samedi 25 mai 2019

Froid ici et chaud là-bas, les climatosceptiques sont déroutés pour pas grand chose

Ce que ne comprendront jamais ceux qui nient le réchauffement climatique c'est que la température de l'atmosphère terrestre est toujours la même quand on considère le court terme ; que l'on soit le jour ou la nuit, en hiver ou en été, au pôle ou à l'équateur, la température locale change bien évidemment, mais demeure identique à tout moment si l'on considère la planète dans son intégralité, donc quand il fait « un peu plus chaud que la normale » à un endroit il fait forcément « un peu plus froid que la normale » ailleurs, la « normale » étant ici la température moyenne de la planète (15 ou 16°C au sol selon mes lectures)

Sur des durées suffisamment longues la variabilité naturelle du climat introduit des hausses et des baisses de température temporaires de l'ensemble de l'atmosphère, ainsi le phénomène ENSO échange de la chaleur entre l'océan et l'atmosphère selon un cycle irrégulier et difficilement prévisible, amenant des bouffées de chaleur dans notre environnement lors des épisodes El Niño qui sont restituées à l'océan pendant une séquence La Niña, tout cela finissant par s'équilibrer sur le très long terme et ne pouvant en aucune manière expliquer le réchauffement global que nous connaissons ; le volcanisme est un autre élément de cette variabilité naturelle temporaire, l'atmosphère se refroidit pendant plusieurs mois ou années pour retrouver son statut initial quand toutes les particules en suspension sont retombées et ne réfléchissent plus la lumière du soleil ; enfin l'irradiance solaire est le dernier des trois facteurs de cette variabilité naturelle, le plus faible et le plus insignifiant. Et ne parlons pas des cycles de Milankovitch qui ne sont pas discernables à l'échelle d'une vie humaine, ni même de plusieurs générations de vies humaines.

Tout cela pour dire que selon l'endroit où l'on se trouve notre sensation du « climat » sera fortement influencée par la météo locale, et si l'on est climatosceptique un épisode neigeux temporaire aura les effets attendus chez quelqu'un incapable de raisonner globalement (ou incapable de raisonner tout court) ; je ne donnerai pas d'exemples de ce genre de comportement stupide, je me contenterai simplement de relater et commenter quelques nouvelles relativement récentes, sans plus.

Le canal de Panama


Panama: le canal impacté par la sécheresse (le 8/08/2015)
La sécheresse liée au phénomène climatique El Nino impose de limiter la taille des bateaux qui transitent par le canal de Panama. La région est confrontée à la période la plus sèche depuis plus de cent ans.
El Niño était impliqué, mais apparemment pas le seul en cause, puisqu'on nous dit qu'il s'agit de « la période la plus sèche depuis plus de cent ans », mais sans donner la moindre documentation pour appuyer cette affirmation, ce qui est dommage.

Le canal de Panama contraint par une sécheresse historique (le 12/05/2016)
Les restrictions de cargaison, avec un tirant d'eau de maximum 38.5 pieds, continuent dans le Canal de Panama jusqu'au 24 mai. Ces mesures sans précédent sont liées au phénomène climatique El Niño, très actif dans le Pacifique.
Cet article est plus récent que le premier ci-dessus, il évoque toujours le phénomène El Niño, et il précise que les mesures prises par les autorités gérant le canal sont « sans précédent » ; donc El Niño à lui tout seul n'explique pas ces « mesures sans précédent » puisqu'il y a eu de nombreux épisodes El Niño par le passé et que jamais de telles mesures n'ont été prises. On nous précise d'ailleurs :
Cela fait maintenant un an que le Panama manque de pluie et cumule les records météorologiques. En juin 2015, le pays enregistrait sa période la plus sèche depuis 102 ans.
L'information de 2015 est confirmée, mais toujours sans donner de sources permettant de vérifier cette « période la plus sèche depuis 102 ans. »

Cependant il n'y a pas que le réchauffement climatique qui semble en cause :
La déforestation de la forêt tropicale alentour, sujette à de nombreuses controverses, est également mise en avant pour expliquer la baisse des stocks d'eau. L'humidité que la végétation relâche en saison sèche vient alors à manquer.
Et l'article finit sur une touche « optimiste » :
Si l’épisode d’El Niño de 1997-1998 a été le plus fort jamais enregistré et le plus catastrophique du XXe siècle, une étude publiée en janvier 2014 dans la revue Nature Climate Change révèle que les épisodes les plus intenses seront deux fois plus fréquents au cours du XXIème siècle.
Nous sommes donc rassurés, les Niños seront de plus en plus forts et c'est un soulagement de savoir un gamin en aussi bonne santé que notre enfant Jésus !

La pire sécheresse qui règne au Panama laisse entrevoir l’avenir de son canal (le 17/05/2019)

Ici nous sommes en 2019, et même en mai, l'article datant d'il y a une semaine seulement !
Une grave sécheresse au Panama a entraîné une baisse des niveaux d'eau dans le canal de Panama, obligeant certains expéditeurs à limiter la quantité de marchandises transportées par leurs plus gros navires afin de pouvoir naviguer en toute sécurité sur la voie navigable.
Une « grave sécheresse au Panama », et c'est annoncé depuis août 2015 au moins…
"Les cinq derniers mois ont été la saison sèche la plus sèche de l’histoire du canal", a déclaré Carlos Vargas, vice-président exécutif de l’Autorité du canal de Panama pour l’environnement, l’eau et l’énergie.
Cet article est confirmé par le NY Times (pour ceux qui sont abonnés) avec What Panama’s Worst Drought Means for Its Canal's Future :
“The last five months have been the driest dry season in the history of the canal,” said Carlos Vargas […]
Comme je ne suis pas abonné au NYT je me rabats sur autre chose, par exemple Panama’s Worst Drought Hints at the Future of Its Canal qui me dit :
A severe drought in Panama has resulted in lower water levels in the Panama Canal, forcing some shippers to limit the amount of cargo their largest ships carry so they can safely navigate the waterway.
Une grave sécheresse au Panama a entraîné une baisse des niveaux d'eau dans le canal de Panama, forçant certains expéditeurs à limiter la quantité de marchandises transportée par leurs plus gros navires pour pouvoir emprunter la voie navigable en toute sécurité.
Alors que les articles précédents évoquaient les Niños de 1997-1998 et 2015-2016, celui-ci fait référence au Niño de très faible intensité actuellement en cours :
The drought is linked to an El Niño that developed early this year and is expected to continue into the fall. During an El Niño, warmer-than-normal surface waters in the equatorial Pacific can affect weather patterns in many parts of the world, including rainfall in Central America. El Niño events occur every two to seven years, on average, and have been noticed for centuries. They have led to canal restrictions in the past.
La sécheresse est liée à un El Niño qui s'est développé au début de cette année et qui devrait se poursuivre jusqu'à l'automne. Au cours d'un El Niño, des eaux de surface plus chaudes que la normale dans le Pacifique équatorial peuvent affecter les régimes météorologiques dans de nombreuses régions du monde, y compris les précipitations en Amérique centrale. Les phénomènes El Niño se produisent tous les deux à sept ans, en moyenne, et on les observe depuis des siècles. Par le passé, elles ont entraîné des restrictions dans les canaux.
On voit bien que Niño ou pas Niño, et quelle que soit l'intensité du phénomène, le problème rencontré par le canal de Panama est relativement nouveau et ne semble pas devoir s'arrêter dans un proche avenir…d'ailleurs il est précisé ceci :
Already, four of the most intense storms and several of the worst droughts since the canal opened 105 years ago have occurred in the past decade, said Robert F. Stallard, a hydrologist with the United States Geological Survey and the Smithsonian Tropical Research Institute who has studied water issues in Panama for decades.
Déjà, quatre des tempêtes les plus intenses et plusieurs des pires sécheresses depuis l'ouverture du canal il y a 105 ans se sont produites au cours de la dernière décennie, a déclaré Robert F. Stallard, hydrologue du United States Geological Survey et du Smithsonian Tropical Research Institute, qui étudie depuis des décennies les problèmes d'eau au Panama.
Je ne sais pas pour qui vote le dénommé Stallard, par contre s'il est hydrologue et qu'il nous assure que depuis 105 ans, c'est-à-dire depuis l'ouverture du canal en 1914, c'est dans la dernière décennie que se sont produites « quatre des tempêtes les plus intenses et plusieurs des pires sécheresses », on doit pouvoir écouter ce qu'il a à dire et en tirer certaines conclusions.

Et en homme prévoyant il ajoute :
Planning for more extreme weather in the future is the way things have to go.
Planifier l'éventualité de conditions météorologiques plus extrêmes à l'avenir, c'est la tournure que les choses doivent prendre.
Mais le problème du canal est devenu davantage aigu depuis qu'il a été agrandi pour accueillir de plus gros navires :
Managing water has always been a critical part of canal operations, but became even more important with the construction of the larger locks. Each time a ship transits the canal about 50 million gallons of fresh water are lost through the locks to the oceans. 
La gestion de l'eau a toujours été un élément essentiel de l'exploitation du canal, mais elle est devenue encore plus importante avec la construction des grandes écluses. Chaque fois qu'un navire traverse le canal, environ 50 millions de gallons d'eau douce sont perdus à travers les écluses jusqu'aux océans.
Il est cependant encore un peu tôt pour tirer des conclusions définitives et la situation devrait revenir à la « normale » cet automne :
Mr. Vargas said the restrictions will be lifted gradually, probably beginning in June. By mid-September, he said, even ships with the deepest drafts should be able to use the waterway without having to reduce their cargo.
M. Vargas a indiqué que les restrictions seront levées progressivement, probablement à partir de juin. D'ici la mi-septembre, a-t-il dit, même les navires ayant les tirants d'eau les plus importants devraient être en mesure d'utiliser la voie navigable sans avoir à réduire leur cargaison.
La solution envisagée pour le futur, afin d'éviter tout problème de manque d'eau, sera bien évidemment coûteuse, comme ce qui se profile pour toutes les adaptations qui seront nécessaires afin de faire face au réchauffement de la planète et à toutes les conséquences qui en découlent :
As for the long-term threat to the canal, Mr. Vargas said the solution is more water. “We have no doubt that we need to build more reservoirs,” he said. “We think they are the most effective way to mitigate climate change.”
Quant à la menace à long terme pour le canal, M. Vargas a dit que la solution est plus d'eau. "Nous n'avons aucun doute que nous devons construire d'autres réservoirs, a-t-il dit. "Nous pensons que c'est le moyen le plus efficace d'atténuer le changement climatique."
Ici ce monsieur Vargas n'utilise pas le bon vocabulaire, il ne s'agit bien sûr pas d'« atténuer » le changement climatique, la construction de davantage de réservoirs ne limitera jamais la hausse des températures, il voulait certainement parler d'adaptation, la principale option que la nature nous obligera à prendre puisque nous ne serons probablement pas capables de prendre les décisions nécessaires et suffisantes pour limiter le réchauffement global de la planète ; ainsi pour le canal de Panama c'est vers la construction d'infrastructures onéreuses que l'on s'oriente inéluctablement :
But adding new reservoirs would be a costly and lengthy undertaking. There is no more water available from the Chagres River watershed, which supplies Gatún and Alajuela. New water would have to come from watersheds that are farther from the canal, requiring the construction of tunnels as well as dams.
Mais l'ajout de nouveaux réservoirs serait une entreprise longue et coûteuse. Il n'y a plus d'eau disponible dans le bassin versant de la rivière Chagres, qui alimente Gatún et Alajuela. L'eau nouvelle devrait provenir de bassins versants plus éloignés du canal, ce qui nécessiterait la construction de tunnels et de barrages.
Mais ne soyons pas trop inquiets, avec l'ouverture des routes de l'Arctique suite à la fonte quasi totale de la banquise en été d'ici quelques décennies (avant de concerner l'année entière, ce qui sera pour un peu plus tard) les bateaux auront une autre voie plus rapide à leur disposition et pourront se passer des écluses du canal de Panama !


Les 12 mois les plus pluvieux de l'histoire des Etats-Unis


Robert Scribbler nous informe que d'après la NOAA les Etats-Unis ont connu entre mai 2018 et avril 2019 la série de 12 mois consécutifs la plus humide depuis 1895, soit 124 ans, c'est-à-dire depuis que des mesures de précipitations sont enregistrées ; dans U.S. Just Experienced its Wettest 12 Month Period on Record il nous dit :
According to reports from NOAA, the U.S. just saw its wettest 12 month period since record keeping began 124 years ago. The fact that this stretch of extremely wet weather was preceded by a time of extraordinary drought during the 2010s is also notable. Because it is exactly this kind of swing from one extreme to the next that you would expect in a world being forced to warm by fossil fuel burning.
Selon les rapports de la NOAA, les États-Unis viennent de connaître leur période de 12 mois la plus humide depuis le début de la tenue des registres il y a 124 ans. Le fait que cette période de temps extrêmement humide ait été précédée d'une période de sécheresse extraordinaire au cours des années 2010 est également remarquable. Parce que c'est exactement ce genre de passage d'un extrême à l'autre que l'on s'attendrait à voir dans un monde contraint de se réchauffer par la combustion de combustibles fossiles.
Effectivement c'est bien ce que les climatologues ont toujours prédit : l'amplification des extrêmes climatiques.

Scribbler nous montre ce graphique :

Annual precipitation across the contiguous U.S. has increased by about 7% over the past century. Blue bar shows the linear increase since 1895, while the red curve is a smoothed version of the year-to-year numbers in green. When averaged over running four-year periods (not shown), the past four years are the wettest on record for the contiguous U.S. Image credit: NOAA/NCEI. (source wunderground)

Bien retenir ceci :
When averaged over running four-year periods (not shown), the past four years are the wettest on record for the contiguous U.S.
Lorsqu'on fait la moyenne sur des périodes de quatre ans (non indiquées), les quatre dernières années sont les plus humides jamais enregistrées pour les États-Unis contigus.
Cependant cette situation des Etats-Unis « contigus » (i.e. sans compter ni Hawaï ni l'Alaska) comporte de grandes disparités entre états, ainsi voici ce que nous donne la NOAA dans son rapport :
Rang sur le plan des précipitations au niveau national.
Rangs sur le plan des précipitations au niveau régional.

On voit nettement que c'est la partie est des Etats-Unis qui permet à la nation entière d'obtenir la première place depuis le début des mesures, par contre vers l'ouest le pays se trouve un peu au-dessus de la moyenne (trois régions) ou alors un peu au-dessous (une région)

Si l'on regarde maintenant le seul mois d'avril 2019 avec le détail non plus par régions mais par états contigus :
Rangs sur le plan des précipitations pour le seul mois d'avril 2019.

Ce qui nous montre bien qu'un seul mois ne dit rien de la situation à long terme, mais cela nous le savions déjà (sauf certains que nous ne citerons pas)

On remarquera qu'aux Etats-Unis les précipitations ont augmenté...de 7% au cours du siècle, or il est couramment admis qu'une augmentation de 1°C entraine une augmentation des précipitations de 7% en moyenne, comme expliqué ici :
[ La relation de Clausius-Clapeyron] indique que la quantité maximale d’eau sous forme vapeur augmente avec la température. Observations et modèles suggèrent que le réchauffement global se fait à humidité relative quasi-constante, c’est-à-dire que le contenu effectif en vapeur d’eau augmente en moyenne de 7 % par °C. Cette croissance pourrait être atteinte (voire dépassée) pour les fortes pluies. Par contre, l’évolution de la moyenne des précipitations est aussi contrainte par d’autres facteurs (énergétique) et atteint seulement 2 % par °C.
De cela on peut éventuellement en déduire qu'aux Etats-Unis les précipitations ont eu lieu essentiellement sous forme de « fortes pluies », voire de « pluies torrentielles » pour lesquelles le « contenu effectif en vapeur d'eau » peut excéder ces fameux 7% (ceci est une conclusion toute personnelle qui n'engage que moi)

Le site climatecentral nous explique le processus de manière très claire :
Relation entre température et humidité de l'air (source climatecentral)

Et comme la saison des ouragans va bientôt commencer voici un petit rappel :
Les ouragans et le changement climatique, ce que nous savons : des eaux plus chaudes = davantage de « carburant » => des pluies plus fortes et des ondes de tempête plus intenses. 

Mais nous savons depuis au moins 2012 à quoi nous attendre avec cette étude intitulée Tropical cyclone intensification trends during satellite era (1986–2010) dont voici le résumé :
Using International Best Track Archive for Climate Stewardship […] analysis during satellite era (1986–2010) we determined the trends of intensification of tropical cyclones (TC) over all the global basins, except the North Indian Ocean. Over all the basins, the rate of TC intensification from 64 kt to first peak of intensity maxima (global average value = 104 kt) was found to be positive. The above trends were significant for 4 out of 5 basins, except the North West Pacific. The trends indicate that the TCs now intensify from 64 kt to 104 kt nearly 9 hours earlier than they did 25 years back. The maximum reduction in intensification time is noticed over the North Atlantic Ocean where the average time needed for TC to intensify from 64 kt to 112 kt has reduced by nearly 20 hours during the past 25‐year period.
À l'aide de l'analyse des meilleures archives internationales pour le suivi du climat […] pendant l'ère des satellites (1986-2010), nous avons déterminé les tendances à l'intensification des cyclones tropicaux (CT) dans tous les bassins mondiaux, sauf dans le nord de l'océan Indien. Sur l'ensemble des bassins, le taux d'intensification des CT de 64 kt au premier pic d'intensité maximale (valeur moyenne globale = 104 kt) s'est révélé positif. Les tendances ci-dessus étaient significatives pour 4 bassins sur 5, à l'exception du Pacifique Nord-Ouest. Les tendances indiquent que les CT s'intensifient maintenant de 64 kt à 104 kt près de 9 heures plus tôt qu'il y a 25 ans. La réduction maximale du temps d'intensification est observée au-dessus de l'océan Atlantique Nord où le temps moyen nécessaire aux CT pour passer de 64 kt à 112 kt a diminué de près de 20 heures au cours de la dernière période de 25 ans.
Bref dans l'Atlantique Nord les cyclones deviennent méchants bien plus vite que par le passé, par conséquent si vous entendez dire qu'il n'y a aucune preuve de l'intensification des cyclones vous saurez quoi en penser (sauf certains que je ne nommerai pas)

Mais pendant que l'est des Etats-Unis croule sous les fortes précipitations qui commencent à devenir régulières (c'est ce qu'on appelle le nouveau normal) l'ouest du pays fait face à des sécheresses de plus en plus marquées, comme en témoigne l'index Palmer que nous montre le site climate de la NOAA :
Time series of the Palmer Hydrological Drought Index (PHDI) for the Western United States (California and Nevada). This PHDI index is tuned for changes on the time scale of 24 months. Increasingly negative values (larger bars) indicate increasingly severe drought. The time series shows that, on this multi-year time scale, the region has been in significant drought for the better part of the last two decades.

Faut-il vous l'envelopper ou c'est à consommer sur place ?


Et maintenant la canicule...



Cet article est donc tout frais, si j'ose m'exprimer ainsi…Il commence ainsi :
A blistering, dangerous heat wave, which one expert calls a "death ridge," is poised to scorch the southeastern U.S. over the Memorial Day weekend.
Une vague de chaleur torride et dangereuse, qu'un expert appelle une « crête mortelle »,est sur le point de brûler le sud-est des États-Unis pendant le week-end du Memorial Day.
Le Memorial Day, c'est le dernier lundi du mois de mai, donc lundi prochain.

Mais tout le monde ne va peut-être pas souffrir de la canicule de la même façon :
While the central U.S. deals with floods and storms, some all-time record high temperatures for May could be shattered as highs rocket into the upper 90s to low 100s all the way from Alabama to Virginia. 
Alors que le centre des États-Unis est aux prises avec des inondations et des tempêtes, certaines températures record pour le mois de mai pourraient s'effondrer et atteindre des sommets allant de 90°F à 100°F, de l'Alabama à la Virginie.
90°F représentent 32°C et 100°F donnent près de 38°C, pour un début juin ce n'est donc pas si mal que ça, mais beaucoup d'Américains pourront trouver facilement à se baigner, ils n'ont pas à se plaindre ! On se demande d'ailleurs pourquoi ce genre de conseil :
The duration of the heat wave could make it "life-threatening," Weather.com meteorologist Jonathan Erdman said. "Minimize your time outdoors during the hottest times of day, typically from late morning through late afternoon. Drink plenty of liquids and wear light, loose-fitting clothing if you must be outside for longer periods of time," he advised.
La durée de la vague de chaleur pourrait mettre la vie en danger ", a déclaré Jonathan Erdman, météorologue de Weather.com. "Minimisez le temps passé à l'extérieur aux heures les plus chaudes de la journée, généralement de la fin de la matinée à la fin de l'après-midi. Buvez beaucoup de liquides et portez des vêtements légers et amples si vous devez rester à l'extérieur pendant de longues périodes ", a-t-il conseillé.
Mais les principaux concernés peuvent être rassurés, ils vont pouvoir bénéficier de ces agréables conditions climatiques encore pendant un certain temps :
Unfortunately, the unusual heat is predicted to continue baking the Southeast well into early June, according to the latest forecast from the Climate Prediction Center. 
Malheureusement, selon les dernières prévisions du Climate Prediction Center, la chaleur inhabituelle devrait continuer à cuire le sud-est pour une bonne partie de la première moitié du mois de juin.
Pourquoi « malheureusement » ? de quoi ont-ils peur ces pisse-froid ?


Et les tornades ?


Le site meteofrance nous explique dans son article du 24 mai (tiens, c'était hier…) :
La configuration météorologique est particulièrement propice aux tornades aux États-Unis, on en a dénombré pas loin de 200 cette semaine dans le centre et l'est du pays.
200 tornades en une semaine, pas de quoi fouetter un chat me direz-vous, cependant :
Aux États-Unis le mois de mai est véritablement au cœur de la saison des tornades, qui s'étend d'avril à juin. Ce trimestre concentre en effet plus de la moitié des 1 300 tornades annuelles (en moyenne environ 680 tornades d'avril à juin). Le mois de mai est en moyenne le plus actif (280 tornades en moyenne), suivi de juin (245 tornades) et d'avril (155 tornades).
Ah quand même, 280 tornades en moyenne pour le mois de mai, et là ils en ont eu près de 200 en une semaine, faut-il s'en inquiéter ou passer à autre chose ?

Le site de la NOAA nous fournit quelques graphiques que j'ai un peu de mal à analyser :
The annual tornado trends chart is a result of the following methodology applied to the SPC observed tornado dataset by Harold Brooks, NSSL and Greg Carbin, SPC. As 2009 tornado reports come in and are reviewed, the actual, or "smoothed", tornado numbers will be added to this chart.

Que représentent les différentes couleurs, par exemple la rouge qui culmine à 1884 tornades recensées et la rose qui plafonne à seulement 944 ? Si quelqu'un peut m'expliquer en commentaire il sera le bienvenu. L'année 2019 figure en noir avec un décompte au 24 mai (hier donc) de 697 tornades, mais comment interpréter cette courbe en relation avec les autres ? Mystère.

Un autre graphique est plus parlant :
A simple linear regression equation is fit to the 1954-2007 annual tornado totals. This equation is then used to compute the delta, or difference, between the original/observed annual tornado total and the smoothed, or "adjusted" annual total represented by the point on the linear trend line for that year.

Ce graphique représente les années 1954 à 2007, cette dernière étant la 54ème de la série ; on voit clairement une augmentation du nombre des tornades au fil du temps, il serait intéressant d'avoir la même information jusqu'à au moins 2018, mais comme il nous est dit qu'un rapport de 2009 est en cours de révision je n'ai pas l'impression que nous aurons les données actualisées avant longtemps...

Si l'on raisonne en anomalies en considérant la moyenne de la période 1954-2007 nous obtenons ce graphique :
Tornades annuelles ajustées à l'année de référence 2007.

Dans les explications menant à ce graphique il est question d'ajustements dus à « l'augmentation de la population, la sensibilisation accrue aux tornades et la mise en place de réseaux de signalement plus robustes et plus évolués », et que « 2007 représente quelque chose de plus près de la réalité en ce qui concerne le nombre annuel de tornades », soit, mais la période de référence est apparemment 1954-2007, avec une moyenne de 1283 tornades, et non la seule année 2007 qui comptabilise seulement 1098 tornades.

En tout cas il s'agit d'un graphique qui sera difficilement contesté par qui-vous-savez puisque les données anciennes ont été revues à la hausse, diminuant ainsi la sensation d'augmentation…



Conclusion ?


Elle sera brève.

Selon l'endroit où l'on vit l'impression que donne la météo locale a des chances d'influer sur le positionnement en matière de réchauffement climatique.

On ne s'étonnera pas qu'un Donald Trump, habitué à la côte est des Etats-Unis où il a soi-disant bâti sa fortune (on devrait plutôt dire dilapidé ce que lui a légué son paternel), pense que le réchauffement climatique est un canular, alors qu'en Californie les gens sont en majorité sensibilisés aux problèmes environnementaux, au point qu'un gouverneur républicain (oui, républicain) s'est permis de donner des leçons aux climatosceptiques :
Ça ne m'aurait pris que cinq minutes pour […] convaincre [les climatosceptiques] que les gaz à effet de serre sont un polluant […] On nous a traités de fous, on nous a dit que notre économie allait dérailler. Les industriels de l'automobile nous ont déclaré la guerre lorsque nous avons voulu introduire de nouvelles normes sur les carburants. Mais c'est l'inverse qui s'est passé. L'économie californienne croît davantage que celle du pays. Nous attirons plus de la moitié de tous les investissements verts des Etats-Unis. Il n'y a pas à choisir entre l'environnement et l'économie.

Schwarzy nous a prévenus, si vous n'avez pas compris avec ça !


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