J'aime bien Jean-Marc Jancovici et j'ai écouté avec attention tout ce qu'il a dit dans cet entretien sur la chaine YouTube Thinkerview ; je pense être d'accord à peu près sur tout ce qu'il a expliqué, avec quelques doutes cependant concernant la supposée non-dangerosité du nucléaire, mais bon, je ne suis pas spécialiste de la question et je dois admettre que si nous devons nous passer des énergies fossiles, ou du moins réduire notre dépendance (ce qui n'est pas gagné), et surtout si nous n'avons pas la volonté suffisante pour changer nos modes de consommation, alors il faudra bien dans le moyen terme continuer à utiliser l'atome avant que les renouvelables ne soient capables d'assurer le relais (à long-terme les fossiles sont amenés à disparaître quasi-totalement de notre mix énergétique, il ne restera donc que le nucléaire et les renouvelables à notre disposition, ou quelque source d'énergie non encore inventée)
Il y a cependant un passage dans lequel je pense que Janco se plante, quand il affirme :
- à 11:00 : Les 10 dernières années [...] l'approvisionnement énergétique dans ce qu'on appelle la zone OCDE [...] l'approvisionnement énergétique global est passé par un maximum en 2006, donc ça fait 10 ans qu'on a passé le maximum, 11 ans même, et ça a commencé à décliner derrière, et c'est parce que cet approvisionnement a décliné que la croissance économique a commencé à ralentir dans ces zones-là, que ça a créé aux Etats-Unis un problème de retournement des prix de l'immobilier, qui lui-même a engendré la crise financière que l'on sait...
- à 11:45 : ...donc c'est bien la crise énergétique qui a déclenché la crise financière ...
- à 11:49 : ... donc ça c'est une première conséquence très concrète de la crise économique [...]
On remarquera d'abord une grosse incohérence, quand dans un premier temps il dit que c'est « la crise énergétique qui a déclenché la crise financière » pour enchainer immédiatement avec « donc ça c'est une première conséquence très concrète de la crise économique » !
La crise économique et financière ne peut en effet pas être à la fois la cause et la conséquence de la crise énergétique, à moins qu'il pense que crise énergétique et crise économique sont une même chose qui aurait entrainé la crise financière, ou qu'il y aurait eu une crise énergétique ayant entrainé une crise économique ayant entrainé la crise financière de 2007-2008, ce qui transparait de ses premières explications ; mais tout cela ne semble pas correspondre vraiment à ce que l'on sait des origines de la crise financière...
- Page 3 - Key features of 2016 Primary energy grew by just 1% (171 mtoe) in 2016, almost half the average rate seen over the previous 10 years. Some of this weakness reflected short-run factors: global GDP grew by just 3% last year, its slowest rate since 2002 – other than at the time of the financial crisis – driven in part by a slowdown in industrial production, the most energy-intensive sector of the economy.
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Energy consumption growth (Contributions to annual growth, %), source bp |
On parle ici d'évolution de la consommation d'énergie par décennies, mais la crise de 2007-2008 est noyée dans le bloc 2005-15 qui affiche une très forte baisse pour la zone OCDE à laquelle faisait allusion Jancovici ; on remarque que la Chine quant à elle n'a pas été particulièrement affectée, mais il est difficile de tirer de tout cela des conclusions quant au rapport entre crise énergétique et crise financière...
On peut consulter d'autres tableaux intéressants dans le rapport de BP, comme par exemple, en se limitant à la zone Nord-Américaine pour ne pas prendre trop de place (mais rien ne vous empêche de consulter les autres régions) :
Oil: Consumption in thousands of barrels per day, North-America, source bp |
La consommation de la zone a donc augmenté entre 2006 et 2007, puis a fortement chuté en 2008 et 2009, pour reprendre lentement son ascension à partir de 2010 avec quand même des hauts et des bas, pour finalement arriver en 2016 à un niveau comparable à celui de 2008.
Mais si on se tourne du côté de la production on obtient ceci :
Oil: Production in million tonnes, North-America, source bp |
La production a fortement chuté en 2008 mais a retrouvé son niveau de 2006 dès 2010, pour ensuite augmenter considérablement chaque année jusqu'en 2016 où elle marque une petite pause par rapport à 2015 ; mais là encore difficile de tirer des conclusions définitives, sauf que cela contredit l'affirmation de Jancovici : « ça fait 10 ans qu'on a passé le maximum, 11 ans même, et ça a commencé à décliner derrière...»
Plus intéressant encore, ce tableau montrant l'évolution du prix du brut de 1981 à 2016 :
Spot crude prices, source bp |
On remarque que le prix du brut évolue régulièrement à la hausse jusqu'en 2007-2008 puis se casse la figure en 2009 pour reprendre nettement à la hausse en 2011, avec une année 2010 de transition, avant de redescendre aux bas niveaux actuels.
Encore plus parlant ce graphique montrant l'évolution des prix du brut depuis 1861 :
Crude oil prices 1861-2016, US dollars per barrel, World events, source bp |
On voit très nettement que le plongeon a eu lieu en 2007-2008 et non en 2006, année où les prix continuaient de monter, ce qui tend à montrer que la demande était forte et continue depuis le début des années 2000, après le petit creux de 2001-2002 lié à l'éclatement de la bulle internet suivi du mini krach boursier de l'époque ; à ce sujet on ne peut que constater que la faiblesse passagère des prix du pétrole a suivi le krach et ne l'a donc pas causé...
Un autre graphique est encore plus explicite :
Oil product prices (Rotterdam), US dollars per barrel, source bp |
Ainsi les prix du brut à Rotterdam ont bien monté jusqu'à la fin de 2007 pour plonger en 2008 et atteindre un creux profond en 2009, avant de remonter ensuite. L'envolée des prix en 2007-2008 peut signifier une offre insuffisante par rapport à la demande, puis le creux de 2009 une demande qui au contraire dégringole en conséquence de la crise, mais peut-on en tirer la conclusion qu'il y aurait eu une crise énergétique ayant entrainé la crise économique et financière ?
Si l'on regarde du côté des marges financières, justement, on s'aperçoit qu'elles atteignent un pic en 2007 :
Regional refining margins, US dollars per barrel, source bp |
Une marge fortement bénéficiaire n'est pas à proprement parler un signe de crise énergétique, les compagnies pétrolières semblaient donc se porter plutôt bien, avant que la crise financière ne survienne !
Et si nous jetons un coup d'œil du côté du charbon, cela donne quoi ?
Coal prices, US dollars per tonne, source bp |
Là aussi un pic en 2008 puis une descente brusque en 2009, difficile d'imaginer que le charbon ait été à l'origine de la crise de 2007-2008, on dirait plutôt qu'il a fait comme tout le monde, il a accusé le contrecoup de la baisse d'activité consécutive à la crise !
Maintenant tournons-nous vers notre ami Wikipédia :
Consommation par États en kbbl/j des 10 premiers pays dans le monde entre 2000 et 2009, source wikipedia |
On remarque que les 10 premiers pays consommateurs ont traversé la crise de manière différente, chacun à sa façon et pas de manière homogène entre eux.
Pour y voir plus clair on peut regarder ce que cela donne par grands groupes, dans lesquels on peut voir notamment l'OCDE :
Consommation par groupe d'États en kbbl/j, source wikipedia |
Il y a bien eu une baisse sensible de la consommation en 2009, conséquence de la crise ayant entrainé une baisse de l'activité économique ; pour l'OCDE la baisse a même débuté petitement dès 2006 alors que la Chine, incluse dans la zone Asie-Pacifique, continuait à progresser ; l'Amérique du Nord (ALENA) et l'Europe, quant à elles, ont commencé leur baisse d'activité dès 2005-2006.
Il est assez compliqué au vu de ces tableaux de dire qui de l'oeuf ou de la poule a commencé le premier, mais certains indices comme on l'a vu permettent de penser que le pétrole et le charbon ont eu des problèmes à cause de problèmes préalables en économie ; reste à savoir ce qui a déclenché ces problèmes économiques, mais là il n'y a pas beaucoup de mystère...
Voyons par exemple ce que nous dit ce site politique.net (que je ne connaissais pas à jusqu'à ce jour) :
- [...] un responsable de la recherche de matières premières de la Société générale explique que de 2000 à 2006, le volume physique de pétrole a augmenté de 13%. Mais les produits financiers sur le pétrole ont grimpé de 260% : on s'échangerait sur le marché financier des titres équivalent à 30 ou 35 fois le volume du commerce réel de pétrole. En clair, des spéculateurs font grimper les prix des titres indexés sur la production pétrole. Mais quel est le rapport entre la production de pétrole et des titres financiers ?
- En quelques années, le capitalisme financier a pénétré tous les secteurs d'activité classique, notamment la production de matières premières, produits agricoles et hydrocarbures. Au départ, il y a des producteurs qui exportent (offre) et des clients qui importent (demande). Le prix du baril du pétrole est censé évoluer en fonction de l'offre et de la demande. Si la production de pétrole baisse et que la demande augmente, alors le prix augmente. C'est l'économie classique.
Mais depuis quelques années, les financiers ont élaboré des produits financiers complexes sur les matières premières : les produits dérivés surnommés "pétrole-papier, cacao-papier ou nickel-papier" se sont généralisés.
Le principe est le suivant : pour éviter d'être soumis à des variations de prix, les producteurs et les clients négocient ce qu'on appelle des "contrats à terme" ou des "futures". Le producteur s'engage à vendre tel produit à tel prix dans 2 ans à tel acheteur. Cette "commande" devient un titre financier. Si avant l'échéance du contrat, l'acheteur potentiel décide de revendre son contrat sur les marchés financiers, il le peut. Et voilà comment les marchés dérivés ont transformé des produits essentiels (pétrole, riz, blé) en actifs financiers comme les autres.
Aujourd'hui, sur les marchés financiers, on s'échangerait donc en pétrole-papier plus de 35 fois le volume réel des échanges de baril.
Il s'agit d'un premier élément de réponse qui me parle, ayant un peu touché dans l'exercice de mes fonctions à quelques produits dérivés dans le cadre de couvertures de change assez complexes dont je me garderai bien de vous donner ici des explications, n'ayant pas moi-même tout compris...
Un autre site, crisesfinanciere, nous explique :
- La crise économique de 2008-2010 appelée souvent dans le monde anglophone Grande Récession (Great Recession) est une récession dans laquelle sont entrés la plupart des pays industrialisés du monde suite au krach de l'automne 2008, seconde phase de la crise financière de 2007-2010. Les États-Unis ont été les premiers à entrer en récession, en décembre 2007, suivis par plusieurs pays européens au cours de l'année 2008, ainsi que la zone euro dans son ensemble. La France n'entre en récession qu'en 2009. Cette crise économique mondiale est considérée comme la pire depuis la Grande Dépression.
Pas de mention du pétrole dans ce résumé concis, voyons ailleurs si l'on trouve une référence quelconque à l'or noir, avec le site sites.google.com qui nous fait un long inventaire des tares de notre système économique et financier :
- La cupidité, l'irresponsabilité, l'insouciance, l'immoralité, l'inaction, l'arrogance, le manque de jugement, le manque d'éthique, le laxisme, l'ignorance des signaux, la manipulation des chiffres, les produits complexes, les demi-vérités, les mensonges, la tromperie, l'appât du gain rapide, le maximum de bénéfices, la fin justifie toujours les moyens, le maquillage des comptes, le profit avant l'éthique, la sur-spéculation, la sous-évaluation des risques, la démesure, les pratiques risquées, la prise de risques excessifs, les spéculations contraires à l'intérêt des clients, le manque de transparence, la folie des grandeurs, les abus de toutes sortes, les placements complexes, risqués et incontrôlés, la gestion malhonnête, les fraudes, la corruption, les pratiques immorales, illégales et criminelles, le laissez-faire, les mauvaises décisions de certains dirigeants d'entreprises privées et publiques, le manque de gouvernance, le manque de supervision, le manque de vision et de courage politique, les lenteurs, la myopie, les erreurs énormes de gestion, la culture du risque gravement déficiente, l'insouciance généralisée, l'indifférence à l’endroit de l’éthique et du bien commun, la perte de crédibilité de la classe politique, la perte de confiance des citoyens, les dérives observées et couvertes en partie par les gouvernements, la fuite en avant et la politique de l'autruche, l'aveuglement volontaire, l'endettement, le manque de leadership, l'incertitude, le manque de perspectives, les pertes d'emploi, les bouleversements de l'économie, tous ces comportements sont les causes qui ont généré les crises immobilières, bancaires, financières, économiques, politiques, budgétaires, fiscales, sociales, crise de la dette, crise du capitalisme, crise globale, cyclique, systémique, de 2007 à 2014, dont les conséquences dureront des années.
Je ne sais pas si on peut parler de résumé, mais je trouve que chaque qualificatif est plutôt bien senti et en phase avec ce que je pense de la déliquescence de notre système économique actuel basé essentiellement sur le libre échange très faiblement régulé (et d'ailleurs régulé au profit de qui...?)
Terminons avec Wikipédia et son article Crise financière mondiale de 2007-2008 dans lequel on serait bien en peine de trouver le mot "pétrole" :
- La crise financière mondiale de 2007-2008 est une crise financière marquée par une crise de liquidité et parfois par des crises de solvabilité tant au niveau des banques que des États, et une raréfaction du crédit aux entreprises. Amorcée en juillet 2007, elle trouve son origine dans le dégonflement de bulles de prix (dont la bulle immobilière américaine des années 2000) et les pertes importantes des établissements financiers provoquées par la crise des subprimes. Elle s'inscrit dans le cadre de la « Grande Récession » amorcée en 2008 et dont les effets se font sentir au-delà de 2010.
Et quand Jean-Marc Jancovici dit que « [le déclin de l'approvisionnement énergétique] a créé aux Etats-Unis un problème de retournement des prix de l'immobilier » il devrait consulter sur Wikipédia l'article Bulle immobilière américaine des années 2000 dans lequel il verrait ce graphique :
Graphe de l'économiste Robert Shiller confrontant l'indice historique des prix de l'immobilier américain ajustés par rapport à l'évolution de la population, les coûts de construction ainsi que les taux d'intérêts du trésor américain à 10 ans. Ce dernier est extrait de la seconde édition Exubérance irrationnelle (livre), 2nd ed[7]. Robert Shiller a montré qu'en tenant compte de l'inflation, les prix ont augmenté de 0,4 % par an durant la période 1890–2004 et de 0,7 % par an durant les années 1940–2004, tandis que les données de l'administration américaine (US Census Data) de 1940–2004 suggère plutôt un accroissement de 2 % par an de la valeur des biens immobiliers. Source wikipedia |
Mais peut-être que Janco ne comprend pas la notion de bulle, cependant ce serait étonnant ; il ne faut pourtant pas être sorti de Polytechnique pour voir que les prix de l'immobilier étaient montés de manière irraisonnée et ne pouvaient que se casser la figure à plus ou moins court terme, et la montée irrationnelle des prix de l'immobilier n'avait pas grand chose à voir avec la production de pétrole, pas plus que leur chute.
Et Wikipédia précise :
- L'augmentation du nombre de saisies et expropriations en 2006-2007 à la suite de la baisse des prix a provoqué la crise financière de 2007-2008 se répercutant sur les différentes catégories du secteur des prêts hypothécaire américains (crédits subprime, Alt-A, prime). En octobre 2007, le secrétaire du Trésor américain, à l'époque Henry Paulson, a qualifié l'explosion de la bulle immobilière comme « le risque le plus important pour notre économie »
Il s'avère donc, d'après toute la littérature sur le sujet, que la crise financière de 2007-2008 tire son origine essentiellement de la crise des subprimes aux Etats-Unis, et que la crise économique qui a suivi a entrainé une baisse très temporaire de la consommation (et donc de la production) de pétrole ainsi qu'une baisse de son prix (cela dit il y a d'autres facteurs qui jouent sur les prix du pétrole...)
Pour conclure je rappellerai simplement mon billet intitulé La prochaine crise est pour bientôt, quoique... du 9 juillet dernier, dans lequel j'émettais de forts doutes au sujet des prédictions d'une certaine Gail Tverberg qui nous prédisait une crise financière avant la fin de l'année ; cette actuaire nous avertissait notamment :
- Récemment, un groupe espagnol appelé "Ecologiste en action" m'a demandé de leur faire une présentation sur le type de crise financière auquel nous devions nous attendre. Ils voulaient savoir quand ce serait et comment cela se déroulerait. La réponse que j'ai eue pour le groupe est que nous devrions nous attendre à un effondrement financier assez tôt, peut-être dès les prochains mois. Notre problème concerne l'énergie, mais pas la manière dont la plupart des groupes "Peak Oil" décrivent le problème. C'est beaucoup plus lié à l'élection du président Trump et au vote sur le Brexit.
« Dès les prochains mois » cela voulait donc dire à l'automne 2017 au plus tard...
Gail Tverberg, tout comme Jean-Marc Jancovici, a pourtant raison de lier la croissance économique à la consommation de l'énergie (sous toutes ses formes), mais ils font tous les deux l'erreur de penser que la prochaine crise viendra de l'énergie ; en fait c'est cette dernière qui, pour le moment, est dépendante de la bonne (ou mauvaise) santé de l'économie, mais un jour viendra où ils finiront par avoir raison, quand nous n'aurons plus (assez) de pétrole à bon marché nous serons bien obligés de réduire drastiquement notre train de vie, et là c'en sera bien fini de la croissance.
Pas de billet pour expliquer que la vague de froid exceptionnelle en cours sur l'Amerique du Nord est d'origine anthropique ? On est désappointé .....
RépondreSupprimerAh je vois que j'ai affaire à quelqu'un qui pense que le réchauffement climatique est une canular parce qu'il met le nez dehors et qu'il a froid.
SupprimerIl y a une vague de froid effectivement en Amérique du Nord, sauf qu'elle touche essentiellement le nord-est des USA ainsi que le Canada (avec cependant 1°C à Vancouver...), les températures sont plutôt clémentes en Californie (où je vous rappelle qu'il y a toujours un gigantesque incendie en cours) et en Floride ou en Arizona, renseignez-vous un peu avant de généraliser pour tirer des conclusions hâtives.
Mais vous avez raison, je devrais écrire un billet sur le phénomène, seulement je dois gérer quelques priorités, donc ce sera pour plus tard.
Géd n'est pas la moitié d'un con, et ça se voit !
SupprimerMerci Tsih, ce compliment me va droit au cœur en me rappelant George Courteline.
SupprimerPassez de bonnes fêtes et revenez-nous en pleine forme avec la barbe sentant bon les embruns et le hareng !
Il me semble que ce n'est pas du tout ce que dit Jancovici. L'enchainement qu'il propose est le suivant : tension sur l'apprivisionement pétrole => hausse des prix => difficultés économiques dans les secteurs exposés (ex aviation, automobile) => défauts de crédits qui font exploser la bulle des subprime => crise économique qu'on connait => baisse du prix du pétrole.
RépondreSupprimerLe lien entre prix élevé du pétrole et ralentissement économique étant bien documenté, ça ne semble pas déconnant a priori d'y voir une part dans l'éclatement de la bulle des subprimes.
« voir une part dans l'éclatement de la bulle des subprimes »
SupprimerSauf que Janco est très seul quand il attribue « une part dans l'éclatement de la bulle des subprimes » au prix élevé du pétrole, surtout quand il affirme que « donc c'est bien la crise énergétique qui a déclenché la crise financière », ce qu'aucun économiste que je connaisse n'a à ma connaissance avancé comme explication.
A titre de complément d'information : https://www.thebalance.com/2008-financial-crisis-3305679
SupprimerA aucun moment le pétrole n'entre dans l'équation expliquant la crise de 2007-2008 qui est analysée comme purement financière.
Wikipédia, de son côté (https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_financi%C3%A8re_mondiale_de_2007-2008) nous dit : « La crise financière mondiale de 2007-2008 est une crise financière marquée par une crise de liquidité et parfois par des crises de solvabilité tant au niveau des banques que des États, et une raréfaction du crédit aux entreprises. » On cherchera en vain la moindre allusion au pétrole...Par contre la crise a eu des conséquences sur l'énergie : « La crise a des effets sur d'autres marchés, comme celui des matières premières. Selon l'analyste John Kilduff, « c'est un effet de contagion : ce qui se passe sur les marchés des bourses et des capitaux a causé un assèchement des liquidités, obligeant plusieurs acteurs comme les hedge funds à quitter le marché de l'énergie et à liquider leurs positions. »
L'histoire de la poule et de l'œuf...
Et sur le coup je suis d'accord avec Contrepoints (https://www.contrepoints.org/2015/03/14/201111-quelles-sont-les-causes-de-la-crise-de-2008) : « la vraie cause est fort simple. C’est toujours la même rengaine ! Création de monnaie, expansion de l’endettement, implosion de la bulle et récession. Que cette dette soit utilisée pour spéculer sur les titres de compagnies ferroviaires, les actions de Yahoo, le pétrole ou des MBS subprime importe peu. » !
En complément : https://notes.ecosceptique.com/issues/64-les-petits-arrangements-de-jancovici-avec-la-science-1131994?via=twitter-card&client=DesktopWeb&element=issue-card
RépondreSupprimerExtrait : « L'absence de maîtrise de Jancovici de l'économie, de la science économique et de ses outils est manifeste. Je ne suis d'ailleurs pas le premier économiste à la mettre en évidence : son supposément “meilleur modèle macroéconomique du monde” est en réalité un non-sens statistique. Son “explication” de la crise des subprimes par l'énergie est un cas d'école de discours pseudoscientifique. Et sa focalisation sur l'énergie comme explication à tous les phénomènes sociaux des deux derniers siècles est un bel exemple d'explication monocausale »