mercredi 22 novembre 2017

Les 10 choses à savoir, en images, sur le changement climatique

Le site futurearth (ou future earth) a publié le 13 novembre dernier un article intitulé COP23: The 10 Science ‘Must Knows’ on Climate Change (COP23 : les 10 faits scientifiques à savoir sur le changement climatique) et je me suis dit que je pourrais le reprendre ici comme je l'avais fait avec le rapport américain (premier billet ici) d'autant plus que chacun des dix chapitres est illustré par un seul graphique représentatif, ce qui ne prendra donc pas trop de place ce coup-ci !

Il existe également une version sous format fichier pdf (si vous avez du mal à lire les graphiques sur mon blog)

Evidemment je ne me fais aucune illusion, certains de mes lecteurs regarderont avec mépris ces dix "vérités" qui sont peut-être pour quelques unes contestables (je pense surtout aux 8ème et 9ème points)  mais n'en demeurent pas moins dans l'ensemble conformes avec ce que pense la communauté scientifique dans son immense majorité.


1 - Des indices montrent que la Terre est entrée dans une nouvelle ère géologique - l'Anthropocène - avec de profondes implications pour l'humanité et la relative stabilité du système terrestre.

Figure 1. Les facteurs humains sont extrêmement susceptibles d'avoir été la cause dominante du réchauffement observé depuis le milieu du 20ème siècle (IPCC 2014b).

2 - La Terre approche des points de basculement en raison des pressions humaines.

Figure 2. Les températures moyennes à la surface de la planète au cours des 10 000 dernières années ont été remarquablement stables, fluctuant à peine plus ou moins 1°C (ligne noire). En 2016, les températures ont atteint 1,1°C au-dessus des niveaux préindustriels. L'humanité vit actuellement dans la période la plus chaude de l'histoire de la civilisation moderne. Barres rouges: Seuils de température estimés liés aux éléments de basculement du système terrestre. Les éléments de basculement à risque dans la plage de température de 1,5-2°C à Paris sont indiqués dans l'encadré. Lignes bleues: température moyenne mondiale jusqu'à 2100 basée sur des émissions faibles (RCP2.6) à élevées (RCP8.5) (Adapté de Schellnhuber et al., 2016)

3 - Les risques de conditions météorologiques extrêmes augmentent.

Figure 3. Principaux événements liés au climat 2016-2017 (adapté de NOAA 2017)

4 - L'élévation du niveau de la mer et l'acidification des océans sont des menaces croissantes.

Figure 4. Au cours de plusieurs périodes chaudes passées entre les âges glaciaires, les températures ont atteint l'équivalent de plus de 1°C au-dessus des températures préindustrielles. Le niveau de la mer a augmenté d'au moins six mètres (Dutton et al., 2015)


5 - Les coûts du changement climatique sont déjà ressentis aujourd'hui et augmenteront à l'avenir.

Figure 5. L'impact économique calculé d'une hausse de température de 1°C est négatif dans les pays en développement à faible revenu (qui ont généralement des climats très chauds, température = 25°C) et les économies de marché émergentes (climats chauds, T = 22°C), et positif dans les économies avancées (climats plus frais, T = 11°C) (Fonds monétaire international 2017)

6 - La santé humaine est menacée par les polluants atmosphériques qui modifient le climat et les impacts du changement climatique, qui diminuent la sécurité alimentaire et augmentent les risques de maladies et de stress thermique.

Figure 6. Les liens entre les émissions de gaz à effet de serre, le changement du système terrestre et la santé publique sont clairs. En haut : effets sur la santé des vagues de chaleur. En 2016, 125 millions de personnes de plus de 65 ans ont été exposées aux vagues de chaleur en moyenne. Moyenne : la capacité mondiale des travailleurs ruraux a diminué de 5,3% de 2000 à 2016 en raison de la hausse des températures et de l'incapacité de travailler quand il fait trop chaud. En bas : propagation de maladies dues aux conditions climatiques changeantes. Dans les pays où la dengue est endémique, la capacité de l'un des principaux moustiques à transmettre la dengue a augmenté de 9,5% dans le monde depuis 1950 (Watts et al., 2017).

7 - Le changement climatique risque d'exacerber le risque de migration à grande échelle et de troubles civils.

Figure 7. Scénario des impacts du changement climatique sur la sécurité humaine et les interactions entre les moyens de subsistance, les changements culturels, les conflits et les migrations (IPCC 2014b)

8 - Le monde doit agir plus vite : des réductions plus importantes sont nécessaires pour réduire le risque que la température moyenne mondiale augmente de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels. Une trajectoire de réduction de moitié des émissions mondiales toutes les dix années est conforme à cet objectif.

Figure 8. En haut : une voie représentative pour stabiliser la température moyenne mondiale autour de 1,5°C avec une probabilité de 50%. De telles voies supposent des « émissions négatives » à grande échelle pour atteindre cet objectif, qui n'ont pas été évaluées à grande échelle. Au milieu : une règle de base consistant à réduire de moitié les émissions toutes les dix années est conforme à l'Accord de Paris. En bas : la part de l'énergie primaire dans les énergies renouvelables croît de manière exponentielle - doublant tous les cinq à six ans, mais à partir d'un niveau de référence très bas. Cette trajectoire exponentielle est conforme aux objectifs de l'Accord de Paris (Rockström et al., 2017)

9 - Les analyses suggèrent qu'il est possible que le monde atteigne les objectifs de l'Accord de Paris si les États-nations coopèrent et coordonnent les efforts d'atténuation. La tarification du carbone est un outil politique important qui génèrerait des recettes substantielles représentant potentiellement plusieurs pour cent du PIB.

Figure 9. Résumé des incitations pour la tarification du carbone domestique par région : recettes annuelles par habitant d'un prix du carbone de 30 US $ / tCO2 (axe des x), dommages climatiques évités par tCO2 évité (axe des y), et avantages supplémentaires de santé (aire des cercles) (Adapté de Edenhofer et al., 2015)

10 - L'adaptation et le renforcement de la résilience sont nécessaires même si le monde réussit avec une action internationale agressive à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Figure 10. Impacts humanitaires, sociaux et économiques dus aux stress environnementaux et aux événements extrêmes. Les gens ont toujours été exposés à des événements extrêmes, mais ces événements sont susceptibles de changer de fréquence et d'intensité dans un monde plus chaud. De plus, les populations et les infrastructures s'étendent dans les zones vulnérables. Cela se produit souvent sans une planification adéquate des chocs à grande échelle et des changements progressifs continus.

*****

Le point 8 semble un vœu pieu, les 2°C de plus par rapport à l'ère préindustrielle seront très probablement dépassés à la fin de ce siècle, et ne parlons même pas de la limite à 1,5°C...

Quant au point 9 et le sujet de la tarification du carbone, sans un accord de tous les pays sur un prix unique et suffisamment réaliste (i.e. suffisamment haut) on ne pourra rien en attendre ; ainsi en Suède le prix a été fixé à 120 euros la tonne de CO2 alors qu'en France il n'est que de...30,50 euros... Mais le plus important est que seulement une faible partie (la taxe est en compétition avec les quotas d'émissions négociables...) des émissions mondiales est réellement taxée, on se demande par conséquent quelle est l'utilité d'une taxe présentant une telle efficacité !

Quoi qu'il en soit le dernier point est peut-être le plus important : même si nous réussissons (dans quelles conditions et à quel prix ?) à limiter nos émissions de CO2, nous devons de toutes façons nous préparer à ce qui va nous arriver : atténuation (mitigation en anglais) et adaptation sont les deux mamelles de toute politique raisonnable destinée à faire face au défi du réchauffement climatique causé par l'homme.



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