comme ça qu’il faut compter. C’est le stock qui est important, pas le % en flux montant.
Monsieur volauvent devrait prendre des cours de comptabilité, alors allons-y gaiement ; si une entreprise achète toujours un peu plus de marchandises que ce qu'elle vend que va faire le stock ? monsieur volauvent répondra que l'excédent d'achats sur les ventes est une imposture, et au lieu de zéro il aura 1/20 sur sa copie pour avoir évoqué le cycle du carbone sans toutefois comprendre de quoi il s'agit (mais il s'est appliqué et c'est cela l'essentiel n'est-ce pas ?)

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https://www.skyfall.fr/2014/03/10/politiques-du-climat/#comment-306016
4766. the fritz | 27/02/2020 @ 13:40

Cyril (#4754), Nicias (#4765),
Tout le monde sait que la fumée qui sort des centrales nucléaires c’est du CO2 et pas de la vapeur d’eau
Voilà ce qui arrive quand on joue au malin en faisant croire qu'on en sait plus que les autres ; ce qui sort des centrales nucléaires n'est pas de la fumée et pas davantage de la vapeur d'eau (la solution est dans François Gervais passé à la moulinette de François-Marie Bréon, saurez-vous la trouver ?)

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https://sogeco31.blogspot.com/2018/10/michael-mann-la-tete-de-turc-danthony.html?showComment=1582804866481#c4010185215923914005
philevr27 février 2020 à 13:01

C'est assez amusant de constater que, 20 ans après, les publications MBH (98 et 99) sont encore défendues par quelques acharnés des contre-vérités en dépit des péripéties 2003 - 2010 qui ont donné raison aux deux canadiens (Steve McIntyre et Ross McKitrick) qui ont démonté ces courbes (et bien d'autres...) à cette époque !! [bla bla bla] Ceux qui souhaiteraient connaître les détails de cette histoire rocambolesque n'ont qu'à lire (en anglais) le livre de A.W. MONTFORD, The Hockey STick illusion : cela vaut un vrai roman policier, mais ce n'est pas un roman !
Ça tombe bien, Andrew W. Montford est comptable agréé (registered accountant), il est également, et surtout, directeur adjoint (deputy director) de la Global Warming Policy Foundation, une organisation créée à la suite du fumeux climategate parce qu'elle est, selon ses propres dires,
deeply concerned about the costs and other implications of many of the policies currently being advocated.
profondément préoccupée par les coûts et autres implications des nombreuses politiques actuellement préconisées.
Monsieur philevr est amateur de romans policiers, il devrait s'y tenir et éviter de déraper dans un domaine qu'il ne maitrise manifestement pas.

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vendredi 28 février 2020

Climactualités - février 2020


ENSO

Le 28/02/2020 : climate.gov/enso

Malgré des eaux de surface plus chaudes que la moyenne dans le Pacifique tropical en janvier 2020, les prévisionnistes donnent encore aux conditions ENSO neutres la plus grande chance de se produire ce printemps. Les eaux plus profondes ont également été plus chaudes que la moyenne, mais l'ampleur de l'anomalie a diminué ces derniers mois. L'atmosphère n'a pas non plus montré de signes convaincants de perturbation des vents et des précipitations.

Voici l'historique des événements ENSO des 10 dernières années :
Index ENSO de 2011 à 2020 (source weather.plus)

Et celui depuis 1950 :

Index ENSO de 1950 à 2019 (source weather.plus)

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GISS L-OTI anomalies de températures vs 1881-1910

Le 28/02/2020 : data.giss.nasa.gov

Anomalies de températures pour le mois de janvier 2020 par rapport à la période de référence 1881-1910.

Rappel des années précédentes (à partir de 2016, année la plus chaude) avec leur classement :
  • année 2019 : 1.21 => 2
  • année 2018 : 1.08 => 4
  • année 2017 : 1.17 => 3
  • année 2016 : 1.26 => 1

Voici les informations fournies par Météo France pour le territoire national français métropolitain dans Janvier 2020 : très doux et généralement peu arrosé :
Dans la continuité d'un mois de décembre remarquablement doux, ce mois de janvier a été également marqué par une grande douceur. Les passages perturbés ont été moins fréquents qu'à l'ordinaire, hormis de la Bretagne aux Charentes, et généralement peu actifs, excepté sur le sud de l'Occitanie touché par un épisode de fortes précipitations du 20 au 23 janvier en marge de la tempête « Gloria » sur l'Espagne. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur les Pyrénées-Orientales et l'Aude ont provoqué des crues exceptionnelles sur le Roussillon et la neige est tombé en abondance sur les massifs des Pyrénées-Orientales.

Les températures moyennes ont souvent été plus de 2 °C au-dessus des normales sur une grande partie du pays. Elles ont été plus proches des valeurs de saison du 19 au 23, voire inférieures par endroits. Sur l'ensemble du mois et sur la France, la température moyenne de 7,1 °C a été supérieure à la normale* de 2,2 °C, plaçant ce mois de janvier parmi les 10 mois de janvier les plus chauds depuis 1900, loin derrière janvier 2018 (+3,4 °C). 
*Moyenne de référence 1981-2010.
Evolution des températures minimales et maximales quotidiennes en France par rapport à la normale quotidienne.

Ainsi la forte anomalie planétaire de +1,52°C par rapport à 1881-1910 est cohérente avec le niveau français de +2,2°C par rapport à 1981-2010, ce qui signifie également que la hausse des températures a été bien supérieure en France qu'au niveau mondial.

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Coral Reef Watch

Le 28/02/2020 : coralreefwatch.noaa.gov

Perspectives hebdomadaires sur le blanchiment des coraux et le stress thermique (du 1/03 au 12/07/2020) - 90% de probabilité

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Climate Prediction Center

Le 28/02/2020 : cpc.ncep.noaa.gov
Prévisions de tempêtes tropicales.

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Polar Science Center

Le 28/02/2020 : psc.apl.uw.edu

Anomalie du volume de la glace de mer arctique

Le volume de la glace de mer est calculé à l'aide du système pan-arctique de modélisation et d'assimilation de l'océan glacé (PIOMAS, Zhang et Rothrock, 2003) développé à l'APL/PSC. Les anomalies pour chaque jour sont calculées par rapport à la moyenne sur la période 1979 -2016 pour ce jour de l'année afin de supprimer le cycle annuel. Le cycle annuel moyen du modèle du volume de la glace de mer sur cette période va de 28 000 km3 en avril à 11 500 km3 en septembre. La ligne bleue représente la tendance calculée à partir du 1er janvier 1979 jusqu'à la date la plus récente indiquée sur la figure. Les zones ombrées représentent un et deux écarts types des résidus de l'anomalie par rapport à la tendance de la figure 1 et des écarts types par rapport à la moyenne journalière 1979-2017 de la figure 2.


Fig.1 Anomalie du volume de la glace de mer arctique de PIOMAS mise à jour une fois par mois. Les anomalies quotidiennes de volume de la glace de mer pour chaque jour sont calculées par rapport à la moyenne de 1979 à 2019 pour ce jour de l'année. Les points de repère sur l'axe des temps se rapportent au premier jour de l'année. La tendance pour la période de 1979 à aujourd'hui est indiquée en bleu. Les zones ombrées indiquent un et deux écarts-types par rapport à la tendance. Les barres d'erreur indiquent l'incertitude de l'anomalie mensuelle tracée une fois par an.
Fig. 2 Volume total de la glace de mer arctique d'après PIOMAS montrant le volume du cycle annuel moyen, ainsi que de 2011 à 2019. Les zones ombrées indiquent un et deux écarts types par rapport à la moyenne.

Mise à jour annuelle

L'année 2019 s'est terminée avec un volume moyen annuel de glace de mer qui était le deuxième plus faible jamais enregistré avec 13 500 km 3 , soit environ 600 km 3 de plus que le record de 2017, avec des volumes très similaires pour les années récentes de faible volume annuel (2011, 2012, 2016, 2017).

Mise à jour mensuelle de janvier 2020

En janvier 2020, le volume moyen de la glace de mer arctique était de 16 400 km3. Cette valeur est supérieure de 1800 km3 au record de 14 600 km3 établi en 2017, ce qui en fait la cinquième plus faible valeur jamais enregistrée. Le volume mensuel de glace était inférieur de 47 % au maximum en 1979 et de 32 % à la valeur moyenne pour la période 1979-2019. En janvier 2020, le volume de glace tombe de 0,5 écart-type au-dessus de la ligne de tendance. Les anomalies de volume journalier pour janvier montrent des taux de croissance de la glace relativement normaux pour les dernières années (Fig 4).

Fig 4 Comparaison des anomalies de volume journalier de la glace de mer par rapport à la période 1979-2019.


L'épaisseur moyenne de la glace se situe au milieu du pack pour les années les plus récentes (Fig 5). 

Fig 5. Épaisseur moyenne de la glace de mer arctique sur les régions couvertes de glace, tirée de PIOMAS pour une sélection d'années. L'épaisseur moyenne est calculée pour le domaine PIOMAS en incluant uniquement les endroits où la glace est plus épaisse que 0,15 m.

Les anomalies d'épaisseur de la glace pour janvier 2020 par rapport à 2011-2018 (Fig 6) montrent des anomalies positives dans une bande s'étendant de l'est de la mer de Beaufort, à travers le centre de l'Arctique, avec de fortes anomalies positives dans la région de la mer de Barents. Les anomalies négatives les plus profondes apparaissent le long de l'archipel canadien et au nord du Groenland.

Fig 6. Anomalie d'épaisseur de glace PIOMAS pour janvier 2020 par rapport à 2011-2018.


Les anomalies d'épaisseur de la glace de janvier de PIOMAS concordent très bien avec les données de CryoSat 2 de l'Institut Alfred Wegener (Fig 7), les anomalies positives et négatives les plus fortes se situant aux bons endroits.
Fig 7. CryoSat-2 (AWI, v.2.2) Anomalie de l'épaisseur de la glace de mer pour janvier 2020.

Cependant, les données de CryoSat 2 montrent un volume total pour janvier 2020 substantiellement plus important que celles de PIOMAS, avec un mois de janvier 2020 à des niveaux bas record sur la période 2011-2020. Ceci malgré le fait que l'étendue de la glace de mer est relativement élevée pour la période récente. Toutefois les données de CS2 ne sont que des produits préliminaires en temps réel pour l'automne 2019 et le mois de janvier 2020.

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Arctic Data archive system (ADS) 

Le 28/02/2020 : ads.nipr.ac.jp/vishop/#/extent)
Evolution de la banquise arctique.

Evolution de la banquise antarctique.

Evolution globale des deux banquises arctique et antarctique.

Historique des Climactualités (l'Arctique est mentionné en premier ; en bleu les valeurs minimales, en jaune les maximales ; la valeur entre parenthèses est la variation avec l'année précédente)

Moyenne des années 1980 à la même date : 15,60 + 2,93 = 18,53

Février 2020 : 14,30 + 2,81 = 17,10 (+0,64)
Janvier 2020 : 13,63 + 3,42 = 17,05 (+0,56)
Décembre 2019 : 12,26 + 6,65 = 18,91 (+0,99)
Novembre 2019 : 9,85 + 13,27 = 23,13 (-0,67)
Octobre 2019 : 7,06 + 17,21 = 24,28 (+0,01)
Septembre 2019 : 4,31 + 18,35 = 22,66 (-0,03)
Août 2019 : 4,34 + 17,89 = 22,23 (-0,27)
Juillet 2019 : 6,08 + 16,39 = 22,46 (-0,65)
Juin 2019 : 9,09 + 13,68 = 22,77 (-1,01)
Mai 2019 : 10,88 + 10,18 = 21,06 (-0,61)
Avril 2019 : 12,56 + 6,66 = 19,22 (+1,07)
Mars 2019 : 13,73 + 3,83 = 17,56 (+0,19)
Février 2019 : 14,02 + 2,44 = 16,46 (+0,47)
Janvier 2019 : 13,48 + 3,01 = 16,49 (+0,35)
Décembre 2018 : 11,85 + 6,07 = 17,92 (-0,97)
Novembre 2018 : 10,54 + 13,26 = 23,8 (+0,48)
Octobre 2018 : 7,18 + 17,09 = 24,27 (-0,82)
Septembre 2018 : 4,68 + 18,01 = 22,69
Août 2018 : 4,8 + 17,7 = 22,5
Juillet 2018 : 6.67 + 16.44 = 23.11
Juin 2018 : 9.19 + 14.59 = 23.78
Mai 2018 : 11.02 + 10.65 = 21.67
Avril 2018 : 12.82 + 6.33 = 18.15
Mars 2018 : 13.87 + 3.50 = 17.37
Février 2018 : 13.68 + 2.31 = 15.99
Janvier 2018 : 12.68 + 3.46 = 16.14
Décembre 2017 : 11.76 + 7.13 = 18.89
Novembre 2017 : 10.07 + 13.25 = 23.32
Octobre 2017 : 7.82 + 17.27 = 25.09
Septembre 2017 : pas de stats


En février 2020, et ce depuis le début de mes statistiques personnelles (octobre 2017), la banquise arctique est ainsi à son plus haut niveau d'extension tous mois confondus ; cela est cohérent avec la figure 1 PIOMAS montrée plus haut et le commentaire du Polar Science Center qui disait qu' «  en janvier 2020, le volume de glace tombe de 0,5 écart-type au-dessus de la ligne de tendance. »

mardi 25 février 2020

La question sensible des 3 degrés

Mon billet Amplification antonionesque a suscité un certain nombre de commentaires (non spécifiquement en rapport avec le sujet du jour qui était plutôt lié à l'amplification arctique et à notre ami monsieur Antoine qui prenait ses désirs pour des réalités) intéressants sur la question de savoir si l'ECS, ou sensibilité climatique à l'équilibre, pouvait être estimée « au mieux » à 3°C sachant que la fourchette mentionnée par le GIEC est comprise entre 1,5 et 4,5°C.

J'invite les lecteurs qui auraient raté l'épisode à se reporter aux fil des commentaires qui commence ainsi sur ce sujet particulier :
BenHur23 février 2020 à 18:57

Alors déjá pour etre factuel , le rapport de l'IPCC AR5 , considére l'ECS dans la fourchette [1.5 degC - 4.5 degC] sans "best estimate" .. c'est ecrit noir sur blanc . Donc je ne sais pas d'ou vous tirez ce 3 degC á part que c'est le centre de l'interval mais qu'en fait cela ne veut rien dire car cette interval n'est que la collection de résultats d'etudes plus ou moins indépendantes au sens méthodologique. […]
Pour finir ici :
BenHur25 février 2020 à 13:12

" cela-dit êtes-vous bien sûr que quelque part dans les x pages du rapport il n'est pas fait mention de cette estimation centrale de 3°C ?"

C'est une drole de question ... mais la réponse est OUI , je suis sûr.

p85 du Technical Summary du Rapport IPCC AR5 WGI :
"In contrast to AR4, no best estimate for ECS is given because of a lack of agreement on the best estimate across lines of evidence and studies and an improved understanding of
the uncertainties in estimates based on the observed warming." 
Et BenHur a parfaitement raison !

Seulement voilà, c'est un peu plus compliqué que cela et je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette nouvelle conception d'une fourchette qui ne comprendrait aucun « best estimate » ou meilleure estimation pour parler français.

Reprenons tout d'abord le rapport SPM (Summary for Policymakers) de 2018 qui dit effectivement, page 16 :
The equilibrium climate sensitivity quantifies the response of the climate system to constant radiative forcing on multicentury time scales. It is defined as the change in global mean surface temperature at equilibrium that is caused by a doubling of the atmospheric CO2 concentration. Equilibrium climate sensitivity is likely in the range 1.5°C to 4.5°C (high confidence), extremely unlikely less than 1°C (high confidence), and very unlikely greater than 6°C (medium confidence)¹⁶.
La sensibilité du climat à l'équilibre quantifie la réponse du système climatique à un forçage radiatif constant sur des échelles de temps de plusieurs siècles. Elle est définie comme le changement de la température moyenne à l'équilibre de la surface du globe qui est causé par un doublement de la concentration atmosphérique de CO2. La sensibilité du climat à l'équilibre se situe probablement entre 1,5°C et 4,5°C (confiance élevée), il est extrêmement peu probable qu'elle soit inférieure à 1°C (confiance élevée) et très peu probable qu'elle soit supérieure à 6°C (confiance moyenne)¹⁶.
La note 16 de bas de page dit ceci :
16 No best estimate for equilibrium climate sensitivity can now be given because of a lack of agreement on values across assessed lines of evidence and studies.
16 Il n'est pas possible aujourd'hui de donner la meilleure estimation de la sensibilité du climat à l'équilibre en raison d'un manque d'accord sur les valeurs entre les sources de données et les études évaluées.
Il s'agit là d'une différence importante entre ce dernier rapport du GIEC (le 5ème) et les précédents ; en effet, si l'on regarde par exemple le rapport AR4, voici ce qu'on lit page 12 :
The equilibrium climate sensitivity is a measure of the climate system response to sustained radiative forcing. It is not a projection but is defi ned as the global average surface warming following a doubling of carbon dioxide concentrations. It is likely to be in the range 2°C to 4.5°C with a best estimate of about 3°C, and is very unlikely to be less than 1.5°C. 
La sensibilité du climat à l'équilibre est une mesure de la réponse du système climatique à un forçage radiatif soutenu. Il ne s'agit pas d'une projection, mais de la moyenne du réchauffement de la surface du globe suite à un doublement des concentrations de dioxyde de carbone. Il est probable qu'elle se situe entre 2°C et 4,5°C, avec une meilleure estimation à environ 3°C, et il est très peu probable qu'elle soit inférieure à 1,5°C.
Ainsi dans l'AR4 on parlait bien de « meilleure estimation à environ 3°C », et soudainement, dans l'AR5, le GIEC nous dit qu'il n'est plus possible de faire ce genre de « meilleure estimation » parce qu'il n'y aurait pas d'accord entre les différentes études ayant calculé l'ECS. Sérieusement ?

Oui, sérieusement, car j'ai un peu de mal à comprendre, là.

Tout d'abord raisonnons non pas en scientifique mais simplement par la logique, ce qui est à la portée de n'importe qui.

Dans l'AR5 on nous dit ceci :
  • La sensibilité du climat à l'équilibre se situe probablement entre 1,5°C et 4,5°C (confiance élevée)
  • il est extrêmement peu probable qu'elle soit inférieure à 1°C (confiance élevée)
  • et très peu probable qu'elle soit supérieure à 6°C (confiance moyenne)
J'en déduis qu'il est relativement peu probable que l'ECS se situe à 1,49°C ou à 4,51°C...

On remarquera tous ensemble qu'entre 1,49 et 1,50, tout comme entre 4,51 et 4,50, nous avons un écart d'un petit centième (0,01) de degré ; par conséquent le GIEC, avec sa fourchette de 1,5-4,5, prétend qu'on passe soudainement du statut de « peu probable » à celui de « probable » pour un petit centième de degré, et qu'ensuite sur la plage plutôt étendue de 3°C (4,5 - 1,5) nous resterions toujours dans le même domaine de probabilité sans qu'on puisse en faire ressortir une quelconque meilleure estimation, sérieusement ?

J'ai un peu de mal à avaler cela surtout en consultant la littérature sur le sujet de l'ECS.

Tout d'abord voyons ce que nous dit le Met Office britannique :
What is the current best estimate for climate sensitivity?

The 2013 Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) fifth assessment report estimates ECS has a ‘likely’ range of 1.5 – 4.5°C. It adds ECS is extremely unlikely to be below 1°C and very unlikely greater than 6°C. The wide range accounts for all evidence. The IPCC estimate TCR has a likely range of 1.0 – 2.5°C and is extremely unlikely more than 3°C.

Research on this area continues to develop all the time and we can expect further assessments of the evidence in the coming years.
Quelle est la meilleure estimation actuelle de la sensibilité du climat ?
Selon le cinquième rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) de 2013, la sensibilité au changement climatique se situerait probablement entre 1,5 et 4,5 °C. Il ajoute qu'il est extrêmement peu probable que l'ECS soit inférieure à 1°C et très peu probable qu'elle soit supérieure à 6°C. Cette large fourchette tient compte de toutes les informations disponibles. Le rapport du GIEC estime que la TCR se situe probablement entre 1,0 et 2,5°C et qu'il est très peu probable qu'elle dépasse 3°C.

La recherche dans ce domaine continue de se développer en permanence et nous pouvons nous attendre à de nouvelles évaluations des résultats dans les années à venir.
Nous sommes guère avancés, le Met Office ne se mouille pas trop, il se contente de reprendre ce que dit le GIEC mais sans faire aucune allusion au fait qu'il n'y aurait plus de « best estimate », il nous dit que la recherche continue, ce dont on se serait un peu douté.

Plus intéressant, et qui devrait plaire à BenHur, Scientific American, dans IPCC Revises Climate Sensitivity, nous dit ceci en septembre 2013 :
A leaked draft copy of the Intergovernmental Panel on Climate Change's fifth assessment report (AR5) surfaced earlier this summer and triggered a small tempest among climate bloggers, scientists and skeptics over revelations that a key metric, called the "Equilibrium Climate Sensitivity" (ECS), had been revised downward. The ECS's lower threshold had been extended by half a degree -- from 2 degrees Celsius (3.6 degrees Fahrenheit) to 1.5 C (2.7 F) -- indicating that a lower range of warming now fell within the IPCC's range of "likely" possibilities.
Une fuite d'un brouillon du cinquième rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (AR5) a fait surface au début de l'été et a déclenché une petite tempête parmi les blogueurs, les scientifiques et les sceptiques sur les révélations qu'une mesure clé, appelée "sensibilité du climat à l'équilibre" (ECS), avait été révisée à la baisse. Le seuil inférieur de l'ECS a été abaissé d'un demi-degré - de 2 degrés Celsius (3,6 degrés Fahrenheit) à 1,5 C (2,7 F) - indiquant qu'un réchauffement inférieur se situe désormais dans la fourchette des hypothèses "probables" du GIEC.
Nous étions donc avant la publication officielle du rapport et on évoquait le passage de 2°C à 1,5°C de la limite inférieure de la fourchette de l'ECS, la limite supérieure restant fixée à 4,5°C ; mais ce n'est pas cela le plus intéressant, c'est ce que disait Gavin Schmidt qui était interviewé à l'occasion :
"That change is pretty minor when you work through its implications for policy," said Gavin Schmidt, a climate modeler at the NASA Goddard Institute for Space Studies. The upper limit of the range remains the same in both reports -- 4.5 C (8.1 F) -- he noted, while most mainstream scientists put their "best guess" for climate sensitivity somewhere in the middle of the range, between 2.5 and 3.5 C.
"Ce changement est plutôt mineur lorsqu'on examine les répercussions sur les politiques", a déclaré Gavin Schmidt, modélisateur climatique à l'Institut Goddard de la NASA pour les études spatiales. La limite supérieure de la fourchette reste la même dans les deux rapports -- 4,5 C (8,1 F) -- a-t-il noté, alors que la plupart des scientifiques classiques placent leur "meilleure estimation" de la sensibilité du climat quelque part au milieu de la fourchette, entre 2,5 et 3,5 C.
Oui, Gavin Schmidt lui-même aurait dit à Scientific American, un média « pro-science » jugé de haute qualité, que « la plupart des scientifiques classiques placent leur "meilleure estimation" de la sensibilité du climat quelque part au milieu de la fourchette, entre 2,5 et 3,5 C », et exactement entre 2,5 et 3,5 cela nous donne...3 degrés !

Evidemment les 3°C ne sont pas mentionnés, mais on note quand même une plage restreinte de 1°C à comparer avec la plage copacabanesque de 3°C (entre 1,5 et 4,5) mentionnée par le GIEC, soit un facteur 3, encore ce chiffre de 3 qui nous suit décidément partout !

Mais nous avons un indice avec ceci :
"Interestingly, that range of 1.5 to 4.5 [C] was what was there in the first three [IPCC] assessments," said Venkatachalam Ramaswamy, director of the National Oceanic and Atmospheric Administration's Geophysical Fluid Dynamics Laboratory and a co-author of the IPPC's AR5 "Summary for Policymakers." "In the Fourth Assessment, it narrowed to 2 to 4.5 [C], and now it's gone back to 1.5 and 4.5."

The change, Ramaswamy said, is based on new observations casting doubt on earlier model simulations and reflects a slight increase in uncertainty, rather than a new, concrete target for warming.
"Il est intéressant de noter que cette fourchette de 1,5 à 4,5 [C] était celle des trois premières évaluations du GIEC", a déclaré Venkatachalam Ramaswamy, directeur du laboratoire de dynamique des fluides géophysiques de la National Oceanic and Atmospheric Administration et co-auteur du "Résumé pour les décideurs" du cinquième rapport d'évaluation du GIEC. "Dans la quatrième évaluation, elle s'est réduite à 2 à 4,5 [C], et maintenant elle est revenue à 1,5 et 4,5".

Ce changement, a déclaré M. Ramaswamy, est basé sur de nouvelles observations qui remettent en question les simulations antérieures des modèles et reflète une légère augmentation de l'incertitude, plutôt qu'un nouvel objectif concret de réchauffement.
On peut comprendre de cela que les trois premiers rapports du GIEC avaient fixé une fourchette de 1,5-4,5 pour l'ECS, puis le quatrième avait réduit cette fourchette à 2-4,5 et enfin le cinquième est revenu à ce que disaient les premiers rapports, tout cela montrant un certain désordre traduit par les scientifiques par « une légère augmentation de l'incertitude », ce qui aurait donc motivé le fait qu'on ne parle plus désormais du moindre « best estimate », ben voyons ! Si vous ne trouvez pas cela tiré par les cheveux c'est que vous n'êtes pas difficile, mais continuons.

Je suis tombé sur une présentation assez technique datant du 22 avril 2015 et intitulée Interpretation of IPCC AR5 Scenarios under better understanding of climate sensitivity assessments, and the implications of INDCs in terms of 2C target ; traduction : Interprétation des scénarios du 5e rapport d'évaluation du GIEC dans le cadre d'une meilleure compréhension des évaluations de la sensibilité au climat et des implications des INDC en termes d'objectif 2C.

Cette présentation est donc en relation avec le tout dernier rapport du GIEC et qu'y voit-on ?
page 4 : However, AR5 WG3 adopted the climate sensitivity of AR4, which has the likely range of 2.0-4.5°C with the best estimate of 3.0°C, for temperature rise estimates of long-term emission scenarios. 
Toutefois, le groupe de travail 3 du rapport AR5 a adopté la sensibilité climatique du rapport AR4, qui se situe probablement entre 2,0 et 4,5°C, la meilleure estimation étant de 3,0°C, pour les estimations de l'augmentation de la température des scénarios d'émissions à long terme.
Le tableau suivant est montré :

Historique du calcul de la sensibilité du climat par le GIEC et de la sensibilité utilisée dans les évaluations de scénarios du GT3 AR5 du GIEC

Je dois avouer que j'en tombe sur le cul, ainsi le groupe de travail 3 du dernier rapport du GIEC aurait conservé la même fourchette que celle du précédent rapport AR4, à savoir 2.0-4.5°C, avec, mais oui, un « best estimate » à 3.0°C, cela demande vérification !

Effectivement, dans le rapport du groupe III, page 246 (sur 1454...), on peut lire :
Weitzman (2011) illustrates this for the distribution of temperature consequences of a doubling of atmospheric CO2 (climate sensitivity), using WGI AR4 estimates to calibrate two distributions, one fat-tailed and one thin-tailed, to have a median temperature change of 3 °C and a 15 % probability of a temperature change in excess of 4.5 °C.
Weitzman (2011) illustre cela pour la distribution des conséquences sur la température d'un doublement du CO2 atmosphérique (sensibilité du climat), en utilisant les estimations du WGI AR4 pour calibrer deux distributions, une d'extrême importance et une de faible intensité, afin d'avoir un changement de température médian de 3 °C et une probabilité de 15 % d'un changement de température supérieur à 4,5 °C.
Nous avons donc la confirmation qu'un modèle appelé MAGICC (pour Model for the Assessment of Greenhouse Gas Induced Climate Change) a été utilisé et même comparé avec ce que donnait le CMIP5 :

Figure 6.12 | Comparaison des résultats du CMIP5 (tels que présentés dans le groupe de travail I) et des résultats du MAGICC pour l'augmentation de la température mondiale.

On remarque que MAGICC semble «chauffer » légèrement plus que CMIP5 dans les scénarios les plus pessimistes (voir cadre b) même si ce n'est pas très clair quand on regarde les courbes (voir cadre c)

Ainsi ce que je comprends de tout cela c'est que le groupe de travail III de l'AR5 a utilisé MAGICC qui se basait sur les travaux du groupe I de l'AR4, si vous avez compris autre chose merci de me le signaler.

Pour en revenir à la présentation elle-même il est bien écrit sur la page 4, un peu après le tableau montré plus haut :
No best estimate for equilibrium climate sensitivity can now be given because of a lack of agreement on values across assessed lines of evidence and studies. 
Il n'est pas possible aujourd'hui de donner une meilleure estimation de la sensibilité du climat à l'équilibre en raison d'un manque d'accord sur les valeurs entre les sources de données et les études évaluées.
Vous suivez toujours ? Oui je pose la question car juste après on trouve ce que j'ai déjà mentionné et que je rappelle ici :
However, AR5 WG3 adopted the climate sensitivity of AR4, which has the likely range of 2.0-4.5°C with the best estimate of 3.0°C, for temperature rise estimates of long-term emission scenarios. 
Toutefois, le groupe de travail 3 du rapport AR5 a adopté la sensibilité climatique du rapport AR4, qui se situe probablement entre 2,0 et 4,5°C, la meilleure estimation étant de 3,0°C, pour les estimations de l'augmentation de la température des scénarios d'émissions à long terme.
Oui parce que là on vous dit « la meilleure estimation étant de 3,0°C » alors que dans le rapport du groupe III de l'AR5 il est écrit « changement de température médian de 3°C » !

Et page 6 de la présentation on continue ainsi :
WG3 AR5 employed the climate sensitivity of AR4 (likely range: 2.0ー4.5C, best estimate: 3.0C) for estimating the temperature of long-term scenarios. This is almost consistent with the CMIP5 results but is inconsistent with the new judgment of WG1 AR5 considering other studies.
Le groupe de travail n°3 du rapport AR5 a utilisé la sensibilité climatique du rapport AR4 (fourchette probable : 2.0ー4.5C, meilleure estimation : 3.0C) pour estimer la température des scénarios à long terme. Ceci est presque cohérent avec les résultats du CMIP5 mais est en contradiction avec le nouveau jugement du groupe de travail n° 1 du rapport AR5 qui tient compte d'autres études.
Heureusement qu'on nous dit que c'est « presque cohérent », on n'avait pas remarqué ! Mais si vous avez encore quelques neurones disponibles prenez ça dans les gencives :
Therefore, when the latest judgment for climate sensitivity of WG1 AR5 is employed, the temperature rise estimates of WG3 scenarios can be smaller than those shown in the WG3 AR5. 
Par conséquent, lorsque le dernier jugement sur la sensibilité du climat du groupe de travail n°1 du rapport AR5 est utilisé, les estimations de l'augmentation de la température des scénarios du groupe de travail n°3 peuvent être inférieures à celles du groupe de travail n°3 du rapport AR5.
Je vous laisse consulter le reste de la présentation, moi j'ai le cortex cérébral en surchauffe et je ne vous montrerai que le schéma suivant qui est plutôt évocateur :

Relation entre les émissions cumulées et la concentration de CO2 et le changement de température

Le doublement de la concentration en CO2 donnera 560 ppm (2 x 280) ce qui nous situe dans la fourchette 530-580 qui correspond à +2°C et des poussières, mais je comprends de ce graphique qu'il s'agit non pas de l'ECS mais de la TCR, c'est-à-dire du changement de température « sur le moment », puisqu'on nous montre également ce qui a été observé en 2000 (le gros rond noir)

Pour terminer voici un article paru en septembre 2017 dans Nature geoscience, Beyond equilibrium climate sensitivity, où les très nombreuses études sur la sensibilité climatique (ECS et TCR) sont récapitulées en trois tableaux :

Figure 1 | Aperçu des meilleures estimations et des fourchettes publiées pour la réponse climatique transitoire (TCR) contrainte par différentes sources de données.
La zone grisée, allant de +1 à +2,5°C, marque la fourchette dans laquelle la TCR se trouve le plus probablement et l'on note qu'elle se situe majoritairement un peu au-dessous des 2°C ; le texte nous dit notamment :
the transient climate response (TCR) […] generally quantifying warming in response to a changing forcing prior to the deep ocean being in equilibrium with the forcing.
la réponse climatique transitoire (TCR) [...] quantifie généralement le réchauffement en réponse à un changement de forçage avant que l'océan profond ne soit en équilibre avec le forçage.
Figure 2 | Aperçu des meilleures estimations publiées et des fourchettes de sensibilité climatique à l'équilibre (ECS) contraintes par différentes sources de données.

Figure 3 | Aperçu des meilleures estimations publiées et des fourchettes de sensibilité climatique à l'équilibre (ECS) contraintes par différentes sources de données. Suite de la figure 2.

La figure 2 mentionne les études classées ainsi :
  • Reviews, theory, combined lines of evidence (Revues, théorie, sources de preuves combinées)
  • Constraints from the observed warming in response to forcing (Contraintes découlant du réchauffement observé en réponse au forçage)
La figure 3 continue sur la lancée de la 2 avec :
  • Palaeoclimate proxies and modelling (Proxies paléoclimatiques et modélisation)
  • Constrained with climatology (Contraint par la climatologie
  • Inferred from GCMs (Tiré des modèles de circulation générale)

J'ai moi-même tracé une ligne noire verticale au niveau des 3°C afin de signaler que la très grande majorité des études prennent en compte cette valeur ; on remarquera aisément des outsiders que l'on connait assez bien maintenant, comme Craig Idso, Richard Lindzen, Nicholas Lewis ou Christopher Monckton qui se situent très au-dessous des 3°C, on se demande bien pourquoi (moi je me demande surtout comment Monckton a pu être cité dans un papier sérieux, il faut croire que les auteurs ont fait preuve d'une grande mansuétude ou d'une certaine forme d'inconscience)

Pour la définition de l'ECS le texte nous dit :
the equilibrium climate sensitivity (ECS) is defined as the warming response to doubling CO2 in the atmosphere relative to pre-industrial climate, after the climate reached its new equilibrium, taking into account changes in water vapour, lapse rate, clouds and surface albedo. 
la sensibilité du climat à l'équilibre (ECS) est définie comme la réaction de réchauffement à un doublement du CO2 dans l'atmosphère par rapport au climat préindustriel, après que le climat ait atteint son nouvel équilibre, en tenant compte des changements de la vapeur d'eau, du gradient de température, des nuages et de l'albédo de surface. 

Mais ce que l'on retiendra de cet article c'est cette petite phrase-ci :
the combined evidence from the three PDFs [probability density functions] would still yield a rather narrow range, constraining ECS to 2 °C to 4 °C with a most likely value near 3 °C.
les résultats combinés des trois PDF donneraient encore une gamme assez étroite, limitant l'ECS à 2 °C à 4 °C avec une valeur très probable proche de 3 °C.
Or que nous montrent ces PDF ? Ceci :

Figure 5 | Exemple illustratif de combinaison de contraintes multiples pour la sensibilité climatique. Les PDF globales sont les produits de trois PDF basées sur le réchauffement historique, les contraintes climatologiques sur la plupart des modèles de circulation générale (MCG) et le paléoclimat.

Alors je ne sais pas pour vous, mais moi je vois comme une bosse à peu près au niveau...des 3 degrés, sauf pour les données dites « historiques » qui surplombent les 2 degrés ; ce qui veut dire que les données « climatologiques, paléo et combinées » donnent toutes trois (encore trois…) la valeur de 3°C comme étant la plus probable !

Concernant les méthodes utilisées dans cet article il faut les lire dans Beyond equilibrium climate sensitivity, je vous laisse regarder si vous avez les compétences pour tout comprendre.

Dernière remarque, l'auteur principal Reto Knutti, a sa fiche Wikipédia dans laquelle on peut lire :
Reto Knutti (born 1973) is a Swiss climate scientist and professor of climate physics at ETH Zurich's Institute for Atmospheric and Climate Science.[1][2] He is known for his research involving climate models,[3][4] and has been a key member of the Intergovernmental Panel on Climate Change.
Reto Knutti (né en 1973) est un climatologue suisse et professeur de physique climatique à l'Institut des sciences de l'atmosphère et du climat de l'ETH Zurich. Il est connu pour ses recherches sur les modèles climatiques et a été un membre clé du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.
Tout cela pour dire qu'on peut être un « membre clé du GIEC » et évoquer sans trop de retenue la probabilité assez forte que l'ECS se trouve près des 3°C, ce qui apparemment n'a pas trop changé depuis le rapport Charney de 1979 :
In 1979, Charney chaired an "ad hoc study group on carbon dioxide and climate" for the National Research Council. The resulting 22-page report, "Carbon dioxide and climate: A scientific assessment," is one of the earliest modern scientific assessments about global warming.[13] Its main conclusion can be found on page 2: "We estimate the most probable global warming for a doubling of CO2 to be near 3°C with a probable error of ± 1.5°C.
En 1979, Charney a présidé un "groupe d'étude ad hoc sur le dioxyde de carbone et le climat" pour le Conseil national de la recherche. Le rapport de 22 pages qui en a résulté, "Dioxyde de carbone et climat : Une évaluation scientifique", est l'une des premières évaluations scientifiques modernes sur le réchauffement climatique. Sa principale conclusion se trouve à la page 2 : "Nous estimons que le réchauffement climatique le plus probable pour un doublement du CO2 est proche de 3°C avec une erreur probable de ± 1,5°C.
« Proche de 3°C », voilà, c'était dit il y a plus de quarante ans et tout porte à penser que c'est toujours valable aujourd'hui.

A moins, bien sûr, que le 6ème rapport du GIEC ne monte la barre un peu plus haut ; mais je n'y crois pas et je l'ai déjà dit, ce sera d'après moi encore la même fourchette...et la même valeur centrale !

On tient les paris ?