Des anticyclones polaires qui soufflent le chaud...

Monsieur Antoine on le sait aime tout particulièrement ce qu'il appelle les anticyclones mobiles polaires, expression tautologique créée de toute pièce par feu Marcel Leroux, les anticyclones générés aux pôles étant par définition mobiles puisqu'ils sont forcés de se déplacer en allant en direction de plus basses latitudes ; c'est pour cela que personnellement j'utilise l'expression « anticyclone polaire » qui se suffit amplement à elle-même (à moins qu'on me montre qu'il y aurait aussi des anticyclones immobiles polaires qui seraient à distinguer...)

Si nous faisons un rapide retour sur la récente canicule itinérante que nous avons connue fin juillet, tous les scientifiques de la planète s'accordent pour dire qu'elle trouve son origine en Afrique du nord et que la masse d'air chaud, après avoir sévi sur la France, s'est déplacée d'abord sur les pays scandinaves puis sur l'Islande et enfin sur le Groenland et l'Arctique canadien ; je l'ai d'ailleurs démontré dans Confirmation avec l'aide de Johan Lorck en utilisant l'animation qui illustrait le 30 juillet son article intitulé La vague de chaleur atteint le Groenland.

Mais monsieur Antoine n'est pas d'accord et expose son hypothèse toute personnelle qu'il partage avec lui-même :

4156. AntonioSan | 28/07/2019 @ 0:16
Daniel (#4155), C’est bien évidemment faux mais l’Agence France P*** ne fait que reprendre les bêtises de la Nullis, porte parole de l’OMM qui découvre la circulation atmosphérique, et celles de Reuters.
Et non la canicule « ne se déplace pas » c’est simplement faux. La péninsule scandinave est sous l’effet d’une masse d’air à 1021hPa diminuant a 1019 hPa, prolongation occidentale d’une zone anticyclonique d’anomalie négative de température -descente d’air polaire frais, répétées- affectant la Russie, la Sibérie occidentale.
https://climatereanalyzer.org/wx_frames/gfs/ds/gfs_nh-sat2_prcp-tcld-topo_1-day.png
https://climatereanalyzer.org/wx_frames/gfs/ds/gfs_nh-sat2_t2anom_1-day.png
Les températures sont élevées en Scandinavie mais pas caniculaires car cette masse d’air ne peut s’échapper, bloquée par des masses d’air à 1037 hPa sur le Groenland et 1036 hPa sur le pôle Nord.
https://weather.gc.ca/data/analysis/941_100.gif
Cette masse d’air est différente de celle qui fut responsable de notre journée exceptionnelle. C’est d’ailleurs la confrontation de cette masse d’air avec la masse d’air froid qui a éliminé notre canicule qui provoque les orages localisés sur l’ensemble de l’Europe depuis 2 jours.
https://www.wetterzentrale.de/maps/archive/2019/sat/SAT_1_201907272145_407.jpg
D’ailleurs le Groenland n’enregistre rien d’exceptionnel pour le moment:
http://polarportal.dk/en/green.....onditions/
http://squall.sfsu.edu/gif/jetstream_norhem_00.gif
Mais comme il ne faut pas laisser une bonne crise passer si vite…

Ainsi pour lui les masses d'air seraient indépendantes (malgré l'observation satellitaire qui dit le contraire…) et les températures exceptionnellement élevées enregistrées au Groenland seraient causées...par un anticyclone forcément d'origine polaire !

Alors soit, je suis ouvert à la discussion et ne demande qu'à m'informer, mais il faut que monsieur Antoine m'explique, et explique également à ses copains sur Skyfall, comment une masse d'air en provenance du pôle Nord peut avoir généré des températures comme celles observées au Groenland fin juillet début août ; Météo France nous dit en effet le 2 août dernier dans Groenland : la fonte de la calotte a fait monter de 0,5 mm le niveau de la mer :

Dans le sillage de la canicule qui a touché l'Europe de l'Ouest la semaine dernière, puis les pays scandinaves le week-end dernier, de l'air exceptionnellement chaud a gagné le Groenland, où on observe des températures remarquablement douces ces jours-ci.

On aurait mesuré des températures voisines de 20°C plusieurs jours de suite à Qaarsut, au 71e parallèle, ainsi que 16°C à 900 kilomètres seulement du pôle Nord et, cerise sur le gateau, la température aurait été légèrement positive durant trois jours d'affilée au sommet de la calotte glaciaire du Groenland, à 3200 mètres d'altitude !

Dans la seule journée du 31 juillet 60% de la superficie du Groenland auraient fondu d'un millimètre, ce qui aurait rejeté la bagatelle de 10 milliards de tonnes d'eau glacée dans l'océan ; et sur tout le mois de juillet ce sont 197 milliards de tonnes de glace qui se seraient liquéfiées et auraient gagné l'océan, faisant par la même occasion monter celui-ci de 0,5 millimètres...

A tout cela il faut ajouter l'état de la banquise arctique qui montre au 1er août « la plus faible superficie […] jamais mesurée » à cette date, ce que l'on peut encore aujourd'hui vérifier :

Evolution de la banquise arctique (source ads.nipr.ac.jp)

Il n'est pas du tout certain que l'extension en septembre 2019 sera moindre que lors du record de 2012, par contre on ne voit pas trop comment 2019 ne pourrait pas se placer dans le trio ou le quatuor de tête en compagnie de 2007 et 2016.

Il faut donc que monsieur Antoine m'explique, j'insiste, comment de simples hautes pressions d'origine polaire sont capables de donner de tels résultats.

Il faudra aussi évidemment qu'il explique tout cela à des gens comme Valérie Masson-Delotte (qu'il qualifie d'incompétente) ou Robert Vautard (qu'il traite de manipulateur), mais aussi Christophe Cassou qui twittait ceci :

Régime atmosphérique estival "Atlantic Low" parfait et canonique ! Heureusement pour nous, il n'y aura pas de transition vers des conditions de blocage, comme en 2003.

Cassou reprenait la figure du rapport de Vautard que j'avais mal interprétée en inversant la chronologie dans Dénigrement à tous les étages, mais heureusement monsieur Antoine m'avait corrigé (presque fessé !) en m'obligeant à faire mon mea culpa, preuve qu'il peut parfois se montrer utile ; on remarquera d'ailleurs au passage que Cassou constate qu'il n'y a pas, contrairement à 2003, de situation de blocage qui obligerait la canicule à stationner sur notre territoire, mais qu'une situation dépressionnaire en Atlantique permet à la masse d'air chaud  de remonter vers le nord, bref, vers la Scandinavie où d'après monsieur Antoine existerait une masse d'air totalement indépendante n'ayant rien à voir avec « la nôtre ».

Encore une fois, il faudra qu'il explique à tout le monde (et ça en fait du monde) où est passée notre canicule à nous (évanouie dans les limbes ?) et comment les fortes chaleurs ont été générées plus au nord à partir de masses d'air supposées venir du pôle Nord.

J'attends aussi de personnes comme BenHague, qui avait l'habitude de venir ici pour me mordiller les chevilles sur des points de détail insignifiants et que je trouve bien silencieux sur ce coup-ci, qu'elles se manifestent (sur Skyfall, pas la peine de revenir chez moi) afin de poser ce genre de question intéressante au lieu de se contenter de poster des commentaires ineptes de ce style :

3557. BenHague | 31/07/2019 @ 20:47
jdrien (#3556),
Moi qui croyait que l’ on faisait face à un Insectaggedon pour les insectes volants ….
On a vraiment pas de chance (ou on est vraiment trop bete) , on tue les les gentils insectes volants ( abeilles , bourdons, coleopteres) et on favorise inconsciemmet les méchants moustiques ….
Enfn méchants … pas pour tous le monde : https://fr.news.yahoo.com/aymeric-caron-d%C3%A9fend-moustiques-internautes-124606086.html
Il faut penser à ces milliard de maman moustiques qui vont pouvoir élever sereinement leur bébé moustique … 

Où est passé le brillant ingénieur spécialiste en satellites qui essayait de m'apprendre ce qu'était la théorie des grands nombres ?

Il faut croire qu'il est trop impressionné par l'immense monsieur Antoine et a peur de se faire renvoyer dans ses 22.

Le cauchemar de BenHague, monsieur Antoine qui le renvoie dans ses 22 (source madeinrugby)

Faut avouer que ça refroidit.