Tout a commencé avec mon précédent billet sur le clown Anthony Watts appointé par le cirque Heartland pour faire croire au bon public que son blog WUWT est bien meilleur qu'une revue scientifique, avec une infinité de réviseurs (i.e. ses lecteurs) bien plus compétents que des experts du climat pour juger de la qualité des articles qu'il publie à la chaine afin d'ensemencer la blogosphère de bonnes graines de désinformation.
Un de mes lecteurs m'a mis sur la piste du sujet de ce jour :
Un autre de mes lecteurs s'est posé la question, très légitime, de savoir comment il se faisait qu'une scientifique comme Judith Curry avait pu tomber si bas :
Disons-le tout de suite sans ménager davantage le suspense, il semblerait que ce basculement ait eu lieu en 2010, c'est-à-dire figurez-vous peu après ce que l'on a appelé le fameux (ou fumeux si vous préférez) Climategate destiné à torpiller la COP15 se tenant à COPenhague fin 2009, COP qui n'avait au passage pas vraiment besoin de ce coup de pouce (ou plutôt coup de poing) pour se terminer en fiasco quasi intégral ; ainsi Wikipédia nous dit :
Alors comment en suis-je arrivé à ce constat ?
Eh bien il se trouve que dans les commentaires de l'article d'un certain Daniel Lakens (voir Five reasons blog posts are of higher scientific quality than journal articles, soit Cinq raisons pour lesquelles les articles de blog sont de meilleure qualité scientifique que les articles de revue), celui-là même que Judith Curry avait refilé à son grand ami Anthony Watts, on en trouve un intéressant de Miriam O'Brien, aka Sou aka HotWhopper :
C'est donc en lisant le deuxième paragraphe du billet de Sou que le lien vers Judith Curry et sa « conversion » nous est fourni :
Dans ce long billet Sou nous narre dans le détail, avec références à l'appui, comment Judith Curry est passée du statut de scientifique respectable et respectée à celui de pourvoyeuse de fausses informations et de dénigreuse patentée de ses collègues climatologues, avec apparemment une petite préférence (c'est mon sentiment) pour Michael Mann qui a eu le tort de démontrer que les températures avaient brusquement commencé à augmenter peu après le début de l'ère industrielle.
Je ne m'aventurerai pas à faire un résumé de toute la chronologie des faits, je me contenterai de citer quelques passages intéressants agrémentés de liens vers d'autres sources pouvant apporter des précisions tout aussi instructives.
Nous apprenons tout d'abord que ce qui a motivé Sou est une tentative de la part de Judith Curry de suggérer que la NOAA aurait manipulé ses données pour suivre un « agenda » ; voici ce qu'elle écrivait dans un de ses articles en novembre 2015 (archivé par Sou) :
C'est dans la partie intitulée Judith Curry's path from scientist to science disinformer (Le parcours de Judith Curry, de scientifique à désinformatrice scientifique) que nous trouverons la réponse à notre lancinante question ; Sou commence par :
Et Sou d'enchainer avec un article publié en novembre 2010 d'un certain Michael Lemonick dans lequel celui-ci s'interrogeait en se demandant si Judith Curry était une « pacificatrice » ou bien une simple « gogo » :
C'est le même Michael Lemonick qui nous donne l'explication dans son article :
Elle aurait ainsi connu successivement des sommités telles que Roger Pielke Jr et Steve McIntyre, bref du très lourd, du moins dans le cercle très ouvert des climatosceptiques rémunérés par les mêmes donneurs d'ordre que des grands humanistes comme Fred Singer ou Christopher Monckton.
Et puis en 2009 survient le Climategate qui, même si Lemonick nous assure qu'elle n'y aurait pas attaché d'importance (She does not believe that the Climategate e-mails are evidence of fraud), a dû finir de la convaincre que « tous pourris » il fallait en tirer les conséquences qui s'imposaient et basculer dans le camp des gens de bien, pardon, je veux dire chez ceux qui payent à leur juste tarif les prestations diverses qu'elle a ensuite effectuées pour leur compte, par exemple les interventions devant le Sénat américain à la demande de conservateurs qui s'étouffent dès qu'ils entendent le mot régulation.
Maintenant que nous savons quand a eu lieu le « coming off » de Judith Curry et pourquoi il s'est produit, voici quelques extraits glanés ici ou là à titre de complément d'information (tous datant de 2010, année de sa conversion définitive)
Judith Curry goes from building bridges to burning them (Judith Curry passe de la construction de ponts à leur destruction par le feu)
Judith Curry's blog
Un commentateur s'exprime à la suite d'un article concernant le blog de Judith Curry et dont l'auteur demande à ses lecteurs quel est leur avis :
Judith Curry plants her flag (Judith Curry plante son drapeau)
The Montford Delusion (Le mensonge de Montford)
Dans cet article écrit par Tamino (que mes lecteurs doivent maintenant bien connaitre) Judith Curry herself intervient pour défendre son ami Montford, mais elle est taclée par Gavin Schmidt :
Ce ne sont que quelques exemples et extraits destinés à vous guider, si vous en avez envie, vers un peu plus de lumière sur le cas Curry, faites-vous plaisir !
Oui je sais, ça fout les jetons.
Un de mes lecteurs m'a mis sur la piste du sujet de ce jour :
VB21 janvier 2020 à 23:26En creusant la source fournie par VB je me suis aperçu que le fameux article de blog auquel il se référait avait été suggéré à Anthony Watts par nulle (sic) autre que Judith Curry, et je lui répondais :
Ce n'est pas la première fois que Watt's ou l'un de ses auteurs prétend qu'un blog vaut toutes les revues scientifiques. Par exemple en 2017, quand il mentionnait un article (de blog !) prétendant : "In this blog, I will examine the hypothesis that blogs are, on average, of higher quality than journal articles. Below, I present 5 arguments in favor of this hypothesis." Et j'ai le souvenir d'avoir lu cela il y a plus longtemps encore. Et Watts et ses commentateurs ne sont pas les seuls.
Remarquez, on comprend les pseudo-sceptiques quand ils prétendent "faire de la science" dans des commentaires de blogs. La frustration de ne pas voir leur délires publiés dans la littérature scientifique doit être énorme.
Géd22 janvier 2020 à 09:59Tout le monde connait l'adage « qui se ressemble s'assemble » et ces deux-là s'assemblent assez bien il me semble, et comme nous savons que Watts n'est qu'un pitre qui vend sa camelote aux gogos en touchant une bonne commission au passage (du moins on l'espère pour lui étant donné les efforts qu'il produit) nous en déduisons donc que Judith Curry est du même acabit, ce qui ne laisse pas de surprendre étant donné qu'elle est, à la différence de Watts, une véritable scientifique ayant publié des choses intéressantes sur le climat...par le passé !
[…] Watts faisait référence à un blog que lui avait indiqué Curry […]
Un autre de mes lecteurs s'est posé la question, très légitime, de savoir comment il se faisait qu'une scientifique comme Judith Curry avait pu tomber si bas :
Goupil22 janvier 2020 à 12:16Il se trouve que quand j'ai lu son commentaire j'avais déjà entamé une recherche sur le sujet (les grands esprits ne se rencontrent-ils pas ?) et le présent billet se veut le résultat, fort modeste au demeurant, de mes quelques trouvailles sur le basculement de miss Curry du côté obscur de la farce.
Je ne pige pas la trajectoire de Curry. Qu'est-ce qui a pu la pousser à un tel naufrage sur le tard ?
Disons-le tout de suite sans ménager davantage le suspense, il semblerait que ce basculement ait eu lieu en 2010, c'est-à-dire figurez-vous peu après ce que l'on a appelé le fameux (ou fumeux si vous préférez) Climategate destiné à torpiller la COP15 se tenant à COPenhague fin 2009, COP qui n'avait au passage pas vraiment besoin de ce coup de pouce (ou plutôt coup de poing) pour se terminer en fiasco quasi intégral ; ainsi Wikipédia nous dit :
À l'aube du dernier jour, les délégués des différents pays ont décrit la situation comme « confuse » et « désespérée ». Un projet d'accord politique élaboré par un petit groupe de pays, dont le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Australie, a été rejeté lors des discussions de la nuit. […] L’unanimité étant requise pour l’adoption d’un texte, les pays présents lors de l'écriture de l'accord final (soit une trentaine de pays industrialisés et de puissances émergentes) ont élaboré un document se limitant à des intentions peu ambitieuses et imprécises, ne voulant pas risquer de vote négatif.Tout cela devait davantage à des considérations politiques frileuses et probablement à une organisation déficiente, plus qu'au Climategate lui-même, même si celui-ci n'était pas fait pour arranger les choses dans le bon sens, bref, cette baudruche fabriquée de toute pièce très opportunément à la veille de cette COP a fait les dégâts escomptés par ses créateurs, en tout cas cela parait évident dans le cas de Judith Curry.
Alors comment en suis-je arrivé à ce constat ?
Eh bien il se trouve que dans les commentaires de l'article d'un certain Daniel Lakens (voir Five reasons blog posts are of higher scientific quality than journal articles, soit Cinq raisons pour lesquelles les articles de blog sont de meilleure qualité scientifique que les articles de revue), celui-là même que Judith Curry avait refilé à son grand ami Anthony Watts, on en trouve un intéressant de Miriam O'Brien, aka Sou aka HotWhopper :
Sou April 15, 2017 at 10:49 PM
Daniel, I've put together something in response to a climate conspiracy blog misusing your article. […]
http://blog.hotwhopper.com/2017/04/blogs-are-better-delusions-of-grandeur.html
Donc de fil en aiguille j'en suis arrivé à lire l'article très instructif, comme toujours, de celle qui s'est fait une spécialité de démolir en petits morceaux les élucubrations d'Anthony Watts et de tous ses affidés tout en apportant sa touche personnelle en donnant les véritables informations déformées ou simplement cachées par les nervis à la solde des industries fossiles (parmi lesquels l'inévitable Willis Eschenbach objet de mon précédent post, mais on peut y ajouter Tim Ball, David Middleton, Eric Worrall et quelques autres)Daniel, j'ai préparé quelque chose en réponse à un blog sur la conspiration climatique qui a utilisé votre article à mauvais escient.[...]
C'est donc en lisant le deuxième paragraphe du billet de Sou que le lien vers Judith Curry et sa « conversion » nous est fourni :
Anthony thinks that a blog article he came across via a tip from Judith Curry (of all people) means that WUWT is better than Nature and Science when it comes to scientific articles. […]
Le « of all people » nous mène donc vers l'article intitulé Some history that led to Judith Curry hunkering down in the NOAA conspiracy theorists' bunker (Un peu d'histoire qui a conduit Judith Curry à se cacher dans le bunker des théoriciens de la conspiration de la NOAA) et c'est là que les Athéniens s'atteignirent !Anthony pense qu'un article de blog qu'il a découvert grâce à un tuyau de Judith Curry (entre autres) signifie que WUWT est meilleur que Nature et Science quand il s'agit d'articles scientifiques. [...]
Dans ce long billet Sou nous narre dans le détail, avec références à l'appui, comment Judith Curry est passée du statut de scientifique respectable et respectée à celui de pourvoyeuse de fausses informations et de dénigreuse patentée de ses collègues climatologues, avec apparemment une petite préférence (c'est mon sentiment) pour Michael Mann qui a eu le tort de démontrer que les températures avaient brusquement commencé à augmenter peu après le début de l'ère industrielle.
Je ne m'aventurerai pas à faire un résumé de toute la chronologie des faits, je me contenterai de citer quelques passages intéressants agrémentés de liens vers d'autres sources pouvant apporter des précisions tout aussi instructives.
Nous apprenons tout d'abord que ce qui a motivé Sou est une tentative de la part de Judith Curry de suggérer que la NOAA aurait manipulé ses données pour suivre un « agenda » ; voici ce qu'elle écrivait dans un de ses articles en novembre 2015 (archivé par Sou) :
The second issue is arguably more worrisome and difficult to uncover, related to a potential alliance between NOAA scientists and Obama administration officials that is biasing and spinning climate science to support a political agenda.
Que s'est-il donc passé pour qu'une ancienne scientifique puisse tomber dans la théorie du complot comme un adolescent boutonneux (oui je sais c'est un pléonasme) se laisserait subjuguer par la vision d'extraterrestres qui viendraient l'enlever la nuit pour l'étudier sous toutes ses coutures dans leur vaisseau interplanétaire ? (oui je sais ça sent le vécu, mais il y a prescription)La deuxième question est sans doute plus inquiétante et difficile à découvrir, liée à une alliance potentielle entre les scientifiques de la NOAA et les responsables de l'administration Obama qui biaise et fait dévier la science du climat pour soutenir un programme politique.
C'est dans la partie intitulée Judith Curry's path from scientist to science disinformer (Le parcours de Judith Curry, de scientifique à désinformatrice scientifique) que nous trouverons la réponse à notre lancinante question ; Sou commence par :
For people who are new to the "climate cyber-wars", this latest distasteful episode from Judith Curry may be an eye-opener. I've taken the opportunity she's provided, to sketch out the path that she took on her journey to science denial, scientist smearing, disinformation and conspiratorial thinking.
Rien que ça !Pour les personnes qui ne connaissent pas les "cyber-guerres climatiques", ce dernier épisode de mauvais goût de Judith Curry pourrait leur ouvrir les yeux. J'ai profité de l'occasion qu'elle m'a donnée pour esquisser le chemin qu'elle a emprunté dans son voyage vers le déni de la science, la diffamation des scientifiques, la désinformation et la pensée conspiratrice.
Et Sou d'enchainer avec un article publié en novembre 2010 d'un certain Michael Lemonick dans lequel celui-ci s'interrogeait en se demandant si Judith Curry était une « pacificatrice » ou bien une simple « gogo » :
Stated publicly on some of the same Web sites that broke the so-called Climategate e-mails last fall, [the claims of corruption of the IPCC] are considered by many to be a betrayal, earning Curry epithets from her colleagues ranging from "naive" to "bizarre" to "nasty" to worse.
All of which sets up the two competing story lines, which are, on the surface at least, equally plausible. The first paints Curry as a peacemaker […] The alternative version paints her as a dupe […] In a sense, the two competing storylines about Judith Curry—peacemaker or dupe?—are both true.
Mais Sou n'est pas tout à fait d'accord avec cette analyse :Publiées sur certains des mêmes sites web qui ont décrypté les e-mails du Climategate à l'automne dernier, [les allégations de corruption du GIEC] sont considérées par beaucoup comme une trahison, ce qui a valu à Curry des épithètes de ses collègues allant de " naïve " à " bizarre ", à " méchante ", voire pire.
Tout cela conduit à deux scénarios contradictoires qui sont, du moins en apparence, tout aussi plausibles. Le premier dépeint Curry comme une pacificatrice [...] La version alternative la dépeint comme une dupe [...] Dans un sens, les deux histoires concurrentes de Judith Curry - pacificatrice ou dupe... - sont toutes deux vraies.
Today I don't know if he'd try to argue she was attempting to forge any peace. And he'd have a hard time persuading anyone that she was still a dupe. She's not. Judith knows exactly what she is doing and probably thinks the payoff is worth the scorn.
Mais pourquoi donc avoir qualifié en 2010 Judith Curry de possible « pacificatrice » ? On peut comprendre pour dupe (ou gogo ou pigeon) mais pacificatrice là on sèche à première vue.Aujourd'hui, je ne sais pas s'il essaierait de faire valoir qu'elle tente de conclure une quelconque paix. Et il aurait du mal à persuader qui que ce soit qu'elle est encore une dupe. Elle ne l'est pas. Judith sait exactement ce qu'elle fait et pense probablement que le jeu en vaut la chandelle.
C'est le même Michael Lemonick qui nous donne l'explication dans son article :
Curry's saga began with a Science paper she co-authored in 2005, which linked an increase in powerful tropical cyclones to global warming. It earned her scathing attacks on skeptical climate blogs. […] She did not necessarily agree with the criticisms, but rather than dismissing them, as many scientists might have done, she began to engage with the critics. […] "The lead author on the paper, Peter J. Webster, supports me in speaking with skeptics," Curry says, "and we now have very cordial interactions with Chris Landsea (whom we were at loggerheads with in 2005/2006), and we have had discussions with Pat Michaels on this subject."
Ainsi il semblerait que Judith Curry, après avoir publié un papier que certains aujourd'hui qualifieraient de « réchauffiste », aurait été critiquée par les usual suspects (dont Pat Michaels, climatosceptique notoire ayant sa fiche Desmogblog) qui représentent les intérêts de qui-vous-savez, et aurait fait amie-amis avec eux, d'où le qualificatif de « pacificatrice » qui lui a été généreusement attribué par Lemonick mais qui fait doucement rigoler Miriam O'Brien (à qui il en faut plus pour se laisser berner)La saga de Curry a commencé avec un article scientifique qu'elle a cosigné en 2005, qui établissait un lien entre la multiplication des puissants cyclones tropicaux et le réchauffement climatique. Cela lui a valu des attaques cinglantes sur les blogs sceptiques sur le climat. [...] Elle n'était pas nécessairement d'accord avec les critiques, mais plutôt que de les rejeter, comme beaucoup de scientifiques auraient pu le faire, elle a commencé à discuter avec les critiques. [...] "L'auteur principal du document, Peter J. Webster, me soutient dans mes discussions avec les sceptiques", dit Curry, "et nous avons maintenant des interactions très cordiales avec Chris Landsea (avec qui nous étions en conflit en 2005/2006), et nous avons eu des discussions avec Pat Michaels sur ce sujet".
Elle aurait ainsi connu successivement des sommités telles que Roger Pielke Jr et Steve McIntyre, bref du très lourd, du moins dans le cercle très ouvert des climatosceptiques rémunérés par les mêmes donneurs d'ordre que des grands humanistes comme Fred Singer ou Christopher Monckton.
Et puis en 2009 survient le Climategate qui, même si Lemonick nous assure qu'elle n'y aurait pas attaché d'importance (She does not believe that the Climategate e-mails are evidence of fraud), a dû finir de la convaincre que « tous pourris » il fallait en tirer les conséquences qui s'imposaient et basculer dans le camp des gens de bien, pardon, je veux dire chez ceux qui payent à leur juste tarif les prestations diverses qu'elle a ensuite effectuées pour leur compte, par exemple les interventions devant le Sénat américain à la demande de conservateurs qui s'étouffent dès qu'ils entendent le mot régulation.
Maintenant que nous savons quand a eu lieu le « coming off » de Judith Curry et pourquoi il s'est produit, voici quelques extraits glanés ici ou là à titre de complément d'information (tous datant de 2010, année de sa conversion définitive)
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Judith Curry goes from building bridges to burning them (Judith Curry passe de la construction de ponts à leur destruction par le feu)
In her recent post, Judith Curry takes issue with the politicization of science. But rather than making a well reasoned argument backed up by evidence, her post comes across as a strong but largely unfounded allegation of widespread bias and dogmatism.
Dans ce billet Bart Verheggen cite Judith Curry qui a écrit dans son blog ceci :Dans son récent article, Judith Curry s'élève contre la politisation de la science. Mais plutôt que de présenter un argument bien raisonné étayé par des preuves, son billet se présente comme une allégation forte mais largement infondée de partialité et de dogmatisme généralisés.
When I refer to the IPCC dogma, it is the religious importance that the IPCC holds for this cadre of scientists; they will tolerate no dissent, and seek to trample and discredit anyone who challenges the IPCC. Who are these priests of the IPCC?
Ce qui fait réagir Verheggen :Lorsque je fais référence au dogme du GIEC, c'est l'importance religieuse que le GIEC accorde à ce groupe de scientifiques ; ils ne toléreront aucune dissidence et chercheront à piétiner et à discréditer quiconque conteste le GIEC. Qui sont ces prêtres du GIEC ?
Excuse me? Is this a respected scientist talking? Someone who is trying to build bridges between scientists and their critics? By calling respected scientists “high priests of the IPCC”?
Du coup le « pacificatrice » de Michael Lemonick prend du plomb dans l'aile, et l'on se demande si le « dupe » qu'il lui octroyait a lui aussi un quelconque sens...Pardon ? Est-ce une scientifique respectée qui parle ? Quelqu'un qui essaie de jeter des ponts entre les scientifiques et leurs critiques ? En appelant des scientifiques respectés "grands prêtres du GIEC" ?
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Judith Curry's blog
Un commentateur s'exprime à la suite d'un article concernant le blog de Judith Curry et dont l'auteur demande à ses lecteurs quel est leur avis :
I, as a scientist, must disagree with Judith Curry. Strongly, even. For the simple fact that she provides absolutely zero evidence for her claims. None. Zero. Zilch.
Some of her commenters try to provide evidence ("Climategate!"), but fail to substantiate how that proves Curry's claims about the IPCC as a whole.
Of course, the internal contradiction is amazing. She claims she wants to regain trust in climate science, and then starts a story in which she essentially tars ALL IPCC authors as being part of a religious cult.
It's also interesting to note that John Nielsen-Gammon decided to keep it short and sarcastic (he's more a Pielke friend than of any of the supposed 'bad IPCC scientists'), and that Eric Steig's second attempt at a civil conversation is once again attacked. 'Bad' behavior is 'bad' only when the 'bad' person does not say the things the 'offended' person likes to hear, apparently.
November 4, 2010 at 12:58 PM
En tant que scientifique, je me dois d'être en désaccord avec Judith Curry. Fortement, même. Pour le simple fait qu'elle ne fournit absolument aucune preuve de ses affirmations. Aucune. Zéro. Zilch.
Certains de ses commentateurs tentent de fournir des preuves ("Climategate !"), mais ne parviennent pas à démontrer comment cela prouve les affirmations de Curry sur le GIEC dans son ensemble.
Bien sûr, la contradiction interne est étonnante. Elle prétend vouloir regagner la confiance dans la science du climat, puis commence une histoire dans laquelle elle dénigre essentiellement TOUS les auteurs du GIEC comme faisant partie d'un culte religieux.
Il est également intéressant de noter que John Nielsen-Gammon a décidé de rester bref et sarcastique (il est plus un ami de Pielke que de n'importe lequel des supposés "mauvais scientifiques du GIEC"), et que la deuxième tentative de conversation civile d'Eric Steig est une fois de plus attaquée. Un "mauvais" comportement n'est "mauvais" que lorsque la "mauvaise" personne ne dit pas les choses que la personne "offensée" aime entendre, apparemment.
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Judith Curry plants her flag (Judith Curry plante son drapeau)
Judith Curry has become quite a blog sensation, and did so long before starting her own. I have expressed my frustration with her in the past for a seemingly reckless affinity for "hit and run" postings. I will appreciatively grant that she comments alot, and engages many conversants extensively, but she has posted many very inflammatory or technically flawed diatribes in the past, the kind sorely needing defending or ammending, and left the clear and substantive rebuttals unanswered or inadequately answered. Frequently interested readers were left with only vague promises of "more on that later" or "I am working on an extensive post about that". Fair enough, most of us have day jobs and most of us don't get paid for our time blogging.
Judith Curry est devenue une véritable vedette dans le monde des blogs, et ce bien avant de créer elle-même son propre blog. Par le passé, j'ai exprimé ma frustration à son égard en raison d'une attirance apparemment insouciante pour les articles de type "on frappe et on fiche le camp". J'admets volontiers qu'elle commente beaucoup et qu'elle engage beaucoup de conversations, mais elle a publié de nombreuses diatribes très incendiaires ou techniquement défectueuses dans le passé, du genre de celles qui ont cruellement besoin d'être défendues ou modifiées, et elle a laissé les réfutations claires et substantielles sans réponse ou avec des réponses inadéquates. Souvent, les lecteurs intéressés n'ont reçu que de vagues promesses de "plus d'informations à ce sujet plus tard" ou de "je travaille sur un article détaillé à ce sujet". Il est vrai que la plupart d'entre nous ont un emploi de jour et que pour la majorité nous ne sommes pas payés pour notre temps de blogging.
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The Montford Delusion (Le mensonge de Montford)
Dans cet article écrit par Tamino (que mes lecteurs doivent maintenant bien connaitre) Judith Curry herself intervient pour défendre son ami Montford, mais elle est taclée par Gavin Schmidt :
Judith Curry says:
23 Jul 2010 at 6:20 AM
JC’s grade for the review: C-
pros: well written, persuasive
cons: numerous factual errors and misrepresentations, failure to address many of the main points of the book
If anyone is seriously interested in a discussion on this book, I can see that RC isn’t the place, people elsewhere are already describing their posts not making it through moderation.
[Response: Grading on the Curry Curve perhaps?
Judith, the fact is that endless repetitions of allegations of corruption do not make them true. Really, do you think that collaborators having a ‘purpose’ is some terrible indictment of their research? Tamino has demonstrated clearly that Montford’s book is full of errors and insinuations that have no basis in fact. And now you come along and tell us that, no those weren’t the important bits at all, it’s the other stuff. Which you still haven’t actually described. You might find it amusing to play hunt the thimble, but excuse me if I find it a little tiresome. Please make your actual point. – gavin]
La note de JC pour l'examen : C-
pour : bien écrit, persuasif
contre : nombreuses erreurs factuelles et fausses déclarations, absence de prise en compte de nombreux points essentiels du livre
Si quelqu'un est sérieusement intéressé par une discussion sur ce livre, je peux voir que RC n'est pas l'endroit, les gens d'ailleurs décrivent déjà leurs contributions sans passer par la modération.
[Réponse : La note sur la courbe de Curry peut-être ?
Judith, le fait est que les répétitions interminables d'allégations de corruption ne les rendent pas vraies. Pensez-vous vraiment que le fait que des collaborateurs aient un "objectif" constitue une terrible mise en accusation de leurs recherches ? Tamino a clairement démontré que le livre de Montford est plein d'erreurs et d'insinuations qui n'ont aucun fondement dans les faits. Et maintenant, vous venez nous dire que ce n'étaient pas du tout les parties importantes, mais plutôt le reste. Que vous n'avez toujours pas décrit. Vous trouverez peut-être amusant de jouer à cache-tampon, mais excusez-moi si je trouve cela un peu fatigant. Faites-nous part de votre point de vue. - gavin]
*****
Ce ne sont que quelques exemples et extraits destinés à vous guider, si vous en avez envie, vers un peu plus de lumière sur le cas Curry, faites-vous plaisir !
Judith Curry sous son meilleur jour (source desmogblog) |
Oui je sais, ça fout les jetons.
Excellent !!!!
RépondreSupprimerRien que la conversion des éléments de langage (conspiration, religion, prêtre, etc.) en dit assez long sur le changement de cap du personnage. Merci.
RépondreSupprimerElle est loin d'être la seule à adopter ces éléments de langage, quasiment tous les climatosceptiques considèrent le réchauffement climatique comme une religion, les rapports du GIEC comme une bible et les scientifiques comme des prêtres prêchant la bonne parole.
SupprimerPetit complément en provenance de son blog et qui résume probablement la volte-face :
RépondreSupprimer"the ‘plot’ is really about preserving freedom and libertarian values"
Source : https://judithcurry.com/2012/05/24/heartburn-at-heartland/
Il ne s'agit plus dès lors de science, de ponts et autres fantaisies, mais bien d'idéologie (à défendre) au sens le plus strict.
Cf l'un de mes vieux billets de 2016 : http://sogeco31.blogspot.com/2016/03/les-motivations-des-climatosceptiques.html
SupprimerJ'avais placé l'idéologie (libérale) entre le religieux et l'économie (elle aussi libérale bien sûr), la politique fermant le ban.
Oui ce billet de 2016 est lumineux, clair et solidement bâti. Un seul point cependant, j'ai l'impression que pas mal de pro-nucléaires se sont ralliés aux conclusions des climatologues, le GIEC lui même établissant que le nucléaire pourrait faire partie des scénarios de réduction d'émissions.
SupprimerOui vous avez raison, par exemple FM Bréon ou James Hansen sont ouvertement pronucléaires, mais ils ne se sont jamais ralliés à leurs propres conclusions;)
SupprimerJe ne parlais évidemment que du cas des climatosceptiques qui sont, à mon avis, en majorité pronucléaires car ils ne veulent pas entendre parler des EnR (Cf JP Bardinet par exemple) ; à l'opposé les « écolos » sont à 100% pour les EnR et haïssent le nucléaire, pourtant on n'en trouvera pas beaucoup qui soient climatosceptiques ! On en arrive à la conclusion que des gens comme FM Bréon et James Hansen sont dans le même bateau que les « écolos » et les climatosceptiques, mais bien sûr avec des arguments différents.
Mr Bréon travaille au CEA ( Commissariat de l'Energie Atomique) , est ce correct ?
RépondreSupprimerSi oui , inutile d'aller plus loin pour comprendre pourquoi il est "pro-nucleaire"
Tout comme il ne doit pas y avoir beaucoup de végan travaillant comme Boucher-charcutier , il ne doit pas y avoir beaucoup de pro-eolien au CEA. ( et je ne parle pas des conflits d'interet et de financement pour la recherche ...)
Soyons précis, FM Bréon est chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE) qui est une unité mixte du CEA-CNRS-UVSQ, par conséquent dire qu'il travaille pour le CEA est non seulement réducteur mais faux.
SupprimerJean Jouzel, lui, est Directeur de recherche au CEA, il est donc davantage impliqué dans cet organisme sans pour autant mettre le nucléaire systématiquement en avant dans ses interventions.
Quoi qu'il en soit ce n'est pas l'appartenance de telle ou telle personne à tel ou tel organisme qui compte, ce sont les arguments qu'ils exposent qui doivent être considérés, sont-il justes ou sont-ils faux ? Jusqu'à preuve du contraire Bréon, Jouzel, Jancovici, Hansen, etc. ont tous des arguments qui tiennent la route, contrairement à ceux qui sont payés directement ou indirectement par les industriels du fossile pour désinformer le public sur le sujet.
Je confirme qu'il n'y a aucun vegan "boucher-charcutier" :D
SupprimerIl y a eu certes des bouchers qui sont devenus végétariens.... Mais ils ont vite alors abandonné ce métier pour faire autre chose :)
Ne dit-on pas que les cordonniers sont les plus mal chaussés ?
SupprimerTu m'a bien fait rire avec ta dernière phrase :D :D :D
RépondreSupprimerDans un précédent article que tu lui avait consacré, elle était quand-même plus charmante notre Judith Curry (ah mais c'était peut-être l'époque ou elle était encore une vraie scientifique :) )
@Goupil
RépondreSupprimer"Rien que la conversion des éléments de langage (conspiration, religion, prêtre, etc.)"
Vous avez parfaitement raison . C'est meme désormais á cela que l'on detecte facilement les climato-gogos sectaires ( pleonasme ?) : lorsqu'ils comparent l'écologie á une religion ... ce qui est parfaitement idiot ...
"Soyons précis, FM Bréon est chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE) qui est une unité mixte du CEA-CNRS-UVSQ, par conséquent dire qu'il travaille pour le CEA est non seulement réducteur mais faux."
Vous avez raison d'apporter cette précision . Loin de moi de toutes facon de comparer Mr Bréon avec les charlatans de l'Industrie fossile qui en plus d'etre malhonnetes , sont incompétents . C'est á se demander pourquoi les banques continuent á financer ces guignols et cette industrie qui en plus perd de l'argent comme vous l'avez si bien montré dans un billet précédent.
Heureusement la petite Greta a mis le doigt dessus (les banques) á Davos. Cette fille est vraiment une bénédiction pour la cause sacrée de la Planete. C'est un peu la Lumiére aux milieu des ténébres .. Il va falloir que les gens comprennent que tout va changer et rapidement . Apres avoir pêché et bien profité, il va falloir faire pénitence.
En complément d'information sur le parcours de Judith Curry : https://blog.hotwhopper.com/2015/11/turned-not-tossed-judith-curry-denier.html?showComment=1448891582466#c7939917151036014467
RépondreSupprimerOn y apprend que son « palmarès » scientifique n'a jamais été mirobolant, bref qu'il s'agit probablement d'une scientifique de seconde zone ayant décidé de passer du côté « sceptique » afin de gagner un peu de visibilité (et de notoriété)
Extraits : « Curry's first-authorship on papers since 2000 has been rather thin on the ground if her climate change uncertainty viewpoint is excluded. She has no more than half a dozen from the early 2000s, about half of which are more descriptive of projects than anything else, and after than her uncertainty/denial thrust really starts up around 2011 - a good five years after the rest of her first-authorship work peters out. »
« her field-weighted citation index, which was averaging just under 2.2 by 2002 (mostly through her UCB collaborators' effects, remember) had dropped to 1.1. » (i.e. l'index de citations de Judith Curry est essentiellement dû à ses co-auteurs et il a chuté à un niveau tout juste moyen)
« From 2012 to present it's been all downhill for Curry on the publication front. »
« Did she know that her research capacity was waning, and that "scepticism"/denialism would raise her profile (at least in the public sphere*)? Who knows? »
Et pour ceux qui prétendent qu’elle aurait « publié 140 livres scientifiques » ?
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