lundi 30 janvier 2023

Climactualités - janvier 2023

 Concentration de l'atmosphère en CO₂

Global Monitoring Laboratory - Carbon Cycle Greenhouse Gases (noaa.gov)

Moyenne mensuelle récente du CO₂ à l'observatoire de Mauna Loa.

Variation de la concentration en CO₂ depuis 1960.

Les lignes et symboles rouges représentent les valeurs moyennes mensuelles, centrées sur le milieu de chaque mois. Les lignes et symboles noirs représentent les mêmes valeurs, après correction pour le cycle saisonnier moyen.

Taux de croissance annuel moyen du CO₂ au Mauna Loa.

Le tableau et le graphique montrent les taux de croissance annuels moyens du dioxyde de carbone pour Mauna Loa. Dans le graphique, les moyennes décennales du taux de croissance sont également représentées sous forme de lignes horizontales pour les années 1960 à 1969, 1970 à 1979, et ainsi de suite.

Voir aussi : Mauna Loa carbon dioxide forecast for 2022 - Met Office


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Divers graphiques montrant l'évolution du CO2 (et de la température) au cours des âges.


Changement en parties par million par 1000 ans (Source Climate Central)


Source Graphic: The relentless rise of carbon dioxide – Climate Change: Vital Signs of the Planet (nasa.gov)


Concentrations de l'atmosphère en CO2 depuis 500 millions d'années (source Earth.Org)


Evolution (estimation) de la température durant les 500 millions d'années passées (source Earth.Org)


Attention ! L'échelle des abscisses des deux derniers graphiques n'est pas la même !


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ENSO


CURRENT STATUS:

LA NIÑA ADVISORY

Through December 2022, the ocean part of La Niña—the cool phase of the ENSO climate pattern—began to weaken, but the atmosphere part did not. As of early January, forecasts suggest an 82 percent chance that La Niña will end by spring (March-May). 

Jusqu'en décembre 2022, la partie océanique de La Niña - la phase froide du modèle climatique ENSO - a commencé à s'affaiblir, mais pas la partie atmosphérique. Début janvier, les prévisions indiquent qu'il y a 82 % de chances que La Niña se termine au printemps (mars-mai). 


Index ENSO de 2013 à 2022 (source weather.plus)

Index ENSO de 1950 à 2022 (source weather.plus)


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Données de températures de la NOAA

Climate Change: Global Temperature | NOAA Climate.gov.

Température annuelle de surface comparée à la moyenne de 1880 à 2022.


FAITS MARQUANTS

  • La température de la Terre a augmenté de 0,14° Fahrenheit (0,08° Celsius) par décennie depuis 1880, mais le taux de réchauffement depuis 1981 est plus de deux fois supérieur : 0,32° F (0,18° C) par décennie.
  • 2022 a été la sixième année la plus chaude jamais enregistrée sur la base des données de température de la NOAA.
  • La température de surface en 2022 était de 1,55 °F (0,86 °Celsius) plus élevée que la moyenne du 20e siècle de 57,0 °F (13,9 °C) et de 1,90 ˚F (1,06 ˚C) plus élevée que la période préindustrielle (1880-1900). 
  • Les dix années les plus chaudes de l'histoire ont toutes eu lieu depuis 2010. 

Voir aussi l'évaluation du climat mondial en 2022 : Assessing the Global Climate in 2022 | News | National Centers for Environmental Information (NCEI) (noaa.gov)


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Elévation du niveau moyen des mers

Mean Sea Level: Aviso+ (altimetry.fr)

Niveau moyen global de référence (GMSL) basé sur les données des missions TopEx/Poseidon, Jason-1, Jason-2 et Jason-3 de janvier 1993 à aujourd'hui, après élimination des signaux annuels et semi-annuels et application d'un filtre de 6 mois. En appliquant la correction du rebond postglaciaire (-0,3 mm/an), l'élévation du niveau moyen des mers a ainsi été estimée à 3,5 mm/an avec une incertitude de 0,4 mm/an (mis à jour le 29/10/2022)

Sur les 10 dernières années :


Sur les 10 dernières années : 4,35 mm / an (source Aviso)

Sur les 5 dernières années :

Sur les 5 dernières années : 4,32 mm / an (source Aviso)


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GISS L-OTI anomalies de températures vs 1881-1910

data.giss.nasa.gov

Anomalies de températures pour le mois de décembre 2022 par rapport à la période de référence 1881-1910.

Anomalies de températures pour l'année 2022 par rapport à la période de référence 1881-1910.

Rappel des années précédentes (à partir de 2016, année la plus chaude) avec leur classement :

  • année 2022 : 1.12 => 5
  • année 2021 : 1.11 => 6
  • année 2020 : 1.24 => 2
  • année 2019 : 1.21 => 3
  • année 2018 : 1.08 => 7 
  • année 2017 : 1.17 => 4 
  • année 2016 : 1.26 => 1


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Polar Science Center

psc.apl.uw.edu

Evolution du volume de la banquise arctique de PIOMAS par rapport à la moyenne de la période 1979-2021.

Fig 11. Moyenne annuelle du volume de glace de mer de PIOMAS


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Polar Portal

Greenland: Polar Portal

  • Conditions de surface du Groenland :
Bilan de masse de surface du Groenland (journalier)

La carte illustre comment la surface de la calotte glaciaire du Groenland gagne et perd de la masse chaque jour. Cette différence entre les chutes de neige et le ruissellement est connue sous le nom de bilan massique de la surface. Elle est toujours positive au cours d'une année car toute la neige tombée ne s'écoule pas à nouveau de la calotte glaciaire.

Le bilan massique de surface n'est PAS identique au bilan massique TOTAL (c'est-à-dire le gain ou la perte globale de la calotte glaciaire), qui comprend également la masse perdue lorsque les glaciers vêlent des icebergs, la fonte des langues de glacier lorsqu'elles entrent en contact avec l'eau de mer chaude et les effets de friction et autres au fond de la calotte glaciaire.


Bilan de masse de surface du Groenland (cumul)

  • Changement de masse du Groenland :

Changement de masse et impact sur le niveau des mers.

La carte et le graphique montrent l'augmentation de la masse de glace lorsqu'il y a des précipitations, et la quantité de cette masse qui est perdue lorsque la neige et la glace fondent et lorsque des icebergs se détachent des principaux glaciers de sortie de la calotte glaciaire. La différence entre ces changements de masse au cours d'une année glaciologique (septembre-août) est appelée le bilan massique total de l'inlandsis groenlandais.

Tous les changements sont donnés par rapport à avril 2002.

Sur la base de ces données, on constate qu'au cours de la période 2003-2011, l'inlandsis groenlandais a perdu 234 km3 d'eau par an, ce qui correspond à une contribution annuelle à l'augmentation moyenne du niveau de la mer de 0,65 mm (Barletta et al. (2013).


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Arctic Data archive system (ADS)

ads.nipr.ac.jp/vishop/#/extent

Evolution de l'étendue de la banquise arctique.

Evolution de l'étendue de la banquise antarctique.

Evolution globale des deux banquises arctique et antarctique.

Historique des Climactualités (l'Arctique est mentionné en premier ; en bleu les valeurs minimalesen jaune les maximales ; la valeur entre parenthèses est la variation par rapport à l'année précédente)

Valeurs en millions de km².

Moyenne des années 1980 à la même date : 15,05 + 3,59 = 18,64 (+3,00)

Janvier 2023 : 13,13 + 2,51 = 15,64 (-1,05)
Décembre 2022 : 12,13 + 5,41 = 17,53 (-1,29)
Novembre 2022 : 10,19 + 13,24 = 23,43 (-0,84)
Octobre 2022 : 8,10 + 16,69 = 24,79 (-0,15)
Septembre 2022 : 5,01 + 17,97 = 22,97 (-0,11)
Août 2022 : 5,06 + 17,51 = 22,57 (-1,05)
Juillet 2022 : 6,74 + 15,88 = 22,62 (-1,15)
Juin 2022 : 9,32 + 13,36 = 22,68 (-1,22)
Mai 2022 : 11,60 + 10,49 = 22,08 (-0,87)
Avril 2022 : 12,84 + 7,50 = 20,34 (-0,96)
Mars 2022 : 13,79 + 4,16 = 17,95 (-1,20)
Février 2022 : 14,14 + 2,17 = 16,31 (-0,44)
Janvier 2022 : 13,70 + 3,00 = 16,69 (-0,23)
Décembre 2021 : 12,50 + 6,32 = 18,82 (-0,32)
Novembre 2021 : 10,79 + 13,48 = 24,27 (+0,37)
Octobre 2021 : 7,97 + 16,98 = 24,94 (+0,99)
Septembre 2021 : 5,04 + 18,04 = 23,08 (+0,20)
Août 2021 : 5,05 + 18,57 = 23,62 (+1,14)
Juillet 2021 : 6,38 + 17,39 = 23,77 (+1,48)
Juin 2021 : 9,09 + 14,81 = 23,90 (+0,33) 
Mai 2021 : 11,29 + 11,66 = 22,95 (+0,54)
Avril 2021 : 12,82 + 8,48 = 21,3 (+0,78)
Mars 2021 : 13,62 + 5,53 = 19,15 (+0,65)
Février 2021 : 13,73 + 3,02 = 16,75 (-0,35)
Janvier 2021 : 13,43 + 3,50 = 16,92 (-0,13)
Décembre 2020 : 12,07 + 7,07 = 19,14 (+0,23)
Novembre 2020 : 9,71 + 14,19 = 23,90 (+0,77)
Octobre 2020 : 6,02 + 17,94 = 23,95 (-0,33)
Septembre 2020 : 4,08 + 18,81 = 22,88 (+0,22)
Août 2020 : 4,06 + 18,43 = 22,48 (+0,26)
Juillet 2020 : 5,78 + 16,51 = 22,29 (-0,17)
Juin 2020 : 9,18 + 14,39 = 23,57 (+0,80)
Mai 2020 : 10,83 + 11,58 = 22,41 (+1,35)
Avril 2020 : 12,60 + 7,92 = 20,52 (+1,30)
Mars 2020 : 13,56 + 4,94 = 18,50 (+0,94)
Février 2020 : 14,30 + 2,81 = 17,10 (+0,64)
Janvier 2020 : 13,63 + 3,42 = 17,05 (+0,56)
Décembre 2019 : 12,26 + 6,65 = 18,91 (+0,99)
Novembre 2019 : 9,85 + 13,27 = 23,13 (-0,67)
Octobre 2019 : 7,06 + 17,21 = 24,28 (+0,01)
Septembre 2019 : 4,31 + 18,35 = 22,66 (-0,03)
Août 2019 : 4,34 + 17,89 = 22,23 (-0,27)
Juillet 2019 : 6,08 + 16,39 = 22,46 (-0,65)
Juin 2019 : 9,09 + 13,68 = 22,77 (-1,01)
Mai 2019 : 10,88 + 10,18 = 21,06 (-0,61)
Avril 2019 : 12,56 + 6,66 = 19,22 (+1,07)
Mars 2019 : 13,73 + 3,83 = 17,56 (+0,19)
Février 2019 : 14,02 + 2,44 = 16,46 (+0,47)
Janvier 2019 : 13,48 + 3,01 = 16,49 (+0,35)
Décembre 2018 : 11,85 + 6,07 = 17,92 (-0,97)
Novembre 2018 : 10,54 + 13,26 = 23,8 (+0,48)
Octobre 2018 : 7,18 + 17,09 = 24,27 (-0,82)
Septembre 2018 : 4,68 + 18,01 = 22,69
Août 2018 : 4,8 + 17,7 = 22,5
Juillet 2018 : 6.67 + 16.44 = 23.11
Juin 2018 : 9.19 + 14.59 = 23.78
Mai 2018 : 11.02 + 10.65 = 21.67
Avril 2018 : 12.82 + 6.33 = 18.15
Mars 2018 : 13.87 + 3.50 = 17.37
Février 2018 : 13.68 + 2.31 = 15.99
Janvier 2018 : 12.68 + 3.46 = 16.14
Décembre 2017 : 11.76 + 7.13 = 18.89
Novembre 2017 : 10.07 + 13.25 = 23.32
Octobre 2017 : 7.82 + 17.27 = 25.09
Septembre 2017 : pas de stats


mercredi 25 janvier 2023

Le New York Times est d'accord avec moi, l'homme n'est pas un singe !

 Mes vieux lecteurs (ils doivent être une poignée) savent à quel point je suis tatillon en ce qui concerne ma qualité d'être humain qui ne souhaite pas qu'on le prenne pour un singe, qu'il soit grand ou petit.

J'ai écrit un certain nombre de billets dont voici un échantillon sélectif :

Nous n'avons pas dévié des grands singes nous sommes des grands singes quant à votre site... permettez moi d'être sceptique sur sa fiabilité
Douter de la « fiabilité » de mon site m'a évidemment fait réagir :
Si vous voulez (re)lire tous mes billets consacrés au couple homme-singe (si vous avez beaucoup de temps à perdre) vous pouvez faire une recherche dans mon blog sur le mot singe (Résultats de recherche pour singe) et c'est parti !

Aujourd'hui je vais simplement vous montrer à quel point le fait de comparer l'homme à un singe tient de l'équilibrisme de haute volée avec un article du New York Times intitulé Many Humans Can Understand Apes. ; comme il est suggéré dans le titre on vous propose ni plus ni moins d'essayer de deviner le comportement...d'un singe !

Si vous devez deviner le comportement d'un singe il y a de fortes chances pour qu'on ne vous considère pas comme un singe...et c'est plus clair quand on lit l'article dont voici quelques extraits :
The great apes do not have spoken language, but they share many gestures. Can humans like you understand those gestures too?
Les grands singes n'ont pas de langage parlé, mais ils partagent de nombreux gestes. Les humains comme vous peuvent-ils aussi comprendre ces gestes ?
Ceci est l'introduction de l'article figurant juste après son titre. On y oppose clairement les « grands singes » aux « humains ». Si les humains sont des grands singes alors cette phrase n'a pas de sens. Ou du moins elle est extrêmement maladroite si elle a été écrite par quelqu'un qui pense comme Robert et Pascal Picq que l'homme est un singe. Et c'est normal puisque comme je l'ai expliqué à de nombreuses reprises le mot « singe » n'est pas un terme scientifique, il appartient au langage courant, celui employé par le quidam ordinaire qui n'a pas forcément les moindres compétences en anthropologie ou zoologie.

Mais vous pourriez me dire que le journaliste du New York Times qui a écrit cet article n'a pas de légitimité pour parler du sujet et que par conséquent il se trompe. Pourquoi pas ? Sauf que cet auteur, Darren Incorvaia, possède un doctorat en écologie, évolution et comportement obtenu à l'Université du Michigan. Cela évidemment ne l'exonère pas du risque de dire de grosses bêtises, sauf qu'il cite une étude scientifique dont les formulations sont elles-mêmes équivoques et ne participent pas vraiment à clarifier le sujet ; dans l'étude Towards a great ape dictionary: Inexperienced humans understand common nonhuman ape gestures publiée le 24 janvier (hier donc) le titre est déjà un quasi mystère : 
Vers un dictionnaire des grands singes : Des humains inexpérimentés comprennent des gestes courants de singes non humains
Dans ce titre-même on voit apparaitre l'expression « singes non humains », ce qui voudrait dire qu'il y a des « singes humains », sauf que :
Where did the ape gestures go in human communication? Here, we test human recognition and understanding of 10 of the most frequently used ape gestures.
Où sont passés les gestes des singes dans la communication humaine ? Nous testons ici la reconnaissance et la compréhension par l'homme de 10 des gestes de singe les plus fréquemment utilisés.
Encore une fois les humains sont ici opposés aux singes, bien que précédemment il ait été écrit :
Rich repertoires of these gestures have been described in all ape species, bar one: us.
De riches répertoires de ces gestes ont été décrits chez toutes les espèces de singes, sauf une : nous.
Il ne fait donc aucun doute que pour les auteurs l'homme est bien un singe, sauf que des maladresses viennent dans le texte polluer cette certitude.

Par exemple ce passage :
The underlying mechanism that makes gestural communication comprehensible across great ape species, now including humans, remains unresolved.
Le mécanisme sous-jacent qui rend la communication gestuelle compréhensible chez toutes les espèces de grands singes, maintenant y compris les humains, n'est toujours pas résolu.
« Maintenant y compris les humains », ce qui signifie que les humains n'ont pas toujours été assimilés à des singes, alors pourquoi avoir modifié la définition du mot singe qui, j'insiste, appartient au langage courant depuis la nuit des temps ? Est-ce une espèce de wokisme qui aurait incité certains scientifiques à rabaisser l'homme au rang du chimpanzé ou à « relever » le statut du singe afin de faire de lui l'égal de l'homme ? Est-ce que tout cela ne viendrait pas tout bonnement de ce best seller de Desmond Morris, Le singe nu, paru en 1967, que j'évoquais dans Le singe habillé ?

En tout cas l'article du New York Times ne permet pas, c'est peu de le dire, de clarifier le débat ; en voici quelques extraits :
According to a new study, published on Tuesday in the journal PLOS Biology, many humans are pretty good at understanding ape.
Selon une nouvelle étude, publiée mardi dans la revue PLOS Biology, de nombreux humains sont plutôt doués pour comprendre les singes.
Quand on sait qu'il est difficile de comprendre les humains cette phrase est plutôt cocasse, vous ne trouvez pas ?
While all apes vocalize to some extent, no other living ape species has developed human-like spoken language. Instead, our primate cousins communicate using a language of physical gestures.
Bien que tous les singes vocalisent dans une certaine mesure, aucune autre espèce vivante de singe n'a développé un langage parlé de type humain. Au lieu de cela, nos cousins primates communiquent en utilisant un langage de gestes physiques.
Ici les « singes » sont bien distingués des « primates », cette phrase voulant textuellement dire que nous ne sommes pas des singes mais des primates, ce qui est parfaitement correct.
“We’re then wondering,” Dr. Graham said, “if humans retain this ability to use and understand great ape gestures.”
"Nous nous demandons alors", a déclaré le Dr Graham, "si les humains conservent cette capacité à utiliser et à comprendre les gestes des grands singes".
Kirsty Graham, une primatologue, nous explique donc que les humains pourraient comprendre les gestes...des grands singes ! Si les humains sont vraiment des grands singes cela signifie que nous sommes capables de comprendre nos propres gestes, ce dont au passage je ne suis pas vraiment persuadé...
“This study represents an interesting method to get at human interpretation of ape gestures,” said Frans de Waal, a primatologist at Emory University in Atlanta, who was not involved with the study.
"Cette étude représente une méthode intéressante pour obtenir l'interprétation humaine des gestes des singes", a déclaré Frans de Waal, primatologue à l'université Emory d'Atlanta, qui n'a pas participé à l'étude.
Frans de Waal, encore un primatologue, qui étudie donc tous les primates, verse lui-aussi dans la confusion avec son ambiguë « interprétation humaine des gestes des singes » ; encore une fois si l'homme est bien un singe cette phrase est d'une très grande maladresse.

En tout cas certains scientifiques mondialement reconnus sont plus que circonspects au regard de cette manie d'assimiler l'homme à un singe ; j'ai déjà parlé de John Hawks qui parle carrément de bobard (voir Le singe, l'homme et l'animal) ainsi que d'Yves Coppens qui trouve cette assimilation « abusive » dans Pré-ludes où il écrit page 53 : 
Ces grands cousins (il parle des chimpanzés, des bonobos et des gorilles) n'étant véritablement observés dans leur milieu que depuis un petit demi-siècle (le livre de Coppens date de fin 2014), l'étonnement ne cesse de grandir face à ce que l'on découvre et porte naturellement à l'exagération, comme lorsqu'on déclare : « Le singe est un homme » ou « L'homme est un singe », deux propositions tout aussi abusives l'une que l'autre.
Et il ajoutait un peu plus loin page 55 :
Ma grand-mère me disait : « Si toi tu descends du singe, moi pas ! » Mais si, Grand-mère, toi aussi, et le chimpanzé auquel tu pensais est bien de ta famille ! Mais ta dignité d'humaine pensante est sauve puisque, à partir d'un même potentiel nerveux, en un même laps de temps, les singes et nous avons accompli des destins bien séparés.

Je suis comme la grand-mère d'Yves Coppens, je n'apprécie pas qu'on me compare à un singe, ce qui ne m'empêche pas de savoir que je descends bien d'un singe et que je ne suis pas une création divine.