jeudi 16 mai 2019

Le catastrophisme vertigineux de Laurent Alexandre

C'est drôle comme dans un même journal on peut parfois trouver tout et son contraire ; ainsi dans la dernière édition de l'express (n°3541 du 15 au 21 mai 2016) notre vertigineux Laurent Alexandre (qui va peut-être devenir notre nouveau chouchou), celui-là même qui nous prédit que dans gogol (10 puissance 100) années l'ultime tâche qu'il attribue à l'humanité sera tout simplement « d'empêcher la mort de l'univers » (voir Laurent Alexandre, le nouvel étalon de l'intelligence de notre temps ?), informe ses lecteurs ébahis que notre ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, « préconise une hécatombe mondiale », rien que ça !

Mais une cinquantaine de pages plus loin dans ce même numéro de l'Express nous avons Philippe Mauguin, PDG de l'INRA, qui, lui, affirme que dans le secteur vinicole il y aura « inévitablement […] une évolution des pratiques de l'ensemble du secteur dès 2025 pour assurer une transition agroécologique ».

D'un côté nous avons un apprenti futurologue fan de transhumanisme qui nous certifie, en citant une journaliste de L'Opinion (défense de rire), que « cultiver sans pesticides d'aucune sorte - ni bio ni autres - se traduirait par la disparition de 30% des volumes produits », et d'un autre côté nous avons un spécialiste, Philippe Mauguin, qui nous parle d'agroécologie ; mais l'agroécologie, qu'ès acó ?

Une rapide recherche nous en donne la définition avec Wikipédia :
L’agroécologie ou agro-écologie est un ensemble de théories, réalités scientifiques, et pratiques agricoles nourries ou inspirées par les connaissances de l'écologie, de la science et du monde agricole. Ces idées concernent donc l'agriculture, l'écologie, et l'agronomie, mais aussi des mouvements sociaux ou politiques, notamment écologistes1,2. Dans les faits, ces diverses dimensions de théorie, pratique et mouvements, s'expriment en interaction les unes avec les autres, mais de façon différente selon les milieux ou régions2.
Si le directeur de l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) évoque l'agroécologie on peut raisonnablement penser que pour lui il s'agit non pas de l'aspect éventuellement politique de l'écologie mais de son caractère scientifique appliqué à l'agriculture.

Or que trouve-t-on dans les caractéristiques scientifiques de l'agroécologie ?
[L'agroécologie] conduit à la conception, à la création et à l'adaptation sous la forme participative de systèmes de culture complexes productifs et par suite attractifs malgré un milieu défavorable et malgré un recours très faible aux intrants… ».
« Un recours très faible aux intrants », ce qui signifie le moins possibles de pesticides et d'engrais, c'est-à-dire une agriculture la plus « naturelle » possible, à des années lumières (gogol années lumières ?) de l'agriculture telle que rêvée par Laurent Alexandre qui n'hésite pas à affirmer que « grâce à l'agriculture scientifique, les agriculteurs sont en meilleure santé et ont moins de cancers que le reste de la population [et qu'elle] a fait exploser les rendements » !

Exploser est le mot juste, puisque l'utilisation des engrais a été largement favorisée notamment par la première guerre mondiale, car il a bien fallu rentabiliser les usines de fabrication de produits chimiques en tous genres, allant des poudres à canon aux gaz de combat, ce qui nous a donné de fabuleux engrais et pesticides mais dans le même temps a provoqué l'exode rural qui avait déjà en partie commencé après le début de la révolution industrielle, de nombreux paysans allant grossir les rangs des ouvriers dans les usines avant qu'ils aillent servir de chair à canon pour le compte des grands de ce monde.

Pour ceux qui auraient des doutes sur ce que j'avance le site infomedocpesticides peut vous éclairer :
Les gaz de combat de la premiere guerre mondiale à l’origine des pesticides
[…] ce conflit a été un formidable accélérateur pour l’industrie chimique naissante. Elle a abondamment produit des explosifs et des produits toxiques destinés à exterminer l’adversaire. La paix revenue, les nouvelles molécules et les produits ont été redirigés ..vers l’agriculture. Ce n’est malheureusement pas le seul lien entre pesticides et armes de guerre, puisque qu’on retrouvera le Zyklon B à Dachau, Monsanto et l’agent orange au Vietnam, syndrome de la guerre du golfe…
Ainsi :
En 1905, Fritz Haber, un brillant chimiste allemand, découvrit un procédé industrialisable permettant de convertir l’azote atmosphérique en ammoniac liquide. En 1915, il s’associa avec son beau-frère Karl Bosch pour ouvrir la première usine de production d’ammoniac, destiné en priorité à la fabrication d’explosifs nitrés (explosion en 2001 de l’usine d’ammonitrate AZF à Toulouse).
Il est cocasse de constater que c'est un Juif qui est à l'origine de cette merveilleuse invention qui profita pleinement à l'Allemagne nazie quand il s'est agi d'exterminer ses coreligionnaires, comme nous le dit Le Point :
Quel rôle sinistre a joué Fritz Haber ? Issu de la petite bourgeoisie juive prussienne, Fritz Jacob Haber était à la veille de la Grande Guerre un chimiste allemand réputé et ambitieux. Il avait mené à bien la synthèse de l'ammoniac. À l'origine de cette découverte, une préoccupation majeure des milieux savants de l'époque : empêcher une catastrophe alimentaire mondiale. Pour remédier à la pénurie de guano et de salpêtre, il fallait en effet trouver un procédé chimique et industriel permettant de fabriquer des engrais azotés à partir de l'ammoniac. Grâce à ces engrais, la production agricole serait assurée.
Ce savant qui adhérait tant aux valeurs du Reich reçoit le prix Nobel de chimie en 1918. Après la guerre, ses recherches sur les pesticides vont permettre la mise au point de la fabrication industrielle de l'acide cyanhydrique, un acide dangereux qui entre dans la composition d'un pesticide, le Zyklon B, produit que les nazis utiliseront dans les chambres à gaz des camps d'extermination.
On nous dit ici que le souci premier des savants était d'« empêcher une catastrophe alimentaire mondiale », peut-être, bien qu'on soit en mesure de douter que la préoccupation d'un Allemand au début du 20ème siècle soit le sort de l'humanité, surtout quand on connait la suite, quoi qu'il en soit on ne peut que constater que l'usage de ces produits chimiques a d'abord été destructeur avant de participer au bonheur du genre humain.

Quant aux agriculteurs qui, selon Alexandre le moyen, seraient « en meilleure santé et [auraient] moins de cancers que le reste de la population » cela prête (et même donne) à rire, car on se demande si dans ses statistiques sorties de son melon il compte les agriculteurs suicidés et ceux qui ont changé de travail tellement celui-ci est passionnant, surtout quand ils sont endettés jusqu'au coup parce qu'ils ont dû investir dans de couteux engins et doivent régulièrement employer toutes sortes d'« intrants » qui à ma connaissance ne leur sont pas fournis gracieusement.

Je ne sais pas si les agriculteurs meurent davantage « de cancers que le reste de la population », par contre le site santepubliquefrance nous disait il y a un an pour le suicide :
Une récente revue de littérature épidémiologique internationale a montré un excès de risque de décès par suicide chez les travailleurs du secteur agricole.
Mais bien sûr un suicide ce n'est pas pareil qu'un cancer, hein ?

Cependant, un allié objectif de notre tartuffe visionnaire est...la latence ! Eh oui, comme nous l'explique santepubliquefrance :
[Les pathologies cancéreuses [les] maladies neurologiques et [les] troubles de la reproduction] apparaissent avec une certaine latence par rapport au moment de l’exposition. Établir des liens entre manipulation de ces pesticides et de potentielles maladies chroniques nécessite de disposer d’outils et de méthodologies fiables pour une évaluation rétrospective des expositions. Pour repérer correctement les nombreux pesticides et l’évolution chronologique de leurs usages, le programme Matphyto, de Santé publique France, développe des « matrices cultures-expositions » aux produits phytosanitaires, détaillées par familles chimiques et matières actives spécifiques.
Ce n'est effectivement pas simple de faire un lien entre activité agricole et survenance d'une quelconque pathologie, un cancer notamment, quand celle-ci frappe de nombreuses années après, quand par exemple l'agriculteur est à la retraite.

Mais il faut croire que monsieur Alexandre ne regarde que ce qu'il veut voir, et il a certainement été influencé par ce genre de « publicité » (car il ne s'agit de rien d'autre) fournie gratuitement par la firme BASF, géant des pesticides :
Pesticides et santé : des agriculteurs en bonne santé
Youpi ! Une firme qui vit (grassement) des pesticides vous assure que les agriculteurs qui utilisent ses produits sont en bonne santé, il vous faut la croire sur parole !

Ah oui évidemment, si l'agriculteur moderne se transforme en cosmonaute il ne risque plus rien :
Santé des agriculteurs : l'importance de porter des équipements de protection individuelle (EPI) préconisés (source agriculture.gouv)

Euh oui, mais s'il pulvérise ses produits alors que le vent souffle en direction d'habitations, est-ce que l'agriculteur risque quelque chose pour sa santé ? Et est-ce qu'il doit garder son équipement pour manger, prendre sa douche, dormir ? Et ses enfants ont-ils le droit de jouer dans la cour à proximité de ces produits sans enfiler eux-mêmes un habit de scaphandrier ?

Mais nous sommes rassurés, les cancers ne sont pas les véritables ennemis de nos agriculteurs chéris, comme nous l'explique sante-sur-le-net :
Parmi les conséquences de l’exposition des agriculteurs aux pesticides, les maladies neurodégénératives représentent une importante source d’inquiétude. Le lien entre les professions agricoles et la maladie de Parkinson est scientifiquement bien établi, et implique l’exposition aux pesticides. Depuis 2012, cette maladie neurodégénérative peut d’ailleurs être reconnue comme une maladie professionnelle chez les agriculteurs.
L’incidence de la maladie de Parkinson est supérieure de 13 % chez les agriculteurs, par rapport au reste de la population active. Des études complémentaires doivent être prochainement initiées pour identifier quelles substances sont les plus à risque d’entraîner des maladies neurodégénératives.
Vous voyez bien, il n'est pas question de cancers, après tout c'est quoi la maladie de Parkinson qui serait prévalente chez nos amis des campagnes, plus 13% par rapport à vous et moi, c'est peanuts comme dirait l'autre.

Mais en 2019 nous serons fixés, car :
Les premiers résultats de l’étude COSET-MSA seront connus à partir de 2019. Ils devraient permettre de mieux définir les priorités de prévention, de mettre en place des programmes spécifiquement adaptés et ainsi de préserver au mieux la santé des agriculteurs.
Guettons donc les résultats de cette étude COSET-MSA qui devraient nous parvenir incessamment sous peu afin de tirer une conclusion un peu plus pertinente que ce que nous balance dans sa chronique vertigineuse (Demain sera vertigineux, défense de s'esclaffer) le docteur Alexandre qui n'a pas dû exercer longtemps son métier d'urologue, puisqu'il a trouvé bien plus rémunérateur en surfant sur la vague de l'optimisme béat du transhumanisme éclairé.


*****

Liens utiles vers l'agroécologie :

6 commentaires:

  1. tant que les syndicats productivistes défendront ces intrants, leur suppression n'est pas gagnée ! le gouvernement, surtout celui ci, malgré ses déclarations de foi écologique sur fond électoral, est très dépendant des lobbies agricoles, on l'a vu avec l'épisode Hulot !

    La liste de Monsanto
    "La presse a révélé la semaine dernière que Monsanto avait fait réaliser par une agence de communication un classement des personnalités politiques et médiatiques françaises en fonction de leur soutien, ou de leur opposition aux produits de la firme américaine. L'information n'a pas manqué de provoquer un tollé médiatique. Pour la FNSEA, la question du glyphosate, qui est au cœur de cette nouvelle polémique, n'est pas de savoir si l'on est pour ou si l'on est contre. La question est de donner aux agriculteurs les moyens de suivre leurs itinéraires techniques pour réussir leurs cultures en quantité et en qualité tout en préservant les sols, en limitant le recours au labour. Le glyphosate est une substance chimique, pas une équipe de foot dont on devient supporter ou adversaire. Les agriculteurs ont besoin de solutions techniques pour bien faire leur travail. De la même manière que les produits phytos sont mis sur le marché après autorisation des pouvoirs publics, si la probité des fournisseurs doit être remise en cause, c'est aux pouvoirs publics qu'il revient de la vérifier, qu'il s'agisse des fournisseurs de produits chimiques, d'outils, de matériels ou de services. Car loin de l'agitation médiatique, les agriculteurs ont besoin de solutions réalistes et économiquement viables et, sur ce plan, l'État et les médias sont beaucoup moins diserts.

    Xavier Hay

    Secrétaire général de la FDSEA du Calvados"

    La liste de Monsanto
    "La presse a révélé la semaine dernière que Monsanto avait fait réaliser par une agence de communication un classement des personnalités politiques et médiatiques françaises en fonction de leur soutien, ou de leur opposition aux produits de la firme américaine. L'information n'a pas manqué de provoquer un tollé médiatique. Pour la FNSEA, la question du glyphosate, qui est au cœur de cette nouvelle polémique, n'est pas de savoir si l'on est pour ou si l'on est contre. La question est de donner aux agriculteurs les moyens de suivre leurs itinéraires techniques pour réussir leurs cultures en quantité et en qualité tout en préservant les sols, en limitant le recours au labour. Le glyphosate est une substance chimique, pas une équipe de foot dont on devient supporter ou adversaire. Les agriculteurs ont besoin de solutions techniques pour bien faire leur travail. De la même manière que les produits phytos sont mis sur le marché après autorisation des pouvoirs publics, si la probité des fournisseurs doit être remise en cause, c'est aux pouvoirs publics qu'il revient de la vérifier, qu'il s'agisse des fournisseurs de produits chimiques, d'outils, de matériels ou de services. Car loin de l'agitation médiatique, les agriculteurs ont besoin de solutions réalistes et économiquement viables et, sur ce plan, l'État et les médias sont beaucoup moins diserts.

    Xavier Hay

    Secrétaire général de la FDSEA du Calvados"

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    1. « tant que les syndicats productivistes défendront ces intrants, leur suppression n'est pas gagnée ! »

      C'est bien plus que ça, les syndicats défendent leurs adhérents qui sont coincés par notre modèle productiviste, si on arrête les pesticides du jour au lendemain tout le système se casse la figure car nous ne sommes pas prêts à passer à du tout naturel ; de manière générale c'est notre civilisation qui est droguée sur tous les aspects, il n'y a pas que l'agriculture qui est concernée, bref, soit on diminue drastiquement notre consommation (et donc notre production) et le système économique s'effondre, soit on continue sur notre lancée et on scie la branche sur laquelle on est assis, dans les deux cas ça se finit mal.

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  2. Il vaut mieux a mon avis se desintoxiquer que continuer ainsi, si la france était passé au tout bio et avait sanctuarisé le pays, je pense que l'on aurait pu le vendre, sans compter l'impact au niveau santé. Le système est court termiste, après avoir poussé les agriculteurs au productivisme, il est incapable de les aider a faire la transition qui serait nécessaire. Un exemple avec les vins du languedoc, disons du sud pour généraliser qui ont fait le passage en bio, bcp s'en fécilitent. en normandie une connaissance etait passé en lait bio, ce qui lui a permis de survivre quand les prix du lait se sont effondrés. LEs exemples sont nombreux. Je pense surtout que la facilité, le lobbing auprès de syndicat comme la FNSEA ont profondément gangréné l'esprit d'une grande partie des agriculteurs qui utilisent les intrants par facilité, sans trop se soucier de l'avenir. Sinon je partage ton analyse sur la difficulté du changement.

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  3. Beaucoup de points de votre billet me posent problème.

    Historiquement, il faut beaucoup de mauvaise foi pour nier que la recherche de solutions puis le développement de celles-ci pour améliorer les rendements agricoles découle de l'industrie militaire ; ou encore d'établir un parallèle entre pesticides et volonté d'exterminer les juifs.
    A moins de penser sérieusement que le commerce du guano découle de la volonté européenne de développer le commerce maritime (ou de rentabiliser la flotte) et de continuer la chaîne des causalités de l'extermination des juifs dans les chambres à gaz jusqu'à incriminer la science (car sans la science pas de chimie et ans chimie pas de zyklon B, CQFD).

    En ce qui concerne les cancers des agriculteurs, les études de qualité de manquent pas (Agrichultural Health Study - AHS - aux États-Unis, AGRICAN et France par exemple). Globalement - et contrairement aux idées reçues - il est tout à fait exact que les agriculteurs développent moins de cancers que la population moyenne. Il y a toutefois des facteurs de confusion, par exemple :
    - moindre tabagisme des agriculteurs
    - plus d'activité physique des agriculteurs
    - a contrario, plus grande exposition au soleil (et donc plus de mélanomes).

    Le tableau est donc très nuancé. A noter : AHS a permis d'identifier des substances utilisées par les agriculteurs comme cancérigènes ou toxiques.

    Concernant la santé (au sens large) des agriculteurs, il convient quand même de noter que les progrès techniques ont rendu ces métiers bien moins pénibles qu'il y a cinquante ans. Pour appuyer mon propos, je me permet un lien vers une vidéo de DirtyBiology, assez éclairante sur ce qu'est l'agriculture au plus proche du "naturel" (une agriculture naturelle n'est rien d'autre qu'une contradiction dans les termes) et son impact sur le développement humain : https://www.youtube.com/watch?v=Vqtz-Xld628

    Enfin, sur les intrants, l'agriculture "biologique" en utilise aussi. Quelles bases doivent conduire à leur régulation ? Leur caractère "naturel" ? Leur effet sur l'environnement ? Sur la santé humaine ?
    Il faut bien avoir conscience que l'origine "naturelle" ne dit rien sur les deux autres aspects. Je me bornerais à quelques exemples :
    - l'amendement calcaire des sols acides par l'exploitation des maërls (parfaitement "naturels" et en plus d'origine vivantes, ce qui les rend particulièrement attrayants pour les branches dingos du bio, fans de "force vitale") qui bouleverse les écosystèmes marins
    - la célèbre bouillie bordelaise (c'est à dire l'utilisation de cuivre, c'est à dire, appelons les choses par leur nom, tirer partie de la toxicité des métaux lourds), qui est toxique pour un très large spectre d'êtres vivants et est en outre parfaitement rémanent
    - la roténone, pesticide "naturel" suspecté de favoriser... ce que mentionnez comme une "maladie d'agriculteurs" (Parkinson). Cette substance a été interdite rapidement en agriculture "conventionnelle" mais la filière "bio" a fait du lobbying pour continuer à l'utiliser par dérogations pendant encore plusieurs années.

    En espérant avoir apporté quelques contrepoints éclairants,

    Cordialement,

    Bugul Noz

    PS : la seule option que me propose blogspot est de me connecter en "Unknown (Google)". Ceci dit il m'est indispensable de me connecter d'abord à mon compte Gmail, sans quoi je peut tout simplement rien poster. Je pense que mes règles de confidentialités sont trop strictes.

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    1. Merci pour ce commentaire argumenté.

      Pour ce qui est du problème rencontré avec blogspot je suis étonné, car d'autres commentateurs ne semblent avoir aucun souci pour apparaitre avec leur pseudo ; je vois que vous êtes identifié dans votre profil comme « Unknown », peut-être faudrait-il le modifier, quand je vais voir mon profil il y a le « Nom à afficher » qui peut être changé à tout moment, je pense que vous pouvez donc mentionner votre pseudo qui apparaitra alors automatiquement dans vos futurs commentaires.

      Maintenant en ce qui concerne les points que vous soulevez permettez-moi de vous dire que vous ne m'avez pas bien lu.

      En aucun cas je n'ai « établi un parallèle entre pesticides et volonté d'exterminer les juifs », c'est là me faire un bien mauvais procès ; j'ai seulement cité un article du Point qui établissait le lien historique, qu'il me semble difficile de nier, entre les travaux d'un savant Juif et le gaz utilisé par la suite par les nazis dans les camps d'extermination ; j'en tirais seulement la conclusion que « on ne peut que constater que l'usage de ces produits chimiques a d'abord été destructeur avant de participer au bonheur du genre humain » ; avec cette conclusion je sous-entendais d'ailleurs que les pesticides « pouvaient » avoir eu un effet bénéfique, lequel reste quand même à prouver (personne ne peut savoir si sans les produits chimiques nous ne nous trouverions pas aujourd'hui en meilleure santé étant donné que nous n'avons pas de planète de référence nous permettant une quelconque comparaison avec notre situation actuelle)

      Pour les cancers à aucun moment je n'ai affirmé que les agriculteurs en subiraient davantage que le reste de la population, j'ai même écrit « Je ne sais pas si les agriculteurs meurent davantage « de cancers que le reste de la population » », je me suis simplement permis de douter de l'affirmation de Laurent Alexandre sachant qu'une étude est en cours sur la santé des agriculteurs dont les résultats devraient paraitre courant 2019, attendons ces résultats avant de tirer des conclusions définitives ; par ailleurs j'ai mentionné le taux de suicides ainsi que les maladies de Parkinson bien plus fréquentes chez les agriculteurs : « Une récente revue de littérature épidémiologique internationale a montré un excès de risque de décès par suicide chez les travailleurs du secteur agricole. » et « L’incidence de la maladie de Parkinson est supérieure de 13 % chez les agriculteurs, par rapport au reste de la population active », ce dont Laurent Alexandre ne parle évidemment pas puisque cela ne va pas dans le sens de son discours.

      Enfin pour les intrants je n'ai pas dit qu'il n'en fallait pas du tout, j'ai écrit : « « Un recours très faible aux intrants », ce qui signifie le moins possibles de pesticides et d'engrais, c'est-à-dire une agriculture la plus « naturelle » possible » ; et je suis d'accord qu'une agriculture 100% bio n'est pas forcément la panacée, je n'ai jamais plaidé pour cela il me semble.

      Pour ce qui est de la vidéo que vous mentionnez en lien elle ne m'apprend pas grand chose puisque j'ai lu Jared Diamond, qui n'est d'ailleurs pas le seul à affirmer que l'agriculture a été néfaste pour la santé des hommes par rapport au précédent régime de chasseur-cueilleur, mais cela ne veut pas dire que l'invention de l'agriculture « moderne » avec l'utilisation d'intrants chimiques ait vraiment apporté de réels bienfaits à la santé, elle a simplement permis d'augmenter les rendements de manière prodigieuse afin de nourrir un maximum de gens avec un minimum de moyens humains, mais nous sommes en train de payer ce « progrès » avec toutes sortes d'externalités négatives totalement ignorées par Laurent Alexandre qui pense que la courbe va continuer à monter éternellement.

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    2. (suite)

      Tout cela étant dit il ne faut pas croire que je suis pour le retour au statut de chasseur-cueilleur, historiquement il était inévitable que nous empruntions cette voie qui nous a fait passer à celui d'agriculteur, lequel a ensuite permis l'essor des civilisations, avec tout ce que cela entraine (art, science, guerres…) ; de la même façon il était inévitable que nous utilisions les ressources fossiles à notre disposition ainsi que tous les produits chimiques dérivés, dont le plastique qui nous pose pourtant actuellement de sérieux problèmes environnementaux.

      L'important c'est de reconnaitre que nous sommes peut-être allés « un peu trop loin » et que sur certains aspects de ce qu'on appelle le progrès il serait bon de réfléchir et éventuellement revenir un peu en arrière sans pour autant remonter au temps où on s'éclairait avec des chandelles.

      Mes billets ne sont pas écrits pour refuser la science et la technique, mais pour pointer du doigt certains problèmes qui demanderaient non pas d'être niés (comme le réchauffement climatique par exemple) mais d'être affrontés sans se voiler la face.

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