Les mots ont un sens, en plus d'avoir une définition dans les dictionnaires, pourtant il y a des gens qui se font un malin plaisir de torturer la signification (plus ou moins ) exacte de certains mots afin que ceux-ci collent mieux à ce qu'ils croient, à leur vision toute personnelle du monde.
Il en va ainsi dans toutes les matières possibles et imaginables, mais je vais m'intéresser ici au sujet spécifique du climat qui est souvent à l'honneur sur mon blog.
Commençons tout d'abord par ce qui est peut-être le plus « parlant », à savoir la qualification des forces en présence.
Nous avons essentiellement deux côtés antagonistes, ceux que l'on appelle communément les climato-sceptiques et ceux que je qualifierai de climato-pragmatiques, ce dernier terme ayant à ma connaissance été usurpé par un thuriféraire de Philippe Verdier mais n'étant pas d'usage courant.
Le mot « sceptique » est vraiment très mal employé s'agissant de personnes qui en général ne doutent pas de grand chose ; normalement tout scientifique est sceptique par principe, et tout individu devrait l'être dans une certaine mesure, sans en faire une maladie, car être sceptique sur tout et sur rien cela s'appelle de la paranoïa...Par exemple je ne suis pas sceptique sur le fait que la vitesse de la lumière est d'environ 300 000 km/s, je n'ai simplement pas les capacités pour prouver ce fait par moi-même ou bien comprendre la preuve que m'apporterait un physicien, donc je fais confiance ; il en va de même sur tout ce qui touche au climat, je fais confiance au camp des pragmatiques dans lequel on trouve les climatologues, les vrais, même si je sais pertinemment qu'ils peuvent parfois soit se tromper soit émettre des hypothèses qui ne se révèleront pas tout à fait justes à l'épreuve du temps et de la confrontation avec les autres chercheurs.
Par ailleurs chez les sceptiques on trouve de véritables « climato-négationnistes », terme employé pour désigner ceux parmi les sceptiques qui désinforment sciemment le public à des fins purement idéologiques ou bassement matérielles (certains ont trouvé là une source de revenus confortables durant la plus grande partie de leur carrière, n'est-ce pas monsieur Singer ?) ; à noter que le mot « négationniste » utilisé tout seul est, pour l'instant, à réserver à celui qui nie la réalité de l'Holocauste, même si cela peut paraître anormal en considération des nombreux génocides perpétrés à toutes les époques,
dont certains sont encore niés aujourd'hui (les Arméniens, les Amérindiens, les Aborigènes d'Australie, etc.)
; c'est pour cela que pour l'instant le préfixe « climato » doit encore être accolé au mot « négationniste », sachant que plus on s'éloignera de la seconde guerre mondiale et plus cette forte connotation s'estompera (mon pronostic est que dans un siècle au moins le mot négationniste sera employé pour désigner toute personne niant une évidence, dont le changement climatique)
Depuis peu un autre terme est apparu, là-aussi par « usurpation d'identité », c'est celui de « climato-réaliste » ; évidemment il s'agit d'une arnaque à l'attention des naïfs qui pensent ainsi faire partie des gens qui ont les pieds sur terre et « à qui on ne la fait pas » ; en réalité (sic) ces soi-disant réalistes font à chaque occasion qui se présente la preuve qu'ils sont plutôt « irréalistes » en s'inventant, ou en gobant, toutes sortes d'« arguments » préfabriqués par l'usine de désinformation parfaitement huilée (sic) des industriels et des lobbies qui les représentent, aidés en cela par quelques scientifiques plus ou moins bidons (Singer déjà cité, ou Monckton, entre autres) ainsi que par des représentants de commerce plutôt performants, comme Marc Morano ou Rush Limbaugh, des références en la matière, à côté desquels nos Benoit Rittaud, Rémy Prud'homme ou François Gervais sont de véritables nains de jardin.
Afin de simplifier les choses je ne parlerai par la suite que des « faux-sceptiques » et des « vrais-pragmatiques » pour désigner chaque camp, que j'abrègerai en « FS » et « VP » afin de gagner un peu de place.
L'effet de serre est un terme utilisé par commodité afin de désigner le mécanisme par lequel certains gaz piègent la chaleur dans l'atmosphère et l'empêchent de s'échapper dans l'espace, contribuant ainsi à l'élévation des températures ; il n'est pas question ici d'expliquer en détail le principe de l'effet de serre, mais seulement de pointer du doigt l'inanité qui consiste, de la part des FS, à nier cet effet de serre sous prétexte que l'atmosphère de la Terre ne se comporte pas comme une serre de jardin.
Evidemment tout climatologue qui se respecte sait parfaitement faire la différence entre une serre de jardin et l'atmosphère de notre planète, et s'il emploie l'expression « effet de serre » c'est uniquement par commodité afin d'éviter de dire quelque chose comme « effet de piégeage de la chaleur par des gaz partiellement opaques au rayonnement infrarouge émis par la surface de la Terre », ce qui ne serait pas très facile à placer dans une conversation !
On trouve également, parfois, une critique concernant l'acidification des océans sous le fallacieux prétexte que les océans ne sont pas acides mais basiques ; cela les VP le savent parfaitement, et c'est là-aussi par commodité que l'on parle d'acidification, c'est-à-dire de baisse du pH, quand celui-ci « tend vers l'acide », même en milieu basique ; on devrait normalement dire « dé-basification » ou « dé-alcalinisation », on comprend donc pourquoi les chimistes préfèrent dire « acidification »...
Une autre source de malentendus et d'incompréhensions concerne la différence entre températures absolues et températures relatives, encore appelées anomalies de températures ; on voit par exemple :
Ces lecteurs n'ont de toute évidence rien compris à la différence entre températures absolues et anomalies de températures, car quand on parle de réchauffement de la planète la seule et unique façon de se le représenter est de raisonner en anomalies de températures, la température globale de la Terre n'étant absolument d'aucune utilité en la matière.
Cette température globale n'est en effet pas mesurable par un thermomètre ou quelque autre instrument, il s'agit simplement d'un calcul mathématique qui correspond à la moyenne de toutes les températures relevées sur la planète ; ainsi Alexis Hannart nous expliquait en 2014 :
Le livre Climats. Passé, présent, futur détaille en 4 pages comment, par le calcul, on en arrive à une température moyenne d'environ 15°C en partant d'un flux d'énergie solaire de 1 367W/m2 reçu du soleil, en tenant compte notamment de la rotondité de la planète et de son albédo. S'il faut 4 pages à deux scientifiques pour expliquer cette température moyenne de 15°C, on comprend aisément que ce n'est pas si simple que cela ; pour tout vous dire, ces 15°C correspondent à un flux radiatif de 390 W/m2, alors si vous voulez savoir comment on passe de 1 367 à 390 achetez donc le livre et vous saurez pourquoi d'une température théorique de -19°C on en arrive à une température effective de +15°C.
Mais que cette température globale moyenne soit de 14°C ou de 15°C cela ne nous indique en rien de combien elle monte chaque année, c'est pour cela qu'on utilise des anomalies de températures qui sont davantage appropriées.
Dans ce blog un de mes lecteurs avait expliqué parfaitement pourquoi il convenait de préférer les anomalies de températures plutôt que les températures absolues :
C'est si vrai que même un FS notoire utilise les anomalies de températures pour « prouver » qu'il n'y a pas eu de réchauffement durant près de deux décennies...
Un autre mot utilisé à tort et à travers est « normal » comme dans « climat normal » :
Il n'y a donc pas de climat « normal », par contre il y a un climat qui évolue, et apparemment ce n'est pas dans la bonne direction...
Un autre dada des FS est l'« ajustement des températures », comme ici :
Et ce sont les mêmes qui vénèrent des gens comme Spencer ou Christie, lesquels utilisent des données pourtant 100% ajustées ! En effet, les satellites ne mesurent pas les températures de l'atmosphère mais le rayonnement dans plusieurs longueurs d'ondes à partir duquel les températures seront inférées, c'est-à-dire calculées ; par ailleurs ces calculs sont fréquemment revus et donc ajustés, il s'agit alors d'ajustements d'ajustements si l'on peut dire, alors que les températures de surface sont bien directement mesurées au préalable par des thermomètres de différents types, donnant ainsi des valeurs brutes qui peuvent éventuellement faire l'objet d'ajustements si elles le nécessitent, par exemple en cas de changement de place d'une station météo (si on la déménage plus haut en altitude elle va forcément donner des températures plus basses que précédemment) ; croire, ou faire croire, que les scientifiques truqueraient les ajustements pour ne garder que ceux qui montrent une hausse, en laissant de côté ceux qui montreraient une baisse, c'est tout simplement insulter ces scientifiques en les traitant d'escrocs.
Le comble est atteint quand ces FS prétendent que si les ajustements sont non-significatifs au niveau global, ce qu'ils sont en réalité, les hausses compensant plus ou moins les baisses, alors pourquoi les climatologues les font-ils ? Si les climatologues ne les faisaient pas, ces mêmes FS les critiqueraient en prétendant que si l'on ne fait pas d'ajustement c'est pour cacher la stagnation ou la baisse des températures ! Quoi que les climatologues fassent, ils auront de toute façon toujours tort.
Le CO2 est le gaz de la vie il parait, d'après par exemple
Evidemment personne n'a jamais nié que le CO2 était un élément indispensable à la vie sur Terre, mais on pourrait dire la même chose de l'oxygène, de l'azote (dont les thuriféraires du CO2 ne parlent jamais) et de l'eau, entre autres.
Tous les organismes vivants, y compris nous les hommes (et les femmes, il ne faut pas l'oublier), ont besoin d'eau pour vivre, sans eau seules quelques créatures sont capables de résister « un certain temps », pourtant trop d'eau peut nous tuer, ce qui ne fait aucun doute ; de la même manière trop de CO2 peut être mortel, alors parler de « gaz de la vie » est quelque peu paradoxal, n'est-ce pas ?
Et puis le CO2 n'est pas un poison ni un polluant, hein !
Ben si, le CO2 peut parfaitement être un poison et/ou un polluant dans certaines occasions, par exemple quand il se retrouve en grandes quantités là où il devrait être présent en proportions raisonnables ; je rappellerai simplement mon billet intitulé Comment déconstruire la désinformation en matière de science climatique ? dans lequel les deux notions de polluant et de poison étaient évoquées :
Evidemment qui dit polluant dit réglementation et taxation, donc...
Donc en niant que le CO2 soit un polluant on tente d'éviter tout ce qui peut gêner le business, est-ce si compliqué que cela à comprendre ?
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Il y a probablement bien d'autres mots ou expressions détournés, déformés ou mal interprétés par les faux sceptiques, je n'en ai cité que quelques uns qui me sont venus à l'esprit en faisant un peu travailler ma mémoire. Si vous en connaissez d'autres vous êtes libres de me le faire savoir, y compris si vous en trouvez en provenance des vrais pragmatiques, mais à mon avis il vous faudra faire davantage d'efforts que moi pour les dénicher de ce côté-ci du terrain climatique.
Il en va ainsi dans toutes les matières possibles et imaginables, mais je vais m'intéresser ici au sujet spécifique du climat qui est souvent à l'honneur sur mon blog.
Commençons tout d'abord par ce qui est peut-être le plus « parlant », à savoir la qualification des forces en présence.
Nous avons essentiellement deux côtés antagonistes, ceux que l'on appelle communément les climato-sceptiques et ceux que je qualifierai de climato-pragmatiques, ce dernier terme ayant à ma connaissance été usurpé par un thuriféraire de Philippe Verdier mais n'étant pas d'usage courant.
Source chribactu |
Le mot « sceptique » est vraiment très mal employé s'agissant de personnes qui en général ne doutent pas de grand chose ; normalement tout scientifique est sceptique par principe, et tout individu devrait l'être dans une certaine mesure, sans en faire une maladie, car être sceptique sur tout et sur rien cela s'appelle de la paranoïa...Par exemple je ne suis pas sceptique sur le fait que la vitesse de la lumière est d'environ 300 000 km/s, je n'ai simplement pas les capacités pour prouver ce fait par moi-même ou bien comprendre la preuve que m'apporterait un physicien, donc je fais confiance ; il en va de même sur tout ce qui touche au climat, je fais confiance au camp des pragmatiques dans lequel on trouve les climatologues, les vrais, même si je sais pertinemment qu'ils peuvent parfois soit se tromper soit émettre des hypothèses qui ne se révèleront pas tout à fait justes à l'épreuve du temps et de la confrontation avec les autres chercheurs.
Source micael |
Par ailleurs chez les sceptiques on trouve de véritables « climato-négationnistes », terme employé pour désigner ceux parmi les sceptiques qui désinforment sciemment le public à des fins purement idéologiques ou bassement matérielles (certains ont trouvé là une source de revenus confortables durant la plus grande partie de leur carrière, n'est-ce pas monsieur Singer ?) ; à noter que le mot « négationniste » utilisé tout seul est, pour l'instant, à réserver à celui qui nie la réalité de l'Holocauste, même si cela peut paraître anormal en considération des nombreux génocides perpétrés à toutes les époques,
Source denisdonikian |
; c'est pour cela que pour l'instant le préfixe « climato » doit encore être accolé au mot « négationniste », sachant que plus on s'éloignera de la seconde guerre mondiale et plus cette forte connotation s'estompera (mon pronostic est que dans un siècle au moins le mot négationniste sera employé pour désigner toute personne niant une évidence, dont le changement climatique)
Source youtube |
Afin de simplifier les choses je ne parlerai par la suite que des « faux-sceptiques » et des « vrais-pragmatiques » pour désigner chaque camp, que j'abrègerai en « FS » et « VP » afin de gagner un peu de place.
Source YouTube |
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Source convention |
Evidemment tout climatologue qui se respecte sait parfaitement faire la différence entre une serre de jardin et l'atmosphère de notre planète, et s'il emploie l'expression « effet de serre » c'est uniquement par commodité afin d'éviter de dire quelque chose comme « effet de piégeage de la chaleur par des gaz partiellement opaques au rayonnement infrarouge émis par la surface de la Terre », ce qui ne serait pas très facile à placer dans une conversation !
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Source seagazing |
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Et que dire du consensus sur le réchauffement climatique ?
Source qcm de culture generale |
Les FS nous bassinent avec ce mot en voulant nous faire croire qu'il n'existerait pas parmi la communauté scientifique ; mieux, il affirment, par un malhabile détournement de signification, que la science ne se fait pas à coup de consensus, ce qui est parfaitement vrai et que personne n'a jamais contesté, puisque le consensus n'est rien d'autre que l'accord de la communauté scientifique sur un sujet donné à un moment donné, rien de plus.
Par conséquent le consensus peut évoluer dans le temps, le problème, pour les FS, c'est qu'ils sont totalement incapables d'apporter une réfutation quelconque au fait que nos émissions de CO2 sont la cause essentielle de la hausse des températures depuis environ un siècle et demi ; il leur suffirait pourtant, afin de faire basculer le consensus en leur faveur, de fournir la preuve que « quelque chose d'autre » que le CO2 anthropique, le soleil par exemple, est ce qui fait monter les températures, une autre hypothèse étant...que les températures ne montent pas, ce qui règlerait définitivement le problème !
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Contrairement aux apparences ceci n'est pas une publicité sur laquelle vous pouvez cliquer... (source solutions-deco) |
Une autre source de malentendus et d'incompréhensions concerne la différence entre températures absolues et températures relatives, encore appelées anomalies de températures ; on voit par exemple :
skyfall.fr/liens-vers-les-donnees-climatiques/
pourquoi parler en anomalies et non en températures véritables.
skyfall.fr/2016/11/05/bulletin-climato-realistes-n-49/comment-page-3/#comments
Lorsqu’on présente l’évolution des T° par une anomalie par rapport à une moyenne de référence choisie arbitrairement , avec un graphique où l’ordonnée est graduée de -1° à +1° , on a forcément l’impression que les courbes grimpent même avec une hausse de 0,5°.
Construire des courbes avec les températures absolues garanti une meilleure fidélité sur le long terme car tous les points sont solidement rattachés aux observations et donc à la température réelle.
Les techniques par anomalies sont une absurdité. On nous dit que les T° augmentent mais personne ne nous dit quelle est la T° moyenne globale de la planète.
Cette température globale n'est en effet pas mesurable par un thermomètre ou quelque autre instrument, il s'agit simplement d'un calcul mathématique qui correspond à la moyenne de toutes les températures relevées sur la planète ; ainsi Alexis Hannart nous expliquait en 2014 :
Le climat est [...] intrinsèquement une notion statistique et par conséquent, climat et moyenne sont inséparables.
[...] la température globale de la Terre est la valeur qui permet à la planète d’équilibrer son bilan énergétique.
[...] la température moyenne absolue sur la période 1961-1990 est estimée à 14°C avec une marge d’erreur de +-0.5°C mais l’estimation de la différence entre la température moyenne en 2010 et cette période de référence s’élève à +0.53°C1 avec une marge d’erreur de +-0.09°CCe qui est le plus important à noter ici, c'est que la température absolue pour la période 1961-1990 est estimée avec une marge d'erreur de 0,5°C, alors que l'anomalie de températures constatée en 2010 par rapport à cette période de référence présente une marge d'erreur de seulement 0,09°C, soit 5 fois moins élevée !
Source avenoctum |
Le livre Climats. Passé, présent, futur détaille en 4 pages comment, par le calcul, on en arrive à une température moyenne d'environ 15°C en partant d'un flux d'énergie solaire de 1 367W/m2 reçu du soleil, en tenant compte notamment de la rotondité de la planète et de son albédo. S'il faut 4 pages à deux scientifiques pour expliquer cette température moyenne de 15°C, on comprend aisément que ce n'est pas si simple que cela ; pour tout vous dire, ces 15°C correspondent à un flux radiatif de 390 W/m2, alors si vous voulez savoir comment on passe de 1 367 à 390 achetez donc le livre et vous saurez pourquoi d'une température théorique de -19°C on en arrive à une température effective de +15°C.
Mais que cette température globale moyenne soit de 14°C ou de 15°C cela ne nous indique en rien de combien elle monte chaque année, c'est pour cela qu'on utilise des anomalies de températures qui sont davantage appropriées.
Dans ce blog un de mes lecteurs avait expliqué parfaitement pourquoi il convenait de préférer les anomalies de températures plutôt que les températures absolues :
[...] avec les anomalies, [on a] la possibilité de comparer deux périodes éloignées à la même moyenne de référence. Admettons que l'une soit 1°C supérieure à la moyenne de référence, l'autre 1°C inférieure à cette même moyenne. La différence [...] est de 2°C. [...]
[...] ce que l'on peut obtenir facilement avec des anomalies, c'est qu'on peut comparer des périodes, ou des lieux, qui ont des moyennes de références différentes. [...] nous savons que dans l'hémisphère nord, le mois de février est généralement plus froid que le mois de juillet. Comparer leurs températures de février et juillet 2016 ne nous apprend pas grand-chose. Par contre, comparer la différence de température du mois de février 2016 à la moyenne des 30 derniers mois de février (l'anomalie de ce mois) [et] la différence de température du mois de juillet 2016 à la moyenne des 30 derniers mois de juillet apporte des enseignements. Parce qu'en éliminant les éléments non comparables, je peux me concentrer sur l'essentiel : y a-t-il eu un réchauffement, un refroidissement pas d'évolution en février ou en juillet. Ou par les mêmes méthodes, en Europe, en Arctique, en 2016, à la surface des océans, en altitude ...
A contrario, si je [...] dis qu'il a fait 12°C en février à Paris en 2016, et 19°C en juillet en 1986, quel(s) enseignement(s) [peut-on] en tirer ? De même, si je [...] dis qu'il a fait 4°C en février à Bratislava en 2016 ?
Cerise sur le gâteau, en calculant la moyenne de référence sur une période suffisamment longue - typiquement une trentaine d'années - on peut éliminer le bruit - el niño, l'activité solaire, l'activité volcanique, ... - et se concentrer sur le signal - l'évolution, ou non, des températures.
A contrario, si je [...] dis qu'il a fait 12°C en février à Paris en 2016, et 19°C en juillet en 1986, quel(s) enseignement(s) [peut-on] en tirer ? De même, si je [...] dis qu'il a fait 4°C en février à Bratislava en 2016 ?
Cerise sur le gâteau, en calculant la moyenne de référence sur une période suffisamment longue - typiquement une trentaine d'années - on peut éliminer le bruit - el niño, l'activité solaire, l'activité volcanique, ... - et se concentrer sur le signal - l'évolution, ou non, des températures.
Avant, c'était une anomalie spatiale, mais elle en a eu assez que tout le monde inverse sa polarité : Source hearthstone |
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Un autre mot utilisé à tort et à travers est « normal » comme dans « climat normal » :
https://www.contrepoints.org/2015/03/04/199962-climathon-semaine-9-the-new-normal
On voit certains FS clamer qu'il n'y a pas de « climat normal », ce qui nous ramène en fait aux « anomalies de températures » déjà vues ci-dessus ; c'est parce qu'ils contestent la normalité du climat qu'ils refusent d'entendre parler d'anomalies, mais ils ne se rendent pas compte que les anomalies ne sont en réalité que des écarts par rapport à une moyenne prise arbitrairement dans le passé ; quelle que soit cette période de référence cela ne change rien à la forme de la courbe et au fait qu'on peut lire l'évolution de la température dans le temps, la seule chose qui change c'est la valeur relative de l'écart par rapport à la période de référence, si cette période est 1871-1900 ou 1951-1980 la courbe aura la même forme et la hausse de température sera exactement la même.Chassés du paradis climatique originel, nous sommes entrés dans l’ère du new normal climatique.
Il n'y a donc pas de climat « normal », par contre il y a un climat qui évolue, et apparemment ce n'est pas dans la bonne direction...
Source tumblr |
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Un autre dada des FS est l'« ajustement des températures », comme ici :
https://www.contrepoints.org/2015/02/26/198684-climat-pourquoi-les-ajustements-apportes-aux-temperatures
Nous nous retrouvons ainsi plongés dans la théorie du complot : si les climatologues ajustent les températures, c'est forcément pour montrer une tendance « réchauffiste », tous les climatologues de la planète sont donc de mèche pour trafiquer les données brutes et faire croire au commun des mortels que les températures augmentent alors qu'elles stagnent ou même qu'elles baissent !L’intention évidente des ajustements est de créer l’illusion d’un signal de réchauffement planétaire important dans les temps récents.
Source peerlessfaucet |
Et ce sont les mêmes qui vénèrent des gens comme Spencer ou Christie, lesquels utilisent des données pourtant 100% ajustées ! En effet, les satellites ne mesurent pas les températures de l'atmosphère mais le rayonnement dans plusieurs longueurs d'ondes à partir duquel les températures seront inférées, c'est-à-dire calculées ; par ailleurs ces calculs sont fréquemment revus et donc ajustés, il s'agit alors d'ajustements d'ajustements si l'on peut dire, alors que les températures de surface sont bien directement mesurées au préalable par des thermomètres de différents types, donnant ainsi des valeurs brutes qui peuvent éventuellement faire l'objet d'ajustements si elles le nécessitent, par exemple en cas de changement de place d'une station météo (si on la déménage plus haut en altitude elle va forcément donner des températures plus basses que précédemment) ; croire, ou faire croire, que les scientifiques truqueraient les ajustements pour ne garder que ceux qui montrent une hausse, en laissant de côté ceux qui montreraient une baisse, c'est tout simplement insulter ces scientifiques en les traitant d'escrocs.
Le comble est atteint quand ces FS prétendent que si les ajustements sont non-significatifs au niveau global, ce qu'ils sont en réalité, les hausses compensant plus ou moins les baisses, alors pourquoi les climatologues les font-ils ? Si les climatologues ne les faisaient pas, ces mêmes FS les critiqueraient en prétendant que si l'on ne fait pas d'ajustement c'est pour cacher la stagnation ou la baisse des températures ! Quoi que les climatologues fassent, ils auront de toute façon toujours tort.
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Le CO2 est le gaz de la vie il parait, d'après par exemple
https://www.contrepoints.org/2014/06/24/169917-pour-patrick-moore-fondateur-de-greenpeace-le-co2-est-une-bonne-chose
Le CO2 est la source d’énergie la plus importante de toute vie sur terre.
Source slideplayer |
Tous les organismes vivants, y compris nous les hommes (et les femmes, il ne faut pas l'oublier), ont besoin d'eau pour vivre, sans eau seules quelques créatures sont capables de résister « un certain temps », pourtant trop d'eau peut nous tuer, ce qui ne fait aucun doute ; de la même manière trop de CO2 peut être mortel, alors parler de « gaz de la vie » est quelque peu paradoxal, n'est-ce pas ?
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Et puis le CO2 n'est pas un poison ni un polluant, hein !
https://www.contrepoints.org/2015/04/21/205301-le-co2-nest-pas-un-poison
le CO2 n’est ni un poison, ni un polluant ! Il ne l’a jamais été et il ne le sera jamais !
Poison en vente libre (non non, pas la peine de cliquer dessus, vous n'aurez pas de réduction sur le flacon) |
Affirmation : le CO2 n'est pas un problème car c'est un gaz incolore et invisible (comprendre que ce n'est pas un poison)
Sophisme de diversion : la visibilité d'une substance n'est pas pertinente pour savoir si elle peut avoir un impact. Les substances peuvent être invisibles et cependant nocives. Par exemple, le monoxyde de carbone est toxique, tout comme le rayonnement des substances radioactives. En effet, l'invisibilité du CO2 est un élément clé de l'effet de serre : il laisse passer la lumière du soleil mais emprisonne la chaleur infrarouge, ce qui provoque une série d'impacts climatiques.
Affirmation : le CO2 n'est pas un polluant.
Sophisme de diversion : chicaner sur les définitions techniques du polluant est une distraction par rapport aux réalités des impacts négatifs du réchauffement climatique. Un polluant est une substance qui perturbe l'environnement - le CO2 le fait en piégeant la chaleur.
L’EPA classe les gaz à effet de serre parmi les polluants (source leblogauto) |
Donc en niant que le CO2 soit un polluant on tente d'éviter tout ce qui peut gêner le business, est-ce si compliqué que cela à comprendre ?
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Il y a probablement bien d'autres mots ou expressions détournés, déformés ou mal interprétés par les faux sceptiques, je n'en ai cité que quelques uns qui me sont venus à l'esprit en faisant un peu travailler ma mémoire. Si vous en connaissez d'autres vous êtes libres de me le faire savoir, y compris si vous en trouvez en provenance des vrais pragmatiques, mais à mon avis il vous faudra faire davantage d'efforts que moi pour les dénicher de ce côté-ci du terrain climatique.
Ceci n'est pas un défi que je lance à certains de mes lecteurs. |
Voilà encore un très bon article :)
RépondreSupprimerTes "climato-neuneu" l'on loupé celui-là :D
Peut-être trop long et trop compliqué à comprendre, ils auront passé leur chemin, faut pas trop leur demander de fatiguer leurs neurones qui sont déjà pas mal atteints.
Supprimer:D
SupprimerEt puis ils ont skyfall à lire régulièrement aussi ; ils ont pas trop de temps libre ;)