samedi 31 octobre 2015

El Niño et La Niña, les deux enfants terribles


Source : Skepticalscience / NasaGISS

Maintenant, quand on vous dira que "les températures n'ont pas augmenté depuis 18 ans", vous saurez pourquoi c'est une ânerie, même si celui qui profère cette ânerie est un scientifique.

Et avec l'ajout des températures à fin septembre 2015 (la petite étoile en haut à droite), voici ce que cela donne :
Source : Skepticalscience

**************

Pour plus d'information sur l'état des températures en 2015, voir l'excellent (comme toujours) article de Tamino : 2015: A Very Bad Year for the Global Warming Policy Foundation






 

vendredi 30 octobre 2015

Il faut écouter et lire Emmanuel Le Roy Ladurie

Le numéro spécial de l'Express consacré au climat donne la parole à Emmanuel Le Roy Ladurie.

Avant toute chose et pour avoir une vision globale de l'histoire de notre planète terre depuis quelques 500 millions d'années, voici un tableau dans lequel on peut comparer la température moyenne, les teneurs en CO2 de l'atmosphère, les fluctuations du niveau des mers et, entre autres, l'importance de la biodiversité :


Ce que l'on peut déjà constater à partir de ce tableau sans avoir à y passer beaucoup de temps c'est que
  • la température moyenne pendant cette période n'a évolué que dans une fourchette de seulement 10 degrés (d'environ 15° à 25°)
  • les concentrations en CO2 de l'atmosphère étaient les plus importantes il y a 440-500 millions d'années (mais à cette époque le soleil chauffait beaucoup moins qu'aujourd'hui...)
  • pour les 400 millions dernières années on peut voir une assez nette corrélation entre niveaux de CO2 dans l'atmosphère et températures (les fortes températures correspondent à un niveau de CO2 élevé, et réciproquement, les plus basses températures correspondent à un niveau de CO2 lui-même bas)
  • le niveau des océans aurait évolué dans une fourchette de près de 600 mètres (de -150 mètres il y a environ 10 millions d'années à +450 mètres à plusieurs reprises pendant la période considérée)
  • la biodiversité a enregistré de brusques ruptures dues à différents facteurs (le plus connu par le grand public étant l'extinction des dinosaures il y a 65 millions d'années causée très probablement par la chute d'une météorite géante)
On peut donc déjà prendre conscience que les écarts de températures sont extrêmement faibles en comparaison par exemple du niveau des océans (10° versus 600 mètres d'amplitude...)

Par ailleurs, on peut aussi réaliser que les changements climatiques historiques (avant que l'homme ne mette son grain de sel) ont eu lieu dans des espaces de temps se comptant en millions d'années...

Chacun comprendra que les mers ne montent pas subitement, et même en n'étant pas scientifique on peut facilement s'imaginer qu'il y a une forte inertie due à l'importance des masses en jeu (l'Antarctique, par exemple, c'est 14 millions de kilomètres carrés sur une épaisseur moyenne de 1,6 kilomètres de glaces fortement compactées qui ne vont pas fondre du jour au lendemain même si la température moyenne de la terre se mettait à grimper d'une dizaine de degrés; il fera toujours très froid sous ces latitudes...)

Mais ce dont on peut être sûr, c'est que si on titille suffisamment le système climatique, alors ce ne sera qu'une question de temps pour obtenir des effets catastrophiques à l'échelle humaine (la terre, elle, se remettrait d'une montée des eaux de plusieurs centaines de mètres, elle a déjà connu...)

Un autre graphique montre des fluctuations différentes du niveau des océans
 
 
En prenant en considération la courbe Exxon on arrive quand même à une amplitude d'environ -50 mètres à +250 mètres soit 300 mètres, donc une fourchette inférieure de 300 mètres à celle du premier graphique; 300 mètres ou 600 mètres, pour une amplitude de 10° des températures, cela ne fait pas grande différence par rapport à notre condition humaine...
 
****************

Maintenant venons-en à l'entretien d'Emmanuel Le Roy Ladurie dans l'Express et examinons ce qu'il a à nous dire sur notre passé climatique.

La première question du journaliste interroge l'historien sur son sentiment en tant que citoyen face au réchauffement (climatique), voici sa réponse :
  • Il y aura toujours des climatosceptiques, mais il n'y a pas besoin d'être un grand savant pour constater la réalité du réchauffement, même si nous connaitrons peut-être encore quelques hivers très rudes.
Et il est vrai qu'un hiver très rude, pour un climatosceptique, est la preuve qu'il n'y a pas de réchauffement...

  • 2014, malgré un été plutôt frais, aura été l'une des années les plus chaudes [...] beaucoup de gens l'ont compris, mais [...] ils préfèrent l'ignorer. Ils ont tort, car les famines et les événements politiques, économiques ou sociaux qui les ont parfois accompagnées sont souvent dus à la combinaison de guerres et de mauvaises récoltes. Oui, le climat peut bousculer nos destins.
On le voit très souvent, les climatosceptiques refusent d'assigner une responsabilité au climat en matière par exemple de migrations de masse, prétendant qu'il s'agit uniquement de géopolitique (les gens partiraient uniquement à cause de la guerre) alors que les guerres peuvent parfois être déclenchées par des événement climatiques comme le passé l'a prouvé.

A la question du journaliste "Comment connaît-on le climat du passé?", Le Roy Ladurie répond :
  • D'abord grâce aux séries thermodynamiques.[...] Daniel Rousseau a élaboré la série française, qui remonte jusqu'en 1658; c'est la plus ancienne du monde.
Comme je suis curieux et ne connaissant pas ce Daniel Rousseau, j'ai fait une rapide recherche qui m'a amené sur ce lien ; évidemment les températures en question sont très locales, mais elles ont leur utilité; je mentionnerai seulement ce passage (le surlignage est de mon fait) :
    • L’examen conjoint de ces deux séries et des séries phénologiques concernant la date des vendanges permet de mettre en évidence les caractéristiques du climat du nord de l’Europe, avec notamment des fluctuations pluridécennales autour d’une valeur moyenne stable jusqu’au début du XXe siècle, puis superposées à une tendance marquée au réchauffement par la suite.
Reprenons la réponse de Le Roy Ladurie à la question du journaliste :
  • La deuxième source, ce sont les dates des vendanges.
  • Et puis il y a les glaciers. Ceux des Alpes sont des sources remarquables, puisque les archives communales ou épiscopales attestent leur avancée ou leur recul. Grâce au glacier d'Aletsch, en Suisse, nous avons une idée du climat en Europe occidentale à partir de 1500 avant Jésus-Christ.
Nous avons donc quelques sources, certes fragmentaires mais dignes de confiance, remontant jusqu'à il y a 3500 ans!

Le journaliste demande alors "quelles sont les grandes tendances, particulièrement en Europe?"
  • Jamais, depuis au moins trois mille cinq cents ans, nous n'avons connu un réchauffement de cette ampleur.
  • [...] si l'avenir confirme les prévisions d'une augmentation des températures de 2 degrés, [...] il faut comprendre que cela entrainera une modification importante du climat.
A noter que les 2 degrés en question (qui étaient l'objectif assigné par les hommes politiques qui se référaient aux différents scénarios du GIEC et avaient choisi le RCP2.6 dont la "réalisation implique [...] l'intégration des effets de politiques de réduction des émissions susceptibles de limiter le réchauffement planétaire à 2°C") seront très certainement dépassés ; on s'achemine plutôt vers 4 à 6 degrés d'augmentation minimum...

Par ailleurs Le Roy Ladurie parle à tort de "prévision" alors qu'il aurait dû employer le terme de "projection"; une prévision est ce qui devrait arriver en fonction des éléments que l'on connaît à l'instant où l'on établit la prévision; alors qu'une projection est ce qui est susceptible d'arriver en fonction d'hypothèses que l'on réunit pour former un scénario : en fonction des hypothèses prises en compte on a plusieurs scénarios, donc plusieurs projections. Les climatosceptiques adorent mélanger prévisions et projections afin de déconsidérer les travaux du GIEC, passant sous silence les hypothèses prises en considération qui ne sont pas forcément en accord avec la réalité.

**************

Je laisse à chacun le soin de continuer et approfondir la lecture de l'entretien avec Emmanuelle Le Roy Ladurie en achetant éventuellement le numéro spécial de l'Express (6,90 euros, c'est beaucoup moins cher que le torchon de Verdier et beaucoup plus enrichissant) ou en se procurant l'un de ses ouvrages.

Il est à noter que les climatosceptiques citent souvent Le Roy Ladurie pour lui faire dire que "les températures ont toujours changé, même avant l'avènement de l'ère industrielle", ce qui à mon sens est peut-être le plus stupide des arguments contre le réchauffement climatique anthropique (RCA)!

On pourrait leur répondre "il y a toujours eu des feux de forêts même avant l'apparition de l'homme sur la terre, donc l'homme ne peut pas être responsable des feux de forêts!"

Ou alors les orienter vers ce numéro de l'Express dans lequel l'historien dit clairement dans quel camp il se situe.







 

jeudi 29 octobre 2015

Verdier contre Oreskes

Il y a parfois des rapprochements originaux, comme celui-ci opéré par Amazon qui me propose deux lectures supposées m'intéresser :

Je n'achèterai aucun de ces deux livres, d'abord parce que j'ai Les marchands de doute en version anglaise depuis longtemps déjà, ensuite parce que Verdier comme investigateur me fait plutôt sourire : un présentateur météo qui se prend pour Pierre Péan et croit en avoir le talent, ça ne fait pas sérieux.

Et prêtons-nous à un petit exercice comparatif sans prétention scientifique, juste comme ça :
  • D'un côté, Les marchands de doute : 541 pages pour 12 euros, co-écrit par une professeur d'histoire des sciences à Harvard et par un historien des sciences au Jet Propulsion Observatory de la Nasa;
  • De l'autre côté Climat Investigation : 279 pages pour 18 euros, écrit par un présentateur météo à France 2.
Maintenant devinez quel est le livre dont je vous recommande chaudement la lecture?



 

lundi 26 octobre 2015

Benoit Rittaud, le mathématicien égaré

Benoit Rittaud était promis à un bel avenir.

Mathématicien de formation, il a  écrit un certain nombre d'ouvrages dont les mémorables Le fabuleux destin de V2 (nous attendons toujours avec impatience la suite qui pourrait s'appeler A la recherche de racine cubique) ou Faut-il avoir peur des maths?  (qui lui servit certainement de support de réflexion pour son récent La peur exponentielle) qui lui vaudront un jour l'attribution de la médaille Fields (après tout Cédric Villani l'a eue, alors pourquoi pas lui?)

Mais voilà, Benoit Rittaud dut à un certain moment de sa jeune existence être frappé par le syndrome de-la-grosse-tête-et-des-chevilles-qui-enflent et se mit à sombrer dans un doux délire qui le fit basculer du côté ésotérique et pseudo-scientifique de sa discipline, un peu comme un autre mathématicien maintenant à la retraite, Yves Lignon, dont le parcours est étrangement similaire : tous deux mathématiciens donc, maitres de conférence (ce qui n'a jamais été une preuve de sérieux), auteurs de nombreux ouvrages très décriés essentiellement destinés à un public "averti" (i.e. déjà acquis à leur cause) mais surtout utiles pour améliorer l'ordinaire (car il faut bien faire bouillir la marmite et il n'y a pas de petits profits)

Ainsi Benoit Rittaud devint devin.

Il se procura une boule de cristal afin de lire l'avenir, puisqu'il n'était pas capable de le faire avec les nombres.

Vous ne me croyez pas?

Pourtant c'est Benoit Rittaud lui-même qui l'avoue à plusieurs reprises dans des articles publiés sur le site moribond Skyfall (ou Skyfal, ou Skyfail, on ne sait plus trop comment l'écrire)

Ainsi en janvier 2010 Benoit Rittaud nous gratifie d'un article intitulé Prophétie de cauchemar dans lequel il nous dit notamment "Voici une prophétie de mon cru, sous la forme d’une interview imaginaire" ; suit un dialogue entre un journaliste (il s'agit en fait de la représentation mentale de Benoit Rittaud) et un supposé représentant du GIEO (avatar du GIEC qui bien sûr n'a jamais existé que dans l'esprit de Benoit Rittaud) dont nous pouvons extraire cet intéressant échange :
  • le journaliste (i.e. Benoit Rittaud) : Il reste que, contrairement aux prévisions du GIEC, la température de la Terre a brutalement chuté depuis trois ans, au point que l’on prévoie (sic) désormais d’en revenir d’ici quinze ans aux niveaux de l’ère préindustrielle…
  • le représentant du GIEO : Le nom anglais du GIEC était International Panel on Climate Change : il s’agissait de s’intéresser aux changements climatiques, et non au réchauffement. Qui peut nier, précisément en raison de l’évolution actuelle de la température, que le climat se modifie ? Quoi qu’il en soit, je ne souhaite pas m’attarder sur des polémiques stériles. Il me semble bien plus important et plus urgent de me tourner vers l’avenir
On doit préciser que l'interview en question est supposée se tenir le 12 octobre 2014, soit 4 ans et demi après la prophétie de Benoit Rittaud.

Si l'on effectue un simple calcul approximatif on s'aperçoit que Benoit Rittaud avait prévu, sur la foi de sa boule de cristal, une chute brutale des températures pour les années 2011 et suivantes.

Il y a tout à parier que Benoit Rittaud, enfin je veux dire la boule de cristal de Benoit Rittaud s'est fiée, la sotte, sur ce genre de graphique :

En partant de 1998, année exceptionnellement chaude à cause d'un El Niño non moins exceptionnel, pour arriver à 2009 (l'article date de janvier 2010) on obtient une magnifique courbe descendante!

C'est quand même ballot de la part d'un mathématicien de la trempe de Benoit Rittaud, qui plus est maitre de conférence et auteur de nombreux livres pour enfants, de s'égarer (d'où le titre de mon article) à ce point en se fiant à une courbe représentant une dizaine d'année seulement pour en déduire une tendance à long terme et se planter comme un débutant (et je ne suis même pas sûr qu'un étudiant en première année de licence de maths puisse commettre ce genre d'erreur)

Pour y voir plus clair il faut prendre de la hauteur, ou du recul si on préfère, et par exemple Benoit Rittaud aurait pu demander à sa boule de cristal de lui montrer cette courbe ci :
Il aurait alors bien vu que depuis 1880, date de début des mesures, jusqu'en 2009, il y avait bien une hausse continue des températures avec de temps en temps des "plateaux", voire des "baisses" temporaires, comme celle de la fin des années 1990 et du début des années 2000 que le GIEC qualifia de "hiatus" dans son dernier rapport (et je vous parie ma chemise que dans le prochain rapport du GIEC ce "hiatus" aura disparu, puisque le GIEC collecte les toutes dernières avancées de la science et que nous avons maintenant suffisamment de recul pour comprendre ce "hiatus" que les climato-sceptiques qualifient de "pause" voire même de "pic" avant un nouvel âge glaciaire!)

Pour y voir encore plus clair on peut enfin regarder ce que donne le même graphique mais en allant jusqu'en 2015 puisque nous y sommes :
Toujours pas la moindre baisse visible, la boule de cristal de Benoit Rittaud est peut-être atteinte de myopie...

Et si vous préférez les données RSS qui ne sont pourtant disponibles que depuis 1979, cela donne ceci :

Vous voyez une baisse vous? Il faudrait peut-être que Benoit Rittaud explique à sa boule de cristal (ou l'inverse?) ce qu'est une régression linéaire, moi je n'y connais rien et serais bien incapable d'en donner une définition, je me fie seulement à la logique qui me dit que quand on monte un escalier il y a de temps en temps un palier, ce n'est pas pour autant que j'en déduis que l'escalier s'arrête de monter...

Mais ce n'est pas tout, Benoit Rittaud, en septembre 2014 cette fois, continua de faire confiance à sa boule de cristal et publia un article, intitulé L'Organisation météorologique mondiale enterre le réchauffement climatique, qui fera date dans l'histoire de la voyance extraclimatolucide ; voici quelques extraits (mes commentaires entre parenthèses) :
  • Je ne pensais pas que ma boule de cristal était si efficace (Benoit Rittaud vit dans un monde parallèle où la lucidité n'existe pas)
  • Ce qui vient de se passer, je l’ai annoncé il y a quatre ans, en ne me trompant que d’un mois.(ah bon! nous venons de voir ce qu'il en était...)
  • Ainsi, qu’on se le dise : les carbocentristes ont désormais déserté le terrain du réchauffement climatique, au profit de l’acidification des océans (la boule de cristal de Benoit Rittaud ne sait donc pas que réchauffement climatique et acidification des océans sont intimement liés, par conséquent, contrairement à ce qu'elle susurre à l'oreille de son maitre, on continuera longtemps, très longtemps, à parler de réchauffement climatique et d'acidification des océans, entre autres! )
Sa boule de cristal a inspiré d'autres articles à Benoit Rittaud, mais on ne va pas s'appesantir davantage sur les défauts et dysfonctionnements de l'appareil, il semblerait d'ailleurs que depuis quelque temps cette boule de cristal n'apparaisse plus, peut-être son propriétaire s'en est-il finalement débarrassé, à moins qu'il l'ait envoyée à la révision pour lui changer l'huile et refaire les niveaux, qui sait?

Bref, nous tenons en la personne de Benoit Rittaud le digne successeur de Vincent Courtillot, qui lui-même avait repris le flambeau lâché par Claude Allègre pour cause de grosse fatigue.

Mais qu'est-ce qui motive en fait un mathématicien à se fourvoyer dans un domaine qui n'est pas le sien et à aller à contre-courant de la quasi totalité des scientifiques spécialisés dans l'étude du climat, qu'ils soient glaciologues, océanographes, dendrologues, paléo climatologues, biologistes, etc.?

Benoit Rittaud n'étant pas un expert en ce domaine de la climatologie, il reste donc deux hypothèses comme pour notre ami Jean-Pierre Bardinet :
  • c'est un menteur/charlatan/escroc, c'est à dire quelqu'un qui sait pertinemment qu'il trompe son monde mais le fait pour poursuivre un objectif précis : gagner plus d'argent grâce à la vente de ses livres
  • c'est un idiot utile, c'est à dire quelqu'un qui croit savoir mieux que les spécialistes et se laisse leurrer par des scientifiques pseudo-sceptiques tels que Fred Singer qui ne sont motivés que par leur idéologie néo/ultra libérale.
Il est d'ailleurs assez significatif que Benoit Rittaud soit essentiellement reconnu dans la sphère libérale francophone (il est totalement inconnu ailleurs), il a son wikiberal mais pas de wikipedia à l'horizon!

Il publie régulièrement sur Contrepoint et on peut le voir ou l'entendre dans quelques autres medias clairement libéraux comme l'Opinion ou Libertarien TV.

Il n'a même pas le courage de montrer son côté climato-sceptique sur son profil Futura-science  qu'il termine par des considérations philosophico-surréalistes à la limite de propos de café du Commerce :
  • La surabondance d'informations invérifiables mises en ligne par des personnes mal renseignées est un problème majeur posé à cet outil par ailleurs irremplaçable qu'est Internet. L'esprit « démocratique » de certains sites (comme une encyclopédie ouverte bien connue), s'il part d'une bonne intention et peut à l'occasion produire d'excellentes choses, est en retrait par rapport à l'idée que je me fais du savoir en général. 
    À mon sens, et tant pis si cela peut paraître rétrograde, nous ne sommes pas tous égaux devant la connaissance et la meilleure volonté du monde des amateurs ne peut pas se substituer valablement aux connaissances des spécialistes (même si les compétences de ceux-ci ne doivent surtout pas être idéalisées).

On ne peut pas mieux décrire que Benoit Rittaud himself ses propres errements en matière de sciences du climat!


Pour terminer cet article déjà trop long, que penser du livre phare de Benoit Rittaud, Le mythe climatique?


D'abord je dois avouer que je ne l'ai pas lu et ne compte pas le faire; en effet, pourquoi irais-je payer 149 euros (oui vous avez bien lu, le livre est proposé à ce prix sur Amazon! Ajout du 28/02/2016 : le livre a subi une importante décote, il est maintenant proposé à 50 euros sur Amazon, bientôt on vous donnera de l'argent pour vous le procurer. Ajout du 15/11/2016 : le prix a chuté à 14,98 euros, la descente aux enfers continue !) pour apprendre ce que je sais déjà de ce que Benoit Rittaud tente de vendre comme arguments en faveur de ses thèses foireuses que tout le monde connaît par cœur (que ce soit via Skyfall/Contrepoints ou dans les émissions de télé auxquelles il a participé)


Je me contenterai donc de diriger tout lecteur intéressé vers trois liens permettant d'avoir un avis sur la question :
  • un article sur iceblog.over-blog dont voici quelques extraits:
    • c'est que B.Rittaud, dans une vision des choses et un vocabulaires très belliciste,  semble persuadé que les sceptiques ont désormais « gagné », que le « sol se dérobe sous les pieds » des climatologues sous "les coups de boutoirs de l'arméee des sceptiques", et se dit étonné de la soudaineté de cette récente victoire
    • sans doute B.Rittaud a-t-il l'impression, comme il le dit sur le plateau d'Arrêt sur images, qu'il est désormais « branché d'être climato-sceptique ».  Chacun sait l'importance que le fait d'être branché a dans la validité des théories scientifiques 
    • On retrouve en fait surtout dans ce livre un espèce de gros condensé de la blogosphère climatique, version sceptique: pêle-mêle, références à ClimatAudit, Wattsupwiththat, pensee-unique, skyfal, liens vers les videos de Courtillot, Leroux, vers les « pétitions de 30000 scientifiques qui contestent le réchauffement climatique » , les 450 articles « sceptiques »...
    • c'est en toute logique qu'on retrouve comme chapitres « scientifiques » principaux du livre, les « tubes » du scepticisme:
      - la crosse de hockey est brisée
      - la T° globale n'existe pas ( ou ne veut rien dire, ou est fausse..)
      - le CO2 suit la T° dans les carottes de glace
      - les modèles ne sont pas fiables
    • Cf le passage assez ridicule sur le décalage CO2/T° dans les carottes de glaces, censé poser un "problème fondamental" aux climatologues, dont l'explication – les GES agissent comme une rétroaction (avec l'albédo) sur le forcage orbital – semble simplement « trop compliquée » pour être vraie à B.Rittaud, et le résultat d'une « imagination sans limite » qu'on ne peut accepter.
    • Moins drôle, il y a aussi de longs passages pas très clairs – et par conséquent, au final, pas très sains - sur la pseudo-science, Popper, l'absence de preuves, les modèles qui sont des « oracles » et les climatologues pas très différents des « mediums » etc..,
    • On notera aussi, en toute cohérence avec le reste, l'absence totale de physique (forcage radiatif, effet de serre ?), et, au sortir du livre, il semble que la position de l'auteur soit « on ne sait rien », "c'est complexe", et « bah, la T° peut bien varier toute seule, non ?»
  • une interview de Jean Jouzel :
    • C’est un livre qui n’apporte aucun argument scientifique nouveau et étayé et qui mélange parfois des considérations pseudo-philosophiques qui n’ont pas grande pertinence dans le débat. Je ne vois pas notamment l’intérêt de digresser sur le pari de Pascal.
    • Il reprend des arguments largement débattus et même si certains sont exacts, il ne fait pas avancer la science.
    • (au sujet de la température moyenne critiquée par Benoit Rittaud) Je ne vois absolument pas pourquoi on ne pourrait pas faire de moyenne mondiale. C’est comme si on disait qu’il n’y avait aucun sens à déterminer un âge moyen au motif que les gens seraient par exemple plus vieux dans le sud qu’au nord de la France. Cette courbe a un sens du point de vue du climatologue même si pour chacun d’entre nous c’est la température dans la région où l’on vit qui est perçue. En ce qui concerne la température moyenne on lui attribue une incertitude largement inférieure au dixième de degré.
    • (au sujet de la stagnation des températures) C’est vrai qu’il y a une pause. Il faut toutefois rappeler que ces six dernières années sont les plus chaudes depuis plus de cent ans. Plus chaudes que les années 1990, elles-mêmes plus chaudes que les années 1980. (il faut noter que l'interview date de 2010, depuis on sait qu'il n'y a pas eu vraiment de pause et encore moins de stagnation...)
    • Ceci étant, il est nulle part écrit que les températures doivent augmenter tous les ans avec la régularité du métronome et coller à l’augmentation de la concentration de CO2.
  • notes de lecture d'un certain hprevot :
    • Le livre commence et se termine fort bien. Le rappel historique sur l’affaire des « canaux » de la planète Mars invite à se méfier des emballements fondés sur des interprétations hasardeuses de ce que l’on observe.
    • Puis l’auteur présente de façon parlante les « armées » en présence dans le combat d’opinion au sujet de l’influence sur le climat des émissions de gaz carbonique dues à l’activité humaine : carbocentristes », « solaristes », « océanistes », géologues et mathématiciens. De mon point de vue, il est heureux que, dans ces matières compliquées, le débat soit vivant et que les hypothèses se multiplient. C’est ainsi que progresse la science. (il me semble que le dénommé hprevot confond "opinion" avec "démarche scientifique")
    • Le chapitre sur la façon dont on a été dessinée la fameuse courbe en forme de crosse de hockey qui montre une très forte croissance des températures après plusieurs siècles de stabilité me paraît assez convaincant. Le livre explique clairement les artefacts qui ont conduit à cette courbe. D’ailleurs, le GIEC ne l’utilise plus. (je ne sais pas si le GIEC ne l'utilise plus*, par contre cette courbe a été confirmée à plusieurs reprises par des équipes indépendantes)
    • Puis Benoît Rittaud conteste l’idée même d’une température moyenne de la basse atmosphère –celle où vivent les hommes. Mais cette contestation, au fond, n’apporte pas grand-chose. (on ne le lui fait pas dire...)
    • Il écrit (p. 93) : «  Si cette idée que la ‘température globale’ telle qu’on la considère aujourd’hui est donc trop mal définie pour qu’on puisse l’utiliser aveuglément, on ne peut pour autant lui dénier toute valeur. Un élément parmi d’autres dans ce sens est la théorie solariste : s’il s’avère que la courbe de l’activité solaire est corrélée à celle de la ‘température globale’, alors cela prouvera bien que cette dernière possède une signification » -fin de citation ; je poursuis « tandis que si elle est corrélée aux émissions de CO2, elle n’en a pas ». On retrouve en plusieurs endroits des « dérapages logiques » de ce genre. (pourtant Benoit Rittaud est mathématicien, la logique il devrait connaître...)
    • avant toute analyse, l’idée d’une rétroaction positive via le CO2 est déclarée « saugrenue ». (car Benoit Rittaud donne son "opinion" et seulement son "opinion" sur le sujet, et son "opinion" est que la rétroaction est "saugrenue")
    • Le pari de Pascal est analysé et critiqué. On peut se demander ce qu’il vient faire ici. (une sorte d'argument d'autorité de la part de Benoit Rittaud...)
    • Qu’un mathématicien pense river son clou à Pascal avec un raisonnement comme celui que nous tient B. Rittaud ! Tout se passe comme si son raisonnement était guidé par la conclusion qu’on veut lui trouver. (là j'ai décroché, j'ai dû m'endormir dans ces circonvolutions pseudo-métaphysiques)
    • Puis, B. Rittaud rappelle qu’il faut comparer le coût de l’action à celui de l’inaction, ce qui est assez évident. En fait tout ce chapitre sur les probabilités n’apporte pas grand-chose. (je pense que Benoit Rittaud ferait un très mauvais actuaire...)
    • A noter un autre procédé littéraire de B. Rittaud : il parle d’abord de « stagnation » des températures dans les dix dernières années, puis évoque en même temps une baisse (on peut observer une très légère baisse selon la façon dont est calculée la température), puis il ne parle que d’une baisse. Par ailleurs, il fait d’abord remarquer que cette stagnation sur dix ans n’est pas significative, puis il s’y réfère à mainte reprise en oubliant cette réserve. (maintenant il faudrait actualiser ce commentaire avec la constatation que les températures n'ont jamais vraiment arrêté d'augmenter!)
    • Un rappel à la prudence. Il montre « à l’insu de son plein gré » que cette prudence doit s’exercer à l’égard de tous et de soi-même. J’ai dit en effet comment B. Rittaud s’est laissé aller à des approximations et même des contradictions.
    • Se disant « sceptique », il se montre en réalité fort convaincu. (c'est bien pour cela que personnellement je préfère parler de pseudo-sceptiques)
    • B. Rittaud oublie que, quelques pages plus tôt, il a cru efficace d’utiliser ironiquement le « rasoir d’Occam » pour se défaire d’explications qui le gênaient en invoquant le motif qu’elles sont, selon lui, trop complexes. (ah le fameux rasoir d'Occam tellement utilisé à tort et à travers pour faire intello...)
    • (et ledit hprevot se livre à une parabole que je trouve très pertinente afin de déconsidérer l'attitude des climato-sceptiques qui consiste à dire qu'il ne faut rien faire tant qu'on n'en sait pas assez) : Un jeune couple doit acheter une voiture pour accompagner ses enfants à l’école. Leur budget les oblige à acheter une voiture d’occasion. Chez le vendeur de voitures, ils en voient deux apparemment identiques en tout point ; l’une coûte 1000 € de moins que l’autre. Ils s’accordent pour la choisir mais le vendeur leur dit : « je dois vous prévenir que cette voiture présente un défaut. Il y a une chance sur deux qu’elle s’embrase brutalement ; on ne sait pas d’où vient le défaut ; les chercheurs continuent de chercher. Si elle s’embrasait, ce serait si rapide que vous auriez du mal à en extraire à temps vos enfants ». Notre jeune couple choisit évidemment de dépenser 1000 euros de plus. (personnellement je préfère le parallèle avec la maison ou la voiture que tout un chacun assure, même si le risque est jugé infime...)
    • Il y a un point sur lequel je suis bien d’accord : éviter que le pouvoir politique utilise l’effet de serre et le réchauffement climatique pour nous « faire la morale ». (là je ne sais pas où hprevot est allé chercher qu'on cherchait à "nous faire la morale", comme si informer les citoyens d'un danger potentiel était "leur faire la morale"; dans ce cas il faut arrêter toutes les campagnes de prévention des accidents de la route, contre le tabagisme, etc. ; je suspecte hprevot d'être lui-même un libéral réfractaire à toute action publique)
    • Mais B. Rittaud n’avance pas d’arguments qui convainquent d’abandonner l’idée que les émissions de gaz carbonique ont un effet significatif sur l’atmosphère ; rien non plus pour justifier de ne pas prendre de précaution. Plus grave : comme je l’ai montré, il se contredit lui-même et pratique, volens nolens je ne sais, la désinformation. Dans un ouvrage qui se présente comme scientifique et pondéré, c’est plus que regrettable
Ces différents commentaires suffisent à me convaincre que l'achat du livre de Benoit Rittaud Le mythe climatique n'est pas à ranger dans mes priorités du moment.

Ajout du 28/11/2015
* La courbe en crosse de hockey a bien été reprise dans le dernier rapport du GIEC!











jeudi 22 octobre 2015

Rittaud vs de Lorgeril

A cette date, 6 jours après avoir été lancée, la pétition lancée par Benoit Rittaud a recueilli 4546 soutiens, avec l'aide massive des américains de WUWT qui lui ont très certainement apporté la majorité des signatures.

De son côté Michel de Lorgeril lance une pétition qui a recueilli 80000 signatures en moins de 24 heures , soit prés de 20 fois plus!




Sans commentaire.

 

lundi 19 octobre 2015

Philippe Verdier et les 5 étages de la fusée climato-sceptique

Dans l'article Comment convaincre un climato-sceptique?  j'avais mentionné 4 catégories dans lesquelles ranger les climato-sceptiques, ceux que les anglophones appellent des deniers ou des contrarians, je les rappelle ici :
  1. il n'y a pas de réchauffement climatique
  2. il y a un réchauffement climatique, mais ce n'est pas la faute de l'homme
  3. il y a un réchauffement climatique, c'est la faute de l'homme mais ce n'est pas grave, car ce sera bénéfique
  4. il y a un réchauffement climatique, c'est la faute de l'homme, c'est grave, mais de toute façon on ne peut rien faire
Un article du Guardian datant d'il y a 2 ans en mentionne 5 qui sont les suivantes et que l'on peut comparer avec ma classification :
  1. Deny the Problem Exists = il n'y a pas de réchauffement climatique (donc quel est le problème?)
  2. Deny We're the Cause = il y a un réchauffement climatique, mais ce n'est pas la faute de l'homme (c'est la nature qui est responsable de tout)
  3. Deny It's a Problem = il y a un réchauffement climatique, c'est la faute de l'homme mais ce n'est pas grave, car ce sera bénéfique (on pourra se dorer au soleil plus longtemps)
  4. Deny We can Solve It = il y a un réchauffement climatique, c'est la faute de l'homme, c'est grave, mais de toute façon on ne peut rien faire (il faut nourrir les actionnaires, donc pas question d'arrêter de pomper et de miner)
  5. It's too Late = mais de toute façon on ne peut rien faire bis (car il est trop tard, et puis après moi le déluge + il faut nourrir les actionnaires, etc.)
La question intéressante qui se pose actuellement est de savoir dans quel étage de la fusée placer le sieur Philippe Verdier?

Le site Skepticalscience s'était prêté à l'exercice concernant Charles Koch et en avait déduit qu'il se trouvait au-delà des étages 1 et 2, contrairement à Ted Cruz et Jeb Bush qui sont des bons gros deniers républicains, mais qu'il naviguait entre les étages 3 et 4 de la fusée selon une interview dans laquelle il avait notamment dit :
  • They have these models that show [warming], but the models don’t work.
  • But they say it’s going to be catastrophic. There is no evidence to that.
Pour la première affirmation qui prétend que les modèles ne marchent pas, une récente étude vient de démontrer l'inverse : Robust comparison of climate models with observations... (pour faire court, les températures des modèles sont celles de l'air au niveau de la surface, alors que les températures observées sont un mélange des températures de l'air au dessus des terres et de la surface des océans, provoquant un biais dont il faut tenir compte dans les comparaisons; pour mieux comprendre voir les articles du Guardian ici en octobre 2013 et ici en juillet 2015)

Pour la deuxième affirmation il s'agit d'un argument prétendant nous faire croire que parce qu'il n'y a pas encore eu de véritable catastrophe, alors il n'est pas nécessaire d'agir ; ce qui revient à dire que tant que votre maison n'a pas brûlé ou que vous n'avez pas eu d'accident de voiture, alors il n'est pas nécessaire de vous assurer...

Donc quid de Philippe Verdier?

Si l'on en croit le teaser (visible ici) de son dernier livre ainsi que sa présentation sur Amazon, Philippe Verdier a soit un sérieux problème psychologique (il voit des complots et des comploteurs partout) soit un goût pour les publicités douteuses dans le seul objectif de vendre son bouquin au mieux de ses intérêts (il a peut-être peur de se retrouver sans travail et a besoin de faire chauffer la marmite comme tout le monde)

Et la litote n'est pas son fort, qu'on en juge (mes commentaires entre parenthèses) :
  • Le climat est aujourd hui une guerre, une religion (et qui l'a déclarée cette soi-disant guerre?)
  • Tout avis contraire sera éliminé (j'ai plutôt l'impression qu'on donne encore bien trop d'importance au côté négateur)
  • Quelle voix s élèvera pour rompre le silence pour faire éclater la vérité...? (parce que la vérité va sortir de la bouche de Philippe Verdier?)
  • Il n'existe aujourd'hui plus de lien entre le climat et le discours alarmiste sur ce sujet (cette phrase ne veut rien dire, le discours alarmiste concerne le climat futur, cela n'a pas de sens de parler d'aujourd'hui)
  • Les Français sont maintenus dans la peur par un matraquage sans précédent (tiens justement notre ami Benoit Rittaud vient de prouver que les français ne sont pas si sensibles que ça à  la peur!)
  • Cette prise d'otages constitue un enjeu diplomatique pour la Conférence de Paris (prise d'otages, rien que ça!)
  • Au plus haut sommet de l'État, l'échec de la COP 21 est diagnostiqué depuis longtemps (des preuves?)
  • mais la manipulation et le spectacle s'amplifient davantage (c'est vrai que François Hollande est un expert en manipulation...)
  • Le GIEC, ultra politisé, se délite sous les scandales et ses méthodes critiquables (des preuves que le GIEC est politisé? et de quels scandales parle-t-on?)
  • La parole scientifique est inaudible (sans blague, parce que Philippe Verdier ne lit pas les revues à comité de lecture il pense que les scientifiques sont muets?)
  • Les Nations Unies plongées dans la corruption pataugent volontairement depuis une génération de pourparlers (corruption, rien que ça)
  • Lobbies économiques, associations écologistes, gouvernements et désormais religions tissent des liens dangereux (mort de rire, les lobbies économiques! ce sont eux qui paient les climato-sceptiques pour jeter le doute sur l'état de la science!)
  • Les ambassadeurs du climat entretiennent cette crise aussi brûlante qu impalpable (je ne savais pas que le climat était un pays...)
  • La France figure pourtant parmi les pays les moins touchés par le changement climatique (il y avait le syndrome NIMBY, not in my back yard, maintenant il y a le syndrome PACON, pas concerné!)
  • Notre économie et notre société bénéficient aussi des avantages considérables du réchauffement (ah oui! et de quels avantages s'agit-il? et pour combien de temps?)
  •  Le développement des énergies renouvelables menace notre sécurité et ne compensera aucunement l'explosion démographique identifiée comme une cause principale du problème (on a du mal à suivre la logique...quel est le lien entre l'explosion démographique et les énergies renouvelables...? et en quoi la première serait-elle plus importante que le réchauffement climatique?)
  • Qui osera ouvertement briser ces tabous, sous la pression extrême des dirigeants (ben la réponse est évidente : Philippe Verdier!)
Je ne suis pas sûr que le texte ci-dessus, découpé en petits morceaux par mes soins, est bien de Philippe Verdier, il s'agit de la présentation de son livre sur Amazon et après tout celui qui s'y est collé a fait en quelque sorte un résumé de la pensée de l'auteur, que l'on peut facilement recouper avec ses déclarations, notamment dans son teaser.

Un commentaire sur Amazon est d'ailleurs très instructif, il résume assez bien ce que l'on peut savoir et penser du sérieux d'un présentateur météo qui se prend pour un lanceur d'alerte!
  • Les mensonges de Monsieur Verdier, sont en partie seulement synthétisés sur le site du Monde :"Philippe Verdier, monsieur météo de France Télévisions, est-il climatosceptique ?"
  • il est climatosceptique lorsqu'il dit « Nous sommes indubitablement sur un plateau du réchauffement et la variabilité cyclique du climat ne nous permet pas d’envisager si le rythme naturel va demain nous entraîner vers une baisse, une stagnation ou une hausse. ».
  • Il prétend que l'on ne sait pas si le climat de demain sera identique, plus chaud ou plus froid, c'est bien du climatoscepticisme.
  • Lorsque Philippe Verdier parle de " Sans ces quelques degrés de plus, le marché de la piscine individuelle aurait-il connu un développement aussi faramineux ?", de qui se moque-t-il ?
  • Quelle indécence de parler des futures bienfaits du changement climatique en France alors que des gens en crève déjà au Sahel.
  • si la politisation des scientifique du Giec est une idée sans fondement, le fait que Exxon paye des scientifique pour exercer son lobby est un fait aujourd'hui bien établi, mais il n'est pas le seul.

Au vu de ces éléments il semble assez évident que Philippe Verdier se range quasiment au même niveau que Charles Koch, c'est-à-dire aux niveaux 3 (pour 80%) et 4 (pour 20%) de la fusée climato-sceptique :
  • Deny It's a Problem = il y a un réchauffement climatique, c'est la faute de l'homme mais ce n'est pas grave, car ce sera bénéfique (on pourra se dorer au soleil plus longtemps)
  • Deny We can Solve It = il y a un réchauffement climatique, c'est la faute de l'homme, c'est grave, mais de toute façon on ne peut rien faire (il faut nourrir les actionnaires, donc pas question d'arrêter de pomper et de miner)
******************************

A l'heure actuelle la pétition a atteint 3430 signatures, elle sera comme un pet de hareng dans l'Atlantique, même si elle arrive à 5000 (0,008% de la population française, et encore en comptant une majorité de signatures en provenance de WUWT!), mais ce dont je suis sûr c'est que si Philippe Verdier est réintégré et se met à présenter à nouveau la météo, notre bande de bras cassés de Skyfall ne se privera pas de crier victoire alors qu'elle n'y sera pour rien.

On parie?
















 

vendredi 16 octobre 2015

Philippe Verdier, le nouveau martyr de l'évangile selon Saint-Skyfall

Le groupuscule franchouillard récemment adoubé sous le nom de Collectif des climato-réalistes vient de se trouver un nouveau martyr.

Son nom? Philippe Verdier, l'inénarrable successeur climato-sceptique à la présentation météo de l'ineffable Laurent Cabrol...

Une pétition vient d'être lancée pour tenter de le sauver de la noyade.

Comment dire...?

Bof.

************************************************************

Ajout du 18/10

Pour obtenir un peu plus de signatures Benoit Rittaud et sa clique ont trouvé la solution : demander aux bouffons de WUWT de signer la pétition!

Quand on en est réduit à ce genre d'expédient c'est que la cause est vraiment désespérée.






 

mercredi 14 octobre 2015

Claude Allègre appelant Lindzen, Singer et Leroux à la rescousse.

Cela fait quelque temps que l'on n'entend plus parler de Claude Allègre, il semble s'être fait discret dans les medias, peut-être à cause de son accident cardiaque survenu en janvier 2013 (a-t-il lu les livres du docteur de Lorgeril?)

Quoiqu'il en soit, en rangeant ma bibliothèque cet après-midi je suis tombé sur Ma vérité sur la planète que j'avais dû acheter en 2007-2008.

A cette époque je faisais (encore) confiance à Claude Allègre que je pensais être quelqu'un de sérieux et relativement omniscient (oui je sais j'étais naïf, c'était il y a 8 ans) et c'est notamment à la lecture de ce livre que j'étais devenu naturellement climato-sceptique sans avoir vraiment été auparavant sensibilisé au problème du réchauffement climatique.

Depuis ce temps je me suis bien sûr documenté et j'ai progressivement basculé dans le camp de la science, la vraie, en prenant conscience que celui des climato-sceptiques était essentiellement motivé par tout autre chose que la science : à savoir la doctrine du capitalisme néo-libéral (et plus le temps passe, plus ma conviction s'endurcit)

Je ne suis pourtant pas scientifique moi-même, cependant il suffit d'un minimum de logique et de patience pour démêler le vrai du faux, les opinions des faits et le charlatanisme de la véritable expertise.

Je n'ai évidemment aucune certitude sur le sujet, et je suis parfaitement conscient que même les scientifiques peuvent parfois se tromper, mais quand on essaie de me prendre pour un imbécile avec des articles cousus de fil blanc j'ai plutôt tendance à penser que les auteurs de ces articles doivent bien être motivés par quelque chose.

Bref.

En jetant un coup d'œil sur la partie réservée au changement climatique dans l'ouvrage de Claude Allègre, publié en 2007, je trouve pages 110 et 111 des références à trois personnes dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles ne font pas partie de ce que l'on nomme la science mainstream:
  • Richard Lindzen
  • Fred Singer
  • Marcel Leroux
Richard Lindzen a un temps fait partie du GIEC mais s'est montré sceptique sur la cause humaine du réchauffement, arguant notamment que la Terre venait juste de sortir du petit âge glaciaire et qu'il était normal qu'elle se mette progressivement à se réchauffer.
Il accepte cependant le fait que le CO2 soit un gaz à effet de serre (ce qui est contredit par beaucoup de climato-sceptiques qui affirment même pour certains que l'effet de serre ne peut pas exister car il violerait la seconde loi de la thermodynamique...) et traite de débiles (nutty) ceux qui nient cela!
Pas étonnant aussi qu'il fasse partie des "experts" du Heartland Institute!
En résumé, Richard Lindzen semble être un excellent scientifique qui serait victime d'un biais idéologique lui faisant nier la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique, et surtout qu'il faille faire quelque chose (régulation, taxation...) si l'on ne veut pas que cela devienne vraiment problématique.

Je ne dirai pas grand chose sur Fred Singer qui a fait la preuve depuis plusieurs décennies qu'il était prêt à tout pour nier certaines évidences scientifiques : les pluies acides, le tabagisme passif et maintenant le réchauffement climatique d'origine anthropique.
Pour plus de détails voir Les marchands de doute.

Quant à Marcel Leroux, dont l'unique fait d'arme serait l'invention des anticyclones mobiles polaires (AMP pour les fainéants) dont seuls les climato-sceptiques reconnaissent l'existence, mais qui sont superbement ignorés par la science mainstream, je citerai ce passage du livre d'Allègre (page 111) :
  • Marcel Leroux a publié une critique très documentée (Global Warming : Myjth or Reality? The Erring Way of Climatology, Praxis Springer, 2005) dont nous retiendrons un aspect qui peut être compris par des non-spécialistes. Il remarque que la différence de température entre les pôles et les tropiques est le paramètre climatique fondamental. Plus cette différence est forte, plus il y a de tempêtes. C'est pourquoi les tempêtes ont lieu plus fréquemment en hiver qu'en été. Or, les modèles de réchauffement prédisent une atténuation de ce gradient Nord-Sud (la température augmente beaucoup aux pôles, faiblement à l'équateur). Ce qui devrait induire un affaiblissement des phénomènes extrêmes. Or on observe une amplification de ces phénomènes.
Reprenons ce passage en détail :
  • Marcel Leroux a publié une critique très documentée (Global Warming : Myjth or Reality? The Erring Way of Climatology, Praxis Springer, 2005) : donc pour Allègre un livre publié sur Amazon dans lequel figure le mot "mythe" serait une "critique très documentée"... Par ailleurs, un prix de 336 dollars (359 en paperback...) pour un exemplaire neuf et de 100 dollars pour un exemplaire d'occasion semblent montrer une nette dépréciation de l'œuvre...
  • dont nous retiendrons un aspect qui peut être compris par des non-spécialistes : donc destiné aux imbéciles?
  • Il remarque que la différence de température entre les pôles et les tropiques est le paramètre climatique fondamental : où sont les preuves de ce "paramètre climatique fondamental"?
  • Plus cette différence est forte, plus il y a de tempêtes. C'est pourquoi les tempêtes ont lieu plus fréquemment en hiver qu'en été : on peut éventuellement comprendre et admettre cela.
  • Or, les modèles de réchauffement prédisent une atténuation de ce gradient Nord-Sud (la température augmente beaucoup aux pôles, faiblement à l'équateur) : je remarque qu'Allègre admet que la température augmente fortement aux Pôles, contrairement à la plupart des climato-sceptiques qui nient que les banquises régressent (si la température augmente fortement, c'est logique que cela se traduise par une fonte de la banquise) Par ailleurs Allègre parle de gradient Nord-Sud, il semble donc se focaliser sur l'hémisphère nord, quid du gradient Sud-Nord qui concerne l'hémisphère sud? Il parle de "pôles" au pluriel, pourtant si la température augmente bien au pôle nord, elle est stable au pôle sud selon un site climato-sceptique!
  • Ce qui devrait induire un affaiblissement des phénomènes extrêmes. Or on observe une amplification de ces phénomènes : le bouquet final! Allègre reconnaît une amplification des phénomènes extrêmes alors que la logorrhée habituelle des climato-sceptiques nous assène que ce n'est pas le cas! Par ailleurs les climatologues n'ont jamais prétendu que la diminution du gradient "devrait induire un affaiblissement des phénomènes extrêmes", ce serait plutôt le contraire, avec les précautions d'usage (pas assez de recul, donc on ne peut pas tirer de conclusion définitive pour le moment) mais il n'en reste pas moins que ce qui est prévu est que si la température augmente, alors l'évaporation augmente au niveau des mers, ce qui est susceptible d'entrainer des phénomènes violents comme ceux auxquels nous avons pu assister récemment dans le sud-est de la France.
On le voit la cohérence n'est pas le point fort du clan climato-sceptique, on trouve de tout, et encore ce que je viens de citer n'est qu'un exemple très parcellaire de toutes les opinions que l'on peut dénicher en fait dans la presse négationniste contestataire du RCA.

De son côté la science, la vraie, est recensée dans les rapports du GIEC qui évoluent à chaque parution en fonction des avancées dans le domaine de la climatologie ; de leur côté, les climato-sceptiques restent scotchés sur les mêmes arguties malgré le fait qu'elles soient réfutées maintes fois.

Peut-être bien que le silence de Claude Allègre est dû, après tout, à une certaine prise de conscience de sa part, on peut toujours rêver.

Oui on peut toujours rêver, car on peut être sceptique (dans le bon sens du terme) sur la capacité d'un croyant comme Claude Allègre à changer de position et admettre qu'il a eu tort. Un croyant me direz-vous?

Pas moins de 5 utilisations du verbe croire dans les deux premières pages consacrées au changement climatique (pages 89 et 90) :

A ce niveau de croyance on peut raisonnablement dire que Claude Allègre est le pape du climato-scepticisme et que les climato-sceptiques (ou réalistes) sont ses brebis.







 

Pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique, il faut augmenter la production de pétrole!

Il faut parfois se pincer pour se persuader qu'on ne rêve pas.

C'est le cas ici avec le gouverneur de l'Alaska Bill Walker qui dit notamment :
  • "We are in a significant fiscal challenge. We have villages that are washing away because of changes in the climate" (au moins un qui reconnaît qu'il y a bien un problème avec le réchauffement climatique)
  • et quand on lui demande si des forages supplémentaires sont nécessaires pour faire face aux coûts entrainés par le réchauffement climatique, il répond : "Absolutely, in a responsible way as we have in the past."
Ainsi pompons tant que nous pouvons et nous allons trouver des solutions au problème du réchauffement climatique ; ou, autrement dit, seul l'argent peut nous sortir du pétrin.

Comme les bras m'en tombent je ne trouve rien à répondre à ce monsieur.

Après tout, je me dis que si l'espèce humaine est assez stupide pour essayer de s'en sortir avec de pareilles solutions, alors elle mérite peut-être bien de disparaître.

La Terre, elle, s'en remettra.

 

dimanche 11 octobre 2015

Camille Veyres serait-il l'ange gardien de Jean-Pierre Bardinet?

Je viens juste de réaliser que Camille Veyres, l'un des honorables "meneurs" chargés de "sortir des choses très bientôt", était très probablement le Camille que j'avais repéré dans le fil des commentaires relatifs au fabuleux article de Jean-Pierre Bardinet!

Ce Camille est intervenu au secours de Jean-Pierre Bardinet chaque fois qu'un commentateur avait le culot d'oser contester l'une ou l'autre de ses fumeuses 22 (contre)vérités qui (ne) dérangent (pas grand monde)

C'est à un véritable festival d'explications alambiquées que nous avons assisté avec les interventions de ce Camille "très probablement Veyres" et je ne vais pas tenter de les réfuter, pour la simple raison que je n'ai pas les compétences scientifiques pour le faire ; mais que Camille prenne la défense de Jean-Pierre au sujet de points dont nous avons déjà évalué le sérieux, comment dire, cela me laisse perplexe et en tout cas ne m'impressionne pas le moins du monde.

Le mieux est de voir ce qu'en pense Willis Eschenbach qui avait déjà donné son avis sur la prose de Bardinet ; Camille lui ayant fait une longue et pénible (à lire) réponse, Eschenbach lui a répondu (le gras a été rajouté par moi) :

Willis Eschenbach says:         

Comme le dit Willis, Jean-Pierre aurait pu lui répondre directement sans avoir recours à l'avocat de la défense Camille.

Mais encore aurait-il fallu que Jean-Pierre
  • soit l'auteur de ces 22 "vérités", et non un simple perroquet
  • comprenne le contenu de sa valise de VRP
Manifestement Jean-Pierre est un perroquet qui ne comprend pas ce qu'il dit, donc il avait vraiment besoin de Camille pour répondre à ses contradicteurs (je me demande combien il l'a payé pour la peine)

Quoiqu'il en soit, le fait que Jean-Pierre et Camille se soient fait retoquer par Willis montre encore une fois s'il en était vraiment besoin le niveau de déliquescence dans lequel se trouve le Collectif des climato-réalistes.




 

samedi 10 octobre 2015

200 cons et fiers de l'être!

Ca ne s'invente pas, les climato-sceptiques de Skyfall, qui se sont depuis peu autoproclamés climato-réalistes, viennent de déclarer urbi et orbi qu'ils viennent de franchir le cap des 200 c.., pardon, adhérents, en nous gratifiant de la photo de l'aréopage des têtes (dé)pensantes à la fin d'un repas plus ou moins arrosé (quelques verres ont encore un peu de vin rouge, peut-être était-il piqué?)

Sur la photo figurent notamment Benoit Rittaud et Christian Gérondeau qui sont les deux personnes à peu près connues du public (ils doivent être connus de 5 % de la population, et encore je compte très large)

C'est à partir de là qu'ils comptent "sortir des choses très bientôt"...

Le plus comique c'est la reconnaissance dans l'article que l'amicale des foreurs et des métiers du pétrole (on est priés de ne pas rigoler) venait de rejoindre le Collectif, on ne peut pas être plus transparent sur les motivations de ces clowns.

Et ils en rajoutent en mentionnant que le journal libéral l'Opinion leur apporte tout son support suite à l'intervention de NKM.

Bon, pas de quoi fouetter un chat aussi, 200 personnes, c'est 0,0003% de la population française...

Mais comme l'espoir fait vivre et qu'il faut se rassurer comme on peut, cela ne les empêche pas de proclamer que "nous nourrissons l’espoir que bougent enfin les lignes" et que "Si le Collectif continue à engranger des soutiens comme maintenant, nous atteindrons la masse critique dont nous avons besoin pour peser pour de bon"!

La masse critique, ça doit être d'atteindre quelque chose comme 0,0009% je pense.

Ah oui et j'oubliais ce fameux syndrome de projection psychologique qui leur fait dire : "Nombreux en effet sont ceux qui vivent comme un réconfort de voir qu’ils ne sont pas les seuls à éprouver consternation, tristesse ou énervement devant les excès actuels autour du climat qui affaiblissent la science autant qu’ils détournent l’attention des vrais enjeux contemporains" (c'est moi qui souligne en gras)

Je vous l'ai dit, on est priés de ne pas rire.