vendredi 2 juin 2017

Macron 1, Trump double zéro

Ainsi Trump a retiré son pays de l'accord de Paris, ou plutôt il a retiré la faible portion des électeurs qui ont voté pour lui de cet accord.

De son côté Macron vient de prendre la parole, une fois en français, une autre peu après dans un anglais quasi parfait, afin de dire tout le bien qu'il pensait de la décision de Trump.

Je dois avouer que j'ai été agréablement surpris par la rapide réaction de Macron et par sa teneur.

Par son intermédiaire la France vient de reprendre la main (qu'elle n'avait d'ailleurs jamais totalement perdue) sur le sujet du réchauffement climatique, alors que Trump vient de commettre une erreur dont il recueillera les fruits très bientôt.

Trump va se retrouver non seulement isolé face à la planète entière, mais aussi face à une grande partie du peuple américain lui-même, allant jusqu'à des Etats entiers, comme la Californie, qui vont lui faire savoir leur mécontentement.

La décision de Trump ne va pas arrêter le réchauffement de la planète, elle va seulement affaiblir l'industrie et l'économie en général de son pays, en favorisant des énergies du passé au détriment de celles qui sont actuellement porteuses pour l'avenir, les énergies renouvelables.

Il va sans dire que les habituels bouffons vont immédiatement saluer cette catastrophique initiative, émanant d'un clown porté par hasard à la tête du plus puissant pays de la planète, qui a toutes les chances d'être remise en question comme la plupart des calamiteuses résolutions signées à la va vite sur les conseils malavisés du dangereux Steve Bannon.

Même la Russie a regretté le caprice de Trump, sans compter tous les autres pays, ceux qui ont déjà réagi et ceux qui ne vont pas tarder à le faire.

Trump a commis une erreur, une faute de plus, mais on commence à être habitué.

En ce qui nous concerne on ne peut que constater que Macron est largement à la hauteur de l'enjeu et que c'est sûrement celui de tous les ex-prétendants à la Présidence qui aura pu faire passer le message au monde entier de la manière la plus efficace qui soit, en s'exprimant en anglais, donc dans le langage universel compréhensible par tout le monde ou presque ; et qu'on puisse le regretter ne sert pas à grand chose, seul compte le résultat.


14 commentaires:

  1. Trump n'a pas du tout été "élu par hasard", j'avais expliqué vaguement pourquoi dans un commentaire.
    Et qu'il décide de sortir ou rester, que Macron fasse de jolis discours en anglais, etc ne changera rien à l'utopie des énergies "renouvelables".
    Et si Macron ne comprend pas assez vite le problème, n'agit pas avec beaucoup de discernement et de doigté pendant son mandat la prochaine fois se sera MLP chez nous aussi.
    Le petit Macron me semble futé a priori et finira (peut-être) par comprendre le pourquoi du comment

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    1. Dans le futur les historiens se demanderont comment quelqu'un comme Trump a pu être élu, c'est pour cela, au regard de l'Histoire, que je considère que Trump a été élu « par hasard ».

      Bien évidemment aujourd'hui nous savons plus ou moins pourquoi il a été élu, par rejet de Clinton d'abord, puis en bénéficiant du système américain qui lui a permis de passer avec moins de voix que sa concurrente ; on peut ajouter que le libéralisme à outrance, sans assez de garde-fous, a été pour quelque chose dans le rejet de Clinton qui a été assimilée à Wall Street, non sans raison d'ailleurs.

      Les renouvelables ne sont pas une utopie, elles existent bel et bien et sont en net progrès par rapport aux fossiles ; l'utopie est certainement de penser qu'elles puissent à elles seules satisfaire nos besoins avec nos modes de consommation actuels.

      Quant au billet de Spencer il est à côté de la plaque, l'accord de Paris est sûrement insuffisant, ce n'est pas une raison pour qu'il n'y ait pas d'accord pour réduire nos émissions et aider les pays en développement ; ne rien faire est toujours pire que ne pas faire assez.

      En attendant la décision de Trump va avoir comme effet positif de souder l'ensemble des autres pays concernés (c'est à dire quasiment tous les autres pays) pour trouver des solutions sans les USA, tout comme le Brexit va avoir pour effet de ressouder les liens entre les pays appartenant à la CE

      Il faut toujours voir le côté positif des choses

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    2. Votre dernier commentaire est tombé automatiquement dans la boite à spams...

      La raison en est peut-être parce qu'il fait référence à Bjorn Lomborg et que Google le considère comme un troll (juste une hypothèse comme une autre...)

      En ce qui me concerne je n'attache pas grande importance à ce que dit cet individu clairement payé pour jeter le doute sur ce qu'il convient de faire pour limiter les dégâts ; je constate qu'il ne nie pas le réchauffement et qu'il croit que nous pourrons nous adapter facilement, notamment en proposant des solutions de géo-ingénierie.

      Comme il semble se contredire assez souvent (cf https://www.desmogblog.com/bjorn-lomborg) je pense que son estimation à la troisième décimale (0,048°, il faut le faire...) doit être prise pour ce qu'elle est, une lapine sortie de son chapeau.

      Ce gars aurait dû faire du cinéma où il aurait peut-être eu du succès auprès de la gent féminine (et masculine pour certains) mais son titre d'économiste et de « scientifique politique » lui donne peu d'envergure pour discuter d'un sujet aussi complexe qu'il simplifie par calcul (et intérêt)

      Je comprends que vous en soyez un admirateur vu sa contribution au livre "Climate change: the facts" auquel ont également participé des pointures comme Anthony Watts ou Willie Soon, un ancien présentateur météo et un physicien qui pensent que le soleil est le principal contributeur au réchauffement climatique et que le CO2 n'a qu'un rôle marginal, ce qui est évidemment en totale contradiction avec ce que pensent la quasi totalité des climatologues et qui est repris dans les rapports du GIEC.

      Quand on est persuadé que le CO2 n'a pas d'importance dans le réchauffement climatique alors il est logique de déprécier toute solution tendant à réduire ses émissions ; comme on dit, quand on a un marteau, tout ressemble à un clou, de la même manière quand on a décidé que « c'est le soleil » toutes les solutions doivent en passer par là et négliger tout ce qui n'est pas le soleil (https://web.archive.org/web/20100811100015/http://cphpost.dk/news/international/89-international/46513-lomborg-says-armada-could-halt-global-warming.html)

      N'en déplaise à Lomborg c'est bien le CO2 notre ennemi, celui qu'il faut combattre, et le plus tôt est le mieux.

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    3. Ben voyons, le CO2 est votre "ennemi".

      Et vous le "vaincrez", cet "ennemi", quand les poules auront des dents...

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    4. Le CO2 n'est pas que mon ennemi, c'est celui de tout le monde, c'est lui qui est le principal responsable du réchauffement climatique, j'espère au moins que vous êtes d'accord avec cela et que vous ne croyez pas que « c'est le soleil ».

      Quant à le vaincre c'est une autre histoire, mais ce qui est certain c'est que si on ne fait rien on ne risque pas d'y arriver ; c'est un peu comme le loto, seuls ceux qui jouent ont des chances de gagner, ce qui ne veut pas dire qu'ils vont gagner, mais que si vous ne jouez pas vous n'avez aucune chance de gagner, c'est aussi simple que ça.

      On peut aussi voir la lutte contre les émissions de CO2 comme une sorte d'assurance, cela a un coût mais ça pourrait coûter beaucoup plus cher si on ne s'assurait pas, ici c'est une question de gestion du risque ; en 2100 la température n'aura peut-être pas augmenté de beaucoup en ne faisant rien de spécial, auquel cas l'assurance ne servirait à rien, mais c'est pareil avec n'importe quelle assurance s'il ne se passe rien, ou alors la température aura augmenté énormément en cas d'inaction de notre part, et alors l'assurance nous aurait servi à modérer cette augmentation.

      Mais de toute façon il ne s'agit même pas d'un coût puisque le développement des énergies renouvelables à la place des fossiles est déjà, dès maintenant, favorable à l'économie et le sera de plus en plus.

      Et Trump a tout faux avec son « argumentation » pour justifier sa décision, Pittsburgh n'est même pas d'accord avec lui pour être préférée à Paris ! (http://www.lemonde.fr/climat/article/2017/06/02/climat-trump-veut-representer-les-habitants-de-pittsburgh-et-s-attire-une-verte-replique-de-la-ville_5137443_1652612.html)

      Et s'il n'y avait que Pittsburgh...

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    5. Qui a dit que ce serait facile ?

      L'Allemagne fait une contreperformance en matière d'émissions de CO2 ? C'est expliqué comme suit : « les émissions de 1990 à 2000 ont baissé grâce à trois facteurs modestes mais cumulatifs : remplacement du charbon par le gaz dans le secteur électrique, expansion du nucléaire et développement de la biomasse. De 2005 à 2014, le charbon revient, le nucléaire baisse et la biomasse plafonne. D’où une augmentation des émissions que solaire et de l’éolien ne réussissent qu’à compenser. »

      Le problème est donc bien essentiellement le retour du charbon dans ce pays !

      Pour les USA le charbon est une industrie du passé, elle emploie de moins en moins de monde et l'avenir est aux renouvelables ; on pourrait aussi dire à moyen terme au pétrole issu du fracking, mais cela n'aura qu'un temps, tôt ou tard les gisements se tariront.

      Et oui malheureusement «  en Allemagne et dans toute l’Europe le rythme du développement des renouvelables baisse » et votre papier donne des explications, notamment il y aurait des coûts indirects non maitrisés. Est-ce une raison pour revenir au charbon qui est bien plus simple à produire ou consteller notre paysage de centrales nucléaires ?

      Le cas Australien est intéressant, il est représentatif de la situation actuelle qui exige effectivement de gros investissements pour pallier les déficiences des EnR, mais rien n'indique qu'en 2050 aucune solution globale et fiable n'aura été trouvée.

      Ce qui est cocasse c'est qu'on parle de « non-maitrise des coûts » des EnR, comme si les coûts du nucléaire étaient maitrisés et comme si les externalités négatives liées au charbon et au pétrole étaient également maitrisées.

      Le problème est certes complexe et je n'ai jamais dit le contraire, il faut seulement se demander si on veut ou non mettre les moyens nécessaires pour baisser nos émissions, et comme le dit votre papier « Le développement du solaire-éolien sera un très long chemin dépourvu de roses. »

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    6. Le problème est donc bien essentiellement le retour du charbon dans ce pays !

      Ben ouais, justement CQFD, retour au charbon bêtement rendu nécessaire à cause d'une marche forcée vers l'éolien et le solaire intermittents et abandon du nucléaire ou en bref marche forcée vers l'utopie des énergies soi-disant propres. Résultat = facture électricité fois 2 (qui implique montée de l' AFD et populisme et un Trump allemand à terme) + émissions même pas diminuées mais augmentées de CO2.

      Bravo.

      A méditer aussi la notion de QTIIPS

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    7. Ben non, justement pas CQFD, nous sommes en 2017, pas en 2050 et encore moins en 2100.

      Ce que nous faisons actuellement impactera notre descendance, laquelle aura probablement du mal à comprendre qu'au début du 21ème siècle on se posait tant de questions de faisabilité alors qu'on avait réussi à mettre des hommes sur la Lune dès 1969.

      Preuve que les choses peuvent évoluer : https://www.gazprom-energy.fr/gazmagazine/2016/11/electricite-baisse-france-2021/

      L'efficacité énergétique, associée à un mode de vie différent moins consommateur (par la force des choses pourrait-on dire) ainsi qu'à un mix plus favorable pour les renouvelables versus charbon et pétrole, tout cela peut concourir à finalement diminuer de manière significative nos émissions de CO2 ; le nucléaire restera un problème à part : énergie "propre" sur le plan carbone, elle a bien d'autres défauts difficiles à balayer sous le tapis. A moyen terme il parait compliqué de s'en passer et le démantèlement des centrales nous promet encore de belles querelles.

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    8. Vous plaisantez. La consommation électrique ne baissera certainement pas si on doit, paraît-il, passer à la "mobilité électrique".

      Ce que nous faisons actuellement impactera notre descendance, laquelle aura probablement du mal à comprendre qu'au début du 21ème siècle on se posait tant de questions de faisabilité alors qu'on avait réussi à mettre des hommes sur la Lune dès 1969.

      Mettre des hommes sur la lune ne viole pas les lois de la physique. L'utopie des énergies propres et d'une vie décente et durable pour 7 milliards d'humains les violent très probablement et allègrement. Le solaire et l'éolien seront aussi intermittents et dilués en 2050 ou 2100 qu'en 2017 et ne feront toujours pas marcher ni les innombrables tracteurs, chalutiers, camions et cargos nécessaires pour nourrir décemment tout ce monde.

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    9. « Vous plaisantez »

      Non, c'est RTE qui plaisante, comme ceux-ci : https://prix-elec.com/cours/consommation

      « globalement la consommation électrique française stagne depuis 2010. En effet, sa croissance est très limitée si on la compare à ce que l'on a pu observer jusqu'alors. Cela s'explique entre autres par le réveil des consciences qui a émergé il y a une vingtaine d'années concernant l'énergie fait que tous les acteurs de la chaine - du producteur au consommateur - font beaucoup plus attention à ne pas trop consommer et ne plus gaspiller. En outre, l’État favorise les travaux d'isolation pour améliorer l'efficacité énergétique, ENEDIS déploie les compteurs Linky depuis décembre 2015 pour mieux contrôler la consommation de chacun, quand RTE encourage le développement de dispositifs d'effacement de la production et de modération de la consommation. »

      Pour l'homme sur la Lune en 1969 il s'agissait de volonté politique, pas de science respectant les lois de la physique.

      Le fait d'augmenter les capacités en EnR ne viole en rien les lois de la physique, et tout le monde sait qu'il s'agit d'énergies intermittentes ; par ailleurs qui vous dit que l'on ne peut pas nourrir le monde sans augmenter notre consommation d'énergie ? Les transports sont effectivement, aujourd'hui, LE problème principal, auquel se rajoute notre mode de consommation « de pays riches » qui demande beaucoup trop d'énergie ; voir http://www.mtaterre.fr/dossiers/comment-nourrir-9-milliards-dhommes-en-2050/des-solutions-durables-pour-lagriculture : « Le défi de demain a donc plusieurs dimensions : il faut produire plus pour nourrir plus de bouches, en assurant pour tous un régime alimentaire équilibré et en respectant davantage l'environnement. Cela passe par une agriculture qui consomme moins d'énergie (et d'autres énergies que le pétrole), moins d'eau, et préservant l'eau et la qualité des sols. Mais les changements viendront également de nos choix de consommation et de nos comportements. »

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  2. Suite a un billet assez pushy de votre pqrt sur les previsions de la Nina/El Nino : http://sogeco31.blogspot.nl/search?updated-max=2017-02-07T13:34:00%2B01:00&max-results=5&start=35&by-date=false

    Nous avions pris Rendez vous pour voir l evolution de la situation et ainsi pouvoir se faire une idée de la pertinence des modeles climatiques modelisant El Nino. Avec 4 mois de recul (votre billet dqte de debu fevrier) , je pense qu il serait interessant de faire un point et voir quelles conclusiosn nous pouvons en tirer ?

    Qu en pensez vous ?
    BenHague

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    1. Euh, il n'a jamais été question de « se faire une idée de la pertinence des modeles climatiques modelisant El Nino », où êtes-vous allé chercher ça ?

      Je ne vois pas comment un modèle climatique peut prévoir les Niños/Niñas du siècle à venir...

      Et c'est quoi mon pqrt...?

      On avait évoqué la possibilité d'un Niño pour 2017, c'est peut-être de ça que vous voulez parler ?

      Si c'est le cas c'est 50/50 entre neutre et Niño pour l'été et l'automne (http://www.cpc.ncep.noaa.gov/products/analysis_monitoring/enso_advisory/ensodisc.shtml) : Synopsis: ENSO-neutral and El Niño are nearly equally favored during the Northern Hemisphere summer and fall 2017.

      Ce sont bien des modèles qui font ces prévisions mais je n'ai pas souvenance qu'on ait discuté de leur « pertinence », à mon avis c'est un peu comme si vous vouliez discuter de la pertinence des prévisions météo des cinq jours à venir.

      Les modèles climatiques utilisés pour projeter les températures en fonction de divers scénarios d'émissions n'ont à mon avis pas grand chose à voir avec ceux qui essaient de prévoir les phénomènes ENSO sur l'année.

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