Depuis peu nous avons tous appris un nouveau nom, celui de Surgisphere.
Certains y voient l'incarnation du démon, tel celui-ci qui n'en perd pas une pour dégainer plus vite que son ombre sans même prendre le temps de réfléchir :
1155. BenHague | 29/05/2020 @ 17:29Une société qui ne serait active que depuis mars, vraiment ?
Ca va etre un cataclysme ….
http://www.francesoir.fr/socie.....t-elle-une
Je ne sais pas si ces infos sont vraies.
Mais apparemment Surgisphere est une entreprise fantome . Pas un data scientist , pas un informaticien rien que dalle …
La société n’est active que depuis mars ( avant c’etait une coquille vide, sans doute pour de l’optimisation fiscale)
Comment un société fantome de moins de 3 mois d’activité aurait recu l’accord de + 600 hopitaux pour recevoir des données de patients … C’est du délire absolu….
Et l’OMS, le ministre de la santé francais , Fauci se sont basés la dessus pour prendre des décisions …… C’est sur la base de ce type d’information qu’ils prennent des décisions ????
Une rapide recherche sur internet nous donne une liste d'articles publiés par cette société Surgisphere, cela va d'août 2010 au 23 mai 2020 ; on y voit que l'activité en 2020 a été particulièrement féconde, on se demande bien pourquoi...
Avec le tout premier de ces articles, paru le 4 août 2010 et intitulé The Journal of Surgical Radiology Tops 500,000 Visitors, nous apprenons que cette société a aussi créé un journal scientifique :
Surgisphere today announced that over 500,000 people from 129 countries have visited the Journal of Surgical Radiology (http://www.SurgRad.com) since publishing its July issue. The Journal of Surgical Radiology (J Surg Rad) is a peer-reviewed medical journal that focuses on meaningful advances in surgery and radiology, supports top-notch doctors working to improve patient care, and builds on these relationships to provide a fund of trusted medical knowledge freely available to everyone.
La création du journal de Surgisphere date donc de cette année-là comme nous le confirme le site journal-data :Surgisphere a annoncé aujourd'hui que plus de 500 000 personnes de 129 pays ont visité le Journal of Surgical Radiology (http://www.SurgRad.com) depuis la publication de son numéro de juillet. Le Journal of Surgical Radiology (J Surg Rad) est une revue médicale évaluée par des pairs qui se concentre sur les progrès significatifs de la chirurgie et de la radiologie, soutient les médecins de haut niveau qui travaillent à l'amélioration des soins aux patients et s'appuie sur ces relations pour fournir un fonds de connaissances médicales fiables librement accessibles à tous.
Données concernant le journal de Surgisphere. |
On nous donne un lien vers un site internet, http://www.surgrad.com/, qui nous accueille ainsi :
The Journal of Surgical Radiology was a peer-reviewed journal in publication between July 2010 and January 2013. There were a total of 10 issues published across four volumes. During its 3 1/2 year publication history, the journal accrued over 50,000 subscribers spanning almost every country around the world. With almost one million page views per month, J Surg Rad earned a reputation as one of the first high quality peer-reviewed online medical journals. The Journal was indexed by most of the major medical indexes, and specific articles still appear in PubMed, EBSCO, and other sources. I am indebted to my mentor and friend, Mr. Thomas G. Koenigsberger, for his steadfast support as Science Editor. I am sincerely thankful for the countless hours spent by our esteemed editorial board, many of whom are luminaries in medicine and surgery from highly respected institutions around the country. The Journal was published by the Surgisphere Corporation. All ten issues are made available for archival purposes below as full resolution PDFs.
Le Journal of Surgical Radiology est une revue à comité de lecture qui a été publiée entre juillet 2010 et janvier 2013. Au total, dix numéros ont été publiés en quatre volumes. Au cours de ses trois ans et demi de publication, le journal a attiré plus de 50 000 abonnés dans presque tous les pays du monde. Avec près d'un million de pages vues par mois, J Surg Rad a acquis la réputation d'être l'une des premières revues médicales en ligne de haute qualité, évaluées par des pairs. Le journal a été indexé par la plupart des principaux index médicaux, et des articles spécifiques paraissent encore dans PubMed, EBSCO et d'autres sources. Je suis redevable à mon mentor et ami, M. Thomas G. Koenigsberger, pour son soutien indéfectible en tant que rédacteur scientifique. Je suis sincèrement reconnaissant pour les innombrables heures passées par notre estimé comité de rédaction, dont beaucoup sont des sommités en médecine et en chirurgie issues d'institutions très respectées dans tout le pays. Le Journal a été publié par la Surgisphere Corporation. Les dix numéros sont disponibles à des fins d'archivage ci-dessous en format PDF pleine résolution.
Ce journal n'a donc été actif que pendant trois ans et demi avant de cesser de publier, pourquoi ? Je n'en sais fichtre rien.
Avait-il acquis la réputation qui lui est prêtée dans cette élogieuse autoprésentation ? Je n'en sais fichtre rien.
Est-ce qu'aujourd'hui encore, sept ans après son dernier numéro, les médecins concernés considèrent toujours ce journal comme une référence ? Je n'en sais fichtre rien.
Je n'en sais fichtre rien mais je ne m'appelle pas BenHague, ceci expliquant probablement cela.
En allant un peu plus loin on s'aperçoit que le H-index de ce journal...ne serait que de 4 :
H-index du Journal of Surgical Radiology. |
Citations par document. |
Je ne sais pas quelle est la différence entre les trois années mentionnées (2, 3 ou 4 ans), si quelqu'un a une idée...
Bref tout ça n'est pas jojo si l'on compare avec l'inestimable professeur du Vieux-Port ; le 17 avril dernier on apprenait avec Le h-index du professeur Didier Raoult que la cote du barde à barbe blanche atteignait le score enviable de 141 :
Selon la base de données ISI web of Knowledge, le h-index du professeur Raoult est égal à 141, avec 3119 publications et 107370 citations.
Mais nous savons qu'un nombre non négligeable de ces publications n'est en réalité qu'un miroir aux gog…, pardon aux alouettes destiné avant tout à impressionner les créd…, pardon les confrères en leur montrant qui a la plus grosse nom d'un chien !
D'ailleurs le site continue ainsi :
Ces dix dernières années, son taux de publications est de l’ordre de 200/an, ce qui ne fait pas loin d’une chaque jour ouvrable.
C'est cela, oui.
Mais il y a encore mieux, nous apprenons que le cher professeur s'auto-plag…, pardon s'auto-cite plus que les autres :
C’est l’un des chercheurs français les plus cités. Son taux d’autocitation est particulièrement élevé (22% alors qu’en moyenne il est de l’ordre de 10%).
On comprend un peu mieux certaines choses...
Mais Didier Raoult semble faiblir quelque peu ces derniers temps, son h-index a nettement chuté, présageant peut-être une fin prochaine (tout a toujours une fin), mais seul l'avenir nous dira si la débâcle sera longue ou soudaine ; voici ce que nous montre Google Scholar :
Citations et h-index de Didier Raoult. |
Sur toute la période il avait donc un h-index de 178 qui a chuté à 104 sur les 5 dernières années, ce qui signifie qu'avant 2015 il devait être largement supérieur à 178...
Citations de Didier Raoult depuis 1995 (source scholar.google/citations) |
Si l'on compare Didier Raoult à Surgisphere avec les données ci-dessus que peut-on en conclure ? Je n'en sais fichtrement rien, mais rappelez-vous que je ne m'appelle pas BenHague et vous comprendrez pourquoi je n'en ai aucune idée.
Si l'on se penche (en essayant de ne pas basculer dans l'à-peu-près) sur ce que dit Surgisphere dans sa présentation sur son site (voir https://surgisphere.com/about-us/) on s'aperçoit que cette société se base essentiellement sur des données informatiques afin de bâtir ce que l'on pourrait appeler des méta-informations en provenance des établissements de soin qui ont conclu un accord de partenariat avec elle ; et on comprend ainsi pourquoi cette société n'a qu'un personnel minime, entre 11 et 50 personnes selon sa fiche sur crunchbase :
Fiche Surgisphere. |
La description en bas de page est la suivante en entier :
Surgisphere is a leader in healthcare data analytics and medical education. Through QuartzClinical, Surgisphere provides sophisticated analytics, benchmarking, and machine learning for healthcare organizations. Through ClinicalReview, Surgisphere provides one of the largest portals for medical education. Established in 2007, Surgisphere is a trusted and recognized name in healthcare leadership and quality improvement.
Surgisphere est un leader dans le domaine de l'analyse des données de santé et de l'enseignement médical. Grâce à QuartzClinical, Surgisphere fournit des analyses sophistiquées, des analyses comparatives et un apprentissage automatique aux organismes de santé. Grâce à ClinicalReview, Surgisphere fournit l'un des plus grands portails pour l'enseignement médical. Créé en 2007, Surgisphere est un nom fiable et reconnu dans le domaine du leadership et de l'amélioration de la qualité des soins de santé.
On nous dit donc que Surgisphere a été créée en 2007, soit trois ans avant son journal (voir plus haut)
Les données récupérées par Surgisphere auprès de ses partenaires ne sont certainement pas fiables à 100%, nous l'avons vu avec l'histoire australienne où un hôpital asiatique avait été enregistré par erreur dans ce pays, entrainant un décompte de morts supérieur à ce qu'il était en réalité.
Par ailleurs il a été reproché à Surgisphere de ne pas communiquer ses données, empêchant donc d'effectuer des vérifications, et on peut comprendre les critiques à ce sujet ; cependant, Surgisphere étant une société commerciale (for profit company) ayant conclu des accords de confidentialité avec ses partenaires, ils semble difficile de l'obliger à dénoncer unilatéralement lesdits accords avec le risque de se voir poursuivie en justice !
En effet, les hôpitaux concernés, qui acceptent de transmettre à Surgisphere des données confidentielles relatives non seulement à leurs patients mais aussi à leurs pratiques médicales, verraient sûrement d'un mauvais oeil qu'on révèle par exemple au grand public que chez eux les patients sont morts un peu plus que la moyenne...
Enfin essayons d'être réalistes, réalistes dans le bon sens du terme évidemment, et demandons-nous si une société commerciale telle que Surgisphere a vraiment intérêt à bidouiller ses données afin de donner des résultats faussés simplement pour embêter le druide de la Canebière (qu'ils ne connaissent d'ailleurs probablement pas)
S'il y a des erreurs d'interprétation dans les données qui ont servi de support à l'étude du Lancet c'est la société Surgisphere qui va se retrouver bien ennuyée, car c'est sa réputation qui est en jeu, et donc ses bénéfices futurs !
Le plus probable est donc que les erreurs, s'il y en a et s'il s'avère qu'elles sont significatives et remettent en cause l'étude entière, ce qui reste encore à démontrer, sont dues au fameux GIGO, garbage in garbage out, ou dit en bon français pour ceux qui causent pas l'English, « si on met du caca dedans il ne peut en ressortir que du caca » ; il est plus que probable que des anomalies existent, le contraire serait non seulement surprenant mais aussi fortement douteux, mais rejeter le papier du Lancet parce qu'il y aurait quelques petits détails qui clocheraient serait succomber au biais d'attente impossible si cher aux climato-irréalistes, cette secte dont fait maintenant partie BenHague qui nous disait je vous rappelle ceci :
Comment un société fantome de moins de 3 mois d’activité aurait recu l’accord de + 600 hopitaux pour recevoir des données de patients … C’est du délire absolu….Le délire absolu nous le voyons à l'oeuvre chaque fois que nous lisons une intervention de BenHague, il doit donc être un expert de la question, à n'en pas douter.
Tiens, en passant :)
RépondreSupprimer... La crédibilité de Surgisphere s'émiette de toute part !
... Il reste donc encore beaucoup d'inconnues dans ce dossier qui ternit profondément la crédibilité du milieu scientifique et de son circuit de validation.
D'autant que Surgisphere, inconnue il y a encore un mois, génère de nombreuses inquiétudes au-delà de cette affaire. Comme nous avons pu le prouver au terme de nos investigations, elle s'est par exemple rendue coupable d'une fausse validation scientifique au sujet un prétendu outil de diagnostic rapide au Covid-19. (...)
La communication marketing de Sapan Desai s'avère également trompeuse sous plusieurs aspects.
Exagérations sur la remise de récompenses, vidéos supprimées à la hâte, paragraphes coupés sur leur site Internet, participation à une ONG dont on ne trouve aucune trace…
Le magazine spécialisé The Scientist a également révélé que le docteur Sapan Desai était actuellement poursuivi par trois anciens patients pour négligence médicale.
Le quotidien The Guardian émet lui de sévères doutes sur la légitimité de deux employés, dont l'un serait aussi écrivain de science-fiction, l'autre mannequin pour des magazines de charme.
Là encore, impossible d'obtenir de réponses de la part de Surgisphere sur ces points. L'opacité semble être un mantra pour ce gourou du « big data ». Sauf qu'elle fait tache quand on se prétend à la pointe de la recherche scientifique au nom du bien commun.
...
Cf. https://www.leparisien.fr/societe/sante/je-suis-vraiment-desole-le-mea-culpa-du-coordinateur-de-l-etude-de-the-lancet-sur-l-hydroxychloroquine-05-06-2020-8330358.php
Oui je suis au courant.
SupprimerVoici une excellente vidéo qui permet de remettre un peu les choses à leur place et de relativiser : https://www.youtube.com/watch?v=E18ZQhrnJB4
Bref, même si l'étude du Lancet est complètement discréditée est-ce que cela remet en question les autres études ayant conclu à l'inefficacité de l'hydroxychloroquine ? Est-ce qu'une étude « foireuse » comme celle du Lancet permet d'annuler la « foirosité » des études de Raoult ?
« Grâce » à Raoult on aura (peut-être) révélé le caractère frauduleux de la société Surgisphere, mais on sait depuis plusieurs mois ce qu'il en est de ses essais à lui.
En parlant du H-Index : https://theconversation.com/etre-juge-et-partie-ou-comment-controler-une-revue-scientifique-140595
RépondreSupprimerExtraits :
« l’analyse scientifique des publications peut aller beaucoup plus loin que les usages très problématiques qui en sont faits pour « évaluer » les chercheurs et calculer leur « indice h » censé, pour les naïfs, « mesurer » leur « qualité ». »
« En conservant de hauts standards de sélection, [les meilleures revues scientifiques existantes] contribuent en effet à écarter les études douteuses, car bâclées ou effectuées à la va-vite pour s’assurer une priorité, un renouvellement de poste ou d’octroi de crédits de recherche. »