dimanche 15 avril 2018

La guerre de l'information : les missiles ont-ils tous atteint leur objectif ?

Vu chez Berruyer dans Stupidité et irresponsabilité, par Jacques Sapir :
[...] selon une source officiel (sic) russe, un nombre important de missiles, 71 sur 103, auraient été abattus par la DCA syrienne[1]. Il est clair que cette frappe ne changera pas un iota dans la politique de Bachar-el-Assad.
La référence de Jacques Sapir est...sputniknews ...
La DCA syrienne a réussi à parer l'attaque de 71 missiles de croisière américains lancés sur Damas dans la nuit du 13 au 14 avril, a indiqué l'état-major russe.
Cependant, selon le gouvernement français, comme on peut par exemple lire dans L'Orient le jour :
Tous les missiles français tirés en Syrie dans la nuit de vendredi à samedi "ont atteint leur objectif", a affirmé samedi la ministre française des Armées Florence Parly, qui a salué le "succès" de la mission menée conjointement avec Américains et Britanniques.

Il y a forcément des gens qui se racontent des histoires, mais lesquels ?


Et pendant qu'on pinaille sur la légitimité des frappes on perd de vue l'essentiel, à savoir que depuis 2011 c'est Assad qui massacre son peuple, la plupart du temps sans avoir besoin d'armes chimiques.

Alors fallait-il intervenir ou non ?

Et au point où nous en sommes, la question a-t-elle encore de l'importance ? Ou du sens ?

Je fais ce que je veux et je vous emmerde tous !

2 commentaires:

  1. "on perd de vue l'essentiel, à savoir que depuis 2011 c'est Assad qui massacre son peuple, la plupart du temps sans avoir besoin d'armes chimiques."
    Sauf que non. Ce sont des groupes terroristes qui attaquent Assad et le peuple syrien lui, au milieu, est malheureusement juste un "dommage collatéral".

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. « Sauf que non. Ce sont des groupes terroristes qui attaquent Assad et le peuple syrien lui, au milieu, est malheureusement juste un "dommage collatéral". »

      Sauf que non.

      Je vous invite à mieux vous documenter, par exemple en lisant Aux origines du drame Syrien de Xavier Baron ou La Syrie de Bashar Al-Asad de Souhaïl Belhadj, vous y apprendriez que non, contrairement à ce que vous pensez, les « groupes terroristes » n’étaient pas présents au début de la révolution syrienne en mars 2011 dans la continuation des printemps arabes ; sauf évidemment si vous considérez (c’est peut-être le cas) que les Syriens qui ont voulu profiter du printemps arabe en s’émancipant de la dictature d’Assad peuvent être qualifiés de « terroristes », mais alors les résistants français étaient aussi des « terroristes » puisqu’ils commettaient des attentats…

      Tout a commencé à Deraa en mars 2011 : « […] un groupe de dix à quinze adolescents sont arrêtés pour avoir inscrit sur les murs des graffitis proclamant : « Le peuple veut la chute du régime. » La réaction des autorités est aussitôt démesurée annonçant ce qui se passera ensuite dans toute la Syrie ».

      Plus loin on apprend que « [a]u début de l’année 2012, le soulèvement devient de plus en plus violent, avec un nombre croissant de victimes civiles, bien que les manifestations demeurent pacifiques. » ; à ce moment on ne parle toujours pas d’Al-Quaeda et encore moins de DAESH…

      Puis « [u]n an après le début du soulèvement (nous sommes donc en mars 2012) [d]e véritables combats se déroulent entre l’armée syrienne […] et l’ASL, de plus en plus active et qui revendique 40 000 membres, ainsi qu’avec des groupes de combattants salafistes qui commencent à se manifester. » ; ces lignes sont de mars 2013, date de parution du livre de Xavier Baron, et concordent avec mes souvenirs des événements. Par la suite on sait ce qu’il est advenu de l’ASL qui a dû se battre à la fois contre le régime Syrien, puis contre les groupes extrémistes (regroupés sous le vocable d’islamistes pour faire simple) et enfin contre les Russes qui lui ont envoyé leurs bombes sans faire de distinction avec DAESH (pour les Russes tous les opposants au régime Syrien sont qualifiés de terroristes et sont donc à éliminer)

      Aujourd’hui il ne reste rien de l’ASL et seuls demeurent encore quelques djihadistes pour se battre contre Assad, celui-ci a donc parfaitement manœuvré afin que certains esprits naïfs comme vous puissent le défendre et plaindre « le peuple syrien » qui serait donc un simple dommage collatéral.

      Enfin on peut s’interroger sur la libération (en mars ou en juin 2011) de prisonniers politiques par Bachar El-Assad, dont certains très dangereux car islamistes… S’agit-il d’un calcul délibéré d’Assad qui espérait ainsi pouvoir justifier ensuite la répression en ne faisant pas de détail entre islamistes et civils laïcs, ou bien a-t-il libéré ces prisonniers simplement pour apaiser les tensions, sachant que l’opposition demandait la libération des prisonniers politiques ? Il faudrait réfléchir à la question de savoir si un prisonnier « islamiste » était considéré par l’opposition comme un prisonnier « politique », à mon avis seul ce dernier était visé par la demande de libération…

      Doit-on pour finir rappeler l’histoire du clan Assad et notamment le massacre de Hama en 1982 (de 10000 à 40000 morts, en majorité des civils) ?

      Prendre la défense d’Assad, qui serait le garant des intérêts du « peuple syrien », démontre au mieux une grande méconnaissance du dossier (certes très complexe), au pire une complicité condamnable et s’apparentant à du pur négationnisme.

      Supprimer