Dans mon précédent article sur Le verdissement étonnant de la Terre je faisais référence au Grand Atlas 2019 des éditions Autrement, dans lequel un chapitre est consacré à la forêt qui recule dans le monde (pages 70-71)
Revenons sur les deux études que citait notre clown du jour, le dénommé Pat Michaels.
La première, intitulée Greening of the Earth and its drivers, soit en français le verdissement de la Terre et ses moteurs, est derrière un paywall et je n'ai accès qu'au résumé qui dit ceci :
Deuxième remarque, les chercheurs ont analysé le couvert végétal à partir de l'indice foliaire (le LAI), ce qui est intéressant mais n'est pas d'une précision extrême pour nous dire vraiment ce qui se passe sur le plancher des vaches ; ainsi ils ont trouvé que :
L'étude précise :
Personnellement en regardant bien les différents graphiques je n'ai pas l'impression que le verdissement des feuillus (broadleaf forests) soit moindre que celui des cultures d'été, ils me semblent tous deux assez comparables, mais bon, passons.
Ce qui frappe quand on regarde ces cartes c'est la disparité régionale :
Mais on notera cependant ce qui suit :
Et si les forêts européennes semblent bien se porter, ce n'est pas vraiment le cas de la forêt amazonienne dont on peut voir les stigmates de la déforestation sur cette carte :
Ainsi, globalement, de cette étude on tire l'impression que les forêts se portent plutôt bien et que le solde verdissement/déforestation est positif, alors comment se fait-il que l'on parle de « recul de la forêt dans le monde » ?
C'est le moment de se tourner sur ce que nous dit le Grand Atlas 2019 à ce sujet.
L'article a été rédigé par trois chercheurs, pas moins ; les voici avec leurs références sur Google Scholar :
Donc pas vraiment des amateurs ni des scientifiques s'égarant en dehors de leur domaine de compétence comme on en trouve parfois (suivez mon regard)
Alors comment ces personnes sérieuses ont-elles pu en arriver à la conclusion que la forêt reculait dans le monde ?
Tout d'abord ce qui frappe dans leur article ce sont les deux cartes qui sont montrées, l'une représentant « l'espace amazonien » et l'autre « la déforestation dans le bassin du Congo », où l'on peut voir les zones, importantes dans les deux cas, touchées par la déforestation.
Quand on revient sur les cartes montrées dans l'étude du CNRS on constate effectivement que dans ces régions il y a pour les feuillus (broad leaf forests) des points bruns dénotant une déforestation certaine, confirmée pour l'Amazonie par la figure 14 ci-dessus ; pour les forêts persistantes c'est plus subtil, puisque seul le bassin amazonien est caractérisé par une perte avérée de végétation, alors que le bassin du Congo ne semble pas touché !
L'étude du CNRS dit bien :
En effet, juste sous le titre du chapitre on nous dit :
Et les premières lignes du textes vont dans le même sens :
On lit cependant dans l'article du Grand Atlas :
La source de la carte du Congo provient de la Banque Mondiale et est consultable sur le site globalforestwatch ; on nous donne également un nom, R. Eba'a Atyi, avec une date, 2013, ainsi qu'un texte, « Les Forêts du Bassin du Congo », mais quand on met tout cela ensemble et qu'on fait une recherche sur Google on ne trouve pour 2013 que ce document ou bien celui-ci ; de ces deux documents on tire notamment ces deux informations concernant la déforestation (il y en a d'autres que vous pouvez consulter) :
Dans le premier tableau on voit une lente dégradation de la surface des forêts du Congo, on passe de 67,6% du territoire du pays en 2000 à 67,1% en 2010 ; on note que la classification est différente de celle dans l'étude du CNRS qui nous parle de feuillus, conifères et persistants, alors qu'ici ce sont des forêts primaires (ou vierges), secondaires ( qui ont repoussé soit de façon naturelle soit par l'action de l'homme) et marécageuses ; on note également que la perte s'est amplifiée dans le temps, passant de 0,26% pour la période 2000-2005 à 0,48% pour 2005-2010.
Difficile de s'y retrouver dans tout cela, qui dit vrai, et est-ce que les données utilisées (satellites, mesures sur le terrain, autres ?) et retranscrites sous forme d'explications sont comparables ?
Par ailleurs l'article du Grand Atlas 2019 évoque en réalité essentiellement le problème de deux forêts, au Congo et en Amazonie, donc est-ce bien raisonnable de parler de recul des forêts dans le monde, même si, comme je l'ai dit, d'entrée de jeu il est écrit que « la déforestation ralentit au niveau mondial », ce qui sous-entend qu'elle continue, certes avec un moindre rythme, mais qu'elle continue quand même.
Il aurait été bien, pour ne pas dire parfait, que les auteurs de l'article citent des sources évoquant la déforestation au niveau mondial, malheureusement il faut se contenter de deux régions seulement, même si ces régions représentent une grande partie des forêts dans le monde.
Pour nous faire une idée nous pouvons toujours nous en remettre à Wikipédia qui nous dit notamment :
Mais en cherchant encore un peu on trouve cette étude de novembre 2013, intitulée High-Resolution Global Maps of 21st-Century Forest Cover Change, dans laquelle on peut lire dans le résumé (je n'ai pas accès au reste)
Bon pour vous laisser méditer un peu à la question je vous propose de consulter le dernier rapport en date de la FAO, GLOBAL FOREST RESOURCES ASSESSMENT 2015 How are the world’s forests changing? Second edition, qui nous dit en substance :
Lectures utiles (ou pour vous embrouiller encore davantage)
Revenons sur les deux études que citait notre clown du jour, le dénommé Pat Michaels.
La première, intitulée Greening of the Earth and its drivers, soit en français le verdissement de la Terre et ses moteurs, est derrière un paywall et je n'ai accès qu'au résumé qui dit ceci :
Global environmental change is rapidly altering the dynamics of terrestrial vegetation, with consequences for the functioning of the Earth system and provision of ecosystem services. Yet how global vegetation is responding to the changing environment is not well established. Here we use three long-term satellite leaf area index (LAI) records and ten global ecosystem models to investigate four key drivers of LAI trends during 1982–2009. We show a persistent and widespread increase of growing season integrated LAI (greening) over 25% to 50% of the global vegetated area, whereas less than 4% of the globe shows decreasing LAI (browning). Factorial simulations with multiple global ecosystem models suggest that CO2 fertilization effects explain 70% of the observed greening trend, followed by nitrogen deposition (9%), climate change (8%) and land cover change (LCC) (4%). CO2 fertilization effects explain most of the greening trends in the tropics, whereas climate change resulted in greening of the high latitudes and the Tibetan Plateau. LCC contributed most to the regional greening observed in southeast China and the eastern United States. The regional effects of unexplained factors suggest that the next generation of ecosystem models will need to explore the impacts of forest demography, differences in regional management intensities for cropland and pastures, and other emerging productivity constraints such as phosphorus availability.
Première remarque, et de taille, les chercheurs se sont essentiellement basés sur des MODELES, pas moins de 10 ! Quand on sait que les modèles climatiques sont dénigrés par les climatosceptiques dont fait partie Pat Michaels, il est cocasse de noter que quand ça les arrange ils savent faire appel à eux comme dans le cas présent.Les changements environnementaux mondiaux modifient rapidement la dynamique de la végétation terrestre, avec des conséquences sur le fonctionnement du système terrestre et la fourniture de services écosystémiques. Cependant, la façon dont la végétation mondiale réagit à l’environnement changeant n’est pas bien établie. Nous utilisons ici trois enregistrements à long terme de l'index de la surface des feuilles (LAI) du satellite et dix modèles écosystémiques mondiaux afin d'étudier quatre facteurs clés des tendances de la LAI en 1982–2009. Nous montrons une augmentation persistante et généralisée du LAI intégré (verdissement) pendant la saison de végétation de plus de 25% à 50% de la surface végétalisée mondiale, alors que moins de 4% du globe montre une diminution du LAI (brunissement). Des simulations factorielles avec plusieurs modèles écosystémiques mondiaux suggèrent que les effets de la fertilisation par le CO2 expliquent 70% de la tendance au verdissement observée, suivie des dépôts d’azote (9%), du changement climatique (8%) et du changement de la couverture terrestre (LCC) (4%). Les effets de la fertilisation par le CO2 expliquent la plupart des tendances écologiques dans les tropiques, alors que le changement climatique a entraîné un verdissement des hautes latitudes et du plateau tibétain. Le LCC a contribué le plus au verdissement régional observé dans le sud-est de la Chine et dans l'est des États-Unis. Les effets régionaux de facteurs inexpliqués suggèrent que la prochaine génération de modèles écosystémiques devra explorer les impacts de la démographie forestière, les différences d'intensité de gestion régionale pour les terres cultivées et les pâturages et d'autres contraintes de productivité émergentes telles que la disponibilité de phosphore.
Deuxième remarque, les chercheurs ont analysé le couvert végétal à partir de l'indice foliaire (le LAI), ce qui est intéressant mais n'est pas d'une précision extrême pour nous dire vraiment ce qui se passe sur le plancher des vaches ; ainsi ils ont trouvé que :
- 70% du verdissement observé durant la période 1982-2009 est dû au CO2, sous-entendu le CO2 ajouté par les activités humaines ;
- 8% est dû au changement climatique lui-même qui permet à des végétaux de prospérer à des latitudes et des altitudes plus hautes ;
- globalement l'augmentation durant la période est comprise entre 25% et 50%, ce qui est assez étonnant comme marge d'incertitude (on va du simple au double…)
- les forêts ne sont pas distinguées dans ce papier, elles doivent faire l'objet d'études ultérieures (The regional effects of unexplained factors suggest that the next generation of ecosystem models will need to explore the impacts of forest demography […])
Figure 7. Tendance du LAI-MC pour les feuillus, les conifères et les forêts à feuilles persistantes sur la période 1999-2015. Seules les tendances significatives (valeur p <0,01) sont représentées. |
L'étude précise :
The highest global trend is found for coniferous forests
Ainsi ce sont les conifères qui participeraient le plus au verdissement de la planète, devant les cultures d'été (summer crops), alors que les cultures d'hiver (winter crops) et les prairies (grasslands) montreraient les plus petites tendances au verdissement.La tendance mondiale la plus élevée concerne les forêts de conifères
Personnellement en regardant bien les différents graphiques je n'ai pas l'impression que le verdissement des feuillus (broadleaf forests) soit moindre que celui des cultures d'été, ils me semblent tous deux assez comparables, mais bon, passons.
Ce qui frappe quand on regarde ces cartes c'est la disparité régionale :
- le verdissement a lieu essentiellement dans l'hémisphère nord, plus particulièrement en Europe du nord-est ainsi qu'en Amérique du nord pour les feuillus, dans les mêmes régions plus l'Asie du sud-est pour les conifères, mais les forêts persistantes progressent davantage, elles, dans la zone équatoriale et du tropique sud ;
- les pertes concernent surtout l'Asie centrale pour les feuillus et les conifères, avec quelques zones impactées au Brésil, mais les pertes des forêts persistantes sont essentiellement concentrées sur ce pays.
A very dense literature can be found on forest changes and their relation with climate. In particular, deforestation rates have been increasing in the tropics and decreasing in other regions. These changes in forest cover are mainly due to anthropogenic practices and to natural factors such as forest fires and extreme climate conditions.
Avec ça on est plus avancés…Une littérature très dense peut être trouvée sur les changements forestiers et leur relation avec le climat. En particulier, les taux de déforestation ont augmenté dans les tropiques et ont diminué dans d’autres régions. Ces modifications du couvert forestier sont principalement dues à des pratiques anthropiques et à des facteurs naturels tels que les incendies de forêt et les conditions climatiques extrêmes.
Mais on notera cependant ce qui suit :
Changes in global and local forest cover significantly impacts the climate, with cooling or warming effects depending on the region. For instance, Lee, X. et al. reported that deforestation could lead to cooling effects in the Northern high latitudes and reversely to warming effects below 35° N.
Donc il y a bien un lien entre reboisement/déforestation et climat, mais c'est essentiellement celui-ci qui est impacté par le couvert végétal et son évolution, dans un sens ou dans l'autre selon la latitude ; ainsi les pratiques humaines sont bien à l'œuvre pour modifier la végétation et notamment les forêts, et cela a une incidence sur le climat par une sorte d'effet rebond (n'oublions pas que la végétation est un puits de carbone et que par ailleurs elle favorise le « rafraichissement » de l'atmosphère, les villes étant plus chaudes que les campagnes environnantes)Les modifications du couvert forestier mondial et local ont un impact significatif sur le climat, avec des effets de refroidissement ou de réchauffement selon la région. Par exemple, Lee, X. et al. ont indiqué que le déboisement pouvait avoir des effets de refroidissement dans les hautes latitudes nordiques et inversement, des effets de réchauffement au-dessous de 35 ° N.
Et si les forêts européennes semblent bien se porter, ce n'est pas vraiment le cas de la forêt amazonienne dont on peut voir les stigmates de la déforestation sur cette carte :
Ainsi, globalement, de cette étude on tire l'impression que les forêts se portent plutôt bien et que le solde verdissement/déforestation est positif, alors comment se fait-il que l'on parle de « recul de la forêt dans le monde » ?
C'est le moment de se tourner sur ce que nous dit le Grand Atlas 2019 à ce sujet.
L'article a été rédigé par trois chercheurs, pas moins ; les voici avec leurs références sur Google Scholar :
Donc pas vraiment des amateurs ni des scientifiques s'égarant en dehors de leur domaine de compétence comme on en trouve parfois (suivez mon regard)
Alors comment ces personnes sérieuses ont-elles pu en arriver à la conclusion que la forêt reculait dans le monde ?
Tout d'abord ce qui frappe dans leur article ce sont les deux cartes qui sont montrées, l'une représentant « l'espace amazonien » et l'autre « la déforestation dans le bassin du Congo », où l'on peut voir les zones, importantes dans les deux cas, touchées par la déforestation.
Quand on revient sur les cartes montrées dans l'étude du CNRS on constate effectivement que dans ces régions il y a pour les feuillus (broad leaf forests) des points bruns dénotant une déforestation certaine, confirmée pour l'Amazonie par la figure 14 ci-dessus ; pour les forêts persistantes c'est plus subtil, puisque seul le bassin amazonien est caractérisé par une perte avérée de végétation, alors que le bassin du Congo ne semble pas touché !
L'étude du CNRS dit bien :
In Africa and in Europe, all vegetation types are greening but at different rates.
Ceci est en contradiction flagrante avec ce que nous dit le Grand Atlas !En Afrique et en Europe, tous les types de végétation sont verdoyants mais à des rythmes différents.
En effet, juste sous le titre du chapitre on nous dit :
Si la déforestation ralentit au niveau mondial, elle continue de progresser en Afrique, où la FAO a estimé une perte nette de 14,2 millions d'hectares entre 2010 et 2015.Cette période 2010-2015 est à rapprocher de celle de l'étude du CNRS, à savoir 1999-2015, donc pas si éloignée et donc assez comparables, car on ne voit pas comment entre 1999 et 2010 les choses auraient pu être radicalement différentes.
Et les premières lignes du textes vont dans le même sens :
Entre 1990 et 2015 le Nigeria, la Tanzanie, le Zimbabwe et la RDC, ont perdu chacun entre 300 000 et 400 000 hectares de forêt par an.Si l'on regarde les cartes de l'étude du CNRS rien ne montre pareilles pertes sur les pays en question, à part quelques points rouges en Afrique de l'est où se trouvent la Tanzanie et le Zimbabwe, donc comment expliquer de telles différences d'interprétation ?
On lit cependant dans l'article du Grand Atlas :
[…] depuis les années 1990, des forêts se reforment par régénération naturelle et par un effort de reboisement.Donc si je comprends bien les forêts africaines (il s'agit d'elles dans l'article) perdaient énormément de surface jusque dans les années 1990, période de départ de l'étude du CNRS, mais elles en perdraient moins depuis grâce à la « régénération naturelle et par un effort de reboisement » ; mais cela n'explique pas la contradiction entre l'étude qui montre un reboisement global et l'article qui parle de déforestation qui ralentit…
La source de la carte du Congo provient de la Banque Mondiale et est consultable sur le site globalforestwatch ; on nous donne également un nom, R. Eba'a Atyi, avec une date, 2013, ainsi qu'un texte, « Les Forêts du Bassin du Congo », mais quand on met tout cela ensemble et qu'on fait une recherche sur Google on ne trouve pour 2013 que ce document ou bien celui-ci ; de ces deux documents on tire notamment ces deux informations concernant la déforestation (il y en a d'autres que vous pouvez consulter) :
Source observatoire-comifac.net/docs/edf2013 |
Source observatoire-comifac.net/docs/edf2010 |
Dans le premier tableau on voit une lente dégradation de la surface des forêts du Congo, on passe de 67,6% du territoire du pays en 2000 à 67,1% en 2010 ; on note que la classification est différente de celle dans l'étude du CNRS qui nous parle de feuillus, conifères et persistants, alors qu'ici ce sont des forêts primaires (ou vierges), secondaires ( qui ont repoussé soit de façon naturelle soit par l'action de l'homme) et marécageuses ; on note également que la perte s'est amplifiée dans le temps, passant de 0,26% pour la période 2000-2005 à 0,48% pour 2005-2010.
Le deuxième tableau montre des statistiques plus anciennes puisqu'on remonte à la période 1990-2000, et là la classification est par pays, avec le détail déforestation-reforestation-déforestation nette (on ne parle pas de reforestation nette…) ; pour le Congo les valeurs pour la période 2000-2005 sont différentes entre les deux rapports (0,07% pour le plus ancien, 0,26% pour le plus récent, mais parle-t-on vraiment de la même chose…?)
Difficile de s'y retrouver dans tout cela, qui dit vrai, et est-ce que les données utilisées (satellites, mesures sur le terrain, autres ?) et retranscrites sous forme d'explications sont comparables ?
Par ailleurs l'article du Grand Atlas 2019 évoque en réalité essentiellement le problème de deux forêts, au Congo et en Amazonie, donc est-ce bien raisonnable de parler de recul des forêts dans le monde, même si, comme je l'ai dit, d'entrée de jeu il est écrit que « la déforestation ralentit au niveau mondial », ce qui sous-entend qu'elle continue, certes avec un moindre rythme, mais qu'elle continue quand même.
Il aurait été bien, pour ne pas dire parfait, que les auteurs de l'article citent des sources évoquant la déforestation au niveau mondial, malheureusement il faut se contenter de deux régions seulement, même si ces régions représentent une grande partie des forêts dans le monde.
Pour nous faire une idée nous pouvons toujours nous en remettre à Wikipédia qui nous dit notamment :
La moitié des forêts de la planète a ainsi été détruite au cours du XXe siècle
Nous avons aussi le CNRS, puisque l'étude dont j'ai longuement parlé provient de chercheurs de cet organisme qui nous explique pourtant :
Quelque 150 000 kilomètres carrés de forêts, soit plus du quart de la surface de la France, disparaîtraient chaque année dans le monde.
Diantre ! Il serait bon qu'ils accordent leurs violons, vous ne trouvez pas ?
Mais en cherchant encore un peu on trouve cette étude de novembre 2013, intitulée High-Resolution Global Maps of 21st-Century Forest Cover Change, dans laquelle on peut lire dans le résumé (je n'ai pas accès au reste)
Globally, 2.3 million square kilometers of forest were lost during the 12-year study period and 0.8 million square kilometers of new forest were gained.
À l’échelle mondiale, 2,3 millions de kilomètres carrés de forêt ont été perdus au cours de la période d’étude de 12 ans et 0,8 million de kilomètres carrés de nouvelle forêt ont été gagnés.
Fichtre ! Durant la période 2000-2012, donc très comparable à la période 1999-2015 de l'étude du CNRS, et en utilisant aussi des données satellite (Landsat), cette étude-là arrive à la conclusion que les forêts ont accusé une perte nette de 1,5 millions de kilomètres carrés, vous suivez toujours ?
Bon pour vous laisser méditer un peu à la question je vous propose de consulter le dernier rapport en date de la FAO, GLOBAL FOREST RESOURCES ASSESSMENT 2015 How are the world’s forests changing? Second edition, qui nous dit en substance :
In 1990 the world had 4 128 million ha of forest; by 2015 this area had decreased to 3 999 million ha. This is a change from 31.6 percent of global land area in 1990 to 30.6 percent in 2015.
Mais que signifie ce 1% de la surface de la planète, je vous le demande ?En 1990, le monde comptait 4 128 millions d’hectares de forêts ; en 2015, cette superficie était tombée à 3 999 millions d'hectares. Il s’agit d’un changement de 31,6% de la superficie terrestre mondiale en 1990 à 30,6% en 2015.
Evidemment notre clown Pat Michaels ne vous parlera pas de toutes ces études qui montrent des chiffres différents, je pense que vous avez compris qu'il ne voulait vous montrer que les chiffres « qui vont bien » en croyant que vous les goberiez tout crus sans vous poser de question.
Lecteurs admiratifs de Pat Michaels s'apprêtant à assimiler ses paroles. |
Lectures utiles (ou pour vous embrouiller encore davantage)
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