Nous venons de battre le record de température comme nous l'ont indiqué de nombreux climatologues ou météorologues comme par exemple Guillaume Jausseau :
Le record de temp moyenne à la surface du globe vient d'être battu avec 17.15°C, soit une anomalie de 1.69°C par rapport à l'ère préindustrielle. Alors qu'auparavant nous dépassions les records précédents de 0.01°C, le 22 juillet, l'écart est de 0.06°C, c'est inédit.
Les 49 derniers records de température à la surface du globe. |
Et nous savons déjà que 2023 fut l'année la plus chaude jamais enregistrée comme cela a été confirmé par l'OMM :
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a officiellement confirmé que 2023 est de loin l’année la plus chaude jamais enregistrée.
La courbe des températures présentée par l'organisation se passe de commentaire :
Différence de température moyenne globale (°C) par rapport à la moyenne 1850-1900. |
Et pourtant, malgré l'agonie d'El Niño et le plus que probable retour de La Niña d'ici la fin de l'année, 2024 pourrait bien être encore plus chaude que 2023 ! Ainsi le site Carbon Brief nous dit dans State of the climate: 2024 now very likely to be warmest year on record :
As 2024 passes its midpoint, the global climate continues to push into uncharted territory.
À mi-parcours de l'année 2024, le climat mondial continue de s'enfoncer dans des territoires inexplorés.
Et la probabilité que 2024 soit plus chaude que 2023 est proche des 100% :
Carbon Brief’s analysis indicates a 95% probability that this year will surpass 2023 as the warmest year on record in the Copernicus/ECMWF ERA5 dataset.
L'analyse de Carbon Brief indique une probabilité de 95 % que cette année dépasse 2023 en tant qu'année la plus chaude jamais enregistrée dans l'ensemble de données Copernicus/ECMWF ERA5.
Voici d'ailleurs le graphique qui justifie cette probabilité très élevée :
Températures pour chaque mois de 1940 à 2024. |
Cela fait donc 13 mois en suivant que la température de la Terre bat son précédent record !
Cependant les records de 2024 sont battus avec une plus faible marge qu'en 2023 :
Marge par laquelle les nouveaux records mensuels de température ont été établis au cours des 13 derniers mois. |
Alors la question qui se pose est de savoir pourquoi l'année 2023 a été chaude à ce point, et c'est là que les habituels originaux se distinguent, tels les bras cassés climato-irréalistes qui nous régalent d'un article de l'ineffable Javier Vinós qu'ils sont allés pêcher chez l'inénarrable Judith Curry.
Javier Vinós a son rond de serviette à la fois chez Anthony Watts et chez Judith Curry, ce qui prouve son immense talent, mais qui est-il en réalité ?
Le mieux est de regarder sa vidéo dans laquelle il avoue lui-même qu'il n'est pas climatologue mais biologiste moléculaire, ce qui, vous en conviendrez, lui accorde le droit de réfuter la science du climat résumée dans les rapports du GIEC ainsi que de se proposer sans rire de, je cite, résoudre l'énigme du climat (solving the climate puzzle en haut à droite pour les mal-comprenants) :
Javier Vinós, celui qui va trouver la solution à l'énigme du climat. |
Au fait, Solving the climate puzzle est un bouquin qu'il a écrit, comme quoi il a de la suite dans les idées quand il s'agit de mettre un peu de beurre dans les épinards. Et si cela vous fait penser à des gars comme Benoit Rittaud ou François Gervais qui eux aussi ont réussi à monétiser leurs compétences en lavage de cerveaux c'est que vous avez été attentifs et je vous en félicite.
Donc que nous dit cet éminent spécialiste en biologie moléculaire au sujet de l'année 2023 ? Eh bien que non ce n'est pas le CO₂ qui est le responsable du record de température qu'elle détient jusqu'à présent, non, non, tenez-vous bien, ce qui a provoqué les fortes chaleurs c'est tout simplement...le volcan Hunga Tonga !
J'avais déjà évoqué ici ( voir (encore de très) Gros problèmes de compréhension chez Skyfall (9) et Idée fixe chez Skyfall) un débile mental qui croyait (et qui apparemment croit toujours) que les volcans sous-marins sont à l'origine du réchauffement des océans, nous avons maintenant un artiste qui nous affirme qu'un volcan à lui seul est responsable d'un réchauffement de l'atmosphère inédit.
Le problème pour ce tartufe et tous ceux qui le badent (cherchez la définition de ce verbe si vous ne la connaissez pas, ça vous occupera un moment) c'est que les véritables experts en la matière ne sont pas du tout d'accord avec eux.
Ainsi Andrew Dessler, une pointure dans le domaine, est le co-auteur d'une étude intitulée Evolution of the Climate Forcing During the Two Years After the Hunga Tonga‐Hunga Ha'apai Eruption dont je vous livre le résumé pour les novices (Plain Language Summary) :
The Hunga Tonga-Hunga Ha'apai (Hunga) submarine volcanic eruption on 15 January 2022, produced aerosol and water vapor plumes in the stratosphere. These plumes have persisted mostly in the Southern Hemisphere throughout 2022 and into 2023. Enhanced tropospheric warming due to the added stratospheric water vapor is offset by the larger stratospheric aerosol attenuation of solar radiation. Hunga induced circulation changes that reduce stratospheric ozone and lower temperatures also play a role in the net forcing. The change in the radiative flux would result in a very slight 2022/3 cooling in Southern Hemisphere. The Hunga climate forcing has decreased to near zero by the end of 2023.
A retenir pour ceux qui auraient la flemme de tout lire :L'éruption volcanique sous-marine Hunga Tonga-Hunga Ha'apai (Hunga) du 15 janvier 2022 a produit des panaches d'aérosols et de vapeur d'eau dans la stratosphère. Ces panaches ont persisté principalement dans l'hémisphère sud tout au long de l'année 2022 et jusqu'en 2023. Le réchauffement accru de la troposphère dû à l'ajout de vapeur d'eau stratosphérique est compensé par l'atténuation plus importante du rayonnement solaire par les aérosols stratosphériques. Les changements de circulation induits par Hunga, qui réduisent l'ozone stratosphérique et abaissent les températures, jouent également un rôle dans le forçage net. La modification du flux radiatif entraînerait un très léger refroidissement de 2022/3 dans l'hémisphère sud. Le forçage climatique dû à Hunga est pratiquement nul à la fin de l'année 2023.
Le forçage climatique dû à Hunga est pratiquement nul à la fin de l'année 2023.
Et s'il s'avère que 2024 est encore plus chaude que 2023 est-ce que le charlatan Javier Vinós nous sortira de son chapeau un autre lapin dans le même genre, sachant que l'éruption date de janvier 2022 et que la vapeur d'eau a depuis eu le temps de se dissiper en grande partie ?
En ce qui me concerne j'ai comme dans l'idée que nous ne sommes pas près de voir un refroidissement de l'atmosphère, et j'ai dans mes munitions un graphique suffisamment parlant :
Variation de la concentration en CO₂ depuis 1960 (source noaa) |
Est-il vraiment nécessaire d'en dire davantage ?
Bonjour. Pour enfoncer un peu le clou , il y a une étude très récente qui fait le bilan des forçages radiatifs issus des émissions en vapeur d'eau, aérosols et autres du volcan Hunga Tonga. De 2022 à 2023 le bilan radiatif est même légèrement négatif, l'éruption de ce volcan aurait donc plutôt provoqué un très léger "refroidissement".
RépondreSupprimerM.R. Schoeberl, Y. Wang, G. Taha, D.J. Zawada, R. Ueyama, and A. Dessler, "Evolution of the Climate Forcing During the Two Years After the Hunga Tonga‐Hunga Ha'apai Eruption", Journal of Geophysical Research: Atmospheres, vol. 129, 2024. http://dx.doi.org/10.1029/2024JD041296
Cette étude est justement celle que je cite dans mon article;)
SupprimerAh oui, zut… désolé ^^
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