Mon billet Comment trafiquer un graphique ? a attiré le benêt habituel qui a décidé, une fois parmi d'autres, qu'il ne désirait pas comprendre ce qu'il lisait :
Le « record de l'hyper extension de l'arctique » est supposé être 1979 et le dénommé troubaa (du front) croit que j'ai choisi cette date pour « manipuler » mes lecteurs (ou les graphiques que je montre, mais c'est la même chose)
Il y a plusieurs choses qui ne vont pas bien dans ce commentaire (comme dans la tête de son auteur, mais c'est une autre histoire à confier à la psychiatrie, seule science capable de dire ce qui s'y passe) mais on va se limiter à seulement deux âneries afin que ce billet ne soit pas trop long.
Tout d'abord ce n'est évidemment pas moi qui ai choisi l'année 1979 comme date de départ afin de « manipuler » le graphique et mes lecteurs, c'est bien sûr Ron Clutz dans son billet Arctic Ice Made Simple où il reprend les données de la NOAA en les manipulant, lui, ainsi que démontré par Tamino.
Cette date n'est pas anodine et ne sort pas d'un chapeau, car 1979 est la première année de mesures effectuées par les satellites, tant au niveau des températures (de diverses couches de l'atmosphère, donc différentes des mesures à partir d'instruments plus fiables de la surface des terres et des océans) que de la surface des banquises (entre autres choses)
Donc en m'accusant de « manipulation » le nigaud troubaa se tire une balle dans le pied en accusant en réalité Ron Clutz, un climatosceptique siégeant dans le même camp que lui.
Mais il y a mieux, c'est quand troubaa prétend, bien entendu sans aucune justification, qu'en 1979 « jamais l’arctique n'a été aussi important qu'à cette date » ; on aimerait savoir d'où il sort cette fable, peut-être daignera-t-il fournir cette source dans un prochain commentaire dont il a le secret ? J'en doute, mais un miracle est toujours possible.
En ce qui me concerne je peux lui fournir plusieurs sources montrant l'évolution de l'Arctique depuis bien plus loin que 1979, avec Tamino qui a en fait écrit deux articles sur le sujet.
Le plus ancien date de 2010, intitulé History of Arctic (and Antarctic) Sea Ice, Part 1 il nous montre ce graphique :
Ce graphique est tiré de l'étude History of sea ice in the Arctic où l'on peut voir ces deux graphiques :
Le graphique de gauche montre l'évolution des minima et des maxima depuis 1870 jusqu'en 2003 (l'étude date de 2009) avec une partie grisée qui représente la période 1979-2003 dont on voit le détail de la surface en septembre cette fois de 1979 jusqu'en 2009 (2100 est une erreur, il faut bien sûr lire 2010)
Dans son deuxième billet, intitulé It’s the Ice, Stupid, manifestement à l'attention de gens comme troubaa, cette fois-ci beaucoup plus récent puisque daté de 2016, Tamino nous montre ceci :
Ce graphique provient des données brutes tirées d'une étude « Walsh and Chapman » :
On comprend que ce dernier graphique nécessite quelques retraitements afin d'être plus lisible, cependant on peut apercevoir une nette diminution de la surface entre 1850 et les années 2000, le maximum passant de presque 16 millions de km2 à quelques 15 millions (à vue de nez) et le minimum de 9 millions à près de 4 millions (il s'agit du creux de l'année 2012, la glace s'est reconstituée les années suivantes)
Et pour enfoncer le clou Tamino nous cite l'étude Reconstructed changes in Arctic sea ice over the past 1,450 years de novembre 2011 de laquelle il tire le graphique suivant :
Le moins que l'on puisse dire est qu'on assiste à un véritable plongeon pendant le 20ème siècle, continuant bien sûr au 21ème et pas près de s'arrêter.
En regardant bien on remarque la timide reprise des années 1960s, bien visible sur le dernier graphe mais à peine notable sur celui juste au-dessus.
On remarquera bien évidement, et je dirais surtout, que l'évolution de la banquise arctique est comparable à celle des températures, mais en sens opposé, comme le reflet des falaises dans un lac de montagne ; nous voyons une courbe en crosse de hockey inversée, avec des hauts et des bas, bref en montagnes russes, mais avec une tendance que seuls les benêts n'arrivent pas à voir.
En parlant de benêt, que disait-il déjà ?
Mais ce n'est qu'un épisode de plus dans un long feuilleton, et je suis persuadé qu'il saura nous entretenir longtemps avec sa science infuse.
Re: Artique évolution
par troubaa Aujourd'hui à 17:26
c'est parce que c'est l'année record de l'hyper extension de l'arctique... Mais je vois que dans ce cas à la manipulation t'indiffère... tu veux bien dénoncer les manipulations que si elles ne vont pas dans ton sens idéologique sinon tu les acceptes bien volontiers.
jamais l’arctique n'a été aussi important qu'à cette date, d’ailleurs cela correspond à la fin du mini refroidissement des années (tu sais quand le consensus scientifique annonçait une glaciation du monde et un retour à une 3 ieme guerre mondiale du fait de la raréfaction des denrées alimentaires dues aux vagues de froids..)
quand tu comprendras que les comparatifs avec des dates de références bien souvent différentes n'est généralement pas du au hasard mais à un choix délibéré tu auras fait de grands progrès (surtout quand on te fait des courbes de projections. Le choix de la période de référence est primordiale.
(en espérant ne pas t'avoir donné un mal de crane..)
Le « record de l'hyper extension de l'arctique » est supposé être 1979 et le dénommé troubaa (du front) croit que j'ai choisi cette date pour « manipuler » mes lecteurs (ou les graphiques que je montre, mais c'est la même chose)
Il y a plusieurs choses qui ne vont pas bien dans ce commentaire (comme dans la tête de son auteur, mais c'est une autre histoire à confier à la psychiatrie, seule science capable de dire ce qui s'y passe) mais on va se limiter à seulement deux âneries afin que ce billet ne soit pas trop long.
Tout d'abord ce n'est évidemment pas moi qui ai choisi l'année 1979 comme date de départ afin de « manipuler » le graphique et mes lecteurs, c'est bien sûr Ron Clutz dans son billet Arctic Ice Made Simple où il reprend les données de la NOAA en les manipulant, lui, ainsi que démontré par Tamino.
Cette date n'est pas anodine et ne sort pas d'un chapeau, car 1979 est la première année de mesures effectuées par les satellites, tant au niveau des températures (de diverses couches de l'atmosphère, donc différentes des mesures à partir d'instruments plus fiables de la surface des terres et des océans) que de la surface des banquises (entre autres choses)
Donc en m'accusant de « manipulation » le nigaud troubaa se tire une balle dans le pied en accusant en réalité Ron Clutz, un climatosceptique siégeant dans le même camp que lui.
Mais il y a mieux, c'est quand troubaa prétend, bien entendu sans aucune justification, qu'en 1979 « jamais l’arctique n'a été aussi important qu'à cette date » ; on aimerait savoir d'où il sort cette fable, peut-être daignera-t-il fournir cette source dans un prochain commentaire dont il a le secret ? J'en doute, mais un miracle est toujours possible.
En ce qui me concerne je peux lui fournir plusieurs sources montrant l'évolution de l'Arctique depuis bien plus loin que 1979, avec Tamino qui a en fait écrit deux articles sur le sujet.
Le plus ancien date de 2010, intitulé History of Arctic (and Antarctic) Sea Ice, Part 1 il nous montre ce graphique :
progression of both the summer minimum extent, and the winter maximum extent, since 1870 (source Polyak et al. (2010)) |
Ce graphique est tiré de l'étude History of sea ice in the Arctic où l'on peut voir ces deux graphiques :
Le graphique de gauche montre l'évolution des minima et des maxima depuis 1870 jusqu'en 2003 (l'étude date de 2009) avec une partie grisée qui représente la période 1979-2003 dont on voit le détail de la surface en septembre cette fois de 1979 jusqu'en 2009 (2100 est une erreur, il faut bien sûr lire 2010)
Dans son deuxième billet, intitulé It’s the Ice, Stupid, manifestement à l'attention de gens comme troubaa, cette fois-ci beaucoup plus récent puisque daté de 2016, Tamino nous montre ceci :
Ecarts à la normale en moyenne annuelles (de janvier à décembre) |
Ce graphique provient des données brutes tirées d'une étude « Walsh and Chapman » :
Evolution de la surface de la banquise arctique depuis 1850. |
On comprend que ce dernier graphique nécessite quelques retraitements afin d'être plus lisible, cependant on peut apercevoir une nette diminution de la surface entre 1850 et les années 2000, le maximum passant de presque 16 millions de km2 à quelques 15 millions (à vue de nez) et le minimum de 9 millions à près de 4 millions (il s'agit du creux de l'année 2012, la glace s'est reconstituée les années suivantes)
Et pour enfoncer le clou Tamino nous cite l'étude Reconstructed changes in Arctic sea ice over the past 1,450 years de novembre 2011 de laquelle il tire le graphique suivant :
Reconstruction de la banquise arctique depuis 1450 ans. |
En regardant bien on remarque la timide reprise des années 1960s, bien visible sur le dernier graphe mais à peine notable sur celui juste au-dessus.
On remarquera bien évidement, et je dirais surtout, que l'évolution de la banquise arctique est comparable à celle des températures, mais en sens opposé, comme le reflet des falaises dans un lac de montagne ; nous voyons une courbe en crosse de hockey inversée, avec des hauts et des bas, bref en montagnes russes, mais avec une tendance que seuls les benêts n'arrivent pas à voir.
En parlant de benêt, que disait-il déjà ?
jamais l’arctique n'a été aussi important qu'à cette date
Troubaa ne s'inquiète pas de l'évolution de l'Arctique. |
Mais ce n'est qu'un épisode de plus dans un long feuilleton, et je suis persuadé qu'il saura nous entretenir longtemps avec sa science infuse.
Et un petit dernier pour la route, hips ! |
Les pseudo-sceptiques basent généralement toute leur "analyse" sur la figure 7.20 du premier rapport du GIEC (https://imgur.com/M6c91Uq), pour affirmer que la surface de la banquise n'a fait qu'eugmenter jusqu'en 1979 et a diminué depuis, et que par conséquent le GIEC, dans les rapports ultérieurs, fait débuter les graphiques d'étendue de la banquise en 1979 pour masquer cette réalité dérangeante. En affirmant ça, il ignorent opportunément que les mesures par satellites débutent en 1979, et aussi que remis dans un contexte plus large, ce qu'ils affirment être un maximum absolu en 1979 n'est qu'une variation locale - une petite bosse - dans une diminution globale évidente depuis plus d'un demi-siècle (https://imgur.com/xCjVC8Z)
RépondreSupprimerGraphiques très informatifs, où l'on voit bien la « bosse » des années 60 culminant en 1970, au-dessus de l'année 1979 ; cela confirme ce que l'on voit plus ou moins bien dans le graphique des dernières 1450 années, cependant à mon avis ce n'est pas cela le plus important, même à supposer que 1979 ait été le point culminant il n'en reste pas moins que c'est le plongeon des dernières décennies qui est vraiment ce qu'il faut considérer.
SupprimerEn tout cas merci pour votre contribution, vous vous étiez fait rare ces derniers temps, c'est toujours un plaisir de vous voir commenter ici !