lundi 27 juillet 2015

La Poste et le progrès technique


Ma fille m’avait chargé de lui poster une lettre en recommandé avec accusé de réception ; il s’agissait de son inscription en Master deuxième année de droit à l’université de Toulouse.

Comme je ne suis pas habitué à envoyer ce genre de courrier (je dois le faire environ tous les 29 février) elle m’avait dit de ne pas m’inquiéter, qu'il y avait une machine qui faisait tout automatiquement et qui permettait de payer avec la Mastercard (j’avais déjà utilisé ce genre de machines installées depuis peu dans les bureaux de poste notamment pour acheter des timbres, mais jamais pour envoyer une lettre en RAR)

Confiant , je fonce dès mon entrée dans le bureau vers ladite machine automatique, bien décidé à torcher le tout en deux temps trois mouvements au pire.

Après avoir posé ma lettre sur la balance, je n’ai aucun mal à taper sur les bonnes touches qui m’aiguillent plutôt efficacement, j’insère ma carte, je paie, je récupère les reçus ainsi que le « timbre » mentionnant le prix, et…et…

Et là j’ai comme un grand vide devant moi.

Que fais-je maintenant ?

Voyant mon embarras, un monsieur sympathique et souriant qui attendait juste derrière moi me demande si c’est pour un envoi en recommandé, je lui dis que oui, moyennant quoi il me montre, ce que je n’avais pas vu initialement, les formulaires à remplir à la main comme dans le bon vieux temps !

Nous échangeons quelques considérations sur l’efficacité du système (je vous laisse en deviner la teneur) et je me mets à remplir consciencieusement les parties destinataire et expéditeur, donc « comme dans le bon vieux temps ».

Il me faut ensuite faire la queue pour de toute façon présenter mon chef d’œuvre à la préposée, puisque le processus automatique consiste en fait essentiellement à payer le prix du recommandé, le reste devant s’effectuer « comme dans le bon vieux temps ».

Je lui demande si j’ai bien tout fait correctement et elle me répond avec un large sourire que oui oui tout est parfait je n’ai pas à m’inquiéter.

Ce qui m’amène à m’interroger sur l’efficacité du processus.

Sachant que dans la clientèle il y a des habitués du recommandé avec AR, et il y a des gens comme moi qui en envoient de façon épisodique.

Sachant qu’il y a des jeunes habitués aux nouvelles technologies (ils n’ont connu que ça), des moins jeunes qui essaient de s’adapter tant bien que mal (la plupart font des efforts méritoires) et puis qu’il y a des « vieux » qui seront totalement hermétiques à un type de processus qu’ils n’auront jamais pu, ou voulu, adopter.

Je ne sais évidemment pas quelle est la proportion de chaque cas de figure, et je me demande si La Poste a même pris la peine de faire une « étude de marché » sur le sujet.

Mais il me semble qui si ladite machine automatique était opérée par la seule préposée qui deviendrait par là-même une virtuose de son clavier et de son fonctionnement, alors il pourrait y avoir un gain de temps non négligeable sur l’ensemble des opérations.

En matière de recommandé avec AR ce serait de toute manière toujours « comme dans le bon vieux temps », donc sans changement pour la préposée puisque c’est au quidam de se charger de remplir le formulaire adéquat.

Ayant vu une jeune d’environ une vingtaine d’année hésiter sur les touches à taper, je me dis qu’il n’y a pas que les « vieux » qui peuvent avoir des difficultés à utiliser la machine et ainsi ralentir le flux des opérations allongeant la file d’attente.

Une seule personne experte dans le maniement de la machine serait plus rapide que la somme de toutes les personnes amenées à l’utiliser occasionnellement.

Mais il y a évidemment un mais…

Si ma solution était retenue, alors la préposée verrait son travail réduit à une simple manipulation plus ou moins répétitive (plutôt plus que moins d’ailleurs) et elle ne pourrait plus répondre avec son large sourire aux personnes en difficulté comme moi : oui oui tout est parfait, vous n’avez pas à vous inquiéter !

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