jeudi 14 novembre 2019

Un peu plus sur la banquise arctique

Ce billet est tout spécialement dédié à notre nouvel ami Laurent « l'auditeur de Sud Radio » qui a eu la gentillesse de me fournir un lien très intéressant vers une conférence dans laquelle Philippe Ciais, durant quelques petites secondes (d'inattention ?) avait commis ce que l'on pourrait appeler une bourde sans trop de conséquences, en disant que « on sait que l'océan arctique avait pratiquement aussi peu de glace de mer [dans les années 1940] que maintenant » ; à mon avis il a dû se faire gentiment remonter les bretelles par Edouard Bard, lequel dans une autre conférence tenue en 2013, soit deux ans auparavant, avait présenté une scientifique spécialiste de l'Arctique, Julienne Stroeve, dont les graphiques qu'elle a montrés ne laissent place à aucun doute comme nous le verrons un peu plus loin.

Wikipédia nous dit que Julienne Stroeve est
an American climatologist known for her research on remote sensing of ice and snow.
une climatologue américaine connue pour ses recherches sur la télédétection de la glace et de la neige.
Philippe Ciais, lui, est plutôt un spécialiste du cycle du carbone, ce qui ne l'excuse par forcément pour son moment d'égarement, mais nous nous montrerons quand même indulgent, la magnanimité étant une vertu ouvrant les portes du paradis comme chacun sait.

Quant à Julienne Stroeve Wikipédia ajoute
Her research has shown that Arctic sea ice decline has happened much faster than models had predicted in recent decades, and that humans may have been the cause of most of this decline.
Ses recherches ont montré que le déclin de la glace de mer dans l'Arctique s'est produit beaucoup plus rapidement que les modèles ne l'avaient prévu au cours des dernières décennies, et que les humains pourraient avoir été la cause de la majeure partie de ce déclin.
Son intervention de 2013 a eu lieu lors d'un colloque intitulé Arctique : Les grands enjeux scientifiques dans lequel les deux graphiques suivants ont été commentés :

Les projections futures de la banquise (à 31:44)

La fonte accélérée du pergélisol (à 33:34)
Le premier graphique est remarquable sur deux points :
  1. il nous montre qu'en aucun cas la banquise en 1940 n'avait le même aspect qu'aujourd'hui ;
  2. il nous montre également que les modèles (dont le RCP 4.5) sont plutôt « optimistes » et ont tendance à sous-estimer la dégradation de la banquise, laquelle fond bien plus rapidement que prévu.
Je me suis amusé (j'aime bien m'amuser, j'ai beaucoup de temps libre) à rajouter deux lignes au graphique de Julienne Stroeve, j'espère qu'elle ne m'en voudra pas :
Ecart entre les étendues minimales de la banquise arctique en 1940 et aujourd'hui.
Grosso modo je trouve un écart d'un peu plus de 4 millions de kilomètres carrés, rien que ça !

Mais à part cela comme disait Laurent :
Laurent12 novembre 2019 à 12:47 […]

Pour la superficie actuelle de la banquise Arctique ,elle est équivalente aux années 1940 ! Toujours bien se renseigner avant d'écrire des idioties ,Géd !
Effectivement, je suis entièrement d'accord avec Laurent, il faut toujours bien se renseigner avant d'écrire des idioties !



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