mercredi 1 avril 2020

Roselyne Bachelot réhabilitée, vraiment ?



Roselyne Bachelot tient sa revanche : un ancien journaliste vedette de TF1 fait son mea culpa

Un ancien journaliste dont tout le monde a oublié le nom fait son mea culpa, mais Roselyne Bachelot, au lieu de parader un peu partout la mine réjouie de se voir ainsi réhabilitée, fera-t-elle un jour le sien ?

On a pu la voir, hilare, dans l'émission C à vous, où elle s'est employée à « démonter les contradictions d'un urgentiste » :

Qu'est-ce que je me marre avec mon pote Patrick.

Christophe Prudhomme, l'urgentiste en question, aurait déclaré, en dénonçant l'« incurie du gouvernement » :
Gouverner c'est prévoir et rien n'a été préparé ! A l'issue de la crise, il faudra que les responsables passent à la caisse et payent !
Ce à quoi la Bachelot aurait rétorqué :
Je trouve vraiment que Monsieur Prudhomme est gonflé quand même.
Moi je trouve que c'est elle qui est particulièrement gonflée, et je ne suis pas le seul.

Frédéric Lordon, par exemple, qui écrit dans Opération Résiliation :
En 2012, André Grimaldi, chef de service à la Pitié, avertit déjà que la loi Bachelot est en train « d’anéantir le service public hospitalier » — ce sont les débuts de la managérialisation, l’introduction de la T2A (tarification à l’acte), l’avènement des directeurs-potentats à ratios.
En suivant le lien que Lordon fournit on arrive sur l'article de Grimaldi, intitulé La loi Bachelot a fait de l'hôpital une entreprise et daté du 3 avril 2012, dans lequel on peut retenir ces passages :
Hélas, la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires), dite "loi Bachelot", loin de lutter contre [le] mal [qui ronge le système de santé français], l’a érigé en principe de "gouvernance". En effet, cette loi a supprimé "le service public hospitalier" pour le remplacer par "des établissements de santé aux statuts variables".
Elle a, au nom de la lutte contre les abus du pouvoir médical, supprimé tout pouvoir soignant pour donner tout le pouvoir aux gestionnaires. […] Le seul objectif fixé à cette immense machine bureaucratique est celui de la rentabilité promue par la généralisation de la tarification à l’activité (T2A).
Il y a donc huit ans on savait parfaitement à quoi s'en tenir avec Roselyne et le futur qui nous arrive aujourd'hui en pleine gueule était déjà tout tracé.

Le vrai visage de Roselyne Bachelot


PS - Et non ce n'est pas un poisson d'avril, what did you expect ?


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