vendredi 2 août 2019

La facture du réchauffement climatique sera de plus en plus salée

Pendant que certains restent la tête bien enfoncée dans le sable afin de ne surtout pas stresser en ayant conscience de tout ce qui se passe un peu partout dans le monde, nous avons quelques informations nous laissant présager que dans le futur il va falloir, entre autres choses désagréables sur lesquelles nous n'insisterons pas, sortir le portefeuille pour payer l'addition.

Et ce sont avant tout les assureurs qui nous donnent dès aujourd'hui de sérieux indices qui devraient nous inquiéter, eux qui sont parmi les premiers concernés par le réchauffement climatique puisque celui-ci les oblige à signer de plus en plus de chèques en raison des divers événements dont nous sommes les victimes à des degrés divers ; à ce sujet je suis personnellement concerné par la sécheresse et le problème de retrait-gonflement de l'argile des sols (ou RGA) qui va obliger mon assureur à financer certains travaux sur mon habitation (ma commune a « bénéficié » d'un arrêté de catastrophe naturelle), mais qu'on se rassure (sic) mon assureur ne va pas supporter 100% des dépenses, car il y a les grands groupes de réassurance qui permettent d'amortir le choc en prenant en charge une partie de ces dépenses.

Il se trouve que les réassureurs ont les moyens de financer des études leur permettant de mieux apprécier les risques qu'eux et leurs assurés (les compagnies d'assurance) ont et auront à prendre en charge, cela s'appelle de la gestion de risque, quelque chose que quelqu'un comme Cédric Moro, soi-disant « expert » en risques majeurs (voir son site i-resilience) et intervenant régulièrement chez Benoit Rittaud, devrait connaitre, mais non...

Alors regardons ce que les réassureurs Munich Re et Swiss Re ont à nous dire concernant quelques sujets particulièrement préoccupants.


Hail – An underestimated and growing risk - Compelling reasons to take action


A new research institute study that Munich Re is supporting shows that the incidence of severe hailstorms in Europe has increased.
Une nouvelle étude d'un institut de recherche soutenu par Munich Re montre que l'incidence des tempêtes de grêle graves en Europe a augmenté.
Et que dit l'étude en question financée par Munich Re ?

A la question « Est-ce que les chutes de grêle augmentent à cause du changement climatique ? » la réponse, issue d'une thèse de doctorat supportée (financée ?) par le réassureur allemand, est la suivante :
a new statistical method (“AR-CHaMo”) was developed that uses large-scale observations (so-called reanalysis data) to derive the probability of localised severe thunderstorms for the period 1979 to 2015. This study shows whether hailstorms have actually become more frequent and, if so, in which areas. The results indicated that climate change may be seen as a contributory factor since higher temperatures can explain the increases in humidity established in the thesis. 
une nouvelle méthode statistique ("AR-CHaMo") a été mise au point qui utilise des observations à grande échelle (données dites de réanalyse) pour calculer la probabilité d'orages violents localisés pour la période 1979 à 2015. Cette étude montre si les tempêtes de grêle sont effectivement devenues plus fréquentes et, dans l'affirmative, dans quelles zones. Les résultats indiquent que le changement climatique peut être considéré comme un facteur contributif puisque des températures plus élevées peuvent expliquer les augmentations de l'humidité établies dans la thèse. 
Ainsi le nombre des événements liés à la grêle ont significativement augmenté sur les 37 années considérées ( de 1979 à 2015), tout spécialement dans certaines zones géographiques comme l'indique la carte suivante :
Number of hail events in Europe overall increased significantly over the years 1979-2015

Vivant moi-même dans le sud-ouest je peux confirmer que dans ma région la grêle n'est pas quelque chose de fréquent, mais je n'avais pas conscience qu'en fait entre 1979 et 2015 la tendance y était à la baisse, ce qui me rassure sur ce plan-là ; par contre d'autres régions ont vu une très forte augmentation de ces événements météorologiques extrêmes et on pense par exemple aux Alpes où une étape du Tour de France a dû être arrêtée à cause d'une violente tempête de grêle qui rendait le passage des coureurs impossible :
Paysage hivernal le 26 juillet, mais ce n'est pas de la neige, c'est de la grêle ! (source twitter)

Evidemment un seul événement de ce type ne prouve rien, c'est sa répétition et son intensité qui est la marque...de quelque chose que je vous laisse deviner (je parle aux plus futés d'entre vous, les autres n'y verront goutte)


Climate change increases wildfire risk in California - Majority of largest and costliest wildfires have occurred in recent years


Après les glaçons, le feu...
A new analysis by Munich Re shows that the largest wildfires recorded in California since the 1930s have predominantly occurred since the beginning of the new millennium.The same period also experienced the most years with exceptionally high temperatures and unusually dry conditions.
Une nouvelle analyse de Munich Re montre que les plus grands incendies de forêt enregistrés en Californie depuis les années 1930 se sont surtout produits depuis le début du nouveau millénaire et que la plupart des années ont été marquées par des températures exceptionnellement élevées et des conditions de sécheresse inhabituelles.
Bizarre, non ? 

Nous avons des températures de plus en plus élevées, entrainant des conditions de sécheresse « inhabituelles » et cela résulterait en davantage d'incendies, comme ce peut-il ?

L'étude nous dit que des niveaux sans précédents ont été atteints en 2017 (pertes totales d'environ 20 milliards de dollars), mais qu'en plus ces niveaux ont encore été dépassés...en 2018, avec 24 milliards de dollars !

Le graphique qui suit et qui ressemble étrangement à une courbe en forme de crosse de hockey permet de représenter les choses visuellement :

Unprecedented levels were reached in 2017, with overall losses of around US$ 20bn. But even this record did not last long: in 2018, wildfire losses in California reached a new high of US$ 24bn, with insured losses of around US$ 18bn.

On voit d'ici la réfutation des usual suspects : s'il y a eu cette subite hausse c'est uniquement parce qu'il y a davantage de gens qui vivent dans des environnements boisés qui sont mal défrichés, il est donc normal que les pertes des assureurs soient en augmentation.

Sérieusement ?

Comme si la courbe de la population habitant des zones à risques suivait la pente de cette courbe-là, nous aurions donc eu en 2017 et 2018 une affluence de gens fuyant les villes pour aller s'isoler au milieu des bois, mais que fuyaient-ils donc ?

Evidemment il n'en est rien, la population de ces zones à risque a probablement légèrement augmenté durant la période considérée (1980-2018) car tout le monde préfère vivre à la campagne, entouré d'arbres et loin des gaz d'échappement des villes polluées comme peut l'être Los Angeles par exemple, et il est certain que ce surplus de population immergée dans des forêts qui ne sont pas nettoyées (i.e. qui ne brûlent pas régulièrement) et qui emmagasinent au fil des ans du carburant près de s'enflammer est un facteur aggravant qui pèse sur la note finale (en vies humaines et en biens matériels), il n'en reste pas moins que la cause principale est bien la hausse des températures et la sècheresse qui va avec et rend le bois encore plus inflammable qu'en temps « normal ».

L'étude d'ailleurs ne se contente pas de constatations, elle fait aussi des recommandations ; d'abord les constatations :
A variety of aspects were included in the new evaluation of the wildfire risk: the analyses show an overall trend towards higher temperatures and more years with extremely dry conditions. These observations were compared with data from the 20 largest Californian wildfires registered by the California Department of Forestry and Fire Protection since the 1930s. The result: the vast majority of the 20 largest individual fires have occurred in the years since the early 2000s – a period which has been characterised by an abnormally high mean of daily maximum temperatures and exceptional dryness averaged over the period from May to October. By comparing the data with climate models, climate research showed that the temperature increase observed in California is broadly consistent with climate change, although natural climate variability likely also contributed to changed rainfall properties.
Divers aspects ont été inclus dans la nouvelle évaluation du risque d'incendie de forêt : les analyses montrent une tendance générale vers des températures plus élevées et plus d'années dans des conditions extrêmement sèches. Ces observations ont été comparées aux données des 20 plus grands feux de forêt californiens enregistrés par le California Department of Forestry and Fire Protection depuis les années 1930. Résultat : la grande majorité des 20 plus grands incendies individuels se sont produits depuis le début des années 2000 - une période caractérisée par une moyenne anormalement élevée des températures maximales quotidiennes et par une sécheresse exceptionnelle moyenne sur la période allant de mai à octobre. En comparant les données avec les modèles climatiques, la recherche climatique a montré que l'augmentation de la température observée en Californie est globalement compatible avec le changement climatique, bien que la variabilité naturelle du climat ait probablement aussi contribué à modifier les propriétés des précipitations.

The vast majority of the 20 largest individual fires have occurred in the years since the early 2000s – a period which has been characterised by an abnormally high mean of daily maximum temperatures and exceptional dryness averaged over the period from May to October.

Puis les recommandations sous forme d'observations sous-entendant comment il faut procéder pour limiter les dégâts :
This development is exacerbated by factors such as the decades-long accumulation of flammable brush as a result of past practices, the production of dead wood caused by insects such as the bark beetle fostered by warmer winters and dry summers, and the growth in construction activity in areas close to or even in forests at risk from wildfire. 
Cette évolution est exacerbée par des facteurs tels que l'accumulation de broussailles inflammables pendant des décennies à la suite de pratiques passées, la production de bois mort causée par des insectes comme le scolyte, favorisée par des hivers plus chauds et des étés secs, et la croissance des activités de construction dans les zones proches des forêts ou même dans les forêts à risque de feux de friches.
Donc les recommendations sont :
  •  se débarrasser régulièrement des broussailles qui s'accumulent au fil des ans ;
  •  limiter (i.e. réglementer, pouah !) les constructions dans les zones à risque.
Pour ce qui concerne les insectes la solution est évidente, limiter le réchauffement de la planète ! (pourquoi personne n'y a pensé ?)

Mais ce qui touche la Californie se retrouve également dans d'autres régions du monde :
Recent studies have shown that it is not just California that has experienced an increase in the environmental conditions favouring wildfires. Similar developments can be seen in many parts of the world, including the European Mediterranean region or parts of Australia. Given the high exposed values in these areas, risk management needs to keep a close eye on these developments.
Des études récentes ont montré que la Californie n'est pas la seule à avoir connu une augmentation des conditions environnementales favorables aux feux de forêt. Des développements similaires peuvent être observés dans de nombreuses parties du monde, y compris dans la région méditerranéenne européenne ou dans certaines parties de l'Australie. Compte tenu des valeurs élevées d'exposition dans ces domaines, la gestion des risques doit suivre de près ces évolutions.
Mais ce n'est pas avec des « experts » du genre de Cédric Moro que « la gestion des risques [va] suivre de près ces évolutions » !


Swiss Re sees climate change link for hurricanes, drought & wildfire


Au tour des Suisses de donner leur avis.
In an interview with CNBC, the Chief Financial Officer (CFO) of global reinsurance giant Swiss Re, John Dacey, explained that the firm believes the series of catastrophe events that occurred in the second-half of 2017 are not a one-in-100 year event, but more a one-in-10 year event.
Dans une interview accordée à CNBC, le directeur financier (CFO) du géant mondial de la réassurance Swiss Re, John Dacey, a expliqué que l'entreprise estime que la série de catastrophes survenues au second semestre 2017 n'est pas un événement une fois tous les 100 ans, mais plutôt une fois en 10 ans.
Une précision ici : quand on parle d'un événement qui se produit une fois tous les 100 ans ou tous les 10 ans cela ne signifie pas que cet événement va se produire une fois tous les 100 ans ou tous les 10 ans, mais qu'il a soit 1% de chance ou 10% de chance de se produire chaque année ! Nous sommes ici dans le domaine des probabilités d'occurrence, et dans le cas présent la probabilité est passée, pour chaque année, de 1% il y a...un certain temps déjà (c'est comme le fut du canon) à 10% aujourd'hui ; quand ce sera 50% cela voudra dire qu'une année sur deux nous aurons (ou plutôt nos enfants auront) des chances de « profiter » de conditions spéciales que nos aïeux n'ont pu connaitre, les malheureux.

Ainsi après une douzaine d'années sans aucun ouragan majeur ayant touché terre aux Etats-Unis, l'année 2017 en a vu 3 qui se sont succédés : Harvey, Irma et Maria ; par ailleurs :
Various reports and findings from insurance and reinsurance industry participants have noted an increase in both the severity and frequency of natural catastrophe events across the world, a trend that some believe is going to intensify as a result of climate change and the subsequent warming of both the earth and oceans.
Divers rapports et conclusions des participants de l'industrie de l'assurance et de la réassurance ont fait état d'une augmentation de la gravité et de la fréquence des catastrophes naturelles dans le monde, une tendance qui, selon certains, va s'intensifier en raison des changements climatiques et du réchauffement de la terre et des océans qui en résultera.
Le CFO de Swiss Re ajoute que
One of the reasons why the expectation of future hurricanes is so high is that last year’s three hurricanes together – the $135 billion of losses – are a one in 10 year event not a one in a 100 year event. We see the possibility for a repetition of these kinds of losses in the foreseeable future.
L'une des raisons pour lesquelles les prévisions d'ouragans futurs sont si élevées, c'est que les trois ouragans de l'an dernier - les pertes de 135 milliards de dollars - représentent un ouragan sur 10 ans et non un ouragan sur 100 ans. Nous entrevoyons la possibilité d'une répétition de ce genre de pertes dans un avenir prévisible.
Etrangement (vraiment ?) le déni de certaines industries est mentionné, en opposition avec les conclusions des études menées par les réassureurs :
While the impacts of climate change remain heavily debated across many industries, it’s clear that Swiss Re feels the changing, warming climate is driving heavy drought conditions in some parts of the world and intense and devastating wildfires. At the same time, the reinsurer feels the occurrence of multiple, large storms, as seen in Q3 2017, is a more common occurrence than some believe.
Alors que les impacts du changement climatique font toujours l'objet d'un vif débat dans de nombreux secteurs industriels, il est clair que Swiss Re ressent le changement et le réchauffement climatiques qui entraînent de fortes sécheresses dans certaines régions du monde et des incendies de forêt intenses et dévastateurs. En même temps, le réassureur estime que les tempêtes multiples et importantes, comme on l'a vu au troisième trimestre de 2017, sont plus fréquentes que certains ne le croient.
On a vu de nombreux olibrius se moquer de Greta Thunberg qui soi-disant verrait le CO₂ à l'oeil nu (il n'en est évidemment rien, elle n'a jamais prétendu avoir un tel pouvoir) mais on a l'impression que ce sont en fait les assureurs qui y parviennent, à croire qu'ils ont développé un sens de l'observation qui fait cruellement défaut aux vieux débris incapables de visualiser quoi que ce soit qui excède l'horizon de temps de quelques semaines et qui soit situé au-delà de leur environnement immédiat (quelques kilomètres carrés tout au plus)


Climate change – will it trigger the next financial crisis?


Ici on nous parle d'une nouvelle crise financière qui pourrait être déclenchée par...le réchauffement climatique !
Context: Climate inaction risks $23 trillion of global economic losses a year, amounting to permanent economic damage four times greater than the impact of the 2008 financial crisis. What does financial leadership entail as we stand at the brink of climate calamity.
Contexte : L'inaction climatique risque de causer des pertes économiques mondiales de 23 billions de dollars par an, soit des dommages économiques permanents quatre fois plus importants que l'impact de la crise financière de 2008. Qu'est-ce que le leadership financier implique alors que nous nous trouvons au bord de la catastrophe climatique ?
Pour bien s'entendre sur le montant indiqué, 23 billions (en français) de dollars cela signifie non pas 23 milliards (comme en anglais) mais 23 000 milliards de dollars, soit 23 à la puissance 12 (i.e. 23 000 000 000 000), donc 4 fois l'impact de la crise financière de 2008 et cela chaque année ; voici la vidéo (visible également sur weforum) reprenant une discussion lors du recent World Economic Forum :

Nous apprenons ainsi que
investment is key and with concerted planning, a financial crash borne from climate change is not an inevitability - indeed, even tackling climate change can become an economic opportunity.
l'investissement est essentiel et, dans le cadre d'une planification concertée, un krach financier causé par le changement climatique n'est pas une fatalité - en effet, même la lutte contre le changement climatique peut devenir une opportunité économique.
Evidemment ne soyons pas naïfs, ce forum est là pour promouvoir avant tout le business, la seule chose intéressante à retenir étant que ces têtes pensantes à QI stratosphérique commencent à comprendre que l'inaction a un coût bien supérieur à celui qui émanerait d'investissements dans la lutte contre le changement climatique qui deviendrait donc une « opportunité » ! Cependant on peut douter que les investissements qu'ils proposent soient la véritable solution au problème causé par notre civilisation essentiellement basée sur le productivisme et la consommation à outrance, car comme l'a dit je ne sais plus qui ce n'est pas en combattant un problème avec les outils qui ont généré ce problème qu'on résoudra celui-ci.

Cela dit il ne faut pas non plus exiger l'impossible de la part de personnes qui ont été biberonnées au système capitaliste libéral en vigueur dans les pays dits développés, l'important est qu'une certaine sensibilisation prenne place et gagne sur les vieilles habitudes, mais cela demandera du temps avant que les choses ne changent vraiment et Greta Thunberg sera âgée et plusieurs fois grand-mère quand les carottes seront réellement cuites.


Massive wildlife tragedy as bears and foxes flee taiga, while smaller animals suffocate in smoke


Je ne peux pas m'empêcher de terminer ce billet avec l'actualité...brûlante des incendies de forêt en Russie.

Des moyens dérisoires pour lutter contre des incendies de la taille de la Belgique !
Vladimir Poutine a ordonné mercredi [31 juillet] à l’armée de prendre part aux combats contre les gigantesques feux de forêt qui ravagent depuis des semaines la Sibérie, détruisant des millions d’hectares et recouvrant des villes entières de fumée.
Les feux sont propagés cette année par des vents forts, affectant les régions voisines, a expliqué l’Agence fédérale des forêts - AFP (source lunion)
Provoqués par des orages secs et une chaleur « anormale » de 30 degrés Celsius qui s’est abattue sur ces régions, les feux sont propagés cette année par des vents forts, affectant les régions voisines, a expliqué l’Agence fédérale des forêts.
Il va y en avoir encore qui vont dire que ces incendies sont provoqués pas le manque de défrichage (ou de défrichement) comme en Californie...

« Heureusement » les zones concernées sont en majorité inhabitées, « malheureusement » c'est parce qu'elles sont inhabitées que les moyens pour lutter contre les incendies manquent, et la fumée, elle, ne reste pas sur place, elle voyage et asphyxie les populations de villes pourtant situées assez loin des zones concernées.

Ceux qui pensaient naïvement (ou bêtement) que la Sibérie allait devenir un nouvel eldorado « grâce » au réchauffement climatique vont devoir déchanter, cette région va devenir comme une Californie à la puissance dix, bon courage à ses habitants, du moins à ceux qui resteront.

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