mardi 23 avril 2019

Summer is coming in the North

Dans Game of Thrones presque tous les protagonistes se retrouvent en ce début de saison 8 dans le Nord alors que l'hiver arrive et avec lui les Marcheurs Blancs accompagnés des Spectres, le tout mené par le Roi de la Nuit.

Ici bas, dans ce que nous appelons la Terre, c'est l'inverse qui se passe, un été quasi perpétuel s'annonce à l'horizon de quelques générations, sans que nous puissions envisager par la suite le retour de l'hiver alors que dans GoT les saisons durent plusieurs décennies en alternant, rien n'est jamais définitif, exceptée la mort bien entendu.

Bien malin qui peut prétendre dès aujourd'hui savoir qui va mourir lors de la bataille de Winterfell (la deuxième du nom, après celle qui a vu la défaite cuisante de Stannis Baratheon) et qui accèdera au trône de fer à l'issue du sixième épisode, c'est bien plus compliqué que de prévoir le temps du lendemain ou même l'aspect général du climat à la fin de ce siècle ; mon pronostic personnel est que Cersei ne mourra pas lors de cette bataille mais qu'elle ne sera pas sur le trône au final, en fait je pense qu'il n'y aura personne pour s'asseoir dessus, mais chut, ne le dites à personne.

Pour redevenir sérieux, juste un peu, parlons du temps qu'il a fait dans le Nord au mois de mars puisque nous avons maintenant plusieurs informations à ce sujet (les corbeaux nous ont apporté le message que nous avons pu traduire du valyrien)

La situation générale


Anomalies de températures pour le mois de mars 2019 par rapport à la période de référence 1881-1910 (source giss.nasa)

Les dragons de Daenerys, du moins les deux qui lui restent, Rhaegal et Drogon, ont soufflé tant qu'ils ont pu sur l'Alaska, le Canada et l'Eurasie, alors que le pauvre Viserion, otage du Roi de la Nuit, s'est défoulé sur les Etats-Unis de Trump pour le punir de son penchant climato-sceptique, avec l'effet de renforcer les partisans de celui-ci dans leur cécité et surdité au réchauffement climatique. Le plus étrange étant qu'ici, en Europe, sous les flammes des deux amis de l'Alliance contre les Marcheurs Blancs nous avons quand même des gens qui continuent à grelotter, ils ont peut-être laissé la porte de leur frigo ouverte…

Mais au niveau global, pour dire que ça a monté en mars même Roy Spencer nous le montre dès le début du mois d'avril :
The Version 6.0 global average lower tropospheric temperature (LT) anomaly for March, 2019 was +0.34 deg. C, down slightly from the February, 2019 value of +0.37 deg. C

Bon d'accord, il y a eu une petite chute de 0,03°C entre février et mars, mais février avait été particulièrement chaud lui-aussi, et cet écart n'est pas très significatif ; si l'on regarde en arrière les Niños de 1997-1998 et 2008-2009 par exemple, on voit bien qu'après le pic de température celle-ci chute fortement pour reprendre peu de temps après sa grimpette, alors que pour le récent épisode de 2015-2016 la chute n'a pas été aussi brutale et les températures sont déjà reparties à la hausse. Rappelons tout de même que les courbes issues des satellites montrent des pentes différentes de celles provenant des mesures de surface, comme on peut le constater avec woodfortrees depuis 1979 (1979 car c'est le début des mesures à partir des satellites) :
Tendances de 1979 à 2019.

BEST, la Nasa et HadCRUT montrent des droites de tendance pratiquement parallèles, alors que les satellites divergent nettement, UAH à la baisse et RSS à la hausse ; à vue de nez les écarts entre 1979 et 2019 sont les suivants par organisme :
  • NASA : +0,7
  • HadCRUT : +0,6
  • RSS : +0,8
  • UAH : +0,5
  • BEST : +0,7
Pour UAH on peut comparer avec la courbe rouge de Spencer qui part de -0,2 pour arriver à +0.25, soit une hausse de +0,45, mais il me semble que s'il avait continué sa courbe jusqu'en mars au lieu de l'arrêter à fin 2018 il y aurait un demi dixième (+0,05) de degré de plus et on arriverait aux +0,5 vus sur woodfortrees.

Bref winter is not yet coming.

La Nenana Ice Classic


Les Américains ont le don de faire du pognon avec quasiment tout ce qui leur tombe sous la main, ainsi ils ont imaginé dès 1906 un concours destiné à récompenser celui qui prédirait quand la rivière Tanana dégèlerait au lieu-dit Nenana.

Cette année, c'est officiel, le dégel a eu lieu exactement le 14 avril dernier à midi 21 pétantes :
L'annonce du dégel de la nana de l'Alaska.

Le site realclimate nous donne un historique des dates de dégel, juste pour se faire une idée :

Historique des dates de dégel de la Tanana à Nenana.

L'année 1940 ayant été bissextile le dégel a eu lieu un jour plus tard, c'est donc 1998 qui détenait jusqu'ici le record de précocité, mais il faut avouer que 2019 montre un véritable plongeon que nous attribuerons généreusement aux dragons de Daenerys qui ont largement aidé la glace à se briser, puisqu'il est évident que le réchauffement climatique n'est pour rien dans l'histoire, la droite de tendance de couleur bleue étant là pour le prouver (si elle descend c'est que ça se refroidit, non ?)

Et pour faire bonne mesure on nous donne aussi les statistiques d'un autre endroit paumé de l'Alaska :
The Kuskokwim River at Bethel has gone out. This is, by far, the earliest breakup in the 90+ years of breakup data. This follows the warmest February and warmest March on record (Source cui cui)

Là non plus, aucun signe perceptible de réchauffement, il faut dire que comme dirait Benoit Rittaud février et mars ont été tout à fait dans la norme et ne présentent aucun signe de réchauffement significatif.

L'Arctique


Extension de la banquise arctique (source ads.nipr.ac.jp/vishop)
Extension de la banquise arctique (source ocean.dmi)

Pour le volume des glaces le dernier graphique à notre disposition date du 3 avril dernier :

Volume de la banquise arctique (source neven)

Ce graphique est issu des données PIOMAS ; neven nous fait remarquer que début avril la courbe rouge représentant l'année 2019 était devenue plate, ce qui signifie que le volume de glaces avait cessé de croitre avant le pic qui a lieu en principe une quinzaine de jours plus tard :
Look at the red line in the graph above. Do you see it essentially flatline towards the end of March? That's the primary cause for 2019 smashing the record for lowest March volume increase in the 2007-2019 period (and probably before that as well). The March average for that period was 1869 km3, the record was 1557 km3 (March 2015), and this year's March came in at 1339 km3. 2019 went from 7th to 4th place in the rankings, with 2011 just 89 km3 lower and a gap with leader 2017 that went down from 2279 km3 to 1834 km3.
Regardez la ligne rouge dans le graphique ci-dessus. La voyez-vous essentiellement plate vers la fin du mois de mars ? C'est la principale raison pour laquelle 2019 bat le record de la plus faible augmentation de volume en mars pour la période 2007-2019 (et probablement aussi avant). La moyenne de mars pour cette période était de 1869 km3, le record de 1557 km3 (mars 2015), et le mois de mars de cette année était de 1339 km3. 2019 passait de la 7ème à la 4ème place du classement avec seulement 89 km3 de moins en 2011 et un écart avec le leader 2017 qui est passé de 2279 km3 à 1834 km3.
Et neven continue plus loin ses explications :
The volume flatline during the second half of March was accompanied by a steep drop in sea ice extent, so steep, in fact, that JAXA SIE is currently lowest on record. When extent goes down faster than volume during this time of year, Arctic-wide average thickness will automatically go up a bit faster, because the volume is spread over a smaller sea ice pack. This can clearly be seen on the PIJAMAS average thickness graph (crudely calculated by dividing PIOMAS volume numbers with JAXA extent), where 2019 actually creeps up above the centre pack:
La baisse du volume au cours de la deuxième quinzaine de mars s’est accompagnée d’une chute brutale de l’étendue de la glace de mer, si raide que JAXA SIE est actuellement au plus bas de son histoire. Lorsque l'étendue diminue plus rapidement que le volume au cours de cette période de l'année, l'épaisseur moyenne pour l'ensemble de l'Arctique augmente automatiquement un peu plus rapidement, car le volume est réparti sur une plus petite banquise. Ceci est clairement visible sur le graphique d'épaisseur moyenne de PIJAMAS (calculé grossièrement en divisant les volumes de PIOMAS avec l'étendue de JAXA), où 2019 se situe en fait au-dessus du bloc central :
Rapport volume / extension (source neven)

Du nouveau du côté des morts-vivants ?


Les créatures du Roi de la Nuit et de ses Marcheurs Blancs, appelées les Spectres, qui sont en fait des zombies (ou morts-vivants), s'avancent lentement en trainant leur squelette décharné, uniquement mus par un système d'actions reflexes, donc totalement dénués de la moindre aptitude cognitive, les seuls cerveaux capables de fonctionner étant ceux de leurs créateurs, peut-être (probablement ?) les seuls maitres du jeu, ceux qui finalement s'empareront du tant convoité trône de zinc.

Malgré leurs capacités limitées ces morts-vivants sont parfois capables d'émettre ce qui ressemble à s'y méprendre à des signaux intelligibles mais qui cependant demeurent vides de sens, par exemple :

3257.  Anecdote | 20/04/2019 @ 13:59
3258.  Hug | 20/04/2019 @ 17:17
3259.  Murps | 21/04/2019 @ 14:16
Hug (#3258), ce n’est pas les mêmes valeurs ????
3260.  jdrien | 21/04/2019 @ 16:14
Murps (#3259), ce sont les mêmes valeurs (environ 13.5) mais Météo Paris a très dilaté l’échelle, ce qui donne un effet plus impressionnant laugh

Ne me demandez pas ce que tout cela signifie, je n'en ai pas la moindre idée, c'est encore plus obscur que le Haut valyrien dont je ne connais que quatre ou cinq mots malgré mes huit années d'études.

Ce dont je suis sûr c'est que ces zombies vont participer à la bataille qui s'annonce (on les a déjà vus lors de précédentes échauffourées, ils se désagrègent très rapidement au contact de combattants plus intelligents qu'eux, ce qui n'est pas très difficile vous me direz) mais à mon avis ils ne tiendront pas le coup, ils seront tous sacrifiés par leurs concepteurs qui se servent en réalité d'eux uniquement pour arriver à leurs fins.


Dracarys !

31 commentaires:

  1. Des nouvelles du coté des Alpes. C'est également le dégèle!
    Cet hiver la limite pluie neige s'est à nouveau située aux alentours des 1000 m d'altitude. Après être remontée de 600 m d'altitude dans les années 60 à 1000 dans les années 90, il n'y a plus d'évolution depuis plus de 20 ans.

    Tout comme Ged il s'agit d'observations localisées et saisonnières.
    Terrien.

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    1. Je ne sais pas où vous êtes allé pêcher ça, faudrait donner des références quand vous affirmez quelque chose, vous paraitriez un peu plus crédible.

      En attendant que vous retrouviez vos source, si vous en avez, je vous fournis un peu de lecture avec des graphiques suffisamment parlants : http://chaud-pour-les-alpes.fr/EvolutionClimat

      « depuis la période 1960-90, l’enneigement a diminué de 20 à 40% en-dessous de 2000 m. »

      Comme la température ne va pas s'arrêter de grimper votre éventuelle « non évolution » n'en a plus pour très longtemps ; par ailleurs la saison qu'on appelle hiver se raccourcit de plus en plus, alors même si la limite pluie/neige demeure stable depuis 20 ans cela ne veut pas dire grand chose, car au final l'enneigement total sur la saison diminue, et c'est bien le problème des stations de ski (https://www.nouvelobs.com/sciences/20170216.OBS5401/le-ski-survivra-t-il-au-rechauffement-climatique.html ou https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rechauffement-climatique-comment-stations-ski-alpes-veulent-proteger-especes-danger-1628931.html ou encore mieux http://www.skipass.com/news/151739-nos-montagnes-se-rechauffent.html)

      Bonnes lectures.

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  2. Géd dit :
    "Comme la température ne va pas s'arrêter de grimper..."

    A quoi un Géd sceptique pourrait se répondre avec ses propres mots :
    "Répéter mille fois la même bêtise n'arrivera jamais à faire un argument valable..."

    Alors, Géd, je vous pose cette question : pouvez-vous décrire dans les grandes lignes le mécanisme implacable censé entraîner une hausse inévitable de la température ?

    phi

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    1. Tiens, un zombie qui refait surface.

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    2. "pouvez-vous décrire dans les grandes lignes le mécanisme implacable censé entraîner une hausse inévitable de la température ?"

      Il existe cette discipline qui vous semble étrangère qu'on appelle la physique. N'hésitez pas à vous renseigner à ce sujet, ça peut être passionnant.

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    3. Géd,
      Pour vous servir et, le cas échéant, pour avoir le plaisir de lire une argumentation de votre part (également à propos des T et proxies).

      VB,
      La physique, précisément. J'attends donc avec impatience une description s'inscrivant dans cette science de ce fameux mécanisme implacable.

      phi

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  3. Je pêche cela devant mon garage et de mes randos. Pas besoin de GPS pour un terrien, je connais mes parcours de moyenne montagne par cœur. En mode hivernal cela implique connaitre/estimer la qualité et les hauteurs de neige (sur les passages rocheux, en foret, etc...)

    Je répète mes observations et celles de mes ainés. Sur la période 1960/1990 nous avons connu une hausse de l'isotherme 0 importante. Depuis 1990 nous sommes dans un cycle tout autre avec des changements inexistants ou difficilement perceptibles (isotherme, hauteur de neige, durée de l'enneigement)

    Et donc:
    « depuis la période 1960-90, l’enneigement a diminué de 20 à 40% en-dessous de 2000 m. »
    Ne veut juste rien dire, 60(oui) ou 90(non)! Entre les 2 deux le changement est ENORME…
    Très habile pour masquer les 2 cycles 60-90 et 90-aujourd'hui.

    Pour le reste de votre commentaire:
    - il s'agit de votre boule de Cristal. Tout cela vous appartient mais nous ne sommes plus dans le registre de l'observation.
    - Je vous invite a reprendre votre seul graphique qui traite de mes observations. http://www.skipass.com/news/151739-nos-montagnes-se-rechauffent.html "température et enneigement du col de porte" et de tracer les 2 réelles tendances 60-90 puis 90->fin. Surprenant, non?
    - Enfin le réel problème dans les stations de ski, c'est de trouver un logement abordable pour les plus jeunes, un concessionnaire Porsche pas trop loin pour les plus âgés et de payer IFI pour les plus vieux.

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    1. C'est vrai, vous avez parfaitement raison, et faites bien attention car avec le petit âge glaciaire qui s'annonce les glaciers s'avancent dangereusement et pourraient bien atteindre la porte de votre garage, vous ne pourriez plus sortir votre 4X4, ce serait dommage, non ?

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    2. "...au final l'enneigement total sur la saison diminue..."

      Période froide et neigeuse centrée sur les années 1970 puis changement de régime à la fin des années 1980 et stabilité depuis lors, voir, récent retour à des hivers plus froids.

      Mieux valent les observations que les professions de foi non argumentées à propos d'un réchauffement implacable.

      phi

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    3. Illustration :

      http://www.mdp73.fr/images/CLIMAT/Neige-hiver-2017-2018-alpes-du-nord-2.jpg

      phi

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    4. Euh oui, ça descend, donc l'enneigement diminue en tendance long-terme, c'est ce que vous vouliez démontrer ?

      Supprimer
    5. Non. S'il y a une tendance depuis 30 ans (la fameuse limite climatique), elle est plutôt vers plus d'enneigement et des hivers plus froids. Cela ne rime pas avec votre inexorable réchauffement dont vous êtes apparemment incapable de décrire l'implacable mécanisme.

      phi

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    6. Faudra apprendre à lire correctement un graphique, entre autres choses (un peu de physique comme vous le conseillait VB pourrait aussi vous faire du bien)

      Supprimer
    7. Vous êtes décidément amusant mais techniquement un peu limité. La tendance générale depuis 1960 est de -1.73 cm par année, donc légère diminution de l'enneigement. Pour les dernières 30 années, la tendance est de +7.66 cm par année donc significativement positive, c'est à dire augmentation de l'enneigement (une tendance se calcul par régression linéaire). Toujours rien pour le mécanisme implacable qui devrait conduire à un résultat théorique opposé ?

      phi

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    8. « Vous êtes décidément amusant mais techniquement un peu limité. »

      Je vais vous faire la même réponse qu'à BenHague sur un autre fil de commentaires : savez-vous seulement que ce n'est pas moi qu'il faudrait convaincre…?

      Tant que vous n'aurez pas compris cela vos interventions ici demeureront vaines.

      Vous pouvez venir sur mon blog déposer vos âneries tant que vous voulez en vous ridiculisant en public, cela m'est complètement égal, c'est vous qui perdez votre temps, moi je me contente de m'amuser de vos limitations.

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    9. Si je prends du temps ici, c'est que votre cas m'intéresse (tout comme ceux de VB et Bréon).

      Qu'est ce qui vous convainc intimement qu'un réchauffement est inéluctable ?
      Seule la foi dans l'opinion des climatologues ? vraiment ?
      Pensez-vous comprendre quelque chose au mécanisme en jeu ? Comment le décririez-vous ?

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    10. « votre cas m'intéresse (tout comme ceux de VB et Bréon) »

      Heureusement que le ridicule ne tue pas, autrement je serais obligé d'aller me recueillir sur votre tombe.

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    11. Ah Géd, vous sous-estimez grandement l'intérêt que vous pouvez présenter.

      Bon, vous ne voulez pas coopérer sur ce coup ?

      Sinon, votre remarque à propos des glaciers : c'est différent dans la mesure où leur comportement est étroitement corrélé à l'évolution estivale des températures. Les évolutions saisonnières ne sont pas les mêmes.

      phi

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  4. Tout cela me semble trés vain .... Chacun fait son cherry picking pour montrer ce qu'il veut . Comme le dit si bien Rittaud , il y a tellement de parametres differents que chacun peut y extraire ce qu'il veut montrer .. Pour l 'enneigement , on pourrait aussi dire que cette année (ou l'année derniere je ne sais plus) a battu le record de surface enneigée de l'hemisphére nord .. mais cela ne veut rien dire en soi .. Personne ne sait dire quelle est reellement l 'impact du réchauffement climatique au niveau local .. c'est noyé dans le bruit météo ou la variabilité naturelle du phénomëne . Et ceux qui s'y avancent, disent la plupart du temps de grosses betises ( Wadhams et la disparition de la banquise en 2014)


    Si on rajoute á cela que les medias disent n'importe quoi ... Prenons l'exemple de l émission avec Rittaud . Les journalistes présentent un petit reportage avec le chiffre choc : La baisse des précipitations entre 1980 et 2010 sur la region bastiaise est de -13.5% ..C'est beau , clinquant mais totalement faux dans sa présentation. Si Rittaud ou Orsini avaient été prévenus que ce chiffre servirait pour le débat , ils l'auraient corrigé.

    J ái vérifié ici : https://www.infoclimat.fr/climatologie/annee/1985/bastia-poretta/valeurs/07790.html
    Et j ái fait année par année ...
    En fait les journalistes se sont trompés, ils voulaient dire que depuis 2010 , les précipitations étaient en moyenne 13.5 % moins importante que la moyenne 1980-2010 (799 mm en moyenne/an) .. En faisant le calcul je trouve -9.5% (sans prendre 2019 en compte qui fait descendre la moyenne) ...
    Mais est ce que 8 années de pluie sont représentatives d'une tendance ? On trouve par exemple 1985 qui est similaire á la moyenne des années 2011-2018.

    D'ailleurs que dit MeteoFrance : http://www.meteofrance.fr/climat-passe-et-futur/climathd
    Qu'il y a sur la Corse une tendance á une faible diminution des précipitations ...

    Au final , on demande á des gens d'intervenir sur des chiffres mal présentés et qui déforme la réalité .. Est ce qu'il y a une tendance á la baisse ? Il semblerait que oui mais noyé dans la variabilité. Est ce que c'est dramatique : certainement que non .
    Finalement , le point d'accord raisonnable entre Orsini et Rittaud est rationnel : Il faut developper l'adaptabilité :
    Rittaud dit : il y a eu des années seches dans le passé, il y a des années seches et il y aura des années séches - C'est l árgument de la variabilité climatique
    Orsini dit : il y a une tendance á la baisse des precipitations , il y aura donc plus d'années seches .- C'est l'argument de l 'impact du réchauffement climatique

    Tous les deux ont factuellement raison . Et l'adaptabilité couvre les deux cas de figures. L agriculteur, qu'il y ait ou non tendance á la baisse , a interet á se proteger des contre les années séches .ET s'il y a plus d'années seches , alors c'est encore plus rentable pour lui de s'equiper.

    Comme le dit J. Curry , c'est des mesures "no regret" qui doivent faire consensus.
    BenHague

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    1. « En faisant le calcul je trouve -9.5% (sans prendre 2019 en compte qui fait descendre la moyenne) … »

      En fait c'est pire, si l'on prend 2018 on trouve…+44% ! (https://www.infoclimat.fr/climatologie/annee/2018/bastia-poretta/valeurs/07790.html) mais en 2017 c'était -18%, quant à 2019 on a -80% mais je me demande dans quelle mesure cette valeur n'est pas faussée (si elle compare les premiers mois à la moyenne des années entières 1981-2010...)

      Donc c'est extrêmement variable d'une année à l'autre, cependant Orsini est hydrologue, Rittaud est mathématicien sans aucune compétence en hydrologie, si je dois donc faire confiance à l'un d'eux je sais lequel choisir.

      Vous faites le parallèle entre les deux et en arrivez à la conclusion qu'ils sont d'accord sur l'adaptabilité, ce qui est un peu court à mon avis, Rittaud est un véritable négateur des causes du réchauffement climatique, pour lui il n'y a que l'adaptabilité, il faut faire avec la nature et on n'a pas le choix, alors qu'Orsini lui-aussi sait très bien (et même mieux que Rittaud) qu'il va falloir s'adapter mais comme il ne nie pas l'effet des gaz à effet de serre je vous fiche mon billet qu'en le questionnant plus longuement il vous donnerait son opinion également sur le côté atténuation qui implique un changement de mode de vie et donc de modèle économique, mais ça c'est trop demander à Rittaud.

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  5. finalement vous confirmez ce que je pense de la situation :
    Il s'agit d'une lutte entre atténuation et adaptation .
    Mon opinion personnelle est que les gens les plus vitupérants en faveur de l átténuation , le sont parce que fondamentalement ils veulent changer la société et le systëme. Le RC(A) n 'est qu'un pretexte á leur combat politique .

    Personnellement je pense que l átténuation c'est comme labourer la mer . Non seulement cela n'a aucun impact ( on voit d'ailleurs que la concentration de CO2 continue d'ugmenter au meme rythme qu'auparavant) , mais en plus les effets se révélent déjä nefastes ( les gilets jaunes sont un "amuse- gueule")

    Alors que l ádaptation est la solution la plus rationnel face á un probléme qui n'est pas si grand. On le fait depuis 10 000 ans avec un certains succës ... Et la soi disant "rapidité" du RC(A) est á l'echelle de dizaines d'années ( les catastrophistes ont arrété de donner des prophéties á court terme apres s'etre ridiculisé á de multiples reprises) --> c'est largement suffisant pour anticiper , changer de cultures plus adapter au nouveau climat "local" etc etc ...
    Et les animaux le font trës bien également ( voir oiseaux migrateur qui changent leur trajet)

    Ppur moi l'atténuation c'est le conservatisme alors que l'adaptation c'est le progrës .

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    1. « Il s'agit d'une lutte entre atténuation et adaptation . »

      Non, atténuation et adaptations DEVRAIENT aller de concert, le problème c'est que notre système économique ne nous permettra pas vraiment d'atténuer, sauf dans des proportions peu significatives, quant à l'adaptation elle va devenir indispensable, mais contrairement à vous je ne suis pas du tout certain que notre civilisation en sortira indemne ; 4 ou 5 degrés de plus et c'est comme passer d'une ère glaciaire à une interglaciaire, documentez-vous et vous verrez ce qu'il en est, notre espèce survivra très probablement mais pour ce qui est de la civilisation que nous connaissons actuellement c'est très prétentieux d'affirmer qu'elle trouvera toujours le moyen de s'en sortir grâce au « génie humain »

      Et se référer au passé pour en déduire ce qui peut se produire dans l'avenir relève de la pure spéculation.

      Essayez de regarder la réalité en face au lieu d'enfouir la tête dans le sable pour ne pas voir, et arrêtez de surestimer vos capacités d'adaptation, les oiseaux migrateurs changent leur trajet ou meurent, de toute façon avec la rapidité du réchauffement climatique beaucoup d'espèces n'auront pas le temps de s'adapter.

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  6. C'est assurément très vain ici. Je regarde la réalité en face, je constate et je me suis bien gardé de toute explication et de prédiction à la boule de cristal. Il s'agit effectivement de conditions qui facilitent grandement l'observation à cette altitude et à cette saison et les relevés du col de porte confirme ces observations:
    - les prédictions faites il 20 ans s'avèrent complétement fausses
    - il n'y a aucune accélération bien au contraire.
    - Et oui les média raconte n'importe quoi

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    1. « les média raconte n'importe quoi »

      Les médias peut-être, c'est pour cela qu'il faut écouter (ou lire) les scientifiques.

      Tenez, un peu de lecture pour la route : https://www.ethz.ch/en/news-and-events/eth-news/news/2019/02/weltweites-eisvolumen-neu-berechnet.html

      Si vous ne savez pas ce qu'est l'ETH de Zurich ceci devrait réparer cette lacune : https://en.wikipedia.org/wiki/ETH_Zurich

      Alors vous voyez, les observations d'un clampin qui prend l'air devant la porte de son garage face aux conclusions de scientifiques bien placés pour savoir de quoi ils parlent...

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  7. Les médias surement! ce qui ne vous empêche pas de balancer ces infos sans jamais rien vérifier. Et maintenant vous balancez un article sur la fonte des glaciers ce qui n'a absolument rien à voir avec mon observation sur l'évolution de l'isotherme 0 hivernal. Vous ne comprenez visiblement rien au sujet. Bon après faut peut être pas en demander trop au comptable de service…
    Commencez par méditer vos relevés scientifiques du col de porte et interrogez votre boule de cristal.

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    1. Vous avez raison, c'est vrai que les glaciers fondent et que ça n'a absolument aucun rapport avec le réchauffement de l'atmosphère, vous êtes décidemment très divertissant.

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  8. Oui j'ai raison et j'observe effectivement que les glaciers Alpins continuent à fondre bien qu'il n'y ai plus de réchauffement atmosphérique l'hiver depuis 30 ans.

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  9. Un article qui devrait vous interesser .
    https://www.sciencemag.org/news/2019/04/new-climate-models-predict-warming-surge
    Nous n'en tirerons vraisemblablement pas les memes conclusions ... Mais c'est vraiment un bon article :

    De mon coté je retiens :

    > Les valeurs de "sensivity"des nouveaux modeles sont en dehors du l 'intervalle de confiance du GIEC ( very likely !! étaient donc faux ) et extremement éloignés de la "meilleur"estimation ( 3 degC)

    --> Que ces nouveaux modeles soient dans le vrai ou faux, peu importe , cela invalide la rhétorique de la fiabilité des modëles et du "Science Settled"

    > Apparemment , ils ne comprennent pas d'ou cela vient. Cela est á la fois inquietant et montre la compléxité monstrueuse des modëles (car ces scientifiques sont compétents) ...
    “Is that realistic or not? At this point, we don’t know.”
    "But for some reason, the world warms up faster with these improvements. Why? “We’re kind of mystified,” Winton says"
    Et tout ingénieur Systeme apprend que plus un systeme/modele est complexe moins il est robuste ...

    > Il est implicitement confirmé qu'auparavant le code des modëles ne suivaient pas les standards de developpement SW (Software) ... ("The CMIP teams have also been asked to document their computer code more rigorously than in the past, and to make their models compatible with new evaluation tools") . C'etait un des points importants. Quelle est la quailté du code aujourd'hui ? C'est á voir . Il faudrait un audit de professionnels du Software

    > L'ultra-sensibilité des modëles á certains paramëtres ( les aerosols pour ne pas les nommés). "The aerosol data threw everything off—when the model simulated the climate of the 20th century, it now showed hardly any warming"
    Une toute petite variation de modélisation et apparemment les modëles donnent des résultats divergents ...

    Voila aujourd'hui ou on en est !

    C'est cet ensemble de points ( et bien d'autres) qui fait douter J.Curry (et moi aussi) sur la pertinence de la méthode et la représentativité du réel par ces modëles ( Uncertainty Monster ) . Cet article lui donne finalement raison sur toute la ligne . Trop d íncertitude , trop de méconnaissance modëles, trop de complexité.

    Alors vous pouvez toujours me dire que je ne suis pas compétent dans le domaine de la climatologie . C'est vrai . En revanche , comme beaucoup d'ingénieur, je travaille tous les jours avec des modëles et la méthodologie de developpement, verification et application des modëles s'appliquent á tous les domaines : la climatologie comme l'automobile ...
    Dans l'industrie nous partons rarement/jamais sur des modélisations trop complexe. Et les outils complexes ( comme pour simuler les flux aerodynamiques, ou les deformation de la matiere ) sont développés également sur des décennies et recalés / testés en permanence avec des experiences ( en soufflerie par exemple) . Les modéles développés par CMIP sont bcp moins ( voir pas) "testable".

    BenHague

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    1. Il n'y a simplement rien à tirer des GCM pour l'estimation de la sensibilité climatique, voir ce joli résumé :
      http://jean-paul.cornec.pagesperso-orange.fr/SensitivityVsTime.jpg

      La moyenne se tient superbement à la valeur de l'effet nu à humidité relative constante calculée selon le dogme en vigueur.

      Une dépense inouïe de moyens pour juste disperser les résultats initiaux de toute façon complètement arbitraires.

      Cela dit, 3 °C, c'est beaucoup et pourrait justifier des mesures sérieuses si ces calculs avaient plus de crédit qu'une divination astrologique.

      phi

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  10. J'ai lu a droite á gauche ( notamment chez SoD) que la modélisation simplifiée sans feedbacks donnait une valeur de sensibilité 1.2 degC . C'etait également ce que disait le marin tsih. Cette valeur de l'effet nu/sec semblait faire consensus. Il faudra que je creuse pour voir exactement ce qu'il ya dans ce modele ( est ce que cela prend en entrée la valeur de 4 W/m2 de forcage radiatif pr exemple)

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  11. C'est effectivement 1.2 °C à taux d'humidité absolu constant.
    A taux d'humidité relatif constant, on obtient environ 2.8 °C et ce avec les mêmes hypothèses, le même type de calcul et sans introduire de complexité supplémentaire.
    phi

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