Un de mes récents billets, intitulé La Terre reverdirait, à moins que..., a attiré, je ne sais pas pourquoi, un nombre anormal de commentaires (plus de 60 à l'heure où j'écris)
Ce qui m'a incité à écrire le présent billet c'est l'échange que j'ai eu avec Tsih sur l'utilité (d'après lui) des fossiles.
Tout est parti de là (j'ai surligné en rouge les passages intéressants) :
Et suite à mes contre-arguments Tsih termine ainsi :
Mais si je n'ai pas davantage développé mes arguments c'est que la place manquait dans un simple commentaire, c'est pourquoi j'ai décidé carrément d'écrire un article où j'ai tout l'espace nécessaire pour m'exprimer (et bien sûr les commentaires sont ouverts pour une discussion sereine)
Tout d'abord je ne peux pas m'empêcher de relever une contradiction évidente dans les propos de Tsih ; quand il dit « dans les pays où [on] n'en utilise justement toujours pas [i.e. des fossiles] beaucoup comme au Cameroun les gens sont pauvres, il n'y a pas d'hôpitaux pour tous, et beaucoup de gens ne peuvent ni y aller ni se les payer. Alors quand dans leur brousse ils se cassent un poignet par exemple ils ne peuvent pas bénéficier d'un chirurgien qui leur réduit joliment la fracture, ça se ressoude comme ça peut, de travers, et il en résulte le plus souvent une perte de fonction et un handicap définitif. » il ne se rend pas compte qu'il apporte des milliers de mètres cubes d'eau à mon moulin ; en effet, qu'ont fait, depuis 150 ans, les fossiles pour "les gens pauvres du Cameroun" ? Force est de constater que la réponse est : pas grand chose, pour ne pas dire rien. Les fossiles n'ont apporté leurs bienfaits qu'aux riches, aux riches des pays riches et pauvres, les pauvres, eux, se contentant des miettes et supportant les effets négatifs encore appelés "externalités".
Qu'est-ce qu'une externalité ?
D'après wikipedia une externalité se « caractérise [par] le fait qu'un agent économique crée, par son activité, un effet externe en procurant à autrui, sans contrepartie monétaire, une utilité ou un avantage de façon gratuite, ou au contraire une nuisance, un dommage sans compensation.
Il peut donc y avoir des externalités positives, qui apportent des bienfaits à la société, et des externalités négative qui, au contraire, procurent ce qu'en comptabilité on appelle également des coûts cachés.
Une externalité, ou un coût caché, est quelque chose de non (ou très difficilement) quantifiable, qui n'apparaît pas clairement dans le bilan (ou plus exactement dans le compte de résultat) de l'entreprise (ou de la société humaine en général) mais qui pèse quand même sur le résultat final.
Un bilan, et le résultat qui lui est incorporé, n'est pas quelque chose de facile à comprendre pour le commun des mortels ; c'est ici que commence mon petit cours de comptabilité à l'usage des terriens.
Un bilan est composé d'un actif et d'un passif ; pour faire simple quand l'actif est supérieur au passif tout va bien, dans le cas contraire on peut se faire du souci (c'est en vérité un peu plus compliqué que cela mais je ne vais pas faire un roman ici)
A l'actif se trouve ce que possède l'entreprise (immobilisations, stocks, créances clients et diverses, trésorerie positive, etc.) et au passif on a ce qu'elle doit à ses propriétaires (le capital et les réserves) ainsi qu'à divers créanciers (les fournisseurs, les banques, les organismes sociaux et fiscaux, etc.) ; la différence entre actif et passif constitue le résultat de la période, toujours mentionné au passif, en positif s'il s'agit d'un bénéfice, en négatif s'il s'agit d'une perte ; le résultat est ensuite affecté, c'est-à-dire soit distribué (et alors il y a sortie de cash) soit mis en réserve (le cash est conservé dans l'entreprise)
On dit que le bilan est une photographie de l'entreprise à un instant donné, il est en fait constitué d'une multitude de "stocks" positifs et négatifs ; le résultat, lui, est le produit de l'activité d'une période (en général 12 mois) ; on peut l'analyser comme la différence entre le bilan d'entrée (ou initial) et le bilan de sortie (ou final) : entre les deux il s'est passé un certain nombre de choses (ventes et charges d'exploitation ou financières, pour faire court) que le compte de résultat analyse avec une classification par nature (à la mode française) ou par destination (à la mode anglo-saxonne)
Mais il y a aussi des choses moins visibles, qui ne sont pourtant pas des "coûts cachés", ce sont les engagements hors bilan qui, comme leur nom l'indique, ne se trouvent comptabilisés ni à l'actif ni au passif ; ce sont des charges ou des produits futurs, plus ou moins potentiels ; certains seront sûrement payés, c'est le cas des mensualités de crédit-bail jusqu'au terme du contrat (l'entreprise s'est engagée par contrat à payer, mais seule la prochaine échéance peut figurer au passif en dette fournisseur ou charge à payer, les autres échéances n'apparaissent pas dans les écritures mais il faudra quand même bien les payer), d'autres engagements sont seulement potentiels, par exemple les cautions données à une banque en garantie de paiement au profit d'un créancier (l'état par exemple)
Tout cela pour dire qu'il peut y avoir une certaine difficultés à établir des comptes corrects ; dans une petite entreprise à taille humaine le comptable pourra assez facilement aller "à la pêche" des informations, mais dans une grande ou très grande entreprise les choses seront un peu plus corsées...sans parler s'il s'agit de la planète si on la considère comme une entreprise de taille...mondiale !
A ce stade j'ouvre une parenthèse pour bien faire comprendre à mon lecteur la difficulté que peuvent rencontrer certaines personnes vis-à-vis de ces notions comptables.
Quand j'ai commencé à travailler, à la fin des années 70, j'avais un client dont l'activité était essentiellement la pose de câbles pour le téléphone (à cette époque la France était très en retard sur ce plan, donc le marché était juteux...)
Cette entreprise était familiale, le siège social (c'était une snc) était dans une ferme en pleine campagne, et les associés étaient trois frères ; le père et la sœur (des trois frères, pas du père) "travaillaient" à l'œil de manière plus ou moins épisodique, mais le père avait une réelle emprise et s'occupait notamment de tout ce qui était relations avec les fournisseurs ; sa devise était de toujours payer cash les fournisseurs et de n'avoir aucune dette, il en faisait quasiment une question d'honneur.
Le problème avec l'activité des trois frangins c'est qu'elle demandait des investissements en matériels assez couteux ; la cour de la ferme était le matin, quand j'arrivais pour superviser les comptes préparés par la fille, pleine à craquer de camions de toutes sortes avec de drôles d'engins plantés dessus ; il fallait faire de gros trous, passer des câbles dedans, monter des pylônes, etc.
Tout ce matériel, flambant neuf, avait été payé cash par le papa consciencieux...
Il faut dire que l'activité était très rentable, la marge plus que confortable, donc les bénéfices et le cash, du moins au début, au rendez-vous.
Mais plus l'entreprise se développait, et plus il fallait acheter de matériel...
Et à un moment les choses ont commencé à se gâter.
C'est quand un jour j'ai calculé l'impôt que les trois frères allaient devoir payer, basé sur les résultats qu'il fallait bien déclarer, issus de la comptabilité de l'entreprise.
Pour mieux comprendre le problème, si vous n'êtes pas comptable, dites-vous que le matériel est "immobilisé" à l'actif du bilan de l'entreprise, c'est-à-dire qu'il ne passe pas dans les charges d'exploitation et n'est donc pas pris en compte pour le calcul du résultat final ; seule passe en charge une partie qu'on appelle l'amortissement, qui est en fait une charge calculée répartie sur la durée de vie du matériel en question ; si cette durée de vie est de 5 ans, alors seuls 20% (on fait ici l'hypothèse d'un amortissement linéaire pour faire simple) sont comptabilisés en charges sous forme d'amortissements une année donnée (et je fais l'impasse ici sur le prorata temporis qui peut réduire encore le montant passé réellement dans les charges déductibles la première année...)
Mais dans le même temps notre papy a payé 100% du coût du matériel...
Donc nous avons une situation dans laquelle l'entreprise se retrouve avec un énorme bénéfice imposable, mais avec une trésorerie complètement à plat.
J'ai essayé d'expliquer cela au père et à ses quatre enfants ; en fait je n'avais pas attendu cette dernière extrémité pour le leur expliquer, j'avais déjà tenté, et mon patron expert-comptable itou, de le faire avant, en leur disant qu'il serait préférable qu'ils contractent des emprunts attachés à chaque matériel acheté et dont la durée de remboursement serait fonction de la durée de vie de ce matériel, bref le b.a.-ba en matière de financement d'actifs immobilisés (ils auraient pu aussi utiliser le crédit-bail, mais ça coûte plus cher au final)
La fille avait assez bien compris le concept, les trois frères y étaient presque arrivés, je sentais que ça faisait tilt dans leur tête même si cela restait confus, par contre pour le père c'était mission impossible, il restait droit dans ses bottes, "quand il était jeune" il avait toujours payé ses fournisseurs rubis sur l'ongle et il ne comprenait décidément pas pourquoi cela serait différent aujourd'hui.
Il était dans l'incapacité totale de comprendre comment j'arrivais à des résultats pareils, qui allaient faire payer à ses trois enfants des impôts faramineux, alors que les caisses étaient vides.
Ils me faisaient tous de la peine à voir, les trois frères avaient une déclaration de revenus à me faire pâlir d'envie (pourtant j'avais un salaire plutôt correct) mais ils allaient comme des clodos à qui on donnerait facilement quelques euros (quelques francs à l'époque) pour aller s'acheter quelque chose, du vin ou de quoi s'habiller décemment.
Deux des frères étaient mariés ou en concubinage, et ils vivaient essentiellement aux crochets de leurs conjoints ; le troisième était célibataire et vivait à la ferme avec sa sœur et son père. Aucun n'avait de voiture à son nom, ils utilisaient des véhicules de la société (payés cash par le papa...) pour leurs besoins personnels. Ils se tuaient à la tâche, ne comptant pas leurs heures, et tout ça pourquoi ?
Ils arrivaient à prendre un peu d'argent de temps en temps dans les caisses de la société, quand la trésorerie le leur permettait, mais leurs comptes courants étaient désespérément largement créditeurs, de l'argent qui dormait au passif du bilan de la société, dans l'attente qu'on veuille bien le prélever ; mais on ne peut pas faire attendre éternellement un fournisseur lambda, alors qu'un fils qui bosse pour la société et n'a rien d'autre à côté...
Je referme cette parenthèse personnelle qui n'a eu pour but que d'illustrer, en modèle réduit, la situation de la planète et de ses occupants.
La planète a aussi un actif et un passif, et ses occupants sont un peu comme la famille que j'évoquais dans mon exemple ; il y a ceux qui ne comprennent absolument rien à ce qui leur arrive, ceux qui ont une vague idée, et ceux qui comprennent ou commencent à comprendre ; et puis il y a aussi ceux qui croient avoir compris et essaient de se convaincre qu'ils ont compris en choisissant leurs arguments.
En ce qui me concerne, pour la question des fossiles, je ne sais pas si globalement ils ont été une bonne ou une mauvaise chose pour l'humanité.
Pour répondre à ce genre de questionnement il faudrait pouvoir revenir en arrière, avant la révolution dite industrielle, et faire tourner la société sans les fossiles et voir si, aujourd'hui, on serait alors plus ou moins heureux que ce que l'on est avec les fossiles.
Mais même si l'on pouvait faire cela encore faudrait-il pouvoir répondre à des questions comme
Bon vous l'aurez compris, on est loin, très loin d'avoir la moindre preuve que les fossiles aient apporté le bonheur à l'humanité.
Comme d'ailleurs on ne sait pas non plus prouver le contraire.
Avec ça on est bien avancés.
Et comme le dit Tsih à bon escient :
Effectivement, les fossiles ne sont pas une ressource inépuisable, et avant qu'ils n'aient tous été extraits de la terre il arrivera un moment, plus tôt que ce que l'on pense, où les extraire coûtera bien plus cher que de développer des sources d'énergie alternatives ainsi que de modifier notre mode de consommation afin de le rendre plus économe ; mais ce dernier point est certainement celui qui sera le plus difficile à réaliser, avant que la réalité nous y oblige.
Jancovici, que Tsih veut absolument que j'écoute au sujet de l'esclavage (je le rassure j'ai déjà écouté cette conférence de Janco, mais avec une bien meilleure qualité de son... quant à moi je lui avais conseillé de lire Contre-histoire du libéralisme mais apparemment il préfère Janco...) a aussi écrit un article en 2008 intitulé Ne suffit-il pas d’attendre d’avoir moins d’énergie fossile ? dans lequel il disait notamment :
Ce qui m'a incité à écrire le présent billet c'est l'échange que j'ai eu avec Tsih sur l'utilité (d'après lui) des fossiles.
Tout est parti de là (j'ai surligné en rouge les passages intéressants) :
- Anonyme 2 juillet 2017 à 11:16 Rien n'est simple dans la vie, il y a des dangers que nous devons accepter de prendre (conduire une voiture, prendre un avion, etc.) mais il y en a d'autres qui sont plus ou moins facilement évitables et qui doivent être étudiés car il n'apportent pas vraiment de valeur ajoutée à l'ensemble de la société, ils servent seulement à enrichir une faible portion de l'humanité. Mais le "danger" du CO2 n'est pas du tout facilement "évitable". C'est à 100 % le contraire et les fossiles ont justement apporté "une valeur ajoutée" majeure à la société dont l'immense majorité des gens n'ont aujourd'hui plus du tout conscience. Sans énergie abondante et pas trop chère la population mondiale devra s'effondrer et le sort de la majorité des survivants revenir à ce qu'il était avant la révolution industrielle: pas de démocratie, esclavage, pas d'éducation etc etc. L'enjeu c'est ni plus ni moins que ça et c'est une utopie comparable à l'utopie communiste et qui produira autant de souffrances inutiles de croire que l'on peut substituer rapidement dans les décennies qui viennent vent et solaire aux fossiles pour éviter l'effondrement de la civilisation. Les lois de la physique ne le permettent pas et ses lois ne se votent pas à l'ONU ou à l'assemblée nationale. La science dit en réalité seulement que le CO2 pourrait poser de sérieux problèmes d'ici la fin du siècle, rien n'est vraiment certain et il y en a d'ailleurs bien d'autres, de problèmes, largement ignorés dans les tuyaux et sans rapport avec le CO2. Alors pourquoi vouloir replonger le monde dans le Moyen Age tout de suite avec une "solution" qui ne marchera même pas pour résoudre un possible problème dans un siècle dont l'ampleur et la nature n'est même pas certaine ? D'ailleurs je suis plutôt prêt à parier que cela ne pourra pas vraiment se faire, malgré le bla bla et les voeux pieux des girouettes politiques.
- Anonyme 2 juillet 2017 à 16:47 Patience, notre mode de vie changera de toute façon pour un tas de raisons et les fossiles sont en quantité finie. Et les inégalités n'étaient pas moindres avant les fossiles ! La médecine pour tous n'existait pas avant eux ! Les maladies générées par les fossiles sont celles de l'abondance et de la civilisation ( diabète, maladies cardiovasculaires, cancers... ) n'importe quelle énergie abondante les maintiendra, chez une fraction de la population prédisposée, naïve, non éduquée, sans hygiène de vie. Idem pour la pollution en général. Quelles sont les maladies spécifiquement induites par l'usage des fossiles en tant que tels et non en tant que source d'énergie (trop) abondante ? Ces derniers ont plutôt permis de soigner massivement des maladies qui existent depuis longtemps, de réparer les accidentés etc en permettant la recherche d'une part et aux hôpitaux et médecins et chirurgiens d'exister en nombre suffisant d'autre part. Tenez, à propos de recherche, sans fossiles mon destin personnel c'était de devenir pêcheur, marin au long cours ou paysan (métiers pour lesquels j'ai le plus grand respect mais durs et peu rémunérateurs) comme tous mes ancêtres et l'immense majorité des gens dans mon pays natal. Grâce à l'énergie abondante des fossiles et les bourses qui ont pu être distribuées, j'ai pu faire des études prolongées et devenir physicien, chose réservée à une infime minorité privilégiée avant. Pour l'esclavage je n'ai pas trop le temps de développer mais je vous propose d'écouter JM Jancovici qui ne peut être soupçonné de "climatoscepticisme"…Par exemple ici vers 16 mn environ.
Et suite à mes contre-arguments Tsih termine ainsi :
- Anonyme 3 juillet 2017 à 14:18 @Ged C'est toujours stupéfiant de lire vos réponses, de toute évidence vous ne comprenez pas ce que l'on vous dit ou vous faites semblant de ne pas comprendre !!!! Figurez-vous qu'il y a eu des accidents avant les fossiles. Et dans les pays où n'en utilise justement toujours pas beaucoup comme au Cameroun les gens sont pauvres, il n'y a pas d'hôpitaux pour tous, et beaucoup de gens ne peuvent ni y aller ni se les payer. Alors quand dans leur brousse ils se cassent un poignet par exemple ils ne peuvent pas bénéficier d'un chirurgien qui leur réduit joliment la fracture, ça se ressoude comme ça peut, de travers, et il en résulte le plus souvent une perte de fonction et un handicap définitif. Voilà ce que c'est et ce que c'était même chez nous le monde d'avant les fossiles. Et à quoi bon continuer à blablater bêtement sans savoir et en particulier à propos des esclaves et des raisons de l'esclavage ? Je vous ai déjà dit d'écouter Janco mais vous préférez rester avec vos poncifs ridicules. Enfin non le métier de physicien n'a pas plus besoin des fossiles qu'un autre. Ce que je vous expliquais pourtant bien clairement c'est que s'il y a autant de scientifiques aujourd'hui c'est parce qu'on peut se payer ce luxe et on n'a plus besoin de beaucoup de monde pour produire notre nourriture, pêcher nos poissons grâce justement aux fossiles. Et si autant de jeunes peuvent faire des études jusqu'au bac ou au delà c'est encore les mêmes raisons !!!!! Les fossiles permettent de faire le travail que leurs ancêtres dès l'enfance devaient faire à l'huile de coudes dans les champs !!!! Les quelques Newton, Galilée, Lavoisier et autre Archimède et autres savants anciens ne sortaient pas du tout en général du "peuple" mais d'une classe de privilégiés qui "exploitaient" et vivaient sur le dos de la masse, qui était leurs esclaves, justement !!!! Alors bon, on va en rester là.
Mais si je n'ai pas davantage développé mes arguments c'est que la place manquait dans un simple commentaire, c'est pourquoi j'ai décidé carrément d'écrire un article où j'ai tout l'espace nécessaire pour m'exprimer (et bien sûr les commentaires sont ouverts pour une discussion sereine)
Tout d'abord je ne peux pas m'empêcher de relever une contradiction évidente dans les propos de Tsih ; quand il dit « dans les pays où [on] n'en utilise justement toujours pas [i.e. des fossiles] beaucoup comme au Cameroun les gens sont pauvres, il n'y a pas d'hôpitaux pour tous, et beaucoup de gens ne peuvent ni y aller ni se les payer. Alors quand dans leur brousse ils se cassent un poignet par exemple ils ne peuvent pas bénéficier d'un chirurgien qui leur réduit joliment la fracture, ça se ressoude comme ça peut, de travers, et il en résulte le plus souvent une perte de fonction et un handicap définitif. » il ne se rend pas compte qu'il apporte des milliers de mètres cubes d'eau à mon moulin ; en effet, qu'ont fait, depuis 150 ans, les fossiles pour "les gens pauvres du Cameroun" ? Force est de constater que la réponse est : pas grand chose, pour ne pas dire rien. Les fossiles n'ont apporté leurs bienfaits qu'aux riches, aux riches des pays riches et pauvres, les pauvres, eux, se contentant des miettes et supportant les effets négatifs encore appelés "externalités".
Qu'est-ce qu'une externalité ?
D'après wikipedia une externalité se « caractérise [par] le fait qu'un agent économique crée, par son activité, un effet externe en procurant à autrui, sans contrepartie monétaire, une utilité ou un avantage de façon gratuite, ou au contraire une nuisance, un dommage sans compensation.
Il peut donc y avoir des externalités positives, qui apportent des bienfaits à la société, et des externalités négative qui, au contraire, procurent ce qu'en comptabilité on appelle également des coûts cachés.
Une externalité, ou un coût caché, est quelque chose de non (ou très difficilement) quantifiable, qui n'apparaît pas clairement dans le bilan (ou plus exactement dans le compte de résultat) de l'entreprise (ou de la société humaine en général) mais qui pèse quand même sur le résultat final.
Un bilan, et le résultat qui lui est incorporé, n'est pas quelque chose de facile à comprendre pour le commun des mortels ; c'est ici que commence mon petit cours de comptabilité à l'usage des terriens.
Un bilan est composé d'un actif et d'un passif ; pour faire simple quand l'actif est supérieur au passif tout va bien, dans le cas contraire on peut se faire du souci (c'est en vérité un peu plus compliqué que cela mais je ne vais pas faire un roman ici)
A l'actif se trouve ce que possède l'entreprise (immobilisations, stocks, créances clients et diverses, trésorerie positive, etc.) et au passif on a ce qu'elle doit à ses propriétaires (le capital et les réserves) ainsi qu'à divers créanciers (les fournisseurs, les banques, les organismes sociaux et fiscaux, etc.) ; la différence entre actif et passif constitue le résultat de la période, toujours mentionné au passif, en positif s'il s'agit d'un bénéfice, en négatif s'il s'agit d'une perte ; le résultat est ensuite affecté, c'est-à-dire soit distribué (et alors il y a sortie de cash) soit mis en réserve (le cash est conservé dans l'entreprise)
On dit que le bilan est une photographie de l'entreprise à un instant donné, il est en fait constitué d'une multitude de "stocks" positifs et négatifs ; le résultat, lui, est le produit de l'activité d'une période (en général 12 mois) ; on peut l'analyser comme la différence entre le bilan d'entrée (ou initial) et le bilan de sortie (ou final) : entre les deux il s'est passé un certain nombre de choses (ventes et charges d'exploitation ou financières, pour faire court) que le compte de résultat analyse avec une classification par nature (à la mode française) ou par destination (à la mode anglo-saxonne)
Mais il y a aussi des choses moins visibles, qui ne sont pourtant pas des "coûts cachés", ce sont les engagements hors bilan qui, comme leur nom l'indique, ne se trouvent comptabilisés ni à l'actif ni au passif ; ce sont des charges ou des produits futurs, plus ou moins potentiels ; certains seront sûrement payés, c'est le cas des mensualités de crédit-bail jusqu'au terme du contrat (l'entreprise s'est engagée par contrat à payer, mais seule la prochaine échéance peut figurer au passif en dette fournisseur ou charge à payer, les autres échéances n'apparaissent pas dans les écritures mais il faudra quand même bien les payer), d'autres engagements sont seulement potentiels, par exemple les cautions données à une banque en garantie de paiement au profit d'un créancier (l'état par exemple)
Tout cela pour dire qu'il peut y avoir une certaine difficultés à établir des comptes corrects ; dans une petite entreprise à taille humaine le comptable pourra assez facilement aller "à la pêche" des informations, mais dans une grande ou très grande entreprise les choses seront un peu plus corsées...sans parler s'il s'agit de la planète si on la considère comme une entreprise de taille...mondiale !
A ce stade j'ouvre une parenthèse pour bien faire comprendre à mon lecteur la difficulté que peuvent rencontrer certaines personnes vis-à-vis de ces notions comptables.
Quand j'ai commencé à travailler, à la fin des années 70, j'avais un client dont l'activité était essentiellement la pose de câbles pour le téléphone (à cette époque la France était très en retard sur ce plan, donc le marché était juteux...)
Cette entreprise était familiale, le siège social (c'était une snc) était dans une ferme en pleine campagne, et les associés étaient trois frères ; le père et la sœur (des trois frères, pas du père) "travaillaient" à l'œil de manière plus ou moins épisodique, mais le père avait une réelle emprise et s'occupait notamment de tout ce qui était relations avec les fournisseurs ; sa devise était de toujours payer cash les fournisseurs et de n'avoir aucune dette, il en faisait quasiment une question d'honneur.
Le problème avec l'activité des trois frangins c'est qu'elle demandait des investissements en matériels assez couteux ; la cour de la ferme était le matin, quand j'arrivais pour superviser les comptes préparés par la fille, pleine à craquer de camions de toutes sortes avec de drôles d'engins plantés dessus ; il fallait faire de gros trous, passer des câbles dedans, monter des pylônes, etc.
Tout ce matériel, flambant neuf, avait été payé cash par le papa consciencieux...
Il faut dire que l'activité était très rentable, la marge plus que confortable, donc les bénéfices et le cash, du moins au début, au rendez-vous.
Mais plus l'entreprise se développait, et plus il fallait acheter de matériel...
Et à un moment les choses ont commencé à se gâter.
C'est quand un jour j'ai calculé l'impôt que les trois frères allaient devoir payer, basé sur les résultats qu'il fallait bien déclarer, issus de la comptabilité de l'entreprise.
Pour mieux comprendre le problème, si vous n'êtes pas comptable, dites-vous que le matériel est "immobilisé" à l'actif du bilan de l'entreprise, c'est-à-dire qu'il ne passe pas dans les charges d'exploitation et n'est donc pas pris en compte pour le calcul du résultat final ; seule passe en charge une partie qu'on appelle l'amortissement, qui est en fait une charge calculée répartie sur la durée de vie du matériel en question ; si cette durée de vie est de 5 ans, alors seuls 20% (on fait ici l'hypothèse d'un amortissement linéaire pour faire simple) sont comptabilisés en charges sous forme d'amortissements une année donnée (et je fais l'impasse ici sur le prorata temporis qui peut réduire encore le montant passé réellement dans les charges déductibles la première année...)
Mais dans le même temps notre papy a payé 100% du coût du matériel...
Donc nous avons une situation dans laquelle l'entreprise se retrouve avec un énorme bénéfice imposable, mais avec une trésorerie complètement à plat.
J'ai essayé d'expliquer cela au père et à ses quatre enfants ; en fait je n'avais pas attendu cette dernière extrémité pour le leur expliquer, j'avais déjà tenté, et mon patron expert-comptable itou, de le faire avant, en leur disant qu'il serait préférable qu'ils contractent des emprunts attachés à chaque matériel acheté et dont la durée de remboursement serait fonction de la durée de vie de ce matériel, bref le b.a.-ba en matière de financement d'actifs immobilisés (ils auraient pu aussi utiliser le crédit-bail, mais ça coûte plus cher au final)
La fille avait assez bien compris le concept, les trois frères y étaient presque arrivés, je sentais que ça faisait tilt dans leur tête même si cela restait confus, par contre pour le père c'était mission impossible, il restait droit dans ses bottes, "quand il était jeune" il avait toujours payé ses fournisseurs rubis sur l'ongle et il ne comprenait décidément pas pourquoi cela serait différent aujourd'hui.
Il était dans l'incapacité totale de comprendre comment j'arrivais à des résultats pareils, qui allaient faire payer à ses trois enfants des impôts faramineux, alors que les caisses étaient vides.
Ils me faisaient tous de la peine à voir, les trois frères avaient une déclaration de revenus à me faire pâlir d'envie (pourtant j'avais un salaire plutôt correct) mais ils allaient comme des clodos à qui on donnerait facilement quelques euros (quelques francs à l'époque) pour aller s'acheter quelque chose, du vin ou de quoi s'habiller décemment.
Deux des frères étaient mariés ou en concubinage, et ils vivaient essentiellement aux crochets de leurs conjoints ; le troisième était célibataire et vivait à la ferme avec sa sœur et son père. Aucun n'avait de voiture à son nom, ils utilisaient des véhicules de la société (payés cash par le papa...) pour leurs besoins personnels. Ils se tuaient à la tâche, ne comptant pas leurs heures, et tout ça pourquoi ?
Ils arrivaient à prendre un peu d'argent de temps en temps dans les caisses de la société, quand la trésorerie le leur permettait, mais leurs comptes courants étaient désespérément largement créditeurs, de l'argent qui dormait au passif du bilan de la société, dans l'attente qu'on veuille bien le prélever ; mais on ne peut pas faire attendre éternellement un fournisseur lambda, alors qu'un fils qui bosse pour la société et n'a rien d'autre à côté...
Je referme cette parenthèse personnelle qui n'a eu pour but que d'illustrer, en modèle réduit, la situation de la planète et de ses occupants.
La planète a aussi un actif et un passif, et ses occupants sont un peu comme la famille que j'évoquais dans mon exemple ; il y a ceux qui ne comprennent absolument rien à ce qui leur arrive, ceux qui ont une vague idée, et ceux qui comprennent ou commencent à comprendre ; et puis il y a aussi ceux qui croient avoir compris et essaient de se convaincre qu'ils ont compris en choisissant leurs arguments.
En ce qui me concerne, pour la question des fossiles, je ne sais pas si globalement ils ont été une bonne ou une mauvaise chose pour l'humanité.
Pour répondre à ce genre de questionnement il faudrait pouvoir revenir en arrière, avant la révolution dite industrielle, et faire tourner la société sans les fossiles et voir si, aujourd'hui, on serait alors plus ou moins heureux que ce que l'on est avec les fossiles.
Mais même si l'on pouvait faire cela encore faudrait-il pouvoir répondre à des questions comme
- qu'est-ce qu'être heureux ?
- qu'est-ce que le progrès ?
- qu'est-ce que la liberté ?
- qu'est-ce que le désir ?
- qu'est-ce que l'utilité d'un bien ?
- l'art est-il plus important que la production de biens matériels ?
- la connaissance est-elle nécessaire à l'épanouissement de l'être humain ?
- l'amour peut-il nous rendre la vie plus facile ?
Et tant d'autres questions existentielles qui déterminent en fait notre perception de ce que Tsih appelle la "valeur ajoutée" en parlant des fossiles.
Pour revenir sur des questions plus bassement matérielles, la valeur ajoutée d'une entreprise est définie comme la différence entre sa production et ses consommations intermédiaires. Dans les consommations intermédiaires se trouvent de nombreux coûts cachés, qu'on ne sait pas analyser (c'est bien parce qu'ils sont cachés...) mais qui sont réels, par contre les futurs engagements (les fameux engagements hors bilan, voir plus haut) ne sont pas inclus, alors qu'il faudra bien les payer un jour, du moins pour certains, d'autres étant de simples épées de Damoclès pendues au-dessus de la tête de l'entreprise.
Sur la Terre, au niveau environnemental, il y a beaucoup de coûts futurs et d'épées de Damoclès qu'on se prendra un jour, ou pas, sur le citron ; la question est de savoir si l'on fait quelque chose aujourd'hui pour réduire les coûts futurs ainsi que le nombre d'épées pendues au-dessus de nos têtes.
Pour le passé on peut quand même se poser des questions sur la "valeur ajoutée" des fossiles.
S'ils ont certainement fourni des avantages à la société (et encore faut-il s'entendre sur la société dont on parle, il y a des humains moins égaux que les autres...) ils ont tout aussi certainement entrainé des coûts dont on peut donner une petite idée :
- durant les guerres napoléoniennes il y a eu beaucoup de morts, mais c'étaient essentiellement des soldats ; avec les fossiles et les "progrès" qu'ils ont permis dans l'armement nous avons eu
- la première guerre mondiale : 18,6 millions de morts, dont 8,9 millions de civils ;
- la seconde guerre mondiale : 60 millions de morts, soit 2,5% de la population mondiale ;
- les guerres "du pétrole", au nombre de morts essentiellement civils qu'il reste à déterminer, ayant notamment provoqué l'éclosion de mouvements comme Al-Qaïda et DAESH, dont nous aurons beaucoup de mal à nous débarrasser ;
- les transports facilités par l'usage des fossiles ont permis la dissémination de toutes sortes de maladies infectieuses :
- le VIH, entre autres, bien qu'originaire d'Afrique, s'est répandu sur l'ensemble de la planète en très peu de temps ;
- on estime que le SIDA, depuis 1981, a causé la mort de plus de 25 millions de personnes ;
- le nombre de personnes séropositives, qu'il faut donc traiter à des coûts exorbitants si on ne veut pas les voir mourir, a été estimé en 2007 à 33,2 millions de personnes.
- le charbon, c'est 23 000 morts par an rien que dans l'UE ; dans le monde on ne sait pas, et c'est sans compter avec les maladies liées au charbon qu'il faut traiter ;
- les fossiles ont certes permis à la démographie d'exploser, mais force est de constater qu'ils sont d'un piètre secours pour régler les problèmes occasionnés par la surpopulation dans des pays qui n'ont pas les moyens que possèdent les privilégiés comme les Américains, les Européens ou les Japonais pour ne citer qu'eux ; et encore, parmi ceux-ci les défavorisés sont de plus en plus nombreux.
Cette liste n'est pas exhaustive, il y a certainement encore de nombreux cadavres planqués dans les placards ici ou là, et si Tsih a pu faire des études "grâce" aux fossiles, cela intéressera sûrement les gamins qui bossent en Inde pour ramasser du charbon dans leur petit panier (voir 4/15 ou 10/15) et qui ont eu la malchance de naitre au mauvais endroit ; pour eux les fossiles ils en voient la couleur tous les jours, ils en respirent aussi, mais je ne suis pas sûr qu'ils réalisent vraiment le bonheur qu'ils ont de travailler, à leur âge, pour nous permettre à nous, occidentaux, de stresser au travail et de nous bourrer de calmants afin de supporter l'insoutenable pénibilité de notre travail de bureau.
Et pour enchainer sur une note optimiste :
- Pays le plus touché : le Guyana, avec un taux de 44,2 (on se demande bien pourquoi, mais il y a peut-être une explication ici...)
- Pays le moins touché : l'Arabie Saoudite, avec un taux de 0,4 (ah, là on comprend mieux, le pétrole c'est la vie !)
- En France c'est 12,3 et aux USA c'est 12,1 (on fait jeu égal sur ce coup)
- Au Cameroun c'est 7,0 (on comprend mieux pourquoi Tsih y vit)
- Aux Pays-Bas c'est 8,2 (je dis ça pour BenHague, c'est cool, il est au-dessous de la moyenne)
- En Syrie c'est 0,4 (normal, les gens sont tués avant qu'ils ne pensent à se suicider)
- En Inde c'est 21,1 ( mais que font les fossiles dont ce pays est très dépendant nous dit-on ?)
Bon vous l'aurez compris, on est loin, très loin d'avoir la moindre preuve que les fossiles aient apporté le bonheur à l'humanité.
Comme d'ailleurs on ne sait pas non plus prouver le contraire.
Avec ça on est bien avancés.
Et comme le dit Tsih à bon escient :
- Anonyme2 juillet 2017 à 16:47 Patience, notre mode de vie changera de toute façon pour un tas de raisons et les fossiles sont en quantité finie. [...]
Jancovici, que Tsih veut absolument que j'écoute au sujet de l'esclavage (je le rassure j'ai déjà écouté cette conférence de Janco, mais avec une bien meilleure qualité de son... quant à moi je lui avais conseillé de lire Contre-histoire du libéralisme mais apparemment il préfère Janco...) a aussi écrit un article en 2008 intitulé Ne suffit-il pas d’attendre d’avoir moins d’énergie fossile ? dans lequel il disait notamment :
- [...] si nous attendons la raréfaction des hydrocarbures pour faire baisser les émissions de CO2, nous n’allons pas avoir un problème qui en aura évacué un autre, mais nous allons cumuler deux problèmes en même temps.
- Nous aurons les inconvénients de la pénurie et les troubles sociaux attachés, et les dégâts climatiques majeurs un peu plus tard, puisque le paroxysme du changement climatique est postérieur au maximum des émissions de quelques décennies à quelques millénaires.
Et dans son article sur les troubles sociaux il dit en conclusion :
- [...] admettons que nous revenions sur terre et acceptions ce fait brutal qui est que l’expansion humaine indéfinie n’est pas possible, à cause des lois de la physique : ne faut-il pas alors se préparer à gérer avec le moins de casse possible une inéluctable décroissance, qui semble se profiler pour le 21è siècle quelles que soient les options envisagées, plutôt que de taper des pieds par terre en disant « j’veux pas », ce qui est notre comportement actuel ?
Nous ne sommes pas si loin que vous ne pensez de la leçon de comptabilité que je vous ai donnée un peu plus haut ; souvenez-vous simplement des coûts cachés et, surtout, des engagements hors bilan.
Pour vivre moins idiot :
RépondreSupprimerhttps://www.franceculture.fr/conferences/universite-de-strasbourg/michel-serres-les-trois-grandes-ruptures-historiques-entre-la?xtmc=michel%20serre&xtnp=1&xtcr=15
AU terme de votre brillante demonstration , comment expliquez vous que l 'esperance de vie moyenne dans le Monde ait progress'e de 20 a 30 ans depuis le siecle dernier ?
Posez-vous plusieurs questions.
SupprimerLa toute première : est-ce que, sans les fossiles, l'espérance de vie n'aurait pas progressé de la même façon ou même davantage ? On vous a dit et répété que corrélation n'est pas causation, alors méfiez-vous des conclusions hâtives.
Ensuite posez-vous les diverses questions existentielles mentionnées dans mon billet afin de juger si une éventuelle augmentation de l'espérance de vie due aux fossiles (ce qui reste à prouver) en vaudrait le coup.
« Pour vivre moins idiot »
Il faut en premier lieu rester modeste et reconnaître ses limites ; apparemment vous avez sauté le passage où j'écrivais « En ce qui me concerne, pour la question des fossiles, je ne sais pas si globalement ils ont été une bonne ou une mauvaise chose pour l'humanité. »
Et pour finir je suis sûr que les nombreuses victimes liées aux guerres dévastatrices qui ont été rendues possibles par les fossiles vous remercieront pour l'éternité de leur apprendre que l'espérance de vie aurait augmenté de 20 à 30 ans, ça leur fait une belle jambe, surtout à ceux qui n'avaient pas 20 ans quand ils sont morts.
Le calcul de l' esperance de vie inclut toutes les causes de mortalité (guerres incluses) . Donc votre derniere saillie n'est pas appropriée . Mais il s' agit du classique artifice consistant à focaliser sur un cas particulier afin de ne pas prendre en compte .
Supprimerle sens global ( un peu comme parler des precipitations de l' Ecosse alors que l' on parle de l' humidité globale de l' atmosphere )
Ce qui est fou , c' est que vous ne doutez pas , en revanche, un instant du lien direct entre la combustion d' energie fossile et l' erosion du littoral .
« Le calcul de l' esperance de vie inclut toutes les causes de mortalité »
SupprimerEt alors ?
Les victimes de toutes les guerres liées aux fossiles seront heureuses d'entendre que statistiquement elles auraient pu vivre plus longtemps grâce à eux !
« un cas particulier »
Il me semble avoir cité un certain nombre de "cas particuliers" en disant que la liste n'était pas exhaustive...
« vous ne doutez pas , en revanche, un instant du lien direct entre la combustion d'energie fossile et l'erosion du littoral »
Euh, comment dire...encore une fois vous déformez mes propos et allez chercher midi à quatorze heures.
L'augmentation du CO2 entraine une augmentation des températures qui entraine une élévation du niveau des mers qui entraine une plus grande érosion du littoral, est-ce vraiment si compliqué à comprendre ; cela dit j'ai aussi précisé qu'il y avait d'autres causes, mais toujours ce biais de confirmation qui vous fait vite oublier ce qui vous tracasse...
ET comment expliquez vous l' explosion demographique mondiale ? ( qui est elle aussi concommittante de l' utilisation intensive des fossiles : un hasard sans doute ? ) .
RépondreSupprimerS'il vous plait, lisez correctement mes billets avant de commenter...
SupprimerJ'ai écrit « les fossiles ont certes permis à la démographie d'exploser »
A moins que cette phrase ait disparu de votre écran quand vous êtes tombé dessus...
A mon avis c'est le biais de confirmation qui est à l'œuvre, il vous fait instantanément oublier certaines choses pour vous focaliser sur d'autres, mais vous savez ce n'est pas si grave que ça, on peut le soigner à condition toutefois de le vouloir vraiment.
Les fossiles n'ont apporté leurs bienfaits qu'aux riches, aux riches des pays riches….
RépondreSupprimerImbécillité d'un profondeur rare et d'une ignorance crasse.
Et de façon certaine assaisonné d'une mauvaise foi abyssale et puante.
Les fossiles ont apporté aux pauvres des pays riches que vous, moi et l'immense majorité peuvent faire des études et peuvent tranquillement discuter ici et refaire le monde au lieu de trimer dans les champs. Entre autres.
Mais je vous avais déjà dit tout ça mais vous êtes définitivement bouché.
Par conséquent je n'ai maintenant plus de raison de continuer à vous tenir gentiment le crachoir tant que vous ne vous instruirez pas, n'aurez pas écouté Janco, etc
Après (peut-être) si vous faites repentance et amende honorable publique pour toutes les crétineries que vous empilez chaque jour que le Bon Dieu fait, vous retrouverez peut-être des interlocuteurs…
Et en ce qui me concerne si présentez des excuses et rampez à plat ventre, tiens, tant qu'à faire. Na.
Bon de toute évidence vous n'avez pas compris la leçon, j'en prends acte et n'insiste pas.
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