dimanche 18 septembre 2016

Des nouvelles fraiches en provenance des pôles

En mai j'avais fait un point sur l'étendue des deux banquises à leur plus haut/bas.

Je m'étais promis de refaire le même point quand nous aurions atteint le minimum pour la banquise arctique, c'est apparemment le cas aujourd'hui.

En reprenant les mêmes données que la fois précédente et en y ajoutant celles actualisées pour mi-septembre on obtient ceci, en millions de km² :
  • février-mars 1980's (moyenne): 2,66 + 15,45 = 18,11
  • septembre-octobre 1980's (moyenne) : 7,23 + 18,48 = 25,71
  • septembre-octobre 2012: 3,18 + 19,15 = 22,33
  • février-mars 2016 : 2,66 + 13,60 = 16,26
  • septembre 2016 : 4,02 + 18,47 = 22,49
A noter que j'ai utilisé la précédente version du site ADS.

Pour l'Arctique nous sommes légèrement au-dessus du record de 2012, par contre pour l'Antarctique nous constatons une faible diminution, l'écart total étant de + 0,16, c'est-à-dire peanuts.

Plus intéressant, l'étendue de la banquise antarctique est à son plus bas niveau pour cette période de l'année, à 17,78, contre 18,48 en 1990, le précédent plus bas ; le plus haut, toujours à la même période de l'année, était de 19,97 en 2014 (2015 n'est pas mentionné dans le graphique, je me demande bien pourquoi...)

Avec la nouvelle version du site ADS on peut voir 2015, ne nous en privons pas et refaisons les calculs, les résultats étant un peu différents :
  • février-mars 1980's (moyenne): 2,82 + 15,60 = 18,42
  • septembre-octobre 1980's (moyenne) : 7,23 + 18,60 = 25,83
  • septembre-octobre 2012: 3,18 + 19,35 = 22,53
  • février-mars 2016 : 2,66 + 13,96 = 16,62
  • août-septembre 2016 : 4,02 + 18,50 = 22,52
Les différences ne sont vraiment pas significatives et sont probablement dues à ma "méthode" pifométrique pour relever les données à partir des courbes ; avec la nouvelle version j'arrive donc à un total Arctique + Antarctique identique entre 2012 et 2016.

Je rappelle pourquoi j'ai choisi ces périodes :
  • j'ai pris la moyenne des années 1980 parce que c'était la plus ancienne à ma disposition
  • j'ai pris septembre-octobre 2012 parce que cela correspond au fameux record concernant l'Arctique
  • j'ai repris février-mars 2016 de mon précédent billet
  •  j'ai pris août-septembre 2016 parce que c'est le plus récent et que cela correspond au minimum de l'Arctique (le maximum de l'Antarctique a été atteint fin août, beaucoup plus tôt que les années précédentes)
Je ne suis pas suffisamment calé pour tirer de grandes conclusions de ces quelques données, cependant je ne peux que constater qu'elles sont en totale contradiction avec ce que nous servent régulièrement les climatosceptiques.

Par exemple, pour ne citer que celui-ci, un article de Contrepoints d'août 2013 dans lequel notre ami Murps s'est particulièrement distingué par un de ses commentaires :
  • trabuc
    Il est faux de dire que Contrepoints ne partage pas les conclusions du GIEC et des scientifiques dits réchauffistes,.car Contrepoints est persudé de détenir des preuves qu’ils sont dans l’erreur.
    En réalité,Contrepoints n’auraient jamais combattu les thèses du GIEC si l’affaire avait été purement scientifique.
    Mais la véritable raison de l’engagement de Contrepoints contre le GIEC, c’est qu’il faut financer la lutte contre le réchauffement climatique et instaurer des taxes.
    Le combat de Contrepoints n’est donc qu’une piteuse réaction épidermique de gros radins.
     
    Ce à quoi Murps répond très maladroitement :
  • Murps
    Au lieu de chercher des explications tordues sur les motivations de Monsieur Contrepoints, vous ne pourriez pas simplement reconnaitre que l’antarctique bat des records d’extension de banquise ???
    Pour ma part, je conclus qu’il s’agit encore d’une preuve de l’échec de la théorie du RCA, vous n’êtes pas obligé de suivre mais ça commence à sentir le brûlé pour le GIEC.
    Mais c’est vrai que je suis un gros radin, comment le savez-vous ?
Comme on a pu le voir, la banquise antarctique est très loin de battre des records d'extension et en fait semble plutôt être en train de faire machine arrière, l'avenir nous dira évidemment si la décrue annoncée se produit, mais force est de constater qu'aujourd'hui sa surface diminue.

Et à mon avis ça ne sent pas trop le brûlé pour le GIEC, c'est Murps qui devrait s'inquiéter et appeler les pompiers avant de se retrouver réduit en cendres.

Pour compléter ce tableau, pour l'Antarctique on consultera avantageusement (/sarc on) les données du site la.climatologie qui nous fournit les étendues suivantes :

Source NOAA
 Ajoutons-y 2016 : 18,50

Ce site climatosceptique nous montre donc ces informations en nous disant en substance :
  • On nous parle souvent de la fonte de l'Arctique mais rarement de la banquise de l'Antarctique qui s'étale de plus en plus et ne fond pas d'année en année contrairement à l'Arctique et à ce que le GIEC nous dit comme vous pouvez l'entendre même de Mrs Jouzel dans cette vidéo. Car depuis que l'indice du PDO baisse nous avons la banquise de l'Antarctique de plus en plus importante avec des records ces dernières années : 2014 est l'année avec l'extension la plus importante, puis depuis 1979 les 8 années avec la surface de la banquise la plus importante sont justement entre 1997 et 2014. Donc on retrouve la période de la stabilité des températures de 1999 à maintenant qui est la même période de l'augmentation de la banquise de l'Antarctique et la baisse du PDO...
Pas sûr que ce site donnera des nouvelles de l'étendue de la banquise antarctique pour 2016 et les années suivantes...

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 Lectures utiles :



3 commentaires:

  1. Le webmestre du site la climatologie.fr (Williams Fondevilla) est un béotien en matière de science, à ajouter qu'il n'a aucune maîtrise de la langue française. Il ne fait que répéter (mal) ce qu'il a vu sur internet.

    Le problème de l'extent hivernal de la banquise antarctique est un faux problème juste monté en épingle par les climatosceptiques. A ajouter que les causes de cette bonne santé sont assez bien documentées.

    Robert

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    1. "monté en épingle par les climatosceptiques"

      Effectivement, ils aiment bien répéter à l'envi "oui mais la banquise antarctique n'arrête pas de s'étendre", sous-entendu puisqu'il y a davantage de glace visible ce serait la preuve qu'il n'y a pas de réchauffement, sauf que comme vous le dites on sait assez bien pourquoi il y a eu extension de la banquise, sauf que...maintenant si elle se met à décroitre (comme certains climatologues l'ont plus ou moins prédit, faudrait que je retrouve les sources) alors nos petits amis climatosceptigogos vont devoir trouver un autre os à ronger.

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  2. La banquise antarctique semble assez sensible au phénomène el Niño, cette stagnation risque donc d'être temporaire. Ce que les climatosceptiques oublient c'est que cette bonne santé est paradoxalement une conséquence du réchauffement climatique.

    Robert

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