vendredi 16 juillet 2021

H16 dans son numéro de claquettes

 Parmi tous les clowns en représentation sous le chapiteau des climato-rigolos, s'il y en a un qui mérite une mention spéciale c'est bien le dénommé H16 qui s'exhibe non avec un nez rouge (ce serait trop banal) mais avec un masque à gaz afin de bien faire comprendre à la masse que lui il sort de l'ordinaire.

Ce grand comique exerce sa profession dans le cirque Contrepoints, qui un temps avait comme devise « le nivellement par le haut » ; ils ont dû se rendre compte que cette formule était plutôt idiote et elle ne figure plus (depuis quand j'en sais rien) sous le titre, elle a apparemment été remplacée par un appel aux dons avec une maxime tout aussi imbécile : « Promouvoir la liberté n'est pas gratuit ». Comme si Contrepoints, et les gens comme H16 qui s'en servent comme tremplin pour régurgiter toutes sortes de fadaises, avaient pour objectif de « libérer » les gogos prêts à mettre la main au porte-monnaie pour lire leurs âneries.

Fin juin notre charlot a pondu un article dont il a le secret : Climat contre virus : la bataille des catastrophistes.

On sent la patte de notre célèbre mathématimancien Benoit Rittaud, avec un soupçon de François Gervais agrémenté d'une larme de Christian Gérondeau afin de tenter quelque chose de consistant (sans trop de succès évidemment), mais c'est en fait par l'intermédiare d'un autre bouffon que je suis tombé sur l'article en question (Jean-Pierre Bardinet pour ne pas le nommer)

Alors que veut bien nous dire monsieur H16 dans cet article où il met en parallèle climat et virus ?

Sans surprise, car nous nous sommes rendu compte depuis plus d'un an maintenant que les climato-crétins étaient également en majorité des covidiots, le terme covidosceptique ayant été justement créé sur le même modèle que climatosceptique, sans surprise, disais-je, H16 s'essaie à une comparaison, forcément foireuse dans ses mains, entre climat et Covid-19.

Nous connaissons ses limites en ce qui concerne le climat, il nous a déjà prouvé qu'il n'y connaissait rien (voir À cause du réchauffement climatique, certains soi-disant journalistes écrivent absolument n’importe quoi) mais qu'il se faisait fort d'en faire profiter ses lecteurs, nous avons aussi la confirmation que c'est une véritable bille au sujet de la pandémie actuelle, mais qui s'en étonnerait ?

Voici quelques extraits (pas trop quand même, l'abus d'âneries peut provoquer des pertes de neurones) tirés de son laïus.

Parvenant à se procurer (on ne sait comment) un rapport climatique du GIEC, l’Agence Fausse Presse française découvre les prédictions véritablement apocalyptiques que nous ont concoctées les gourous du climat : pénuries d’eau pour des centaines de millions de malheureux, 80 millions de victimes de famines, 420 millions de martyrs de canicules, une hausse du niveau des océans de 13 mètres (oui, mètres, pas centimètres), réduction des rendements agricoles de 10 %, bref l’humanité va au devant d’une hécatombe si la température du globe devait gagner 1° et quelques ppm de CO2 (et tant pis pour le mésozoïque luxuriant avec ses 15° et 1000 ppm de plus en moyenne, oubliez, ça n’existe plus).

Mort de rire, l'Agence Fausse Presse, il fallait la trouver celle-là, moi je propose Contrepions, ça vaut ce que ça vaut mais c'est du même tonneau, alors on va pas faire le difficile.

Le plus marrant dans ce passage c'est que H16 nous explique ce qui va à peu près se passer, mais on comprend quand même qu'il n'y croit pas lui-même un seul instant, et cela l'amène à écrire une grosse bêtise que je reprends :

une hausse du niveau des océans de 13 mètres (oui, mètres, pas centimètres)

Mort de rire !

Le GIEC aurait prédit une hausse du niveau des océans de 13 mètres, pour quand ? H16 ne le précise pas, mais on peut s'imaginer qu'il croit vraiment que c'est pour la fin de ce siècle puisque tout ce qu'il reprend s'applique aux décennies à venir ; voici ce qui est dit dans Le Figaro dont il donne le lien, avec entre parenthèse la façon qu'il a de le rapporter : 

  • dans les villes, par exemple, 350 millions d'habitants supplémentaires seront exposés aux pénuries d'eau (pénuries d’eau pour des centaines de millions de malheureux)
  • À +2 °C, jusqu'à 80 millions de personnes de plus pourraient être menacées de famine d'ici à 2050, en raison du manque d'eau, de la multiplication des événements météos extrêmes - qui vont augmenter la fréquence des mauvaises récoltes - ou encore de la pression sur les terres cultivées liée à la demande croissante en biocarburants. (80 millions de victimes de famines)
  • Et, à terme, 420 millions de personnes de plus feront face à des « canicules extrêmes » (420 millions de martyrs de canicules)
Quant à la « réduction des rendements agricoles de 10 % » Le Figaro n'en fait pas mention, on ne sait donc pas où H16 a récupéré cette information, ce qui est la marque de quelqu'un qui affirme des choses sans donner de sources pouvant permettre à ses lecteurs d'aller vérifier ; on peut cependant trouver ce fameux 10% de perte de rendements agricoles dans Les Echos :
Par ailleurs, le rapport du Giec pointe une baisse de 4 à 10 % de la production des principales cultures depuis dix ans.
Et d'ajouter :
En conséquence, à ce rythme, ce sont près de 80 millions de personnes supplémentaires qui pourraient souffrir de la faim d'ici à 2050 avec un réchauffement global de +2 °C.
Les Echos et Le Figaro donnent donc la même information, quoique dans une formulation légèrement différente qui n'en altère pas vraiment le sens. On voit donc que les 10% représentent le haut de la fourchette estimée concernant les dix dernières années, et non pas ce qui va se passer dans le futur, qui dépend de tellement de facteurs qu'il est impossible de savoir de combien le rendement des récoltes va baisser ; ce qui est sûr c'est qu'il va baisser alors que la population mondiale est amenée à croitre, du moins pendant la plus grande partie de ce qui reste de notre siècle, et on comprend alors pourquoi il y aura plus que probablement un grand nombre de personnes supplémentaires (estimé à 80 millions) qui souffriront de la faim dans les trente ans qui viennent.

Mais H16 est au-dessus de tout cela, il n'est pas concerné par la famine et se fiche royalement des rendements agricoles du moment que son steak quotidien arrive dans son assiette, c'est ce qu'on appelle le libéralisme bien compris, celui du petit bourgeois qui se regarde le nombril en s'imaginant être au centre du monde « libre » et toisant les « malheureux », comme il les appelle sans avoir la moindre idée de ce qu'ils représentent.

Mais le plus comique c'est quand même ces fumeux 13 mètres de montée des eaux ; je rappelle ce qu'il nous dit très sérieusement (comme s'il avait étudié le sujet) :
une hausse du niveau des océans de 13 mètres (oui, mètres, pas centimètres)
Mais où est-il allé chercher ces 13 mètres de montée des eaux que le GIEC aurait soi-disant prédit pour les décennies à venir ? C'est simple, quand vous vous souvenez que vous avez affaire à un idéologue dont le cerveau est farci de biais divers et avariés vous avez la réponse ; notre loustic a tout bonnement lu de travers et pas compris ce qu'il avait sous les yeux. En effet, il n'y a pas longtemps, c'était en mai dernier, le Figaro, encore lui, nous disait dans La hausse des océans limitée avec un réchauffement climatique de 1,5°C, selon une étude :
La fonte des glaces contribuerait ainsi à faire monter les océans de 13 centimètres d'ici 2100, contre 25 centimètres selon les projections actuelles.

Il s'agit en fait d'une étude de Tamsin Edwards, publiée dans Nature, dont le titre est Projected land ice contributions to twenty-first-century sea level rise ; comme on le voit on parle bien de centimètres et non de mètres, dans le cas présent la contribution de la fonte des glaces terrestres (land ice contribution) se réduirait, avec une hausse des températures de seulement 1,5°, à 13 centimètres, au lieu des 25 centimètres initialement prévus, d'ici la fin de ce siècle.

Mais notre bon ami H16 n'a pourtant pas rêvé les 13 mètres, il les a seulement fantasmés en les lisant, peut-être dans Projet de rapport du GIEC : l'humanité à l'aube de retombées climatiques cataclysmiques où l'on peut lire :

Au-delà de + 2°C, la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique de l'Ouest (qui contiennent assez d'eau pour provoquer une hausse du niveau de la mer de 13 mètres) pourraient par exemple entraîner un point de non retour, selon de récents travaux.

A moins que ce ne soit dans Dérèglement climatique : les 5 chiffres chocs du dernier rapport du Giec :

Le Giec estime en outre qu'avec un réchauffement supérieur à 2 °C, la fonte des calottes glaciaires du Groënland et de l'Antarctique de l'Ouest pourrait constituer un point de non-retour. Or, à elles seules, elles contiennent assez d'eau pour provoquer une hausse du niveau de la mer de 13 mètres.

Evidemment si vous possédez un cerveau en état de marche vous comprenez que cette hausse de 13 mètres du niveau des mers ne va pas se produire de sitôt, car pour fondre complètement le Groenland et l'Antarctique il va falloir bien plus qu'une augmentation de 2°C, et en plus cela va s'étaler sur peut-être de nombreux millénaires, tellement nombreux qu'il n'est pas du tout certain que l'humanité soit encore présente à ce moment-là.

Je vais m'arrêter là, car le reste de la prose acheseizième est si indigeste que ça commence à me remonter comme un reflux gastro-oesophagien.

Je ne mentionnerai que ce court passage qui résume assez bien la pensée déficiente de l'auteur :

Bref, selon la cible, les politiciens et les médias s’emploient à toujours entretenir la peur.

Le lien mène vers un article publié dans le même torchon et intitulé La peur et la mort pour faire accepter la surveillance de masse ; vous me pardonnerez de ne pas en rajouter, le titre étant suffisamment explicite, du moins c'est mon avis.


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