mercredi 28 décembre 2016

Dernière perle de l'année ?

On dit qu'il ne faut jamais désespérer, mais pour certaines personnes leur cas est tellement désespéré qu'on ne sait pas trop ce qu'il reste à sauver.

Ainsi du dénommé micfa qui s'était déjà signalé à notre attention ici et ici, et qui a tenu à en remettre une couche, avant que l'année ne se termine, avec ce magnifique commentaire
  • 39.  micfa | 28/12/2016 @ 11:49 tsih (#38),
    « tout observateur un tant soit peu curieux. »
    C’est justement ce que je suis. J’observe même des contradictions: il parait que l’Arctique se réchauffe plus vite que le reste de la planète. Mais alors comment le gradient de température entre le pôle nord et l’équateur peut-il diminuer?
Eh oui, micfa est curieux, il l'avait déjà démontré, par contre il avait aussi prouvé qu'il oubliait de réfléchir avant de poster une ânerie.

Même scaletrans a apparemment compris :
  • 40.  scaletrans | 28/12/2016 @ 14:19 micfa (#39),
    Ben justement; le gradient diminue, c’est logique non ?
Mais pour immédiatement après se vautrer lamentablement :
  • 41.  scaletrans | 28/12/2016 @ 14:22 scaletrans (#40),
    Il faudrait ajouter que s’il diminue, en apparence (enfin d’après les chiffres des balises fictives 😆 de la zone polaire), ce n’est peut-être pas le cas d’autres zones Arctiques (voir les récentes météos de Sibérie et d’Amérique du Nord).
     
J'avais bien dit dans mon précédent billet que « à croire qu'ils font un concours pour savoir qui va sortir, avant la fin de l'année, la plus grosse idiotie de 2016 », je ne m'étais pas trompé, et il reste encore quelques jours pour décrocher la timbale, avis aux amateurs !

*****

Ajout du 29/12

Un amateur vient de se déclarer en la personne d'amike :
  • 46.  amike | 28/12/2016 @ 20:27 micfa (#39),

    il parait que l’Arctique se réchauffe plus vite que le reste de la planète
    J’aimerais bien savoir comment l’arctique se réchaufferait : atmosphère divisée par 2 en hauteur et masse: fuite par l’espace, fonte qui transfert la chaleur dans l’océan profond, oblicité terrestre… le pôle Nord est une fenêtre ouverte: le thermomètre mesure la chaleur qui passe!
    Quid si la Terre avait 2 pôles Nord, ou l’inverse ?
     
 Je laisse chacun juge si ce dernier commentaire surpasse en bêtise celui de micfa.




mardi 27 décembre 2016

Un opticien (même non qualifié) est demandé chez Skyfall de toute urgence !


L'année se termine en beauté chez nos amis les climatogogos, à croire qu'ils font un concours pour savoir qui va sortir, avant la fin de l'année, la plus grosse idiotie de 2016, comme s'ils n'en avaient pas déjà assez fait.

Ainsi dans le dernier numéro des climato-irréalistes le dénommé AntonioSan gratifie ses congénères du commentaire suivant :
  • 22.  AntonioSan | 24/12/2016 @ 21:33 tsih (#21),
    [je passe sur tout le blabla sans intérêt pour en venir directement à la perle rare]
    Quant au front polaire, cette video montre parfaitement la naissance d’un AMP sur le detroit de Bering a 0:02 se propageant jusqu’aux latitudes temperees a 0:03 et finalement jusqu’au latitudes tropicales a 0:05. L’observation d’ailleurs renvoie le dernier modele du cher Le Treut aux oubliettes.
    J’oubliais aussi que l’evolution des pressions atmospheriques doit etre encore un outil de discrimination climatosceptique…
    Allez, joyeux Noel!

Il est un fait que sur Skyfall il y a des obsédés des anticyclones mobiles polaires (AMP) de feu Marcel Leroux, ils en voient partout, tel le commissaire San Antonio que l'on a connu plus perspicace chez Frédéric Dard.

Car que voit-on sur la vidéo qu'il nous propose gracieusement de visionner en nous indiquant même les endroits intéressants ?




J'ai mentionné, maladroitement,  le sens de rotation du soi-disant AMP sanantonionesque ; la première image montre sa naissance à 0:02 légèrement au sud du détroit de Béring, la deuxième le moment où il pénètre en Californie à 0:05, respectant ainsi les « balises » fournies par notre petit génie.

Comme chacun peut le constater l'AMP tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, cela en fait...une magnifique dépression !

D'ailleurs notre ami Tsih (dont nous regrettons tous ici l'absence de longue durée pour cause d'incapacité d'admettre avoir tort) est le seul à le constater :
  • 23.  tsih | 25/12/2016 @ 9:40 AntonioSan (#22),
    Je ne vois pas, dans ce que vous dites, d’argument contre l’analyse de cet article.
    Je ne vois pas non plus dans votre video « un anticyclone qui se forme sur le détroit de Bering » à 0.02 mais juste une dépression au Sud du détroit qui défile ensuite vers l’est comme c’est leur habitude. Je vois plutôt un énorme anticyclone au Nord du Bering et Point Barrow sur l’océan arctique, mer de Beaufort etc qui ne semble guère bouger. Mais bon on doit vivre dans des mondes parallèles.
    Joyeux Noël à vous.
Mais il en faut plus pour désarmer nos gogo(l)s :
  • 25.  scaletrans | 25/12/2016 @ 14:39 tsih (#23),
    Faites vous offrir une nouvelle paire de lunettes pour Noël
    Joyeux Noël quand même !
 D'où le titre de mon billet, Scaletrans et AntonioSan ayant de toute évidence un besoin urgent de changer de lunettes, à moins que ce ne soit de la simple bêtise...

D'ailleurs cette vidéo provient de la NASA elle-même :
  • Ajoutée le 15 déc. 2015
    An atmospheric river travels across the Pacific to California, Oct. 25 to Nov. 2, 2014. White colors are clouds; light blues, water vapor; and green to red, precipitation.

    This video is public domain and may be downloaded at:
    http://svs.gsfc.nasa.gov/12095

    Credit: NASA
 La NASA parle de « rivière atmosphérique traversant le Pacifique en direction de la Californie », à aucun moment il n'est fait mention du moindre anticyclone, et encore moins polaire ; c'est confirmé quand on va directement voir à la source sur le site de la NASA :
  • Forty percent of California's annual water supply comes in the form of atmospheric rivers, tendrils of moisture that travel from the Pacific Ocean and rain out when they move over the coast. New research on how El Niño affects atmospheric rivers headed for the California coast suggest that while the number of atmospheric rivers California receives (typically ten per year) will not change during an El Niño, they will be stronger, warmer, and thus wetter.
Marcel Leroux semble apparemment totalement inconnu de la NASA, par contre il est cité par de nombreux blogs...climatosceptiques !

N'étant ni météorologue ni climatologue moi-même je me garderai de donner des explications sur les phénomènes en jeu, par contre j'ai des yeux et ne suis pas encore aveugle, et quand je vois un système tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère nord je sais qu'il s'agit d'une dépression, pas d'un anticyclone.

Et pour une fois que je suis d'accord avec Tsih...

*****

 En complément de mon billet, voici ce que l'on peut observer à la date d'aujourd'hui en utilisant le site earth.nullschool.net :


Comme le dit Tsih il y a un anticyclone, pile sur le pôle, qui ne semble pas vouloir quitter les lieux ; en plein milieu du détroit de Béring on voit une dépression  et au sud-ouest un anticyclone dont je serais bien curieux de connaitre l'origine (mon petit doigt me dit qu'il ne vient pas du pôle, mais mon petit doigt peut se tromper)

Affaire à suivre ?



 

samedi 24 décembre 2016

Evénements extrêmes en 2015

Selon les climatosceptiques il n'y aurait pas d'accroissement des événements climatiques extrêmes (de toute façon il n'y a pas pour beaucoup d'entre eux de réchauffement climatique...) mais ils sont incapables d'apporter le moindre arguement sérieux à l'appui de leurs affirmations, à part bien sûr faire référence à des sites climatosceptiques selon le principe du serpent qui se mord la queue ou du raisonnement circulaire du type « j'ai raison parce que j'ai raison, la preuve je vous la fournis avec ce que mon collègue a écrit sur le sujet ! ».

Personnellement je n'ai pas idée, à mon humble niveau de petit terrien, de l'ampleur des événements extrêmes qui se produisent sur la planète, ni si ces événements sont stables, en augmentation ou en diminution ; la mémoire humaine est éminemment faillible et la perception d'un individu biaisée par sa propre expérience, de plus regarder une tempête à la télévision et écouter les commentaires qui vont avec n'aide pas forcément pour se faire une idée claire de la question.

Dans ces conditions je ne trouve qu'une solution, faire confiance aux chercheurs qui ont publié des études sur le sujet en me disant que si elles ne sont pas réfutées ou contredites avec des arguments valables alors c'est que l'on doit les prendre en compte sans sombrer dans la paranoïa complotiste de certains qui croient que les scientifiques sont des charlatans, des fraudeurs ou des incompétents.

Cela tombe bien car est paru récemment un supplément spécial du Bulletin de la Société Américaine de Météorologie dans lequel sont recensés trente événements classés comme extrêmes ayant eu lieu dans le monde en 2015.

Voici le résumé de ces événements que l'on trouvera en fait dans la dernière partie du supplément (chapitre 28) mais que je juge plus utile de faire figurer en tête de mon billet :


On remarquera que sur 30 événements 25 sont imputés à l'action de l'homme, dont 23 avec une influence négative, c'est-à-dire une amplification de l'événement ; seuls 5 sont soit non attribués à l'homme soit incertains quant à leur origine.

A noter qu'en ce qui concerne les événements liés à des chaleurs extrêmes la totalité sont à mettre sur le compte de l'influence anthropique comme il est dit dans l'introduction :
  • Without exception, all the heat-related events studied in this year’s report were found to have been made more intense or likely due to human-induced climate change, and this was discernible even for those events strongly influenced by the 2015 El Niño. 

Voici maintenant les chapitres concernant les événements extrêmes situés dans plusieurs régions du monde ; pour la facilité de lecture et une meilleure compréhension j'ai marqué en rouge les événements ayant une origine anthropique et en vert ceux pour lesquels seule la nature serait à blâmer ; j'ai également précisé entre parenthèses la méthode utilisée afin de savoir notamment si les résultats étaient issus de modèles, d'observations ou des deux.

D'abord l'introduction avec la carte du monde indiquant les endroits où se sont produits les événements.

1. INTRODUCTION TO EXPLAINING EXTREME EVENTS OF 2015 FROM A CLIMATE PERSPECTIVE

Location and types of events analyzed in this publication.

2. MULTIMODEL ASSESSMENT OF ANTHROPOGENIC INFLUENCE ON RECORD GLOBAL AND REGIONAL WARMTH DURING 2015 (CMIP5 modeling)

  • In 2015, record warm surface temperatures were observed for the global mean, India, and the equatorial central Pacific. CMIP5 simulations suggest that for the globe and India, anthropogenic warming was largely to blame.

3. WHAT HISTORY TELLS US ABOUT 2015 U.S. DAILY RAINFALL EXTREMES

  • The United States experienced above-normal daily rainfall extremes in 2015, consistent with national upward trends. However, the most abundant regional extremes were not foreshadowed by co-located long-term seasonal trends. 

4. AN ASSESSMENT OF THE ROLE OF ANTHROPOGENIC CLIMATE CHANGE IN THE ALASKA FIRE SEASON OF 2015 (WRF-ARW optimized for Alaska with metric of fire risk (BUI) to calculate FAR)

  • The 2015 Alaska fire season burned the second largest number of acres since records began in 1940. Human-induced climate change may have increased the risk of a fire season of this severity by 34%–60%.

5. THE 2014/15 SNOWPACK DROUGHT IN WASHINGTON STATE AND ITS CLIMATE FORCING (observations; CESM1 modeling)

  • The 2014/15 snowpack drought resulted from exceedingly high temperatures notwithstanding normal precipitation—a drought type that may reoccur due to accelerated anthropogenic warming and aggravated by naturally driven low precipitation.

6. IN TIDE’S WAY: SOUTHEAST FLORIDA’S SEPTEMBER 2015 SUNNY-DAY FLOOD (tide-gauge data; time-dependent EV Statistical model)

  • The probability of a 0.57-m tidal flood within the Miami region has increased by >500% since 1994 from a 10.9-cm sea level rise (SLR)-related trend in monthly highest tides.

7. EXTREME EASTERN U.S. WINTER OF 2015 NOT SYMPTOMATIC OF CLIMATE CHANGE (Observations; CMIP5 modeling)

  • Despite severe cold waves and record-breaking extreme cold-day occurrences during 2015, no long-term increase in winter daily temperature extremes has occurred in the eastern United States—winters have become warmer and less variable.

8. THE ROLE OF ARCTIC SEA ICE AND SEA SURFACE TEMPERATURES ON THE COLD 2015 FEBRUARY OVER NORTH AMERICA (AMIP (IFS model) modeling)

  • The cold spell of February 2015 in North America was predominantly internally generated; reduced Arctic sea ice and anomalous sea surface temperatures may have contributed in establishing and sustaining the anomalous flow.

9. THE 2015 EXTREME DROUGHT IN WESTERN CANADA (Observations; CMIP5 modeling; Trend and FAR analyses)

  • Analysis results indicate that the 2015 extreme drought in western Canada was likely an outcome of anthropogenically influenced warm spring conditions and naturally forced dry weather from May to July.

10. HUMAN CONTRIBUTION TO THE RECORD SUNSHINE OF WINTER 2014/15 IN THE UNITED KINGDOM (Hadley Centre event attribution system built on the high-resolution version of HadGEM3-A)

  • Extreme winter sunshine in the United Kingdom, as observed in the record high 2014/15 season, has become more than 1.5 times more likely to occur under the influence of anthropogenic forcings.

11. THE ROLE OF ANTHROPOGENIC WARMING IN 2015 CENTRAL EUROPEAN HEAT WAVES (Observations; weather@home modeling)

  • Station-based observations and bias-corrected model simulations show that the frequency of short-term heat waves in central Europe has increased, albeit quantitative estimates of risk ratios differ considerably between methods.

12. THE 2015 EUROPEAN HEAT WAVE (HadGEM3-A modeling)

  • A heat wave swept across central Europe in summer 2015. Model experiments suggest that anthropogenic forcings were a major factor in setting the conditions for the development of the 2015 heat wave.

13. THE LATE ONSET OF THE 2015 WET SEASON IN NIGERIA (Observations; Modeling with CAM5.1 and MIROC5)

  • We find no evidence that the delayed onset of the wet season over Nigeria during April–May 2015 was made more likely by anthropogenic influences or anomalous sea surface temperatures.

14. HUMAN INFLUENCES ON HEAT-RELATED HEALTH INDICATORS DURING THE 2015 EGYPTIAN HEAT WAVE (weather@home modeling)

  • A combined modeling and observational assessment of the 2015 heat wave in Egypt found that human discomfort increased due to anthropogenic climate change.

15. ASSESSING THE CONTRIBUTIONS OF LOCAL AND EAST PACIFIC WARMING TO THE 2015 DROUGHTS IN ETHIOPIA AND SOUTHERN AFRICA (CMIP5 modeling, land surface model simulations, and statistical analyses)

  • Anthropogenic warming contributed to the 2015 Ethiopian and southern African droughts by increasing El Niño SSTs and local air temperatures, causing reduced rainfall and runoff, and contributing to severe food insecurity.

16. THE DEADLY COMBINATION OF HEAT AND HUMIDITY IN INDIA AND PAKISTAN IN SUMMER 2015 (Non-stationary EV theory; C20C+ Attribution Subproject)

  • We find that the deadly heat waves in India and Pakistan in 2015 were exacerbated by anthropogenic climate change. Although the impacts of both events were severe, the events themselves were not connected to each other.

17. THE HEAVY PRECIPITATION EVENT OF DECEMBER 2015 IN CHENNAI, INDIA (Observations; Modeling with weather@home, EC-Earth and CMIP5)

  • Extreme one-day rainfall caused widespread flooding in Chennai, India, in December 2015. No effect of global warming was detected, likely caused by aerosols counteracting greenhouse gases up to now.

18. ATTRIBUTION OF EXTREME RAINFALL IN SOUTHEAST CHINA DURING MAY 2015 (HadGEM3-A-N216 modeling; FAR)

  • Anthropogenic climate change increased the probability that a short-duration, intense rainfall event would occur in parts of southeast China. This type of event occurred in May 2015, causing serious flooding.

19. RECORD-BREAKING HEAT IN NORTHWEST CHINA IN JULY 2015: ANALYSIS OF THE SEVERITY AND UNDERLYING CAUSES (CMIP5 modeling with ROF; FAR)

  • The record-breaking heat over northwest China in July 2015 was linked directly to atmospheric general circulation indices and anthropogenic forcing. The latter increased the risk of extreme heat by three-fold.

20. HUMAN INFLUENCE ON THE 2015 EXTREME HIGH TEMPERATURE EVENTS IN WESTERN CHINA (CMIP5 modeling with ROF; FAR)

  • Human influence has very likely increased the probability of occurrence of the 2015 western China extreme summer temperature events by at least 3-fold and 42-fold for the highest daily maximum and minimum temperatures, respectively.

21. A PERSISTENT JAPANESE HEAT WAVE IN EARLY AUGUST 2015: ROLES OF NATURAL VARIABILITY AND HUMAN-INDUCED WARMING (MIROC5-AGCM modeling)

  • The persistent Japanese heat wave that occurred in early August 2015 was mainly attributed to intraseasonal disturbances including tropical cyclones. Anthropogenic warming contributed to an increase in the probability of occurrence.

22. CLIMATE CHANGE AND EL NIÑO INCREASE LIKELIHOOD OF INDONESIAN HEAT AND DROUGHT (Observations; CMIP5 modeling)

  • El Niño and human-induced climate change have substantially increased the likelihood of rainfall deficits and high temperatures, respectively, in Indonesia such as those experienced in the drought conditions of J ul y – Oc t ober 2015.

23. SOUTHERN AUSTRALIA’S WARMEST OCTOBER ON RECORD: THE ROLE OF ENSO AND CLIMATE CHANGE (weather@home modeling; FAR)

  • Anthropogenic climate change was found to have a substantial influence on southern Australia’s extreme heat in October 2015. The relative influence of El Niño conditions was less clear.

24. WHAT CAUSED THE RECORD-BREAKING HEAT ACROSS AUSTRALIA IN OCTOBER 2015? (BoM seasonal forecast attribution system and seasonal forecasts)

  • Using a seasonal forecasting framework for attribution, we find that half of the record heat anomaly across Australia in October 2015 can be attributed to increasing CO2, with much of the rest due to internal atmospheric variability.

25. THE ROLES OF CLIMATE CHANGE AND EL NIÑO IN THE RECORD LOW RAINFALL IN OCTOBER 2015 IN TASMANIA, AUSTRALIA (Observations; Modeling with CMIP5 and weather@home)

  • Anthropogenic climate change and El Niño made small but significant contributions to increasing the likelihood of record low rainfall in October 2015 in Tasmania. Atmospheric variability was the main contributor.

26. INFLUENCES OF NATURAL VARIABILITY AND ANTHROPOGENIC FORCING ON THE EXTREME 2015 ACCUMULATED CYCLONE ENERGY IN THE WESTERN NORTH PACIFIC (GFDL FLOR modeling; FAR)

  • The extreme value of the 2015 western North Pacific (WNP) accumulated cyclone energy (ACE) was mainly caused by the sea surface warming in the eastern and central Pacific, with the anthropogenic forcing largely increasing the odds of the occurrence of this event.

27. RECORD LOW NORTHERN HEMISPHERE SEA ICE EXTENT IN MARCH 2015 (OGCM modeling)

  • The record low Northern Hemisphere (NH) winter sea ice maximum stemmed from a strong interannual surface anomaly in the Pacific sector, but it would not have been reached without long-term climate change.

28. SUMMARY AND BROADER CONTEXT

  • This year’s event types include tropical cyclones, extreme sunshine, nuisance tidal flooding, snowpack drought, forest fires, and Arctic sea ice extent in addition to heat, cold, precipitation, and drought. The Summary Table (Table 28.1) is provided to give readers a general overview of the results. However, it is a highly simplified categorization of the results and does not include information about the size of the signal detected or the confidence in the results. This information is found within each individual report and provides essential context for understanding and interpreting results for any individual event. Also, while these reports may be the first analysis for many of these events, they may not be the last. Additional research on any of these events may uncover new information that helps provide a more complete understanding for the role of climate change.
 La table 28.1 dont il est question est celle qui figure en tête de ce billet.


  La définition des acronymes figure au bas de ce tableau dans le document.

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Source de mon information :


vendredi 23 décembre 2016

Cadeau de Noël pour Michael Mann qui gagne une décision de justice

Michael Mann est un scientifique qui fait l'objet d'une détestation de grande ampleur de la part d'une espèce en voie de disparition que l'on appelle les climatosceptiques.

L'objet de l'ire de ces négateurs du réchauffement climatique anthropique (RCA) ? La fameuse courbe en crosse de hockey et la révélation à la fin du siècle dernier que la hausse des températures depuis le début de l'ère industrielle était corrélée avec les émissions humaines de CO2, ce que certaines personnes atteintes de déni pathologique ne peuvent tout simplement pas admettre ; sans compter les « intérêts » en jeu, les industries dites « fossiles », pour lesquelles il est primordial de retarder au maximum toute réglementation trop contraignante pouvant avoir un effet négatif sur leur compte de résultat et notamment sa bottom line.

Une bonne nouvelle vient de nous parvenir de la Cour d'Appel du District de Columbia où se jugeait un des quelques litiges que Michael Mann doit gérer avec un certain nombre de personnes l'ayant diffamé et ayant cherché à salir sa réputation de scientifique.

La décision de cette Cour d'Appel, comme l'explique Greg Laden, va permettre à Mann de continuer à défendre ses droits et son honneur :
  • Mann sued the National Review and others over defamation. That’s a good suit and he’ll probably eventually win it.
  • Along the way, the District of Columbia Court of Appeals made a decision that allowed the suit to go forward. The encapsulated version of that: Defendant(s) argued that the case should be thrown out, and the judge said no way Jose to that. Then, defendant(s) appealed that decision, and just now, the court said no way Jose to that too.
Cela parait ahurissant mais il s'agit de la sixième (sur six) décision en faveur de Mann !

Sur HotWhopper Sou nous en donne le détail :
  1. Cuccinelli v. UVA/Mann, 
  2. Cuccinelli v. UVA/Mann supreme Court Appeal, 
  3. ATI v. UVA/Mann, 
  4. ATI v. UVA/Mann Supreme Court Appeal, 
  5. Mann v. CEI/NRO/etc DC District Court, 
  6. Mann v. CEI/NRO DC Appeals Court
Toutes, donc, gagnées par Mann.

Cette sixième décision a pour moi un double avantage :
  1. faire un historique de l'« affaire Mann », ce qui est utile pour replacer les choses dans leur contexte ;
  2. montrer que le droit est clairement du côté de Mann et que cela n'augure que du bon pour la suite.
 L'historique occupe les pages 6 à 16 de la décision de la Cour et peut se résumer ainsi :
  • C'est en 1998 et 1999 que Michael Mann et deux de ses collègues,  Raymond S. Bradley et Malcolm K. Hughes, bizarrement épargnés par les climatosceptiques (qui usent en fait de la Serengeti strategy en s'attaquant uniquement à Mann), publient deux papiers montrant que la hausse récente des températures était sans précédent depuis au moins le dernier millénaire et que cette hausse était corrélée avec les fortes concentrations de CO2 dans l'atmosphère dues à la combustion de carburants fossiles ;
  • La reconstruction des températures avant l'utilisation des mesures instrumentales (thermomètres) était rendue possible par l'utilisation de proxys, essentiellement les cernes d'arbres mais aussi les sédiments prélevés dans des glaciers ou au fond de lacs, entre autres ;
  • Le deuxième papier est à l'origine de la fameuse « courbe en crosse de hockey » qui fut reprise en 2001 dans le 3ème rapport du GIEC ;
  • En 2003 et 2005 un consultant dans l'industrie minière (tiens, tiens...), Stephen McIntyre, et  un professeur d'économie, Ross McKitrick, prétendirent que les données de Mann étaient mauvaises et que la courbe était le résultat d'analyses statistiques erronées ;
  •  Dans le même temps le professeur Edward Wegman tira une conclusion identique, mais le National Research Council, de son côté, bien qu'émettant des doutes sur la fiabilité des températures reconstituées pour la période antérieure à 1600, valida les conclusions et notamment la courbe elle-même ;
  • Par la suite toutes les études revues par des pairs confirmèrent la courbe en crosse de hockey, prouvant que, contrairement à ce qu'on lit partout dans la presse climatosceptique, la courbe de Mann n'a jamais été réfutée ;
  • En novembre 2009 éclate l'affaire dite du « climategate » tombant à point (pour les climatosceptiques) juste avant la COP15 de Copenhague afin de la torpiller ;
  • Plusieurs enquêtes conclurent toutes par la suite qu'il n'y avait eu, de la part des scientifiques et notamment de Michael Mann, aucune tentative de fraude ou de falsification des données, ce que tentait de « prouver » cette affaire du climategate ;
  • En juillet 2012 Rand Simberg publia un article sur le blog du Competitive Enterprise Institute (CEI), dans lequel il comparait Michael Mann à un pédophile, Jerry Sandusky, en disant notamment que « Mann était le Sandusky de la science climatique ».
 Je passe sur tous les détails, et il y en a eu, qui ont alimenté la chronique de l'« affaire Mann » depuis cette date jusqu'à aujourd'hui.

Voici une partie de l'exposé des faits reprise de la décision de la Cour elle-même dans la langue d'origine (les surlignages en rouge sont de mon fait) :


In 1998 and 1999, Dr. Mann and two colleagues co-authored two scientific papers, the first of which was published in the international scientific journal Nature and the second of which was published in Geophysical Research Letters, that reported the results from a statistical study of the Earth’s temperatures over several centuries. Their 1998 study used a technique to reconstruct temperatures from time periods before the widespread use of thermometers in the 1960s by using “proxy indicators” (described by Dr. Mann as “growth rings of ancient trees and corals, sediment cores from ocean and lake bottoms, ice cores from glaciers, and cave sediment cores”). The data showed that global mean annual temperatures have been rising since the early twentieth century, with a marked increase in the last fifty years. The papers concluded that this rise in temperature was “likely unprecedented in at least the past millennium” and correlated with higher concentrations of carbon dioxide in the atmosphere emitted by the combustion of fossil fuels.
The 1999 paper included a graph depicting global temperatures in the Northern Hemisphere for a millennium, from approximately 1050 through 2000. The graphical pattern is roughly horizontal for 90% of the temperature axis—reflecting a slight, long-term cooling period between 1050 and 1900—followed by a sharp increase in temperature in the twentieth century. Because of its shape resembling the long shaft and shorter diagonal blade of a hockey stick, this graph became known as the “hockey stick.” The hockey stick graph became the foundation for the conclusion that the sharp increase in temperature starting in the twentieth century was anthropogenic, or caused by concentrations of CO2 in the atmosphere generated by human activity initiated by the industrial age. The hockey stick graph also became a rallying point, and a target, in the subsequent debate over the existence and cause of global warming and what, if anything, should be done about it.
In 2001, the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), in its Third Assessment Report, summarized the study and data that led to the hockey stick graph and featured several of the studies that replicated its data. In 2003 and 2005, mining consultant Stephen McIntyre and Professor Ross McKitrick published articles claiming to demonstrate that the hockey stick graph was the result of bad data and flawed statistical analysis. That same year, in a study commissioned by two U.S. Congressmen, Professor Edward Wegman concluded that Dr. Mann’s statistical methodology was flawed. That same year, the National Research Council of the National Academies of Science, in a study commissioned by the U.S. House of Representatives, raised questions about the reliability of temperature reconstructions prior to 1600, but agreed substantively with the conclusions represented by the hockey stick graph. Follow-up, peer-reviewed studies published in the literature have independently validated conclusions illustrated by the hockey stick graph.

In November 2009, thousands of emails from the Climate Research Unit (CRU) of the University of East Anglia in the United Kingdom—some between Dr. Mann and CRU climate scientists—were somehow obtained and anonymously published on the Internet, shortly before the U.N. Global Climate Change Conference was to begin in Copenhagen in December 2009. In a controversy dubbed “Climategate,” some of these emails were cited as proof that climate scientists, including Dr. Mann, falsified or manipulated their data, in collusion with government officials, to produce the hockey stick result. The emails led to public questioning of the validity of the research leading to the hockey stick graph and to calls for evaluation of the soundness of its statistical analysis and the conduct of the scientists involved in the research, including, specifically, Dr. Mann.

Following disclosure of the emails and the questions raised, Penn State, the University of East Anglia, and five governmental agencies—the U.K. House of Commons Science and Technology Committee, the U.K. Secretary of State for Energy and Climate Change, the Inspector General of the U.S. Department of Commerce, the U.S. Environmental Protection Agency, and the U.S. National Science Foundation—issued reports after conducting inquiries into the validity of the methodology and research underlying the hockey stick graph and investigating the allegations impugning the integrity of Dr. Mann’s and other climate scientists’ conduct. The inquiries that considered the science largely validated the methodology underlying the hockey stick graph. None of the investigations found any evidence of fraud, falsification, manipulation, or misconduct on the part of Dr. Mann. These reports were published in 2010 and 2011.
On July 13, 2012, Mr. Simberg authored an article entitled “The Other Scandal in Unhappy Valley,” which was published on OpenMarket.org, an online blog of CEI. Comparing “Climategate” with the then-front-page news of the Penn State sexual abuse scandal involving Jerry Sandusky that had been revealed in the Freeh Report, Mr. Simberg wrote:
So it turns out that Penn State has covered up wrongdoing by one of its employees to avoid bad publicity.
But I’m not talking about the appalling behavior uncovered this week by the Freeh report. No, I’m referring to another cover up and whitewash that occurred there two years ago, before we learned how rotten and corrupt the culture at the university was. But now that we know how bad it was, perhaps it’s time that we revisit the Michael Mann affair, particularly given how much we’ve also learned about his and others’ hockey-stick deceptions since. Mann could be said to be the Jerry Sandusky of climate science, except for instead of molesting children, he has molested and tortured data in service of politicized science that could have dire consequences for the nation and planet. . . .]
[M]any . . . luminaries of the “climate science” community were shown to have been behaving in a most unscientific manner. Among them were Michael Mann, Professor of Meteorology at Penn State, whom the emails revealed had been engaging in data manipulation to keep the blade on his famous hockey-stick graph, which had become an icon for those determined to reduce human carbon emissions by any means necessary. . . .
Mann has become the posterboy of the corrupt and disgraced climate science echo chamber. No university whitewash investigation will change that simple reality....
Michael Mann, like Joe Paterno, was a rock star in the context of Penn State University, bringing in millions in research funding. The same university president who resigned in the wake of the Sandusky scandal was also the president when Mann was being whitewashed investigated. We saw what the university administration was willing to do to cover up heinous crimes, and even let them continue, rather than expose them. Should we suppose, in light of what we now know, they would do any less to hide academic and scientific misconduct, with so much at stake?
It’s time for a fresh, truly independent investigation.
 

Je passe le reste pour arriver directement à la fin, à la conclusion :

[…] Dr. Mann has supplied sufficient evidence for a reasonable jury to find, by a preponderance of the evidence, that statements in the articles written by Mr. Simberg and Mr. Steyn were false, defamatory, and published by appellants to third parties, and, by clear and convincing evidence, that appellants did so with actual malice. […] On remand, the court shall dismiss these claims with prejudice.

« On remand » signifie en détention préventive, mais dans ce cas il s'agit plutôt du sens « sur renvoi » ; par ailleurs « the court shall dismiss these claims with prejudice » signifie que la décision est définitive et que les plaignants, dans le cas présent les adversaires de Mann, ne pourront plus invoquer les mêmes motifs.

Mann a ajouté un commentaire inclus dans le billet de Greg Laden :
  • We are particularly pleased that the court, after performing an independent review of the evidence, found that the allegations against me have been ‘definitively discredited’.
  • I am pleased by this unanimous decision of the court and we now look forward to presenting our claims of defamation to a jury.

De son côté le CEI reste optimiste en prédisant que
  • Dr. Mann's remaining claims will ultimately fail, because they attempt to shut down speech and debate that is absolutely protected by the First Amendment.

Comme si la liberté d'expression avait le moindre rapport avec la liberté de diffamer quelqu'un, et comme si le Premier Amendement de la Constitution Américaine permettait à tout un chacun de ternir la réputation d'un scientifique en le comparant notamment à un pédophile et en l'accusant d'avoir truqué ses résultats.

A mon avis le CEI pratique le wishful thinking, pour le moment wait and see, mais mon petit doigt me dit que cet organisme éminemment libéral ne devrait pas être satisfait du résultat final.


*****

Autres billets sur le sujet :



mardi 20 décembre 2016

La Terre du passé...

Dans mon précédent billet j'évoquais le site La Terre du futur où notre bon ami the fritz me faisait de la publicité.

Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises la meilleure façon de juger du sérieux de quelqu'un c'est encore de le confontrer aux âneries qu'il a pu commettre dans le passé.

Ainsi de ce billet intitulé FakeGate : réchauffement climatique bidon et documents pipeaux et censé nous « prouver » la malignité des climatologues truquant leurs données en citant (ne rions pas) le Heartland Institute qui serait « une institution regroupant des experts dans le but de produire des études et des propositions dans le domaine des politiques publiques » sans préciser bien sûr ses sources de financement...

Le plus comique et révélateur est quand même ce magnifique graphique supposé nous en mettre plein la vue :




On admirera :
  • l'absence de référence (d'où sort ce graphique ?)
  • l'absence d'information dans les ordonnées (de quoi parle-t-on, on imagine de températures ou d'anomalies, mais de combien ?)
  • le creux phénoménal supposé se produire en 2019 (dans 2 ans)
  • le pic fantastique de 1998 qui n'atteindrait pas les « sommets » de l'Optimum Médiéval !
  • la prévision pour 2038 et après, d'une finesse et d'une précision que le GIEC lui envierait presque !
Ce merveilleux graphique est à rapprocher de celui que tout le monde peut consulter sur wikipedia :

Cette image compare dix études de température par proxy reconstruites à partir de données couvrant les 2000 dernières années.

Ou encore celui-ci :

Graphique montrant les variations et la stabilité relative du climat au cours des 12 000 dernières années.

 Ou encore :

Estimations de température relatives pour les 800 000 dernières années à partir des carottes glaciaires EPICA en Antarctique. La date présente est à droite du graphique.


« Il parait » qu'il ne faut pas faire confiance à wikipedia, ce repaire d'anarcho-faschistes écolos qui ne veulent pas faire payer leurs services, ce qui est bizarre c'est que ceux qui ne lui font pas confiance sont en principe les mêmes qui produisent le genre de graphiques que nous a servi La Terre du Futur en 2012.

Bizarre, bizarre... 


 

lundi 19 décembre 2016

Hello la Terre du futur !

Aussi ahurissant que cela puisse paraitre, l'ami Fritz, un des quelques adeptes qui hantent le site Skyfall en quête d'informations croustillantes sur le dernier complot en date des écologistes pour gouverner la planète (oui je sais, je force un peu le trait, mais pas tant que ça finalement) fait de la publicité pour mon modeste blog sur le site La Terre du Futur :
Je ne connais pas ce Sebb mais je pense comprendre qu'il aurait quelques divergences de vues avec les habitués de ce site.

Le proprio du site (il signe FredTDF, j'en déduis que c'est le taulier) lui répond :
  • par FredTDF le 18 Décembre 2016, 10:10
    the fritz a écrit:http://sogeco31.blogspot.fr/

    Je pense qu'il faudrait recommander à Sebb ce site où il trouvera quelques gens avec qui discuter
    Un lien qui a dû déjà avoir des mots "doux" envers tdf. Je ne suis pas certain de vouloir leur faire de la pub.... mais pour défendre Sebb, je crois savoir qu'il a quand même un certain sens critique objectif parfois et reconnaît volontier les exagérations des alarmistes.
Je n'ai pas souvenir avoir déjà évoqué ce site et avoir eu des « mots doux » à son encontre, ce qui est sûr c'est qu'il ne figure pas dans ma bloglist, il y a peut-être une raison à cela...

A priori il s'agit d'un site d'information scientifique, rien à redire sur cela, il y en a à la pelle sur la Toile, plus ou moins sérieux, et je ne saurais juger de la qualité des articles publiés comme par exemple ceux-ci :
Dans la partie Qui sommes-nous, nous n'apprendrons pas grand chose de la qualité des contributeurs, mais un red flag se dresse immédiatement sous nos yeux avec en fond sonore une sirène d'alarme qui nous hurle aux tympans :
  • Mais qui sommes nous ? Nous sommes des personnes indépendantes autodidactes et passionnées. Notre but est d’apporter des solutions dans un monde en difficulté énergétique et d’abroger les discours apocalyptiques du réchauffement climatique. Des institutions accréditées par l’ONU comme le GIEC sont dans l’erreur. La stabilisation des températures depuis l’an 2000 démontre que des paramètres n’ont pas été tenus en compte. Le Soleil, les courants marins, les oscillations sont les points à étudier.
Notre suspicion est encore augmentée avec la citation de Morgan Freeman en introduction :
  • Si quelqu'un vous traite d'amateur, rappelez-lui que ce sont des amateurs qui ont fait l'Arche de Noé, et des professionnels le Titanic. La suite on la connait tous...Croyez en vous !
Un site d'amateurs qui se réclame de Noé et prétend « apporter des solutions dans un monde en difficulté énergétique » ne peut que soulever quelques interrogations quant à son sérieux.


Quand de plus ce site assure sans rire vouloir « abroger les discours apocalyptiques du réchauffement climatique » la cause est entendu, il ne figurera pas dans ma bloglist.





dimanche 18 décembre 2016

1830

Il y a des coïncidences assez troublantes.

Par exemple cette date, 1830.

C'est l'année de la mort de Joseph Fourier, le précurseur sinon l'inventeur du fameux « effet de serre », mais c'est aussi, nous apprend Science&Vie, page 26 de son numéro de novembre, « la date à laquelle le changement climatique provoqué par l'homme est devenu perceptible » !

Comme à sa mauvaise habitude S&V ne cite pas sa source, ajoutant que « les changements ténus advenus au cours du XIXe siècle [...] correspondent à une augmentation du CO2 atmosphérique de 10 ppm, soit à peine 1/40 du niveau actuel. »

En faisant une recherche  « Google » avec les termes « 1830 changement climatique CO2 » j'obtiens une série de résultats dont celui publié sur le site EurActiv et intitulé Le réchauffement climatique est apparu en 1830.

L'étude qui est à l'origine est intitulée Early onset of industrial-era warming across the oceans and continents. Voici l'abstract :
  • The evolution of industrial-era warming across the continents and oceans provides a context for future climate change and is important for determining climate sensitivity and the processes that control regional warming. Here we use post-ad 1500 palaeoclimate records to show that sustained industrial-era warming of the tropical oceans first developed during the mid-nineteenth century and was nearly synchronous with Northern Hemisphere continental warming. The early onset of sustained, significant warming in palaeoclimate records and model simulations suggests that greenhouse forcing of industrial-era warming commenced as early as the mid-nineteenth century and included an enhanced equatorial ocean response mechanism. The development of Southern Hemisphere warming is delayed in reconstructions, but this apparent delay is not reproduced in climate simulations. Our findings imply that instrumental records are too short to comprehensively assess anthropogenic climate change and that, in some regions, about 180 years of industrial-era warming has already caused surface temperatures to emerge above pre-industrial values, even when taking natural variability into account.
 Je n'ai pas accès au reste de l'article (il faut payer pour cela) mais je fais confiance à Romain Loury quand celui-ci écrit :
  •  [...] ce phénomène [l'émergence du réchauffement] serait apparu aux environs de 1830. En premier lieu dans l’Arctique, où les chercheurs datent de 1831 les premiers écarts avec la variabilité interannuelle, et dans les océans tropicaux (entre 1828 et 1834). «C’est un résultat assez inattendu: le climat s’avère beaucoup plus sensible aux gaz à effet de serre (GES) qu’on ne le pensait», observe Marie-Alexandrine Sicre, directrice de recherche au laboratoire LOCEAN de l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL, Paris, UPMC/CNRS/IRD/MNHN) et co-auteure de l’étude.
Or c'est en 1824, soit peu de temps avant l'« émergence du phénomène du réchauffement climatique anthropique », que Joseph Fourier publia son ouvrage intitulé Mémoire sur les températures du globe terrestre et des espaces planétaires.

Comme l'explique Jean-Louis Dufresne :
  • Fourier a établi les principes fondamentaux qui régissent la température de surface d’une planète, et notamment les principes de l’effet de serre : l’ajustement de la température de surface pour atteindre l’équilibre énergétique ainsi que le rôle essentiel de la dissymétrie entre les propriétés radiatives de l’atmosphère dans le spectre solaire (atmosphère transparente) et dans le spectre infrarouge thermique (atmosphère partiellement opaque). Près de deux siècles seront nécessaires pour quantifier et comprendre ces phénomènes.

Sauf que « près de deux siècles » plus tard il y a encore des parasites capables de nier l'existence de l'« effet de serre »...







vendredi 16 décembre 2016

Magistrale démonstration de Benoit Rittaud : la vieillesse est un naufrage...

Dans l'un de ses derniers billets Benoit Rittaud nous invite à découvrir un livre mystère, qui n'est rien d'autre que le bouquin de Claude Allègre, paru en 1993, Écologie des villes, écologie des champs.

A l'époque Allègre avait encore toute sa tête et pouvait parler d'écologie sans trop se discréditer, même s'il n'était pas particulièrement le mieux placé pour parler de ce sujet ; René Dumont, entre autres, était infiniment plus qualifié.

A l'époque Allègre était parfaitement « en ligne » avec la science, sa grande famille, concernant le réchauffement climatique, un domaine dans lequel il n'a pourtant jamais eu la moindre crédibilité, puisqu'il est géochimiste et n'a jamais publié quoi que ce soit ayant un rapport avec le climat.

Il publie notamment, en 1987, 12 clés pour la géologie que les Éditions Belin nous présentent ainsi :
  •  Présentés en 12 chapitres thématiques, les entretiens d'Émile Noël et de Claude Allègre permettent de mieux comprendre comment fonctionne cette machine thermique et usine chimique qu'est la Terre.
    Pendant ces 12 chapitres, Claude Allègre détaille comment les mouvements du magma à l'intérieur du globe terrestre font dériver les continents en surface; comment les continents, au cours de leur lent mouvement, entrent en collision et se plissent pour donner les chaînes de montagnes; comment les fluctuations de l'inclinaison de l'axe de rotation de la Terre engendrent des variations de climat; comment les connaissances sur la géologie et l'atmosphère permettent d'exploiter les richesses minérales et agricoles de notre planète. Car nous n'avons qu'une Terre : nous ne pourrons y préserver la vie dans des conditions acceptables et prévenir les effets de ses colères soudaines - tremblements de terre et éruptions volcaniques - que par une meilleure connaissance de ses mécanismes.
Nul climatoscepticisme là-dedans, seulement la constatation que par le passé l'évolution du climat a été principalement le fait de facteurs bien connus comme les variations de l'ensoleillement engendrées par « les fluctuations de l'inclinaison de l'axe de rotation de la Terre » ce qu'aucun scientifique sérieux ne remet en question.

Il manque quand même dans cette description l'aspect CO2 que wikipedia nous détaille :
  • En 1987, avant la mise en place du GIEC, Claude Allègre est l'un des premiers scientifiques à indiquer dans un de ses ouvrages (Allègre et Noël 1987) l’existence d'un réchauffement climatique causé par l'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère, augmentation elle-même issue de la combustion massive des carburants fossiles par l'homme. Il ajoute que l'impact du CO2 entraîne une élévation de la température du globe alors que les paramètres astronomiques (influençant le climat) devraient conduire à un lent refroidissement.
C'est exactement ce que dit la science « officielle », les températures devraient baisser, en tenant compte notamment de la baisse d'activité du soleil, mais c'est le contraire que l'on constate.

Je n'ai pas lu les « 12 clés » mais j'ai lu Un peu de science pour tout le monde que Claude Allègre a écrit en 2003, avant son passage côté climatosceptique ; dans ce livre il consacre un chapitre à la Terre-patrie (comme il l'appelle) dans lequel deux sous-chapitres sont consacrés aux cycles de Milankovitch et au climat proprement dit.

Dans ce dernier sous-chapitre il commet cependant l'erreur de considérer l'atmosphère terrestre comme un acteur prépondérant ; il écrit notamment, pages 369/370 :
  • Mais si le premier déterminant du climat est astronomique, celui-ci n'est pas le seul. L'atmosphère terrestre joue son rôle elle aussi.
  • Ces gaz mineurs [le CO2 et l'ozone] jouent un rôle majeur dans la détermination du climat.
Première constatation : Claude Allègre admet que des gaz mineurs peuvent avoir un impact majeur sur le climat.

Deuxième constatation : Claude Allègre ignore totalement le rôle des océans, qui pourtant absorbent 93% de la chaleur additionnelle comme nous l'apprend le site Global-Climat :
  • Depuis le début de l’ère industrielle, l’océan a absorbé une quantité phénoménale d’énergie  en raison du largage massif de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Environ 93% de l’excès d’énergie lié à cet effet de serre a été emmagasiné par les océans.
Cette ignorance est stupéfiante de la part de quelqu'un comme Allègre, mais bon, il a au moins reconnu quelques évidences que la plupart des climatosceptiques s'escriment à nier encore aujourd'hui.

Oui mais ça, c'était avant ; en 2006 Claude Allègre change son fusil d'épaule et devient franchement climatosceptique. Depuis, c'est la chute libre avec le pathétique crash qui dure depuis quelques années maintenant mais que l'on peut facilement visualiser à la lecture du dernier opus skyfallesque qui nous fait « bénéficier » des vidéos de la dernière contre-COP 22, celle justement qui a échappé au bide total grâce à papy Allègre que l'on peut voir ici sur Dailymotion.

Cette vidéo est tout simplement pathétique et arracherait presque des larmes au vu de la déchéance non seulement physique mais aussi mentale dans laquelle Allègre a sombré.

L'entendre parler de « climato-fanatiques totalement incompétents », en évoquant par exemple François Hollande, comme si le président de la République était censé avoir les connaissances d'un scientifique, est un modèle du genre : on attaque un messager plutôt que d'expliquer en quoi le message serait faux, cela marche avec Laurent Fabius, Al Gore, Nicolas Hulot ou Ségolène Royal, mais aussi avec n'importe quel vulgarisateur comme Sylvestre Huet ou Stéphane Foucart qui ont l'outrecuidance de rapporter les études scientifiques sans les déformer.

L'entendre ensuite parler « du problème de la culpabilité de l'homme qui est un problème religieux » pour l'appliquer à la science climatique et aux conclusions auxquelles elle arrive (à savoir que ça va mal finir pour nous si on continue comme ça) est également un collector qu'il faudrait faire encadrer et montrer comme exemple de ce qu'on peut sortir comme argument basé sur de la mauvaise foi (sans jeu de mot) afin de faire prendre aux gens des vessies pour des lanternes.

Et que dire de la référence au pape ? Doit-on rappeler à Claude Allègre que le pape a une formation en chimie et qu'il est tout à fait capable de comprendre le rôle du CO2 dans l'atmosphère sans faire intervenir Dieu ou l'un de ses Saints ?

« Si la planète se détruit l'homme est coupable etc. », ben oui monsieur le ministre de l'éducation qui a perdu ses facultés, l'homme est bien responsable de pas mal de choses, et pas seulement du réchauffement climatique ! Pas besoin d'être croyant pour en avoir la certitude, d'ailleurs ce sont plutôt des croyants qui tendraient à penser que Dieu dans son infinie bonté ne peut pas laisser l'homme détruire la Terre, et que de toute façon l'homme n'est pas assez puissant pour parvenir à un tel résultat que seul Dieu est capable d'obtenir s'Il le veut bien (Inch Allah certains disent)

« Tous les géologues sont des climato-réalistes ou du moins climatosceptiques » nous assène-t-il encore, en précisant dans la foulée « au cours des temps géologiques on a eu des fluctuations climatiques bien plus importantes que celles qu'on voit actuellement  », nous prouvant ainsi qu'il tombe les pieds joints dans le mythe (le mantra) du « climat qui a toujours changé » supposé nous « prouver par A + B  » que le réchauffement actuel ne peut pas être provoqué par l'activité humaine et n'aura pas de conséquences dommageables dans l'avenir.

Je ne suis pas allé plus loin que « donc...donc si vous voulez la...la...la plus on s'env...on s'éloigne des...des temps actuels et plus...plus c'est...c'est...c'est...c'est bien vu d'être c'est c'est vu avec scepticisme cette...cette manière de faire... »

C'est vraiment trop dur d'assister à une telle déchéance, et ne croyez pas que je me moque d'Allègre, non c'est plutôt à ceux qui se permettent d'exposer ce pitoyable galimatias en introduction d'une conférence qu'ils prétendent être un « joli succès » que s'adresse mon mépris.


La vieillesse est un naufrage avait dit Charles de Gaule à propos du maréchal Pétain.

Benoit Rittaud, en bon mathématicien, vient de nous le prouver par A + B.