vendredi 28 février 2020

Climactualités - février 2020


ENSO

Le 28/02/2020 : climate.gov/enso

Malgré des eaux de surface plus chaudes que la moyenne dans le Pacifique tropical en janvier 2020, les prévisionnistes donnent encore aux conditions ENSO neutres la plus grande chance de se produire ce printemps. Les eaux plus profondes ont également été plus chaudes que la moyenne, mais l'ampleur de l'anomalie a diminué ces derniers mois. L'atmosphère n'a pas non plus montré de signes convaincants de perturbation des vents et des précipitations.

Voici l'historique des événements ENSO des 10 dernières années :
Index ENSO de 2011 à 2020 (source weather.plus)

Et celui depuis 1950 :

Index ENSO de 1950 à 2019 (source weather.plus)

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GISS L-OTI anomalies de températures vs 1881-1910

Le 28/02/2020 : data.giss.nasa.gov

Anomalies de températures pour le mois de janvier 2020 par rapport à la période de référence 1881-1910.

Rappel des années précédentes (à partir de 2016, année la plus chaude) avec leur classement :
  • année 2019 : 1.21 => 2
  • année 2018 : 1.08 => 4
  • année 2017 : 1.17 => 3
  • année 2016 : 1.26 => 1

Voici les informations fournies par Météo France pour le territoire national français métropolitain dans Janvier 2020 : très doux et généralement peu arrosé :
Dans la continuité d'un mois de décembre remarquablement doux, ce mois de janvier a été également marqué par une grande douceur. Les passages perturbés ont été moins fréquents qu'à l'ordinaire, hormis de la Bretagne aux Charentes, et généralement peu actifs, excepté sur le sud de l'Occitanie touché par un épisode de fortes précipitations du 20 au 23 janvier en marge de la tempête « Gloria » sur l'Espagne. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur les Pyrénées-Orientales et l'Aude ont provoqué des crues exceptionnelles sur le Roussillon et la neige est tombé en abondance sur les massifs des Pyrénées-Orientales.

Les températures moyennes ont souvent été plus de 2 °C au-dessus des normales sur une grande partie du pays. Elles ont été plus proches des valeurs de saison du 19 au 23, voire inférieures par endroits. Sur l'ensemble du mois et sur la France, la température moyenne de 7,1 °C a été supérieure à la normale* de 2,2 °C, plaçant ce mois de janvier parmi les 10 mois de janvier les plus chauds depuis 1900, loin derrière janvier 2018 (+3,4 °C). 
*Moyenne de référence 1981-2010.
Evolution des températures minimales et maximales quotidiennes en France par rapport à la normale quotidienne.

Ainsi la forte anomalie planétaire de +1,52°C par rapport à 1881-1910 est cohérente avec le niveau français de +2,2°C par rapport à 1981-2010, ce qui signifie également que la hausse des températures a été bien supérieure en France qu'au niveau mondial.

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Coral Reef Watch

Le 28/02/2020 : coralreefwatch.noaa.gov

Perspectives hebdomadaires sur le blanchiment des coraux et le stress thermique (du 1/03 au 12/07/2020) - 90% de probabilité

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Climate Prediction Center

Le 28/02/2020 : cpc.ncep.noaa.gov
Prévisions de tempêtes tropicales.

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Polar Science Center

Le 28/02/2020 : psc.apl.uw.edu

Anomalie du volume de la glace de mer arctique

Le volume de la glace de mer est calculé à l'aide du système pan-arctique de modélisation et d'assimilation de l'océan glacé (PIOMAS, Zhang et Rothrock, 2003) développé à l'APL/PSC. Les anomalies pour chaque jour sont calculées par rapport à la moyenne sur la période 1979 -2016 pour ce jour de l'année afin de supprimer le cycle annuel. Le cycle annuel moyen du modèle du volume de la glace de mer sur cette période va de 28 000 km3 en avril à 11 500 km3 en septembre. La ligne bleue représente la tendance calculée à partir du 1er janvier 1979 jusqu'à la date la plus récente indiquée sur la figure. Les zones ombrées représentent un et deux écarts types des résidus de l'anomalie par rapport à la tendance de la figure 1 et des écarts types par rapport à la moyenne journalière 1979-2017 de la figure 2.


Fig.1 Anomalie du volume de la glace de mer arctique de PIOMAS mise à jour une fois par mois. Les anomalies quotidiennes de volume de la glace de mer pour chaque jour sont calculées par rapport à la moyenne de 1979 à 2019 pour ce jour de l'année. Les points de repère sur l'axe des temps se rapportent au premier jour de l'année. La tendance pour la période de 1979 à aujourd'hui est indiquée en bleu. Les zones ombrées indiquent un et deux écarts-types par rapport à la tendance. Les barres d'erreur indiquent l'incertitude de l'anomalie mensuelle tracée une fois par an.
Fig. 2 Volume total de la glace de mer arctique d'après PIOMAS montrant le volume du cycle annuel moyen, ainsi que de 2011 à 2019. Les zones ombrées indiquent un et deux écarts types par rapport à la moyenne.

Mise à jour annuelle

L'année 2019 s'est terminée avec un volume moyen annuel de glace de mer qui était le deuxième plus faible jamais enregistré avec 13 500 km 3 , soit environ 600 km 3 de plus que le record de 2017, avec des volumes très similaires pour les années récentes de faible volume annuel (2011, 2012, 2016, 2017).

Mise à jour mensuelle de janvier 2020

En janvier 2020, le volume moyen de la glace de mer arctique était de 16 400 km3. Cette valeur est supérieure de 1800 km3 au record de 14 600 km3 établi en 2017, ce qui en fait la cinquième plus faible valeur jamais enregistrée. Le volume mensuel de glace était inférieur de 47 % au maximum en 1979 et de 32 % à la valeur moyenne pour la période 1979-2019. En janvier 2020, le volume de glace tombe de 0,5 écart-type au-dessus de la ligne de tendance. Les anomalies de volume journalier pour janvier montrent des taux de croissance de la glace relativement normaux pour les dernières années (Fig 4).

Fig 4 Comparaison des anomalies de volume journalier de la glace de mer par rapport à la période 1979-2019.


L'épaisseur moyenne de la glace se situe au milieu du pack pour les années les plus récentes (Fig 5). 

Fig 5. Épaisseur moyenne de la glace de mer arctique sur les régions couvertes de glace, tirée de PIOMAS pour une sélection d'années. L'épaisseur moyenne est calculée pour le domaine PIOMAS en incluant uniquement les endroits où la glace est plus épaisse que 0,15 m.

Les anomalies d'épaisseur de la glace pour janvier 2020 par rapport à 2011-2018 (Fig 6) montrent des anomalies positives dans une bande s'étendant de l'est de la mer de Beaufort, à travers le centre de l'Arctique, avec de fortes anomalies positives dans la région de la mer de Barents. Les anomalies négatives les plus profondes apparaissent le long de l'archipel canadien et au nord du Groenland.

Fig 6. Anomalie d'épaisseur de glace PIOMAS pour janvier 2020 par rapport à 2011-2018.


Les anomalies d'épaisseur de la glace de janvier de PIOMAS concordent très bien avec les données de CryoSat 2 de l'Institut Alfred Wegener (Fig 7), les anomalies positives et négatives les plus fortes se situant aux bons endroits.
Fig 7. CryoSat-2 (AWI, v.2.2) Anomalie de l'épaisseur de la glace de mer pour janvier 2020.

Cependant, les données de CryoSat 2 montrent un volume total pour janvier 2020 substantiellement plus important que celles de PIOMAS, avec un mois de janvier 2020 à des niveaux bas record sur la période 2011-2020. Ceci malgré le fait que l'étendue de la glace de mer est relativement élevée pour la période récente. Toutefois les données de CS2 ne sont que des produits préliminaires en temps réel pour l'automne 2019 et le mois de janvier 2020.

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Arctic Data archive system (ADS) 

Le 28/02/2020 : ads.nipr.ac.jp/vishop/#/extent)
Evolution de la banquise arctique.

Evolution de la banquise antarctique.

Evolution globale des deux banquises arctique et antarctique.

Historique des Climactualités (l'Arctique est mentionné en premier ; en bleu les valeurs minimales, en jaune les maximales ; la valeur entre parenthèses est la variation avec l'année précédente)

Moyenne des années 1980 à la même date : 15,60 + 2,93 = 18,53

Février 2020 : 14,30 + 2,81 = 17,10 (+0,64)
Janvier 2020 : 13,63 + 3,42 = 17,05 (+0,56)
Décembre 2019 : 12,26 + 6,65 = 18,91 (+0,99)
Novembre 2019 : 9,85 + 13,27 = 23,13 (-0,67)
Octobre 2019 : 7,06 + 17,21 = 24,28 (+0,01)
Septembre 2019 : 4,31 + 18,35 = 22,66 (-0,03)
Août 2019 : 4,34 + 17,89 = 22,23 (-0,27)
Juillet 2019 : 6,08 + 16,39 = 22,46 (-0,65)
Juin 2019 : 9,09 + 13,68 = 22,77 (-1,01)
Mai 2019 : 10,88 + 10,18 = 21,06 (-0,61)
Avril 2019 : 12,56 + 6,66 = 19,22 (+1,07)
Mars 2019 : 13,73 + 3,83 = 17,56 (+0,19)
Février 2019 : 14,02 + 2,44 = 16,46 (+0,47)
Janvier 2019 : 13,48 + 3,01 = 16,49 (+0,35)
Décembre 2018 : 11,85 + 6,07 = 17,92 (-0,97)
Novembre 2018 : 10,54 + 13,26 = 23,8 (+0,48)
Octobre 2018 : 7,18 + 17,09 = 24,27 (-0,82)
Septembre 2018 : 4,68 + 18,01 = 22,69
Août 2018 : 4,8 + 17,7 = 22,5
Juillet 2018 : 6.67 + 16.44 = 23.11
Juin 2018 : 9.19 + 14.59 = 23.78
Mai 2018 : 11.02 + 10.65 = 21.67
Avril 2018 : 12.82 + 6.33 = 18.15
Mars 2018 : 13.87 + 3.50 = 17.37
Février 2018 : 13.68 + 2.31 = 15.99
Janvier 2018 : 12.68 + 3.46 = 16.14
Décembre 2017 : 11.76 + 7.13 = 18.89
Novembre 2017 : 10.07 + 13.25 = 23.32
Octobre 2017 : 7.82 + 17.27 = 25.09
Septembre 2017 : pas de stats


En février 2020, et ce depuis le début de mes statistiques personnelles (octobre 2017), la banquise arctique est ainsi à son plus haut niveau d'extension tous mois confondus ; cela est cohérent avec la figure 1 PIOMAS montrée plus haut et le commentaire du Polar Science Center qui disait qu' «  en janvier 2020, le volume de glace tombe de 0,5 écart-type au-dessus de la ligne de tendance. »

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