Voilà j'ai regardé les épisodes 5 et 6 de la série The Handmaid's Tale, littéralement l'histoire de la servante, traduit en français par la servante écarlate (il faut croire que ça fait plus accrocheur, ce qui n'est pas faux)
Certains disent qu'il s'agit de la description d'un monde qui pourrait être le nôtre si certaines conditions étaient cependant réunies, notamment la plus importante d'entre elles sans quoi cette histoire n'existerait pas : l'infertilité d'une très grande partie de la population causée par la pollution ou on ne sait trop quel cataclysme (il reste encore beaucoup d'épisodes pour dévoiler tous les tenants et les aboutissants)
Alors d'abord quelques explications pour situer le problème, ce que les anglais appellent le pitch, qu'on peut traduire pas "argumentaire de vente".
La série est tirée d'un livre écrit par Margaret Atwood en 1985, intitulé devinez quoi, The Handmaid's Tale, quelle surprise ! traduit en français par, vous ne devinerez jamais, La Servante écarlate, comme le monde est petit ! et adapté au cinéma en 1990 par Volker Schlöndorff qui a fait preuve d'une grande originalité en intitulant son film La Servante écarlate ou, en anglais, The Handmaid'Tale, comme quoi pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ; un opéra a également été tiré de tout cela, dois-je vous préciser quel était son titre ?
L'action est censée se passer aujourd'hui ou dans un future très proche, dans un monde ne baignant pas vraiment dans le bonheur, c'est pourquoi plutôt que de science-fiction on parle dans ce cas de dystopie, tout le contraire d'une utopie dans laquelle les Bisounours et Oui-Oui se feraient des câlins à longueur de journée (et la nuit aussi...)
A la suite donc d'une catastrophe ayant entrainé l'infertilité de l'immense majorité de la population, une société se met plus ou moins rapidement (et plutôt plus que moins d'après ce que j'ai compris) à basculer dans le totalitarisme religieux.
J'imagine que le problème est mondial, mais l'action se passe dans les ex-USA, qui ont été renommés la République de Gilead ; à noter que ce nom peut se décomposer en GI et lead, c'est-à-dire sous la conduite des GI, ou, si vous préférez, par soldat de plomb, suivant comment vous prononcez le mot lead...
Apparemment les "révolutionnaires", en fait des extrémistes bigots, ont réussi à prendre le pouvoir de manière assez bien organisée, en s'attaquant à la Maison Blanche et au Capitole de façon concertée, et sans que la population des Etats-Unis ne réagisse vraiment pour les en empêcher...
Ils parviennent donc à instituer un nouveau régime dans lequel la religion est inscrite dans la Constitution, ou plutôt ils suppriment carrément la Constitution actuelle et la remplacent par la Bible qui tient lieu de nouvelle Constitution, ou quelque chose comme ça.
Le monde Américain (rappelons-le, cela se passe aux USA actuels, on ne sait pas ce qu'il en est du reste du monde...) est par conséquent divisé en castes, comme en Inde, avec une claire division entre les sexes : aux hommes tous les pouvoirs, aux femmes, euh, eh bien, tout le reste quoi...
Mais ce qui est également clair c'est que parmi les hommes eux-mêmes ils y a ceux qui commandent et ceux qui servent ; et les femmes, elles, sont divisées grossièrement en plusieurs catégories, d'abord les "légitimes", par ordre d'importance :
Certains disent qu'il s'agit de la description d'un monde qui pourrait être le nôtre si certaines conditions étaient cependant réunies, notamment la plus importante d'entre elles sans quoi cette histoire n'existerait pas : l'infertilité d'une très grande partie de la population causée par la pollution ou on ne sait trop quel cataclysme (il reste encore beaucoup d'épisodes pour dévoiler tous les tenants et les aboutissants)
Alors d'abord quelques explications pour situer le problème, ce que les anglais appellent le pitch, qu'on peut traduire pas "argumentaire de vente".
La série est tirée d'un livre écrit par Margaret Atwood en 1985, intitulé devinez quoi, The Handmaid's Tale, quelle surprise ! traduit en français par, vous ne devinerez jamais, La Servante écarlate, comme le monde est petit ! et adapté au cinéma en 1990 par Volker Schlöndorff qui a fait preuve d'une grande originalité en intitulant son film La Servante écarlate ou, en anglais, The Handmaid'Tale, comme quoi pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ; un opéra a également été tiré de tout cela, dois-je vous préciser quel était son titre ?
L'action est censée se passer aujourd'hui ou dans un future très proche, dans un monde ne baignant pas vraiment dans le bonheur, c'est pourquoi plutôt que de science-fiction on parle dans ce cas de dystopie, tout le contraire d'une utopie dans laquelle les Bisounours et Oui-Oui se feraient des câlins à longueur de journée (et la nuit aussi...)
A la suite donc d'une catastrophe ayant entrainé l'infertilité de l'immense majorité de la population, une société se met plus ou moins rapidement (et plutôt plus que moins d'après ce que j'ai compris) à basculer dans le totalitarisme religieux.
J'imagine que le problème est mondial, mais l'action se passe dans les ex-USA, qui ont été renommés la République de Gilead ; à noter que ce nom peut se décomposer en GI et lead, c'est-à-dire sous la conduite des GI, ou, si vous préférez, par soldat de plomb, suivant comment vous prononcez le mot lead...
Apparemment les "révolutionnaires", en fait des extrémistes bigots, ont réussi à prendre le pouvoir de manière assez bien organisée, en s'attaquant à la Maison Blanche et au Capitole de façon concertée, et sans que la population des Etats-Unis ne réagisse vraiment pour les en empêcher...
Ils parviennent donc à instituer un nouveau régime dans lequel la religion est inscrite dans la Constitution, ou plutôt ils suppriment carrément la Constitution actuelle et la remplacent par la Bible qui tient lieu de nouvelle Constitution, ou quelque chose comme ça.
Le monde Américain (rappelons-le, cela se passe aux USA actuels, on ne sait pas ce qu'il en est du reste du monde...) est par conséquent divisé en castes, comme en Inde, avec une claire division entre les sexes : aux hommes tous les pouvoirs, aux femmes, euh, eh bien, tout le reste quoi...
Mais ce qui est également clair c'est que parmi les hommes eux-mêmes ils y a ceux qui commandent et ceux qui servent ; et les femmes, elles, sont divisées grossièrement en plusieurs catégories, d'abord les "légitimes", par ordre d'importance :
- les Epouses, qui sont celles qui ont le privilège de régner sur toutes les autres femmes, sont habillées en bleu, comme la Vierge Marie dans les représentations artistiques, et en noir quand elles sont veuves ;
- les Filles, naturelles ou adoptées, sont de blanc vêtues jusqu'à leur mariage ;
- les Tantes, qui sont des espèces de sergents recruteurs chargées de l'éducation des Servantes, sont habillées en marron (certains diraient que cette couleur leur va bien...) ;
- les Servantes (Handmaids) qui ont la "chance" d'être fertiles et sont les esclaves sexuelles de la maisonnée, elles sont habillées en rouge avec une coiffe blanche ;
- les Marthas, qui font la cuisine et le ménage, habillées en vert ;
- les "Femmes à tout faire" (Econowives) qui sont tout au bas de l'échelle et sont mariées, mais à qui on permet de vivre à condition de se tenir à carreau et d'occuper les fonctions de Marthas ou de Servantes selon les circonstances, elles portent donc des habits bleus, verts et rouges !
Les autres femmes, "illégitimes", sont classées en deux catégories :
- les Non-femmes (Unwomen), c'est-à-dire les féministes, les lesbiennes, les stériles, les nonnes, bref toutes les femmes incapables de vivre en société... ;
- les Jézabelles, surveillées par les Tantes, qui ne sont rien d'autres que des prostituées servant à assouvir les pulsions sexuelles des Commandants et de leurs amis et invités, elles sont évidemment cachées au reste de la bonne société.
Pour les hommes c'est un peu plus simple, il y a :
- les Commandants, au sommet de la pyramide, dont le seul devoir semble être de procréer en violant régulièrement leur Servante, ils sont habillés en noir et ont le droit de conduire une voiture ;
- les Yeux, qui sont l'équivalent de la Securitate de Ceausescu ;
- les Anges qui défendent le régime et peuvent se marier ;
- les Gardes qui sont des sortes de policiers ;
Là aussi, comme pour les femmes "illégitimes", les déviants sont soit pendus soit envoyés dans les "colonies" où ils mourront de mort lente (apparemment en s'occupant de trier des matériaux contaminés ou quelque chose dans ce genre)
Un moment "phare" de la série est ce qui s'appelle la Cérémonie, qui n'est rien d'autre que l'adaptation de ce que dit la Bible au sujet de Jacob dont la femme, Rachel, ne pouvait pas avoir d'enfant :
- Rachel est stérile. Jalouse de la fécondité de sa sœur, elle demandera à Jacob de coucher avec sa servante Bilha, pour avoir des enfants de cette manière.
Ainsi la Servante écarlate d'origine s'appelait Bilha...
En ce qui concerne notre Cérémonie, il est d'usage qu'elle se passe dans la chambre de l'Epouse, en sa présence et accompagnée de deux serviteurs (pour notre héroïne il s'agit d'une Martha et d'un Garde qui s'avère être aussi un Œil...) avant que la Servante puis le Commandant ne fassent leur apparition ; le Commandant ne doit entrer que quand tous les autres sont déjà dans la chambre, pas avant.
Tout le monde se met alors à prier en récitant plus ou moins l'histoire de Jacob et Rachel, cela donne à peu près ceci :
- Bilha servante de Rachel enfanta Dan et Rachel dit : « Dieu m’a rendu justice, Il a entendu ma voix et Il m’a donné un fils. »
Et la Cérémonie se poursuit de la manière suivante : la Servante s'allonge sur le bord du lit, la tête posée entre les cuisses de l'Epouse qui est assise derrière elle et lui tient fermement les poignets ; le Commandant sort sa quéquette et entreprend de consciencieusement violer, en toute légalité et légitimité, la Servante qui reste de marbre (surtout ne pas montrer le moindre signe de douleur ou de contentement)
De cette façon l'Epouse est supposée participer "activement" à l'acte de procréation ; d'ailleurs pour l'accouchement, s'il a lieu neuf mois plus tard, ce sera le même cérémoniel, l'Epouse faisant semblant d'accoucher en se tenant derrière la Servante parturiente, elle se sera même auparavant entrainée avec l'aide d'autres Epouses comme le font les femmes enceintes quand elles participent à des séances d'exercices physiques destinés à leur faciliter la tâche !
Et quand le bébé nait il est aussitôt donné à l'Epouse, la Servante ne le reprenant plus tard que pour l'allaitement, l'éducation de l'enfant n'étant pas de son ressort.
L'héroïne de la série s'appelle June de son vrai nom "d'avant", mais comme Servante elle se nomme, ou plutôt on la nomme Offred, littéralement De Fred, c'est-à-dire propriété de Fred.
C'est elle que nous suivons pas à pas et qui parle en voix off.
Off red, mais aussi offered...
Toutes les Servantes sont donc appelées Of "machin" du nom de leur propriétaire, elles peuvent donc changer de nom si elles changent de propriétaire.
Bon voilà, je n'en suis qu'au 6ème épisode et je n'ai ni lu le livre ni vu le film, donc je ne connais pas la fin de l'histoire et ne désire pas la connaître, par conséquent je ne peux pas en dire beaucoup plus.
La question à dix balles maintenant est de savoir si ce genre de régime serait susceptible d'émerger un jour ou l'autre, par exemple avec un guignol comme Trump aux manettes pendant huit ans dans l'hypothèse où il serait réélu (quatre ans semblent un peu court pour mettre ce genre de choses en place...) avec ses deux Servantes écarlates.
Alors d'abord il faudrait qu'il y ait ce déclencheur qui consiste en la catastrophe de l'infertilité causée par la pollution ou un accident chimique et/ou biologique.
On ne voit pas très bien comment, si cela devait arriver, personne ne réagirait, même en Amérique où l'on trouve pourtant une proportion inquiétante d'extrémistes religieux capables de jouer de la gâchette comme certains jouent au ballon ou à la pétanque.
Et on le voit avec Trump, même s'il a été élu, il n'a pas la majorité, y compris dans son propre camp des Républicains qui ne le reconnaît pas vraiment comme un des leurs.
Trump a les campagnes à sa botte, pas les villes, là où le véritable pouvoir se trouve.
De plus beaucoup d'américains sont anti-Etat, le Parti libertarien comptait 500 000 membres en 2016, qui sont contre la législation sur les armes à feu, on peut donc faire confiance à ces gens-là, parmi bien d'autres, pour s'opposer à une dérive du genre de celle racontée dans le livre de Margaret Atwood.
Je pense donc que nous pouvons dormir tranquilles et je retourne me coucher avec la conviction que je ne ferai pas de cauchemar dystopien.
Mais j'ai déjà programmé sur mon agenda la prochaine diffusion sur OCS.
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