mardi 23 juin 2020

Susan Crockford délire avec Anthony Watts


Le site des climato-irréalistes nous régale une fois de plus d'un épisode plutôt surréaliste avec la môme Crockford qui tient toujours à faire remarquer qu'elle existe et qu'elle en sait bien plus sur les ours polaires que les véritables spécialistes qui passent une grande partie de leur vie sur le terrain alors qu'elle se contente de rester confortablement au chaud devant son ordinateur.

L'article Mon entretien sur les ours polaires avec Anthony Watts est une véritable perle de sérieux scientifique quand on sait qu'Anthony Watts, ancien présentateur météo, a décidé de se consacrer au déni climatologique après avoir constaté que ça payait bien davantage ; le duo Crockford/Watts est donc un bien bel attelage qui ne dépare pas le paysage trumpien actuel fait de bric et de broc dans lequel la réinformation (comprendre les fake news ou infox) est élevée au rang de suprême vérité.

Evidemment le but de l'article est une fois de plus de nous prouver que les ours polaires se portent super bien et que de toute façon la banquise ne fond pas tant que ça, la preuve avec ce graphique que dame Crockford nous présente ainsi :
Le graphique ci-dessous a été construit par Walt Meier, expert en banquise de la NASA et publié par le National Snow and Ice Data Center des États-Unis au début du mois d’octobre 2019. Il montre clairement que la banquise estivale (moyenne de septembre) a eu tendance à se stabiliser avec une tendance plate depuis 2007.
Figure 3b. Tendances des moyennes mensuelles de septembre pour la période 1979-2019, montrant la tendance générale et les tendances des 13 dernières années, et les 13 années les plus fortes du record de 41 ans (source nsidc)

Effectivement le graphique est tiré du site nsidc dans lequel Walt Meier explique :
Within the overall decline, it is notable that the most recent 13 years, from 2007 to 2019, have shown very little decline (Figure 3b). Both 2007 and 2012 were extreme low extent years, and variability has been high in this period. However, an earlier 13 year period, 1999 to 2012, shows a rate of decline that is more than double the overall rate in the satellite record. This illustrates the challenge of extracting a quantitative rate of decline in a highly variable system like sea ice, and the benefits of looking at decadal, and not year-to-year variations.
Dans le cadre du déclin global, il est à noter que les 13 dernières années, de 2007 à 2019, ont montré un très faible déclin (figure 3b). Les années 2007 et 2012 ont toutes deux été des années d'extrême faiblesse de l'étendue de la banquise, et la variabilité a été élevée au cours de cette période. Cependant, une période antérieure de 13 ans, de 1999 à 2012, montre un taux de déclin qui est plus du double du taux global de l'enregistrement satellite. Cela illustre le défi que représente l'extraction d'un taux de déclin quantitatif dans un système très variable comme la glace de mer, et les avantages d'examiner les variations décennales et non annuelles.
Eh oui, il est dangereux de tirer des conclusions hâtives à partir d'une trop courte période, même si 13 années peuvent sembler représenter une durée significative, mais admirez mon graphique à moi dans lequel j'ai rajouté deux autres périodes ayant « montré un très faible déclin » :

Graphique légèrement mis à jour par mes soins.

Ainsi on peut remarquer deux périodes durant lesquelles la banquise arctique n'a pas vraiment diminué :
  1. de 1979 à 1989, soit 11 ans ;
  2. de 1990 à 2003, soit 14 ans !
Nous voyons donc qu'il y a eu dans le passé une période de 14 ans d'accalmie, à comparer avec la période de 13 ans allant de 2007 à 2019, je vous laisse réfléchir...

Pendant la « pause » de 14 ans allant de 1990 à 2003 l'étendue moyenne de la banquise était d'un peu plus de 6 millions de kilomètres carrés (en vérité bien davantage mais j'ai pris les points bas par simplicité), à comparer là aussi avec l'étendue moyenne d'un peu plus de 4,5 millions de kilomètres carrés de la période récente, continuez à réfléchir...

Maintenant réfléchissez au fait que ce graphique s'arrête en septembre 2019 et que nous venons juste de battre un nouveau record, celui de la plus haute température jamais enregistrée au-delà du cercle arctique ; voici ce que nous dit Météo France dans Chaleur record en Sibérie : 38 °C au-delà du cercle polaire ! :
La Sibérie a subi, en fin de semaine dernière, une vague de chaleur exceptionnelle. Le mercure a atteint des niveaux jamais mesurés au-delà du cercle polaire. Samedi 20 juin, jour le plus long de l'année, 38,0 °C ont été mesurés à Verkhoïansk, au nord de la Sibérie, une température supérieure de 17 °C aux normales de saison. Du jamais vu à cette latitude aussi au nord de la planète. Cette valeur, en attente de validation officielle, constituerait un record absolu de chaleur au-delà du cercle polaire.
Bien sûr on attend avec fébrilité la validation officielle qui ne saurait tarder, et certains s'imaginent probablement qu'il s'agit encore une fois d'une intox ou que les météorologues russes ont un peu trop abusé de la Vodka ; ainsi on peut voir ce genre de commentaire :
635. AntonioSan | 23/06/2020 @ 1:44
Anne Laure Fremont se fait reluire à Verkhoïansk
Bien evidemment on nous ressert la peninsule antarctique en fevrier (ete austral) afin de faire croire que c’est general… Quelle agitprop.
https://climatereanalyzer.org/wx_frames/gfs/ds/gfs_nh-sat3_t2anom_1-day.pnghttps://climatereanalyzer.org/wx_frames/gfs/ds/gfs_nh-sat3_prcp-tcld-topo_1-day.png
Advection d’air chaud deplace par des descentes d’air froid de part et d’autre… 
Monsieur Antoine découvre une nouvelle fois la lune avec ses advections d'air chaud (le même air chaud qu'il dégage en s'exprimant) et ses descentes d'air froid qui ne sont après tout que la traduction du système jet-streamique que j'ai déjà évoqué à de multiples occasions (je vous laisse chercher) ; ainsi la chaleur à venir sur la France peut se visualiser aisément avec la carte des vents d'altitude (à environ 10 kilomètres au-dessus de nos têtes) :

Régimes des vents au géopotentiel 250 hPa (environ 10km d'altitude) au-dessus de la France - source earth.nullschool

De la même manière voici la situation au-dessus de la Sibérie :

Régimes des vents au géopotentiel 250 hPa (environ 10km d'altitude) au-dessus de l'Eurasie - source earth.nullschool

Les flèches montrent que c'est de l'air en provenance du sud qui se déplace vers de plus hautes latitudes, pourquoi être alors surpris de ce qui arrive ? Et monsieur Antoine, s'il a raison de remarquer qu'il y a aussi des descentes d'air froid, semble ignorer que nous battons chaque fois des records de températures élevées, jamais de températures basses, comme dirait l'autre comment se fait-ce ?


Pour en revenir à nos moutons polaires, si les ours blancs se portent encore plutôt bien c'est uniquement parce qu'on a arrêté de les chasser et donc de les massacrer ; assez étrangement quand on cesse de tuer un animal il a tendance à vivre plus longtemps et a davantage de chances de se reproduire, c'est quelque chose que les scientifiques ont remarqué de manière empirique sans nul besoin d'essais randomisés en double antoine, pardon, en double aveugle.

Ainsi, comme la banquise arctique est irrémédiablement condamnée à disparaitre à plus ou moins long terme (il n'en restera pas grand chose à la fin de l'été avant 2050 et en 2100 c'est pendant plusieurs mois que les eaux seront entièrement libres de glace) on peut donc se demander comment feront ces braves bêtes pour subvenir à leurs besoins ; une solution pour elles serait de se transformer en grizzlis en changeant radicalement de régime alimentaire, après tout nous aussi les humains nous serons obligés de nous adapter pour survivre.

Ah oui, pour finir, voici les véritables motivations de miss Crockford, c'est elle-même qui nous les enseigne :
Le graphique ci-dessous extrait de mon livre montre la croissance globale du nombre d’ours polaires depuis les années 1960. L’estimation finale de 26 000 à 58 000 ou 39 000 en moyenne) est ma « meilleure estimation », plausible et scientifiquement défendable basée sur l’extrapolation des résultats d’enquêtes récentes, résumées ici et expliquées en détail dans mon livre.
Est-ce plus clair maintenant ?

Réfléchissez...


1 commentaire:

  1. Hilarant ! En lisant les commentaires de l'article du Figaro cité par monsieur Antoine (https://www.lefigaro.fr/sciences/un-record-absolu-de-chaleur-battu-en-siberie-20200622) je remarque celui-ci émanant d'un certain GreenHornet :

    « episode meteo.
    advection d'air chaud de part et d'autre de deux descentes d'air froid.
    La ville est connue pour son contraste extreme de temperatures.
    aucune mention de la circulation et donc mettre cela sur un rechauffement global est une arnaque. »

    Ainsi monsieur Antoine poste ses commentaires dans Le Figaro sous le sobriquet de Frelon Vert, hilarant je vous disais ! Apparemment c'est un habitué puisqu'il se fait retoquer ainsi : « Le frelon vert toujours à la pointe de la désinformation. Cela en devient comique à force de lire votre propagande. Au lieu de vous placer la tête dans le sable et de chercher des idées farfelues a rassurer les lecteurs sur la « normalité » des phénomènes en cours vous feriez mieux de lire les compte rendus scientifiques. »

    Comme quoi il y a des lecteurs du Figaro qui ont un peu plus de jugeote que la moyenne.

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