L'Histoire (avec un grand H) est condamnée à se répéter, dit-on, et c'est un Belge qui nous dit qu'elle se répète tout comme la bêtise !
Ainsi nous avons eu Claude Allègre, puis dans la foulée Vincent Courtillot qui nous ont affirmé que le réchauffement climatique causé par les humains était une vaste blague, puisqu'il est évident que c'est le soleil qui nous chauffe et non un quelconque gaz satanique. Maintenant nous voyons apparaitre un nouveau venu en la personne d'un certain Pascal Richet qui n'y va pas par quatre chemins : d'après lui c'est la température qui commande au CO₂ et non l'inverse comme on nous le serine à longueur de COP et de rapports du GIEC que personne ne lit vraiment tellement c'est même pas vrai.
Selon Pascal Richet ce serait donc la hausse des températures qui aurait causé la révolution industrielle. Pour le dire autrement, si une centrale à charbon émet du CO₂ c'est parce que la température augmente. Cqfd.
Le plus drôle dans l'histoire (avec un petit h, mais qui se répète aussi) c'est que ces trois éminents scientifiques appartiennent, ou ont appartenu, à l'IPGP, c'est-à-dire à l'Institut de Physique du Globe de Paris.
Petite parenthèse ici : on en viendrait presque à se demander si l'IPGP et l'IHU de Marseille ne s'entendraient pas en secret afin de disqualifier la recherche scientifique française, l'un dans le domaine des sciences de la Terre et l'autre dans celui de la médecine. Mais je dois m'égarer, donc je m'empresse de refermer cette petite parenthèse.
Il se trouve que Pascal Richet a tenté de publier récemment, en mai dernier, un papier intitulé The temperature–CO₂ climate connection: an epistemological reappraisal of ice-core messages (La connexion climatique température-CO₂ : une réévaluation épistémologique des messages des carottes de glace), malheureusement pour lui sa copie a été retoquée et n'a pas passé le barrage impitoyable de la revue par les pairs, pauvre chou !
Il faut dire qu'il y avait de quoi se poser des questions au sujet du sérieux d'une « étude » qui aurait plutôt eu sa place dans les pages du Gorafi ou, pourquoi pas, dans les colonnes de France Soir, avec quelques commentaires élogieux dispensés sur CNews ou Sud Radio, bref là où la science est mise sur un piédestal...branlant afin d'être à la disposition du plus grand nombre...de gogos...
Hormis l'anecdote sur la poule et l'oeuf qui inverse habilement la cause et l'effet en attribuant la hausse du CO₂ à celle de la température (c'est bien connu, plus vous avez chaud et plus vous émettez des gaz à effet de serre) nous avons droit dans le papier de Richet à une postface grandguignolesque puisque nul autre que Buffon est convoqué pour vous convaincre de ses idées biscornues (celles de Richet, pas de Buffon) :
Regardless of any particular interpretation of the climate record, it seems appropriate to give the last word to the famous naturalist Georges-Louis Leclerc, Earl of Buffon (1749). Himself a mathematician by training, Buffon (1749) voiced a strong warning very early on about the misuses of what are now called models by expounding in the Initial Discourse of his monumental Natural History the “difficulties one finds when attempting to apply geometry or calculations to physical subjects that are too complicated.”
Indépendamment de toute interprétation particulière des données climatiques, il semble approprié de donner le dernier mot au célèbre naturaliste Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1749). Mathématicien de formation, Buffon (1749) a très tôt mis en garde contre les abus de ce que l'on appelle aujourd'hui les modèles en exposant, dans le Discours initial de sa monumentale Histoire naturelle, les "difficultés que l'on rencontre quand on veut appliquer la géométrie ou le calcul à des sujets physiques trop compliqués".
Moi je dis chapeau l'artiste, faire appel à un savant du 18ème siècle pour discréditer les modèles climatiques actuels, faut quand même oser et il a osé, après faut pas s'étonner que sa copie n'ait pas obtenu la moyenne, comme nous l'indique le site History of Geo- and Space Sciences qui avait la charge écrasante d'évaluer le torch..., le brouillon de Richet :
The manuscript HGSS-2021-1, posted as journal article on 26 May 2021, was removed on 10 September 2021 after applying a post-publication review that resulted in a rejection of the manuscript.
On nous dit qui a rejeté l'article en question et pourquoi :Le manuscrit HGSS-2021-1, publié en tant qu'article de journal le 26 mai 2021, a été retiré le 10 septembre 2021 après avoir fait l'objet d'un examen post-publication qui a abouti au rejet du manuscrit.
The post-publication review was handled by Jean-Claude Duplessy as editor. 7 referees were called and submitted their report – 6 of these anonymous, 1 eponymous – between 28 June and 30 August 2021. In the interest of transparency, the 7 referee reports are provided in 1 merged document. Based on these 7 referee reports, the editor decided on 31 August 2021 to reject the manuscript.
La revue post-publication a été assurée par Jean-Claude Duplessy en tant qu'éditeur. 7 arbitres ont été appelés et ont soumis leur rapport - 6 d'entre eux anonymes, 1 éponyme - entre le 28 juin et le 30 août 2021. Dans un souci de transparence, les 7 rapports des arbitres sont fournis dans 1 document fusionné. Sur la base de ces 7 rapports d'arbitres, le rédacteur en chef a décidé le 31 août 2021 de rejeter le manuscrit.
This paper analyses temperature, CO₂ and CH₄ from the Vostok ice core over the last 423 kyr. It comes to some conclusions on cause and effect and argues that there is only a minor feedback from CO₂ on temperature, from which the author concludes: "If not refuted, the demonstration indicates that the greenhouse effect of CO₂ on 20th century and todayʼs climate remains to be documented". This is a very strong statement. Unfortunately, it is wrong in many ways [...] Briefly, in a few words: Just looking at time series of CO₂ and temperature over a few glacial cycles (and their leads/lags and correlations) is a much too simple approch to understand the natural carbon cycle and fails for principle reasons to say anything about the anthropogenic (recent) global warming.
Cet article analyse la température, le CO₂ et le CH₄ de la carotte de glace de Vostok au cours des 423 000 dernières années.
Il arrive à certaines conclusions sur la cause et l'effet et soutient qu'il n'y a qu'une rétroaction mineure du CO₂ sur la température, ce qui permet à l'auteur de conclure : "Si elle n'est pas réfutée, la démonstration indique que l'effet de serre du CO₂ sur le climat du 20ème siècle et dʼaujourdʼhui reste à être documenté".
Il s'agit d'une déclaration très forte. Malheureusement, elle est fausse à bien des égards [...]. Brièvement, en quelques mots : Se contenter d'examiner les séries chronologiques de CO₂ et de température sur quelques cycles glaciaires (ainsi que leur avance/retard et leurs corrélations) est une approche beaucoup trop simple pour comprendre le cycle naturel du carbone et ne permet pas, pour des raisons de principe, de dire quoi que ce soit sur le (récent) réchauffement climatique anthropique.
Ce qui est tout de même énervant dans l'affaire c'est que nous avons toujours les mêmes abrutis qui relaient l'information en la transformant sur le mode complotiste du « il a été baillonné parce qu'il disait la vérité » qui est le petit frère du « on nous cache tout on nous dit rien » mais « moi je vais tout vous révéler parce que je connais la vérité et que vous méritez de savoir que vous êtes manipulés » !
Ainsi l'inénarrable Jacques Henry ne peut s'empêcher d'y aller de son petit air de pipeau dans Climat : censure à tous les étages :
l’un des derniers articles de synthèse de Pascal Richet au sujet duquel j’avais laissé un billet sur ce blog en juin dernier vient d’être censuré par un organisme allemand basé à Göttingen appelé Copernicus Publications.
Parce que n'est-ce pas, si un article ne passe pas la revue par les pairs c'est que forcément il est censuré, hein ! Dans la même idée si un original essaie de publier un article sur la Terre plate ou la Lune creuse il sera lui-aussi censuré, peut-être même emprisonné, torturé, exécuté, on n'en est pas à une ignominie près.
D'ailleurs Jacques Henry ne s'y trompe pas (il est finaud Jacquot) et il a bien vu que l'on visait tous les immenses scientifiques que la France compte dans ses rangs :
il faut que les articles scientifiques soient conformes aux orientations politiques. Comme dans le cas des avanies mises en ligne par certains investigateurs vicieux au sujet des travaux du Professeur Didier Raoult relatifs au SARS-CoV-2 l’organisme Copernicus, mandaté par les politiciens convaincus de la validité de l’effet du CO2 sur l’évolution du climat, a fini par trouver une faille dans l’article de Richet. [...] Les pays occidentaux sont donc confrontés aujourd’hui à une censure organisée par des officines idéologiquement orientées qui agissent sur ordre des décideurs politiques.
Le 2 octobre 2021 à 17 h 24 min, Paul-Emic a dit :Effectivement il n'y a aucune polémique sur le fait que la science ne passera pas par le blog de Jacques Henry, pas plus que chez notre mathématimancien préféré Benoit Rittaud qui a lui-aussi cru bon d'intervenir avec deux articles qui feront date, ALERTE MAJEURE ! Suite à des pressions, l’article de Pascal Richet n’est plus accessible ! et EXCLU : un climategate français a commencé !, qui relatent les déboires du pôvre Richet.
En peu de mots : nous assistons tout simplement à la fin de la science .
Le 29 octobre 2021 à 1 h 49 min, Cédric Moro a dit :
Souhaitons courage, détermination et succès à M. Richet et espérons que cet événement hors-norme en Sciences serve prochainement de leçon aux revues scientifiques qui décideraient elles-aussi à s’aventurer dans ce type de censures déliquescentes.
Le 29 octobre 2021 à 13 h 38 min, Philippe Catier a dit :
Bravo. On croise les doigts pour que cette affaire puisse faire assez de bruit de manière à sortir de l’Omerta et eclairer les manipulations qui frappe la science.C’est pas gagné ! L’asphyxie des contradicteurs , leur decredibilisation est toujours à l’ordre du jour.
Il est en effet bienvenu de nous intéresser qu’aux principes de la science et de la liberté d’expression en général sans s’enfoncer dans les arguties climatiques
Le 29 octobre 2021 à 23 h 34 min,aztoros a dit :
Avec le CO2 quasi saturé dès 0.01 %, faut-il encore parler d’effet de serre après cette valeur ?
Il s’agit bien de science et pas seulement de politique : la science se doit d’accepter la controverse et que les réponses à chaque argument soit apportées en toute transparence.
Le 29 octobre 2021 à 19 h 42 min, JR a dit :
Bonjour, cette situation est extrêmement inquiétante. S’agit-il d’un nouveau Climategate en perspective ? Pascal Richet, n’hésitez pas à faire appel à nous pour vous soutenir, diffuser, informer ou le cas échéant, porter plainte au cas ou vous n’obtiendriez la réhabilitation de votre publication. Cette démonstration nous ramène aux heures les plus sombres de notre histoire (ou l’on brulait les livres). Le mélange des genres, science/politique, n’augure pas un lendemain heureux pour la science, la recherche et les scientifiques eux mêmes. Sauf à revenir au temps ou le clergé décidait de tout et même que la terre devait rester plate. Le nouveau clergé ne se nommerait-il pas le Giec, Monsieur Jean Jouzel verrait ce retour en arrière d’un bon œil ! La censure, outils indémodable, serait t-elle l’arme des falsificateurs à cours d’arguments ? Pascal Richet tenez bon, courage à vous, vous avez tout notre soutien. Merci. Bien à vous. JR
Le 29 octobre 2021 à 20 h 24 min, Murps a dit :Je vous l'avais bien dit, on nous cache tout, on nous dit rien, seul Murps est suffisamment clairvoyant pour apercevoir la petite lueur de vérité qui scintille au bout du tunnel. Le seul problème c'est que Murps ne voit pas que dans son dos le tunnel est éclairé (vous vous rappelez, l'histoire du fou qui cherche ses clefs sous un réverbère parce que c'est là qu'on y voit le mieux, alors que le climatosceptique les cherche dans l'obscurité alors qu'elles sont bien visibles sous le réverbère)
« S’agit-il d’un nouveau Climategate en perspective ? » demandez-vous ?
Compte tenu de l’effet du Climategate original, on peut se demander ce que ça va changer…
Les frasques de Mann, Hansen et Jones autour des bidouillages de températures n’ont jamais, au grand jamais, été évoqués dans les média francophones.
Un véritable déni d’information.
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