mardi 7 juillet 2020

Trump partira-t-il s'il est battu en novembre ? (deuxième partie)


Précédemment, dans Trump partira-t-il s'il est battu en novembre ? (première partie), j'avançais l'idée bizarre que Trump pouvait faire des difficultés s'il était battu d'une courte tête en novembre prochain, c'était le quatrième scénario qui concluait mon article en titrant « Joe Biden l'emporte d'une courte tête face à Donald Trump », seul scénario à mon avis qui pourrait plonger le pays dans une grave crise institutionnelle.

Cette crainte n'est pas sortie de nulle part, et surtout pas de mon imagination débridée, comme nous allons pouvoir le constater dans cette deuxième partie consacrée à un peu de littérature sur le sujet.

Tout d'abord laissez-moi vous dire que j'entends cette petite musique depuis pas mal de temps déjà ; en effet, je regarde régulièrement l'émission sur HBO Real Time with Bill Maher, et ce dernier évoque depuis longtemps cette hypothèse que Donald Trump, en bon apprenti dictateur, ne partirait pas en 2020 s'il était battu. Voici par exemple un article qui lui est dédié en date du 19 octobre 2019 : Bill Maher Predicts Trump Won't Leave Office Peacefully in 2020, Even if Defeated in 'Landslide' (Bill Maher prédit que Trump ne quittera pas son poste paisiblement en 2020, même s'il est battu dans un " glissement de terrain ") :
HBO host Bill Maher predicted that President Donald Trump will defy the democratic American electoral process and try to remain in office even if he loses in 2020 by a "landslide." The Real Time with Bill Maher host was speaking with several guests, including former Clinton National Security advisor Susan Rice and celebrity astrophysicist Neil deGrasse Tyson, when he once again predicted that Trump won't leave office if he loses the 2020 election. Maher said Trump was barely prepared to leave the national scene if he'd lost the 2016 election. But now that he is in the White House, it will be even more difficult to remove him from power.
L'animateur de HBO Bill Maher a prédit que le président Donald Trump va défier le processus électoral démocratique américain et essayer de rester en fonction même s'il perd en 2020 par un "glissement de terrain". L'animateur de Real Time Bill Maher s'est entretenu avec plusieurs invités, dont l'ancienne conseillère à la sécurité nationale de Clinton, Susan Rice, et le célèbre astrophysicien Neil deGrasse Tyson, lorsqu'il a prédit une fois de plus que Donald Trump ne quitterait pas son poste s'il perd les élections de 2020. Maher a déclaré que M. Trump était à peine prêt à quitter la scène nationale s'il perdait les élections de 2016. Mais maintenant qu'il est à la Maison Blanche, il sera encore plus difficile de le démettre de ses fonctions.
Voici le passage où il parle de ses craintes (à 1:15) :

Bill Maher : Je ne pense pas qu'il partira (youtube)

Déjà dès 2017 Bill Maher dressait une « dictator checklist » qu'il actualisait début 2018 (voir Bill Maher Updates His Trump ‘Dictator Checklist’ After News of Military Parade) en constatant que Trump validait 9 points sur 10 :
  1. you’re a narcissist and you like your name or face on buildings (vous êtes narcissique et vous aimez que votre nom ou votre visage figure sur les bâtiments)
  2. appoint family members to positions of power, (vous nommez les membres de votre famille à des postes de pouvoir,)
  3. rallies (rassemblements)
  4. you hate the press and use your own propaganda outlet (vous détestez la presse et utilisez votre propre organe de propagande)
  5. missile parades (Défilés de missiles)
  6. you use your office for you own personal financial gain (vous utilisez votre fonction pour votre propre profit financier personnel)
  7. align with other dictators (vous vous rapprochez d'autres dictateurs)
  8. claim minorities are the cause of problems in this country, (vous prétendez que les minorités sont la cause de problèmes dans ce pays,)
  9. you lie so freely that people don’t know what the truth is anymore (vous mentez si librement que les gens ne savent plus où est la vérité)
  10. military costume (costume militaire)
Pour Maher de ces dix points seul le dernier n'est pas vérifié, tous les autres appartiennent à la panoplie de Trump et le désignent donc comme un dictateur putatif qui n'aurait besoin que d'un régime adapté pour se comporter comme un Kim Jong-un, un Poutine ou un Xi Jinping, des dirigeants « autoritaires » qu'il admire et respecte alors que dans le même temps il méprise ostensiblement tous les leaders démocrates tels que Macron, Merkel, Trudeau ou même Johnson qu'il considère comme un simple vassal à sa botte.

Aucun autre président avant Trump ne s'est comporté comme lui, c'est bien pour cela qu'on ne peut pas se référer au passé pour en inférer ce qui se produira avec lui dans le futur, tout simplement on n'en sait fichtrement rien !

Par ailleurs même si Maher n'est qu'un « amuseur » régalant son public d'un humour acide envers celui qu'il avait comparé à un orang outang...

Bill Maher : J'ai fait une blague sur son père qui serait un orang outang et il m'a poursuivi en justice en montrant son certificat de naissance ! (youtube à 3:00)

...il n'empêche qu'il reçoit dans son émission Real Time à la fois des démocrates et des républicains, certains de ces derniers purs et durs tels que par exemple John Bolton (voir Maher presses Bolton for not backing Biden: How could he 'be worse' than Trump?) ou Steve Bannon (voir Steve Bannon steamrolls Bill Maher) avec plus ou moins de bonheur (il s'est fait rouler dans la farine par Bannon mais ça s'est plutôt bien passé avec Bolton), cependant le plus souvent on peut remarquer que les partisans du GOP avec qui il s'entretient ne sont pas tendres avec Trump et ne nient pas des faits comme par exemple l'ingérence des Russes dans l'élection de 2016 (voir à ce sujet Le Sénat américain [à majorité républicaine] confirme l'ingérence russe lors de la présidentielle 2016) que Trump a longtemps niée (voir par exemple Ingérence russe en 2016 : Trump revient sur ses propos trop conciliants et explique que sa langue avait fourché)

Nous voyons donc qu'à part quelques irréductibles adorateurs que l'on rencontrera principalement parmi les journalistes de la chaine Fox News et ceux qui les regardent en buvant leurs paroles (même si Fox News a de moins en moins la cote auprès de Trump) la majorité des Américains sont d'accord sur le fait que leur président est quelqu'un d'« exceptionnel » dans le sens où il se démarque très nettement de tous ceux qui l'ont précédé.

Un clash lors de la prochaine élection de novembre 2020 n'est donc pas à exclure d'un simple revers de la main sous prétexte que les institutions du pays sont bla bla bla...

Dès le 5 novembre 2016, soit trois jours avant l'élection, Bill Maher faisait part de ses inquiétudes dans 'Real Time' host Bill Maher predicts 'President Trump for life'; urges viewers to vote Hillary (Bill Maher, l'animateur de "Real Time", prédit que "le Président Trump sera élu à vie" ; il invite les téléspectateurs à voter pour Hillary) :
Donald Trump may end up being president “for life” if he beats Hillary Clinton in their race for the White House, Bill Maher said during Friday’s episode of “Real Time” on HBO.
“I’ve been doing this for 23 years on TV, I’ve seen a lot, I know politics. This is different,” he continued. “I promise you, this will not make your life better. Once fascists get power, they don’t give it up. You’ve got President Trump for life.”
Donald Trump pourrait devenir président "à vie" s'il bat Hillary Clinton dans leur course à la Maison Blanche, a déclaré Bill Maher lors de l'épisode de vendredi de "Real Time" sur HBO.
"Je fais ça depuis 23 ans à la télévision, j'ai vu beaucoup de choses, je connais la politique. C'est différent", a-t-il poursuivi. "Je vous promets que cela n'améliorera pas votre vie. Une fois que les fascistes obtiennent le pouvoir, ils ne l'abandonnent pas. Vous aurez le président Trump pour la vie."
Mais Bill Maher n'est qu'un « comédien détraqué » comme aiment à le décrire les partisans de Trump, alors est-il le seul à penser que le clown orange qui trône sur le fauteuil d'Abraham Lincoln est un dictateur en puissance ? Pas vraiment comme on peut le voir avec les quelques exemples qui suivent.


Le 1er juin 2019 : Donald Trump Won't Leave White House 'Voluntarily' If He Loses 2020 Election, Predicts GOP Candidate William Weld (Donald Trump ne quittera pas la Maison Blanche "volontairement" s'il perd les élections de 2020, prédit le candidat du GOP William Weld)

Republican presidential candidate and former Massachusetts Governor William Weld said Friday that he believes President Donald Trump will not willingly cede the Oval Office if he does not win the election in 2020.
Maher asked the former governor directly, "If Trump loses, do you think he'll leave?"
"Not voluntarily," said Weld. "He'll have a run at saying, 'It was a rigged game so I'm not leaving.' I don't think the military and indeed even the Justice Department — the rank-and-file, the investigative agencies — would stand for that in this country."
Le candidat républicain à la présidence et ancien gouverneur du Massachusetts, William Weld, a déclaré vendredi qu'il pense que le président Donald Trump ne cédera pas volontairement le Bureau ovale s'il ne remporte pas l'élection en 2020.
Maher a demandé directement à l'ancien gouverneur : "Si Trump perd, pensez-vous qu'il partira ?"
"Pas volontairement", a répondu M. Weld. Il aura du mal à dire : "C'était un jeu truqué, donc je ne partirai pas. Je ne pense pas que l'armée et même le ministère de la Justice - les fonctionnaires, les agences d'investigation - toléreraient cela dans ce pays."
Ainsi c'est un républicain, William Weld, qui se portait candidat pour 2020 (il a abandonné en mars 2020) qui tenait ces propos ; cependant il croyait que Trump ne pourrait pas se maintenir finalement car l'armée ne tolèrerait pas cela, mais :
In March 2018, Trump praised Chinese President Xi Jinping for having done away with term limits in his country.
"He's now president for life. President for life. No, he's great," Trump said at the time. "And look, he was able to do that. I think it's great. Maybe we'll have to give that a shot some day."
En mars 2018, M. Trump a félicité le président chinois Xi Jinping pour avoir supprimé la limitation des mandats dans son pays.
"Il est maintenant président à vie. Président à vie. Non, il est génial", a déclaré Trump à l'époque. "Et regardez, il a réussi à faire ça. Je pense qu'il est génial. Il faudra peut-être essayer un jour."
Evidemment il y en a qui diront que Trump « plaisantait », une autre façon de voir les choses est de dire qu'il « testait » son pays, juste pour voir...


Le 28 juillet 2019 : Will President Trump willingly leave office if he loses in 2020? (Le président Trump quittera-t-il volontairement ses fonctions s'il perd en 2020 ?)


Trump perd... et proclame la victoire.

Le seul fait qu'une émission avec quatre débatteurs puisse se tenir avec comme sujet la défaite d'un Trump qui déclarerait sa victoire est suffisamment révélateur, il me semble. Mais ce n'est pas fini.


Le 4 décembre 2019 : What happens if Trump loses in 2020 — and refuses to leave? (Que se passera-t-il si Trump perd en 2020 - et refuse de partir ?)


Que se passe-t-il si M. Trump refuse de quitter ses fonctions ?

[...] concerns have been raised by, among others, his longtime lawyer and fixer Michael Cohen, who told a House hearing back in February, “I fear that if he loses the election in 2020, that there will never be a peaceful transition of power. And this is why I agreed to appear before you today.”
[...] des inquiétudes ont été soulevées, entre autres, par son avocat de longue date et homme de main, Michael Cohen, qui a déclaré lors d'une audition de la Chambre en février : "Je crains que s'il perd les élections en 2020, il n'y aura jamais de transition pacifique du pouvoir. Et c'est pourquoi j'ai accepté de me présenter devant vous aujourd'hui".
Michael Cohen ne disait pas vraiment que Trump se maintiendrait mais qu'il y aurait des « problèmes » en cas de défaite de Trump.
House Speaker Nancy Pelosi is also skeptical, having “told associates that she does not automatically trust the president to respect the results of any election short of an overwhelming defeat,” according to a story in the New York Times published in May.
La présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, est également sceptique, ayant "dit à ses collaborateurs qu'elle ne fait pas automatiquement confiance au président pour respecter les résultats de toute élection, sauf en cas de défaite écrasante", selon un article du New York Times publié en mai.
Cela rejoint mon scénario numéro 2 dans lequel « Joe Biden l'emporte largement face à Donald Trump », un scénario que je jugeais très improbable.
“I don’t see much discussion about it,” Rutgers University distinguished professor of political science Ross Baker told Yahoo News, “but I am deeply concerned about the possibility that a close election that the Democrats win would be interpreted by Trump as not having achieved a mandate. The president controls the national narrative, and Trump is particularly good at that. He can demand recounts, do all kinds of things to raise doubts about the legitimacy of a Democratic victory.”
"Je ne vois pas beaucoup de discussions à ce sujet", a déclaré Ross Baker, éminent professeur de sciences politiques de l'université Rutgers, à Yahoo News, "mais je suis profondément préoccupé par la possibilité qu'une élection serrée remportée par les démocrates soit interprétée par Trump comme s'il n'avait pas terminé son mandat. Le président contrôle le récit national, et Trump est particulièrement doué pour cela. Il peut exiger des recomptages, faire toutes sortes de choses pour mettre en doute la légitimité d'une victoire démocrate".
Là c'est de mon scénario numéro 4 où « Joe Biden l'emporte d'une courte tête face à Donald Trump » qu'il s'agit.
Baker added that “all kinds of complications present themselves” if a president refuses to surrender power — a situation the Constitution, which has elaborate provisions for resolving a tie in the Electoral College, does not explicitly contemplate.
M. Baker a ajouté que "toutes sortes de complications se présentent" si un président refuse d'abandonner le pouvoir - une situation que la Constitution, qui a élaboré des dispositions pour résoudre une égalité au sein du Collège électoral, n'envisage pas explicitement.
Et là on s'aperçoit que la Constitution des Etats-Unis n'est pas particulièrement préparée pour gérer certains cas de figure...malaise, malaise...
A lot might depend on the margin of the victory; a close election obviously would be easier for Trump and his supporters to contest and discredit. “If the Democrats are to win they have to have a resounding victory,” Baker said, echoing the point Pelosi was making.
Beaucoup pourrait dépendre de la marge de victoire ; une élection serrée serait évidemment plus facile à contester et à discréditer pour Trump et ses partisans. "Si les démocrates veulent gagner, ils doivent avoir une victoire éclatante", a déclaré M. Baker, faisant écho à la remarque de Mme Pelosi.
On s'en serait douté, mais cela va mieux en le disant de manière explicite.
But here’s the thing: If it comes down to any of these eventualities, the memory of the election of 2000 is likely to weigh heavily on Democrats. In that year the Supreme Court, divided along partisan lines, halted a recount in the decisive state of Florida, leaving George W. Bush ahead by a few hundred votes. In the interest of national unity, Democrat Al Gore treated the matter as settled. He did not look for grounds for another lawsuit, or mount a public protest over the infamous “Brooks Brothers riot,” a noisy demonstration by dozens of Republicans that stopped an ongoing recount of ballots cast in Miami-Dade County, which could have reversed the results if it had been allowed to proceed.
Mais voici le problème : si l'on en arrive à l'une de ces éventualités, le souvenir de l'élection de 2000 risque de peser lourdement sur les démocrates. Cette année-là, la Cour suprême, divisée selon des critères partisans, a interrompu un recomptage dans l'État décisif de Floride, laissant à George W. Bush une avance de quelques centaines de voix. Dans l'intérêt de l'unité nationale, le démocrate Al Gore a traité l'affaire comme si elle était réglée. Il n'a pas cherché de motifs pour un autre procès, ni organisé de protestation publique contre la tristement célèbre "émeute Brooks Brothers", une manifestation bruyante de dizaines de républicains qui a mis fin à un recomptage en cours des bulletins de vote déposés dans le comté de Miami-Dade, qui aurait pu inverser les résultats s'il avait été autorisé.
On rappelle donc qu'en 2000 des républicains s'étaient opposés au recomptage des voix en Floride qui aurait pu invalider la victoire de George W. Bush, mais son opposant, Al Gore, avait baissé les bras et abandonné le morceau, laissant la victoire à celui qui s'avèrera un calamiteux président ayant à gérer notamment les attentats du 11 septembre 2011 avec le « succès » que l'on sait.

Parfois l'histoire peut se répéter, mais pas dans le même sens...


Le 1er juin 2020 : Trump Can’t Just Refuse to Leave Office


Le scénario :
So it’s the morning of Jan. 20, 2021. Trump doesn’t meet President-elect Joe Biden and his wife in the White House driveway, nor does he attend the inauguration on Capitol Hill. Instead, he proclaims, as he has many times by this point, that the election was a fraud (he has set the stage for this with his false claims about mail-in ballots), and at noon, instead of acceding to the transfer of power, Trump proclaims that the swearing in was FAKE NEWS and that he remains the president.
Nous sommes donc le matin du 20 janvier 2021. Trump ne rencontre pas le président élu Joe Biden et sa femme dans l'allée de la Maison Blanche, ni n'assiste à l'inauguration au Capitole. Au lieu de cela, il proclame, comme il l'a fait à de nombreuses reprises jusqu'à présent, que l'élection était une fraude (il a préparé le terrain pour cela avec ses fausses déclarations sur les bulletins de vote par correspondance), et à midi, au lieu d'accéder à la passation de pouvoir, Trump proclame que la prestation de serment était une FAUSSE NOUVELLE et qu'il reste le président.
Voici ce qui se passerait ensuite :
On the dot of noon, the nuclear codes, which currently allow Trump to order and authenticate a nuclear attack, expire. The officer who has been following him around everywhere with the “football”—which, contrary to popular belief, is not a button or a palm print but rather a book filled with various launch codes—leaves. If Trump and whatever lackeys stay with him prevent the officer from leaving, another officer, holding a backup football, would join Biden at the inauguration ceremony.
If Trump orders the military to do anything, they will refuse his order. If any officers obey his order—say, to circle the White House to keep him in power—they would certainly be tried and convicted on charges of mutiny and sedition, and they would know this before taking the leap.
A midi pile, les codes nucléaires, qui permettent actuellement à Trump de commander et d'authentifier une attaque nucléaire, expirent. L'officier qui le suit partout avec le "ballon" - qui, contrairement à la croyance populaire, n'est pas un bouton ou une empreinte de la paume de la main mais plutôt un livre rempli de divers codes de lancement - se retire. Si Trump et les laquais qui restent avec lui empêchent l'officier de partir, un autre officier, tenant un "ballon" de réserve, rejoindra Biden lors de la cérémonie d'inauguration.
Si Trump ordonne aux militaires de faire quoi que ce soit, ils refuseront son ordre. Si des officiers obéissent à son ordre - disons, de cerner la Maison Blanche pour le maintenir au pouvoir - ils seront certainement jugés et condamnés pour mutinerie et sédition, et ils le sauront avant de faire le grand saut.
Seul petit problème, ce scénario ne « fonctionnerait » que si Trump était battu largement et refusait de partir, par contre en cas de défaite serrée et si Trump actionnait tous les leviers à sa disposition pour contester les résultats il n'est pas du tout sûr que les choses se passeraient aussi « facilement »...


Le 3 juin 2020 : Will he go? (Va-t-il partir ?)

A law professor fears a meltdown this November.
Un professeur de droit craint un désastre en novembre prochain.
Et de rappeler un tweet du président :
Le 26 mai 2020 : twitter/realDonaldTrump
There is NO WAY (ZERO!) that Mail-In Ballots will be anything less than substantially fraudulent. Mail boxes will be robbed, ballots will be forged & even illegally printed out & fraudulently signed. The Governor of California is sending Ballots to millions of people, anyone living in the state, no matter who they are or how they got there, will get one. That will be followed up with professionals telling all of these people, many of whom have never even thought of voting before, how, and for whom, to vote. This will be a Rigged Election. No way!
Il n'y a AUCUN moyen (ZERO !) pour que les bulletins de vote par correspondance soient moins que substantiellement frauduleux. Les boîtes aux lettres seront dévalisées, les bulletins de vote seront falsifiés et même imprimés illégalement et signés frauduleusement. Le gouverneur de Californie envoie des bulletins de vote à des millions de personnes, toute personne vivant dans l'État, peu importe qui elle est ou comment elle y est arrivée, en recevra un. Cette opération sera suivie par des professionnels qui diront à toutes ces personnes, dont beaucoup n'ont jamais pensé à voter auparavant, comment et pour qui voter. Il s'agira d'une élection truquée. Il n'en est pas question !

realDonaldTrump

On remarquera le point d'exclamation ajouté...par Twitter !
Get the facts about mail-in ballots (Découvrez les faits concernant les bulletins de vote par correspondance)
Trump makes unsubstantiated claim that mail-in ballots will lead to voter fraud
On Tuesday, President Trump made a series of claims about potential voter fraud after California Governor Gavin Newsom announced an effort to expand mail-in voting in California during the COVID-19 pandemic. These claims are unsubstantiated, according to CNN, Washington Post and others. Experts say mail-in ballots are very rarely linked to voter fraud.
M. Trump affirme sans fondement que les bulletins de vote par correspondance entraîneront une fraude électorale
Mardi, le président Trump a fait une série de déclarations sur la fraude électorale potentielle après que le gouverneur de Californie Gavin Newsom ait annoncé un effort pour étendre le vote par correspondance en Californie pendant la pandémie COVID-19. Ces affirmations sont sans fondement, selon CNN, le Washington Post et d'autres. Les experts affirment que les bulletins de vote par correspondance sont très rarement liés à la fraude électorale.
Mais pensez-vous que les adorateurs inconditionnels de Trump accorderont la moindre importance au rétablissement de la vérité ? Hum...


Le 11 juin 2020 : Here's the real danger if Donald Trump loses the 2020 election (Voici le vrai danger si Donald Trump perd les élections de 2020)

The thing that could threaten Biden's potential presidency -- and the ability of the country to move on from what will be one of the nastiest elections in modern history -- is if Trump simply refuses to admit he lost, never conceding that Biden is the fair-and-square president.
And that, judging by Trump's long history of refusing to ever acknowledge defeat, and instead claiming he was cheated out of victory by nefarious forces, is not only a possible outcome but a likely one if the incumbent comes up short this fall.
Given his past comments -- even in an election (2016) that he won! -- there's every reason to believe that even if Trump vacates the White House in January 2021 that he will never, ever concede that he lost. And that would have massive consequences on not only our politics but on the broader foundations on which American democracy is built.
La chose qui pourrait menacer la présidence potentielle de Biden - et la capacité du pays à tourner la page de ce qui sera l'une des plus mauvaises élections de l'histoire moderne - est que Trump refuse simplement d'admettre qu'il a perdu, sans jamais concéder que Biden est le président juste et équitable.
Et cela, à en juger par la longue histoire de Trump qui refuse de reconnaître sa défaite, et qui prétend plutôt avoir été privé de la victoire par des forces malfaisantes, est non seulement une issue possible, mais aussi probable si le président sortant manque à ses obligations cet automne.
Compte tenu de ses commentaires passés - même lors d'une élection (2016) qu'il a remportée ! -- il y a tout lieu de croire que même si Trump quitte la Maison Blanche en janvier 2021, il ne reconnaîtra jamais qu'il a perdu. Et cela aurait des conséquences massives non seulement sur notre politique mais aussi sur les fondations plus larges sur lesquelles la démocratie américaine est construite.
Donc même si Trump s'en va il fera tout pour pourrir la situation et cela aurait évidemment les conséquences néfastes que l'on peut facilement imaginer mais que l'on tient quand même à nous préciser :
What the lack of any sort of formal concession from Trump would do is clear: For his legions of adoring supporters, they would also never believe that Biden had won -- or that he was the recognized president, whether or not the electoral map or the popular vote proved it. Which would mean that for a decent-sized chunk of the country, Biden would be viewed as an illegitimate president and, therefore, not someone who needed to be listened to.
L'absence de toute concession formelle de la part de Trump est claire : ses légions de partisans ne croiront jamais non plus que Biden a gagné - ou qu'il est le président reconnu, que la carte électorale ou le vote populaire le prouve ou non. Cela signifierait que pour une partie décente du pays, Biden serait considéré comme un président illégitime et, par conséquent, comme quelqu'un qui n'a pas besoin d'être écouté.
C'est plus clair maintenant ?


Le 29 juin 2020 : Yes, Trump will leave office if he loses (Oui, M. Trump quittera ses fonctions s'il perd)


Je ne m'attarderai pas sur cette affirmation du Washington Examiner, un magazine conservateur qui ne dirait jamais de mal de son petit chéri :
As President Trump trails in polls, there’s one absurd theory that won’t seem to die. It’s stated in different forms, but it basically boils down to the idea that if Trump loses, he will refuse to leave office.
Alors que le président Trump est à la traîne dans les sondages, il y a une théorie absurde qui ne semble pas vouloir mourir. Elle est énoncée sous différentes formes, mais elle se résume essentiellement à l'idée que si Trump perd, il refusera de quitter son poste.
Absurde, vous avez dit absurde ?... Comme c'est absurde !

Enfin.


Le 5 juillet 2020 : «Si Trump refuse sa défaite, il pourrait mettre en péril notre démocratie»

Et si Donald Trump perdait la présidentielle du 3 novembre, mais refusait de l'admettre ? Pour le professeur de droit Lawrence Douglas, ce scénario catastrophe est de plus en plus plausible. Et pourrait plonger les Etats-Unis dans une crise constitutionnelle profonde.
Ça vient de sortir, c'est tout frais, c'est un professeur de droit qui s'exprime et qui nous dit qu'on est assez mal barrés.

Je ne vais pas résumer l'article de Libération, je vous donnerai simplement la chute qui vaut son pesant de cacahuètes :
Tous ces facteurs peuvent contribuer à un scénario extrêmement préoccupant.


Nous verrons bien (vous pouvez commencer à faire des stocks de papier toilette et de pâtes)


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