Plus que quelques jours et nous en aurons terminé avec le pire président que les Etats-Unis aient jamais connu.
Les événements que nous vivons actuellement sont littéralement inimaginables, inimaginables dans un monde normal, mais sommes-nous encore dans un monde normal ? Apparemment non. Il semblerait qu'un monde parallèle se soit progressivement mis en place sans que nous y prenions garde, un monde qui serait apparu bien avant l'élection de Trump en 2016 et qui aurait justement permis qu'un clown puisse devenir le président de la première puissance mondiale avec toutes les conséquences que cela entraine et entrainera pendant un certain temps non seulement en Amérique mais aussi sur le reste de la planète.
Si l'on se contente de contempler le désastre que représente Trump lui-même en ce moment nous ne devrions pas être surpris de ce qui arrive ; il nous avait en quelque sorte prévenus dès le départ, dès avant son élection de 2016 nous avions des indices (voir Donald Trump n’exclut pas de contester le résultat de l’élection), et juste après son élection nous étions fixés puisqu'il était allé jusqu'à contester les résultats (voir Etats-Unis: Trump dit avoir remporté le suffrage populaire), niant qu'Hillary Clinton avait bien gagné le vote dit populaire avec près de 3 millions de voix d'avance (65 853 514 contre 62 984 828 exactement) ! Par la suite, durant ses quatre longues années d'errance twit-terreuses, les mensonges se sont alignés à une cadence infernale que les journalistes avaient le plus grand mal à comptabiliser ; le Washington Post en a décompté pas moins de 30 529 en 1 455 jours, soit quelques 21 mensonges par jour, ce qu'on peut regarder comme susceptible de figurer dans le Guinness des records ! Avec comme le premier d'entre tous ces mensonges celui de la création de la plus grande économie de l'histoire répété pas moins de 492 fois ! (voir notamment Les merveilleux résultats de Trump)
Et pour l'élection de 2020 Trump avait très tôt préparé le terrain afin de « motiver » ses troupes en les conditionnant habilement ; la stratégie était claire : le coronavirus allait inciter une majorité de démocrates à voter par correspondance alors que les républicains iraient voter en personne, faisant fi des consignes de distanciation physique puisque leur cher président leur a assuré que le Covid-19 est une invention des Chinois pour ruiner l'économie américaine ! Ah non, pardon, en fait c'est du changement climatique qu'il s'agit, mais ça marche aussi pour le Covid-19 qui pour lui est une invention de Pékin, il l'appelle d'ailleurs toujours le virus chinois, les Chinois étant par essence même l'ennemi absolu de l'Amérique qui vole le travail des bons Américains.
Ainsi on savait très exactement ce qui allait se passer, le soir du 3 novembre il était très probable que les Républicains aient une certaine avance sur les Démocrates, puis qu'au fur et à mesure que les votes par correspondance seraient traités le résultat basculerait en faveur de ces derniers, d'où l'idée simplissime de persuader ses électeurs que ces votes en « distanciel » seraient frauduleux et ne devraient pas être décomptés, et le tour était joué !
Mais les votes par correspondance ne sont pas plus frauduleux que les autres, des élus républicains ont d'ailleurs reconnu que les élections s'étaient tenues à la régulière (voir USA 2020-Des sénateurs républicains reconnaissent l'élection de Joe Biden), même s'il a pu y avoir quelques couacs ici ou là (des électeurs ayant voté par correspondance pouvant être décédés le jour de l'élection, ce qui ne doit pas représenter un très grand nombre...) ; cependant quelques couacs peuvent difficilement expliquer une différence...de plus de 7 millions de voix !
Le chemin vers la calamiteuse journée du 6 janvier 2021 a également été astucieusement balisé de quelques jalons aujourd'hui facilement identifiables, comme par exemple quand Trump a déclaré publiquement, en direct lors d'un face à face avec Joe Biden, que les Proud Boys devaient se tenir prêts, après avoir convenu en 2017 qu'il y avait « des gens très bien des deux côtés » lors des émeutes de Charlottesville qui avaient fait un mort et 35 blessés comme par hasard dans le camp des « gauchistes » ; le Ku Klux Klan avait au passage remercié Trump par la voix de son ténor David Duke :
Thank you President Trump for your honesty & courage to tell the truth about #Charlottesville & condemn the leftist terrorists in BLM/Antifa https://t.co/tTESdV4LP0
— David Duke (@DrDavidDuke) 15 août 2017
Merci président Trump pour votre honnêteté et votre courage de dire la vérité au sujet de Charlottesville et de condamner les terroristes gauchistes de Black Lives Matter et des Antifa [antifascistes]
Le compte Twitter de David Duke a été depuis supprimé comme celui de tant d'autres, impossible donc aujourd'hui de consulter toutes les insanités proférées, ce qui peut être considéré comme un bien ou un mal (à vous de voir)
Vint enfin la journée du 6 janvier qui était prévue comme étant celle qui verrait la confirmation de Joe Biden suite au décompte officiel des voix par le vice-président en charge Mike Pence, une simple formalité puisqu'à ce stade là les jeux sont faits et plus rien, à part un coup d'état, ne peut remettre en question le résultat des urnes.
Mais c'était sans compter sur Donald Trump qui a choisi ce jour précis, un peu avant la « cérémonie », pour tenir un meeting comme il en a le secret, dont on peut voir l'intégralité sur 🔴 TRUMP RALLY LIVE IN DC: President Donald Trump at Save America Rally at The Ellipse 1/6/21 - YouTube :
Donald Trump : nous allons marcher sur le Capitole et je serai avec vous ! (source YouTube) |
Tout le monde aura remarqué que Trump a en fait « trumpé » son monde en utilisant la célèbre devise « armons-nous et partez ! » que tout bon stratège sait employer au bon moment pour motiver ses troupes à aller de l'avant tout en restant lui-même prudemment hors de portée des mauvais coups.
Les Proud Boys étaient « prêts », ainsi que tous les sympathisants QAnon, ceux-là même qui croient dur comme fer que (source Wikipédia)
une guerre secrète a lieu entre Donald Trump et des élites implantées dans le gouvernement (l'État profond ou Deep State), les milieux financiers et les médias, qui commettraient des crimes pédophiles et sataniques1.
La majorité de la foule était en fait de « paisibles » citoyens venus pour participer « pacifiquement » à une réunion censée selon eux soutenir leur président adoré et renverser (par quel moyen ?) le résultat des élections ; car oui, beaucoup de ces (gros pour la plupart) naïfs étaient et sont toujours persuadés qu'on leur a volé leur vote et qu'il était (est) encore possible de refaire tourner la grande roue du casino mis en place par Donald Trump.
J'ai moi-même regardé en direct ce qui s'est passé au Capitole, puis plus tard j'ai visionné de nombreuses vidéos racontant toutes la même histoire mais sous des angles différents : la foule, après avoir été chauffée à blanc par leur idole qui leur avait enjoint de « marcher sur le Capitole », s'est d'abord heurtée au cordon de sécurité qui, contrairement à ce qui a été prétendu par les usual suspects, a bien essayé de lui barrer le passage, parfois même très violemment, avec par exemple un policier (en)trainé loin de ses collègues et frappé par un manifestant avec la hampe de son drapeau, ce que tout le monde peut constater par lui-même (voir Capitol Rioters Drag Officer Down Steps, Beat Him With American Flag in Viral Videos)
Vue plongeante sur le policier. |
Seule une poignée de policiers a facilité le passage de la horde, ils ont été identifiés et seront poursuivis par la justice (voir Etats-Unis: deux policiers suspendus après les violences au Capitole (yahoo.com) ; la majorité des policiers ont cependant tenté réellement de protéger les locaux du Capitole, mais de toute évidence ils étaient trop peu nombreux et ont été submergés par le nombre et la détermination des décérébrés hurlant et vociférant divers slogans ; il y aura une enquête et les responsables seront connus (le chef de la police du Capitole a d'ailleurs démissionné)
Mais l'enquête sur ces événements sera longue, tous les participants qui pourront être retrouvés le seront, ils seront jugés et sévèrement condamnés, cela ne fait aucun doute.
En ce qui concerne la cérémonie d'investiture de Joe Biden, le 20 janvier prochain, il serait illusoire de penser qu'un 6 janvier bis arrivera, ce ne sera pas le cas, tous les bâtiments officiels seront gardés et les policiers ou militaires en poste ce jour-là auront des consignes très strictes qu'ils feront mieux de respecter ; il n'y en aura pas qui faciliteront quoi que ce soit à d'éventuels illuminés qui auraient la mauvaise idée de franchir les limites qui seront fixées par les autorités.
Pourtant ce que l'on ne peut écarter totalement c'est le geste désespéré d'un militaire ou d'un policier trumpiste en charge de la sécurité de Joe Biden qui passerait à la postérité en sulfatant le nouveau président et son entourage au bon moment...J'espère que les personnes en charge de la sécurité ont réfléchi à ce scénario et ont pris les dispositions adéquates (charger les fusils à blanc...?)
A part cela Biden sera le 46ème président des Etats-Unis et du « monde libre », nous lui souhaitons bonne chance, il va en avoir besoin.
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