On nous bassine actuellement avec la Corée du Nord et une possible troisième guerre mondiale (j'exagère à peine) qui serait déclenchée par les deux bouffons qui gesticulent en montrant leurs muscles alors que tout cela fera un pschitt retentissant, c'est un sujet très vendeur, bien plus que le réchauffement climatique qui est, lui, bien réel, mais sous-estimé et brocardé peut-être par les mêmes qui croient au danger d'une apocalypse nucléaire.
Cependant un autre danger nous guette également, tapis sournoisement dans la littérature spécialisée mais bizarrement absent de nos médias habituels, bien qu'il soit évident qu'il éclatera un jour comme il l'a fait à de nombreuses reprises par le passé, à savoir la prochaine crise financière.
Il faut dire quand même qu'on se remet toujours d'une crise financière, la preuve c'est que nous sommes toujours là, en plutôt bonne santé, du moins apparente, comme d'ailleurs nous nous sommes remis des deux guerres mondiales, alors qu'il n'est pas certain que nos enfants et petits enfants, et leurs descendants, se remettront facilement de ce qui les attend sur le plan du climat.
Mais à chaque fois c'est pareil, même si la société dans son ensemble se relève d'une crise, on constate qu'il y a des gens qui s'en remettent mieux que d'autres, et en principe les pauvres s'en remettent plutôt plus mal que les nantis ; on pourrait même considérer, avec un point de vue cynique, qu'une crise, une guerre, un cataclysme quelconque, sont destinés à faire le ménage et à nettoyer la société de ses scories pour ne conserver si possible que sa partie la plus noble, pour faire court ceux qui ont les moyens de s'en sortir mieux que les autres.
Ainsi avec le prochain krach financier qui se profile, comme nous avertit Jean Gadrey, nous ferions mieux de commencer à prendre quelques dispositions afin de faire face aux petits malheurs qui se profilent à l'horizon, encore un peu masqués par la brume de l'optimisme retrouvé après quasiment une décennie de crise post-subprime (c'était en 2007-2008)
Gadrey nous montre un graphique intéressant qui ressemble à s'y méprendre à la courbe des températures :
En fait il s'agit de l'indice Dow-Jones depuis le 1er janvier 1997 ; on peut aussi consulter le graphique depuis l'année 1920 si le cœur nous en dit :
Impressionnant, non ?
L'indice était de 100 au tout début, il est maintenant à plus de 24000 points, une remarquable progression en l'espace de moins d'une centaine d'années ; il est passé par un minimum de 42,84 le 30 juin 1932, résultat d'une fameuse crise qui apparemment n'est pas restée dans toutes les mémoires (la quasi totalité des protagonistes de l'époque sont bien sûr morts et enterrés depuis longtemps), et il a également enregistré un petit creux en mars 2009, à quelques 7600 points, après être monté à près de 14000 points en octobre 2007, preuve s'il en est que nous sommes bien peu de choses face à la furie des éléments.
On remarquera aussi une petite dépression en 2002, la marque de l'explosion de la bulle internet qui a surtout touché le Nasdaq, et justement ça tombe bien Jean Gadrey nous montre le graphique à la suite de celui du Dow Jones :
Et Jean Gadrey de nous énumérer les différentes bulles qui virevoltent autour de nous sans que le grand public en soit le moins du monde conscient :
On voit bien qu'en 1929 ainsi qu'en 2000 l'écart était anormalement élevé, et on a vu ce qui s'est ensuivi ; en 2007 il semblerait que le ratio n'ait pas eu le temps de se remettre du choc de 2000 et n'a pas augmenté énormément, cependant il a quand même bien plongé en 2008-2009, pour mieux remonter depuis.
Nous avons donc aujourd'hui un ratio qui se trouve au-dessus de la moyenne et qui a dépassé celui ayant précédé la grande crise de 1929, ce qui fait réfléchir, non ? Quand il aura atteint le niveau de 2000, s'il arrive jusque là, on pourra vraiment commencer à se faire du souci, et au train où vont les choses cela devrait arriver d'ici deux-trois ans tout au plus.
Mais on peut se demander pourquoi le cours des actions monte de cette façon alors que l'économie réelle fait quasiment du surplace, avec de timides progressions que chaque gouvernement cherche à rendre plus imposantes afin de satisfaire la populace.
Une explication nous est fournie par Philippe Béchade quand il nous dit :
En fait les banques qui sont bénéficiaires de ces émissions de monnaie par les Banques Centrales, devraient en faire profiter l'"économie réelle" déjà citée plus haut, en octroyant des crédits aux entreprises et aux ménages ; au lieu de cela elles le placent en bourse en se servant de robots (dixit Béchade) qui font le travail automatiquement : au fur et à mesure que l'argent rentre, il est placé, et cela entraine la hausse continue des actions.
Comme Béchade le dit ce système ne peut que perdurer, car s'il venait à cesser alors...
Alors le Ponzi s'effondrerait !
Je ne sais pas si on peut vraiment comparer ce système avec un Ponzi, dans lequel les derniers arrivants financent le schmilblick et sont régulièrement les dindons de la farce ; dans notre cas les bourses sont surévaluées à cause des liquidités détournées par les banques, donc n'importe qui peut se retrouver le dindon de la farce s'il ne se retire pas à temps du jeu de dupes, qu'il soit premier ou dernier arrivant, mais le résultat est que quand le chateau de cartes s'écroulera seuls ceux qui auront retiré juste avant leur jeu s'en sortiront et pourront rejouer quelque temps après quand les cours seront descendus à des plus bas.
Et le jeu en bourse est simplissime : il suffit d'acheter au plus bas et de vendre au plus haut, on a vu plus compliqué que ça n'est-ce pas ?
Cependant, malgré mes immenses (hum) connaissances en matière financière je ne suis pas capable de comprendre le mécanisme qui est censé nous amener droit dans le mur à échéance plus ou moins proche (ou lointaine, selon qu'on regarde le verre...enfin vous m'avez compris)
En me basant sur le site captaineconomics qui tente de m'expliquer le bidule qu'on appelle le quantitative easing dans la langue de Shakespeare, ou l'assouplissement quantitatif dans celle de Molière (ou celle de votre professeur de yoga), on a les étapes suivantes :
A ce stade, si nous faisons une pause, nous constatons les situations bilancielles suivantes :
Et par conséquent la dernière étape est une vue de l'esprit :
Cependant un autre danger nous guette également, tapis sournoisement dans la littérature spécialisée mais bizarrement absent de nos médias habituels, bien qu'il soit évident qu'il éclatera un jour comme il l'a fait à de nombreuses reprises par le passé, à savoir la prochaine crise financière.
Il faut dire quand même qu'on se remet toujours d'une crise financière, la preuve c'est que nous sommes toujours là, en plutôt bonne santé, du moins apparente, comme d'ailleurs nous nous sommes remis des deux guerres mondiales, alors qu'il n'est pas certain que nos enfants et petits enfants, et leurs descendants, se remettront facilement de ce qui les attend sur le plan du climat.
Mais à chaque fois c'est pareil, même si la société dans son ensemble se relève d'une crise, on constate qu'il y a des gens qui s'en remettent mieux que d'autres, et en principe les pauvres s'en remettent plutôt plus mal que les nantis ; on pourrait même considérer, avec un point de vue cynique, qu'une crise, une guerre, un cataclysme quelconque, sont destinés à faire le ménage et à nettoyer la société de ses scories pour ne conserver si possible que sa partie la plus noble, pour faire court ceux qui ont les moyens de s'en sortir mieux que les autres.
Ainsi avec le prochain krach financier qui se profile, comme nous avertit Jean Gadrey, nous ferions mieux de commencer à prendre quelques dispositions afin de faire face aux petits malheurs qui se profilent à l'horizon, encore un peu masqués par la brume de l'optimisme retrouvé après quasiment une décennie de crise post-subprime (c'était en 2007-2008)
Gadrey nous montre un graphique intéressant qui ressemble à s'y méprendre à la courbe des températures :
Graphique 1. Le Dow Jones du 01/01/1997 au 02/12/2017 |
En fait il s'agit de l'indice Dow-Jones depuis le 1er janvier 1997 ; on peut aussi consulter le graphique depuis l'année 1920 si le cœur nous en dit :
Source bing.com/search=Dow+Jones |
Impressionnant, non ?
L'indice était de 100 au tout début, il est maintenant à plus de 24000 points, une remarquable progression en l'espace de moins d'une centaine d'années ; il est passé par un minimum de 42,84 le 30 juin 1932, résultat d'une fameuse crise qui apparemment n'est pas restée dans toutes les mémoires (la quasi totalité des protagonistes de l'époque sont bien sûr morts et enterrés depuis longtemps), et il a également enregistré un petit creux en mars 2009, à quelques 7600 points, après être monté à près de 14000 points en octobre 2007, preuve s'il en est que nous sommes bien peu de choses face à la furie des éléments.
On remarquera aussi une petite dépression en 2002, la marque de l'explosion de la bulle internet qui a surtout touché le Nasdaq, et justement ça tombe bien Jean Gadrey nous montre le graphique à la suite de celui du Dow Jones :
Graphique 2. Le Nasdaq depuis 20 ans, graphique du 02/12/17 |
Et Jean Gadrey de nous énumérer les différentes bulles qui virevoltent autour de nous sans que le grand public en soit le moins du monde conscient :
- la bulle obligataire ;
- la bulle immobilière aux Etats-Unis ;
- la bulle de la dette étudiante, toujours aux Etats-Unis ;
- la bulle des crédits automobiles, encore aux Etats-Unis ;
- la bulle sur les dettes sur les cartes de crédit, devinez où ;
- enfin la bulle de la dette des entreprises chinoises (il n'y a pas que les Etats-Unis à foutre le bordel) « plus énorme encore que celle des ménages américains » !
Avec toutes ces bulles si on échappe au désastre c'est qu'une bonne fée aura utilisé sa baguette au bon moment...
Mais un autre graphique s'avère inquiétant, c'est celui que nous montre le site businessbourse :
Source businessbourse |
On nous explique que
- Robert Shiller a développé un indice, le CAPE (cyclically adjusted price to earnings), dit aussi PER de Shiller, qui correspond à la capitalisation boursière rapportée aux bénéfices, ajustés de l’impact du cycle économique. En fait, pour obtenir l’indicateur, il faut diviser la valeur boursière des marchés d’actions américains par la moyenne sur 10 ans des bénéfices annuels.
On voit bien qu'en 1929 ainsi qu'en 2000 l'écart était anormalement élevé, et on a vu ce qui s'est ensuivi ; en 2007 il semblerait que le ratio n'ait pas eu le temps de se remettre du choc de 2000 et n'a pas augmenté énormément, cependant il a quand même bien plongé en 2008-2009, pour mieux remonter depuis.
Nous avons donc aujourd'hui un ratio qui se trouve au-dessus de la moyenne et qui a dépassé celui ayant précédé la grande crise de 1929, ce qui fait réfléchir, non ? Quand il aura atteint le niveau de 2000, s'il arrive jusque là, on pourra vraiment commencer à se faire du souci, et au train où vont les choses cela devrait arriver d'ici deux-trois ans tout au plus.
Mais on peut se demander pourquoi le cours des actions monte de cette façon alors que l'économie réelle fait quasiment du surplace, avec de timides progressions que chaque gouvernement cherche à rendre plus imposantes afin de satisfaire la populace.
Une explication nous est fournie par Philippe Béchade quand il nous dit :
- J’ai l’impression qu’on est dans un véritable Ponzi. Donc, chaque jour, on achète parce qu’on sait de façon presque sure que ça vaudra plus cher demain puisque demain y aura plus d’argent que la veille même s’il n’y a pas plus de croissance. Dans l’économie d’entreprise, on se dit que puisque les marchés montent et que les taux restent bas, on peut continuer de racheter nos titres y compris d’emprunter de l’argent pour verser des dividendes qu’on aurait peut-être pas les moyens de verser en temps normal. Bref, tout le monde s’est adapté à ce que j’appelle un VRAI JEU DE CONS ! Parce que créer de la FAUSSE MONNAIE et dire ensuite que tout va bien parce que tout le monde fait semblant que ça va bien… Eh bien oui, à un moment donné, c’est un petit peu comme avec Madoff, on fait semblant de croire que l’on peut gagner 15% par an et que par derrière, y a pas un loup et qu’il n’y a pas quelque chose de complètement dysfonctionnel…. alors, on fait semblant d’y croire et puis un jour y a quelqu’un qui dit… euuhh, rendez-moi mon argent ! […] 1- Les valorisations des indices sont au niveau de 1929 sans euphorie, sans bulle mais avec un niveau d’endettement des entreprises passé en 10 ans de 30 à 40% aux Etats-Unis, ce qui signifie qu’on achète bien la croissance aux Etats-Unis à crédit ! 2- La capitalisation de la totalité des marchés actions est de 115% du Pib mondial et ce sans prendre en compte les ETF, etc…. On est sur quelque chose de DINGUE !! Et je vous le répète: ON NE PEUT PAS ARRÊTER SINON, C’EST LE PONZI QUI S’EFFONDRE !!
En fait les banques qui sont bénéficiaires de ces émissions de monnaie par les Banques Centrales, devraient en faire profiter l'"économie réelle" déjà citée plus haut, en octroyant des crédits aux entreprises et aux ménages ; au lieu de cela elles le placent en bourse en se servant de robots (dixit Béchade) qui font le travail automatiquement : au fur et à mesure que l'argent rentre, il est placé, et cela entraine la hausse continue des actions.
Comme Béchade le dit ce système ne peut que perdurer, car s'il venait à cesser alors...
Alors le Ponzi s'effondrerait !
Je ne sais pas si on peut vraiment comparer ce système avec un Ponzi, dans lequel les derniers arrivants financent le schmilblick et sont régulièrement les dindons de la farce ; dans notre cas les bourses sont surévaluées à cause des liquidités détournées par les banques, donc n'importe qui peut se retrouver le dindon de la farce s'il ne se retire pas à temps du jeu de dupes, qu'il soit premier ou dernier arrivant, mais le résultat est que quand le chateau de cartes s'écroulera seuls ceux qui auront retiré juste avant leur jeu s'en sortiront et pourront rejouer quelque temps après quand les cours seront descendus à des plus bas.
Et le jeu en bourse est simplissime : il suffit d'acheter au plus bas et de vendre au plus haut, on a vu plus compliqué que ça n'est-ce pas ?
Cependant, malgré mes immenses (hum) connaissances en matière financière je ne suis pas capable de comprendre le mécanisme qui est censé nous amener droit dans le mur à échéance plus ou moins proche (ou lointaine, selon qu'on regarde le verre...enfin vous m'avez compris)
En me basant sur le site captaineconomics qui tente de m'expliquer le bidule qu'on appelle le quantitative easing dans la langue de Shakespeare, ou l'assouplissement quantitatif dans celle de Molière (ou celle de votre professeur de yoga), on a les étapes suivantes :
- [L]a Banque Centrale [...] crée de la monnaie. Cette monnaie n'est pas créée physiquement, il s'agit simplement d'une ligne de crédit sur le compte de la Banque Centrale ;
- Pour injecter cet argent fraîchement créé, la Banque Centrale achète des bons souverains aux institutions financières (banques, compagnies d'assurances, fonds de pension) ;
- Les banques se retrouvent donc avec davantage de cash, qui peut ainsi être prêté plus facilement (et à un taux plus faible) aux entreprises et ménages, dans le but de booster l'investissement et la consommation (et donc la demande agrégée : DA = C + I + G +( X - M)) ;
- Une fois la croissance retrouvée grâce à la hausse de l'investissement et de la consommation, la Banque Centrale doit en théorie vendre les bons souverains précédemment achetés (ou bien attendre que les bons arrivent à maturité), et détruire la monnaie qui a été créée. Si l'intervention est totalement stérilisée, la monnaie créée au moment de la crise pour booster l'investissement doit être détruite ensuite pour éviter les pressions inflationnistes.
Pour info la demande agrégée (DA) est le résultat de C + I + G +( X - M) dans lequel on a :
- C = consommation des ménages
- I = investissement
- G = dépenses du gouvernement et des administrations publiques
- X = exportations
- M = importations
Mais voilà, cela c'est la théorie, le QE est supposé "booster l'investissement et la consommation", c'est-à-dire C et I dans l'équation, mais dans la réalité, dans le monde réel comme on dit (l'autre étant celui des Bisounours) on s'aperçoit que seule une toute petite partie du QE va effectivement à C et I, la plus grosse part allant, vous l'aurez deviné, dans ce que l'on appelle les actifs financiers (les actions, les obligations et les autres instruments financiers comme les instruments financiers à termes dont la panoplie est tellement vaste que même les banquiers n'arrivent pas à s'y retrouver...) et immobiliers de toutes natures ; normalement ce sont les prix à la consommation qui devraient monter, mais on observe au contraire qu'ils se montrent très sages alors que les actifs, eux, se retrouvent propulsés dans la stratosphère ; nous avons déjà vu plus haut ce qu'il en était du cours des actions, voici ce que cela donne avec l'immobilier :
T1 1975 - T2 2017, source journaldunet |
Après une accalmie en 2007-2008 due à la dernière crise financière qui a un peu refroidi les esprits, la courbe reprend hardiment sa course vers les étoiles, sauf cependant en France ou bizarrement elle demeure plutôt calme, à croire que tout a été misé sur les titres financiers dans notre pays... Le site journaldunet nous dit d'ailleurs :
- Aux Etats-Unis, la chute de l'indice des prix amorcée en 2007 a été vertigineuse (-19% entre le 2e trimestre 2007 et le 2e trimestre 2012), mais le marché s'est nettement redressé depuis (+26%).
A rapprocher de ce que nous disait Jean Gadrey quand il nous parlait des différentes bulles et notamment, je le rappelle :
- la bulle immobilière aux Etats-Unis.
Mais pour en revenir à la tentative d'explication du Captain Economics, nous avons donc dès le départ un problème avec la création ex nihilo de monnaie par la Banque Centrale, puisqu'il nous dit :
- [L]a Banque Centrale [...] crée de la monnaie. Cette monnaie n'est pas créée physiquement, il s'agit simplement d'une ligne de crédit sur le compte de la Banque Centrale.
Ainsi la création de monnaie se traduit par une simple écriture comptable du style :
- Débit : liquidité (celle qui est créée ex nihilo)
- Crédit : ????
On peut imaginer que le poste Crédit représente la Nation, le contribuable, le Père Noël ou que sais-je encore, mais de toute façon il s'agit de ce que l'on appelle en langage familier de la monnaie de singe, contrastant avec la monnaie sonnante et trébuchante, celle que vous pouvez utiliser au marché pour acheter vos poireaux et que le vendeur acceptera sans rechigner (ah le bon sens paysan !) ; mais bref, tout notre système économique est ainsi fait depuis belle lurette, la monnaie en circulation n'est plus adossée à des lingots d'or ou à des coquillages, il faut donc s'y faire et faire confiance à la mécanique en place qui nous permet de dépenser bien plus que ce que l'on possède en réalité (mais si on tient compte de la réalité où va-t-on je vous le demande)
Dans la deuxième étape, après donc la création de monnaie ex nihilo par la Banque Centrale, nous avons ceci :
- [...] la Banque Centrale achète des bons souverains aux institutions financières (banques, compagnies d'assurances, fonds de pension)
Et on nous dit que c'est « pour injecter cet argent fraîchement créé », comme s'il s'agissait de prendre une seringue et d'inoculer à quelqu'un un produit qui s'appellerait "argent" ; donc l'action d'acheter les bons souverains se traduit en principe comme suit dans les comptes de la Banque Centrale :
- Débit : bons souverains (à l'actif du bilan dans le poste Titres financiers je suppose)
- Crédit : liquidité (celle qui a été précédemment créée ex nihilo)
Du côté des banques et autres institutions financières cela donne normalement :
- Débit : liquidité (celle qui est créée ex nihilo)
- Crédit : bons souverains (obligations que les banques ont dégagé à bon compte)
- Banque Centrale :
- Actif : bons souverains
- Passif : ???? (on ne sait pas trop à qui la Banque Centrale doit des comptes)
- Banques et autres institutions financières :
- Actif : liquidité (à moi le flouze)
- Passif : ???? (les bons souverains qui figuraient à l'actif sont partis, et le passif est le même que celui que les banques avaient avant l'opération)
Ensuite vient la troisième étape :
- Les banques se retrouvent donc avec davantage de cash, qui peut ainsi être prêté plus facilement (et à un taux plus faible) aux entreprises et ménages, dans le but de booster l'investissement et la consommation (et donc la demande agrégée : DA = C + I + G +( X - M))
Si cette étape était respectée nous aurions dans les comptes des banques :
- Débit : créances sur les clients (i.e. les prêts qu'elles leur accordent)
- Crédit : liquidité (celle qui a été créée ex nihilo et que maintenant les banques prêtent à leurs clients)
Oui mais non, en fait ce qui est observé est ce qui suit :
- Débit : créances sur les clients (i.e. les prêts qu'elles leur accordent) pour une minuscule partie
- Débit : achats d'actifs financiers et immobiliers pour une (très) grande partie
- Crédit : liquidité (celle qui a été créée ex nihilo et que maintenant les banques prêtent un peu à leurs clients et placent surtout en actifs financiers et immobiliers)
- Une fois la croissance retrouvée grâce à la hausse de l'investissement et de la consommation, la Banque Centrale doit en théorie vendre les bons souverains précédemment achetés (ou bien attendre que les bons arrivent à maturité), et détruire la monnaie qui a été créée. Si l'intervention est totalement stérilisée, la monnaie créée au moment de la crise pour booster l'investissement doit être détruite ensuite pour éviter les pressions inflationnistes.
Eh oui, parce que la croissance c'est un peu comme Godot, on l'attend, on l'attend, mais elle n'arrive pas, du moins pas au rythme souhaité, parce qu'il n'y a pas eu assez d'investissement et pas assez de consommation des ménages, tout est allé à la Bourse ou à la Pierre (j'allais dire la Vie...)
Mon incompréhension du mécanisme global tient au fait qu'avec ces QE à répétition les Banques Centrales se gavent de bons souverains (i.e. d'obligations) et que je ne vois pas qui va les leur racheter si tout le système se casse la figure dans le cas où les cours de la Bourse et de l'immobilier viendraient à s'effondrer.
Mais peut-être que je ne me pose pas la bonne question, après tout.
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