mercredi 14 octobre 2015

Claude Allègre appelant Lindzen, Singer et Leroux à la rescousse.

Cela fait quelque temps que l'on n'entend plus parler de Claude Allègre, il semble s'être fait discret dans les medias, peut-être à cause de son accident cardiaque survenu en janvier 2013 (a-t-il lu les livres du docteur de Lorgeril?)

Quoiqu'il en soit, en rangeant ma bibliothèque cet après-midi je suis tombé sur Ma vérité sur la planète que j'avais dû acheter en 2007-2008.

A cette époque je faisais (encore) confiance à Claude Allègre que je pensais être quelqu'un de sérieux et relativement omniscient (oui je sais j'étais naïf, c'était il y a 8 ans) et c'est notamment à la lecture de ce livre que j'étais devenu naturellement climato-sceptique sans avoir vraiment été auparavant sensibilisé au problème du réchauffement climatique.

Depuis ce temps je me suis bien sûr documenté et j'ai progressivement basculé dans le camp de la science, la vraie, en prenant conscience que celui des climato-sceptiques était essentiellement motivé par tout autre chose que la science : à savoir la doctrine du capitalisme néo-libéral (et plus le temps passe, plus ma conviction s'endurcit)

Je ne suis pourtant pas scientifique moi-même, cependant il suffit d'un minimum de logique et de patience pour démêler le vrai du faux, les opinions des faits et le charlatanisme de la véritable expertise.

Je n'ai évidemment aucune certitude sur le sujet, et je suis parfaitement conscient que même les scientifiques peuvent parfois se tromper, mais quand on essaie de me prendre pour un imbécile avec des articles cousus de fil blanc j'ai plutôt tendance à penser que les auteurs de ces articles doivent bien être motivés par quelque chose.

Bref.

En jetant un coup d'œil sur la partie réservée au changement climatique dans l'ouvrage de Claude Allègre, publié en 2007, je trouve pages 110 et 111 des références à trois personnes dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles ne font pas partie de ce que l'on nomme la science mainstream:
  • Richard Lindzen
  • Fred Singer
  • Marcel Leroux
Richard Lindzen a un temps fait partie du GIEC mais s'est montré sceptique sur la cause humaine du réchauffement, arguant notamment que la Terre venait juste de sortir du petit âge glaciaire et qu'il était normal qu'elle se mette progressivement à se réchauffer.
Il accepte cependant le fait que le CO2 soit un gaz à effet de serre (ce qui est contredit par beaucoup de climato-sceptiques qui affirment même pour certains que l'effet de serre ne peut pas exister car il violerait la seconde loi de la thermodynamique...) et traite de débiles (nutty) ceux qui nient cela!
Pas étonnant aussi qu'il fasse partie des "experts" du Heartland Institute!
En résumé, Richard Lindzen semble être un excellent scientifique qui serait victime d'un biais idéologique lui faisant nier la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique, et surtout qu'il faille faire quelque chose (régulation, taxation...) si l'on ne veut pas que cela devienne vraiment problématique.

Je ne dirai pas grand chose sur Fred Singer qui a fait la preuve depuis plusieurs décennies qu'il était prêt à tout pour nier certaines évidences scientifiques : les pluies acides, le tabagisme passif et maintenant le réchauffement climatique d'origine anthropique.
Pour plus de détails voir Les marchands de doute.

Quant à Marcel Leroux, dont l'unique fait d'arme serait l'invention des anticyclones mobiles polaires (AMP pour les fainéants) dont seuls les climato-sceptiques reconnaissent l'existence, mais qui sont superbement ignorés par la science mainstream, je citerai ce passage du livre d'Allègre (page 111) :
  • Marcel Leroux a publié une critique très documentée (Global Warming : Myjth or Reality? The Erring Way of Climatology, Praxis Springer, 2005) dont nous retiendrons un aspect qui peut être compris par des non-spécialistes. Il remarque que la différence de température entre les pôles et les tropiques est le paramètre climatique fondamental. Plus cette différence est forte, plus il y a de tempêtes. C'est pourquoi les tempêtes ont lieu plus fréquemment en hiver qu'en été. Or, les modèles de réchauffement prédisent une atténuation de ce gradient Nord-Sud (la température augmente beaucoup aux pôles, faiblement à l'équateur). Ce qui devrait induire un affaiblissement des phénomènes extrêmes. Or on observe une amplification de ces phénomènes.
Reprenons ce passage en détail :
  • Marcel Leroux a publié une critique très documentée (Global Warming : Myjth or Reality? The Erring Way of Climatology, Praxis Springer, 2005) : donc pour Allègre un livre publié sur Amazon dans lequel figure le mot "mythe" serait une "critique très documentée"... Par ailleurs, un prix de 336 dollars (359 en paperback...) pour un exemplaire neuf et de 100 dollars pour un exemplaire d'occasion semblent montrer une nette dépréciation de l'œuvre...
  • dont nous retiendrons un aspect qui peut être compris par des non-spécialistes : donc destiné aux imbéciles?
  • Il remarque que la différence de température entre les pôles et les tropiques est le paramètre climatique fondamental : où sont les preuves de ce "paramètre climatique fondamental"?
  • Plus cette différence est forte, plus il y a de tempêtes. C'est pourquoi les tempêtes ont lieu plus fréquemment en hiver qu'en été : on peut éventuellement comprendre et admettre cela.
  • Or, les modèles de réchauffement prédisent une atténuation de ce gradient Nord-Sud (la température augmente beaucoup aux pôles, faiblement à l'équateur) : je remarque qu'Allègre admet que la température augmente fortement aux Pôles, contrairement à la plupart des climato-sceptiques qui nient que les banquises régressent (si la température augmente fortement, c'est logique que cela se traduise par une fonte de la banquise) Par ailleurs Allègre parle de gradient Nord-Sud, il semble donc se focaliser sur l'hémisphère nord, quid du gradient Sud-Nord qui concerne l'hémisphère sud? Il parle de "pôles" au pluriel, pourtant si la température augmente bien au pôle nord, elle est stable au pôle sud selon un site climato-sceptique!
  • Ce qui devrait induire un affaiblissement des phénomènes extrêmes. Or on observe une amplification de ces phénomènes : le bouquet final! Allègre reconnaît une amplification des phénomènes extrêmes alors que la logorrhée habituelle des climato-sceptiques nous assène que ce n'est pas le cas! Par ailleurs les climatologues n'ont jamais prétendu que la diminution du gradient "devrait induire un affaiblissement des phénomènes extrêmes", ce serait plutôt le contraire, avec les précautions d'usage (pas assez de recul, donc on ne peut pas tirer de conclusion définitive pour le moment) mais il n'en reste pas moins que ce qui est prévu est que si la température augmente, alors l'évaporation augmente au niveau des mers, ce qui est susceptible d'entrainer des phénomènes violents comme ceux auxquels nous avons pu assister récemment dans le sud-est de la France.
On le voit la cohérence n'est pas le point fort du clan climato-sceptique, on trouve de tout, et encore ce que je viens de citer n'est qu'un exemple très parcellaire de toutes les opinions que l'on peut dénicher en fait dans la presse négationniste contestataire du RCA.

De son côté la science, la vraie, est recensée dans les rapports du GIEC qui évoluent à chaque parution en fonction des avancées dans le domaine de la climatologie ; de leur côté, les climato-sceptiques restent scotchés sur les mêmes arguties malgré le fait qu'elles soient réfutées maintes fois.

Peut-être bien que le silence de Claude Allègre est dû, après tout, à une certaine prise de conscience de sa part, on peut toujours rêver.

Oui on peut toujours rêver, car on peut être sceptique (dans le bon sens du terme) sur la capacité d'un croyant comme Claude Allègre à changer de position et admettre qu'il a eu tort. Un croyant me direz-vous?

Pas moins de 5 utilisations du verbe croire dans les deux premières pages consacrées au changement climatique (pages 89 et 90) :

A ce niveau de croyance on peut raisonnablement dire que Claude Allègre est le pape du climato-scepticisme et que les climato-sceptiques (ou réalistes) sont ses brebis.







 

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