lundi 26 octobre 2015

Benoit Rittaud, le mathématicien égaré

Benoit Rittaud était promis à un bel avenir.

Mathématicien de formation, il a  écrit un certain nombre d'ouvrages dont les mémorables Le fabuleux destin de V2 (nous attendons toujours avec impatience la suite qui pourrait s'appeler A la recherche de racine cubique) ou Faut-il avoir peur des maths?  (qui lui servit certainement de support de réflexion pour son récent La peur exponentielle) qui lui vaudront un jour l'attribution de la médaille Fields (après tout Cédric Villani l'a eue, alors pourquoi pas lui?)

Mais voilà, Benoit Rittaud dut à un certain moment de sa jeune existence être frappé par le syndrome de-la-grosse-tête-et-des-chevilles-qui-enflent et se mit à sombrer dans un doux délire qui le fit basculer du côté ésotérique et pseudo-scientifique de sa discipline, un peu comme un autre mathématicien maintenant à la retraite, Yves Lignon, dont le parcours est étrangement similaire : tous deux mathématiciens donc, maitres de conférence (ce qui n'a jamais été une preuve de sérieux), auteurs de nombreux ouvrages très décriés essentiellement destinés à un public "averti" (i.e. déjà acquis à leur cause) mais surtout utiles pour améliorer l'ordinaire (car il faut bien faire bouillir la marmite et il n'y a pas de petits profits)

Ainsi Benoit Rittaud devint devin.

Il se procura une boule de cristal afin de lire l'avenir, puisqu'il n'était pas capable de le faire avec les nombres.

Vous ne me croyez pas?

Pourtant c'est Benoit Rittaud lui-même qui l'avoue à plusieurs reprises dans des articles publiés sur le site moribond Skyfall (ou Skyfal, ou Skyfail, on ne sait plus trop comment l'écrire)

Ainsi en janvier 2010 Benoit Rittaud nous gratifie d'un article intitulé Prophétie de cauchemar dans lequel il nous dit notamment "Voici une prophétie de mon cru, sous la forme d’une interview imaginaire" ; suit un dialogue entre un journaliste (il s'agit en fait de la représentation mentale de Benoit Rittaud) et un supposé représentant du GIEO (avatar du GIEC qui bien sûr n'a jamais existé que dans l'esprit de Benoit Rittaud) dont nous pouvons extraire cet intéressant échange :
  • le journaliste (i.e. Benoit Rittaud) : Il reste que, contrairement aux prévisions du GIEC, la température de la Terre a brutalement chuté depuis trois ans, au point que l’on prévoie (sic) désormais d’en revenir d’ici quinze ans aux niveaux de l’ère préindustrielle…
  • le représentant du GIEO : Le nom anglais du GIEC était International Panel on Climate Change : il s’agissait de s’intéresser aux changements climatiques, et non au réchauffement. Qui peut nier, précisément en raison de l’évolution actuelle de la température, que le climat se modifie ? Quoi qu’il en soit, je ne souhaite pas m’attarder sur des polémiques stériles. Il me semble bien plus important et plus urgent de me tourner vers l’avenir
On doit préciser que l'interview en question est supposée se tenir le 12 octobre 2014, soit 4 ans et demi après la prophétie de Benoit Rittaud.

Si l'on effectue un simple calcul approximatif on s'aperçoit que Benoit Rittaud avait prévu, sur la foi de sa boule de cristal, une chute brutale des températures pour les années 2011 et suivantes.

Il y a tout à parier que Benoit Rittaud, enfin je veux dire la boule de cristal de Benoit Rittaud s'est fiée, la sotte, sur ce genre de graphique :

En partant de 1998, année exceptionnellement chaude à cause d'un El Niño non moins exceptionnel, pour arriver à 2009 (l'article date de janvier 2010) on obtient une magnifique courbe descendante!

C'est quand même ballot de la part d'un mathématicien de la trempe de Benoit Rittaud, qui plus est maitre de conférence et auteur de nombreux livres pour enfants, de s'égarer (d'où le titre de mon article) à ce point en se fiant à une courbe représentant une dizaine d'année seulement pour en déduire une tendance à long terme et se planter comme un débutant (et je ne suis même pas sûr qu'un étudiant en première année de licence de maths puisse commettre ce genre d'erreur)

Pour y voir plus clair il faut prendre de la hauteur, ou du recul si on préfère, et par exemple Benoit Rittaud aurait pu demander à sa boule de cristal de lui montrer cette courbe ci :
Il aurait alors bien vu que depuis 1880, date de début des mesures, jusqu'en 2009, il y avait bien une hausse continue des températures avec de temps en temps des "plateaux", voire des "baisses" temporaires, comme celle de la fin des années 1990 et du début des années 2000 que le GIEC qualifia de "hiatus" dans son dernier rapport (et je vous parie ma chemise que dans le prochain rapport du GIEC ce "hiatus" aura disparu, puisque le GIEC collecte les toutes dernières avancées de la science et que nous avons maintenant suffisamment de recul pour comprendre ce "hiatus" que les climato-sceptiques qualifient de "pause" voire même de "pic" avant un nouvel âge glaciaire!)

Pour y voir encore plus clair on peut enfin regarder ce que donne le même graphique mais en allant jusqu'en 2015 puisque nous y sommes :
Toujours pas la moindre baisse visible, la boule de cristal de Benoit Rittaud est peut-être atteinte de myopie...

Et si vous préférez les données RSS qui ne sont pourtant disponibles que depuis 1979, cela donne ceci :

Vous voyez une baisse vous? Il faudrait peut-être que Benoit Rittaud explique à sa boule de cristal (ou l'inverse?) ce qu'est une régression linéaire, moi je n'y connais rien et serais bien incapable d'en donner une définition, je me fie seulement à la logique qui me dit que quand on monte un escalier il y a de temps en temps un palier, ce n'est pas pour autant que j'en déduis que l'escalier s'arrête de monter...

Mais ce n'est pas tout, Benoit Rittaud, en septembre 2014 cette fois, continua de faire confiance à sa boule de cristal et publia un article, intitulé L'Organisation météorologique mondiale enterre le réchauffement climatique, qui fera date dans l'histoire de la voyance extraclimatolucide ; voici quelques extraits (mes commentaires entre parenthèses) :
  • Je ne pensais pas que ma boule de cristal était si efficace (Benoit Rittaud vit dans un monde parallèle où la lucidité n'existe pas)
  • Ce qui vient de se passer, je l’ai annoncé il y a quatre ans, en ne me trompant que d’un mois.(ah bon! nous venons de voir ce qu'il en était...)
  • Ainsi, qu’on se le dise : les carbocentristes ont désormais déserté le terrain du réchauffement climatique, au profit de l’acidification des océans (la boule de cristal de Benoit Rittaud ne sait donc pas que réchauffement climatique et acidification des océans sont intimement liés, par conséquent, contrairement à ce qu'elle susurre à l'oreille de son maitre, on continuera longtemps, très longtemps, à parler de réchauffement climatique et d'acidification des océans, entre autres! )
Sa boule de cristal a inspiré d'autres articles à Benoit Rittaud, mais on ne va pas s'appesantir davantage sur les défauts et dysfonctionnements de l'appareil, il semblerait d'ailleurs que depuis quelque temps cette boule de cristal n'apparaisse plus, peut-être son propriétaire s'en est-il finalement débarrassé, à moins qu'il l'ait envoyée à la révision pour lui changer l'huile et refaire les niveaux, qui sait?

Bref, nous tenons en la personne de Benoit Rittaud le digne successeur de Vincent Courtillot, qui lui-même avait repris le flambeau lâché par Claude Allègre pour cause de grosse fatigue.

Mais qu'est-ce qui motive en fait un mathématicien à se fourvoyer dans un domaine qui n'est pas le sien et à aller à contre-courant de la quasi totalité des scientifiques spécialisés dans l'étude du climat, qu'ils soient glaciologues, océanographes, dendrologues, paléo climatologues, biologistes, etc.?

Benoit Rittaud n'étant pas un expert en ce domaine de la climatologie, il reste donc deux hypothèses comme pour notre ami Jean-Pierre Bardinet :
  • c'est un menteur/charlatan/escroc, c'est à dire quelqu'un qui sait pertinemment qu'il trompe son monde mais le fait pour poursuivre un objectif précis : gagner plus d'argent grâce à la vente de ses livres
  • c'est un idiot utile, c'est à dire quelqu'un qui croit savoir mieux que les spécialistes et se laisse leurrer par des scientifiques pseudo-sceptiques tels que Fred Singer qui ne sont motivés que par leur idéologie néo/ultra libérale.
Il est d'ailleurs assez significatif que Benoit Rittaud soit essentiellement reconnu dans la sphère libérale francophone (il est totalement inconnu ailleurs), il a son wikiberal mais pas de wikipedia à l'horizon!

Il publie régulièrement sur Contrepoint et on peut le voir ou l'entendre dans quelques autres medias clairement libéraux comme l'Opinion ou Libertarien TV.

Il n'a même pas le courage de montrer son côté climato-sceptique sur son profil Futura-science  qu'il termine par des considérations philosophico-surréalistes à la limite de propos de café du Commerce :
  • La surabondance d'informations invérifiables mises en ligne par des personnes mal renseignées est un problème majeur posé à cet outil par ailleurs irremplaçable qu'est Internet. L'esprit « démocratique » de certains sites (comme une encyclopédie ouverte bien connue), s'il part d'une bonne intention et peut à l'occasion produire d'excellentes choses, est en retrait par rapport à l'idée que je me fais du savoir en général. 
    À mon sens, et tant pis si cela peut paraître rétrograde, nous ne sommes pas tous égaux devant la connaissance et la meilleure volonté du monde des amateurs ne peut pas se substituer valablement aux connaissances des spécialistes (même si les compétences de ceux-ci ne doivent surtout pas être idéalisées).

On ne peut pas mieux décrire que Benoit Rittaud himself ses propres errements en matière de sciences du climat!


Pour terminer cet article déjà trop long, que penser du livre phare de Benoit Rittaud, Le mythe climatique?


D'abord je dois avouer que je ne l'ai pas lu et ne compte pas le faire; en effet, pourquoi irais-je payer 149 euros (oui vous avez bien lu, le livre est proposé à ce prix sur Amazon! Ajout du 28/02/2016 : le livre a subi une importante décote, il est maintenant proposé à 50 euros sur Amazon, bientôt on vous donnera de l'argent pour vous le procurer. Ajout du 15/11/2016 : le prix a chuté à 14,98 euros, la descente aux enfers continue !) pour apprendre ce que je sais déjà de ce que Benoit Rittaud tente de vendre comme arguments en faveur de ses thèses foireuses que tout le monde connaît par cœur (que ce soit via Skyfall/Contrepoints ou dans les émissions de télé auxquelles il a participé)


Je me contenterai donc de diriger tout lecteur intéressé vers trois liens permettant d'avoir un avis sur la question :
  • un article sur iceblog.over-blog dont voici quelques extraits:
    • c'est que B.Rittaud, dans une vision des choses et un vocabulaires très belliciste,  semble persuadé que les sceptiques ont désormais « gagné », que le « sol se dérobe sous les pieds » des climatologues sous "les coups de boutoirs de l'arméee des sceptiques", et se dit étonné de la soudaineté de cette récente victoire
    • sans doute B.Rittaud a-t-il l'impression, comme il le dit sur le plateau d'Arrêt sur images, qu'il est désormais « branché d'être climato-sceptique ».  Chacun sait l'importance que le fait d'être branché a dans la validité des théories scientifiques 
    • On retrouve en fait surtout dans ce livre un espèce de gros condensé de la blogosphère climatique, version sceptique: pêle-mêle, références à ClimatAudit, Wattsupwiththat, pensee-unique, skyfal, liens vers les videos de Courtillot, Leroux, vers les « pétitions de 30000 scientifiques qui contestent le réchauffement climatique » , les 450 articles « sceptiques »...
    • c'est en toute logique qu'on retrouve comme chapitres « scientifiques » principaux du livre, les « tubes » du scepticisme:
      - la crosse de hockey est brisée
      - la T° globale n'existe pas ( ou ne veut rien dire, ou est fausse..)
      - le CO2 suit la T° dans les carottes de glace
      - les modèles ne sont pas fiables
    • Cf le passage assez ridicule sur le décalage CO2/T° dans les carottes de glaces, censé poser un "problème fondamental" aux climatologues, dont l'explication – les GES agissent comme une rétroaction (avec l'albédo) sur le forcage orbital – semble simplement « trop compliquée » pour être vraie à B.Rittaud, et le résultat d'une « imagination sans limite » qu'on ne peut accepter.
    • Moins drôle, il y a aussi de longs passages pas très clairs – et par conséquent, au final, pas très sains - sur la pseudo-science, Popper, l'absence de preuves, les modèles qui sont des « oracles » et les climatologues pas très différents des « mediums » etc..,
    • On notera aussi, en toute cohérence avec le reste, l'absence totale de physique (forcage radiatif, effet de serre ?), et, au sortir du livre, il semble que la position de l'auteur soit « on ne sait rien », "c'est complexe", et « bah, la T° peut bien varier toute seule, non ?»
  • une interview de Jean Jouzel :
    • C’est un livre qui n’apporte aucun argument scientifique nouveau et étayé et qui mélange parfois des considérations pseudo-philosophiques qui n’ont pas grande pertinence dans le débat. Je ne vois pas notamment l’intérêt de digresser sur le pari de Pascal.
    • Il reprend des arguments largement débattus et même si certains sont exacts, il ne fait pas avancer la science.
    • (au sujet de la température moyenne critiquée par Benoit Rittaud) Je ne vois absolument pas pourquoi on ne pourrait pas faire de moyenne mondiale. C’est comme si on disait qu’il n’y avait aucun sens à déterminer un âge moyen au motif que les gens seraient par exemple plus vieux dans le sud qu’au nord de la France. Cette courbe a un sens du point de vue du climatologue même si pour chacun d’entre nous c’est la température dans la région où l’on vit qui est perçue. En ce qui concerne la température moyenne on lui attribue une incertitude largement inférieure au dixième de degré.
    • (au sujet de la stagnation des températures) C’est vrai qu’il y a une pause. Il faut toutefois rappeler que ces six dernières années sont les plus chaudes depuis plus de cent ans. Plus chaudes que les années 1990, elles-mêmes plus chaudes que les années 1980. (il faut noter que l'interview date de 2010, depuis on sait qu'il n'y a pas eu vraiment de pause et encore moins de stagnation...)
    • Ceci étant, il est nulle part écrit que les températures doivent augmenter tous les ans avec la régularité du métronome et coller à l’augmentation de la concentration de CO2.
  • notes de lecture d'un certain hprevot :
    • Le livre commence et se termine fort bien. Le rappel historique sur l’affaire des « canaux » de la planète Mars invite à se méfier des emballements fondés sur des interprétations hasardeuses de ce que l’on observe.
    • Puis l’auteur présente de façon parlante les « armées » en présence dans le combat d’opinion au sujet de l’influence sur le climat des émissions de gaz carbonique dues à l’activité humaine : carbocentristes », « solaristes », « océanistes », géologues et mathématiciens. De mon point de vue, il est heureux que, dans ces matières compliquées, le débat soit vivant et que les hypothèses se multiplient. C’est ainsi que progresse la science. (il me semble que le dénommé hprevot confond "opinion" avec "démarche scientifique")
    • Le chapitre sur la façon dont on a été dessinée la fameuse courbe en forme de crosse de hockey qui montre une très forte croissance des températures après plusieurs siècles de stabilité me paraît assez convaincant. Le livre explique clairement les artefacts qui ont conduit à cette courbe. D’ailleurs, le GIEC ne l’utilise plus. (je ne sais pas si le GIEC ne l'utilise plus*, par contre cette courbe a été confirmée à plusieurs reprises par des équipes indépendantes)
    • Puis Benoît Rittaud conteste l’idée même d’une température moyenne de la basse atmosphère –celle où vivent les hommes. Mais cette contestation, au fond, n’apporte pas grand-chose. (on ne le lui fait pas dire...)
    • Il écrit (p. 93) : «  Si cette idée que la ‘température globale’ telle qu’on la considère aujourd’hui est donc trop mal définie pour qu’on puisse l’utiliser aveuglément, on ne peut pour autant lui dénier toute valeur. Un élément parmi d’autres dans ce sens est la théorie solariste : s’il s’avère que la courbe de l’activité solaire est corrélée à celle de la ‘température globale’, alors cela prouvera bien que cette dernière possède une signification » -fin de citation ; je poursuis « tandis que si elle est corrélée aux émissions de CO2, elle n’en a pas ». On retrouve en plusieurs endroits des « dérapages logiques » de ce genre. (pourtant Benoit Rittaud est mathématicien, la logique il devrait connaître...)
    • avant toute analyse, l’idée d’une rétroaction positive via le CO2 est déclarée « saugrenue ». (car Benoit Rittaud donne son "opinion" et seulement son "opinion" sur le sujet, et son "opinion" est que la rétroaction est "saugrenue")
    • Le pari de Pascal est analysé et critiqué. On peut se demander ce qu’il vient faire ici. (une sorte d'argument d'autorité de la part de Benoit Rittaud...)
    • Qu’un mathématicien pense river son clou à Pascal avec un raisonnement comme celui que nous tient B. Rittaud ! Tout se passe comme si son raisonnement était guidé par la conclusion qu’on veut lui trouver. (là j'ai décroché, j'ai dû m'endormir dans ces circonvolutions pseudo-métaphysiques)
    • Puis, B. Rittaud rappelle qu’il faut comparer le coût de l’action à celui de l’inaction, ce qui est assez évident. En fait tout ce chapitre sur les probabilités n’apporte pas grand-chose. (je pense que Benoit Rittaud ferait un très mauvais actuaire...)
    • A noter un autre procédé littéraire de B. Rittaud : il parle d’abord de « stagnation » des températures dans les dix dernières années, puis évoque en même temps une baisse (on peut observer une très légère baisse selon la façon dont est calculée la température), puis il ne parle que d’une baisse. Par ailleurs, il fait d’abord remarquer que cette stagnation sur dix ans n’est pas significative, puis il s’y réfère à mainte reprise en oubliant cette réserve. (maintenant il faudrait actualiser ce commentaire avec la constatation que les températures n'ont jamais vraiment arrêté d'augmenter!)
    • Un rappel à la prudence. Il montre « à l’insu de son plein gré » que cette prudence doit s’exercer à l’égard de tous et de soi-même. J’ai dit en effet comment B. Rittaud s’est laissé aller à des approximations et même des contradictions.
    • Se disant « sceptique », il se montre en réalité fort convaincu. (c'est bien pour cela que personnellement je préfère parler de pseudo-sceptiques)
    • B. Rittaud oublie que, quelques pages plus tôt, il a cru efficace d’utiliser ironiquement le « rasoir d’Occam » pour se défaire d’explications qui le gênaient en invoquant le motif qu’elles sont, selon lui, trop complexes. (ah le fameux rasoir d'Occam tellement utilisé à tort et à travers pour faire intello...)
    • (et ledit hprevot se livre à une parabole que je trouve très pertinente afin de déconsidérer l'attitude des climato-sceptiques qui consiste à dire qu'il ne faut rien faire tant qu'on n'en sait pas assez) : Un jeune couple doit acheter une voiture pour accompagner ses enfants à l’école. Leur budget les oblige à acheter une voiture d’occasion. Chez le vendeur de voitures, ils en voient deux apparemment identiques en tout point ; l’une coûte 1000 € de moins que l’autre. Ils s’accordent pour la choisir mais le vendeur leur dit : « je dois vous prévenir que cette voiture présente un défaut. Il y a une chance sur deux qu’elle s’embrase brutalement ; on ne sait pas d’où vient le défaut ; les chercheurs continuent de chercher. Si elle s’embrasait, ce serait si rapide que vous auriez du mal à en extraire à temps vos enfants ». Notre jeune couple choisit évidemment de dépenser 1000 euros de plus. (personnellement je préfère le parallèle avec la maison ou la voiture que tout un chacun assure, même si le risque est jugé infime...)
    • Il y a un point sur lequel je suis bien d’accord : éviter que le pouvoir politique utilise l’effet de serre et le réchauffement climatique pour nous « faire la morale ». (là je ne sais pas où hprevot est allé chercher qu'on cherchait à "nous faire la morale", comme si informer les citoyens d'un danger potentiel était "leur faire la morale"; dans ce cas il faut arrêter toutes les campagnes de prévention des accidents de la route, contre le tabagisme, etc. ; je suspecte hprevot d'être lui-même un libéral réfractaire à toute action publique)
    • Mais B. Rittaud n’avance pas d’arguments qui convainquent d’abandonner l’idée que les émissions de gaz carbonique ont un effet significatif sur l’atmosphère ; rien non plus pour justifier de ne pas prendre de précaution. Plus grave : comme je l’ai montré, il se contredit lui-même et pratique, volens nolens je ne sais, la désinformation. Dans un ouvrage qui se présente comme scientifique et pondéré, c’est plus que regrettable
Ces différents commentaires suffisent à me convaincre que l'achat du livre de Benoit Rittaud Le mythe climatique n'est pas à ranger dans mes priorités du moment.

Ajout du 28/11/2015
* La courbe en crosse de hockey a bien été reprise dans le dernier rapport du GIEC!











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