lundi 19 juillet 2021

Geert Vanden Bossche, le Raoult belge ?

 L'AIMSIB, cette association « internationale » visant la bienveillante indépendance de la médecine scientifique, nous gratifie d'un article intitulé Bientôt tous non-vaccinés.

Je dois vous avouer que je n'ai pas tout lu, loin de là, ayant été importuné dès le départ par ceci :

L’hypothèse ahurissante de la vaccination anti-Covid-19 obligatoire pour les soignants Français devenait une annonce évidente depuis le ralliement lamentable (bien que parfois extorqué) d’une frange de blouses blanches que cette injonction finit apparemment par séduire.

Laisser penser que les « blouses blanches » qui se seraient fait vacciner aurait été « séduites » et se seraient « lamentablement ralliées » à une simple mesure de santé publique, c'en est trop, il est difficile après cela de continuer la lecture, surtout quand un peu plus loin vous lisez ceci :

Prétendre imposer des vaccins en phase de tests (9) et les injecter de force à une population jeune qui n’en a nul besoin pour protéger leurs vies, canular ou provocation ?

Ni l’une ni l’autre, il s’agit simplement d’une banale démonstration de tyrannie d’un modèle nouveau, à prétention sécuritaro-sanitaire, qui cherche encore son style.
Mais juste avant cette pitrerie mon oeil avait été attiré par une citation :
» Mener une expérience de vaccination de masse à l’échelle mondiale sans comprendre les mécanismes sous-jacents à l’évasion virale de la pression de sélection vaccinale est non seulement une bourde scientifique colossale mais, avant tout, totalement irresponsable du point de vue de l’éthique de la santé individuelle et publique. »
Pr Geert Vanden Bossche (1)
Le (1) amène à la note de bas de page suivante :
(1) Geert Vanden Bossche, virologue belge, explique que la vaccination de masse avec les types de vaccins utilisés peut entraîner l’apparition de variants extrêmement dangereux qui reviendront frapper les vaccinés devenus de véritables pépinières à variants https://37b32f5a-6ed9-4d6d-b3e1-5ec648ad9ed9.filesusr.com/ugd/28d8fe_266039aeb27a4465988c37adec9cd1dc.pdf
Cette note précède un lien vers France Soir, un autre vers une vidéo YouTube, un autre vers le blog de Gérard Maudrux, etc., n'en jetez plus la cour est pleine, on a compris qu'on avait affaire à des sources de qualité exceptionnelle, pas la peine de se poser davantage de questions sur le sérieux de l'article et on fera bien de se dispenser de se fatiguer les yeux plus longtemps.

Mais qui est donc ce Geert Vanden Bossche ?

Geert Vanden Bossche et son CV.

Bon déjà, à première vue, il fait beaucoup plus belge que Didier Raoult, donc on serait tenté de lui accorder infiniment plus de confiance, à première vue. Sauf que...

Sauf que l'animal ne semble pas faire l'unanimité dans la communauté scientifique.

Voici par exemple ce que l'on dit de ses thèses dans Vaccins: on risque d’attendre longtemps la catastrophe annoncée :
Maintenant, est-ce que ça «tient la route», pour reprendre la formulation de M. Espada? «Ça n’a ni queue, ni tête», commente Mme Dumais de manière générale. Pour sa part, son collègue de l’Université de Montréal Andrés Finzi, qui mène lui aussi des recherches en immunologie, qualifie cette thèse d’«horrible», m’a-t-il écrit dans un bref échange de courriels.
Et le verdict tombe à la fin :
Complètement faux. Il arrive parfois que des prédictions apocalyptiques aient au moins pour elles l’existence de mécanismes purement théoriques pouvant très hypothétiquement mener à leur réalisation. Mais dans ce cas-ci, même la partie théorique sur l’immunologie est trop boiteuse pour cela.
La thèse de monsieur Vanden Bossche serait donc boiteuse. Mais quelle est-elle ? Cela nous est expliqué au début :
ce que M. Vanden Bossche y avance dans l’ensemble est que, selon lui, le fait de vacciner crée une pression de sélection sur le virus, qui l’«inciterait» d’une certaine manière à muter afin d’échapper aux anticorps que le vaccin nous fait produire. Et comme la vaccination a lieu en pleine pandémie, cela signifie qu’il y a un grand bassin de gens infectés, donc un grand bassin de virus chez qui des mutations peuvent survenir.
Tous les scientifiques qui réfutent cette théorie « boiteuse » affirment que le virus, même sans la vaccination, muterait quand même, avec très probablement des mutations bien plus dangereuses.

D'ailleurs les mutations existent pour tous les virus, comme on nous l'explique dans le même article :
En ce qui concerne la partie «immunité acquise» de toute cette histoire (donc les anticorps «spécialisés» qu’on acquiert pendant une infection), «le fait que des virus mutent pour échapper au système immunitaire, ça existe, c’est incontestable, mais c’est la même chose pour n’importe quelle autre infection, explique Mme Dumais. Tous les virus le font [sans provoquer de catastrophe comme celle que craint M. Vanden Bossche]». Et quand certains variants mutent assez pour contourner nos défenses, ça veut simplement dire qu’on peut réattrapper la maladie (comme on le fait avec la grippe, par exemple), pas qu’on sera sans défense.
Bref les mutations c'est connu depuis longtemps et les virologues « maitrisent », contrairement à monsieur Vanden Bossche qui, est-ce vraiment étonnant, affirme avoir inventé un vaccin universel !

Qui est Geert Vanden Bossche ?
[...]
Une recherche sur PubMed révèle en outre que ce chercheur a publié, en tout et partout, huit articles scientifiques, le plus récent datant de 1995. Premier constat : cet « expert » ne semble donc pas peser lourd dans l’avancement de la recherche.
Mais ce que son CV met surtout en évidence, c’est qu’il aurait lui-même fondé la société Univac pour développer un nouveau type de vaccin dont il est l’inventeur, un vaccin destiné à accroître l’action des cellules NK (Natural killer). Ces cellules font partie de la réponse immunitaire dite « non spécifique », celle qui survient aux tout premiers jours d’une infection, comme nous l’avons expliqué dans cet article. Mais leur caractère non spécifique les rend peu efficaces, et leur action cause souvent une inflammation des tissus infectés. Vanden Bossche affirme que ce vaccin qu’il développe rendrait ces cellules NK beaucoup plus efficaces et surtout, leur permettrait d’agir sur tous les « variants » des virus, prévenant ainsi le phénomène d’évasion immunitaire.
Et pour bien monter que ce loulou a quelques centres d'intérêts bien compris :
Deuxième constat : l’expert « indépendant » ne l’est donc pas vraiment : il est associé à une entreprise qui a de nouveaux types de vaccins à vendre. Mentionnons que cette piste de recherche demeure spéculative, et ne s’appuie sur aucune littérature scientifique.
En résumé nous pouvons d'ores et déjà établir un parallèle avec Didier Raoult, ce dernier vantant (ou ventant à grand coup d'air chaud) un traitement qui n'a jamais fait ses preuves, bien au contraire.

D'un côté l'hydoxychloroquine et tout le tralala qui s'ensuit, azithromycine, ivermectine, colchicine, vitamine D, zinc, j'en passe et probablement de bien meilleures ; et de l'autre côté un vaccin qui serait soi-disant efficace pour tout type d'infection, allant du simple rhume au chikungunya j'imagine.

Nous savions, avec par exemple Istvan Marko, que certains Belges dérapaient sur le climat et se retrouvaient les quatre fers en l'air dans le fossé, nous voyons aujourd'hui qu'il en est de même pour le Covid-19.

En vérité cela me rassure, car la France et la Belgique sont de toute évidence de grandes sœurs quasiment jumelles, avec leurs défauts et leurs qualités.

Ah, on me souffle dans l'oreillette que Geert Vanden Bossche est Flamand, quelqu'un aurait-il par hasard trouvé un équivalent Wallon afin de rétablir l'équilibre ?


Pour aller plus loin :

Vous m'excuserez de ne pas reprendre dans cette liste des liens vers les sites de désinformation ou de réinformation (c'est la même chose) tels que...non, après tout si cela vous tente vous n'avez qu'à les chercher vous-même, ne comptez pas sur moi pour faire de la publicité pour des marques de papier toilette.


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