vendredi 29 décembre 2017

Une vague de froid fait des ravages dans certains cerveaux

Je pensais terminer l'année avec mon billet mensuel sur l'actualité climatique du mois passé, mais en fait non, il se trouve que j'ai un nouvel admirateur qui me fait l'honneur en l'espace de 24 heures de me laisser deux commentaires et je ne peux pas résister à l'envie de vous en faire part tellement ils sont intéressants.

Le premier a été posté suite à mon billet sur Jancovici :
  • Anonyme 27 décembre 2017 à 14:06 Pas de billet pour expliquer que la vague de froid exceptionnelle en cours sur l'Amerique du Nord est d'origine anthropique ? On est désappointé .....
Et le second, donc, dans la même veine, suite à mon tout dernier billet mensuel :
  • Anonyme 28 décembre 2017 à 13:46 Quel dommage .. On aurait voulu avoir tous les records affreux battus par cette vague de froid ... les hauteurs inegalés de neige tombées comme cela fut si consciensieusement fait pour Harvey . On aurait été passionné de savoir de combien de pourcent ( 16,23% ? 14.68% ?) le froid est plus intense á cause de l'Homme .. On attendait avec impatience les chiffres debiles á la Kerry pour calculer l'augmentation de probabilité (sic) d'occurence d'une telle tempete á cause de l'Homme .....On se contentera d'insultes sur les neuneus ... lol C'est pas grave l été est une meilleure saison pour se jeter, comme un morpion sur bataillon colonial en goguette, sur la moindre secheresse d'un comté de l'Arkansas ou d'une sous region somalienne ...Gros benet sans cerveau .....
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet, ce n'est pas moi qui le dis mais George Courteline, et il devait savoir de quoi il parlait ; c'est pour cela que je ne vais pas bouder mon plaisir et j'accepte bien volontiers le cadeau que me fait mon nouvel ami, que nous appellerons Anonyme puisqu'il signe de ce nom.

Le dernier commentaire, si je ne me trompe, se réfère en partie à ce dessin que j'ai publié et qui est issu du site What on Earth?comics :

En hommage à tous les neuneus qui évoquent la vague de froid actuelle en Amérique du Nord.

Je remarque avec plaisir qu'Anonyme a suffisamment de lucidité pour se reconnaître ou, tout au moins, s'identifier au personnage qui s'exprime ainsi : « Donc, si cette hystérie du réchauffement climatique est vraie, alors qu'est-ce que je suis en train de pelleter ? » ; et il est conseillé par le dessinateur « de ne pas répondre à ce genre de question », j'imagine parce que soit on a affaire à un désinformateur, et dans ce cas il est inutile d'essayer d'argumenter, soit on se trouve en présence d'un simple d'esprit et alors il va être très difficile de le convaincre de quoi que ce soit s'il s'est mis en tête que le réchauffement climatique est un canular (il a peut-être lu toute l'oeuvre de Benoit Rittaud et on peut comprendre qu'il soit irrécupérable)

La syntaxe hasardeuse et l'enchainement désordonné des idées de notre ami Anonyme nous laisse d'ailleurs à penser qu'il y a une grosse pagaille dans sa tête, aussi, comme c'est la fin de l'année et que j'ai décidé de faire une bonne action (peut-être la seule de l'année, c'est donc ma dernière chance pour 2017) je vais tenter d'expliquer à Anonyme pourquoi il se trompe quand il met l'accent sur une vague de froid pour, j'imagine, discréditer le réchauffement climatique d'origine humaine, lequel doit pour lui être une vaste blague.

Je pense que le mieux est de commencer par une carte qui figurait justement dans mon précédent billet mais qui a dû lui échapper :

Anomalies de températures pour novembre 2017.

Cette carte, qui concerne les différences de températures du mois de novembre 2017 par rapport à la période 1951-1980, est issue du site data.giss.nasa.gov dans lequel on peut visualiser d'autres périodes ; on constate que pour novembre 2017 la différence, ou anomalie, est de 0,87°C, et si on regarde le mois précédent, on voit que cette différence est de 0,89°C, soit un écart de 0,02°C ; et si l'on regarde le mois de novembre de l'année dernière, c'est-à-dire 2016, la différence est de 0,93°C, toujours par rapport à la même période 1951-1980 : 

Anomalies de températures pour novembre 2016.

Si l'on fait travailler un minimum les quelques neurones nécessaires disposés dans l'outil situé entre nos deux oreilles que l'on nomme vulgairement le cerveau et qui nous sert normalement à réfléchir, on se rend compte essentiellement de deux choses :
  1. que la température globale de la Terre ne change pas vraiment beaucoup dans le temps (elle évolue à la hausse sur le long-terme, mais c'est très peu perceptible à l'échelle humaine, surtout quand on s'appelle Anonyme)
  2. que d'une période à l'autre, bien que la température globale soit très similaire (+0,93 ou +0,87 ce n'est pas une différence significative), la répartition des températures sur la Terre peut être totalement différente.
Le deuxième point est peut-être celui qui pose le plus problème à Anonyme, car il voit aujourd'hui une vague de froid sur l'Amérique du Nord et en tire immédiatement la conclusion qu'il fait froid sur toute la planète...

Effectivement, si l'on regarde novembre 2017 on s'aperçoit qu'il y a une belle tache bleue sur le nord de l'Amérique, et on peut supposer que pour décembre il devrait en être de même avec la grosse vague de froid qui sévit depuis quelques jours ; le centre de la tache bleue indique une anomalie de température comprise entre  -2 et -4°C sur le mois, avec possiblement certains jours à -10°C voire encore plus d'écart à la "normale" (la normale étant par définition la moyenne de la période 1951-1980, mais cette "normale" change avec le temps, ce n'est après tout qu'une référence et pas une véritable normale, rien n'étant vraiment "normal" en la matière)

Et on peut d'ailleurs constater qu'il y a également eu des températures plutôt frisquettes en Chine.

Par contre en ouvrant un peu les yeux (pas besoin de les ouvrir en grand) on s'aperçoit qu'il y a aussi beaucoup d'endroits de la carte qui sont colorés en orange (écarts de +1 à +2°C), en rouge (écarts de +2 à +4°C, voire en marron (écarts de +4 à +9,3°C !), montrant ainsi que s'il fait froid à certains endroits c'est parce qu'il fait chaud à d'autres, et réciproquement, puisque la température globale est quasiment la même au fil du temps, elle varie dans des proportions imperceptibles.

Ainsi il n'est pas pertinent de se focaliser sur une région particulière du globe pour en déduire quoi que ce soit sur le climat à l'instant T.

Quant à la question, pertinente elle, de monsieur Anonyme, « Pas de billet pour expliquer que la vague de froid exceptionnelle en cours sur l'Amérique du Nord est d'origine anthropique ? », je pense utile de retourner un peu en arrière pour voir qu'il ne s'agit pas de quelque chose de nouveau qu'on découvre aujourd'hui comme une poule découvrirait un couteau ; en janvier 2014, il y a donc 4 ans, un article du Monde nous expliquait déjà de quoi il retournait :
  • La vague de froid aux Etats-Unis s'explique par un déplacement du vortex polaire.
  • Les Etats-Unis continuent de geler. Inédite depuis vingt ans, une vague de froid exceptionnelle paralysait toujours, mardi 7 janvier, le centre, le nord et l'est du pays. Dans de nombreux Etats, les autorités ont appelé les habitants à rester chez eux, alors que chutes de neige et pluies verglaçantes ont fait une douzaine de morts en moins d'une semaine. Le climatologue Christophe Cassou, chercheur du CNRS au Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique, explique cet épisode de froid intense.
A l'époque il n'y avait pas vraiment de consensus sur la question pour attribuer au réchauffement climatique la moindre responsabilité sur ces descentes exceptionnelles d'air très froid en provenance du pôle nord vers des latitudes basses que cet air ne devrait en principe pas atteindre ; cependant on peut trouver une étude datant de 2014 et intitulée Robust Arctic sea-ice influence on the frequent Eurasian cold winters in past decades dans laquelle il est question de lier la fonte des glaces arctiques (due au réchauffement climatique, à quoi d'autre ?) à des hivers rigoureux ayant eu lieu en Eurasie ; extrait du résumé :
  • Over the past decade, severe winters occurred frequently in mid-latitude Eurasia, despite increasing global- and annual-mean surface air temperatures. Observations suggest that these cold Eurasian winters could have been instigated by Arctic sea-ice decline, through excitation of circulation anomalies similar to the Arctic Oscillation.
    • Au cours de la dernière décennie, des hivers rigoureux se sont produits fréquemment en Eurasie aux latitudes moyennes, malgré l'augmentation de la température de l'air à la surface du globe à l'échelle mondiale et annuelle. Les observations suggèrent que ces hivers eurasiens froids pourraient avoir été provoqués par le déclin de la glace de mer arctique, par l'excitation d'anomalies de circulation semblables à l'oscillation arctique.

Et aujourd'hui il semblerait que le doute soit en partie levé, comme l'indique le Figaro aujourd'hui même :

  • Les grands coups de froid venus de l'Arctique sont une conséquence du changement climatique.
Je ne suis pas abonné au Figaro et ne peux consulter la totalité de l'article, par contre j'ai entendu un ingénieur météo (à la télé ou la radio, me souviens plus, j'ai été occupé aujourd'hui...) expliquer la même chose, en plus technique, mais je n'ai pas tout retenu (occupé j'étais aujourd'hui...) donc il faudra que je creuse la question l'année prochaine, faut pas m'en demander plus pour l'instant.

Les conclusions apparemment seraient issues d'une étude du CNRM, mais je ne vois rien sur leur site, par conséquent je me garderai de commenter davantage l'article du Figaro qui n'est pas une étude scientifique et doit par conséquent être traité avec les précautions d'usage.

Mais cela peut de manière temporaire constituer un élément de réponse à notre ami Anonyme qui, je le rappelle, nous posait la question suivante : Pas de billet pour expliquer que la vague de froid exceptionnelle en cours sur l'Amérique du Nord est d'origine anthropique ?

Donc non, pas de billet pour l'instant, mais ça ne saurait tarder, et oui, la vague de froid exceptionnelle pourrait parfaitement avoir une origine anthropique s'il s'avère que c'est bien le réchauffement climatique qui est en cause.

Maintenant si monsieur Anonyme n'est toujours pas convaincu et/ou n'a pas compris mes explications que je juge pourtant très simples, alors cela veut dire qu'il a raison quand il me traite de gros benêt, j'en suis vraiment un si j'ai eu un moment l'impression que je pouvais avoir un effet positif sur son éducation.

Mais que voulez-vous, l'échec fait partie de la vie et ce ne serait ni mon premier ni mon dernier.

Bon maintenant je vous laisse parce que j'ai d'autres chats à fouetter et quelques bricoles à préparer, on se revoit donc après les fêtes, j'espère en bonne forme pour affronter tous les Anonymes qui viendront me titiller pour mon plus grand plaisir.





jeudi 28 décembre 2017

Climactualités - décembre 2017

Actualité climatique du mois passé dans laquelle j'entrepose pêle-mêle les articles que j'ai trouvés intéressants (mais j'ai pu, et dû, en louper un certain nombre) ; comme je n'ai pas toute la journée à dédier à la tenue de ce blog je me dispenserai de traduire les articles en français, à chacun donc de se débrouiller avec la langue de Shakespeare en fonction de ses capacités (il y a au demeurant des outils de traduction en ligne assez performants...)

Comme je ne ferai aucun commentaire (sauf pour les dessins humoristiques), me contentant de reprendre quelques extraits ou graphiques des articles en question, les lecteurs qui m'accuseraient de cherry-picking verraient leur prose automatiquement envoyée à la poubelle sans forcément une explication de ma part ; je donnerai à chaque fois les liens donc toute personne n'ayant pas de poil dans la main sera capable d'aller consulter les sources dans leur totalité.


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Le 12/12/2017 : Arctic Report Card: Lowest Sea Ice on Record, 2nd Warmest Year

Climate scientists say the magnitude and rate of sea ice loss this century is unprecedented in 1,500 years and issue a warning on the impacts of a changing climate.


Arctic shows no sign of returning to reliably frozen region of recent past decades

Despite relatively cool summer temperatures, observations in 2017 continue to indicate that the Arctic environmental system has reached a 'new normal', characterized by long-term losses in the extent and thickness of the sea ice cover, the extent and duration of the winter snow cover and the mass of ice in the Greenland Ice Sheet and Arctic glaciers, and warming sea surface and permafrost temperatures.

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Le 8/12/2017 : Changes in temperature extremes over China under 1.5 °C and 2 °C global warming targets 

Abstract
The long-term goal of the 2015 Paris Agreement is to limit global warming to well below 2 °C above pre-industrial levels and to pursue efforts to limit it to 1.5 °C. However, for climate mitigation and adaption efforts, further studies are still needed to understand the regional consequences between the two global warming limits. Here we provide an assessment of changes in temperature extremes over China (relative to 1986‒2005) at 1.5 °C and 2 °C warming levels (relative to 1861‒1900) by using the 5th phase of the Coupled Model Intercomparison Project (CMIP5) models under three RCP scenarios (RCP2.6, RCP4.5, RCP8.5). Results show that the increases in mean temperature and temperature extremes over China are greater than that in global mean temperature. With respect to 1986‒2005, the temperature of hottest day (TXx) and coldest night (TNn) are projected to increase about 1/1.6 °C and 1.1/1.8 °C, whereas warm days (TX90p) and warm spell duration (WSDI) will increase about 7.5 %/13.8 % and 15/30 d for the 1.5 °C/2 °C global warming target, respectively. Under an additional 0.5 °C global warming, the projected increases of temperature in warmest day/night and coldest day/night are both more than 0.5 °C across almost the whole China. In Northwest China, Northeast China and the Tibetan Plateau, the projected changes are particularly sensitive to the additional 0.5 °C global warming, for example, multi-model mean increase in coldest day (TXn) and coldest night (TNn) will be about 2 times higher than a change of 0.5 °C global warming. Although the area-averaged changes in temperature extremes are very similar for different scenarios, spatial hotspot still exists, such as in Northwest China and North China, the increases in temperatures are apparently larger in RCP8.5 than that in RCP4.5.

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Le 13/12/2017 : North American Snow Cover on the Decline

As the world warms, the overall area of North America covered by snow is decreasing. One reason is because an increasing percentage of winter precipitation is falling as rain instead of snow in many locations. A Climate Central report found that between sea level and 5,000 feet in elevation across the Western U.S., a smaller percentage of winter precipitation is falling as snow.
However, the relationship is more complex at each local level. Rising temperatures can cause some individual storms to produce more snow, where temperatures are still well enough below freezing. That’s because for every 1°F rise in temperature, the atmosphere can hold 4 percent more water vapor. In turn, more water is available to fall as snow or rain.

Moyenne de l'enneigement Nord Américain en millions de miles carrés.

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ENSO
9/11/2017 : climate.gov/enso
La Niña strengthened in November, and there is now a greater than 80% chance that it will continue through the winter. The event is predicted to be a weak-to-moderate strength one. The strength of an event isn't strongly linked to the strength of the impacts in the U.S., but strength does increase the likelihood that at least some level of the typical impacts will be felt. The next update will be on January 11.
Visualisation du phénomène ENSO sur le Pacifique Est en novembre 2017.

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GISS L-OTI anomalies de températures vs 1951-1980
28/12/2017 : data.giss.nasa.gov
Note: Gray areas signify missing data.
Note: Ocean data are not used over land nor within 100km of a reporting land station.
Anomalies de températures à fin novembre 2017 selon la latitude.

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Data Snapshots
19/12/2017 : climate.gov
Anomalies de températures en 2016 vs 1981-2010, source climate.gov/maps-data/data-snapshots/tempanomaly-annual-nnvl-2000-00-00

Anomalies de températures de la surface des océans en 2016 vs 1981-2010, source climate.gov/maps-data/data-snapshots/oissta-annual-nnvl-2016-00-00

Contenu de la chaleur océanique en 2016 (Colors on the map show where instruments detected more or less heat energy in the top 2,300 feet of water than the long-term average annual heat content. Orange areas show where heat content was higher than the long-term average. Blue areas show where heat content was lower than the long-term average. The darker the shade of blue or orange, the larger the heat-content difference from the long-term average.) source climate.gov/maps-data/data-snapshots/heatcontentanomaly-annual-ncei-2016-00-00

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Coral Reef Watch
28/12/2017 : coralreefwatch.noaa.gov
This figure shows the regions currently experiencing high levels of heat stress that can cause coral bleaching.
This figure shows the distribution of the lowest heat stress levels predicted by at least 60% of the model ensemble members. In other words, there is a 60% chance that the displayed heat stress levels will occur.
NOAA Coral Reef Watch's satellite Coral Bleaching Alert Area below shows the maximum heat stress during the Third Global Coral Bleaching Event. Regions that experienced the high heat stress that can cause coral bleaching, from June 1, 2014 to May 31, 2017, are displayed. Alert Level 2 heat stress indicates widespread coral bleaching and significant mortality. Alert Level 1 heat stress indicates significant coral bleaching. Lower levels of stress may have caused some bleaching as well. More than 70% of coral reefs around the world experienced the heat stress that can cause bleaching and/or mortality during the three-year long global event.

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Climate Prediction Center
28/12/2017 : cpc.ncep.noaa.gov
Global Tropics Benefits/Hazards 

Last Updated: 12.26.17 Valid: 12.27.17 - 01.09.18
The CPC velocity potential and RMM-based MJO indices both exhibited a weakening signal during the past few days as the enhanced phase of the intraseasonal signal began propagating over the East Pacific and Western Hemisphere. The upper-level velocity potential anomaly field, usually a good indicator of MJO activity, has remained fairly disorganized since around 8 December. A large contributor to the weakened amplitude of the MJO is destructive interference from the La Nina base state, which favors enhanced (suppressed) convection in regions co-located with the recent positions of the suppressed (enhanced) MJO envelopes. Low-level tropical easterly anomalies weakened or reversed sign across the Pacific basin in recent days, and a divergent pattern aloft emerged over the East Pacific as the intraseasonal signal managed to overcome the base state to some extent. Dynamical model MJO index forecasts quite consistently show a re-amplification of the MJO signal as it enters the Indian Ocean, moving away from peak destructive interference with the La Nina signal. Should this occur, Indian Ocean MJO events teleconnect well with the North American midlatitude circulation, and the MJO may therefore help effect a pattern change in the late Week-2 or Week-3/4 period.

Typhoon Tembin formed on 20 December and is currently passing just south of Vietnam at tropical storm intensity. Further weakening is anticipated, but the tropical cyclone or its remnants will likely contribute to enhanced convection over Southeast Asia and the Bay of Bengal during the next several days. Elsewhere, recent satellite imagery does not reveal any areas of imminent risk for tropical cyclone development. Dynamical models highlight three regions for development during Week-1: the southwestern Indian Ocean (moderate confidence), Australia's Kimberley Coast (moderate confidence), and the Northwest Pacific between Guam and the Philippines (high confidence). There is less model predictability in Week-2, which precludes additional shapes on the outlook, but if tropical cyclone development does not occur over the southwestern Indian Ocean in Week-1, the area favored for development shifts westward towards Madagascar and the Mozambique Channel.

Forecasts for above- and below-average rainfall were made using the consensus among dynamical model forecasts and composites showing canonical patterns associated with MJO and La Nina activity. During Week-1, suppressed convection is favored across the central Maritime Continent as the MJO suppressed phase continues to interfere with the base state. Suppressed convection is also favored across much of the western and central Pacific, as the enhanced phase of the MJO crosses the Western Hemisphere and the suppressed phase and La Nina signal begin to constructively interfere. Areas of enhanced convection were indicated by dynamical model guidance across parts of the Indian Ocean basin and Western Australia, partly due to potential tropical cyclone activity. Across the Western Hemisphere, enhanced (suppressed) convection is favored over the tropical Atlantic, northern South America, Paraguay, and southern Brazil (southeastern Brazil).

The region of highest confidence during Week-2 is the Pacific Basin, where suppressed convection is favored as the suppressed phase of the MJO is anticipated to constructively interact with the La Nina signal. Unlike most other dynamical models, the CFS does not depict widespread enhanced convection across the Indian Ocean, so MJO composites and the ECMWF were favored. The ECMWF did depict enhanced convection over the Indian Ocean, but the region was primarily limited to a region south of the Equator. Elsewhere, the CFS and ECMWF both depicted enhanced convection over the East Pacific, and a reversal of the wet-dry dipole across eastern South America.

Forecasts over Africa are made in consultation with CPCs international desk, and can represent local-scale conditions in addition to global-scale variability.

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Polar Science Center
28/12/2017 : psc.apl.uw.edu
Average Arctic sea ice volume in October 2017 was 6100 km3 a 1100 km3  above the record of 2012 ( 5000 km3) and almost the same as  2010.  October 2017 volume was 65% below the maximum October ice volume in 1979,  50% below the 1979-2016 mean, and very close to the long term trend line.   While 2017 started well below prior years and remained so through May,  ice loss during June through October was less than previous years with July and August accounting for most of the “catch up”. This is shown in Fig 8 which compares daily ice volume anomalies for several recent years (base period 1979-2016). The difference between 2012 (the previous record) is notable. While 2017 started out with much lower sea ice volume, 2012 had a much more rapid sea ice loss through May and June. Both 2012 and 2017 have very similar anomaly progression through July. August and September 2017 by comparison was a months of reprieve relative to 2012.
Average ice thickness in October 2017 over the PIOMAS  domain increase a bit relative to September and is  10 cm above to the lowest on record (Fig 4.).   Note that the interpretation of average ice thickness needs to take into account that only areas with ice thickness greater than 15 cm are included so that years with less total volume can have a greater ice thickness. That’s why the average ice thickness can increase late in the year as thin regrown sea ice is added into the average.
Fig 8 Comparison of Daily Sea Ice Volume Anomalies relative to 1979-2016.
Fig 4.Average Arctic sea ice thickness over the ice-covered regions from PIOMAS for a selection of years. The average thickness is calculated for the PIOMAS domain by only including locations where ice is thicker than .15 m.
Fig.1  Arctic sea ice volume anomaly from PIOMAS updated once a month. Daily Sea Ice volume anomalies for each day are computed relative to the 1979 to 2016 average for that day of the year. Tickmarks on time axis refer to 1st day of year. The trend for the period 1979- present  is shown in blue. Shaded areas show one and two standard deviations from the trend. Error bars indicate the uncertainty of the  monthly anomaly plotted once per year.
Fig. 2 Total Arctic sea ice volume from PIOMAS showing the volume of the mean annual cycle, and from 2010-2017. Shaded areas indicate one and two standard deviations from the mean.
Fig.3 Monthly Sea Ice Volume from PIOMAS for April and Sep.
Fig 6. PIOMAS Ice Thickness Anomaly for October 2017 relative to 2000-2015.

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Arctic Data archive system (ADS)
28/121/2017 : ads.nipr.ac.jp
Arctic sea ice extent.
Antarctic sea ice extent.

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C'est si vrai, en riant avec What on earth? comics !

On pourrait écrire politi-sized...
Dialogue de sourds.

En hommage à tous les neuneus qui évoquent la vague de froid actuelle en Amérique du Nord.
Ce genre d'affiche marche aussi très bien avec la Californie...
Allez, encore un hommage aux mêmes neuneus qui parlent de vague de froid.



mercredi 27 décembre 2017

11 vaccins obligatoires, pour quoi faire ?

Ainsi les enfants nés à partir du 1er janvier prochain devront obligatoirement êtres vaccinés contre 11 maladies.

Il y a peu de sujets comme celui-là qui fassent l'objet d'autant de polémiques, même le réchauffement climatique apparaît bien plus consensuel parmi la population, c'est tout dire.

Il se trouve qu'un de mes lecteurs habituels croit dur comme fer que je suis anti-vaccin, il a eu l'occasion de me le dire à au moins deux occasions, de mémoire, dont la dernière ici :
Alors je vais faire durer un peu le suspense et ne pas dire tout de suite de quel côté je penche, histoire de le faire saliver un peu.

Je suis en train de lire un livre dont un passage m'a interpelé tellement il me semblait en phase avec la réalité telle que je la vois, il s'agit de Tales of the ex-apes de l'anthropologue Jonathan Marks ; page 7 il écrit :
  • Certainly in the area  of biomedicine, financial conflicts of interest are so rife that it is hard to know what claims are credible, even in the peer-reviewed literature.
    • Assurément, dans le domaine de la biomédecine, les conflits d'intérêts financiers sont si répandus qu'il est difficile de savoir quelles affirmations sont crédibles, même dans la littérature évaluée par des pairs.
J'en était déjà assez largement convaincu, surtout après avoir lu les livres de Philippe Even et Michel de Lorgeril concernant la soi-disant nocivité du cholestérol telle qu'on nous la vend un peu partout dans les médias, en se référant à des études ayant soi-disant prouvé cette nocivité, avec l'appui de médecins vantant les effets soi-disant bénéfiques des statines, ces médicaments qui font réellement baisser notre taux de cholestérol mais qui sont de plus en plus sur la sellette ; un jour on se rendra compte que ces médicaments étaient une grosse arnaque ayant rapporté des sommes colossales à l'industrie pharmaceutique, et ceci pour des bénéfices très aléatoires avec des effets secondaire par contre très réels.

On est évidemment libres de penser qu'Even et de Lorgeril nous induisent en erreur et ne cherchent qu'à vendre leurs bouquins, après tout certains "contestataires" du réchauffement climatique comme Benoit Rittaud ou Rémy Prud'homme, pour ne prendre que ces deux exemples, sont là pour nous inciter à la prudence ; sauf qu'en la matière il faut toujours se poser la question de savoir où se trouve l'argent, follow the money disent les anglophones, afin de voir à qui profite le crime, expression bien française celle-là.

Et si l'on suit l'argent, on constate qu'en matière climatique c'est du côté des industries fossiles qu'il se trouve essentiellement, alors qu'en matière de biomédecine c'est vers les laboratoires pharmaceutiques qu'on est tentés de se tourner assez naturellement.

De Lorgeril nous donne l'exemple du Vioxx dans son livre Cholestérol, mensonges et propagande, page 31 on peut lire :
  • [...] le Vioxx était une sorte d'aspirine améliorée [...] Lancé par les laboratoires Merck en 1999 aux Etats-Unis [...] le Vioxx est apparu rapidement non seulement inutile, mais potentiellement dangereux, en augmentant le risque d'accident cardio-vasculaire [...] le problème, c'est que Merck a essayé de cacher certains résultats cliniques en sa possession et qui montraient clairement cette dangerosité.
  • Le deuxième problème, c'est que cette dangerosité n'a été finalement mise à jour que par inadvertance.
Je pense qu'on peut faire confiance à de Lorgeril, qui est médecin cardiologue et chercheur au CNRS, il doit savoir de quoi il parle en matière de « risque cardio-vasculaire » ; par ailleurs Wikipédia nous informe : 
  • Depuis la mise sur le marché du Vioxx en 1999, Merck a engrangé un chiffre d'affaires annuel de 2 milliards de dollars[6]. Le risque cardiovasculaire et de décès aurait pu être détecté près de quatre ans avant son retrait volontaire du marché mondial par son fabricant en 2004.
Merck devra finalement verser une amende de 950 millions de dollars pour solder les poursuites au pénal et au civil (après avoir proposé en 2007 d'en verser près de 5 milliards !) mais on peut imaginer que le Vioxx lui aura rapporté au moins cette somme, si ce n'est plus, et c'est sans compter sur le fait que le Vioxx aurait pu être utilisé pendant encore plus longtemps si, comme le dit de Lorgeril, on n'avait pas reconnu sa nocivité "par inadvertance"...

Et dans le chapitre intitulé Un essai clinique, c'est quoi ?, page 45, Michel de Lorgeril explique le processus "normal" d'un essai clinique et comment ce processus est régulièrement mis à mal :
  • Hélas, de plus en plus souvent et avec la bénédiction de comités scientifiques qui n'en ont que le nom, ces règles sont violées.
Philippe Even, quant à lui, dans son livre La vérité sur le cholestérol, consacre un chapitre, page 177, à l'Evaluation des statines, avec comme sous-titre révélateur Difficultés et falsification des essais...

En fait il s'avère que les essais ont été systématiquement falsifiés (je parle là surtout des statines, mais bien d'autres médicaments sont concernés) jusqu'à l'affaire Vioxx ; la revue Prescrire relate la problématique avec un article au nom évocateur : Comment éviter les prochaines affaires Vioxx°, dans lequel on peut lire :
  • Le retrait du rofécoxib (ex-Vioxx°) en septembre 2004 est le résultat prévisible d'une série de travers du système actuel d'évaluation des médicaments, de régulation du marché des médicaments et d'information sur les médicaments.
    Comment éviter une nouvelle affaire de ce type ? Les pouvoirs publics, les soignants, les patients et les journalistes peuvent agir efficacement.
Après l'affaire Vioxx les règles concernant les essais cliniques ont été revues et de Lorgeril dans son livre nous dit page 139 :
  • [...] Il y aura donc un après et un avant-Vioxx [...] dans l'après-Vioxx les miracles ont disparu. Tous les essais publiés après 2005 sont effectivement, pour les analystes objectifs, négatifs.
C'est essentiellement à partir des informations ci-dessus que j'ai personnellement décidé, il y a 3 ou 4 ans, d'arrêter de prendre les statines que mon médecin traitant me prescrivait en toute bonne foi depuis près de 10 ans.

Pourtant en ce qui concerne les vaccins je m'interroge et n'ai pas d'opinion aussi tranchée que pour les statines, lesquelles sont pour moi un véritable poison administré "légalement" à quantité de gens pourtant bien-portants ; or c'est justement à des gens "bien-portants" que l'on inocule des vaccins, afin de les préserver contre des maladies futures potentielles qui ne se sont donc pas encore déclarées.

Je suis donc bien en droit de me poser des questions sur les vaccins que je peux aisément comparer aux statines dont je suis intimement persuadé de la nocivité (sans parler de l'inutilité)

Les vaccins comme les statines s'administrent à des personnes en bonne (voire en excellente) santé, avec donc des effets secondaires immédiats parfaitement reconnus par les laboratoires puisqu'ils figurent en toutes lettres dans les notices d'utilisation, même s'ils sont souvent minimisés... ; par contre les effets bénéfiques sont plus ou moins hypothétiques, pour les statines ils sont quasiment nuls, pour les vaccins ils sont apparemment plus tangibles, même si beaucoup est dit à leur sujet au point de troubler les béotiens dont je fais partie, n'étant moi-même ni médecin ni pharmacien.

Par contre, si je ne suis pas spécialiste en pharmacie et médecine, je sais assez bien comment fonctionne un groupe industriel et commercial.

Les groupes pharmaceutiques ne sont pas si différents dans leur fonctionnement que ceux que je connais dans le secteur de l'agro-industrie ; des sommes très importantes sont consacrées à la recherche de nouveaux produits devant permettre d'alimenter le chiffre d'affaires futur et distribuer par là-même de substantiels dividendes aux actionnaires, dont font partie les dirigeants de ces grands groupes.

Imaginez un instant le tableau suivant : un groupe engage des millions (d'euros ou de dollars, peu importe) dans la recherche et le développement d'un nouveau produit, mais au moment de la commercialisation il s'avère que le produit en question n'est pas autant efficace que l'on pensait et qu'il peut même être néfaste à la santé des gens, dans une certaine mesure, c'est-à-dire qu'il ne va pas vous tuer immédiatement mais qu'à long terme on ne sait pas trop les effets qu'il pourra avoir sur la santé, cependant on se doute que ces effets ne seront pas très positifs...

Mettez-vous dans la peau des dirigeants de ce groupe qui doivent des comptes à leurs actionnaires ; pensez-vous qu'ils vont benoitement leur dire, à l'assemblée annuelle statuant sur les comptes, qu'ils ont été obligés de passer en pertes un montant de x millions parce que blablabla...? Ce serait la meilleure solution pour être éjectés de leurs postes et remplacés par plus "performants" !

Non, en réalité ce qui va se passer la plupart du temps c'est que le produit sera quand même mis sur le marché, les effets bénéfiques seront enflés au point d'occulter les effets secondaires qui seront fortement minimisés, voire mis carrément sous le tapis, comme on a pu le voir avec le Vioxx, donc, mais aussi avec le Mediator, entre autres :
Alors on peut effectivement se poser la question concernant les vaccins, puisque ceux-ci sont développés par des laboratoires pharmaceutiques dans les mêmes conditions que les médicaments.

Pourtant j'ai du mal à franchir le pas et à jeter les vaccins dans le même sac que les statines ou les autres médicaments qui ont défrayé la chronique médicale et judiciaire.

Ma fille a d'ailleurs reçu les injections obligatoires (le DTP jusqu'à présent) quant elle était petite et que ce vaccin était encore disponible (il a été suspendu en 2008 et n'est plus maintenant disponible qu'ajouté à d'autres vaccins sous forme "multivalente"), et elle a même été vaccinée contre le papillomavirus qui n'est pourtant que recommandé (même dans la nouvelle législation qui ne l'incorpore pas dans les 11 vaccins obligatoires) ; elle a par ailleurs été vaccinée contre toutes les maladies qu'elle était susceptible de contracter lors d'un de ses voyages en Afrique.

Le numéro hors série de Science et Vie consacré aux vaccins (n°277 de décembre 2016) dit en préambule :
  • Les faits, vaccin par vaccin. Car chacun possède une histoire propre, des avantages et des inconvénients bien distincts. [...] la vaccination ne peut représenter la solution unique et parfaite à toutes les pathologies infectieuses. [...] elle reste, avec l'amélioration de l'hygiène, un pilier essentiel du bien-être des sociétés humaines.
Et effectivement il est parfois délicat de distinguer ce qui, de « l'amélioration de l'hygiène » et de la vaccination, a pu permettre un progrès dans le « bien-être des sociétés humaines »...

Déjà en décembre 2016 S&V titrait un de ses chapitres L'obligation vaccinale sur la sellette.
  • [...] les parents n'ont à leur disposition pratiquement que des produits combinant les trois protections obligatoires (le DTP) et deux à trois autres « recommandées ». Cette situation sert de ferment à l'incompréhension et donne une résonnance aux pétitions, dont celle du professeur Henri Joyeux [...]
En fait le professeur Joyeux n'est en rien "anti-vaccins" comme certains aiment à le cataloguer, il réclamait seulement « que le DT-polio simple, sans aluminium, soit de nouveau disponible » comme l'indiquait S&V, ce qui n'est pas à proprement parler une position "anti-vaccins"...

Des doutes sont apparus sur l'innocuité des vaccins dans les années 1950-60 comme le précise S&V :
  • [...] le constat fait aux Etats-Unis qu'entre 1948 et 1965, un seul décès pédiatrique s'est produit à cause de la variole, alors que 200 à 300 enfants sont décédés en raison des complications de la vaccination.
On voit bien que dans le cas d'espèce de la variole, à ne pas forcément généraliser à l'ensemble des maladies, le ratio bénéfices/risques n'était pas vraiment favorable à la vaccination...

Enfin pour terminer, que nous dit Michel de Lorgeril dans son dernier billet intitulé La science, vue par l’INSERM, nous instruit enfin sur les vaccins… ?
  • En écrivant ce que dit la science, l’INSERM parle quand même en mon nom ; et comme l’actuel Président de la République, je n’apprécie pas les ventriloques qui parlent à ma place.

Et de Lorgeril de poursuivre :
  • J’observe toutefois qu’en mon nom (scientifique incontesté, épidémiologiste et expert en médecine préventive), on prétend que « l’efficacité et l’innocuité des 11 vaccins obligatoires sont scientifiquement prouvées. »
  • J’affirme que cette affirmation est ridicule, pour un scientifique !
  • Au contraire, l’efficacité des 11 vaccins n’est pas prouvée et leur toxicité est « parfaitement » démontrée !
Comme si ce n'était pas suffisamment compliqué...

Bref, si après tout ce qui précède mon lecteur qui me prend pour un anti-vaccin a réussi à me coller définitivement une étiquette sur le front, c'est qu'il est expert en classification et en généralisation hâtive.


lundi 25 décembre 2017

Et elle remet ça, la bougresse !

Gail Tverberg est cette actuaire qui écrit de longs articles sur son blog Our Finite World dans lesquels elle développe essentiellement la thèse que les problèmes d'approvisionnements en énergie favoriseraient, voire déclencheraient les crises financières ; elle dédie d'ailleurs à cette théorie une page de son blog qu'elle a intitulée Oil Supply Limits and the Continuing Financial Crisis qui reprend les points principaux de son étude du même nom parue en 2011, dont voici le résumé :
  • Since 2005, (1) world oil supply has not increased, and (2) the world has undergone its most severe economic crisis since the Depression. Depuis 2005, (1) l'offre mondiale de pétrole n'a pas augmenté et (2) le monde a connu sa crise économique la plus grave depuis la Dépression.
  • In this paper, logical arguments and direct evidence are presented suggesting that a reduction in oil supply can be expected to reduce the ability of economies to use debt for leverage. Dans cet article, des arguments logiques et des preuves directes sont présentés suggérant qu'une réduction de l'offre de pétrole réduit la capacité des économies à utiliser la dette comme levier.
  • The expected impact of reduced oil supply combined with this reduced leverage is similar to the actual impact of the 2008–2009 recession in OECD countries. L'impact attendu de la réduction de l'offre de pétrole combinée à la réduction de l'effet de levier est similaire à l'impact réel de la récession de 2008-2009 dans les pays de l'OCDE.
  • If world oil supply should continue to remain generally flat, there appears to be a significant possibility that oil consumption in OECD countries will continue to decline, as emerging markets consume a greater share of the total oil that is available. Si l'offre mondiale de pétrole devait rester globalement stable, il apparaît fortement probable que la consommation dans les pays de l'OCDE continuera de baisser, étant donné que les marchés émergents consomment une plus grande part du pétrole total disponible.
  • If this should happen, based on these findings we can expect a continuing financial crisis similar to the 2008–2009 recession including significant debt defaults. Si cela se produisait, en fonction de ces résultats nous pourrions nous attendre à une crise financière similaire à la récession de 2008-2009, y compris des défauts de paiement importants.
  • The financial crisis may eventually worsen, to resemble a collapse situation as described by Joseph Tainter in The Collapse of Complex Societies (1990) or an adverse decline situation similar to adverse scenarios foreseen by Donella Meadows in Limits to Growth (1972). La crise financière peut finir par s'aggraver, ressemblant à une situation d'effondrement décrite par Joseph Tainter dans The Collapse of Complex Societies (1990) ou une situation de déclin défavorable similaire aux scénarios défavorables prévus par Donella Meadows dans Limits to Growth (1972).
Et un peu plus loin on peut voir ce magnifique graphique :

Figure. 1. Graphique de Robert Hirsch montrant la relation étroite entre les augmentations de la production de pétrole et les augmentations du PIB mondial entre 1986 et 2005 [19].

On ne peut que constater une quasi parfaite corrélation entre les deux courbes...

Mais il est bien connu que corrélation n'est pas causalité, même si parfois les "coïncidences" sont tellement nombreuses que le doute n'est guère permis ; mais sur le sujet qui nous intéresse ici on peut justement avoir quelques doutes sur les liens de causalité, et se demander où se trouve la poule et où l'oeuf a atterri.

En effet, en regardant le graphique on peut très bien tirer deux conclusions diamétralement opposées :
  1. l'évolution du PIB (GDP en anglais) pilote l'évolution de la production de pétrole ;
  2. l'évolution de la production de pétrole pilote l'évolution du PIB.
Et en y regardant d'un peu plus près, il semblerait même que la courbe du PIB a "un peu d'avance" sur celle de la production de pétrole dans la plupart des cas...

Et si je prends un exemple qui me parle (Moi. Et ma voiture) voici ce que cela donne en réfléchissant un peu : si je suis très actif et me déplace beaucoup, je vais avoir besoin de passer assez souvent à la pompe pour refaire le plein de carburant, par contre si je suis malade et reste au lit pendant une semaine, ma voiture va rester au garage et je ne consommerais pas une goutte de carburant ; c'est donc bien mon activité qui "pilote" ma consommation d'essence, et non pas l'inverse.

Evidemment il y aura des fois où le pétrole pourra venir à manquer ou deviendra bien plus cher (choc pétrolier par exemple) et dans ce cas je serais bien forcé d'ajuster mon activité et éventuellement de reprendre mon vélo ou acheter un âne pour me déplacer, ce qui immanquablement aura un effet sur mon efficacité au travail.

Reste à savoir dans quel cas nous nous trouvons :
  1. baisse/hausse de l'activité économique entrainant une baisse/hausse de la production de pétrole ;
  2. baisse/hausse de la production de pétrole entrainant une baisse/hausse de l'activité économique. 
Gail Tverberg semble privilégier la deuxième hypothèse, elle nous en a fait la démonstration en juillet de cette année dans son billet The Next Financial Crisis Is Not Far Away dans lequel elle commençait fort par :
  • Récemment, un groupe espagnol appelé "Ecologiste en action" m'a demandé de leur faire une présentation sur le type de crise financière auquel nous devions nous attendre. Ils voulaient savoir quand ce serait et comment cela se déroulerait. La réponse que j'ai eue pour le groupe est que nous devrions nous attendre à un effondrement financier assez tôt, peut-être dès les prochains mois. Notre problème concerne l'énergie, mais pas la manière dont la plupart des groupes "Peak Oil" décrivent le problème. C'est beaucoup plus lié à l'élection du président Trump et au vote sur le Brexit.
Et voilà qu'elle récidive avec ce billet daté du 19 décembre, The Depression of the 1930s Was an Energy Crisis, dans lequel elle se pose en préambule la question :
  • [...] what if the real reason for the Great Depression was an energy crisis?
    • [...] Et si la vraie raison de la Grande Dépression était une crise énergétique?
Autant elle est catégorique dans le titre, qui est une affirmation (La dépression des années 1930 était une crise énergétique), autant elle entame son billet en paraissant un peu plus perplexe (Et si la vraie raison de la Grande Dépression était une crise énergétique ?) avec une condition au début et un magnifique point d'interrogation à la fin.

A l'appui de sa thèse elle nous montre ce graphique :

Figure 1. Consommation mondiale d'énergie par source, basée sur les estimations de Vaclav Smil de Transitions énergétiques: historique, besoins et perspectives (Annexe) avec les données statistiques de BP pour 1965 et suivantes, divisées par les estimations de population par Angus Maddison.

Effectivement on peut se poser des questions sur la pause des années 20-40, et la thèse de Gail Tverberg est qu'à cette époque il y aurait eu un pic de production de charbon (je résume) et donc que la machine économique aurait été ralentie par la force des choses (sans charbon, pas de production, moins de charbon, moins de production) entrainant ainsi la crise économique et financière des années 30.

Tout cela me laisse perplexe, si Tverberg avait raison elle pourrait éventuellement concourir au Nobel d'économie, ou plutôt au prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, car elle damerait le pion à des économistes réputés dont Ben Bernanke qu'elle cite elle-même et qui à ma connaissance n'a pas mis le pétrole au centre de la problématique de la crise financière de 1929.

Il se trouve que je viens de terminer La monnaie et ses mécanismes de Dominique Plihon, et je lis page 113 :
  • [...] les grandes crises financières - la crise des années 2010, la grande crise de 1929 -  ont été précédées par un emballement du crédit bancaire [...]
Nulle mention à une quelconque problématique pétrolière ou charbonnière...

Le problème avec le graphique montré par Gail Tverberg (celui avec la pause en 1920-40) est celui de sa pertinence, je ne suis pas arrivé à le retrouver pour vérifier la source, mais j'ai trouvé ce site avec ce graphique :

Évolution et répartition de la consommation “commerciale” d'énergie, en millions de Tonnes équivalent pétrole. Sources : Schilling & Al. 1977, IEA et Jean-Marc Jancovici.
Note : 1 tep = 11 700 kWh.

Les différences entre les deux graphiques sont les suivantes :
  • celui de Tverberg représente la consommation par tête ;
  • il commence plus tôt, en 1820, au lieu de 1860, pour se terminer en 2010, au lieu de 2004 ;
  • il comprend les biocarburants.
Je ne sais pas s'il est très pertinent de se baser sur un graphique représentant la consommation par tête à la sortie de la première guerre mondiale qui a connu une véritable hécatombe, mais cela aurait dû mécaniquement faire monter la courbe, or elle stagne pendant près de 3 décennies...

Cependant en regardant le graphique tiré de Jancovici on voit que la consommation de pétrole a permis que la consommation totale continue de monter progressivement en palliant la stagnation du charbon, avant que le tout s'emballe juste après la guerre.

Ma lecture de ce graphique est que la consommation a légèrement augmenté dans tout l'entre-deux guerres et que c'était peut-être tout simplement parce qu'à cette époque, qui n'était pas encore l'époque de la société de consommation que nous connaissons depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l'économie n'avait pas vraiment besoin de beaucoup plus d'énergie pour fonctionner "à son rythme" ;  mettre sur le dos d'une soi-disant pénurie de pétrole et/ou de charbon la survenue de la crise financière de 1929 me parait un peu osé, pour être gentil.

D'ailleurs Jancovici n'écrit-il pas en commentant son graphique :
  • L’accélération sur la deuxième moitié du 20è siècle est spectaculaire, et ni la crise de 1929, ni la seconde guerre mondiale n’ont significativement influé sur l’évolution de fond. On note aussi que chaque forme d’énergie connaît sa propre croissance : la montée en puissance du pétrole, puis du gaz, n’ont pas empêché le charbon de continuer à poursuivre sa propre exponentielle.
Il ne lie en aucune manière la crise de 1929 ou la seconde guerre mondiale à une problématique énergétique, il dit simplement que les deux n'ont pas « influé sur l'évolution de fond », c'est-à dire « l’accélération spectaculaire sur la deuxième moitié du 20è siècle » ; on rappellera quand même qu'il attribuait la crise de 2007-2008 à une crise énergétique...

Ce qui est instructif c'est qu'il nous fournit (enfin !) un graphique que l'on peut comparer à celui de Gail Tverberg :

Consommation d’énergie commerciale par habitant (moyenne mondiale) de 1860 à 1995.
L’énergie commerciale ne comprend pas le bois.
Source : Schilling & Al. (1977), IEA (1997), Observatoire de l’Energie (1997), Musée de l’Homme

Ici on parle bien de consommation par tête, on est donc en ligne avec l'autre graphique, et l'on peut remarquer que jusqu'en 1930 cette consommation est en progression, et non pas en stagnation, ce qui semble invalider la thèse de Gail Tverberg, ou du moins lui porter un sérieux coup, car on voit bien, en plus, que la courbe pique (un peu) du nez juste après la crise de 1929, donc...

On peut encore, pour enfoncer le clou, montrer ce graphique éloquent :

Evolution constatée des émissions mondiales du seul CO2 provenant des combustibles fossiles, en gigatonnes d’équivalent carbone
(1 Gt = 1.000.000.000 tonnes).
Le terme « réservoirs internationaux » correspond aux transports aérien et maritime.
Source : GIEC

Eh oui, les émissions de CO2 ont augmenté de 1920 à 1929, pour chuter en 1930 et remonter dans la foulée, ce qui n'est pas vraiment une preuve que dans les années 20 la production de charbon ait connu une petite faiblesse ayant pu amener à la crise de 1929...

Qui vivra verra il parait, il suffit de laisser faire le temps et on pourra assez vite dire si Gail Tverberg avait raison ou tort ; pour l'instant sa prophétie de crise financière avant fin 2017 ne s'est toujours pas réalisée (il reste quand même 5 à 6 jours, croisons les doigts...) et j'attends sa publication dans une revue à comité de lecture concernant sa théorie sur la crise de 1929, un simple billet de blog n'étant pas suffisant pour m'impressionner (est-ce que je suis impressionné par mes propres billets de blog ?)



dimanche 24 décembre 2017

L'année 2017 se termine avec un nouveau record

On peut toujours discuter de la réalité des records concernant la saison cyclonique en Atlantique Nord, avec la série Harvey, Irma, Maria et Ophélia, après tout Météo France nous dit :
  • S'étendant officiellement entre le 1er juin et le 30 novembre, la saison cyclonique en Atlantique-Nord est désormais terminée. Il s'agit tout simplement de la 5e saison la plus active des 100 dernières années.
Ce qui veut dire qu'il y a eu 4 saisons plus actives auparavant, qu'on peut essayer de trouver avec le graphique suivant :

Indice ACE depuis 1918.

Oui je sais, c'est assez facile, les années sont clairement indiquées et la plus "active" a été l'année 1933 avec un indice ACE de 259 ; d'où les fanfaronnades des climatosceptiques de tout poil qui vous clament à la figure « vous voyez bien que l'année 2017 n'a pas été exceptionnelle », « le climat a toujours changé », « il y a toujours eu des cyclones plus dévastateurs que ceux d'aujourd'hui », etc.

Oui mais voilà, l'indice ACE est un indicateur parmi d'autres, qu'on doit regarder avec sérieux mais sans ignorer qu'il n'est pas le seul à exister.

Par exemple Météo France continue avec ceci :
  • Malgré une saison débutant officiellement au 1er juin, la tempête tropicale Arlène est née dès le 19 avril, soit avec plus d'un mois d'avance sur la période normale. Il s'agissait alors seulement du deuxième système tropical de l'histoire à se former de manière aussi hâtive, à égalité avec Ana en 2003. Une dépression qui donnait alors le ton de cette saison hors norme
Eh oui, on savait déjà que les cyclones migrent vers les pôles, tout comme les espèces animales et végétales qui ne supportent pas la hausse rapide (rapide à leur échelle) des températures, maintenant il s'avère également que leur saison commence plus tôt et va donc durer plus longtemps.

Voici la carte pour 2017 de tous les cyclones avec leur date d'apparition :

Bilan de la saison cyclonique 2017 en Atlantique Nord - NOAA

Le premier est donc apparu le 19 avril et le dernier a disparu le 9 novembre, ce qui nous fait pratiquement 7 mois de saison cyclonique ; quand le premier se produira en mars et le dernier s'évanouira en décembre nous aurons encore fait un grand pas vers un monde plus sûr...

Si 2017 n'est pas une saison record pour les cyclones alors qu'est-ce que c'est si on la compare avec la  moyenne de la période 1981-2010 ?
  • 17 systèmes tropicaux (moyenne de 11.9) pour un total de 91,25 jours (moyenne de 58.4j)
  • 10 ouragans (moyenne de 6.4) pour un total de 51.25 jours (moyenne de 23.9j)
  • 6 ouragans majeurs > cat 3 (moyenne de 2.7) pour un total de 19.25 jours (moyenne de 6.2j)
  • Indice ACE de 226.0 (moyenne de 104.5)
Donc nous avons les écarts à la moyenne 1981-2010 :
  • systèmes tropicaux : +5,1 et +33 jours ;
  • ouragans : +3,6 ;
  • ouragans majeurs : +3,3 et +13 jours ;
  • Indice ACE : +122.
Comme le diraient Benoit Rittaud et certains de mes lecteurs qui ont du mal à regarder la réalité en face, 2017 est une saison pas plus exceptionnelle qu'une autre !

D'ailleurs pour s'en convaincre encore davantage nous avons ce classement :

3 ouragans (Irma, Maria et José) sont entrés dans le top 25 des ouragans les plus actifs de l'histoire du bassin Atlantique Nord.

Je dois m'avouer vaincu, Irma n'est même pas en première position, c'est donc bien la preuve que 2017 est une année tout ce qu'il y a de plus normal, cela saute aux yeux.

Si en plus l'article sur Météo France est signé de Guillaume Séchet, alors là nous sommes définitivement fixés, puisque nous avons affaire il parait à un climatoréaliste chéri par nos amis de Skyfall, dont l'un des adeptes les plus emblématiques nous disait en 2016 :
  • 22.  miniTAX | 13/04/2016 @ 9:07 Paul AUBRIN (#21), chroniques de l’excellent Guillaume Séchet qui, contrairement aux greluches qui se dandinent chaque soir à la télé devant la carte du temps, est un vrai passionné de météo, qui travaille beaucoup par analogues et qui fait de bonnes prévisions. Séchet qui soit dit en passant est … climato-sceptique [...]
Le dénommé miniTAX ne savait pas à l'époque qu'il ne fallait plus dire "climatosceptique", ce gros mot employé par ceux qui veulent du mal aux gentils "climatoréalistes" ; ainsi les informations que je vous livre ci-dessus sont tirées de la prose d'un climatoréaliste, un vrai en fait, puisque bien évidemment Guillaume Séchet n'a jamais été en rien climatosceptique comme je l'avais expliqué dans mon billet (mais miniTAX n'était pas du genre à accepter la réalité, tout comme BenHague aujourd'hui, avec la grosse différence que l'un des deux est un grossier personnage qui a fini par se faire virer de Skyfall pour ses outrances verbales, ce qui ne risque pas d'arriver au consensuel BenHague)

Mais ce n'est peut-être pas la saison cyclonique 2017 qui sera le véritable fait marquant de l'année, nous avons un autre candidat en la personne du gigantesque incendie qui continue à l'heure actuelle à faire des ravages en Californie !

Le site nationalobserver nous informe :
  • L'effrayant incendie Thomas "saison des pluies" en Californie vient de se distinguer dans les livres de records. A la date du 22 décembre 2017 il est devenu officiellement le plus grand feu de forêt enregistré de l'Etat, ayant déjà brûlé 273 400 acres (110600 hectares ou 1106 km2). Contenu à seulement 65%, il devrait brûler jusqu'à Noël et la nouvelle année, pendant ce qui est supposé être la saison la plus humide de la région. Comme le rapporte le Los Angeles Times, l'incendie Thomas a fait tout cela malgré un nombre record de pompiers (8 500) et un montant record d'argent (175 millions de dollars) dépensé pour essayer d'arrêter la bête.
Et comme une image vaut mille discours :

Le top 20 des feux de forêt en Californie par mois de l'année où ils se sont produits. Données de CalFire. Graphique par Barry Saxifrage.

C'est un peu comme les cyclones qui commencent plus tôt, là nous avons un incendie gigantesque qui se déclenche très tard dans la saison, Benoit Rittaud dirait qu'il s'agit sûrement d'une illusion d'optique, voire même d'un mythe, puisqu'il s'est fait le spécialiste des mythes de toute nature.

Mais faisons comme pour les cyclones et regardons un peu l'historique, cette fois depuis 1930 : 

Les 20 plus grands feux de forêt de la Californie par année de leur occurence. Données de CalFire. Graphique par Barry Saxifrage.

Effectivement, comme le dirait BenHague il est difficile de constater une tendance avec ces données un peu touffues, surtout sur la droite du graphique où l'on a un peu de mal à distinguer quoi que ce soit ; et il y a bien eu un gros incendie en 1930, preuve irréfutable qu'« il y a toujours eu des incendies » et que par conséquent pourquoi se faire du souci, hein, je vous le demande.

Et là non plus aucun record significatif, sauf peut-être :
  • Record de sécheresse. La pire sécheresse depuis un millénaire a frappé l'État de 2011 à 2016.
  • Record d'humidité. Cela a été suivi par la saison la plus humide jamais enregistrée dans l'Etat. Au cours du seul mois de février, les inondations ont causé des dommages de 1,5 milliard de dollars et forcé l'évacuation de 188 000 résidents en aval du barrage débordant d'Oroville.
  • Record de chaleur. Puis, toute cette pluie épique a cédé la place à l'été record le plus chaud de Californie.
  • Record d'incendies. Cette année a amené le tiercé gagnant de la misère des incendies de forêt en Californie, établissant des records pour les plus grands, les plus destructeurs et les plus meurtriers jamais enregistrés dans l'état.
  • Record de chaleur et de sécheresse en même temps. La région de l'incendie a brûlé durant les mois d'octobre et novembre les plus chauds jamais enregistrés. Et les plus secs aussi. Le service d'incendie du comté de Ventura rapporte: "Nous avons eu plus de 250 jours sans pluie enregistrée dans la région." Huit mois sans pluie. Record de chaleur. Les vents soufflant en rafales à la force des ouragans à certains moments.
  • Record de mort des forêts. Le coup de fouet météo a tué des arbres californiens en nombre record. La semaine dernière, le US Forest Service a annoncé que "bien que la Californie ait reçu des pluies record en hiver 2016-2017, les effets de cinq années consécutives de sécheresse sévère en Californie, une hausse spectaculaire des infestations de scolytes et la hausse des températures ont entrainé des niveaux historiques de mortalité des arbres ... un nombre effarant de 129 millions d'arbres morts dans l'État. " Tous ces arbres morts augmentent le potentiel de combustible pour des incendies de forêt plus extrêmes à l'avenir.
Effectivement il n'y a pas lieu de s'inquiéter, rien dans tout cela qui ne soit vraiment catastrophique comme nous l'expliquerait calmement un spécialiste des exponentielles.

Mais rassurons-nous, nous nous acheminons tranquillement vers un nouvel âge de glace et 2018 sera certainement l'année la plus froide depuis le début de ce siècle (enfin, c'est du moins ce qui est prédit depuis longtemps par des milieux qui se disent autorisés...)


Bref, l'année 2017 se termine en beauté après un très bon début et un excellent milieu, donc un superbe millésime qui sera peut-être considéré dans le futur comme un tournant climatique majeur, allez savoir.