jeudi 20 septembre 2018

Il y a Porto et Porto, comme il y a science et science...

Il y a des coïncidences marquées par le sceau du destin, il faut croire.

Exactement au même moment où je me prélassais dans le golfe de Porto, en Corse, le vendredi 7 septembre dernier, avait lieu à Porto, au Portugal, le premier jour de la conférence de ceux qui s'autoproclament « climato-réalistes » et dont le programme est consultable sur le site dédié.

J'ai déjà évoqué cette conférence dans mon billet intitulé Edwin Berry, le futur prix Nobel de pataphysique dans lequel j'informais mes aimables lecteurs, en avant-première mondiale, qu'un futur prix Nobel allait s'y exprimer pour exposer ses idées révolutionnaires qui devraient renverser toute la physique/chimie des deux derniers siècles.

Benoit Rittaud, l'immense mathématicien de renommée planétaire, consacre un billet, sobrement intitulé La conférence de Porto, dans lequel il nous fait un résumé dont la concision égale les facultés de son auteur pour lire l'avenir dans une boule de cristal.

On y lit quelques éclairs époustouflants de lucidité comme ce passage :
Camille Veyres, le second de notre équipe, a été l’un des rares à tenter une présentation globale des erreurs commises par le GIEC (lui parle de « fraudes », je désapprouve pour ma part ce type de vocabulaire). Il a fait un gros effort de concision et de clarification de ses idées pour rester dans les 20 minutes imparties.
Ainsi pour Benoit Rittaud, plus prudent et cauteleux que jamais, le GIEC (personnifié comme s'il s'agissait d'un scientifique qui s'appellerait monsieur/madame Giec) ne se livrerait à aucune « fraude », le mot étant bien mis en évidence entre parenthèses de façon à bien faire comprendre à ses lecteurs que les milliers de scientifiques dont les travaux sont résumés dans les rapports du GIEC ne sont pas des « fraudeurs » mais simplement des incompétents qui ne savent pas de quoi ils parlent.

Evidemment pour lui les véritables scientifiques qui connaissent le sujet se sont retrouvés à Porto (au Portugal) et il ne manquait réellement que quelqu'un d'inestimable comme Elisabeth Tessier pour apporter sa contribution à cette conférence en expliquant à l'honorable assemblée l'importance des planètes sur notre quotidien, car comme l'écrit Benoit Rittaud :
Tandis qu’une partie des exposés a tourné autour des effets du Soleil sur notre planète, une autre a concerné l’effet des planètes sur le Soleil. Expliquer les variations de l’activité solaire (mesurée notamment par le nombre de taches solaires) peut en effet passer par des analyses qui relèvent de la mécanique céleste, la force gravitationnelle des plus grosses planètes (Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune) étant d’un ordre de grandeur suffisant pour modifier de façon mesurable la position du centre de gravité du système solaire selon la position de ces planètes.
Cela parait clair comme de l'eau de roche (de torrent corse) que l'augmentation de température de quasiment un degré en un siècle ne peut provenir que de l'influence des grosses planètes gazeuses, tant il est vrai que leur impact sur notre atmosphère est infiniment supérieur aux malheureux 0,04% de CO2 que celle-ci contient bon an mal an.

Des lecteurs perspicaces et attentifs ne s'y sont pas trompés et louent la clarté d'esprit du tenancier du blog des mites et mancies associées aux mathématiques :
Le 13 septembre 2018 à 14 h 56 min, BenHague a dit :

Merci pour ce debriefing et de garder l’esprit critique aussi sur les travaux « climato-réalistes ». Effectivement , comme vous, je rejette vigoureusement tous commentaires/sous entendus de fraude du Giec (ce qui ouvre la porte au « complotisme » et est du pain beni pour les « bonnes ames » militantes et activistes de la Cause climatique).
Il est important de garder la tete froide , comme vous le faites ( « wishful thinking ») , et de ne pas clamer « urbi et orbi » (comme Lord Mockton) que l’on a trouvé la solution á tous les problémes et réfuté la theorie du CO2. Si c’était si simple, on n’en serait pas lá !!! Et autant de scientifiques de renom ne soutiendraient pas la théorie « carbo-centrée » s’il n’y avait pas aussi des éléments l’étayant …
Il est vrai que BenHague nous a habitués ici, à de nombreuses reprises, à son esprit critique acéré comme une lame de couteau corse ainsi qu'à son « réalisme » exacerbé qu'il n'a pas hésité à mettre en avant chaque fois que l'occasion se présentait ; je lui signalerai seulement, et amicalement, qu'on écrit pain bénit avec un t à la fin, ceci afin de parfaire son éducation qui laisse parfois pointer quelques faiblesses auxquelles il saura certainement remédier ; oserais-je aussi lui suggérer d'éviter de parler de « théorie carbo-centrée », ce qui ne veut pas dire grand chose, par contre je suis entièrement d'accord avec lui quand il dit que les choses ne sont pas « si simples », dommage qu'il se repose sur des gens comme Rittaud pour lui expliquer des choses compliquées qui sont manifestement au-delà de ses compétences.


Le 13 septembre 2018 à 15 h 08 min, pastilleverte a dit :

Merci Benoit.
Concernant les minima solaires, comme vous dites, la plupart d’entre nous pourra vérifier les prédictions/prévisions à l’horizon 2030, mais je souhaiterais fortement qu’ils n’aient point lieu, surtout si la « Nature » (ou le RCA ? ) nous réserve quelques surprises du genre « grande(s) » éruption(s) volcaniques(s).
j’attends avec impatience le (la) politique qui osera dire que les variations du Soleil sont dues au RCA ou simplement aux activités humaines, c’est un peu gros, mais sait-on jamais, déjà que les tsunamis sont causés par le RCA, comme l’avait dit notre (ex) Président bien aimé dans une de ses « hollanditudes ».
Le dénommé pastilleverte est un habitué des phrases-chocs qui ne mènent nulle part, il se fait encore plaisir ici chez Rittaud où il a son rond de serviette à la table de l'hôte des lieux.


Le 13 septembre 2018 à 20 h 56 min, Philippe a dit :

Merci Benoît pour ce résumé du colloque
J’espère que vous avez profité du cadre magnifique et des vins de Porto
C’est presque incroyable qu’un tel colloque ait pu se tenir de cette manière dans une université
bonne continuation
C'est effectivement à peine croyable qu'une université ait accepté la tenue en ses locaux d'une telle conférence que le dénommé Philippe confond avec un colloque, qui est une réunion entre spécialistes pour échanger leurs points de vue, alors que dans une conférence (le cas ici) un ou plusieurs « spécialistes » s'adressent à un public ; ici point d'échanges de points de vue mais exposés d'idées assenées à l'assistance censée les recevoir comme une vérité révélée.

Ceci nous amène au billet de Benoit Rittaud, Porto : honneur à Fernanda Ribeiro, dans lequel notre célèbre épistémologue louait la « liberté intellectuelle » de la doyenne de l'université de Porto, une certaine Fernanda Ribeiro.

Cette liberté intellectuelle est représentée sur le site de la conférence par un article dans l'onglet NEWS où l'on nous avertit pathétiquement que 
HerE we are going to share the main newS about our conFerence


Ce qui en bon français, et en caractères plus discrets, signifie que « Ici, nous allons partager les principales nouvelles de notre conférence », lesquelles nouvelles, plus importantes encore que la substance de la conférence elle-même, se résument dans une « attaque féroce » que l'université a subie de la part de nombreux collègues d'autres universités (This has been the most ferocious atack we have suffered, among many others. From our colleagues from different universities)

Nous apprenons donc que de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer le pitoyable caractère scientifique de ladite conférence, dans une lettre signée par pas moins de 63 enseignants/chercheurs, tous de nationalité portugaise et professant dans des université du pays, à quelques exceptions près (par exemple Helena Martins, du Swedish Meteorological and Hydrological Institute), preuve qu'il y a au Portugal des personnes qui réfléchissent avec leur tête et non avec leurs pieds comme certains (lesquels pieds doivent être constellés des impacts de balles que leurs propriétaires se sont eux-mêmes tirées dedans) en avertissant des dangers que de tels raouts pouvaient faire courir à l'honorabilité d'une université ; ainsi peut-on lire sous la plume conjointe de ces 63 scientifiques :
The signatories of this open letter, scientists and workers in Science, come to express their protest against the fact that the University of Porto, preside, to hold a disinformation conference, giving credibility to political ideas aimed at if it can achieve the climatic stabilization of the planet during this century. 
Les signataires de cette lettre ouverte, scientifiques et travailleurs de la science, viennent exprimer leur protestation contre le fait que l’Université de Porto préside et organise une conférence sur la désinformation, donnant de la crédibilité aux idées politiques visant à contester la possibilité de stabiliser le climat de la planète au cours de ce siècle.
La traduction du portugais à l'anglais me parait aléatoire (elle est issue de Google sans retouches apparemment…) donc j'ai essayé moi-même de retraduire en français de la manière la plus correcte possible afin de respecter le fond de la pensée des signataires.

Cette lettre me parait particulièrement raisonnée et raisonnable dans sa formulation, cependant le site de la conférence n'hésite pas à faire appel aux mânes de l'Inquisition !
The inquisition is not so far away as we might expect! Yes, we had inquisition too.
We think it is the main cause of our retard.... and of the 48 years of Salazar dictatorship….According to Henry Charles Lea, between 1540 and 1794, the courts of Lisbon, Porto, Coimbra and Évora burned 1,175 living people, burned the effigy of another 633 and imposed punishment on 29,590 human beings. However, the documentation of 15 of the 689 autos-de-fé has disappeared, so that these figures may slightly underestimate the reality. (Wikipedia, https://en.wikipedia.org/wiki/Portuguese_Inquisition)
L'inquisition n'est pas si loin qu'on pourrait s'y attendre ! Oui, nous avons eu l'inquisition aussi.
Nous pensons que c'est la principale cause de notre retard et des 48 ans de la dictature de Salazar.
Selon Henry Charles Lea, entre 1540 et 1794, les tribunaux de Lisbonne, Porto, Coimbra et Évora ont brûlé vives 1 175 personnes, ont brûlé l'effigie de 633 autres personnes et puni 29 590 personnes. Cependant, la documentation de 15 des 689 autos-de-fé a disparu, de sorte que ces chiffres peuvent légèrement sous-estimer la réalité. (Wikipedia, https://en.wikipedia.org/wiki/Portuguese_Inquisition)

Oui il fallait quand même oser, et ils ont osé !

Comparer des scientifiques, qui alertent des dérives d'une pseudo-science s'invitant dans les locaux d'une prestigieuse université, à des inquisiteurs responsables de milliers de morts (l'Inquisition n'a pas tué « que » 1175 personnes), il fallait le faire, ils l'ont fait !

Et notre mathématicien de (petit) génie d'entonner son air de pipeau en reprenant le même discours tout en se gardant bien de parler d'inquisition afin de conserver un minimum de crédibilité :
Comme il arrive régulièrement, de bonnes âmes ont tenté d’empêcher la tenue de la conférence des négationnistes climatiques que nous sommes.[…] Hélas pour eux, les censeurs sont cette fois tombés sur un os en la personne de Fernanda Ribeiro, ci-devant doyenne de la faculté, qui n’a pas trouvé particulièrement à son goût qu’un groupe de pression prétende lui apprendre son métier en décidant à sa place des sujets qui pouvaient avoir droit de cité dans ses locaux. […] Hommage soit donc rendu à madame la doyenne pour avoir permis la tenue de la conférence, mais aussi pour cette leçon de courage et d’éthique. Puissent certains en prendre de la graine.
« Courage et éthique », pas moins, comme si la dénommée Fernanda avait risqué de monter au bûcher en prenant sa décision iconoclaste !

Heureusement qu'il y a Georges Brassens pour nous dérider un peu et nous inciter à prendre les paroles et actions de Fernanda plus à la légère, sans avoir un seul instant la moindre intention de la faire disparaitre dans les flammes de l'Inquisition :
Quand je pense à Fernande
Je bande, je bande
Mais quand je pense à Lulu…




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