dimanche 24 mai 2020

Où l'on reparle des ours polaires, de Susan Crockford et de l'« Université » PragerU


Je n'ai jamais évoqué dans mes articles le simulacre d'université qui recèle en fait un site conservateur (pour ne pas dire d'extrême droite) américain appelé PragerU, ce n'est que dans un commentaire de mon billet intitulé Cachons ce créationnisme que nous ne saurions voir que nous voyons pour la première et dernière fois la mention de cette entité :
Anonyme2 août 2016 à 13:12

un peu hors-sujet (quoique), mais néanmoins très intéressant. dans le dernier billet de Duran on apprend que Lindzen a été invité à la Prager university dont voici le pedigree de son fondateur :

http://rationalwiki.org/wiki/Dennis_Prager

Robert
C'était le temps où Robert avait des choses intéressantes à dire...

En ce qui concerne Susan Crockford je lui ai consacré un certain nombre d'articles parce que la dame le vaut bien, il suffit d'effectuer une recherche sur mon blog et vous avez plus d'une douzaine de billets à votre disposition, dont un intitulé La crédibilité scientifique de Susan Crockford selon Scientific Feedbacks dans lequel on vous explique que sa crédibilité est proche de zéro (en fait elle est bien plus bas que zéro, estimée à -2 soit very low)

Quant aux ours polaires il doit y avoir à peu près le même nombre d'articles que pour Susan Crockford étant donné que cette Canadienne, qui n'a jamais mis les pieds en Arctique, se contente de travailler dans son labo avec un microscope, quelques bouquins et la télé allumée en continu sur Fox News (là c'est moi qui imagine) pour déduire de tout ça que les ours blancs se portent comme un charme, contrairement à ce que disent tous les spécialistes du sujet qui vont, eux, sur le terrain.

L'inspiration du présent billet se situe à la lecture du récent article The global polar bear population is threatened by loss of sea ice, contrary to PragerU’s video claim consacré à une courte vidéo de ladite soi-disant université qui n'est en réalité qu'une chaine télé de propagande ayant il y a trois semaines publié une de ses spécialités sur son site Facebook ; le problème (pour Prager, pas pour nous) c'est que Facebook a apparemment repéré la fake news :

Oups !
Si vous voulez « découvrir pourquoi » c'est simple, vous savez quoi faire :

Voilà pourquoi Oups !

Il est rassurant de voir que parfois les choses se passent plutôt bien en constatant que même Facebook est capable de vous avertir que vous allez voir de la merde, mais si vous tenez vraiment à voir la merde en question pas de problème, vous cliquez sur « voir la vidéo » et le tour est joué, pas de censure ici, vous êtes libres d'aller patauger dans le marigot si le cœur vous en dit, alors allons voir de quoi il retourne avec notamment cette première information sous forme de scoop :

La première photo choc de la vidéo.

« You were led astray » peut se traduire par « Vous avez été trompé » ou « On vous a roulé dans la farine », et ce qui est cocasse avec cette accroche introductive c'est qu'elle illustre parfaitement le reste de la vidéo ainsi que de manière générale toutes les « informations » produites par PragerU ; cette photo d'un ours décharné n'était effectivement pas du meilleur goût et ne prouvait rien d'autre que le fait que cet ours mourrait de faim et/ou était malade, ce qui peut arriver à beaucoup d'ours qu'ils soient blancs ou bruns, il n'en reste pas moins que le réchauffement climatique peut dans le futur, avec la fonte des glaces, entrainer ce genre de situation dans laquelle on verra de plus en plus de ces animaux avoir de menus problèmes liés à une alimentation déficiente (entre autres)

Mais continuons :

Premier fait gênant : la population d'ours polaires est en augmentation.

Cette presentation ne vous rappelle rien ? Quand vous voyez « inconvenient fact » vous savez que vous avez affaire à une tentative d'enfumage, rappelez-vous les 22 Very Inconvenient Climate Truths qui deviennent en français les 22 vérités qui dérangent du clown Bardinet ; en réalité ce qui est « inconvenient » ou est censé « déranger » ne dérange pas grand monde, en tout cas pas dans le milieu scientifique, et justement le site climatefeedback donne la parole à des experts, par exemple à Andrew Derocher, professeur de biologie à l'Université d'Alberta à Edmonton (un Canadien donc, comme Susan Crockford…) qui apparemment passe une partie de son temps sur le terrain et non confortablement assis les deux fesses collées sur son fauteuil :

Andrew Derocher (source abc)

Celui-ci réfute l'affirmation proférée dans la vidéo :
For the claims, and the “inconvenient facts”: “The polar bear population has been growing.” – Incorrect. There are 19 subpopulations of polar bears across the Arctic. Four are likely decreasing (according to the IUCN/SSC Polar Bear Specialist Group – of which I am a member). Five are likely stable and two are likely increasing. The remainder are unknown. However, one of the unknown subpopulations is likely also decreasing but the Government of NWT won’t release the analyses showing that it has declined as well. If one considers the “global” population as if there is 1 population in the Arctic, the claim of “growing” cannot be supported.
Pour les allégations, et les "faits gênants" : "La population d'ours polaires est en augmentation." - Faux. Il existe 19 sous-populations d'ours polaires dans l'Arctique. Quatre d'entre elles sont probablement en diminution (selon le groupe de spécialistes des ours polaires de l'UICN/CSE - dont je suis membre). Cinq sont probablement stables et deux sont probablement en augmentation. Les autres sont inconnues. Cependant, l'une des sous-populations inconnues est probablement aussi en baisse, mais le gouvernement des T.N.-O. ne publiera pas les analyses montrant qu'elle a également diminué. Si l'on considère la population " globale " comme s'il y avait une seule population dans l'Arctique, l'affirmation de " croissance " ne peut être soutenue.
Il y a donc seulement deux populations recensées comme étant en augmentation sur un total de dix-neuf, avec dans le lot pas moins de huit dont on ne sait strictement rien ; par contre on en a quatre pour lesquelles les indices de décroissance sont sérieux si l'on en croit l'organisme scientifique (auquel Susan Crockford n'est bien sûr pas affiliée) IUCN/SSC :

Résumé de l'état de la population d'ours polaires en 2019

Déduire de tout cela que « la population d'ours polaires est en augmentation » est donc non pas un raccourci audacieux mais une tentative de vous prendre pour un gros benêt (et ça marche très bien avec certains)

Mais continuons avec le deuxième fait supposé « gênant » :

Deuxième fait gênant : La population d'ours polaires n'a jamais été aussi élevée depuis plus de 50 ans.
Depuis 50 ans, cela veut donc dire depuis 1970. Voyons ce que nous en dit le même Andrew Derocher :
For the claim that “The polar bear population hasn’t been this high in over 50 years”—well, if one wants to start the numbers at the pre-1973 start point, perhaps this one is OK because while we have zero data on polar bear abundance until the late 1970s, polar bears were commercially harvested until ca. 1973 when the Agreement on the Conservation of Polar Bears was signed that introduced harvest controls. Polar bears, while based on poor or no data, were heavily depleted in the 1950s-1960s. So, from 1970 to 2020, fine, polar bear populations overall increased. This of course ignores areas that have now declined (Western Hudson Bay, Southern Hudson Bay, Southern Beaufort Sea) and M’Clintock Channel that was severely overharvested post-1973. It’s a word game. Past increases were due to harvest controls. Current declines are due to climate change associated loss of sea ice[1,2,3].
Pour l'affirmation selon laquelle "la population d'ours polaires n'a jamais été aussi élevée en plus de 50 ans" - eh bien, si l'on veut démarrer les chiffres au point de départ d'avant 1973, peut-être que celle-ci est correcte car, bien que nous n'ayons aucune donnée sur l'abondance des ours polaires jusqu'à la fin des années 1970, les ours polaires ont été chassés à des fins commerciales jusqu'en 1973 environ, date à laquelle a été signé l'Accord sur la conservation des ours polaires qui a introduit des contrôles sur la chasse. Les ours polaires, bien que cela soit basé sur des données faibles ou inexistantes, ont été fortement décimés dans les années 1950-1960. Ainsi, de 1970 à 2020, les populations d'ours polaires ont globalement augmenté. Cela ne tient bien sûr pas compte des zones qui ont maintenant décliné (ouest de la baie d'Hudson, sud de la baie d'Hudson, sud de la mer de Beaufort) et du chenal de M'Clintock qui a été sévèrement surexploité après 1973. On joue sur les mots. Les augmentations passées étaient dues au contrôle des prélèvements. Les déclins actuels sont dus à la perte de glace de mer associée au changement climatique [1,2,3].
Nous voyons ici à l'oeuvre un magnifique exercice de cueillette de cerises (cherry-picking) en faisant partir, comme par hasard, le décompte d'un point connu pour être bas, voire extrêmement bas, c'est-à-dire dans les années 1970 quand les populations d'ours étaient en grand danger d'extinction à cause du non-contrôle de la chasse durant les années 1950-1960 ; ce n'est qu'à partir des années 1970, soit après que des législations contraignantes aient fortement réglementé la chasse de ces animaux, que les populations d'ours polaires ont pu se reconstituer, ce qui n'est pas bizarre étant donné que les effets du réchauffement climatique sont longs à se faire sentir et que la banquise ne va pas disparaitre du jour au lendemain.

Mais nous ne sommes pas au bout de nos déconvenues avec la vidéo de PragerU :

Troisième fait gênant : Les ours polaires prospèrent même là où la glace de mer diminue.

La glace de mer (sea ice) désigne bien sûr la banquise.

Ici aussi Andrew Derocher démolit le slogan praguerien :
For the claim that “Polar bears are thriving even where sea ice is diminishing”—again, this is spin. In Western Hudson Bay, Southern Hudson Bay, and Southern Beaufort Sea, population declines are associated with sea ice loss (lower survival, lower successful reproduction that lead to abundance declines). Some polar bear populations are doing OK and are experiencing some sea ice loss. We know, however, that that pattern cannot be sustained. The Barents Sea polar bears appear to be doing OK yet they are losing sea ice at high rates. Why are they doing OK and others are not? That area has a very large area of continental shelf/shallow water. Polar bear habitat is widespread. It is experiencing the highest rate of sea ice loss in days of cover per decade of the 19 polar bear populations. We’ve just not hit the point where their habitat is affected enough to cause problems. It will happen. Regardless, this area has seen many changes (e.g. loss of maternity den areas, loss of habitat). I worked in the Barents Sea for 7 years—this population will lose with the current trend in sea ice.
L'affirmation selon laquelle "les ours polaires prospèrent même là où la glace de mer diminue" est une fois de plus une invention. Dans l'ouest de la baie d'Hudson, le sud de la baie d'Hudson et le sud de la mer de Beaufort, le déclin des populations est associé à la perte de la glace de mer (baisse du taux de survie, baisse du taux de reproduction qui entraîne un déclin de l'abondance). Certaines populations d'ours polaires se portent bien et connaissent une certaine perte de glace de mer. Nous savons cependant que ce schéma ne peut être maintenu. Les ours polaires de la mer de Barents semblent bien se porter, mais ils perdent de la glace de mer à un rythme élevé. Pourquoi se portent-ils bien et d'autres pas ? Cette région a une très grande surface de plateau continental/eaux peu profondes. L'habitat des ours polaires est très étendu. Sur les 19 populations d'ours polaires, c'est dans cette région que le taux de perte de glace de mer en jours de couverture par décennie est le plus élevé. Nous n'avons tout simplement pas atteint le point où leur habitat est suffisamment affecté pour causer des problèmes. Cela va arriver. Quoi qu'il en soit, cette région a connu de nombreux changements (par exemple, la perte de zones de tanières de maternité, la perte d'habitat). J'ai travaillé dans la mer de Barents pendant 7 ans - cette population va diminuer avec la tendance actuelle de la glace de mer.
La dernière image que nous présente la vidéo de PragerU est une véritable auto-caricature :

Ne vous laissez pas berner par les mensonges des élites du climat.

Oui vous avez bien lu, « ne vous laissez pas berner » ! On pourrait appeler cela du comique involontaire, ou alors du foutage de gueule à visage découvert (j'espère que vous n'avez pas oublié votre masque pour visionner cette vidéo…)

Ian Stirling est un autre scientifique compétent qui intervient aux côtés d'Andrew Derocher ; on peut le voir sur son terrain, lui aussi très loin d'un confortable bureau chauffé et climatisé situé à plusieurs milliers de kilomètres de son lieu de travail habituel :

Ian Stirling, le « parrain des ours polaires » (source archive polar bear news)
Voici ce qu'il nous dit (extrait) :
The sources the video cites are nonsense scientifically and, worse, deliberately misrepresent the facts. As for real numerical information on polar bears, if anyone wants to know how much can be said with as much reliability as is possible, they should go to the web site for the IUCN Polar Bear Specialists Group (which I am also a member of). 
Les sources que la vidéo cite sont scientifiquement absurdes et, pire encore, déforment délibérément les faits. Quant aux véritables informations numériques sur les ours polaires, si quelqu'un veut savoir ce qui peut être dit avec le plus de fiabilité possible, il doit se rendre sur le site web du groupe de spécialistes des ours polaires de l'UICN (dont je suis également membre).
Evidemment les usual suspects ne sont pas d'accord et essaient de le faire savoir comme l'inénarrable WUWT qui reprend sans se poser de question la tentative de justification que Susan Crockford sert à ses adorateurs sur son propre site.

Puisque nous parlons de Susan Crockford, la voici dans son environnement de travail habituel, à comparer avec celui des deux scientifiques qui ne sont pas tout à fait d'accord avec ses élucubrations :

Susan Crockford, experte en ours polaires (source grainoftruth)

Au vu de l'embonpoint de la dame on comprend qu'il vaut mieux pour elle qu'elle ne s'aventure pas trop loin de son confortable bureau...

En tout cas si vous voulez savoir comment cette « experte en ours polaires » a réussi à blouser son monde, je vous ressers la petite histoire que j'avais insérée dans mes Climactualites d'octobre 2019. 

*****

Rions (encore) un peu avec Susan Crockford

La scène se passe il y a une dizaine d'années, Susan Crockford est chez elle, confortablement installée sur son divan, elle sirote son Whisky Coca tout en regardant Fox News quand on sonne à la porte. Elle se lève, va ouvrir et se trouve nez à nez avec un grand monsieur d'une cinquantaine d'années, vêtu d'un complet-veston noir anthracite, les cheveux coupés courts façon GI, des grosses lunettes de soleil barrant son visage.

« Madame Crockford je présume ?
— Euh oui, c'est moi, c'est écrit sur ma boite aux lettres, vous êtes passé juste devant ! Dites-donc, vous n'êtes pas venu pour me tuer comme Schwarzenegger dans Terminator, hein ?
— Euh...non non, je ne suis pas venu pour ça, bien au contraire, je ne vous veux que du bien !
— Mais alors, vous êtes là pour me violer !
— Euh...non non, là non plus, ce n'est pas ce que je voulais dire !
— Ah bon (avec un air dépité)
— Non, je veux simplement vous faire une proposition très honnête, avec des retombées financières intéressantes pour vous.
— Ne me dites pas que vous allez me prostituer !
— Euh...non non, il ne s'agit pas de cela, quoique, euh, je voulais dire que votre intégrité physique sera respectée, personne ne vous touchera.
— Ah bon (avec un air dépité)
— Permettez-moi d'abord de me présenter, je m'appelle monsieur Smith, en fait ce n'est pas mon véritable nom mais appelez-moi comme cela, tout le monde m'appelle ainsi.
— Bien le bonjour monsieur Smith, maintenant que je suis rassurée pouvez-vous m'en dire plus sur votre proposition, euh, honnête ?
— Eh bien voilà, je représente les intérêts du Heartland Institute, un organisme charitable destiné à faire le bonheur de l'Am..., de l'humanité, et nous vous avons sélectionnée car nous croyons fortement à votre potentiel qui nous parait immense.
— Ah bon ?
— Oui nous savons que cela fait 25 ans que vous disséquez des animalcules dans votre laboratoire et que vous avez acquis une certaine expertise dans la race mol..., euh canine, et nous avons lu un de vos rapports de 2004 dans lequel vous évoquiez les ours polaires…
— Oui je vous arrête tout de suite, dans cette étude j'évoquais l'origine des ours polaires, mais aussi des chiens, mon sujet de prédilection, ainsi que d'autres animaux comme les moutons, et je parlais également du bipédisme humain qui m'a toujours fascinée !
— Oui, mais vous évoquiez quand même les ours polaires…
— Oui oui, mais j'étudiais leurs origines à partir de leurs os, autrement j'y connais rien en ours polaires, je n'ai jamais mis les pieds dans leur territoire et je ne suis pas près d'y aller, il fait trop froid et je suis une grande frileuse, hi hi hi !
— Ecoutez, si nous vous disons que nous sommes prêts à mettre les moyens qu'il faut pour vous donner de la substance, nous avons quelques membres de notre institut qui sont allés là-bas et qui ont vu des ours polaires comme je vous vois, nous pouvons leur demander de vous donner de la matière à inspiration, ils peuvent même écrire à votre place si vous le souhaitez.
— Si je comprends bien vous voulez vous servir de mon nom et de mon expérience avec les chiens pour publier une étude sur les ours polaires, c'est cela ?
— Exactement !
— Mais ce n'est pas très honnête tout ça…
— Madame Crockford, Susan, vous permettez que je vous appelle Susan, vous êtes une patriote, une vraie patriote, n'est-ce pas ?
— Euh, nous sommes au Canada ici, pas chez vous…
— Peu importe, vous êtes une véritable patriote canadienne et c'est cela qui nous importe, nous sommes de la même famille vous et moi !
— Vu sous cet angle, effectivement…
— Effectivement !
— Mais que voulez-vous au fait que je publie concernant ces braves bêtes qui sont, je le signale au passage, en danger d'extinction à cause du réch…
— Malheureuse ! Tout ce qu'on vous a dit à ce sujet c'est que des mensonges, les ours polaires se portent bien, leur population a grandement augmenté ces dernières années !
— Oui mais c'est grâce aux mesures prises pour limiter la chasse, et les effets du réch…
— Oui bien sûr, mais ce ne sont que des détails, l'important c'est qu'ils se portent bien aujourd'hui, leur nombre ne cesse d'augmenter, c'est bien ça qui compte non ?
— Euh oui, peut-être, mais…
— Bien évidemment vous serez rémunérée pour votre travail et aurez des avantages en nature à côté comme par exemple des séjours tous frais payés par le Heartland sur les plages de Floride afin de vous faciliter le travail et que votre imagination soit plus féconde !
— Vous auriez dû commencer par là tout de suite !
— Que diriez-vous d'une somme fixe de 750 dollars US chaque mois le temps de rédiger votre papier ?
— Pas mal, pas mal, cela mettra un peu de beurre dans mes épinards, ça plus les avantages divers que vous me promettez…
— Et qui passeront totalement inaperçus puisque c'est le Heartland qui paira directement et les dépenses seront enfouies dans la comptabilité, nous avons d'excellents comptables, croyez-moi, ils cacheraient les dépenses annuelles de la Nasa dans les frais administratifs d'une épicerie du fin fond du Minnesota !
— Ah ça me va tout ça, mais quand même, je vais mettre ma réputation en jeu sur ce coup-là, il y a de véritables spécialistes des ours polaires qui vont, eux, sur le terrain, alors que je ne mets jamais le nez au-dehors de mon laboratoire où on me livre mes spécimens…
— Ne vous en faites pas, vous avez le Heartland Institute et toutes les organisations associées derrière vous pour vous soutenir.
— Me voilà rassurée (en pensant quand même qu'elle aurait préférée être violée par ce monsieur Smith, mais bon)
— Donc nous sommes d'accord, vous recevrez un contrat qui restera secret, nos donateurs n'aimant pas trop qu'on parle d'eux, ce sont des personnes très timides qui n'étalent pas leurs richesses à tout va, enfin un peu, mais juste ce qu'il faut !
— Eh bien j'attendrais ce contrat avec impatience, merci d'être passé me voir, maintenant je vais retourner voir mon émission préférée, ça parle d'un certain Donald Trump…
— Oui nous connaissons, nous avons des projets pour lui, faites-moi confiance, il va vous étonner. Au revoir Susan, on se reverra certainement à la cafétéria.
— Au revoir monsieur Smith, à très bientôt ! »



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