« Ils » ce sont les habituels désinformateurs professionnels qui sont donc payés pour faire gober aux gogos que, par exemple, le Groenland ne perd pas de glace et qu'au contraire il aurait tendance à en gagner !
Aujourd'hui je vous présente Andy May, appointé chez Anthony Watts pour faire le boulot avec ce monument titré Greenland Mass Balance dans lequel il fait mine de donner des informations exactes, mais pour mieux tromper son monde.
Il donne ainsi quasiment dès le début des définitions qui semblent correctes :
The ‘Surface’ Mass Balance (SMB) is just one of three components when it comes to determining an ice sheet’s overall ‘health’ –its ‘Total’ Mass Balance (TMB)– with the others being the ‘Marine’ Mass Balance (MMB) and the “Basal’ Mass Balance (BMB).
Las, plus loin voici ce qu'il lance à son auditoire ébahi :Le bilan de masse "de surface" (SMB) n'est que l'un des trois éléments permettant de déterminer la "santé" globale d'une calotte glaciaire - son bilan de masse "total" (TMB) - les autres étant le bilan de masse "marin" (MMB) et le bilan de masse "basal" (BMB).
The TMB (red line) did indeed decrease between 1996 to 2012; however, the trend has very clearly shifted since then, to one of overall growth. This is more clearly depicted in the next chart (which doesn’t yet include 2022’s higher reading):
Le TMB (ligne rouge) a effectivement diminué entre 1996 et 2012 ; toutefois, la tendance a très clairement changé depuis lors, pour devenir une croissance globale. Cette évolution est illustrée plus clairement dans le graphique suivant (qui ne tient pas encore compte de la hausse de 2022) :
Figure 3. Le TMB (ligne rouge) a effectivement diminué entre 1996 et 2012 ; toutefois, la tendance s'est très clairement infléchie depuis lors, pour devenir une croissance globale. |
Vous la voyez l'embrouille ? Elle est grosse comme le nez au milieu de la figure et tient essentiellement en deux points :
- Faire croire que le graphique ci-dessus est issu de l'étude dont il est question (mankoff_2021.pdf (kenmankoff.com))
- Présenter le graphique de telle façon qu'il fasse croire à une récupération récente de la glace groenlandaise.
Alors levons le doute sans plus tarder.
Ce graphique ne figure évidemment pas dans l'étude, tout au plus peut-on le rapprocher de celui-ci mentionné dans l'annexe A :
Annexe A de l'étude mankoff_2021 |
Ce qui est cocasse c'est que RCM signifie Regional Climate Model, soit Modèle Climatique Régional, et quand on sait que les gens comme Andy May et tous ceux qui gravitent autour de Watts and co n'apportent aucun crédit aux modèles climatiques, on se dit que soit May n'a rien compris de ce qu'il raconte, ce qui est peu probable, soit il prend ce qui l'arrange pour servir aux niais ce qu'ils veulent bien ingurgiter parce que c'est raccord avec leur idéologie.
Si vous observez bien le graphique produit par May et celui du haut (repéré avec la lettre a) dans l'étude Mankoff 2021, vous verrez que les hauts et les bas correspondent parfaitement et que l'échelle du temps est identique dans les deux cas, allant de 1985 à 2021. Or que dit la légende du (a) ? Elle dit ceci :
(a) Annual MB for the entire time series.
(a) MB (Balance de Masse) annuelle pour l'ensemble de la série chronologique.
Et l'on constate que si certaines rares années cette balance de masse a pu être légèrement positive, la plupart du temps elle est carrément très négative !
D'ailleurs un autre graphique dans la même étude ne laisse aucun doute sur le devenir de la calotte glaciaire du Groenland puisqu'il nous montre l'évolution de la masse...en valeur cumulée :
Figure 4. Comparaison entre cette étude et d'autres séries chronologiques de bilan massique. |
On note donc plusieurs choses :
- Il y a donc plusieurs études qui montrent une perte de masse régulière du Groenland.
- La perte de masse continue bon train ces dernières années...
- Depuis 1980 cette perte de masse équivaut à une quinzaine de millimètres de hausse du niveau de la mer !
Heureusement un lecteur a pointé l'arnaque en reprenant le graphique en question :
October 24, 2022 6:57 pmCap Allon said: “The TMB (red line) did indeed decrease between 1996 to 2012; however, the trend has very clearly shifted since then, to one of overall growth.”
Except…the red line in the graph isn’t TMB. It is TMB/yr. And it quite clearly has not shifted “to one of overall growth”. The last data point is -100 Gt/yr. That’s a negative number. Negative numbers mean that TMB declined. In other words, TMB did the opposite of grow; it shrunk.
Here is a graph of the actual TMB (not TMB/yr) directly from the source being cited [Mankoff et al. 2021].
Cap Allon a déclaré : "Le TMB (ligne rouge) a effectivement diminué entre 1996 et 2012 ; cependant, la tendance a très clairement changé depuis, pour devenir une croissance globale."
Sauf que... la ligne rouge du graphique n'est pas le TMB. C'est TMB/an. Et il est clair qu'elle ne s'est pas déplacée "vers une croissance globale". Le dernier point de données est -100 Gt/an. C'est un chiffre négatif. Les nombres négatifs signifient que le TMB a diminué. En d'autres termes, le TMB a fait le contraire d'une croissance, il a diminué.
Voici un graphique du TMB réel (et non du TMB/an) provenant directement de la source citée [Mankoff et al. 2021].
Le dénommé Cap Allon est en fait l'individu qui a produit la bouse reprise sur WUWT par Andy May (voir How The Greenland Ice Sheet 'REALLY' Fared This Year - Electroverse)
Inutile de dire que ce Cap Allon est à mettre dans la même catégorie qu'Andy May, Antony Watts et consorts.
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RépondreSupprimerEt hop, la poubelle se met à resservir.
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RépondreSupprimerEt rehop, poubelle à nouveau.
Supprimer« Le bilan de masse est défini comme la différence entre l'accumulation (précipitations solides, givre, apports par le vent) et l'ablation (fonte, sublimation, vêlage) au cours d'une année, d'une saison (bilan estival, bilan hivernal) ou d'un mois (bilan mensuel). [...]»
RépondreSupprimerExtrait du livre de Bernard Francou et Christian Vincent Les glaciers à l'épreuve du climat (page 266)
Oui mais vous oubliez une chose : la banquise car la banquise joue un rôle important dans ce processus. Une banquise en bon état (vieille de plusieurs années) freine la progression des langues glaciaires et a, par conséquent, un effet positif sur le bilan de masse des glaciers.
RépondreSupprimerRappelez vous que vous n'êtes en rien légitime.
Bravo Robert, vous venez de gagner le prix Dunning-Kreuger dans la catégorie des vieux cons qui se la pètent en voulant donner des leçons à Bernard Francou et Christian Vincent qui auraient oublié la banquise dans leur définition du bilan de masse !
SupprimerPour votre gouverne je connais parfaitement le rôle de la banquise dans le vêlage des glaciers en Antarctique, mais pas en Arctique, je vous laisse deviner pourquoi.
Pour la définition du bilan de masse le vêlage tient bien évidemment compte du rôle de la banquise, quand celle-ci en a un.
Arrêtez de troller Robert, ça commence à se voir que vous êtes con.
Merci, Captain Robert Obvious. Je vais vous donner un autre scoop : la température a aussi un effet sur le bilan de masse des calottes glaciaires. L'insolation aussi, et les aérosols, et encore bien d'autres paramètres. Ce qui ne change absolument rien à la définition - correcte - que Ged a donnée.
RépondreSupprimerEn terme de légitimité, je préfère mille fois l'humilité de Ged et son approche prudente d'un domaine qu'il apprend à connaître à la pompeuse suffisance avec laquelle vous nous assénez vos certitudes à côté de la plaque. Vous n'êtes pas légitime, Robert, et nous avons pu le constater à maintes reprises dans presque toutes les interventions que nous avons eu le malheur de devoir subir.
J'ignore ce que vous recherchez à vous rendre insupportable dans tous les forums où vous intervenez, mais je finis par vous plaindre. Donnez-vous des vacances, voyez les choses du bon côté. Même en ligne, il y a moyen de discuter sans nécessairement chercher à écraser son interlocuteur ou à pisser plus loin que lui. Et si vous n'en êtes pas capable, donnez-nous des vacances, et allez poster votre rancœur ailleurs.
Merci VB pour votre support;)
SupprimerLa définition que j'ai mentionnée est de Bernard Francou et Christian Vincent, je tiens à le rappeler, car je n'oserai jamais donner une telle définition par moi-même.
J'aurais tout aussi bien pu citer cette définition en anglais (tirée de https://tinyurl.com/yncz9xtu) : « The mass balance of a glacier or ice sheet is the net balance between the mass gained by snow deposition, and the loss of mass by melting (either at the glacier surface or under the floating ice shelves or ice tongues) and calving (production of icebergs). »
Il y a encore plus concis avec https://tinyurl.com/ykafnd3r : « mass balance is simply the gain and loss of ice from the glacier system » !
Et si Robert avait cherché un peu dans mon blog il se serait rendu compte que ce n'est pas la première fois que je parle de bilan de masse (voir http://sogeco31.blogspot.com/search?q=mass+balance)
Mon pauvre VB Comment dire ? Il faut démontrer au physicien des fluides que je suis qu'une banquise en bon état cad vieille de 5 ou 6 ans et ayant 3 mètres d'épaisseur sur des centaines de kilomètres carrés n'est pas capable de freiner je dis bien freiner la progression des langues glaciaires et donc par là participer au bilan de masse ceci n'excluant pas bien entendu les autres paramètres tels que températures, précipitations neigeuse et tout le bastringue. Je ne pose pas la question au comptable je sais qu'il ne peut y répondre. A la lecture de votre commentaire il est évident que j'ai les mêmes doutes à votre encontre.
Supprimerhttps://tinyurl.com/4b2cx2cw
SupprimerGed,
RépondreSupprimerVous êtes vraiment le pire qu'on puisse trouver, je suis allé vérifier et la définition du bilan de masse que vous citez est celle des glaciers de montagne auxquels le livre est d'ailleurs consacré avec même selon les dires des auteurs un tropisme alpin et andin.
Et vous vous êtes encore bien plus con que ce que je pensais.
SupprimerLe thème de ce billet c'est le Groenland pauvre truffe.
Le problème des plateformes de glace flottantes qui sont fragilisées et entrainent une accélération du vêlage des glaciers c'est en Antarctique que ça se passe.
Par conséquent la définition du bilan de masse des glaciers de montagne est parfaitement valable pour le Groenland.
A trop vouloir faire le prof qui sait tout sur tout vous vous enfoncez toujours davantage : https://tinyurl.com/4b2cx2cw
Vos commentaires suivants seront traités comme des spams et suivront le traitement adéquat, vous êtes averti.
""""Le thème de ce billet c'est le Groenland pauvre truffe.""""
SupprimerBah oui c'est pour ça que j'ai parlé de la banquise alors que vous, en bon ignorant, me citez une définition de bilan de masse des glaciers de montagne qui n'est pas valable pour un inlandsis tout au moins jusqu'à preuve du contraire.
Ah censurer quand on ne peut argumenter le petit comptable peut jouer au chef, quel pied...
Robert a beau produire industriellement de la ligne vide de sens, attention de ne pas attribuer le vêlage qu'aux seuls glaciers antarctiques. Le Groenland est concerné par ce mecanisme également, ce qui ne change toujours rien à votre définition exacte de la TMB.
RépondreSupprimerLe vêlage s'applique à tous les glaciers qui se jettent dans la mer ou une étendue d'eau continentale. Voici la définition du vêlage tirée du même livre de Francou et Vincent : « Perte de substance d'un glacier se jetant dans la mer ou dans un lac par libération d'icebergs. Le vêlage peut avoir une forte influence sur le bilan de masse et l'écoulement d'un glacier. »
SupprimerLe « bilan de masse » inclus dans cette définition est celui que j'ai cité dans mon billet qui, d'après Robert, ne s'appliquerait qu'aux glaciers de montagne...
Je n'ai donc jamais attribué le vêlage qu'aux seuls glaciers antarctiques, j'ai écrit « Le problème des plateformes de glace flottantes qui sont fragilisées et entrainent une accélération du vêlage des glaciers c'est en Antarctique que ça se passe » ; à ma connaissance le Groenland se réchauffe « par le haut » alors que l'Antarctique se réchauffe « par le bas », c'est à dire que c'est le réchauffement des eaux qui sape les plateformes glaciaires, lesquelles en se désagrégeant entrainent une accélération du vêlage des glaciers côtiers. Au Groenland la température de l'air passe souvent au-dessus de zéro en période estivale ce qui fait fondre la glace en formant des lacs et des bédières. Ce phénomène est inexistant en Antarctique à cause des températures qui remontent très rarement au-dessus de zéro.
De mémoire, la fonte sommitale du Groenland produit un film d'eau basal qui accélère également le phénomène de vêlage. Par ailleurs, le réchauffement des eaux côtières augmente l'ice discharge, affectant à son tour le fluage des glaciers groenlandais. Avec une géographie sous marine différente, le mécanisme reste globalement identique.
SupprimerVous avez raison, je ne dis pas autre chose, le Groenland fond principalement « par le haut » car les températures atmosphériques de surface sont parfois positives durant l'été, ce qui n'est pas le cas en Antarctique. Bien sûr il y a aussi au Groenland le phénomène de réchauffement des eaux qui s'ajoute au problème des glaciers, mais à ma connaissance en Antarctique c'est ce seul phénomène qui est à l'oeuvre.
Supprimer18 novembre 2022 à 23:42