jeudi 9 décembre 2021

De Lorgeril creuse toujours

 C'est dur de voir quelqu'un, qu'on a un temps estimé, s'enfoncer tous les jours davantage.

Dans Informations (ou désinformations) sur les traitements antiCOVID et risque juridique notre « bon » docteur de Lorgeril se sert d'un article afin de lui faire dire l'exact contraire du message que transmettent ses deux auteurs.

Selon lui il s'agirait, dans ce « très bel article » comme il le qualifie, 

[d']explique[r] aux collègues américains tous les risques qu’ils prennent à divulguer ou diffuser des informations biaisées sur les traitements antiCOVID, y compris les vaccins. 

Et d'entonner l'antienne des essais randomisés en double aveugle qui seraient absents chez Pfizer :

Dans le Livre « Les vaccins à l’ère de la COVID-19 », j’ai décrit le seul essai clinique raisonnablement conduit qui ait testé le vaccin Pfizer. Chacun peut vérifier mes dires : l’essai qui a testé ce vaccin n’a pas été conduit en double aveugle.

Le problème c'est que les deux auteurs de l'article cité, intitulé 7 Legal Risks of Promoting Unproven COVID Treatments, évoquent essentiellement les charlatans et autres antivax qui promeuvent des traitements bidons (coucou Didou) ou mettent en doute la validité des vaccins anti-Covid actuellement utilisés !

Certains extraits se passeraient presque de commentaires :

The emergence of COVID-19 has given the medical world a bewildering array of prevention and treatment protocols. Some physicians are advocating treatments that have not been validated by sound scientific studies.

L'émergence du COVID-19 a donné au monde médical un éventail déconcertant de protocoles de prévention et de traitement. Certains médecins préconisent des traitements qui n'ont pas été validés par des études scientifiques solides.

Si vous ne voyez pas à qui cela fait allusion c'est que vous n'avez pas été assez attentifs. 

The supporting “science” for alternative prevention and treatments may look legitimate, but these claims are often based on anecdotal evidence. Some studies involve small populations, some are meta-analyses of several small or single-case studies, and others are not properly designed, interpreted, or executed in line with US research and requirements. Yet others have only been conducted in nonhuman analogues, like frogs or mice.
La "science" qui soutient la prévention et les traitements alternatifs peut sembler légitime, mais ces affirmations sont souvent fondées sur des preuves anecdotiques. Certaines études portent sur de petites populations, d'autres sont des méta-analyses de plusieurs petites études ou d'études de cas uniques, et d'autres encore ne sont pas correctement conçues, interprétées ou exécutées conformément à la recherche et aux exigences américaines. D'autres encore n'ont été menées que sur des analogues non humains, comme des grenouilles ou des souris.

Il ne faut pas être sorti de Saint-Cirq-Lapopie pour comprendre que ce passage ne s'applique pas aux vaccins mais plutôt à des traitements alternatifs dont on ne donnera pas les noms afin de ne pas leur faire davantage de publicité.

Many people are refusing a vaccine that has been proven to be relatively safe and effective in numerous repeated and validated studies in the best medical centers across the globe — all in favor of less validated alternatives. 

De nombreuses personnes refusent un vaccin dont l'innocuité et l'efficacité ont été prouvées par de nombreuses études répétées et validées dans les meilleurs centres médicaux du monde, au profit d'alternatives moins validées.

Il me semble que c'est assez clair, pour les auteurs les vaccins sont efficaces et sans danger, bref ils sont ici complètement à l'opposé de là où de Lorgeril veut les placer.

Well-intentioned medical professionals may be tempted to promote the information and products featured on websites that advocate for unproven products and protocols. This can have serious legal consequences.

Des professionnels de la santé bien intentionnés peuvent être tentés de promouvoir les informations et les produits présentés sur des sites web qui défendent des produits et des protocoles non éprouvés. Cela peut avoir de graves conséquences juridiques.

Voilà, les « graves conséquences juridiques » sont encourues non par ceux qui administrent les vaccins mais par ceux qui proposent des produits douteux « non éprouvés ». Et d'enfoncer le clou là où ça fait mal :

On July 29, 2021 the Federation of State Medical Boards’ Board of Directors released this statement in response to a dramatic increase in the dissemination of COVID-19 vaccine misinformation and disinformation by physicians and other healthcare professionals on social media platforms, online, and in the media:

Le 29 juillet 2021, le conseil d'administration de la Federation of State Medical Boards a publié cette déclaration en réponse à une augmentation spectaculaire de la diffusion d'informations erronées et de désinformation sur le vaccin COVID-19 par des médecins et d'autres professionnels de la santé sur des plateformes de médias sociaux, en ligne et dans les médias :
Ainsi on peut aisément classer le docteur de Lorgeril parmi les « médecins [s'étant livré à] la diffusion d'informations erronées et de désinformation sur le vaccin COVID-19 » si l'on suit la logique de l'article que de Lorgeril lui-même appelle à la rescousse afin de vous convaincre que les vaccins anti-Covid c'est mal parce que bla bla bla !

Le passage cité, tiré de la déclaration du FSMB (voir Spreading COVID-19 Vaccine Misinformation May Put Medical License at Risk), est assassin :
Physicians who generate and spread COVID-19 vaccine misinformation or disinformation are risking disciplinary action by state medical boards, including the suspension or revocation of their medical license. [...] Spreading inaccurate COVID-19 vaccine information contradicts that responsibility, threatens to further erode public trust in the medical profession, and puts all patients at risk.
Les médecins qui génèrent et diffusent des informations erronées ou de la désinformation sur le vaccin COVID-19 s'exposent à des mesures disciplinaires de la part des conseils médicaux de l'Etat, y compris la suspension ou la révocation de leur licence médicale. [...] La diffusion d'informations inexactes sur le vaccin COVID-19 va à l'encontre de cette responsabilité, menace d'éroder davantage la confiance du public dans la profession médicale et met tous les patients en danger.
Bref, pour résumer, si de Lorgeril exerçait sa profession aux USA il risquerait ni plus ni moins des sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu'à la « révocation de [sa] license médicale », l'empêchant ainsi de soigner les gens. 

Mais nous sommes en France et l'on a vu qu'ici mettre la vie des gens en danger se traduisait par un simple blâme, une terrible sanction pour un médecin à la retraite n'est-ce pas ? Alors pour un médecin qui ne soigne pas trop mais se contente d'écrire des livres pour dire combien les vaccins sont mauvais pour votre santé, en en faisant la publicité régulièrement sur son blog, on n'ose imaginer que cela puisse aller au-delà...d'un simple haussement d'épaules.


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