dimanche 23 février 2020

Amplification antonionesque

Monsieur Antoine découvre soudainement la lune, il écrit :
5597. AntonioSan | 22/02/2020 @ 19:56

Tiens tiens…
Le papier est disponible ici

In summary, we find no significant effect of Arctic amplification on the waviness of the midlatitude circulation in observations or models. The correspondence between Arctic amplification and waviness on interannual to decadal time scales is not indicative of a forced response of waviness to Arctic amplification and likely arises because internal variability in the midlatitude circulation causes changes in the meridional temperature gradient. Thus, future Arctic amplification is unlikely to cause a wavier midlatitude circulation or an increase in dynamically driven extreme weather. The impact of Arctic amplification on midlatitude temperature extremes during autumn and winter will likely be dominated by thermodynamic effects, which are very robust in models (24) and are grounded in well-established theory (22).

Bybye Francis et Vavrus…
C’est maintenant le second canard qui est flingue, le premier etant l’absence de glace creant les hiver froid en Europe…
La climatologie des moyennes ne resiste pas a la synoptique et les concepts fumeux d’amplification arctique et autres couverture de glace se mordent la queue. Ca devient amusant…
Ca va s’agiter dans le marigot…
Ici dans le marigot tout est calme et j'ai surtout l'impression que c'est lui qui s'agite pour pas grand chose.

On le voit radoter encore avec sa « synoptique » et des soi-disant « concepts fumeux d'amplification arctique » qu'il n'arrive pas soit à comprendre soit à accepter car cela ruinerait probablement de nombreuses années d'adoration du gourou Marcel Leroux, lequel avait écrit dans son petit livre rouge que seuls les anticyclones mobiles polaires pouvaient expliquer la météo et le climat tout en faisant le café et en vous massant le dos.

Le plus comique dans l'histoire c'est le site auquel monsieur Antoine se réfère (l'introductif tiens tiens), à savoir celui de l'ineffable Joanne Nova, l'immense scientifique australienne appointée par l'industrie du charbon locale pour faire avaler aux gogos toutes les salades possibles et imaginables afin de dédouaner ses patrons de toute responsabilité passée, présente et future.

Presque aussi comique est le fait que le récent papier (voir Insignificant effect of Arctic amplification on the amplitude of midlatitude atmospheric waves de Blackport et Screen) supposé mettre à bas l'« hypothèse Francis Vavrus », à laquelle il faudrait d'après lui dire bye bye (et non bybye), non seulement ne mentionne à aucun moment le moindre effet anticyclonique mobile polaire, mais également nous parle...de modèles, horreur et damnation ! Quand on sait que monsieur Antoine ne jure que par les AMP et abhorre les modèles cela nous arrache un léger sourire de compassion envers quelqu'un qui manifestement à de gros problèmes de cohérence dans son discours.

Mais regardons de plus près cette étude qui commence ainsi dans le résumé :
Whether Arctic amplification has contributed to a wavier circulation and more frequent extreme weather in midlatitudes remains an open question.
La question de savoir si l'amplification arctique a contribué à une circulation plus importante et à des conditions météorologiques extrêmes plus fréquentes aux latitudes moyennes reste ouverte.
Oui vous avez bien lu, le papier censé dire bye bye à l'« hypothèse Francis Vavrus » nous dit d'entrée de jeu que « la question reste ouverte », on attendra donc un peu avant de jeter à la poubelle cette fameuse hypothèse comme aimerait le faire monsieur Antoine.

En fait en lisant cette étude nous apprenons que Francis et Vavrus n'ont pas tout faux :
If Arctic amplification is not a cause of increased waviness, a logical next question to ask is where in the proposed chain of causality does the Francis and Vavrus hypothesis break down.
Si l'amplification arctique n'est pas une cause de l'augmentation de l'ondulation, il est logique de se demander où, dans la chaîne de causalité proposée, l'hypothèse de Francis et Vavrus échoue.
Recall that the hypothesis states that Arctic amplification reduces the westerly wind and that a slower flow is wavier.
Rappelons que l'hypothèse affirme que l'amplification arctique réduit le vent d'ouest et qu'un flux plus lent est plus ondulant.
Il y a donc, dans l'« hypothèse Francis Vavrus », deux conséquences à l'amplification arctique  :
  1. le vent d'ouest s'affaiblit ;
  2. ce vent d'ouest ondule davantage à cause de cet affaiblissement.
Le vent d'ouest en question est en fait le jet-stream et l'on peut voir l'illustration de cet effet d'affaiblissement dans le papier de 2012 de Francis et Vavrus (voir Evidence linking Arctic amplification to extreme weather in mid‐latitudes) :

Région d'étude : 140°W à 0°. (a) Les astérisques illustrent un exemple d'une plage sélectionnée de hauteurs de 500 hPa utilisée dans l'analyse. (b) Schéma de l'allongement de la crête (pointillés vs. pleins) dans les hauteurs des niveaux supérieurs causé par un réchauffement accru dans l'Arctique par rapport aux latitudes moyennes. Les ondes de plus grande amplitude progressent plus lentement vers l'est, comme indiqué par les flèches.

Alors que dit le papier de Blackport et Screen ? Ceci :
In our simulations, we do find a modest but statistically significant decrease in strength of the westerly winds over mid- and high latitudes in response to Arctic amplification, consistent with similar modeling experiments using other models and protocols (46). So, the proposed connection between Arctic amplification and a slower westerly flow appears sound, at least qualitatively.
Dans nos simulations, nous constatons une diminution modeste mais statistiquement significative de la force des vents d'ouest aux latitudes moyennes et élevées en réponse à l'amplification arctique, ce qui est cohérent avec des expériences de modélisation similaires utilisant d'autres modèles et protocoles (46). Ainsi, le lien proposé entre l'amplification arctique et un flux d'ouest plus lent semble solide, du moins qualitativement.
Ainsi B&S sont d'accord avec F&V sur le fait que l'amplification arctique provoque un affaiblissement des vents d'ouest, par contre :
However, a slower westerly flow forced by Arctic amplification does not result in a wavier circulation. This appears to be the weak link in the proposed chain. Changes in wave amplitude are governed by factors in addition to the westerly wind strength, including baroclinicity, moisture, lower tropospheric heating, and tropical wave driving.
Cependant, un flux d'ouest plus lent forcé par l'amplification arctique n'entraîne pas une circulation plus ondulante. Cela semble être le maillon faible de la chaîne proposée. Les changements d'amplitude des ondulations sont régis par des facteurs qui s'ajoutent à la force du vent d'ouest, notamment la baroclinicité, l'humidité, le réchauffement de la basse troposphère et la poussée des ondes tropicales.
« Cela semble être le maillon faible », dont acte, nous nous garderons donc de tirer une conclusion définitive et hâtive sur le sujet, n'étant pas de plus un spécialiste de la question, contrairement à monsieur Antoine qui a tout compris dès le début avec sa « théorie des AMP » qui reste encore à prouver et n'est en tout cas toujours pas utilisée pour effectuer la moindre prévision météo et encore moins climato.

En tout cas le sujet n'est pas récent et a fait l'objet de plusieurs papiers, par exemple :

The influence of Arctic amplification on mid-latitude summer circulation en juillet 2018 dans lequel Vavrus n'était que co-auteur et Francis absente et où l'on pouvait notamment lire dans le résumé :

Accelerated warming in the Arctic, as compared to the rest of the globe, might have profound impacts on mid-latitude weather.  
Le réchauffement accéléré de l'Arctique, par rapport au reste du globe, pourrait avoir de profondes répercussions sur le climat des latitudes moyennes.
On notera le conditionnel « pourrait », ce qui montre que les scientifiques, eux, ne tirent pas de conclusions hâtives contrairement à certain commissaire à la retraite occupant ses longs moments d'oisiveté en guettant les AMP ; cette étude mentionne trois hypothèses (et non certitudes ) :
  1. Weakened storm tracks (Trajectoires affaiblies de tempêtes)
  2. shifted jet streams (des courants-jets décalés)
  3. amplified quasi-stationary waves (ondes quasi-stationnaires amplifiées)
Le schéma suivant nous montre les détails :

Représentation schématique des mécanismes dynamiques proposés en été. a Affaiblissement des trajectoires des tempêtes, b décalage latitudinal des positions des jets, et c amplification des ondes quasi-stationnaires.

Ce papier est récent (août 2018) et a été brièvement mentionné par B&S :
While the focus of our study is on autumn and winter, it has also been proposed that Arctic amplification could increase wave amplitudes during summer through different mechanisms than discussed here (40).
Bien que notre étude se concentre sur l'automne et l'hiver, il a également été proposé que l'amplification arctique pourrait augmenter l'amplitude des vagues pendant l'été par des mécanismes différents de ceux dont il est question ici (40).
La saison aurait donc son importance ? Ou pas ?

Divergent consensuses on Arctic amplification influence on midlatitude severe winter weather en décembre 2019, donc encore plus frais que le précèdent, dans lequel ni Francis ni Vavrus n'ont participé, et dont le sujet est justement l'hiver :

Observational studies overwhelmingly support that AA is contributing to winter continental cooling.
Les études d'observation soutiennent massivement que l'AA contribue au refroidissement du continent en hiver.
On parle donc ici d'« observations » et non de résultats issus de modèles ; à noter que ce papier n'a pas été cité par B&S, probablement parce qu'il est bien trop récent.

Ce que dit le papier ?
Divergent conclusions between model and observational studies, and even intramodel studies, continue to obfuscate a clear understanding of how AA is influencing midlatitude weather.
Les conclusions divergentes entre les modèles et les études d'observation, et même les études intramodèles, continuent à obscurcir la compréhension de l'influence de l'AA sur la météo aux latitudes moyennes.
Avec cela nous sommes plus avancés, n'est-ce pas ? (l'étude est payante donc seul le résumé est accessible)

The Influence of Arctic Amplification on Mid-latitude Weather and Climate en juin 2018 dont l'unique auteur est Stephen Vavrus :

The rapidly warming Arctic climate may affect weather in middle latitudes, but controversies remain as to mechanisms and robustness.
Le réchauffement rapide du climat arctique peut affecter la météo aux latitudes moyennes, mais des controverses subsistent quant aux mécanismes et à la robustesse.
Vavrus n'a donc pas attendu 2020 et le papier de B&S, et encore moins le blog de Joanne Nova, et encore bien moins les divagations de monsieur Antoine, pour savoir qu'il y avait des « controverses » sur le sujet ; il nous disait donc notamment dès juin 2018 :
Initial “black-and-white” debates about whether Arctic amplification (AA) affects mid-latitude circulation have evolved toward a more nuanced perspective awash in gray. Recent research has demonstrated myriad ways in which AA can influence weather remotely and explored whether any Arctic-based signal is significant against the backdrop of natural variability.
Les premiers débats "en noir et blanc" sur la question de savoir si l'amplification arctique (AA) affecte la circulation aux latitudes moyennes ont évolué vers une perspective plus nuancée baignant dans le gris. Des recherches récentes ont démontré la myriade de façons dont l'AA peut influencer la météo à distance et ont examiné si un signal provenant de l'Arctique est significatif dans le contexte de la variabilité naturelle.

Nous en resterons donc là pour le moment dans l'attente de nouvelles études et de nouveaux commentaires sur le sujet.

B&S ont peut-être raison quand ils avancent que l'affaiblissement des vents d'ouest n'entraine pas d'ondulations plus importantes, il n'en demeure pas moins que :
  1. l'amplification arctique est bien une réalité, i.e. les hautes latitudes se réchauffent bien plus vite que les basses, ce qu'ils ne nient pas ;
  2. le jet-stream à certains moments s'affaiblit et devient plus ondulant tout en générant des conditions météorologiques stationnaires exceptionnelles qu'à ma connaissance B&S n'expliquent pas.
Par conséquent comme dit plus haut « la question reste ouverte » et nous attendrons un peu avant de dire bye bye à qui que ce soit.


22 commentaires:

  1. SI je saisis bien le fond de votre billet , c'est : "On ne sait pas"

    Cela commence á faire pas mal de choses qu'"on ne sait pas" au final depuis que l'on discute ...Entre autre l'ECS, le TRS , la validité des modéles du CMIP6 , l'influence des Amplifications Arctiques ..

    Est ce vraiment la meilleure maniére de communiquer et de faire avancer les choses ?

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    1. Ah, parce que ça ferait avancer davantage les choses de dire qu'on sait alors qu'on ne sait pas ?

      Si l'on ne sait pas certaines choses EXACTEMENT c'est tout à fait normal, ce qui serait anti-scientifique serait d'affirmer que l'on sait avec certitude.

      L'ECS est ESTIMEE à environ 3°C avec une possibilité légèrement supérieure qui demande à être validée, où voyez-vous quelque chose de dérangeant ?

      Quant à l'AA c'est une certitude qu'elle existe puisque cela vient des observation, ce qu'on ne sait pas de manière certaine c'est l'impact exact qu'elle peut avoir sur la météo de nos contrées, je ne vois là rien de bien dérangeant.

      En fait je suis fortement étonné par votre commentaire, on dirait du Murps ou du Rittaud, auriez-vous viré votre cuti ?

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  2. Alors déjá pour etre factuel , le rapport de l'IPCC AR5 , considére l'ECS dans la fourchette [1.5 degC - 4.5 degC] sans "best estimate" .. c'est ecrit noir sur blanc . Donc je ne sais pas d'ou vous tirez ce 3 degC á part que c'est le centre de l'interval mais qu'en fait cela ne veut rien dire car cette interval n'est que la collection de résultats d'etudes plus ou moins indépendantes au sens méthodologique.

    En fait votre question finale etait la meme que je me faisais á votre endroit ... Vous vous attaquez á un olibrius climato-gogo pour finalement plus ou moins conclure comme lui et introduire le doute. En procédant comme ceci vous ne faites que lui donner du crédit á ce qu'il dit et de l'importance.

    Moi je pense que l'on doit insister sur ce que l'on sait et sur ce que l'on doit faire et surtout ne pas donner de grain á moudre aux climato-gogos en pointant les failles ou les points de détails de discussion entre scientifiques .

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    1. « conclure comme lui et introduire le doute »

      Euh non, vous n'y êtes pas du tout, pour monsieur Antoine il n'y a aucun doute, je pensais avoir été clair...

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    2. « je ne sais pas d'ou vous tirez ce 3 degC »

      J'ai failli oublier de répondre sur ce point. D'où je tire ces 3°C d'ECS ? Vous avez raison, le GIEC donne une fourchette entre 1.5 et 1.5, cependant on voit assez souvent la valeur médiane mentionnée, par exemple ici :https://skepticalscience.com/climate-sensitivity.htm

      Extrait : « Climate models have predicted the least temperature rise would be on average 1.65°C (2.97°F) , but upper estimates vary a lot, averaging 5.2°C (9.36°F). Current best estimates are for a rise of around 3°C (5.4°F), with a likely maximum of 4.5°C (8.1°F). » ainsi que « All the models and evidence confirm a minimum warming close to 2°C for a doubling of atmospheric CO2 with a most likely value of 3°C and the potential to warm 4.5°C or even more. »

      Et j'ai bien écrit « L'ECS est ESTIMEE à environ 3°C etc. », dans cette phrase l'adverbe « environ » vous a peut-être échappé.

      Par ailleurs vous avez également ceci : https://www.gfdl.noaa.gov/transient-and-equilibrium-climate-sensitivity/

      Vous verrez dans cet article des valeurs uniques d'ECS (et de TCR) pour différents modèles, par exemple 3.4K (Stouffer et al 2006) ou 3.2 K (Dunne et al in prep)

      Ces valeurs médianes sont simplement celles qui sont considérées comme les plus probables, celles situées aux limites l'étant moins. Quand le GIEC fait la somme de tous les modèles il en déduit une fourchette qui a les mêmes caractéristiques statistiques (VB pourrait peut-être ajouter quelque chose, il a des compétences certaines sur le sujet;)

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    3. Il faut bien sûr lire « le GIEC donne une fourchette entre 1.5 et 4.5 », vous aurez certainement corrigé !

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    4. Oui les modéles donnent une valeur fixe ... J'imagine bien que l'ECS qui est une sortie du modéle (et non une entrée comme veulent le faire croire les climatogogos) est fixe car si elle varie d'un run á l'autre , le modele á un probleme .... AU final chaque modele donne une valeur propre de l'ECS et du TRS
      L'IPCC collecte l'ensemble des resultats des etudes (incluant tous les modeles mais aussi les etudes basées sur les mesures historiques , paleo etc etc ) et donne un interval.... Mais comme il n y a aucun lien entre chacun des points de cette interval , il est impossible de donner un "best estimate" Ce que ne fait pas l'IPCC avec raison .

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    5. Effectivement le GIEC se contente de donner une fourchette, il n'empêche que statistiquement, si l'on raisonne en probabilité, il y a davantage de « chances » que l'ECS se situe aux alentours de 3°C que de 1.5 ou 4.5, c'est pourquoi on trouve cette valeur de 3°C mentionnée y compris sur des sites sérieux.

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    6. A titre de complément, voir la partie « advanced » de Skeptical Science (https://skepticalscience.com/climate-sensitivity-advanced.htm) où il est écrit : « as climate science has developed and advanced over time , estimates have converged around 3°C. » ainsi que « Current state-of-the-art climate models span a range of 2.6–4.1°C, most clustering around 3°C » (tiré de http://www.pik-potsdam.de/~stefan/Publications/Book_chapters/Rahmstorf_Zedillo_2008.pdf)

      Plus dérangeant : « A 2008 study led by James Hansen found that climate sensitivity to "fast feedback processes" is 3°C, but when accounting for longer-term feedbacks (such as ice sheet disintegration, vegetation migration, and greenhouse gas release from soils, tundra or ocean), if atmospheric CO2 remains at the doubled level, the sensitivity increases to 6°C based on paleoclimatic (historical climate) data. » (il semble cependant que SkS n'ait pas actualisé cette page avec les informations les plus récentes, car ils se réfèrent toujours au 4ème rapport du GIEC...)

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    7. La plupart des études portant sur la sensibilité climatique donnent une fourchette, un intervalle de confiance (généralement 95%) et une valeur probable (best estimate). Le problème est que cette valeur probable peut être une médiane, une moyenne, un sommet d'une distribution ou d'autres méthodes. Il n'y a donc que peu de sens mathématique de calculer une moyenne de ces valeurs probables. Par contre, on peut très bien estimer l'intervalle de confiance résultant de toutes ces études. C'est pour cela que le GIEC n'a plus mentionné de best estimate dans son 5e rapport. Mais si on se livre à l'exercice, la moyenne des valeurs probables de toutes les études depuis une vingtaine d'année se situe autour de 3°C (voir les explications de Zeke Hausfather), et ne diminue pas au fur et à mesure que des nouvelles études paraissent (ce que voudraient nous faire croire certains pseudo-sceptiques : Scafetta 2017, figure 7)

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    8. @VB : Vous pensez donc que l'on connait la densité de probabilité de l'ECS á l'interieur de l'intervalle [1.5 degC - 4.5 degC] ? Comment fait on mathematiquement lorsque ces densités sont disjointes ? Ce qui doit bien etre le cas entre une valeur d'ECS á 1.5 degc et une valeur d'ECS á 4.5 degC.

      Comme vous le dites avec raison et discernement : "Il n'y a donc que peu de sens mathématique de calculer une moyenne de ces valeurs probables." A partir de lá , il n y a aucun interet á la calculer et á lui donner le moindre sens... Qu'elle monte , qu'elle descende ou qu'elle fasse des looping, ca ne veut rien dire ... Sinon c'est comme jouer á la loterie ...

      En revanche ce qui est plus problematique et est plus lourd de sens, c'est que cet intervalle de confiance a augmenté entre CMIP5 et CMIP6 alors que la Science progressant on se serait attendu á ce que cet intervalle retrécisse .... non ? ET le sens que l'on peut donner ici, c'est une divergence des résultats intermodéles ... Cela ne donne cependant aucune indication sur la valeur réelle physique de l'ECS ... juste sur la capacité des scientifiques á la déterminer ...

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    9. @Ged
      "Current state-of-the-art climate models span a range of 2.6–4.1°C, most clustering around 3°C"

      Sur le CMIP6 , de mémoire , maintenant c'est +1.8 degC - 5.5 degC

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    10. @VB

      Merci pour ces précisions, je note chez Hausfather « The range of sensitivity across all of these studies has likely narrowed slightly over time, though the average has remained fairly close to 3C. » ; au passage le lien que vous donnez est le même que celui que j'avais fourni à FM Bréon et dans lequel figure la liste de toutes les études de 2002 à 2018 montrant une moyenne approchant...les 3°C ! Cet article de Hausfather dans Carbon Brief date de 2018, il est donc assez récent, et on y trouve « Overall, most approaches generally show sensitivity of around 3C per doubling of CO2. » ce qui montre que cette valeur est bien quelque chose qui a du sens.

      @BenHague

      En principe je n'invente rien, quand je mentionne un chiffre c'est que je l'ai lu quelque part dans un livre ou un article sérieux, pas chez Rittaud ou Skyfall ou Watts ; là vous m'avez fait douter et je me suis replongé dans des article que j'avais déjà lus, ce qui m'a permis de valider que je n'avais pas rêvé.

      On peut évidemment discuter de la validité du traitement statistique de données apparemment disparates, cela dit quand vous avez plusieurs dizaines d'études qui vous montrent des fourchettes dont le centre avoisine ces fameux 3°C vous êtes bien obligé d'en tirer certaines conclusions.

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    11. @Ged Mais je vous fais 100% confiance. Je sais que cette valeur de 3 degC d'ECS est trés répandue ( meme par Hausfather) mais comme l'a montré VB , cela est un abus de langage et n'a pas de signification physique ...
      Je vais faire une analogie : Imaginons que 2 modéles donnent la valeur de 3 degC (+/-0.1 degC) et un troisieme donne 4.5 degC (+/-0.05 degC) . Vous ne pouvez absolument pas en déduire mathématiquement et scientifiquement qu'il y a deux fois plus de chance que l'ECS soit de 3 degC et non de 4.5 degC ... En fait vous ne pouvez pas savoir.

      Sinon je pense que vous vous trompez en disant que la plupart des modeles donnent un ECS de 3 degC .... : Voici un lien de CarbonBrief qui montre la répartition dans l'intervalle suivant les génération de modéles :

      https://www.carbonbrief.org/cmip6-the-next-generation-of-climate-models-explained

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    12. J'ai du mal à comprendre pourquoi vous insistez sur les résultats des récents modèles, il me semble qu'on avait dit « wait and see » avant de se faire une idée sur leur validité ; on peut lire dans cet opus de Carbon Brief : « the fact that a number of models available so far have a very high ECS means either future warming may be worse than we thought or a number of prominent climate models may be getting climate sensitivity wrong, a question that many climate scientists are focusing on resolving. » ; cela devrait vous inciter à al prudence, même si évidemment il n'est pas question de jeter à la poubelle ces résultats revus à la hausse.

      Et je ne suis pas d'accord avec votre analyse, l'exemple des 2 modèles que vous présentez n'est pas valable, regardez la liste de tous les modèles représentés dans l'autre article de Carbon Brief dont VB vous a donné le lien, que voyez-vous ? Les 3°C d'ECS figurent dans la presque totalité des modèles, très souvent en position centrale, ce qui signifie que pour chacun des modèles concernés les 3°C représentent le « best estimate » ; j'en déduis que si un grand nombre de modèles donnent les 3°C comme meilleure estimation il y a de fortes chances (i.e. de probabilités) que ces 3°C ne soient pas loin de la vérité, du moins jusqu'à aujourd'hui, sachant qu'il y a une inconnue avec les nouveaux modèles qui montent un tout petit peu plus haut.

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    13. En complément, dans l'article de Carbon Brief (https://www.carbonbrief.org/explainer-how-scientists-estimate-climate-sensitivity) figure un tableau qui classe l'ECS par « types d'études », chacun de ces types donnant comme résultat moyen quelque chose autour des 3°C : modèles = 3.2 ; modèles contraints = 3.4 ; instruments = 2 ; paléo = 3.2 ; approches combinées = 2.9 ; ensemble des études = 3.0 avec le commentaire suivant : « Overall, most approaches generally show sensitivity of around 3C per doubling of CO2. »

      Quand vous utilisez des approches différentes et que vous arrivez sensiblement au même résultat cela signifie il me semble que celui-ci a des chances d'être assez près de la réalité.

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    14. Excusez moi , mais je n'insiste pas sur CMIP6 , l'article de Carbon Brief présente la distribution des modéles pour chacune des générations de modéle .. CMIP6 en fait partie mais c'est anecdotique.

      Pour le reste , comment expliquez vous que l'IPCC ne donne pas de "best estimate" alors ?

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    15. « l'article de Carbon Brief présente la distribution des modéles pour chacune des générations de modèle »

      Ce que je vois dans le dernier article de Carbon Brief c'est une comparaison de l'ensemble des modèles de CMIP5 et CMIP6 ; dans celui auquel je fais référence on vous montre bien plus de détails sur les modèles allant de 2002 à 2018, regardez celui-là plutôt que le vôtre afin de voir la grande quantités de modèles qui mettent les 3°C au centre de l'ECS.

      Quant au GIEC il faudrait demander aux scientifiques qui établissent les rapports pourquoi ils se contentent de fourchettes, cela-dit êtes-vous bien sûr que quelque part dans les x pages du rapport il n'est pas fait mention de cette estimation centrale de 3°C ?

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    16. " cela-dit êtes-vous bien sûr que quelque part dans les x pages du rapport il n'est pas fait mention de cette estimation centrale de 3°C ?"

      C'est une drole de question ... mais la réponse est OUI , je suis sûr.

      p85 du Technical Summary du Rapport IPCC AR5 WGI :
      "In contrast to AR4, no best estimate for ECS is given because of a lack of agreement on the best estimate across lines of evidence and studies and an improved understanding of the uncertainties in estimates based on the observed warming."

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    17. Comme ma réponse est plutôt longue je vous la livre ici : https://sogeco31.blogspot.com/2020/02/la-question-sensible-des-3-degres.html

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  3. J'ai sans doute mal interprété votre message . Mais si on se laisse embringué sur des questions liées á la météo , on est sur de perdre ... Le syllogisme est le suivant : il y a plein d'incertitude sur la science météorologique donc c'est pareil pour le climat .... A mon avis pour le combattre , il ne faut meme pas engager le sujet et le balyer d'un revers de main .

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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