lundi 1 mai 2023

Leçon de désinformation avec Elpis sur Twitter

 Twitter, on ne le sait que trop bien, est le nouvel outil de désinformation prisé par ceux qui auparavant opéraient dans d'obscurs blogs ou sites internet. Twitter permet une audience démultipliée et sa prise en main par Elon Musk ne va pas arranger les choses (mais ça c'est une autre histoire)

Nous connaissions Paul Maxit (voir Mais qui est donc Paul Maxit ? Paul qui ?) qui créa son compte en 2013 et qui est toujours actif à l'heure actuelle avec 5311 followers (soit 0,008% de la population française quand même...), nous avons depuis peu un certain Elpis dont le compte est encore plus ancien (créé en 2012 !) et qui arrive à être suivi par 20600 gogos (0,03% de la population française mine de rien)

Je dis « depuis peu » car je n'ai vu apparaitre ce gugusse que depuis peut-être un an ou deux, auparavant il m'était totalement inconnu alors que cela fait près d'une décennie que je m'intéresse au climato-crétinisme.

Ici je ne vais parler que d'un de ses récents tweets où il affirmait ceci :

De nombreuses recherches ont été menées sur la reconstitution de la température globale et du CO2 atmos à partir de divers proxys. Voici les données les plus récentes, qui remontent à 105 millions d’années. Rien ne prouve que le CO2 ait été un facteur du paléoclimat de la Terre.


D'où vient ce graphique qui compile plusieurs études ? On n'en saura rien. Est-il issu d'une méta-étude publiée dans une revue scientifique à comité de lecture, ce qui permettrait de valider la justesse des courbes représentées ? Vous rêvez ! Si c'était le cas monsieur Elpis se serait fait un plaisir de citer cette étude, au lieu de cela il présente un joli dessin avec plein de points de toutes les couleurs et deux courbes sensées représenter l'une l'évolution des températures et l'autre celle du CO₂. On n'est pas supposé le croire sur parole, n'est-ce pas ?

Ce qui est intéressant c'est qu'il mentionne un certain nombre d'études à l'appui de ce graphique, et il s'avère que ces études existent bien et qu'elles émanent de véritables chercheurs comme nous allons le voir.

Il y a d'abord une liste de 5 études sur les températures suivies par une seule sur le CO₂. Regardons-les l'une après l'autre.



Cette étude concerne les dernières 66 millions d'années et présente l'évolution suivante des températures durant cette période :

Fig. 1. Ensemble de données isotopiques sur le carbone et l'oxygène des foraminifères benthiques de référence mondiale du Cénozoïque (CENOGRID) provenant de carottes de forage océanique couvrant les 66 derniers millions d'années.


Difficile de voir une correspondance parfaite entre ces deux courbes et celle montrée par Elpis, tellement les échelles sont différentes, mais admettons qu'elles concordent, après tout on y voit une variation d'environ une vingtaine de degrés tant chez Elpis (de 284 à 305K) que chez Westerhold (de -4 à +16°C), donc accordons ce point à Elpis. On fera seulement remarquer que l'étude mentionne la température actuelle ainsi que celles prévues selon différents scénarios :

Zoom sur la partie droite du graphique.

On peut donc en déduire que Westerhold et al. sont parfaitement en accord avec le consensus scientifique, contrairement à monsieur Elpis.



Cette étude se limite à l'Holocène, soit les 12000 dernières années seulement, à comparer avec les 105 millions d'années d'Elpis...

Ce qui est intéressant c'est qu'elle contient la fameuse courbe en crosse de hockey tant décriée par les climato-guignols :

Température moyenne à la surface du globe en utilisant différentes méthodes de reconstruction.


Et là quand on compare avec le graphique d'Elpis ça ne concorde plus du tout. Chez lui on voit une diminution constante de la température durant l'Holocène, alors que dans l'étude Kaufman on distingue nettement deux remontées spectaculaires, l'une entre -12000 et -10000 et l'autre bien sûr depuis le dernier siècle !

Cette étude en mentionne d'ailleurs une autre, celle de Shakun et al. de 2012 (Global warming preceded by increasing carbon dioxide concentrations during the last deglaciation) dans laquelle on peut lire dès les toutes premières lignes du résumé :
The covariation of carbon dioxide (CO2) concentration and temperature in Antarctic ice-core records suggests a close link between CO2 and climate during the Pleistocene ice ages. 
La covariation de la concentration de dioxyde de carbone (CO2) et de la température dans les carottes de glace de l'Antarctique suggère un lien étroit entre le CO2 et le climat pendant les périodes glaciaires du Pléistocène.
Evidemment monsieur Elpis se gardera bien de vous donner ce genre de détail qui pourrait vous perturber...



Etude relative au Crétacé, période allant de -145 à -66 millions d'années. Là aussi difficile de comparer les données d'Elpis avec ce genre de graphique émanant de cette étude :

Fig. 7. Reconstitutions de température TEX86 compilées pour le Crétacé.


Bref, je pose mon joker et passe à l'étude suivante.



Je ne citerai qu'un passage de son résumé :
A comparison of the new temperature reconstruction with radiative forcing from greenhouse gases estimates an Earth system sensitivity of 9 degrees Celsius (range 7 to 13 degrees Celsius, 95 per cent credible interval) change in global average surface temperature per doubling of atmospheric carbon dioxide over millennium timescales. This result suggests that stabilization at today’s greenhouse gas levels may already commit Earth to an eventual total warming of 5 degrees Celsius (range 3 to 7 degrees Celsius, 95 per cent credible interval) over the next few millennia as ice sheets, vegetation and atmospheric dust continue to respond to global warming.
Une comparaison entre la nouvelle reconstruction des températures et le forçage radiatif dû aux gaz à effet de serre permet d'estimer la sensibilité du système terrestre à un changement de 9 degrés Celsius (intervalle de 7 à 13 degrés Celsius, intervalle crédible à 95 %) de la température moyenne à la surface du globe par doublement du dioxyde de carbone atmosphérique sur des échelles de temps millénaires. Ce résultat suggère que la stabilisation des niveaux actuels de gaz à effet de serre pourrait déjà engager la Terre dans un réchauffement total de 5 degrés Celsius (intervalle de 3 à 7 degrés Celsius, intervalle crédible à 95 %) au cours des prochains millénaires, alors que les nappes glaciaires, la végétation et les poussières atmosphériques continueront à réagir au réchauffement de la planète.
Je pense que cela se passe de commentaire.



Nous allons ici également nous contenter de lire quelques mots du résumé qui nous prouveront une fois de plus que monsieur Elpis prend certaines personnes pour ce qu'elles sont :
The overall stratigraphic trend is remarkably similar to records of high-latitude SSTs and bottom-water temperatures, suggesting that the cooling pattern was global rather than regional and, therefore, driven predominantly by declining atmospheric pCO2 levels.
La tendance stratigraphique globale est remarquablement similaire aux enregistrements des températures de la surface de la mer et des eaux de fond des hautes latitudes, ce qui suggère que le refroidissement était global plutôt que régional et, par conséquent, principalement dû à la baisse des niveaux de pCO2 dans l'atmosphère.


Voici donc la seule étude concernant l'évolution du CO₂. Quelques extraits pour se faire une idée :
Here we show that the slow 50 Wm−2 increase in TSI over the last 420 million years (an increase of 9 Wm−2 of radiative forcing) was almost completely negated by a long-term decline in atmospheric CO2.

Nous montrons ici que la lente augmentation de ∼50 Wm-2 de la TSI au cours des derniers ∼420 millions d'années (une augmentation de ∼9 Wm-2 du forçage radiatif) a été presque complètement annulée par une baisse à long terme du CO2 atmosphérique.

Humanity’s fossil-fuel use, if unabated, risks taking us, by the middle of the twenty-first century, to values of CO2 not seen since the early Eocene (50 million years ago). If CO2 continues to rise further into the twenty-third century, then the associated large increase in radiative forcing, and how the Earth system would respond, would likely be without geological precedent in the last half a billion years.

L'utilisation des combustibles fossiles par l'humanité, si elle se poursuit, risque de nous amener, d'ici le milieu du XXIe siècle, à des valeurs de CO2 jamais atteintes depuis le début de l'Éocène (il y a 50 millions d'années). Si le CO2 continue d'augmenter au cours du vingt-troisième siècle, la forte augmentation du forçage radiatif qui en résulterait et la manière dont le système terrestre réagirait seraient probablement sans précédent géologique au cours du dernier demi-milliard d'années.

The majority (75%) of the greenhouse effect is due to the warming effects of water vapour and clouds, with the non-condensing greenhouse gasses (predominantly CO2 and CH4) accounting for the remaining 25% (ref. 3). However, at the temperatures and pressures typical of the Earth’s surface, water vapour and clouds act as feedbacks rather than drivers of the greenhouse effect, with CO2 and CH4, and the other non-condensing GHGs (for example, N2O) determining the overall strength of the greenhouse effect3. Given this understanding, and that summarized in equation (1), the climatic evolution of the Earth over geological time is largely a function of the concentration of the non-condensing greenhouse gases, planetary albedo (A) and the TSI (Fs; for example, ref. 4).
La majorité (∼75%) de l'effet de serre est due aux effets de réchauffement de la vapeur d'eau et des nuages, les gaz à effet de serre non condensants (principalement le CO2 et le CH4) représentant les 25% restants (réf. 3). Cependant, aux températures et pressions typiques de la surface de la Terre, la vapeur d'eau et les nuages agissent comme des rétroactions plutôt que comme des moteurs de l'effet de serre, le CO2 et le CH4, ainsi que les autres GES non condensants (par exemple, le N2O) déterminant l'intensité globale de l'effet de serre. Compte tenu de cette compréhension, et de celle résumée dans l'équation (1), l'évolution climatique de la Terre au cours des temps géologiques est largement fonction de la concentration des gaz à effet de serre non condensants, de l'albédo planétaire (A) et de la TSI (Fs ; par exemple, réf. 4).

Cette dernière étude montre sans ambiguïté que ses auteurs sont eux-aussi en plein accord avec le consensus scientifique sur le réchauffement climatique anthropique.


Conclusion.

On voit donc à l'oeuvre avec Elpis le mode opératoire habituel des désinformateurs sur le climat (mais aussi sur le Covid ou sur l'Ukraine...) : on fabrique un graphique à partir d'études tout ce qu'il y a de plus sérieuses, émanant de scientifiques reconnus auxquels on fait dire l'exact contraire de ce qu'ils expliquent dans leurs travaux de recherche. Evidemment les "suiveurs" d'Elpis ne sont pas du genre à se poser trop de questions, en tout cas pas les bonnes questions, la preuve :


Alors je vous suis depuis longtemps mais à chaque fois que j'évoque vos tweets on me prend pour complotiste à suivre des scientifiques sans intérêt ou anonymes sans poids. Je ne suis pas de la partie et ne sais trop quoi penser. Je m'inscris dans le doute mais bon 🙄


Même situation pour moi. Pour l'instant, j'ai simplement eu le temps de vérifier qu'effectivement, le rapport 1992 (de mémoire) du GIEC était aux fraises sur toutes ses prédictions. Et que les lobbies sont tous pro-climat. Ce qui fait que j'ai tendance à ne plus y croire.


Et sans rentrer dans les études, les modèles ou les reconstructions de données, il y a des réalités qui ne sont jamais rappelées, comme par exemple la viticulture en europe du nord au moyen age qui laisse présumer qu'il y faisait bien plus chaud qu'aujourd'hui.


La position du doute revient toujours à être complotiste, que ce monde est binaire



8 commentaires:

  1. (désolé pour le possible double post mais la version anonyme est limitante...)
    Bonjour,
    cela fait un moment que je lis vos billets, essentiellement sur le climat, et je dois dire que j'apprécie beaucoup le ton caustique avec lequel vous traitez les élucubrations de nos " chers amis" climato-dénialistes ^^. A ce sujet je me permets de porter à votre connaissance une étude du CNRS datant de février 2023, qui si vous ne la connaissez pas encore, devrait vous intéresser. L'interview du responsable de cette étude dans le Journal du CNRS l'est également :
    Climatosceptiques : sur Twitter, enquête sur les mercenaires de l’intox (pour l'interview)
    LES NOUVEAUX FRONTS DU DÉNIALISME ET DU CLIMATO-SCEPTICISME (étude climatoscope 2023).
    Dans le rapport il est d'ailleurs fait mention de ce fameux Elpis_R (page 24) !

    Si vous aimez les repères de climato-dénialistes, à part twitter, on peut observer de très beaux spécimens dans les fils de discussions des articles "climats" (section "Planète") du journal en ligne gratuit "20 minutes", journal plutôt pro-science climatique.

    En attente de lire votre prochain billet sur le sujet ^^

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    1. Merci pour le soutien moral, ça fait quand même du bien de voir qu'on n'est pas seul à prêcher dans le désert !

      Vous faites allusion je pense à l'étude récente de David Chavalarias dont le CNRS se fait l'écho dans https://lejournal.cnrs.fr/articles/climatosceptiques-sur-twitter-enquete-sur-les-mercenaires-de-lintox

      Cette étude est visible ici : https://nextcloud.iscpif.fr/index.php/s/qiA5DJoGYMS2jHS#pdfviewer

      Et effectivement Elpis a l'honneur d'y figurer des pages 24 à 26, ce qui montre son importance dans la sphère climatosceptique.

      Benoit Rittaud s'est d'ailleurs fendu d'un billet inepte (comme à son habitude) qu'on peut lire ici : https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2023/02/14/le-climatoscope-cafe-du-commerce-climatique/

      On peut y lire à la fin cette perle : « C’est ce genre de propos du café du commerce qui permettra donc à ses auteurs de pouvoir dire qu’ils ont « publié une étude ». Maintenant, ils ont une « légitimité ». Ils sont « experts » et seront présentés comme tels. De vrais « scientifiques » qui « savent de quoi ils parlent, eux » : 36 pages, ce n’est pas rien. » Il ne se rend même pas compte qu'il est en train de se décrire lui ainsi que ses amis tels François Gervais. Pathétique. Sur le moment j'ai eu envie d'écrire un blog et puis je me suis dit que ça n'en valait pas la peine. Marre de passer du temps avec ces guignols.

      Pour 20 minutes je ne savais pas, je vais voir de quoi il retourne de ce pas;)

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    2. Oui c'est bien cette étude là.
      D'ailleurs avant de vous lire je n'avais pas connaissance des Mr Ritteaud et compagnie, me renseignant sur le changement climatique quasi uniquement via la littérature scientifique dont ils sont absent sur ce thème (du moins dans les revues prestigieuses).
      Je suis aller voir le blog que vous avez mis dans votre commentaire et j'ai lu quelques lignes + commentaires = voilà pourquoi je ne vais pas sur ce genre de site, ca me donne envie d'éclater mon écran à chaque ligne... surtout lorsque je lis le quidam de base BAC-12 qui se permet de critiquer des études de chercheurs du niveau de ceux du CNRS... Mais bon, critiquer la science est surement devenue une mode dans certain milieu...

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    3. Il faut que vous sachiez que Benoit Rittaud est le créateur et le président de l'Association des climatoréalistes (sic), ACR en abrégé. Si vous tombez sur des gugusses qui se réfèrent à cette association vous savez à qui vous avez affaire.

      Il fut un temps où je publiais chaque semaine un sottisier dans lequel les commentateurs du site de Rittaud prenaient une large place. Si le cœur vous en dit et afin d'avoir une idée du niveau vous pouvez cliquer sur les tags "sottisier" et "fadaisier" dans le bandeau de droite, mais vous n'y êtes pas obligé si vous tenez à avoir encore quelque espoir dans le génie humain...

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    4. J'avais déjà fait un tour dans la section bêtisier et même lu plusieurs échanges que vous aviez eu avec un climato-dénialiste qui s'incrustait souvent sur votre blog (il est parti bouder maintenant ^^ et à 44 ans je n'ai plus d'illusion sur la bêtise humaine : l'élection de Trump n'a échappé à personne...).
      La section bêtisier me rappel un peu une partie du site de JM Jancovici sur les critiques de livres de climato-sceptiques comme Allègre et consort... Il me semble que vous n'êtes pas fan fan de JMJ (non pas que vous êtes anti-jeunes ^^) mais cette partie est tout de même intéressante.

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    5. Vous parlez de la page bêtisier que j'avais créée, mais j'ai cessé de l'alimenter depuis un bon moment déjà. J'ai ensuite publié des billets hebdomadaires avec les tags sottisier (https://sogeco31.blogspot.com/search/label/sottisier) puis fadaisier (https://sogeco31.blogspot.com/search/label/fadaisier) et je me suis lassé et j'ai arrêté.

      Je ne suis fan de personne en fait, mais je considère JMJ comme quelqu'un de fiable concernant tout ce qui touche au changement climatique ; là où j'ai quelques réserves c'est sur ses notions d'économie (et je ne suis pas le seul)

      Et non je ne risque pas d'être anti-jeunes, Greta Thunberg étant une personne que j'apprécie malgré mon grand âge !

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    6. Bonjour, juste pour vous signaler, à toute fin utile (voir simplement divertissante), que "20 minutes" vient de sortir un petit article en lien avec le réchauffement climatique (Réchauffement climatique : La France doit se préparer à +4 °C, au-dessus de la moyenne mondiale) et comme prévu c'est un festival dans les commentaires ^^.

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    7. Je viens de voir l'article mais je suis sceptique. Si la planète se réchauffe en moyenne de 3°C c'est bien plus que 4°C à quoi on doit s'attendre en France à mon avis. Il faut savoir que 90% de la chaleur additionnelle va dans les océans qui couvrent 70% de la surface terrestre. Les continents se réchauffent donc davantage que les océans d'un facteur presque égal à 2 (voir https://lederniercarbone.org/rechauffement-continents/#:~:text=Le%20r%C3%A9chauffement%20moyen%20des%20continents%20est%20environ%20de,%2A%200.7%20%2B%2030%25%20%2A%201.4%20%3D%200.9%29.)

      Par conséquent pour +3°C de hausse globale il faut s'attendre à au moins +5°C si ce n'est +6°C de moyenne pour la France.

      Jean Jouzel avait d'ailleurs estimé qu'il pourrait y avoir des canicules de 50°C avant la fin de ce siècle (il y a déjà eu 46°C en 2019 à Vérargues)

      Pour les commentaires j'en ai regardé quelques uns, il y a un peu de tout, même des gens qui ne nient pas le RCA, ce qui est rassurant. Mais on en voit qui nous ressortent encore Emmanuel Le Roy Ladurie et la canicule de 1718, c'est assez désespérant.

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