mardi 31 janvier 2017

Qui sera le prochain Napoléon ?

En novembre dernier je m'étais aventuré à faire quelques prévisions approximatives concernant les résultats du premier tour des prochaines élections présidentielles françaises et ça donnait ce qui suit:
  • Mélanchon : 20%
  • Hollande : 20%
  • Macron : 20%
  • Bayrou : 20%
  • Fillon : 20%
  • Le Pen : 20%
Je me suis trompé au moins sur un point, à savoir qu'Hollande serait en fait remplacé par Hamon (celui qui va me dire que mon arithmétique n'est pas conventionnelle je lui répondrais qu'on s'en fout un peu)

En ce qui concerne Bayrou, il se tâte toujours, donc on va faire comme s'il était toujours dans la course.

Mon pronostic actualisé est par conséquent le suivant :
  • Mélanchon : 20%
  • Hamon : 20%
  • Macron : 20%
  • Bayrou : 20%
  • Fillon : 20%
  • Le Pen-Pon : 20%
Parmi ces six prétendants cherchez l'erreur.

Aux extrêmes les candidats n'ont à se garder que d'un côté, par contre tous les autres font face à un danger de porosité avec les deux qui les encadrent ; chacun peut prendre des voix à celui qui le jouxte mais peut aussi en perdre.

Bien malin celui qui peut prédire qui sera le futur président de la République, cependant je vais prendre le risque insensé de faire un pari sur le deuxième tour avec le résultat suivant :
  • Macron : 70%
  • Le Pen-Pon : 30%
Mon cœur penche pour Mélenchon, le seul à avoir quelque chose dans les tripes pour dire ce qui ne va pas dans ce pays (pour les solutions on peut discuter de la faisabilité) malheureusement il n'a à mon avis aucune chance.

Hamon va se faire bouffer à sa droite et à sa gauche.

Bayrou, comme d'habitude, va faire de la figuration, soit en personne soit par candidat interposé.

Fillon a des soucis pénélopiens à se faire et va aller nourrir pour une bonne part et Macron et Le Pen-Pon.

Macron, que je croyais une baudruche qui allait se dégonfler semble être une baudruche qui va tenir le coup, au moins jusqu'à son élection.

Le Pen-Pon ne passera pas, ayant encore trop de monde contre elle et c'est tant mieux.

Voila voila, qui vivra verra, je suis à temps d'actualiser à nouveau ces prévisions, il reste trois mois et tout peut encore arriver.



lundi 30 janvier 2017

Comment tromper les gogos en une leçon avec Watts Up With That !

On ne présente plus le site de pseudo/alter-science Watts Up With That spécialisé dans la désinformation scientifique, notamment concernant tout ce qui touche au climat.

Ce site a l'habitude de laisser certains individus exprimer leurs opinions et ce fut le cas le 28 janvier avec un certain Philip Lloyd.

Le sujet de l'article était l'homogénéisation des températures au Cap, en Afrique du Sud ; rien de bien nouveau, ce sujet est un des dadas des climatosceptiques qui crient à l'escroquerie chaque fois qu'ils entendent le mot homogénéisation, selon eux les scientifiques complotent pour modifier les données brutes afin de leur faire montrer une tendance « réchauffiste »...

Ainsi le sieur Lloyd montre deux tableaux, le premier avec les données brutes et le second avec les données modifiées par la NASA :

Données brutes ville du Cap


Données GISS Ver 2 ville du Cap
 Et de s'étrangler :
  • In NASA’s hands, the data pre-1909 was discarded; the 1910 to 1939 data was adjusted downwards by 1.1deg C; the 1940 to 1959 data was adjusted downwards by about 0.8 deg C on average; the 1969 to 1995 data was adjusted upwards by about 0.2 deg C, with the end result that GISS Ver 2 [...]
On aurait pu imaginer qu'au lieu de suffoquer en s'indignant il aurait cherché à savoir pourquoi la NASA avait modifié les données brutes et avait « fait disparaitre » les données avant 1909 (ce qui au demeurant reste à prouver...) ; après tout la NASA devait avoir de bonnes raisons pour faire ces ajustements, on peut par exemple imaginer que les données avant 1909 n'étaient pas du tout fiables et ont donc été écartées, puis que pour le reste il y a eu des changements de stations, en altitude ou pour s'éloigner de centres urbains, ou des changements d'heures de prélèvement des températures, passant ainsi du matin au soir ou l'inverse, ou bien d'autres raisons justifiant que les données brutes soient modifiées.

Eh bien non, la seule « preuve » que notre Philip Lloyd a trouvée pour affirmer que les températures dans les années 1970 ont fortement chuté, comme l'indique son premier graphe, c'est cette une du magazine Time :


On pourrait tout d'abord lui rétorquer que Time n'est pas une revue scientifique et que si elle avait pronostiqué la survenance d'un nouvel âge glaciaire cela n'engageait qu'elle, mais c'est encore plus tordu que cela puisque cette couverture de Time est tout simplement...un faux !

L'arnaque a été révélée il y a bientôt quatre ans de cela, par exemple ici :

Et Tamino ainsi que HotWhopper nous le rappellent aujourd'hui :
Mais les climatosceptiques ne lisent pas ces quatre blogs mentionnés ci-dessus, ils se limitent à WUWT (pour les américains) et à Skyfall ou pensée-unique (pour les francophones qui ont du mal avec l'anglais) ce qui explique qu'ils ne peuvent pas être au courant de cette arnaque.

La véritable couverture de Time est celle-ci, et elle date non pas des années 1970 mais d'avril 2007 !


Et Sou à HotWhopper nous met les deux couvertures côte-à-côte :


A cette occasion nous avons l'explication des ajustements qui sont en fait au nombre de deux :
  • At one point early on (around 1888) the weather station was probably changed to a Stevenson Screen.
  • At a later time (1960) the weather station was moved to a different location at a higher altitude, along with the airport.
Évidemment le transfert des installations à une plus haute altitude a pour effet immédiat de faire plonger les températures mesurées, mais Philip Lloyd a trouvé « normal » que ces températures fassent un plongeon de plus d'un degré en si peu de temps, pour lui l'explication était toute trouvée, il s'agissait d'un nouvel âge glaciaire en train d'arriver !

Autre arnaque que Sou nous révèle, concernant la deuxième couverture de Time montrée par Philip Lloyd :


Cette couverture date de décembre 1973 et est censée représenter, selon Philip Lloyd, le fameux coup de froid de cette période, sauf qu'il ne s'agit pas de températures mais...des prix du pétrole ! Et Sou nous donne le paragraphe d'ouverture de l'article :
  • Heavy with cargo, low-riding oil tankers bucked through the windblown South Atlantic last week on their way from the Persian Gulf to Philadelphia, Baltimore, Norfolk, New York and other U.S. ports. In a week or so, they will tie up at their destinations—and the U.S. will enter a sterner, more painful new era of energy shortages. These huge ships were the last to be loaded before the Arab states blocked all petroleum shipments to the U.S. in retaliation for American support of Israel. The Arab move is expected to diminish by a disruptive 18% or more the minimum flow of fuel that the nation needs to run its industries and farms, heat and light its homes, schools and offices, and keep its cars, trucks, buses and planes moving.
C'était donc ce que l'on a coutume d'appeler le premier choc pétrolier que Philip Lloyd transforme allègrement en chute brutale des températures ! Un indice aurait pourtant dû alerter un lecteur attentif (mais y-en a-t-il chez les climatosceptiques...?) à savoir que le petit bonhomme frigorifié fumait le cigare et représentait en fait un industriel du pétrole ! Bizarre quand même que seuls les industriels du pétrole puissent ressentir un froid glacial...

Tout cela fait immanquablement penser à la fausse photo de John Cook grimé en officier nazi et publiée dans un blog climatosceptique :


 A comparer avec celle-ci...


Ou encore celle-ci...


La dernière n'a rien à voir avec John Cook mais illustre à merveille le mécanisme qui consiste à représenter quelqu'un que l'on hait en officier nazi (ici Obama, je pense que tout le monde l'aura reconnu)

Examinez bien les deux vestes, celle de Cook et celle de Himmler, elles sont identiques, même la cravate a exactement la même forme, seuls des décorations sur la casquette et un bouton sur la poche pectorale sont d'une autre source, mais avec Photoshop on fait des merveilles et on aurait très bien pu mettre des oreilles de lapin à Himmler si on l'avait voulu !

C'est ainsi comme cela que les climatosceptiques « argumentent », et cela fait pitié que tant de gogos mordent à cet hameçon tellement cousu de fil blanc.




vendredi 27 janvier 2017

Un défenseur de Jacques Duran m'écrit, je lui réponds ici

Il y a un peu plus d'un an maintenant j'avais consacré un billet à Jacques Duran afin de (dé)montrer son côté charlatanesque, je l'avais surnommé le penseur unique.

Ce billet a souvent été visité depuis mais n'a occasionné à cette date que deux commentaires, le premier d'un certain Chelséen (il devait m'écrire de Chelsea je présume) et le second récemment d'un dénommé Beber ; j'ai répondu au premier par un autre commentaire mais je me vois contraint de répliquer à Beber par un billet étant donnée la longueur de ma réponse.

Tout d'abord voici son commentaire :
  • Vos propos semblent montrer que vous n'appréciez pas beaucoup Monsieur Jacques Duran. Vous lui reprochez notamment de privilégier les publications des 3 % de scientifiques (ce sont les chiffres que vous citez) qui n'adhèrent pas à la science mainstream. Mais l'objectif de son site est justement de proposer des alternatives possibles à l'analyse de la situation climatique, centrée exclusivement sur le CO2 anthropologique.
    Vous citez l'Oregon petition, qui n'aurait été signée que par environ 3800 spécialistes dans un domaine lié au climat. Si l'ensemble de ceux-ci devait constituer les 3 % de scientifiques anti-mainstream, cela signifierait qu'il y a au moins 125 000 scientifiques adeptes de cette mouvance. Je suis surpris par les chiffres.
    Il est évident que tous les autres signataires de l'Oregon petition, des médecins, des ingénieurs, des informaticiens..., environ 27 000 personnes, sont tous des ignares et des béotiens en climatologie, comme Galilée l’était probablement en astronomie, ou Boltzmann dans son interprétation statistique de l’entropie.
    Etant docteur en chimie, vous devez penser que je n'y connais évidemment rien en thermodynamique, en effet de serre, aux propriétés des gaz, etc...En temps que tel, je dois cependant vous avouer que l’hypothèse de l’influence du flux variable de rayons cosmiques sur le climat ne me semble pas totalement ridicule.
Et voici ma réponse sous forme de lettre ouverte.

Mon cher Beber,

La question n'est pas de savoir si j'apprécie ou non Jacques Duran, ce qui n'a que peu d'intérêt, mais de se demander si Jacques Duran est légitime pour parler du climat et, surtout, pour critiquer la science communément admise et reflétée par le consensus de plus de 97% ; ce taux de 97% provient de diverses études s'étalant de 2009 à 2015 et n'a jamais été démenti à ma connaissance, autrement que par des arguments bloguesques sans aucune valeur scientifique.

Si vous êtes vraiment docteur en chimie je ne vous apprends rien si je vous dis que la science ne se débat pas, ou très peu, sur des plateaux télé ou dans des blogs, et qu'elle n'est pas une affaire d'opinions mais de discussions au moyen de publications dans des revues à comité de lecture et de colloques ou conférences ayant un caractère scientifique et non polémique, ce qui bien évidemment exclut les piteuses contre-COP organisées par les non moins piteux climato-irréalistes.

Et ce n'est pas moi qui cite l'Oregon petition, c'est Jacques Duran lui-même sur son site afin d'appuyer ses points de vue sur la question climatique, il n'y a donc pas lieu de faire une comparaison, comme vous le faites, avec le consensus de 97%, qui provient, lui, de travaux scientifiques revus par les pairs alors que cette pétition n'est qu'une tentative d'enfumage qui apparemment a assez bien réussi chez vous.

Par ailleurs comparer les médecins, ingénieurs et autres informaticiens ayant signé cette pétition à Galilée ou Boltzmann, comment dire, c'est à la limite de l'escroquerie intellectuelle, mais je vous laisserai le bénéfice du doute en imaginant que vos propos ont dépassé votre pensée et que vous n'avez pas bien réfléchi avant de proférer ce genre d'énormité.

Terminons par votre « thèse » personnelle ; évidemment je ne me permettrai pas de remettre en cause vos compétences concernant la chimie, les miennes étant quasi nulles, cependant laissez-moi vous dire que vous ne m'impressionnez pas du tout en me lançant à la figure votre titre de docteur en chimie...

Mon médecin traitant, aujourd'hui à la retraite, était lui aussi docteur, en médecine bien sûr, mais cela ne l'a pas empêché de me prescrire pendant dix ans des statines pour combattre un soi-disant « mauvais » cholestérol alors que ce dernier dépassait à peine les seuils standards fixés...par les grands laboratoires pharmaceutiques ! Ce n'est que quand les professeurs (pas docteurs...) Even et Debré ont publié leur livre en 2013 que j'ai réellement pris conscience, avec l'aide du docteur de Lorgeril, que mon médecin de famille, tout docteur qu'il était, s'était laissé abuser et m'avait involontairement abusé par la même occasion. Non le cholestérol n'est pas mon ennemi et oui les statines sont nocives et ne doivent pas être prescrites à tire-larigot.

Par conséquent votre titre de docteur ne vous donne a priori aucun avantage par rapport à moi pour discuter notamment des compétences de Jacques Duran en matière de climat, je pense que dans mon billet j'ai suffisamment prouvé, sans faire appel à aucune science, qu'il s'agissait de quelqu'un n'ayant aucune légitimité sur le sujet, pas plus que vous d'ailleurs avec votre « hypothèse de l’influence du flux variable de rayons cosmiques sur le climat » qui ne vous « semble pas totalement ridicule ».

Si cette hypothèse tient vraiment la route vous savez ce qui vous reste à faire, le prix Nobel vous tend les bras quand vous aurez publié une étude prouvant que l’influence du flux variable de rayons cosmiques a une importance plus grande que le taux de CO2 dans l'atmosphère, bon courage !

A ce sujet, et après consultation à l'aide de mon ami Google, je trouve cet article écrit par un connaisseur avec qui vous pourriez vous entendre, Le réchauffement actuel est-il dû au rayonnement cosmique ?
  •  Des mesures en laboratoire et des études de modélisation suggèrent que l'ionisation de l'atmosphère terrestre par le rayonnement cosmique peut favoriser la formation de très petits aérosols dans l'atmosphère. Ceci est en accord avec certaines observations du processus de nucléation faites en haute altitude. Toutefois, l'amplitude de ce mécanisme semble trop faible pour influencer les concentrations de noyaux de condensation et pour modifier la quantité et les propriétés des nuages, que ce soit pendant un cycle solaire (11 ans) ou à l’échelle du dernier siècle.
  •  En l'état actuel des connaissances, il est peu probable que le rayonnement cosmique amplifie les variations climatiques dues aux variations de l'activité solaire. De plus, il ne semble pas y avoir eu de diminution du rayonnement cosmique atteignant l'atmosphère lors des cinquante dernières années11, ce qui rend peu crédible la théorie du réchauffement climatique par le rayonnement cosmique. Néanmoins, le sujet n'est pas clos et les recherches continuent dans l’expérience CLOUD et sur d’autres pistes telles que les courants électriques situés dans l’atmosphère et les interactions entre les couches les plus hautes de l’atmosphère comme l'ionosphère et la troposphère, lieu de formation des nuages.
Donc non il ne s'agit pas de thèse « ridicule » comme vous dites, mais seulement de « très peu probable », ce qui est confirmé par le GIEC dans son tableau des forçages radiatifs :

Source ipcc
Jusqu'à preuve du contraire c'est le CO2 d'origine humaine qui est le principal forçage radiatif, toutes les autres hypothèses mettant en avant les rayons cosmiques ou d'autres causes comme la chaleur interne de la Terre sont au mieux fantaisistes, au pire criminelles si elles ont pour objet de jeter le trouble et le doute dans la tête du public non averti en lui laissant penser qu'il y a un « débat » sur ce sujet parmi les scientifiques, ce qui est bien sûr archi-faux.


Merci tout de même mon cher Beber d'avoir pris le temps de donner votre avis sur mon modeste billet de blog, mais vous avouerez que vos arguments sont bien faibles et qu'il va vous falloir travailler un peu plus dur pour me faire changer d'avis sur Jacques Duran.

Bien cordialement et sans rancune !








samedi 21 janvier 2017

Les comploteurs à visage découvert

Bien que certains nient ce fait, la théorie du complot est l'apanage du petit monde des climatosceptiques.

Charlatan info nous apprenait en 2012 que
  • [...] les gens qui tendent à croire en une gamme étendue de théories de la conspiration sont plus susceptibles de rejeter le consensus scientifique selon lequel la Terre se réchauffe.
Cette information se basait sur une étude de Lewandowsky, Oberauer et  Gignac, intitulée NASA faked the moon landing|Therefore (Climate) Science is a Hoax: An Anatomy of the Motivated Rejection of Science dont voici l'abstract :
  •  Although nearly all domain experts agree that carbon dioxide emissions are altering the world’s climate, segments of the public remain unconvinced by the scientific evidence. Internet blogs have become a platform for denial of climate change, and bloggers have taken a prominent role in questioning climate science. We report a survey of climate-blog visitors to identify the variables underlying acceptance and rejection of climate science. Our findings parallel those of previous work and show that endorsement of free-market economics predicted rejection of climate science. Endorsement of free markets also predicted the rejection of other established scientific findings, such as the facts that HIV causes AIDS and that smoking causes lung cancer. We additionally show that, above and beyond endorsement of free markets, endorsement of a cluster of conspiracy theories (e.g., that the Federal Bureau of Investigation killed Martin Luther King, Jr.) predicted rejection of climate science as well as other scientific findings. Our results provide empirical support for previous suggestions that conspiratorial thinking contributes to the rejection of science. Acceptance of science, by contrast, was strongly associated with the perception of a consensus among scientists.
Ainsi cette étude confirme deux points essentiels qui sont rarement pris en défaut et que l'on peut constater fréquemment en lisant les blogs climatosceptiques tels que Skyfall ou WUWT :
  1. les climatosceptiques sont adeptes du libre-marché, ils sont d'idéologie (néo/ultra)-libérale ;
  2. les climatosceptiques remettent non seulement en cause la science mais également sont enclins à remettre en cause certains événements (comme l'alunissage des américains ou la responsabilité d'Al-Qaïda dans les attentats du 11/09)
Évidemment  il y a des exceptions et il est douteux que quelqu'un comme Benoit Rittaud pense que l'homme n'a jamais marché sur la Lune (pour les attentats du 11/09 on peut cependant se poser la question...) ; par ailleurs on trouvera à mon avis davantage de complotistes dans un pays comme les USA qu'en France où règne quand même un esprit cartésien, même si celui-ci est fortement dénaturé quand il s'agit du réchauffement climatique.

Il faut reconnaitre que l'adhésion au libre-marché est une constante chez les climatosceptiques (là aussi bien sûr on trouvera quelques exceptions) alors que le complotisme est lui un peu moins partagé ; sauf qu'il y a complotisme et complotisme.

Ce n'est pas la même chose d'affirmer que les attentats du 11/09 ont été perpétrés par la CIA que d'affirmer qu'il n'y a pas de réchauffement climatique anthropique et qu'il s'agit d'un complot des écologistes ou « politiques » ou, comme l'a dit Trump, au sujet des Chinois :
  • The concept of global warming was created by and for the Chinese in order to make U.S. manufacturing non-competitive.
Nous avons ici un magnifique exemple de théorie du complot, puisque les chinois ont formellement démenti :
  • [...] Liu Zhenmin, ministre chinois des affaires étrangères, explique autant de fois que les journalistes lui demandent, que non, la Chine n’a pas inventé le réchauffement climatique.
Quand quelqu'un clame que quelqu'un d'autre a fait acte de malveillance mais que ce quelqu'un d'autre nie le fait avec de bons arguments à son crédit, alors oui il y a complotisme, c'est-à-dire croyance irrationnelle dans un complot existant uniquement dans l'imagination du complotiste.

Par contre il n'y a pas complotisme quand il s'agit d'affirmer qu'il existe des liens entre certaines personnes qui partagent des intérêts communs dans l'objectif de tirer des avantages essentiellement financiers (mais aussi électoraux), comme par exemple nous informe DesmogUK avec ce tableau à l'appui :


Ou bien LittleSis avec celui-ci :



Tout est sur la table, chaque protagoniste revendiquant même ses opinions de manière publique sans essayer de cacher ses croyances et idéologies.

Il s'agit d'une nouvelle race de comploteurs, des comploteurs qui agissent en pleine lumière ou, au pire, dans le secret bien relatif des conseils d'administration des sociétés ayant intérêt à retarder toute législation qui pourrait permettre d'atténuer le réchauffement climatique, et tout le monde sait de quelles société et de quels individus on parle.

 Par exemple Maurice Newman qui, en 2015, affirmait :
  • It's a well-kept secret, but 95 per cent of the climate models we are told prove the link between human CO₂ emissions and catastrophic global warming have been found, after nearly two decades of temperature stasis, to be in error. It's not surprising.
  • Why then, with such little evidence, does the UN insist the world spend hundreds of billions of dollars a year on futile climate change policies? Perhaps Christiana Figueres, executive secretary of the UN's framework on climate change, has the answer?
  • Figueres [secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) entre 2010 et 2016] is on record saying democracy is a poor political system for fighting global warming. Communist China, she says, is the best model [...] This is not about facts or logic. It's about a new world order under the control of the UN.
Ainsi pour Newman l'ONU a bien « comploté » pour établir un « nouvel ordre mondial », délire que l'on retrouve parfois chez nos amis climatogogos de chez Skyfall quand ils parlent des écolos en prétendant qu'ils sont aux manettes de l'information (la désinformation pour eux) au sujet du réchauffement climatique, tout ça pour « vendre » des éoliennes et des panneaux solaires.

Et qui est Maurice Newman ? Wikipedia nous le dit :
  • Newman helped establish the Centre for Independent Studies, a conservative Australian political think-tank
  • In a speech to senior ABC staff on 10 March 2010 he said climate change was an example of "group-think". [...] More recently, Newman has called climate change a delusion, stating that the IPCC "progressively has applied mass psychology through a compliant media to spread the delusion that wicked Western industrialists are causing irreparable damage to the climate." 
    • il est donc climatosceptique notoire et croit que le GIEC manipule les foules via les media pour leur faire avaler que les humains seraient responsables du réchauffement climatique, ce qu'il nie bien évidemment ;
  • In January 2012 Newman had an article published in The Spectator in which he expressed views in opposition to wind energy.
    • il est donc fermement opposé à ce que l'on utilise l'énergie éolienne, on se demande bien pourquoi sachant que l'Australie, son pays, est immense et que le vent peut être un palliatif plus que respectable dans les coins reculés, sans parler du soleil !
  • He wrote, "I am not a conspiracy theorist, but we have witnessed the birth of an extraordinary, universal and self-reinforcing movement among the political and executive arms of government, their academic consultants, the mainstream media and vested private sector interests (such as investment banks and the renewables industry), held together by the promise of unlimited government money. It may not be a conspiracy, but long-term, government-underwritten annuities have certainly created one gigantic and powerful oligopoly which must coerce taxpayers and penalise energy consumers to survive." His article concluded, "But don’t expect help from academia, mainstream media or the public service. They are members of the same establishment and worship together at the altar of global warming. By ruthlessly perpetuating the illusion that wind farms can somehow save the planet, they keep the money flowing. All the while the poor become poorer, ever more dependent on welfare and colder in winter."
    • Cerise sur le gâteau, il nie même être un partisan de la théorie du complot ! Cela ne l'empêche pas d'affirmer qu'« on a assisté à la naissance d'un mouvement extraordinaire, universel et auto-renforcé parmi les membres politiques et exécutifs du gouvernement, de leur conseils académiques, des media mainstream ainsi que des intérêts privés (telles que les banques d'investissement et l'industrie des renouvelables) [...]
    • Bref tout a été insidieusement concocté par les « méchants » politiques pour soutirer de l'argent au peuple mais, surtout, pour empêcher certaines grandes fortunes de faire leur beurre avec les industries fossiles (je traduis librement la pensée de Maurice Newman, vous l'aurez compris)
Maurice Newman ne figure pas dans les deux tableaux ci-dessus puisqu'il est Australien et que les personnes ou organismes mentionnés ne concernent que les USA et le Royaume-Uni ; du travail en perspective pour qui voudrait s'atteler à un tableau plus complet faisant référence à tous les liens existant sur la planète.

Bon courage !




mardi 17 janvier 2017

Le crépuscule des vieux

J'aime l'ironie, surtout quand elle est involontaire.

Ainsi j'ai découvert récemment une page du site Skyfall dédiée aux citations.

On se demande ce qu'ils ont bien pu avoir dans la tête en mentionnant des citations aussi disparates que :
  • Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l'angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots, les hommes rendant l'âme de terreur dans l'attente de ce qui surviendra pour la terre; car les puissances des cieux seront ébranlées.
    • Mathieu 24:29-30
  • Citer un sceptique du climat revient à donner à un terre-platiste la parole dans la conception d'un nouveau satellite par la NASA
    •   Michael Mann, Penn State University (Boston Globe, 9 Avril 2006)
  • Si on n'annonce pas de désastre, personne n'écoutera
    •   Sir John Houghton, premier président du GIEC
La première est à caractère éminemment religieux et n'a rien à faire dans un site qui se prétend « scientifique » ; au moins elle est la preuve que nos amis climato-irréalistes ont des références sérieuses et savent réciter leur cathéchisme qu'ils connaissent sur le bout des doigts.

La deuxième est une évidence et elle émane d'un véritable spécialiste reconnu mondialement pour ses travaux sur le climat ; on pourrait également dire  « Citer un sceptique du climat revient à donner à un astrologue la parole dans une discussion sur l'expansion de l'Univers » !

La dernière est malheureusement une vérité qui est à double tranchant : si on n'annonce pas de désastre effectivement personne ne prêtera vraiment attention, par contre si on annonce des désastres à tort et à travers cela revient à crier au loup et plus personne n'écoute ou prend les choses au sérieux.

Mais le plus ironique involontaire est dans les commentaires, comme ici :
  • 5.  Sirius | 4/08/2008 @ 1:07 @4_piloteman
    En effet, le mot d’ordre est de privilégier les plus ridicules propos. Remarquez en même temps que cela est pus une ligne de conduite qu’une règle…

« Privilégier les plus ridicules propos », c'est exactement ce que fait Skyfall dans quasiment tous les articles qu'il met en ligne !

Mais le plus beau est à venir :
  • 119.  Bob | 22/10/2012 @ 14:16  Max Planck disait  » “Truth never triumphs — its opponents just die out. Science advances one funeral at a time.”
    « La vérité ne triomphe jamais – ce sont ses opposants qui disparaissent. La Science progresse par une succession de funérailles.  »
    Dur, dur, mais assez réaliste, AMHA.
Avec un connaisseur qui approuve chaudement :
  • 120.  Murps | 23/10/2012 @ 11:29 Bob (#119), féroce mais sûrement pertinent.
    Je ne connaissais pas cette citation de Planck.
On ne peut pas du coup être plus réaliste que ces deux-là qui ont tout compris...de travers !

Les « opposants qui disparaissent » ne sont pas vraiment ceux qu'ils croient...

Sur la liste des départs vers un monde meilleur on peut trouver Fred Singer (92 ans) ou Claude Allègre (80 ans seulement mais de santé fragile comme on a pu le constater) ou Jacques Duran (75 ans mais qui n'a plus rien publié depuis juillet 2016, apparemment pour raisons de santé) ; puis nous aurons bientôt Vincent Courtillot (69 ans) ou Jean-Louis Le Mouël (79 ans) ou François Gervais (72 ans) ou Christian Gérondeau (79 ans) et quelques autres « cheveux blancs » qui ont l'habitude de polluer notre environnement avec leurs interventions nihilistes.

Pour Benoit Rittaud (âge non communiqué mais qui doit se situer dans la quarantaine) il faudra attendre longtemps avant qu'il disparaisse du paysage, mais il va se retrouver bien seul pendant sa vieillesse à remâcher dans son coin ses désillusions tout en devant faire face aux sarcasmes de son entourage au sujet des « prophéties » climato-irréalistes dont il aura meublé une grande partie de sa vie.

Je ne souhaite la mort d'aucune des personnes mentionnées ci-dessus, bien au contraire, j'espère qu'elles vivront toutes le plus longtemps possible, bien au-delà du siècle (avec les progrès de la médecine il y a quelque espoir) afin de « profiter » au mieux des conditions climatiques qu'elles auront niées soit par idéologie, soit par intérêt financier, soit les deux à la fois.






 

lundi 16 janvier 2017

Francis Richard, le bon apôtre du dieu Marcel Leroux, 9 ans après...

Marcel Leroux est décédé le 12 août 2008, soit il y a presque 9 ans maintenant.

L'occasion de faire aujourd'hui le point via un blog que je viens de découvrir, Le blog de Francis Richard, qui faisait à l'époque l’éloge de cet « illustre climatologue » (enfin, illustre dans l'esprit de ce Francis Richard)

Tout d'abord qui est ce blogueur et quelle est la nature de son site ?
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés. 
Nous retrouvons ici les trois fondamentaux du climatoscepticisme :
  • religiosité du discours
  • positionnement clairement à droite (voire à l'extrême droite) de l'échiquier politique
  • idéologie libérale totalement assumée
De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), je travaille dans les ressources humaines et m'intéresse aux arts et lettres. 

Nous avons la confirmation ici que le profil climatosceptique du dénommé Francis Richard ne doit rien au hasard :
  • formation scientifique lui faisant croire qu'il peut en savoir autant sinon plus qu'un chercheur spécialisé sur un sujet donné, ici le climat
  • formé à Dauphine, temple de l'endoctrinement libéral où l'on trouve des enseignants comme Pascal Salin
  • travaille dans un domaine n'ayant rien à voir avec le sujet qu'il critique
Après ces préliminaires destinés à planter le décor, voyons ce que notre érudit en ressources humaines a à nous dire concernant l'immense Marcel Leroux, en décortiquant chaque ânerie proférée:
  • [...] il était un véritable climatologue, parce qu'il ne s'en laissait pas conter et parce qu'il ne fallait surtout pas lui donner la parole dans les media
    • des « véritables climatologues » il y en a beaucoup sur Terre, ils publient des études revues par les pairs dans des journaux à comité de lecture et sont quasiment tous d'accord pour dire que la Terre se réchauffe et que l'homme est responsable, principalement par ses rejets de CO2 ; les travaux de Leroux n'ont jamais été reconnus par la communauté scientifique et personne aujourd'hui n'évoque ses anticyclones mobiles polaires (AMP) sauf bien sûr les climatosceptiques
    • Michael Mann non plus « ne s'en laisse pas conter » et quand il est diffamé il porte l'affaire en justice avec de grandes chances de gagner ; Leroux était comme Allègre, une grande gueule, cela n'en fait pas pour autant un détenteur de vérité
    • heureusement que les media ne lui donnaient pas la parole, on va voir plus loin dans ce billet ce qu'il « produisait » quand il était interrogé par un (pseudo)journaliste !
  • Pourquoi donc ce silence à son propos, davantage encore maintenant qu'il est mort que quand il était vivant ? Parce qu'il n'était pas climatologiquement correct. En effet il s'opposait, arguments scientifiques à l'appui, aux fantasmagories du GIEC et de son fabuleux réchauffement climatique, menace brandie par tous ceux qui veulent asservir l'humanité et la priver de libertés, au nom d'une culpabilité parfaitement et opportunément inventée, à la faveur d'une peur parfaitement et médiatiquement organisée.
    • que veut dire « climatologiquement correct » ? Rien, bien évidemment
    • les « arguments scientifiques » de Leroux n'ont pas tenu la route et ont bien mal vieilli
    • et quelles sont les « fantasmagories du GIEC » ? On ne saura pas, Francis Richard ne développant pas ce qu'il reproche au GIEC, ce qu'il serait bien incapable de faire surtout s'il était confronté à un auteur qui démonterait facilement chacun de ses « arguments »
    • le GIEC n'a jamais parlé de « fabuleux réchauffement climatique », il serait même plutôt conservateur en sous-estimant le réchauffement
    • et voila la théorie du complot qui fait surface avec la volonté présumée des scientifiques d'« asservir l'humanité et la priver de liberté », rien que ça !
    • la responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique est habilement transformée en « culpabilité parfaitement et opportunément inventée », montrant ainsi le côté religieux projeté sur les scientifiques par Francis Richard (qui rappelons-le s'assume comme catholique)
    • la « peur parfaitement et médiatiquement organisée » n'existe que dans le cerveau malade de celui qui profère cette énormité ; ainsi on ne devrait parler dans les media d'aucun risque de quelque nature que ce soit de façon à éviter à tout prix de « faire peur à la population » ; Francis Richard doit vivre dans le monde merveilleux des Bisounours et de Oui-Oui où la maladie et la mort n'existent pas et où tout le monde il est beau et il est gentil !
  • Ainsi pour Marcel Leroux (j'emploie le présent à dessein) il n'y a pas de réchauffement global - la température du globe augmente à certains endroits du globe et diminue à d'autres -; le CO2 est une conséquence de l'augmentation de température et non pas l'inverse (l'activité humaine n'est responsable que d'une infime partie : voir mon article La note discordante de Jacques Lévy sur le réchauffement  ); de plus la concentration de CO2 est favorable à la végétation; l'effet de serre est dû essentiellement à la vapeur d'eau; la glace se renforce en Antarctique etc.
    • ni Leroux ni Richard ne savent ce qu'est une moyenne et ce que cela représente, ils pensent que les climatologues tentent de nous faire croire qu'il y aurait une « température moyenne » valable sur toute la planète et qu'ils ne seraient pas au courant que certaines zones se réchauffent et d'autres se refroidissent...
    • et voila que sort le mythe du « CO2 [qui] est une conséquence de l'augmentation de température et non l'inverse », preuve que Francis Richard ânonne ses contre-vérités sans même chercher à se renseigner un minimum
    • enfilage de perles d'inculture avec « la concentration de CO2 est favorable à la végétation; l'effet de serre est dû essentiellement à la vapeur d'eau; la glace se renforce en Antarctique » et, surtout, le etc. qui en dit long sur l'étendue du savoir de notre blogueur spécialiste en ressources humaines
  • Les travaux de Marcel Leroux ne seront pas ensevelis. Il y a de plus en plus de scientifiques qui se rebellent contre le totalitarisme climatique. Comme celle de tous les dissidents leur voix, étouffée dans un premier temps, finira par être entendue dans un second. Le 5 mars 2007 l'exposé de Marcel Leroux à l'Académie des Sciences ( ici ) avait ébranlé plus d'un académicien, englué jusqu'alors dans des préjugés. Quoiqu'on fasse la vérité sort finalement un jour de son puits et c'est elle qui rend libre comme le rappelle Saint Jean l'évangéliste. 
    • « Les travaux de Marcel Leroux [sont déjà] ensevelis », personne ne parle de lui et ses AMP ne sont pas près d'expliquer le fonctionnement du climat
    • « Il y a [de moins en moins] de scientifiques qui se rebellent contre [la science] climatique ; employer le terme « totalitarisme » en faisant référence à la communauté scientifique est éliminatoire, game over.
    • Pas grand monde chez les académiciens à avoir été « ébranlé » par Marcel Leroux, la preuve avec le texte du président de l'Académie des sciences en 2010 :
      • Des voix s'élèvent aujourd'hui pour remettre en cause l'existence d'un large consensus parmi les chercheurs sur les causes et les conséquences du changement climatique.
      • Pour ma part, je constate que les travaux, les conclusions et les méthodes des climatologues français font depuis des années l'objet d'une indiscutable reconnaissance dans la communauté scientifique nationale et internationale [...]
    • Et dans les conclusions du rapport de l'Académie on pouvait notamment lire :
      • Plusieurs indicateurs indépendants montrent une augmentation du réchauffement climatique de 1975 à 2003 [et ça ne s'est pas vraiment calmé depuis...]
      • Cette augmentation est principalement due à l'augmentation de la concentration du CO2 dans l'atmosphère.
      • L'augmentation de CO2 et, à un moindre degré, des autres gaz à effet de serre, est incontestablement due à l'activité humaine.
      • etc. [ce etc. regroupe de nombreux points contestés par les climatosceptiques comme Marcel Leroux et donc Francis Richard]
    • « La vérité sort [effectivement] un jour de son puits », en fait elle n'en finit pas de sortir mais apparemment Francis Richard regarde ailleurs, vers la droite bien sûr...
    • En bon catholique qui a des références Francis nous cite Saint Jean l'évangéliste qui, comme chacun le sait, est une sommité en matière scientifique
Comme on a pu le constater Francis Richard est un fidèle adepte de ce que l'on peut appeler la secte des climato-irréalistes (il l'a d'ailleurs démontré ici en avouant son allégeance), maintenant voyons en détail ce que Marcel Leroux était capable de dire comme sottises quand il était interviewé par quelqu'un se prétendant journaliste (en fait Leroux ne trouvant pas à se caser dans les media traditionnels il en était réduit à se tourner vers ceux qui acceptaient d'écouter ses délires)

La vidéo est disponible sur dailymotion, en voici quelques extraits :
  • Alors primo le climat a toujours changé [...]
    • Leroux commence fort en enfonçant une porte ouverte, aucun scientifique n'ayant contesté que le climat ait toujours changé, ce sont même les scientifiques qui ont à la fois démontré que le climat avait changé dans le passé et qu'aujourd'hui c'était l'homme qui était responsable d'un réchauffement anormal et accéléré
  • [...] assimiler ce changement au réchauffement climatique c'est un raccourci extrêmement rapide [...]
    • ou comment parler pour ne rien dire, les scientifiques ne font pas de « raccourci », tout est argumenté, étayé par des observations et des calculs et approuvé par l'immense majorité des pairs
  •  [...] on n'a jamais démontré que le climat de la Terre se réchauffe dans sa globalité, il n'y a pas de climat global donc il n'y a pas de réchauffement global, ça n'existe pas [...]
    • incompréhension de Leroux de ce qu'est une moyenne de température au niveau mondial ; pour aider Francis Richard (pour Leroux c'est trop tard) voici une explication du CNRS
  •  [...] dans la réalité il y a des régions qui se réchauffent, d'autres qui se refroidissent [...]
    • comme si les scientifiques n'étaient pas au courant, à croire que Leroux les prenait pour des crétins
  • [...] parce qu'on peut additionner des torchons et des serviettes et tout mélanger, mais ça n'a sur le plan climatique strictement aucune valeur [...] 
    • confirmation que Leroux prenait les scientifiques pour des crétins
  •  [...] est-ce que la Terre se réchauffe ? Non ! On n'en sait rien.
    • le « non » est dit sur un ton péremptoire n'admettant pas la contradiction, pour Leroux the science is settled dans l'autre sens !
    • Et comme Leroux ne connait pas son sujet il affirme qu'« on n'en sait rien », « on » étant supposé désigner les scientifiques qui travaillent sur le climat et qui ne sont évidemment pas d'accord avec ce que dit Leroux
  •  [...] on fait surtout de la climatologie people [...]
    • il doit y avoir de la part de Leroux une certaine amertume de ne pas être reconnu par les media mainstream, il aurait peut-être voulu pouvoir passer chez Ruquier ou Ardisson pour éclairer la populace...
  • [...] ensuite dire que le changement climatique est dû à l'effet de serre, ça c'est encore une nouveauté, mais on connait les causes du changement climatique, ça se trouve dans tous les manuels de climatologie, que ce soit les paramètres de Milankovitch, que ce soit les variations de l'activité solaire, que ce soit le géomagnétisme [...] que ce soit le rayonnement cosmique, toutes ces causes-là on les a déjà déterminées, on les connait [incompréhensible...] volcanique [...]
    • ce passage est une véritable perle, car dire que l'effet de serre serait une nouveauté alors qu'il a été déterminé en 1824 par Joseph Fourier, on n'en croit pas ses oreilles ! Ensuite lister plusieurs causes possibles du réchauffement climatique en laissant entendre qu'elles ne seraient pas étudiées par les climatologues, c'est tout simplement de l'escroquerie intellectuelle ; pour information voici un billet faisant référence à toutes les causes connues, documentation à l'appui. Et puis prétendre que le soleil ou le géomagnétisme auraient un impact plus important que le CO2 est tout simplement en contradiction avec la littérature scientifique, mais Leroux devait évidemment croire qu'il ne s'agissait que de la littérature de quai de gare...
  • [suit un passage assez confus dans lequel Leroux semble empêtré dans ses pensées] donc les causes, si on parle de causes, on peut faire l'inventaire de de (sic) causes, mais par contre dire que le gaz carbonique est à l'origine des variations climatiques, ça c'est encore une nouveauté sans fondement [...]
    • superbe strawman, les scientifiques ne disent pas que « le gaz carbonique est à l'origine des variations climatiques » mais qu'il est responsable de la majeure partie du réchauffement constaté, ce qui n'est pas tout à fait la même chose ; par ailleurs on repassera pour la « nouveauté sans fondement » puisque nous avons vu que dès 1824 Joseph Fourier a démontré le mécanisme de l'effet de serre, puis qu'en 1859 John Tyndall eut l'intuition que le CO2 jouait un rôle important dans cet effet de serre ; enfin, à la fin du XIXème siècle Svante Arrhenius détermina une sensibilité climatique de 5 à 6 degré en cas de doublement du taux de CO2 dans l'atmosphère (la sensibilité a été depuis réduite, mais Arrhenius a fait ses travaux il y a plus de cent ans...) ; tout cela sans compter les très nombreux chercheurs qui se sont succédé pour affiner les résultats sans jamais remettre en question les principes de base, à part cela « c'est encore une nouveauté sans fondement » si l'on en croit Leroux (mais a-t-on vraiment envie de le croire à ce stade ?)
  •  [...] le principal gaz à effet de serre c'est pas le gaz carbonique c'est la vapeur d'eau [...]
    • on reste sidéré par l'inculture de Leroux sur ce sujet ! pour information on consultera avantageusement cet article dans lequel on peut lire :
      • Vers la fin du XIXe siècle Svante Arrhenius reprit ce questionnement [entamé par Tyndall] et se tourna vers le CO2. Pourquoi ce gaz et pas la vapeur d’eau, qui est beaucoup plus abondante ? Parce que cette dernière fluctue quotidiennement tandis que le CO2 évolue sur des temps géologiques. 
      • [...]  un début de réchauffement initié par le CO2 provoquerait une hausse de la quantité de vapeur d’eau, et donc un réchauffement plus important encore. Ainsi le CO2 pouvait avoir un rôle pilote dans les changements climatiques.
  •  [...] et la vapeur d'eau agit à 95% sur ce que l'on appelle l'effet de serre [...]
    • ahurissant, Leroux affirme sans rire que la vapeur d'eau serait responsable de 95% de l'effet de serre si on le comprend bien (et malheureusement c'est bien ce qu'il faut comprendre dans sa bouche)
A ce stade de l'« interview » le « journaliste » avance prudemment (il doit se méfier des réactions de Leroux) mais maladroitement que ce qu'affirme Leroux est considéré comme du négationnisme, ce à quoi Leroux répond, après un long moment de confusion pouvant se voir dans son regard :
  • [...] les gens qui disent ça [que les climatosceptiques seraient négationnistes] sont des gens absolument ignares en climatologie [suit un long silence interrompu par le « journaliste »]
    • on a vu le degré de connaissances en climatologie de Leroux, quand il considérait le rôle du CO2 comme une « nouveauté sans fondement »...
  • [...] des journalistes, des media, des politiques, ,des ce qu'on appelle environnementalistes ou écologistes, c'est à dire des propagandistes [...]
    • bizarrement Leroux n'évoque pas les scientifiques dont les travaux sont justement repris par « des journalistes, des media, des politiques, des environnementalistes ou écologistes » et traite tous ces derniers de «  propagandistes » puisqu'ils ont le malheur de ne pas être scientifiques, donc qu'ils sont « ignares », comme moi d'ailleurs, et dont le crime horrible est de rapporter ce que disent les scientifiques qui sont, eux, les véritables experts dans le domaine ; c'est un peu le principe chez Leroux du « tirer sur le messager » du moment que le message ne vous plait pas.
  •  [...] mais euh leur formation, leur formation euh scientifique est nulle sur ce plan là [...]
    • ce que personne ne conteste, moi le premier, mais ce qui est ironique dans ces propos c'est que cela s'applique évidemment en premier lieu à tous les climatosceptiques auxquels nous sommes habitués et qui publient toutes sortes d'âneries sur leurs sites, comme Skyfall ou le blog de Francis Richard ! Le plus marrant c'est que notre Francis Richard, pas plus que les autres adeptes skyfalliens, ne se rendent même pas compte de cela... Ils adulent un individu qui leur dit texto qu'ils sont des ignares en pensant que les ignares c'est uniquement les autres !
  •  [...] On nous a toujours caché, les media ont caché, que d'abord la température est modifiée, et ensuite, au moins 800 ans après, ça peut aller de 800 à 4000 ans, c'est le taux de CO2 qui se modifie, c'est la température qui fait varier le taux de CO2 et pas l'inverse, pas l'inverse [...]
    • et Leroux se disait expert en climatologie ? On croit rêver ! C'est Claude Lorius qui a découvert ce lien entre évolution des températures et du CO2 dans le passé, mais c'est le même Claude Lorius qui affirme que le réchauffement climatique actuel est causé avant tout par les rejets de CO2 ; ainsi Leroux tombe les deux pieds joints dans le mythe du « climat qui a toujours changé » et de « la température qui précède le CO2 » tout en traitant les autres d'ignares en matière de climatologie ! Mais Leroux ne devait pas connaitre Lorius qui est quelqu'un de plutôt réservé et qu'on n'a jamais trop vu sur les plateaux télé au contraire d'un Allègre ou d'un Cousteau (lequel était lui aussi climatosceptique au passage)
Passe un ange entre le « journaliste » et Leroux, quelques  borborygmes sans grand intérêt sont échangés, puis :
  • [...] le climat évolue et a toujours évolué mais il n'évolue pas de la façon dont...ou plutôt le climat [Leroux regarde au ciel en se demandant comment il peut expliquer la chose...] ne sera pas ce que nous annoncent les modèles [...]
    • enfin voici qu'entrent en scène les modèles qui, selon Leroux, semblent être destinés à nous prédire ce que sera le climat futur, ce qui n'est bien entendu pas tout à fait leur rôle puisqu'ils se limitent à estimer une évolution de la température en fonction de divers scénarios qui seront évidemment différents de la réalité ; mais Leroux était un expert en climatologie n'est-ce pas ?
  •  [...] Donc si on veut pouvoir s'adapter à l'évolution [...] proche du climat dans les 10-20 ans qui viennent eh bien il faut déterminer réellement et précisément cette évolution et mettre au point les méthodes pour s'adapter [...]
    • époustouflant ! les scientifiques sont les premiers à dire qu'il est difficile voire impossible de prévoir ce que sera le climat au-delà d'un certain horizon (sans parler de la météo) mais Leroux croyait qu'on pouvait « déterminer réellement et précisément cette évolution [...] dans les 10-20 ans qui viennent » ! Mieux que Nostradamus !
  •  [...] parce que là on n'a qu'une chose à faire par rapport au climat c'est s'adapter [...]
    • magnifique enfonçage de porte ouverte, bien sûr qu'il faudra s'adapter quand les températures auront grimpé au point de nous rendre la vie difficilement supportable, mais Leroux ne se pose pas un instant la question des moyens que l'on peut mettre en œuvre dès maintenant pour limiter la hausse des températures.
  •  [...] Donc il est impossible de prévoir au-delà de, d'une dizaine de jours, prévoir un trimestre évidemment ça n'a aucune valeur, et prévoir 50 ans ou 100 ans à l'avance alors là c'est carrément de l'astrologie [...]
    • on se pince mais oui, Leroux mélange prévisions météo et projections climatiques, il met tout dans le même sac ; d'après lui, puisqu'on ne peut pas prévoir le temps qu'il va faire au-delà d'un certain nombre de jours alors on ne peut rien dire du tout de ce que sera le climat au niveau des températures dans un siècle... Par ailleurs on comprend mieux l'approche d'un Benoit Rittaud avec sa comparaison de la climatologie avec l'astrologie, il a été à bonne école, celle de Leroux !
Et je me suis arrêté là, fatigué de retranscrire autant d'énormités venant de la bouche d'un prétendu expert en climatologie. Il reste plus de dix minutes de vidéo à se « farcir » donc si vous êtes intéressés be my guest ! J'ai auditionné tout le reste jusqu'à la fin, ce n'est qu'un long échange de propos de café du Commerce entre le « journaliste » et Leroux, et l'impression que j'en ai retirée est un grand sentiment d’abattement devant tant de bêtise, me laissant perplexe quant au devenir de l'espèce humaine si on laisse des gens comme Trump gérer les affaires d'un pays comme les USA avec des raisonnement « à la Leroux »... On retiendra simplement les derniers mots de Leroux durant cet entretien :
  • Franchement ce sont des bêtises.
On ne peut pas mieux dire.

Qu'un tel charlatan ait pu obscurcir le jugement de nombreux climatosceptiques n'est finalement pas étrange, puisque « plus c'est gros et plus ça passe ».

J'aurais personnellement bien aimé que Leroux soit un scientifique de renommée internationale et que ses AMP soient reconnus par la communauté scientifique, malheureusement ce n'est pas le cas et il n'est pas besoin d'être climatologue pour s'en rendre compte.
 
Mais nous avons Lorius, Jouzel, Bard, Le Treut, Masson-Delmotte, entre autres, et ce n'est pas si mal que ça.

A l'attention de Francis Richard si un jour il lit ce billet (ce serait étonnant mais on peut rêver) voici un lien vers le site EchoGéo, un site de géographes pour les géographes, dans lequel il pourra trouver toutes les informations contredisant toutes les contre-vérités de Leroux et des autres baratineurs cherchant à vendre leur camelote ayant dépassé la date de consommation depuis bien longtemps.






dimanche 15 janvier 2017

Que d'eau ! que d'eau ! nous dit le climatogogo !

Mac Mahon aurait prononcé ces mots en contemplant les inondations de la Garonne en 1875 ; « Que d'eau ! Que d'eau ! » Et le préfet lui aurait répondu « Et encore, monsieur le Maréchal, vous ne voyez que le dessus. »

C'est un peu ce que semblent nous dire nos climatogogos adorés :
  • 11.  Hug | 13/01/2017 @ 15:22 
    the fritz le testut (#10),
    C’est du même registre que pisser sous la douche pour économiser quelques litres d’eau…
  • 14.  François | 13/01/2017 @ 21:02 Hug (#11),
    Économiser quelques litres d’eau? Sûrement pas! L’eau ne disparait pas. On ne la « consomme » donc pas. Il y a aujourd’hui autant d’eau sur terre qu’il y a plusieurs centaines de millions d’années. Peut être même un peu plus. Car n’oublions pas que la combustion de ces sataniques hydrocarbures par ces irresponsables d’hommes (surtout blancs, évidemment) fabrique, en volume gazeux, plus d’eau que de CO2…
  • 15.  patilleverte | 13/01/2017 @ 22:08
    François (#14),
    Farpaitement ! 🙂
    Mais euh… la répartition des ressources planétaires en eau (surtout potable ou aisément « traitable » ???
  •  17.  jG2433 | 14/01/2017 @ 10:32
    Cdt Michel e.r. (#16),
    Autre suggestion de lecture à propos d’ « Histoire d’eau » :
    http://livre.fnac.com/a4200258.....drologique
    patilleverte (#15),
    Ce livre cité ci-dessus de J. de Kervasdoué et Henri Voron Pour en finir avec les histoires d’eau. L’imposture hydrologique, Plon, septembre 2012, 309 p. se termine ainsi :
    « Ce livre ne fera pas pleuvoir au Sahara ou dans le désert de Gobi. Nous avons simplement voulu lutter contre les idées reçues et tenter d’en finir avec les « histoires d’eau ».
  •  18.  Cdt Michel e.r. | 14/01/2017 @ 13:05
    jG2433 (#17),
    Pour en finir avec les histoires d’eau. L’imposture hydrologique
    J’ai ce livre au format Kindle (12.99 € sur Amazon).
    J’en ai extrait la Conclusion, que je recommande de lire à défaut de lire le tout.
    PDF (66 Ko, 2 pages)

Quand on est négateur on l'est jusqu'au bout des ongles, pourquoi s'arrêter au climat ?

D'ailleurs réchauffement climatique et ressources hydrauliques sont un peu liés, non ?

A croire qu'être négateur est une vocation à défaut d'être (parfois pour certains) un métier ; on remarquera à ce sujet que le négationnisme du génocide juif est quasiment un privilège de l'extrême droite et que justement c'est là que l'on trouve un parti, le Front national, qui à ma connaissance est le seul à se proclamer également climatosceptique en organisant notamment des colloques du genre Le Réchauffement climatique, mythe ou réalité ? dont j'ai déjà parlé ici à propos de Camille Veyres, éminent membre du comité scientifique (sic) du Collectif des climato-irréalistes ; nous avons aussi déjà vu qu'un autre sympathisant du Front, en la personne de Bernard Beauzamy, niait non seulement le réchauffement climatique mais également que la vitesse était la cause du nombre important des tués sur la route.

Mais qui est ce Pierre-Ernest auquel le commandante fait allusion ?

Vous allez rire, en consultant son blog Climat de Terreur (rien que ça, avec un T majuscule à Terreur) on apprend :
  • Soleil-de-minuitJe suis un ingénieur chimiste aujourd'hui à la retraite.










Encore un ingénieur à la retraite, chimiste qui plus est, qui croit sincèrement (sic) que les scientifiques du monde entier se plantent et se propose de dévoiler la vérité aux badauds ébahis !

Il nous dit également qu'il a fait la même école que Jean Jouzel :
  • Je n'ai aucune compétence particulière dans le domaine climatique. J'ai fait la même Ecole de Chimie que Jean Jouzel, 2 ou 3 ans avant lui. Je suppose qu'après mon départ, des cours spéciaux ont été donnés dans l'Ecole pour former des climatologues...
Comme quoi il y en a qui font quelque chose de leurs études et d'autres qui de toute évidence n'ont pas tout compris. Mais que ce nouveau clown que je découvre aujourd'hui se compare à Jean Jouzel me fait penser à notre ami Tsih qui comparait Willis Eschenbach à Einstein...

Mais le plus beau est sur la page Pourquoi ce site (oui pourquoi, comme si pensée unique et Skyfall ne suffisaient pas)
  • Fortes de l'expérience de l'Histoire, ces personnes [il ne donne pas de noms mais suivez son regard] essayent, avec un succès certain, de manipuler les gens en maniant habilement la peur comme un puissant levier [...]
  • Le résultat de cette situation est que nous vivons en permanence dans un climat de terreur.

Un climat de terreur, pas moins, exactement comme sous Robespierre, tous ceux qui  dévient du droit chemin sont envoyés à la guillotine, comme Claude Allègre ou Vincent Courtillot qui se terrent dans l'attente du jour fatal où on viendra les chercher, ou encore comme Philippe Verdier victime de son employeur qui lui a botté le cul pour avoir salopé son travail, nous avons affaire là à de véritables martyrs de la cause climatogogosceptique qui seront vénérés jusqu'à la nuit des temps (bon ils sont déjà pour certains carrément entrés dans le crépuscule des vieux, la nuit des temps c'est pour demain ou le jour d'après)

Le billet que notre commandante donnait à lire à ses congénères s'intitule L'eau, ressource rare ? et vous l'aurez compris le point d'interrogation est là pour manifester que justement, pour ce monsieur Pierre-Ernest Dontonneconnaitpaslenommaisquialevisagesympathiqueduclimatogogoquenousconnaissonsbienmaintenant, eh bien l'eau est abondante et peut être utilisée et consommée sans modération !

A l'appui des ses affirmations notre Pierre-Ernest Dontetc cite Bernard Barraqué, Directeur de recherche au CNRS, en lui faisant dire notamment :
  • Ces affirmations dogmatiques et médiatiques (souligné ajouté ndlr) ont, certes, l'intérêt de susciter une mobilisation générale et de lancer la réflexion collective, mais elles sont erronées.
Pour conclure (les mots sont ici de Pierre-Ernest Dontonsefoutdunom) :
  • La "pénurie mondiale d'eau" est un mythe entretenu par des "spécialistes" autoproclamés en mal de conférences internationales exotiques, et certains organismes comme l'ONU entretiennent soigneusement ce mythe générateur de financements.
Le problème c'est que quand on cherche un peu on trouve ce billet, Gestion de l’eau (3) : le cri d’alarme de Bernard Barraqué dans lequel on peut consulter le texte d'une de ses interventions un peu technique il faut l'avouer (mais il s'agit d'un spécialiste, pas d'un clown) ; le site nous résume le problème ainsi :
  • Constat fait d’une catastrophe environnementale vers laquelle nous nous acheminons sans coup férir, après avoir pris acte de l’épuisement du modèle économique qui a présidé à la gestion des services d’eau depuis le 19ème siècle, reste à scruter un avenir décidément de plus en plus incertain. Pour Bernard Barraqué, économiste et directeur de recherche au CNRS, après avoir connu trois grands âges de la gestion de l’eau, nous assistons à l’émergence du génie de l’environnement et de modèles de gestion complexe. Mais ce nouvel âge de la gestion de l’eau va nécessiter des investissements considérables, qui sont loin d’être acquis aujourd’hui.

D'un côté on a donc un site qui nous dit qu'il ne faut pas s'inquiéter, de l'autre c'est la catastrophe environnementale qui est annoncée !

Pour en avoir le cœur net voyons ce que dit le CNRS lui-même :
  • La population mondiale devrait passer de 6 milliards d'individus en l'an 2000, à 8 milliards en l’an 2025. La quantité moyenne d'eau douce disponible par habitant et par an devrait donc chuter de 6 600 à 4 800 mètres cubes, une réduction de presque un tiers. Si parallèlement la tendance actuelle à l'augmentation des prélèvements en eau se poursuit, entre la moitié et les deux tiers de l'humanité devraient être en situation dite de stress hydrique en 2025, seuil d'alerte retenu par l'Organisation des nations unies (ONU) et correspondant à moins de 1700 mètres cubes d'eau douce disponible par habitant et par an. Le risque d’une pénurie d’eau douce existe donc bel et bien.
  • L’un des problèmes majeurs en matière d'eau douce et d'alimentation humaine est posé par l’irrigation, car pour nourrir toute la population de notre planète, la productivité agricole devra fortement augmenter. Alors que l’irrigation absorbe déjà aujourd’hui 70 % des prélèvements mondiaux, une consommation jugée très excessive, celle-ci devrait encore augmenter de 17 % au cours des 20 prochaines années. Le facteur déterminant de l'approvisionnement futur de l'humanité en eau douce sera donc le taux d'expansion de l'irrigation. Autrement dit, seule une nette amélioration de la gestion globale de l’irrigation permettra de réellement maîtriser la croissance de la consommation.
  •  Un autre enjeu de taille pour les années à venir est celui de la satisfaction de l’ensemble des besoins en eau potable de l’humanité. Aujourd’hui, déjà un habitant sur cinq n’y a pas accès. Or, selon l’ONU, sur les 33 mégapoles de plus de 8 millions d'habitants qui existeront dans 15 ans, 27 seront situées dans les pays les moins développés et donc les moins à même de pouvoir répondre aux besoins. En outre, même si de légères diminutions de la consommation en eau sont observées depuis quelques années aux États-Unis et en Europe, les prévisions sont alarmistes, avec 40 % d’augmentation de la consommation municipale et domestique dans les 20 ans à venir.
  • Pour tenter d’inverser cette tendance, diverses solutions existent qui permettent de diminuer la consommation en eau et d’en limiter les pertes : améliorer l’efficacité des techniques d’irrigation et surtout généraliser l’usage des méthodes les plus performantes, rénover les structures de production et de distribution d’eau potable et en construire de nouvelles, préserver les réserves, lutter contre la pollution, entre autres en assainissant les eaux usées, recycler l'eau ... (Voir le chapitre Préservation). Mais toutes ces mesures demanderont d'énormes investissements et seront donc coûteuses.
  • Ce seront donc les décisions politiques, au niveau national et international, ainsi que les priorités d'investissements des pays et des agences de financement, qui joueront un rôle déterminant dans la gestion future du risque de pénurie d’eau douce à travers le monde  
On y voit effectivement un peu plus clair, en quelques mots le décor est planté, pas la peine de se farcir le pensum de Pierre-Ernest pour comprendre qu'il y a réellement un problème de gestion de l'eau douce dans les décennies à venir.

Mais peut-être que nos gogos ne voient en fait que ce qu'ils regardent à travers leur fenêtre, s'il neige en hiver c'est que le réchauffement climatique est un canular et si l'eau coule quand on tourne le robinet c'est qu'il n'y a pas de pénurie, puisque en France il n'y a pas de problème comme le dit le CNRS lui-même :
  • Aucun risque de pénurie globale en eau n'est à redouter dans notre pays. La France dispose, en effet, d'une capacité de stockage en eau élevée, du fait de sa pluviométrie, de ses grandes montagnes, de son réseau hydrographique étendu et de ses importantes nappes souterraines.  
Nous voila rassurés, et c'est ce qui rassurera aussi les nombreux migrants climatiques qui viendront chez nous pour profiter de cette manne à laquelle ils ont bien le droit eux-aussi !





vendredi 13 janvier 2017

Un peu d'optimisme dans ce monde de brut

Une fois n'est pas coutume, quelques rayons de soleil viennent illuminer ce début d'année 2017 et cela vaut le coup de le souligner.

En matière de politique française nous avons vraiment beaucoup de chance cette fois, nous aurons le choix entre la peste, le choléra, la gale et le chikungunya ; je laisse à chacun le soin de deviner qui est quoi parmi les prétendants suivants : Fillon, Le Pen, Valls et Macron. Ah oui, nous aurons aussi un peu d'herpès en la personne de Mélenchon, pas de quoi s'inquiéter outre mesure. Comme on le voit la diversité et le grand choix proposés sont le gage d'une élection réussie qui fera de l'année 2017 la pierre blanche que nous attendions tous avec impatience depuis longtemps.

Les américains, eux, ont déjà choisi, ils ont opté pour le cancer, car ils ne font pas dans la demi-mesure ; les métastases ont déjà commencé à se déclarer :
  • Rick Perry au département de l'énergie ; Perry est peut-être le moins nocif, ce qui en dit long sur le reste ; chaud partisan de la peine de mort et d'une défiscalisation à tout-va, il est surtout en faveur des hydrocarbures et notoirement climatosceptique, ce qui ne présage que du bon pour les énergies renouvelables...
  • Rex Tillerson au secrétariat d’État ; un pro de chez Big Oil, où il a fait toute sa carrière professionnelle depuis 1975, sans aucune expérience gouvernementale (mais est-ce bien utile...?), c'est un ami de Poutine qui, comme chacun sait, est un fervent défenseur des droits de l'homme (mais on s'en fout un peu non ?)
  • John Kelly à la sécurité intérieure ; il est parait-il le troisième général de l'administration Trump, il est vrai qu'il faut une poigne de fer pour mater tous ces nèg... noirs et chicanos qui font rien qu'à nous embêter !
  • etc.
Bon on va pas tous les passer en revue, chacun peut se faire une idée avec le tableau ci-dessus qui parle de lui-même, et comme on peut aisément le constater les métastases sont dans un état avancé qui laisse prévoir un avenir radieux au peuple américain ainsi qu'à toute la planète par effet rebond.

En ce qui concerne le climat proprement dit le dernier numéro de Science et Vie de janvier 2017 nous donne quelques  raisons d'espérer.

Page 22 on nous apprend que « Le mystère des nuages est en voie de résolution » ; cette information émane de l’expérience menée au CERN de Genève et baptisée Cloud ; l'étude en question semble être celle-ci : Global atmospheric particle formation from CERN CLOUD measurements dont voici l'abstract :
  • Fundamental questions remain about the origin of newly formed atmospheric aerosol particles because data from laboratory measurements have been insufficient to build global models. In contrast, gas-phase chemistry models have been based on laboratory kinetics measurements for decades. We built a global model of aerosol formation by using extensive laboratory measurements of rates of nucleation involving sulfuric acid, ammonia, ions, and organic compounds conducted in the CERN CLOUD (Cosmics Leaving Outdoor Droplets) chamber. The simulations and a comparison with atmospheric observations show that nearly all nucleation throughout the present-day atmosphere involves ammonia or biogenic organic compounds, in addition to sulfuric acid. A considerable fraction of nucleation involves ions, but the relatively weak dependence on ion concentrations indicates that for the processes studied, variations in cosmic ray intensity do not appreciably affect climate through nucleation in the present-day atmosphere.
L'un des auteurs, Urs Baltensperger, indique que « [c]ela pourrait rendre moins probables les réchauffements les plus extrêmes prévus par les modèles climatiques » et « qu'il y avait plus de nuages avant la révolution industrielle que ce que nous croyions » ; nous pouvons pousser un grand soupir de soulagement, nous mourrons un peu moins de chaud suite au réchauffement climatique !

Page 23 on nous dit que « la santé d'une forêt est liée à la diversité de ses arbres », ce dont on ne se serait jamais douté... Ici pas question d'augmentation du taux de CO2 pour booster la croissance des arbres, non c'est simplement en multipliant le nombre d'espèces qu'on rend une forêt plus productive ; à mon avis voila une information qui ne sera pas relayée chez certains (n'est-ce pas monsieur Bardinet ?) ; l'auteur de l'étude (que S&V cite mais dont il ne donne pas la source comme à son habitude) est Bruno Hérault chercheur au CIRAD en Guyane, qui dit notamment que « La forêt amazonienne ne peut pas accumuler plus de carbone » (n'est-ce pas monsieur Bardinet ?)
  • Le temps où le poumon de la planète absorbait une partie du CO2 émis dans l'atmosphère semble révolu. Et ce n'est pas une bonne nouvelle pour le climat
  • La forêt amazonienne ne sera bientôt plus un puits de carbone. Elle perd sa capacité à absorber le CO2. C’est le résultat de l’une des plus vastes études internationales menées sur cette région, à laquelle ont participé trois instituts de recherche français, dont le Centre de coopération internationale en recherche agronomique (Cirad). Bruno Hérault y est spécialiste des forêts tropicales.
  • Pour l’évaluation des changements climatiques dans le passé proche et le futur, nous avons pris en compte cette capacité des écosystèmes de forêt tropicale à stocker du carbone et à amoindrir les effets des rejets anthropiques. Il va falloir réviser cela. Fatalement, nos résultats nous incitent à penser que le réchauffement va être plus rapide que ce que l’on prévoyait.
Bah encore un catastrophiste de plus, Trump va nous nettoyer ça vite fait bien fait !

Enfin page 29 la revue nous renseigne sur « des chercheurs [qui] ont réussi à convertir du CO2 en éthanol », elle est pas belle la vie ? L'information peut être consultée plus en détail sur le site de l'Oak Ridge National Laboratory : Nano-spike catalysts convert carbon dioxide directly into ethanol

A noter qu'il s'agit d'un laboratoire américain « public » :
  • Oak Ridge National Laboratory is the largest US Department of Energy science and energy laboratory, conducting basic and applied research to deliver transformative solutions to compelling problems in energy and security.
Mais il est vrai que ces institutions publiques financées par les impôts des braves gens ayant voté pour Trump ne font rien qu'à gaspiller l'argent qui leur est généreusement fourni, vivement qu'on privatise tout ça afin de faire le ménage et laisser aux professionnels privés le soin de s'occuper du bien-être de tout le monde (enfin, surtout du bien-être de certains, faut pas exagérer non plus)

Et du côté de nos amis les climato-irréalistes que se passe-t-il en ce début d'année ?

Bof pas grand chose de neuf en fait, rien que du réchauffé si je peux me permettre (oui je peux) avec par exemple cette information époustouflante : Finalement, 2016 n’est pas l’année la plus chaude !

On avait vu que l'année 2016 s'était terminée en beauté, on constate que 2017 commence sur les chapeaux de roues, à croire que les vieux routiers du site veulent mettre la barre très haut afin d'impressionner le petit nouveau micfa qui nous avait bien fait rire avec ses saillies. Qu'on en juge :

  • 7.  yvesdemars | 12/01/2017 @ 20:20 cette histoire de normales de températures est destinée à nous faire avaler l’idée que, avant le dérèglement climatique du au CO2 anthropique, la météo était stable. Or c’est une idiotie, schématiquement notre pays est soumis soit à des régimes atlantiques ou continentaux, ce qui signifie selon les saisons
    Hiver continental : froid et sec
     » atlantique, doux et humide
    Eté continental : chaud et sec
     » atlantique : frais et humide
    Bien entendu il y a des variantes par exemple lors des descentes d’air polaire en hiver (AMP) ou des remontées d’air saharien en été.
    Une température normale n’a pas de sens d’autant qu’il y a peu de chances que les températures soient même à un ou deux degrés près égales aux moyennes.
  •  9.  Bernnard | 13/01/2017 @ 10:39
    Tout de même, quoi qu’on en dise ou qu’on tente de minimiser, el Nino et son pendant froid a une influence planétaire sur le climat.
    À l’heure où on veut comprendre le climat, il est notable de constater que nous ne savons pas avec certitude ce qui déclenche ces cycles. Par contre nombre d’articles « scientifiques » proclament sans équivoque, que le CO2 influence le climat sans qu’on observe, avec certitude, une influence planétaire de la teneur en CO2 sur le climat.
    Il est vrai que le CO2 c’est une influence climatique à la saint glinglin et El Nino, c’est une influence climatique presque instantanée (à 6 mois 1an)!

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais ces deux-là semblent avoir mis le paquet, cependant je suis sûr que d'autres peuvent faire encore mieux, on parie ?