samedi 30 novembre 2019

Benoit Rittaud le renégat

Encore un bon moment de poilade avec la lecture du dernier opus du maitre en réalisme exponentiel, j'ai nommé Benoit Rittaud, qui nous offre en cadeau précoce de Noël L’éducation aux enjeux climatiques, comme s'il était capable d'éduquer qui que ce soit.

Le texte indigent qu'il nous propose de lire est en fait la traduction d'un article qu'il est allé pêcher sur un site conservateur américain, ncrenegade, dans lequel on peut lire dans le dernier article intitulé My Utmost 11/30 :
"By the Grace of God I am What I am"

The way we continually talk about our own inabilities is an insult to our Creator.
"Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis"

La façon dont nous parlons continuellement de nos propres incapacités est une insulte à notre Créateur.
Bref vous l'aurez compris, si nous disons que nos activités humaines ont une influence néfaste sur le climat et donc sur l'avenir de notre descendance, il s'agit ni plus ni moins d'une insulte envers notre Créateur (avec une majuscule s'il vous plait)

Le reste est à l'avenant, je vous en livre quelques bribes :
To complain over our incompetence is to accuse God falsely of having overlooked us.
Se plaindre de notre incompétence, c'est accuser à tort Dieu de nous avoir négligés.
Ben oui, Dieu nous a créés parfaits, donc reconnaitre qu'on s'est plantés quelque part c'est en fait L'accuser d'avoir mal fait Son boulot (j'espère ne pas avoir omis la moindre majuscule) ; après tout l'ingénieur qui dessine un pont qui par la suite s'effondre n'est responsable de rien, c'est Dieu qui l'a voulu ainsi, le pont n'était pas à sa place, il gâchait peut-être la vue du Créateur (surtout ne pas oublier la majuscule) et Il a décidé de le faire disparaitre, après tout c'est Son droit, n'est-ce pas ?

Ainsi notre bon ami Benoit Rittaud, le climato-irréaliste en chef, ne trouvant rien à dire de sérieux pour réfuter tous les climatologues de la planète (100% de consensus pour les 7 premiers mois de l'année), se tourne en désespoir de cause vers un site conservateur du fin fond de l'Amérique trumpienne pour nous sortir de derrière les fagots un article mal écrit supposé nous faire rire grassement avec les malheurs d'une jeune fille qui a la malchance d'avoir des parents complètement crétins (ils ont voté des deux pieds pour Trump, aussi faut pas trop leur demander)

En fait c'est un lecteur assidu de Rittaud qui lui a proposé ce texte, qui a été immédiatement adopté par le tenancier du blog surréaliste MM&M (comme Mensonges, Manipulations & Mathématiques) avec cette splendide introduction :
D’excellents parents ont trouvé LA solution. Bravo et merci à fm06 d’avoir dénichée (sic) pour nous cette perle de Jeff McQueen et de l’avoir traduite en français. (L’original est ici.)
On admirera le superbe accord du participe passé « traduite » avec le complément d'objet direct placé avant le verbe avoir (le « l » mis pour « cette perle ») malencontreusement ruiné par le calamiteux « dénichée » avec un e final qui n'avait pas sa place à ce moment-là ; on lui pardonnera cette faute de grammaire somme toute minime en regard de l'immensité de la bêtise véhiculée par le texte dont il est question venant d'un certain Jeff McQueen (rien à voir avec les Steve que nous connaissons) qui s'avère être un partisan...du Tea Party !

Finalement tout se recoupe : Tea Party, Trump, extrême-droite, Le Pen, Fox News, Valeurs Actuelle, Benoit Rittaud !


jeudi 28 novembre 2019

Climactualités - novembre 2019

ENSO

Le 28/11/2019 : climate.gov/enso

Surface temperatures in the east-central tropical Pacific were near to above average in October 2019, but the atmosphere did not react to the warmth. Sub-surface heat that spread across the basin in mid-September was dispersing. Thus, of the three possible outcomes—return of El Niño, La Niña, or neutral—forecasters give neutral the highest odds (70% chance) of continuing through winter.
Les températures de surface dans le centre-est du Pacifique tropical étaient proches ou supérieures à la moyenne en octobre 2019, mais l'atmosphère n'a pas réagi à cette chaleur. La chaleur sous la surface qui s'est répandue dans le bassin à la mi-septembre se dispersait. Ainsi, des trois résultats possibles - le retour d'El Niño, La Niña ou neutre - les prévisionnistes donnent au scénario neutre la probabilité la plus élevée (70 %) de continuer pendant l'hiver.
Voici l'historique des événements ENSO des 10 dernières années :
Index ENSO de 2010 à 2019 (source weather.plus)
Et celui depuis 1950 :
Index ENSO de 1950 à 2019 (source weather.plus)

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GISS L-OTI anomalies de températures vs 1881-1910 

Le 28/11/2019 : data.giss.nasa.gov

Anomalies de températures pour le mois d'octobre 2019 par rapport à la période de référence 1881-1910.

Rappel des périodes précédentes (à partir de 2016, année la plus chaude) :
  • septembre 2019 : 1.13 
  • année 2018 : 1.08 
  • année 2017 : 1.17 
  • année 2016 : 1.26
    Il ne reste que deux mois (novembre et décembre) pour terminer l'année 2019 qui devrait se situer derrière 2016 et juste devant 2017 à la deuxième place des années les plus chaudes depuis que des relevés instrumentaux de température existent.

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    Coral Reef Watch

    Le 28/11/2019 : coralreefwatch.noaa.gov

    NOAA Coral Reef Watch's most recent Four-Month Coral Bleaching Heat Stress Outlook is below. This figure shows the distribution of the lowest heat stress levels predicted by at least 60% of the model ensemble members. In other words, there is a 60% chance that the displayed heat stress levels will occur.

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    Climate Prediction Center 


    Le 28/11/2019 : cpc.ncep.noaa.gov
    Prévisions de tempêtes tropicales.

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    Polar Science Center

    Le 28/11/2019 : psc.apl.uw.edu

    The year 2018 finished out with an annually averaged sea ice volume that was the 5th lowest on record with 13,860 km 3 , with a 1,000 km3 gain over the record year of 2017. While 2018 started relatively low, relatively little melt during the summer and rapid growth in the fall (Fig 8) brought the ice volume in the same area as recent low years (2011,2012,2016, 2017).
    L'année 2018 s'est terminée avec un volume moyen annuel de glace de mer qui était le 5e plus bas jamais enregistré avec 13 860 km 3, avec un gain de 1 000 km3 par rapport à l'année record 2017. Bien que 2018 ait commencé à être relativement faible, la fonte a été relativement faible durant l'été et la croissance rapide à l'automne (figure 8) a fait en sorte que le volume de glace se situe dans la même région que les années faibles récentes (2011, 2012, 2016, 2017).
    Average Arctic sea ice volume in October 2019 was 5,300 km3. This value is 300 km3 above the record value for 2012 and 200 km3 below the previous second lowest value in 2016. Monthly ice volume was 68% below the maximum in 1979 and 51% below the mean value for 1979-2018. October 2019 ice volume was just below the long term trend. Daily volume anomalies for September showed low ice growth rates which were by the end of the October in record territory (Fig 4). Average Ice Thickness is near the record set in the last decade (Fig 5). Ice thickness anomalies for October relative to 2011-2018 (Fig 6) show remnants of positive anomalies in the Central and Eastern Arctic while the Western Arctic shows mostly negative anomalies along the Canadian Archipelago and north of Greenland. This is largely in agreement with CryoSat 2 data from the Alfred Wegener Institute (Fig 7). Interestingly the CryoSat and PIOMAS showed nearly opposite anomaly patterns during in April before CryoSat went into its annual summer hiatus. TIme series of October Ice Volume between PIOMAS and Cryosat 2 agree well for October.
    En octobre 2019, le volume moyen de glace de mer dans l'Arctique était de 5 300 km3. Cette valeur est supérieure de 300 km3 à la valeur record de 2012 et inférieure de 200 km3 à l'avant-dernière valeur la plus basse en 2016. Le volume mensuel de glace était de 68 % inférieur au maximum en 1979 et de 51 % inférieur à la valeur moyenne pour 1979-2018. Le volume de glace d'octobre 2019 était légèrement inférieur à la tendance à long terme. Les anomalies quotidiennes de volume pour septembre ont révélé de faibles taux de croissance des glaces qui, à la fin d'octobre, étaient en territoire record (figure 4). L'épaisseur moyenne de la glace est proche du record établi au cours de la dernière décennie (figure 5). Les anomalies d'épaisseur de glace pour octobre par rapport à 2011-2018 (figure 6) montrent des restes d'anomalies positives dans le centre et l'est de l'Arctique, tandis que l'ouest de l'Arctique montre surtout des anomalies négatives dans l'archipel canadien et au nord du Groenland. Ceci est largement en accord avec les données CryoSat 2 de l'Institut Alfred Wegener (Fig 7). Il est intéressant de noter que CryoSat et PIOMAS ont montré des anomalies presque opposées en avril avant que CryoSat n'entame sa pause estivale annuelle. La série TIme du volume de glace d'octobre entre PIOMAS et Cryosat 2 convient bien pour octobre.
    Fig.1  Arctic sea ice volume anomaly from PIOMAS updated once a month. Daily Sea Ice volume anomalies for each day are computed relative to the 1979 to 2018 average for that day of the year. Tickmarks on time axis refer to 1st day of year. The trend for the period 1979- present  is shown in blue. Shaded areas show one and two standard deviations from the trend. Error bars indicate the uncertainty of the  monthly anomaly plotted once per year.
    Fig. 2 Total Arctic sea ice volume from PIOMAS showing the volume of the mean annual cycle, and from 2011-2019. Shaded areas indicate one and two standard deviations from the mean.
    Fig.3 Monthly Sea Ice Volume from PIOMAS for April and Sep
    Fig 4 Comparison of Daily Sea Ice Volume Anomalies relative to 1979-2018.

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    Arctic Data archive system (ADS) 

    Le 28/11/2019 : ads.nipr.ac.jp/vishop/#/extent)
    Evolution de la banquise arctique.
    Evolution de la banquise antarctique.
    Evolution globale des deux banquises arctique et antarctique.

    Historique des Climactualités (l'Arctique est mentionné en premier ; en bleu les valeurs minimales, en jaune les maximales ; la valeur entre parenthèses est la variation avec l'année précédente) 

    Moyenne des années 1980 à la même date : 11,88 + 14,43 = 26,31

    Novembre 2019 : 9,85 + 13,27 = 23,13 (-0,67)
    Octobre 2019 : 7,06 + 17,21 = 24,28 (+0,01)
    Septembre 2019 : 4,31 + 18,35 = 22,66 (-0,03)
    Août 2019 : 4,34 + 17,89 = 22,23 (-0,27)
    Juillet 2019 : 6,08 + 16,39 = 22,46 (-0,65)
    Juin 2019 : 9,09 + 13,68 = 22,77 (-1,01)
    Mai 2019 : 10,88 + 10,18 = 21,06 (-0,61)
    Avril 2019 : 12,56 + 6,66 = 19,22 (+1,07)
    Mars 2019 : 13,73 + 3,83 = 17,56 (+0,19)
    Février 2019 : 14,02 + 2,44 = 16,46 (+0,47)
    Janvier 2019 : 13,48 + 3,01 = 16,49 (+0,35)
    Décembre 2018 : 11,85 + 6,07 = 17,92 (-0,97)
    Novembre 2018 : 10,54 + 13,26 = 23,8 (+0,48)
    Octobre 2018 : 7,18 + 17,09 = 24,27 (-0,82)
    Septembre 2018 : 4,68 + 18,01 = 22,69
    Août 2018 : 4,8 + 17,7 = 22,5
    Juillet 2018 : 6.67 + 16.44 = 23.11
    Juin 2018 : 9.19 + 14.59 = 23.78
    Mai 2018 : 11.02 + 10.65 = 21.67
    Avril 2018 : 12.82 + 6.33 = 18.15
    Mars 2018 : 13.87 + 3.50 = 17.37
    Février 2018 : 13.68 + 2.31 = 15.99
    Janvier 2018 : 12.68 + 3.46 = 16.14
    Décembre 2017 : 11.76 + 7.13 = 18.89
    Novembre 2017 : 10.07 + 13.25 = 23.32
    Octobre 2017 : 7.82 + 17.27 = 25.09
    Septembre 2017 : pas de stats

    *****

    Rions avec quelques blagounettes sur les climatogogos

    *****

    Un fou et un climatosceptique doivent chercher leurs clés la nuit dans une rue où un seul lampadaire est allumé.

    Le fou les cherche sous le lampadaire, parce que c'est là que l'on voit le mieux.

    Le climatosceptique les cherche dans l'obscurité alors qu'elles sont bien visibles sous le lampadaire.

    *****

    Pourquoi les climatosceptiques nagent toujours dans le fond de la piscine ?

    Parce que dans le fond ils ne sont pas si bêtes.

    *****

    Un climatosceptique visite un hôpital psychiatrique. Il discute avec le directeur et lui demande sur quoi il se base pour déterminer si un patient est guéri ou pas.

    C’est simple, répond le directeur, nous remplissons une baignoire d’eau, nous donnons une petite cuillère et une tasse à thé et nous demandons au patient de vider la baignoire.

    Je comprends, dit le climatosceptique, une personne normale choisit la tasse, qui est plus grande.

    Non ! répond le directeur. Une personne normale tire le bouchon de la baignoire...

    *****

    Un climatosceptique descend une falaise à l'aide d'une corde.

    Arrivé en bas il constate, dépité, que la corde est trop longue, alors il remonte.

    *****

    Pourquoi le papier hygiénique d'un climatosceptique est-il deux fois plus long que pour le commun des mortels ?

    Parce que la première moitié est consacrée au mode d'emploi.

    *****

    Un climatosceptique est accusé de meurtre. Il passe devant la cour d'assises pour être jugé et il est acquitté. Sa défense ? « Depuis que l'humanité existe tous les hommes qui nous ont précédés sont morts, je suis donc innocent ! »

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    Cher lecteur si vous en avez d'autres comme celles-ci vous êtes libre de me les proposer afin qu'elles soient ajoutées pour notre plus grand plaisir.

    mardi 26 novembre 2019

    Ross McKitrick a raison, bien malgré lui !

    Un article du Daily Kos nous informe dans McKitrick’s Comparison of Climate Models and Observations Already Debunked By 2019 Temperatures que l'inénarrable pourfendeur de la courbe en crosse de hockey se serait planté avec ses graphiques, mais je ne suis pas d'accord, je trouve qu'il nous montre de toute évidence la réalité !

    En effet, voici le graphique qu'il nous propose dans Climate Models vs Observations: 2019 Update :
    This graph [...] compares the HadCRUT4 surface temperature average (black line) against the CMIP5 mean (red line). The pink band shows the 1-sigma (67%) distribution and the tan band extends out to the 2-sigma (95%) distribution. The outer yellow bands show the lower and upper 2.5th percentiles. The lines are positioned so all models and observations are centered on a 1961-1990 zero mean. The model runs follow the RCP4.5 scenario and extend out to 2050 (source page 2 de rossmckitrick)

    Traduction de la légende :
    Ce graphique […] compare la moyenne de température de surface du HadCRUT4 (ligne noire) avec la moyenne CMIP5 (ligne rouge). La bande rose montre la distribution 1-sigma (67%) et la bande fauve s'étend à la distribution 2-sigma (95%). Les bandes jaunes extérieures indiquent les 2,5e centiles inférieur et supérieur. Les lignes sont positionnées de façon à ce que tous les modèles et toutes les observations soient centrés sur une moyenne à zéro de 1961 à 1990. Le modèle fonctionne selon le scénario RCP4.5 et s'étend jusqu'en 2050.
    Deux remarques tout d'abord :
    1. McKitrick apporte toute sa confiance aux températures HadCRUT qu'il ne remet nullement en cause, contrairement à certains (voir John McLean le révolutionnaire) ;
    2. Les modèles climatiques ont assez bien reconstitué les températures réelles dans le passé, là-aussi contrairement à ce que certains essaient de nous faire croire (comme François Gervais qui assure que ses cycles de 60 ans collent davantage aux températures passées, voir François Gervais passé à la moulinette de François-Marie Bréon)
    Nous sommes donc rassurés, McKitrick est donc parfaitement d'accord avec ce que disent les rapports du GIEC !

    Et il enfonce le clou avec un autre graphique qui fait un zoom sur la période récente :
    The HadCRUT4 series ends in 2018, which is the last complete year. Temperatures in 2018 (+0.60C) are back down to about where they were in 2014 (+0.58C). We’ll know in February or March where 2019 ends up (source page 3 de rossmckitrick)

    Traduction de la légende :
    La série HadCRUT4 se termine en 2018, qui est la dernière année complète. Les températures en 2018 (+0,60C) redescendent à peu près comme en 2014 (+0,58C). Nous saurons en février ou mars où se terminera 2019.
    Il parle évidemment de février ou mars 2020, même si nous avons dès à présent une bonne idée de la position de l'année 2019 sur le podium, à savoir très probablement...la deuxième place juste derrière 2016 ! (voir à ce sujet Température mondiale : 2e mois d’octobre le plus chaud, d’après la NASA de Johan Lorck, où nous voyons que 2019 dans sa totalité se classera entre 2016 et 2017, sauf événement catastrophique survenant en décembre !)

    Ce qui m'amène à réaliser un petit exercice d'anticipation que je vous livre après avoir rappelé la position de l'année 2018 :
    Courbe des températures arrêtée à fin 2018 d'après McKitrick

    Continuons sur la lancée avec une estimation au doigt levé à fin 2019 :
    Estimation de la courbe des températures à fin 2019 d'après moi avec l'aide de McKitrick.

    Mais allons plus loin encore, rien ne nous dit que 2020 ne sera pas la plus chaude des années en passant devant 2016, après tout 2017 a bien été l'année la plus chaude sans événement El Niño (voir 2017, l'année la plus chaude depuis le début des relevés de températures), alors si un tout petit Niño venait à montrer le bout de son nez (et même sans ce coup de main) nous pourrions avoir quelque chose qui ressemble à ça :
    Imaginons la courbe des températures à fin 2020 en nous reposant sur McKitrick.
    Et maintenant soyons fou et traçons une droite de tendance pour nous montrer où tout cela va nous amener :
    Droite de tendance d'après McKitrick (avec mon aide désintéressée)

    Comme on peut le constater le graphique de McKitrick est entièrement dans les clous, il n'y a pas l'ombre d'un doute !


    Et je suis persuadé que McKitrick relatera en 2021 en toute honnêteté la parfaite adéquation entre les modèles et les températures observées, ne nous a-t-il pas déjà montré toute l'étendue de ses découvertes ? Bon d'accord, il semble s'être parfois un peu planté, il a par exemple confondu les degrés avec les radians (voir McKitrick screws up yet again), ce que je ne saurais lui reprocher étant donné que moi-même j'ai un peu de mal à faire la différence (il faut dire qu'en comptabilité on utilise assez rarement les radians), et à d'autres occasions, relatées ici ou , il a apparemment montré quelques grosses lacunes dans ses calculs approximatifs, ce qui est un peu ballot quand on prétend remettre en cause une courbe en crosse de hockey qui jusqu'à aujourd'hui tient toujours la route et n'a pas encore été réfutée en dépit de tous les efforts déployés pour la faire chuter de son piédestal.

    Mais ne jetons pas la pierre à McKitrick, tant d'énergie dépensée à vouloir ruiner le travail d'un seul homme risque bien de lui revenir à la figure (ah, on me dit dans l'oreillette que c'est déjà fait) et il passera sa vieillesse à se morfondre dans son coin à se demander ce qu'il a bien pu rater dans sa vie.


    dimanche 24 novembre 2019

    Quand monsieur Antoine ne savait pas sa droite de sa gauche

    En consultant de vieux billets, guidé par mes statistiques qui me donnent les préférences de mes lecteurs, de fil en aiguille je tombe sur ce véritable collector qui m'avait jusqu'à présent échappé :
    338. Antonio San | 17/08/2010 @ 19:54
    Scaletrans (#337),

    Jacques Duran comme la plupart d’entre nous ne peut pas être spécialiste de tout. En l’occurrence, sa connaissance de la circulation atmosphérique est parcellaire et ici le fourvoie dans des explications théoriques vaseuses et une justification troublante d’un article minable.
    [blablabla]
    « Les Jet Streams sont des courants aériens de haute altitude (7-13km) qui s’écoulent de l’Ouest vers l’Est… »

    C’est un peu ennuyeux pour le jet situé au dessus de la ZCIT, oublié lui et qui se propage d’Est en Ouest.
    [reblablabla]
    Monsieur Antoine répondait donc au créationniste Scaletrans qui posait cette question essentielle qui m'empêche toujours de dormir :
    Est-ce que cette théorie est compatible avec celle de Marcel Leroux ?
    Nous avons maintenant la preuve irréfutable, s'il en était encore besoin après tout ce que j'ai pu écrire sur le commissaire qui-se-dit-visionnaire retiré des cadres mais pas de la gadoue dans laquelle il s'enfonce chaque jour davantage, que monsieur Antoine est bien un imposteur qui ne connait absolument rien d'un sujet qui lui tient pourtant à cœur, à savoir la circulation atmosphérique.

    Ainsi pour lui il y aurait un jet-stream qui s'écoulerait, oui oui, d'est en ouest, rien que ça !

    Bon, rien que ce court passage nous exonère de l'effort de lire le reste de son commentaire dans lequel il pourfendait...Jacques Duran himself, l'hôpital se moquant de la charité !

    Dans le cas présent, et pour ce sujet-là en particulier, il s'avère que c'est Duran qui avait évidemment raison, ce qui n'empêche pas que pour le reste mieux vaut demeurer sur la défensive tellement son site pensée unique est bourré de contre-vérités de toutes sortes.

    En effet les différents courants qui constituent le jet-stream s'écoulent bien sûr tous généralement d'ouest en est, en principe !

    Plus loin dans le fil des commentaires on le lui fait remarquer :
    365. Curieux | 18/08/2010 @ 16:35
    Antonio San (#363),
    Si je peux me permettre vous confondez le modèle de circulation atmosphérique général de Leroux (ces AMP) avec des phénomènes rares et locaux. Dans les tempêtes de 99, le coup de vent, c’est la circulation générale (via les AMP, pourquoi pas) la descente du jet stream qui accélérer la tempête et va la rendre « centenaire » c’est une condition local qui n’est prévisible en aucune sorte. Idem pour la canicule Russe. La remonté d’air chaud africain c’est la circulation générale (Leroux) le blocage du au jet stream c’est imprévisible. NB, il n’y a pas de Jet strean est-ouest, ceux ci sont directement induit par la rotation de la terre (inertie + couche limite).
    Tout ce que trouve à répondre monsieur Antoine, avec sa capacité phénoménale d'argumentation implacable qu'on lui connait, c'est ceci :
    366. Antonio San | 18/08/2010 @ 18:00
    [blablabla]
    Curieux (#365),
    NB, il n’y a pas de Jet strean est-ouest,

    Le Jet d’Est Tropical situé au-dessus de l’Equateur Météorologique voir Fig. 8
    http://ddata.over-blog.com/xxx.....e-1993.pdf
    Et que dit la figure 8 ? Ceci :
    Fig 8 General circulation of troposphere' seasonal schemes (source The Mobile Polar High: a new concept explaining present mechanisms of meridional air-mass and energy exchanges and global propagation of palaeoclimatic changes (1991))

    Voilà ce qui arrive quand on se réfère à un schéma sommaire tiré d'un papier que tout le monde a oublié car il amène nulle part ; dans ce schéma Leroux mentionne un « Tropical Easterly Jet » qui se déplace effectivement d'est en ouest, mais quand on se documente un minimum sur l'animal voici ce qu'on trouve, dans Wikipédia par exemple :
    The Tropical Easterly Jet is the meteorological term referring to an upper level easterly wind that starts in late June and continues until early September. [...] TEJ flows from east to west over peninsular India at 6 – 9 km and over the Northern African region. [...] The easterly jet does not come into existence if the snow over the Tibet Plateau does not melt. This hampers the occurrence of rainfall in India. [...]
    Nous avons donc affaire à un phénomène temporaire (de fin juin à début septembre uniquement) ne touchant qu'une petite partie de la Terre (l'Inde et l'Afrique du nord) et qui de surcroit ne se produit pas chaque année !

    Mais que disait monsieur Antoine ? Ceci :
    C’est un peu ennuyeux pour le jet situé au dessus de la ZCIT, oublié lui et qui se propage d’Est en Ouest.
    Oui, effectivement c'est un peu ennuyeux de prétendre qu'un phénomène aléatoire, régional et temporaire « se propage d'Est en Ouest » comme s'il se propageait toujours d'est en ouest sur l'ensemble de la planète !

    Mais ce n'est pas tout, le site pmfias nous donne des indications supplémentaires avec un joli dessin qui va plaire à monsieur Antoine :
    Indian Monsoons – Role of Tibet

    On s'aperçoit d'après ce schéma que le jet tropical d'est (TEJ) est bien cantonné à une petite partie de l'hémisphère nord et est clairement distinct de ce que l'on nomme familièrement le jet-stream qui est composé, lui, dans chaque hémisphère de deux jets séparés, le jet polaire et le jet subtropical, qui tous deux bien évidemment circulent d'ouest en est ; par ailleurs il existe un autre courant temporaire circulant du sud-ouest vers le nord-est, le Somali Jet mentionné en vert dans le schéma ci-dessus.

    On apprend également que le TEJ circule entre 6 et 9 kilomètres d'altitude au-dessus de la péninsule indienne, alors qu'on sait que le jet-stream subtropical se déplace, lui, à 12 kilomètres d'altitude, soit au minimum 3 kilomètres au-dessus :
    TEJ flows from east to west over peninsular India at 6 – 9 km and over the Northern African region.
    On parle donc de deux choses assez différentes il me semble, le TEJ ne pouvant pas vraiment s'approprier le titre de courant-jet tel qu'on le désigne de manière générique ; il s'agit d'un phénomène annexe ayant l'apparence du jet-stream, mais il n'en fait pas partie, en tout cas dans la définition du jet stream on ne trouve nulle part mentionné un TEJ qui se déplacerait d'est en ouest.

    Autre chose qui fera se pâmer d'aise monsieur Antoine :
    Polar and subtropical jet streams are the permanent jet streams which greatly influence the weather of temperate regions.
    Ben oui, là-aussi on nous confirme que c'est bien le jet-stream (ou les jet-streams si l'on veut) qui pilote la météo de nos régions et non d'hypothétiques anticyclones d'origine polaire, c'est ballot non ?

    Mais le même commentateur insiste :
    371. Curieux | 19/08/2010 @ 0:01

    Antonio San (#366),

    Le Jet d’Est Tropical situé au-dessus de l’Equateur Météorologique

    Ce n’est pas du tout le même phénomène (c’est un vent d’été local à l’Afrique de l’ouest, dans la basse troposphère, un sorte de « brise de mer » géante 😉 ).

    Pour le reste Leroux n’attache beaucoup d’importance au « jet ».
    Ce qui provoque l'ire de notre météorologue amateur :
    372. Antonio San | 19/08/2010 @ 1:02

    Curieux (#371),

    c’est un vent d’été local à l’Afrique de l’ouest, dans la basse troposphère, un sorte de “brise de mer” géante

    Mais oui c’est cela… et les vélivolistes planent dans le jet stream en y rencontrant un chaud curieux dont l’imagination débonde…

    Arrêtez de vous ficher du monde ici et d’inventer des citations que vous essayez de faire passer pour le travail de Leroux ! Le TEJ -Tropical Easterly Jet- se situe à 16km d’altitude ! Voir figure 5.6, Chapitre 5, Dynamic Analysis of Weather and Climate, Springer 2010 2ed.

    p.s: je m’en doutais mais votre dernière intervention a confirmé votre mauvaise foi. Il suffit d’ailleurs de comparer la structure du post #368 de « Warm » à celle du post #371 de « Curieux » pour savoir quel jeu vous jouez ici. Ciao.
    On ignorera la suite des commentaires qui ne fait que montrer que je ne suis pas le seul à m'être posé des questions sur la pertinence des affirmations péremptoires de monsieur Antoine (par exemple un TEJ à 16km d'altitude alors qu'ailleurs on nous dit qu'il se traine entre 6 et 9 km !), mais je ne peux résister à la tentation de montrer ce commentaire-là qui nous servira si vous le voulez bien de conclusion :
    382. Cotissois | 19/08/2010 @ 19:18

    Laissons Leroux s’exprimer…. ?
    Votre sens critique est en-dessous du niveau de la mer …
    C’est une dévotion à ce niveau là. Mystique…

    Leroux a voulu trouver une règle de prévision qui ne prend pas en compte la mécanique ondulatoire. Il a inventé l’AMP. Malheureusement il s’est trompé de cible en observant les images satellites. Mais ne l’a jamais reconnu. Et sa grande hypocrisie c’est d’avoir rédigé un livre entier au grand public, faisant croire à plein de choses. Un faux livre scientifique.

    Aujourd’hui, on a une meilleure cible. C’est pour çà qu’on regarde toujours les images satellite malgré les modèles. Cette cible ce sont les anomalies de tropopause.
    En fait, avec un peu de persévérance Leroux aurait du deviner que l’air sec qu’il observait à l’arrière des dépressions était une anomalie d’altitude et pas de surface. Ca se voit sur un simple radio sondage.
    Son intuition visuelle comme quoi l’air sec forçait les dépressions n’était pas si mal. Il a naïvement considéré un AMP pour forcer les dépressions parce que l’air froid lourd qui force l’air chaud à monter ça sonne bien et ça parle aux gens.

    La réalité c’est qu’il est impossible d’expliquer simplement aux gens pourquoi une anomalie de tropopause force les ascendances à l’avant. Il faut l’admettre. Mais une fois qu’on l’a admis, on découvre que ça marche super bien.

    Pour le reste si vous voulez vraiment vous amuser allez-y, lisez jusqu'au bout, parfois perdre son temps peut s'avérer divertissant, par exemple quand monsieur Antoine répond à Jacques Duran en citant Jacques Duran sans savoir qu'il s'adresse à Jacques Duran, on est plié de rire.