lundi 19 octobre 2020

Samuele Furfari le nouveau martyr de la cause (perdue) du climato-irréalisme

 C'est toujours la même chose, chaque fois que l'un des leurs se trouve empêché d'aller s'exprimer quelque part immédiatement le chœur des pleureuses climatosceptiques entre en action en clamant haut et fort que cétropinjuste et que c'est la liberté d'expression con-assassine.

Rappelez-vous, nous avions déjà eu François Gervais persona non grata dans un lycée de Versailles en 2018 puis l'année d'après Les explications alambiquées de Benoit Rittaud suite à sa déconvenue quand l'organisateur de « la nuit des maths » lui avait gentiment mais fermement demandé de se focaliser sur sa véritable spécialité sans évoquer le changement climatique, un sujet totalement en-dehors de son champ de compétence.

Pour Gervais les professeurs de SVT du lycée Hoche à Versailles s'étaient indignés que l'on invite l'illustre désinformateur à une conférence intitulée « l'équation carbone climat énergie » et ils l'avaient fait savoir en envoyant une lettre argumentée dont voici un court extrait :

La conférence de M. François Gervais, intitulée « l’équation carbone climat énergie » participe de la rhétorique climato-sceptique que certains scientifiques ou prétendus tels hors du domaine des Sciences du Climat tentent de promouvoir.

Pour Rittaud l'organisateur de « la nuit des maths », voulant être certain que les maths seraient le seul et unique sujet de conversation, lui avait poliment demandé :

J’aimerais cependant que tu me promettes de ne pas évoquer : climat, environnement, planète,etc… durant ta prestation. Peut-on en être certain ?

Gervais n'avait donc pas pu aller présenter ses thèses fantaisistes à Versailles et Rittaud avait de son propre chef décliné l'invitation à Tours, vexé qu'on ait eu l'outrecuidance de lui dicter sa méconduite.

Ces deux exemples ont pourtant un caractère positif en cela qu'ils nous prouvent qu'il existe heureusement des gens sains d'esprit (pour le corps on n'en sait rien) capables par leurs actions de bloquer des charlatans afin de les empêcher d'enniaiser le bon peuple qui a déjà fort à faire avec les réseaux sociaux sans que l'on vienne en rajouter une couche dans des environnements de plus haut niveau intellectuel.

Et aujourd'hui c'est au tour d'un véritable spécialiste se présentant lui-même comme philosophe (il a deux masters en droit et philosophie ainsi qu'un DEA en droit fiscal le tout couronné par un doctorat en philosophie à la Sorbonne, c'est dire) de nous faire part dans De la liberté académique à l’Ecole polytechnique de Bruxelles de l'horrible scandale touchant le très estimé professeur Samuele Furfari, lequel a figurez-vous sa fiche chez Desmogblog avec en bonus son joli minois :

Samuele Furfari

Être repéré par Desmogblog n'est pas particulièrement considéré comme un honneur, c'est un peu comme si vous étiez mentionné par un site combattant les fake news comme racontant n'importe quoi un peu partout où on vous laisse vous exprimer, pour la postérité ce n'est pas ce qu'il y a de mieux il faut bien le reconnaitre ; on apprend ainsi avec Desmog que :

He has published several books (in French) in which he is skeptical of man-made climate change. His books include 101 quesitons sur l'énergie, Politique et géopolitique de l'énergie (Technip, 2012), and L'écologie au pays des Merveilles (Bourin Editeur, 2012). Furfari is also the president of the Association of Evangelical Protestant Churches of Belgium. [4]
Il a publié plusieurs livres (en français) dans lesquels il se montre sceptique face au changement climatique provoqué par l'homme. Ses livres comprennent 101 questions sur l'énergie, Politique et géopolitique de l'énergie (Technip, 2012), et L'écologie au pays des Merveilles (Bourin Editeur, 2012). M. Furfari est également président de l'Association des Églises protestantes évangéliques de Belgique. [4]

Être publié aux éditions Bourin ça vous place un homme il est vrai ; Wikipédia nous informe que 

les Éditions François Bourin ont marqué le paysage de l’édition française [...] autour d’une ligne éditoriale privilégiant une approche tranchée des grandes questions de société.

« Grandes questions de société » façon bourrin donc, excusez le mauvais jeu de mot mais il est tout à fait justifié dans le cas présent.

Alors que reproche notre philosophe en herbe à l'Ecole polytechnique de Bruxelles exactement ? Ben tout simplement, mais vous l'aviez déjà deviné petits malins, d'avoir voulu museler le gros toutou à moustache horizontale en forme de guidon de VTT (preuve de sa grande indépendance d'esprit et de son caractère de rebelle qui ne s'en laisse pas compter) ; voici par quoi il commence sa diatribe qui restera dans les mémoires comme un équivalent des sermons épiques de Bossuet :

Des auteurs anonymes (sic) publiaient récemment une lettre mettant en cause les enseignements du Pr. Samuele Furfari dans le cadre de l’Ecole polytechnique de Bruxelles. Cette lettre dénonce « la teneur climatosceptique (sic) des propos d’un professeur en filière électromécanique et physique de l’École polytechnique de Bruxelles. »

Les (sic) ne sont pas de mon fait, ils ont été inclus par l'auteur du billet himself.

Et de continuer sur sa lancée :

Dans les 24 heures (sic) de la publication de cette dénonciation anonyme — le 14 octobre — l’Ecole polytechnique de Bruxelles publiait un communiqué pour se distancier des propos tenus par le Pr. Samuele Furfari sur le thème du réchauffement climatique.

Je rappelle que c'est écrit par un titulaire d'un doctorat en philosophie qui a surtout des connaissances en droit fiscal, je préfère préciser tout de suite afin de mettre le tout dans un contexte qui ait du sens.

Et notre juriste qui fit les œufs de nous assurer un peu plus loin : 

1°) Aucune erreur scientifique n’est relevée dans le chef du Pr. Furfari : aucune ;

Et juste après (le numéro 2 est sans intérêt et là uniquement pour faire du remplissage) :

3°) Le Pr. Furfari est traité de négationniste du changement climatique, comparé avec les négationnistes des chambres à gaz nazies et les « créationnistes ».

On voit tout de suite le juriste qui s'exprime avec l'expression peu commune « dans le chef » (on trouve d'ailleurs plus fréquemment « de ce chef » mais ne pinaillons pas) par contre on cherche encore le philosophe dans ces quelques lignes, mais je vous avertis illico, vous n'êtes pas près de le trouver dans le reste du texte.

Arrêtons-nous sur les deux points ci-dessus en commençant par le deuxième ; Furfari aurait été traité dans la lettre incriminée de « négationniste du changement climatique », il est très simple d'aller vérifier puisque nous avons cette lettre à notre disposition (elle n'a pas de titre et est consultable ici) ; faisons une recherche sur le mot « négation », que trouvons-nous ? Deux résultats seulement, nous avons d'abord :

S’en tenir à cette mise à égalité du Global Cooling et du Global Warming corrobore, encore une fois, la volonté idéologique de dénégation de M. Furfari.

Ce passage se réfère aux couvertures du TIME Magazine tellement mises en avant pas les climato-nég, pardon, sceptiques, afin d'amalgamer des choses diverses et avariées et en tirer les conclusions qui plaisent aux industries fossiles ; par exemple Furfari, dans son cours à l'ULB, montre à ses élèves les slides (n° 60 et 61) suivantes :

Slides 60 et 61 du cours de Samuele Furfari à l'ELB.

Je me demande (sincèrement) ce qu'un philosophe de la trempe de Drieu Godefridi peut trouver comme argumentation tenant la route pour justifier que l'on montre ces slides à des étudiants en science dans une université de grand standing (l'ULB fait partie des 250 premières universités non pas en Belgique mais dans le monde et elle compte à son actif six prix Nobel)

Voyons maintenant la deuxième occurrence dans la lettre du mot « négation » :

Les faits sont là, le Professeur Furfari enseigne non pas les théories scientifiques avérées et consensuelles, mais une idéologie : la sienne. Alors sans s’y attarder, relevons tout de même le paradoxe que cette nomination constitue : l’un des seuls cours en polytechnique portant sur les questions environnementales est enseigné par un professeur qui les nie. Nous pouvons pourtant douter qu’une telle aberration soit possible dans le cadre d’un autre cours. Il serait bien risible qu’un cours d’histoire soit donné par un•e professeur•e négationniste, ou qu’un cours de biologie soit laissé aux mains d’un•e créationniste. C’est pourtant à cette échelle d’opinion que se situe le climatoscepticisme aujourd’hui.

Ainsi, contrairement à ce qu'affirme Godefridi, Furfari n'est pas dans la lettre « traité de négationniste du changement climatique », il est seulement qualifié de « professeur qui [...] nie [les questions environnementales] », ce qui n'est pas tout à fait la même chose ; et le comparer à un professeur négationniste à qui on laisserait enseigner l'Histoire ou à un créationniste qui serait en charge d'un cours de biologie est effectivement très pertinent, car c'est précisément de cela qu'il s'agit, enseigner des matières importantes avec un fort biais idéologique/religieux/politique/etc. n'est pas quelque chose de permis, et ce quelle que soit l'université dans le monde, du moins dans le monde libre non soumis au diktat d'une quelconque mouvance minoritaire.

Et on reste pantois devant cette affirmation de notre apprenti philosophe :

Le Pr. Furfari ayant maintes fois souligné publiquement la réalité du changement climatique, ce dernier point est constitutif de calomnie et diffamation, justiciables des tribunaux ; une telle action obligerait les auteurs de cette lâche dénonciation anonyme à se faire connaître.
Ainsi d'après Godefridi, qui n'en est pas à une ânerie près, Furfari ne pourrait pas être qualifié de climatosceptique puisque, toujours d'après lui, il aurait « maintes fois souligné publiquement la réalité du changement climatique », sans blague !

Disons tout d'abord que « les auteurs de cette lâche dénonciation anonyme » ne sont pas si anonymes que cela, car ils sont nombreux et représentés par plusieurs « cercles » comme indiqué dans Le professeur Samuel Furfari de l’ULB est-il climatosceptique? :
Aujourd’hui, les autorités de l’Ecole polytechnique (ULB) où il enseigne sont directement interpellées par plusieurs cercles d’étudiants (le Cercle du Libre Examen, le Cercle Polytechnique, le Bureau des Etudiants de Polytechnique, le Cercle des Sciences et le Cercle des Bioingénieurs).
Cela fait beaucoup de monde, et du beau, et il ne doit pas être très difficile de mettre un nom sur la plupart des membres de ces différents cercles, mais rappelons que Godefridi est philosophe, il ne faut donc pas trop lui en demander, pour lui une lettre qui n'est pas signée est forcément anonyme, s'il y a quelqu'un qui peut lui expliquer la définition du mot anonyme il serait le bienvenu.

Et on nous rappelle que tout est parti d'une émission sur RTL dans laquelle Furfari était « opposé » à un véritable spécialiste du climat :
Les propos tenus par le professeur Samuel Furfari dans l’émission “C’est pas tous les jours dimanche” sur RTL le 20 septembre dernier ont fait réagir certains étudiants et a été une sorte de déclencheur. Ce jour-là, face notamment à Jean-Pascal Van Ypersele, professeur de climatologie à l’UCLouvain et ancien président du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), Samuel Furfari semble banaliser le réchauffement climatique en avançant que le climat a toujours changé : “Ce sont des phénomènes qui ont toujours existé. La température a toujours augmenté, diminué, etc. Il y a eu une période dans l’histoire de notre terre où il y avait 25 fois plus de CO2 qu’aujourd’hui. Et les océans n’ont pas bouilli.”
Et Furfari ne remettrait pas en cause l'actuel réchauffement climatique d'origine humaine ? C'est se payer la tête des gens que de nier que Furfari est bien un climato-négateur (ouf j'ai échappé de justesse au crime de lèse-majesté) dans toute sa splendeur.

Mais le meilleur est quand même quand nous apprenons ceci :
Dans un post commun sur leur page Facebook, les Cercles du Libre Examen, de Polytechnique et le Bureau des Etudiants de Polytechnique de l’ULB, à l’origine de la lettre ouverte, dénoncent que des étudiants et des étudiantes signataires soient personnellement pris à partie. Même chose pour certains professeurs qui ont affiché leur soutien. Et de préciser “cette lettre structurée, argumentée et référencée entre dans le cadre de notre mission d’insuffler un débat libre et serein au sein de notre campus.”
Cela donne un sacré coup au soi-disant anonymat de la lettre, n'est-ce pas ? Et que dire du fait que des professeurs se montrent solidaires des étudiants anonymes ? Mais il y a mieux encore (si si c'est possible) car on apprend aussi ceci :
Dans un communiqué, l’Ecole polytechnique de Bruxelles (EPB), directement interpellée par les étudiants, “ne cautionne aucunement les propos tenus par M. Furfari, en dehors du mandat qui lui est confié, concernant le réchauffement climatique” mais elle réaffirme le principe de la liberté académique: “Le principe de liberté académique suppose de garantir à chaque enseignant une liberté d’opinion, y compris dans le cadre de ses enseignements.” Le communiqué précise encore : “s’il apparaît clairement qu’un·e enseignant·e s’oppose à la déontologie scientifique et aux valeurs défendues par l’ULB, l’EPB se réserve le droit de prendre toute mesure adéquate.”
Ainsi l'EPB ne cautionne pas Furfari, mais accepte qu'il exprime des « opinions » dans ses cours, nous sommes donc à des années lumière de la censure que notre philosophe de pacotille semble suggérer quand il écrit :
Donner suite, comme semble vouloir le faire l’Ecole polytechnique, à cette dénonciation anonyme, calomnieuse et diffamante serait une violation directe du droit, des principes de la liberté académique (1) et du libre-examen, consacré par l’article premier des statuts de l’Université libre de Bruxelles.
Au passage je suis stupéfié d'apprendre que cette université accepte que des professeurs émettent des opinions personnelles sur des sujets qui ne sont plus débattus dans la (vraie) communauté scientifique ; c'est peut-être pour cela que figure le mot « libre » dans la désignation de cet établissement censé éduquer et non formater idéologiquement ses étudiants (je sais que j'ai au moins un lecteur qui a certainement des choses à dire sur le sujet;)

Pour en revenir à la lettre elle-même elle fait pas moins de 9 pages et est particulièrement argumentée, avec force références, au contraire de la bafouille godefridienne dont on retiendra d'ailleurs un merveilleux argument d'autorité :
Les deux premiers points renseignent la vérité de la démarche, qui est d’humilier publiquement et d’obtenir l’expulsion d’un Professeur — par ailleurs reconnu comme l’un des plus grands experts mondiaux de l’énergie — parce que ses valeurs ne correspondent pas aux valeurs des auteurs de la dénonciation anonyme.
On remarquera le mot valeurs en gras, comme si les valeurs des uns et des autres avaient quoi que ce soit à voir avec le fait qu'un professeur prodigue dans ses cours des notions inexactes et idéologiquement orientées ; et le qualifier  « comme l’un des plus grands experts mondiaux de l’énergie » n'est pas spécialement fait pour nous rassurer sur les compétences réelles de l'individu, car assimiler une carrière de 36 ans à la Direction générale de l'énergie de la Commission européenne à une véritable expertise est somme toute assez cocasse, surtout quand le monsieur critique ouvertement le GIEC qui est une organisation internationale n'ayant pas grand chose à envier à la Commission Européenne, malgré tout le respect que j'ai pour celle-ci. Mais que voulez-vous, quand le monsieur n'hésitait pas à affirmer en 2014 (dans Samuel Furfari: "Les énergies fossiles seront là encore très longtemps") que « il y aura de plus en plus de pétrole parce que la technologie évolue de plus en plus » on est en droit de se poser des questions sur ses réelles connaissances sur le sujet de l'énergie.

Et si l'on veut revenir un instant sur quelques slides présentées dans son cours on peut avoir la certitude que le loulou n'a en fait pas vraiment de connaissances sur la science du climat.

Slide 59 du cours de Samuele Furfari à l'ELB.

C'est beau non ? Mêler Emmanuel Le Roy Ladurie (qui n'a certainement pas dû donner son accord) à un mauvais graphique qu'un enfant de dix ans aurait pu éventuellement dessiner, en omettant bien sûr de mentionner que Le Roy Ladurie, lui, ne conteste nullement le réchauffement climatique d'origine humaine (il se contente de citer les véritables spécialistes, il est historien et reste dans son domaine de compétence, voir notamment Emmanuel Le Roy Ladurie et Guillaume Séchet climatosceptiques, vraiment? ), ça c'est du grand art digne d'un prestidigitateur professionnel.

Slide 64 du cours de Samuele Furfari à l'ELB.

Oui, vous êtes en droit de vous frotter les yeux afin de vous persuader que vous ne rêvez pas, c'est bien un professeur d'université qui enseigne à ses étudiants...que la température n'a plus augmenté depuis 18 ans et qu'il n'y a aucune corrélation entre les émissions de CO₂ et le réchauffement de la planète ! Mais à part ça il n'est pas climato-nég-quelque-chose.

Slide 71 du cours de Samuele Furfari à l'ELB.

Celle-là vaut le détour à elle seule ; les étudiants y apprennent (sic), à partir d'un blog devinez quoi, un blog climatosceptique, dans lequel figurez-vous que Samuele Furfari intervient régulièrement, que les anomalies de températures seraient des « fakes », c'est-à-dire pour appeler un chat un chat que les climatologues truqueraient leurs données ! Et de proposer benoitement d'abandonner les anomalies de températures au profit devinez quoi, au profit des données locales de chaque station météo en ne faisant aucun ajustement (unbiased) même si les instruments ont changé, ou si la station a été transférée un peu plus loin, ou si l'heure de relevé a été modifiée, sans ajustement on vous dit ! Si vous vouliez une preuve, UNE SEULE PREUVE, que nous avons affaire à un guignol cette slide doit impérativement être conservée pour usage ultérieur.

Slide 72 du cours de Samuele Furfari à l'ELB.

Avouez que celle là n'est pas mal non plus, reprendre des graphiques vérolés issus de l'imagination débridée d'un climatosceptique notoire en la personne de John Christy, il fallait oser et il a osé (voir par exemple Retour sur le graphique de John Christy ou Tous les modèles sont faux (disent-ils))

J'arrête là, vous avez tout loisir de vous farcir la totalité des slides du professeur Furfari si le cœur vous en dit, dans le lot il y a certainement des choses qui ne sont même pas fausses, à vous de démêler le bon grain de l'ivraie, bon courage à vous !

En tout cas on comprend pourquoi de nombreux étudiants et professeurs se soient émus qu'un tel enseignement ait lieu dans les locaux de leur université, ce n'est pas vraiment idéal pour faire monter l'établissement dans le classement mondial, la balle est dans le camp des administrateurs qui parait-il étudient la question :
Nous avons pu joindre par téléphone Anémone Hubaut, responsable communication de l’Ecole polytechnique de Bruxelles. Elle reconnaît que “l’ULB est connue pour être un lieu de débat contradictoire.” L’Ecole polytechnique va maintenant prendre le temps d’analyser les choses. “Il nous semble juste important de réaffirmer notre engagement face au développement durable” ajoute-t-elle.
 C'est cela, prenez le temps de vous demander si un climatosceptique qui enseigne des idioties à vos élèves a toujours le droit à un « débat contradictoire ».

Pour avoir une idée plus étendue de l'individu on peut aussi relever quelques unes de ses prises de positions, par exemple :

Dans son dernier ouvrage, Dieu, l’Homme et la Nature, Samuele Furfari, chrétien engagé et président de l’Association des églises Protestantes Evangéliques, pose une question essentielle : Quelle place l’écologie réserve-t-elle à l’homme ? Pour lui, derrière le discours scientifique ou parfois pseudo-scientifique de l’écologie se cache en fait le retour d’une nouvelle religion – qui reprend de manière moderne le culte de la nature des sociétés païennes.
Un discours « pseudo-scientifique », c'est un véritable spécialiste qui vous le dit !

Il semble morbide et cynique, alors que des milliers de personnes meurent du Coronavirus, d'insister en ce moment sur l'impérieuse nécessité d'agir contre le changement climatique.

Et les millions de morts futures causées par le changement climatique, on n'en parle pas ? Ah oui, bien sûr, le coronavirus c'est maintenant, alors que le reste c'est pour beaucoup plus tard, on ne sera plus là pour en souffrir, autant profiter dès à présent des bienfaits du pétrole qui parait-il coule depuis une corne d'abondance qui en fournira pour l'éternité.


Bon maintenant pour rigoler un peu, voici le florilège que nous offre Rittaud sur son blog, accrochez-vous et essayez de ne pas tomber de votre chaise en vous écroulant de rire.

Le 15 octobre 2020 à 11 h 17 min, Dominique a dit :

Ce ne serait pas la première fois qu’on constate des manifestations d’obscurantisme à l’ULB.

Dominique doit être non-voyant, il voit de l'obscurantisme partout. 

Le 15 octobre 2020 à 11 h 17 min, Alain CELSE a dit :

Encore une victime du climatotalitarisme néo-lyssenkiste : soyons tous FURFARI !

Oui et vive Donald Trump au passage !

Le 15 octobre 2020 à 21 h 50 min, Hug a dit :

Je suis Samuel Furfari

Et moi je suis le pape. 

Le 15 octobre 2020 à 12 h 34 min, Michel C a dit :

Des auteurs anonymes

S’ils avaient le courage de leurs opinions, ils ne le feraient pas. Ce sont des lâches qui racontent n’importe quoi.

C'est vrai que Michel C a le courage de commenter sous sa véritable identité.

Le 15 octobre 2020 à 14 h 18 min, douar a dit :

En écriture inclusive…
Là je suis d'accord, c'est particulièrement pénible...
Le 15 octobre 2020 à 15 h 06 min, joletaxi a dit :

normal

il s’attaque au lobby hydrogène, et son paquet de milliards que nous allons consacrer à cet nième éléphant blanc, et par ricochet,aux renouvelables, que la grosse commission européenne veut à « n’importe quel prix » nous imposer, crime impardonnable

comment va la courbe à Maunaloa?
ben elle va bien, elle suit avec une similitude micrométrique le profil de celle de l’année passée, ce qui prouve bien que 20 % de réduction, c’est ridicule, faudra au moins …200 %

La question qui tue: sont arrivés aux postes importants, politiques, scientifiques,médiatiques des gens avec un agenda, et ce au moyen d’une stratégie sur la durée, sans qu’il n’y aie eu le moindre sursaut dans ces milieux, ce dernier avatar en est la démonstration.
Mais qui sont ceux qui depuis des années ,dans l’ombre, manigancent pour imposer cet agenda?
La réponse à la dernière question est simple, ce sont les hommes-lézards.
Le 15 octobre 2020 à 15 h 59 min, olivier De Ridder a dit :

Bientôt des politiciens à l’ULB pour donner des cours de Science … ??

Pourquoi pas, ils ont bien un guignol pour donner des cours de climat au logis.

Le 15 octobre 2020 à 16 h 24 min, fm06 a dit :

Pas très glorieux de la part de l’ULB :( Je ne trouve pas le communiqué en question sur http://www.ulb.be. Où a-t-il été publié?
Et ça t'avancerait à quoi de le savoir, banane !?
Le 15 octobre 2020 à 17 h 00 min, Pastilleverte a dit :

Noter que le préambule écrit par le fondateur de l’ULB, date de 1854, soit grosso modo de la sortie du PAG.
Ceci expliquant cela ?
(Ceci est ironique !)
Oui la bêtise humaine peut s'expliquer de diverses façons, Pastilleverte nous montre un exemple avec sa propre personne, c'est gentil à lui.
Le 15 octobre 2020 à 17 h 45 min, Christophe Desmaris a dit :

Les climato-réalistes ont fait la preuve d’une efficacité bien trop grande! Avec le refroidissement possible de ces prochaines années [bla bla bla] Gloire à ceux qui résistent comme le professeur Furfari.
Il faudrait surtout résister à la bêtise, mais je ne suis pas sûr que Furfari soit ici d'une grande aide.
Le 15 octobre 2020 à 18 h 04 min, jean nivon a dit :

Le Professeur François Gervais, qui devait faire un discours dans une Université, à propos du climat, a été finalement remercié …… ( sans même qu’il ait eu à s’exprimer ! ) N’est-ce pas une preuve qu’un climato-réaliste peut être respecté ?
Blague à part, n’y a t’il pas un texte de loi interdisant la diffamation et la calomnie à l’égard d’une Personnalité, quelle soit climato-réaliste ou autre ? Si oui, on comprend que la lettre soit anonyme !
https://www.kernews.com/francois-rechauffement-climatique/839/
Climatiquement vôtre. JEAN
Jeannot s'essaye à l'humour anonyme. Il devrait signer Connement vôtre, ce serait plus climatoréaliste.
Le 15 octobre 2020 à 19 h 40 min, aldebarzi a dit :

Les gens qui accusent des professeurs, des scientifiques ou d’ailleurs n’importe qui de « négationnisme » à propos de ce qui devrait être un débat ouvert comme le climat, devraient être immédiatement poursuivis au titre de diffamation puisque ce terme ne peut aujourd’hui être mis en relation qu’avec l’holocauste et le nazisme.
Un « débat ouvert », tiens ça me fait penser qu'il ne faut pas oublier son parapluie en ce moment.
Le 15 octobre 2020 à 20 h 46 min, jean nivon a dit :

Je plussoie !
J'ai plutôt l'impression qu'il merdoie, mais ce n'est qu'une impression, hein !
Le 15 octobre 2020 à 21 h 49 min, Hug a dit :

moi aussi
Moi non plus. Euh, c'était quoi la question déjà ?
Le 15 octobre 2020 à 22 h 17 min, JR a dit :

Bonjour, « Je suis Samuel FURFARI » . Qu’il ouvre une cagnotte en ligne pour ce payer le meilleur avocat Belge et porter plainte. Nous pouvons inonder l’université de lettre recommandée aussi. Résistons. JR
Notre pilote de courses est revenu d'Auchan avec son cabas plein de bonnes idées.
Le 17 octobre 2020 à 11 h 41 min, aztoros a dit :

Cette histoire ne pourrait pas arriver en France car en France nous combattons avec acharnement le droit à la liberté d’expression !
Encore un qui tente de l'humour à deux balles et qui croit qu'en France et en Belgique la liberté d'expression n'existe pas. Furfari, Rittaud, Gervais et compagnie sont il est vrai muselés et dans la totale incapacité de raconter des âneries à aztoros.
Le 17 octobre 2020 à 13 h 49 min, Christophe Desmaris a dit :

… liberté d’expression mise à mal comme chacun sait par les méchants islamistes contre lesquels la naton entière doit se rassembler en bon ordre derrière le gouvernement pour nous sauver de la fin du monde par réchauffement, des épidémies de peste et des Sarrazins. Oh! le fait divers providentiel pour les dingues… Qui a osé suggérer une pitoyable mise en scène ?
Voilà maintenant l'argumentum ad islamem, c'est nouveau ça vient de sortir, le gouvernement permet la décapitation des enseignants pour nous sauver de la fin du monde. Et moi qui croyais naïvement que c'étaient les hommes-lézards.
Le 17 octobre 2020 à 14 h 37 min, Murps a dit :

« L’École se distancie des propos tenus par M. Samuele Furfari »

L’Ecole se distancie des lois de la physique et du réel ?
Je prend note.

C’est réellement le genre d’incident qui laissera des traces dans l’histoire et ou les dirigeants de l’ULB n’auront pas le beau rôle.
Au fait le « L » de ULB, ça veut dire Libre ou Lamentable ?
Murps peut prendre note, lui qui s'est depuis longtemps distancié de certaines notions scientifiques de base.
Le 18 octobre 2020 à 11 h 14 min, jipebe29 a dit :

« Même si je ne suis pas d’accord avec ses propos, je me battrai jusqu’à la mort pour qu’il ait le droit de s’exprimer ». Voltaire
L’ULB a visiblement oublié ces sages paroles…
Finissons en beauté avec l'in-con-tournable Jean-Pierre Bardinet qui en connait un rayon en matière de sages paroles.


5 commentaires:

  1. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai senti comme une invitation à intervenir ici ;-)

    "Au passage je suis stupéfié d'apprendre que cette université accepte que des professeurs émettent des opinions personnelles sur des sujets qui ne sont plus débattus dans la (vraie) communauté scientifique"

    Il faut mentionner un peu de contexte pour comprendre cette situation (par ailleurs marginale, la plupart des professeurs de l'ULB sont exempts de reproche à ce niveau-là). L'Université Libre de Bruxelles est née au début de l'indépendance de la Belgique en réaction à la mainmise de l'intelligentsia catholique sur l'enseignement. Le parti libéral et des personnalités de la franc-maçonnerie ont donc créé une université pensée sous l'égide du libre examen, de la liberté d'expression et de l'indépendance d'esprit, et en filigrane, de l'opposition à l'église catholique et du refus de tout dogme (l'hymne officiel de l'ULB, le Semeur, termine tout de même par ces paroles : "Rome tremble et chancelle // Devant la Vérité; // Serrons-nous autour d'elle // Contre la papauté !")

    Si cette motivation avait du sens à l'époque, et même au XXe siècle, notamment pendant l'épisode que l'on a appelé en Belgique la "Guerre Scolaire", elle en a beaucoup moins maintenant, parce que les grandes universités belges francophones ont très sérieusement mis de côté leurs origines idéologiques ou confessionnelles pour se consacrer pleinement et sans contraintes à la recherche et l'enseignement.

    Il n'en reste pas moins que l'esprit "libre exaministe" de l'ULB a parfois pu contaminer la pensée et les positions de certains de ses membres, surtout parmi les plus âgés, et il en parfois résulté une indépendance malsaine et des baronnies dans certains services, au point que parfois le recteur a du mal à y mettre de l'ordre. L'attitude générale de l'Université consiste donc à accepter généralement quelques écarts de certains académiques, voire parfois une conférence avec des invités "sulfureux", du moment que ça ne fasse pas de scandale. Les professeurs les plus anciens étant nommés à vie, il est très difficile de les déboulonner en cas de souci (feu Guy Spitaels, politicien belge, ex-ministre président wallon et ex-président du parti socialiste européen, est resté professeur de droit malgré une condamnation pour corruption ...).

    .../...

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    1. .../...

      Mais le fait que des étudiants et des professeurs aient réagi aux enseignements de Furfari montre bien que la communauté universitaire dans sa grande majorité a les pieds sur terre et ne se laisse pas duper par le beau langage de quelques électrons libres. On a vu la même chose avec les positions d'Istvan Marko à l'UCL (même si lui n'en faisait pas état dans son cours).

      Quant à Drieu Godefridi, ce personnage coche toutes les cases du pseudo-sceptique libertarien, proche de l'extrême-droite, admirateur de Trump, crachant au passage un peu de venin sur Greta Thunberg et les jeunes de Youth for Climate. Pendant la campagne électorale de 2019 pour les législatives belges, il s'est affiché avec le président de l'ex Parti Populaire, qui est en Belgique Francophone ce qui s'apparente le plus avec l'extrême-droite. Il a bien sûr son rond de serviette chez Contrepoints, où il abuse de son statut de Philosophe "de la Sorbonne" pour impressionner avec un discours abscond, difficile à contrer parce que parfaitement dépourvu de toute substance. Heureusement, il est vertement critiqué, voire moqué dans le petit monde des réseaux sociaux belges francophones, même s'il a bien sûr sa petite cour d'admirateurs.
      Et bien sûr, il fréquente le who's who pseudo-sceptique. J'ai mentionné Istvan Marko, et à ce sujet, c'est intéressant de voir la liste des auteurs du livre sceptique qu'il a publié en 2013, "Climat : 15 vérités qui dérangent". On y retrouve les usual suspects, Godefridi, Furfari, Alain Préat, géologue, un autre professeur de l'ULB, Ludovic Delory, rédacteur en chef de Contrepoints (!), et quelques autres moins notables.

      Heureusement que nos universités belges ne produisent pas que des clowns.

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    2. Ah, encore une chose : c'est quand-même dommage ;-) que notre professeur se sente obligé d'utiliser un fake (la couverture de Time de 1977) pour convaincre son auditoire.

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    3. Merci infiniment d'avoir accepté de répondre à mon (discret ?) appel du pied !

      Comme je ne connais pratiquement rien de la Belgique et de son histoire (et étant du sud-ouest de la France je vais rarement au-dessus d'une ligne Bordeaux-Lyon) vos explications me permettent de mieux comprendre ce qui se passe dans votre système éducatif, même si vous ne dévoilez qu'une toute petite partie de ses mystères.

      Et je suis bien d'accord avec vous, vos universités ont quelques clowns comme chez nous, mais vue la réaction des étudiants de l'UCL je suis rassuré, les vieux clowns feront place nette assez vite ; Marko a déjà dégagé, ce n'est qu'une question de temps pour les quelques autres qui restent (mais ils ne me paraissent pas si nombreux que ça) ; de notre côté nous avons un Gervais en bout de course et un Rittaud à côté de la plaque, l'un émérite l'autre en activité pour encore pas mal de temps vu son âge, mais que pèsent-ils vraiment ? Pas grand chose en vérité. Seuls quelques « électrons libres », pour reprendre votre expression, tels que Murps et quelques autres ici ou là, sont toujours dans le train climatosceptique avec comme livres de chevets les bouquins d'Allègre, Gérondeau, Rittaud, Gervais et consorts, on ne pourra rien faire pour eux, autant les laisser lentement dépérir, il n'empêche qu'ils sont pour moi une source inépuisable d'inspiration pour beaucoup de mes billets.

      A ce sujet, j'espère de pas avoir écrit trop d'âneries, j'essaie autant que possible de rester dans la ligne scientifique telle que je la comprends, mais comme je ne suis pas sûr de toujours la comprendre de la bonne façon je compte un peu sur vous pour me « corriger » (pas taper ! pas taper !) si vous le jugez nécessaire:)

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  2. Un des pitres cités dans mon billet se fend d'un commentaire qu'il n'a pas osé venir faire ici de peur de se faire lourder (https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2020/10/15/de-la-liberte-academique-a-lecole-polytechnique-de-bruxelles/#comment-23737)

    Le 19 octobre 2020 à 19 h 05 min, aztoros a dit :
    Lire le lamentable article « Samuele Furfari le nouveau martyr de la cause (perdue) du climato-irréalisme » ici http://sogeco31.blogspot.com/« .

    L’auteur assimile le débat des idées scientifiques à du négationnisme ! On croit rêver !
    Pour lui une critique scientifique est de l’idéologie !
    Ce monsieur nous a pondu du vrai gloubiboulga. Ce qu’il a écrit serait presque à se tordre de rire si ce monsieur ne se prenait pas tant au sérieux.
    Sans compter ses moqueries sur le physique des gens, on a là un article qui touche les bas fonds de la gadoue.


    Monsieur aztoros serait donc prêt à se tordre de rire mais ne va pas jusque là, alors permettez-moi de me tordre de rire à sa place, il faut bien que quelqu'un se dévoue.

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