Au sujet de la guerre en Ukraine il y a beaucoup de spéculations sur ce qui peut se passer dans les semaines, les mois, les années à venir.
La fourchette des hypothèses envisageables est grande, cela va d'un retrait pur et simple des troupes russes, avec en prime des excuses de Vladimir Poutine pour le dérangement occasionné, jusqu'à l'apocalypse nucléaire agrémentée d'une troisième guerre mondiale permettant de régler temporairement le problème de la surpopulation ; il va sans dire que ces deux extrêmes sont hautement improbables, quoique non totalement impossibles, et la vérité se situe quelque part aux alentours du milieu avec une infinité de variantes et sous-variantes que personne n'est actuellement en mesure d'imaginer.
Il y a quand même certaines pistes qui semblent se dessiner, par exemple concernant les sanctions contre la Russie avec ses dommages collatéraux inévitables, comme nous l'explique très bien Jean-Marc Jancovici dans Jean-Marc Jancovici répond aux questions d'Apolline de Malherbe :
Je vous fiche mon billet : on ne se passera pas de la totalité du pétrole et du gaz russe. L'Europe tomberait en récession, c'est évident.
Oui, il est évident que si nous coupions immédiatement le robinet du gaz et du pétrole en provenance de Russie et à destination des pays européens qui sont très demandeurs cela aurait de lourds effets
- sur la Russie elle-même qui se verrait privée de recettes conséquentes (650 millions de dollars par jour pour l'année 2021)
- sur les pays importateurs très dépendants des hydrocarbures russes (l'Allemagne a vu sa part de gaz russe passer de 36 à 55% depuis 2011)
Nous sommes donc confrontés à un dur dilemme :
- soit nous voulons frapper un grand coup contre la Russie, et en contrepartie nous allons nous causer de sérieux problèmes ;
- soit nous décidons de temporiser en ne coupant pas totalement les tuyaux de gaz et de pétrole, mais en contrepartie nous permettons à la Russie de financer son effort de guerre contre l'Ukraine, et possiblement contre d'autres pays par la suite...
You were given the choice between war and dishonour. You chose dishonour, and you will have war. (source goodreads)
On pourrait « adapter » cette formule ainsi :Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre.
Vous aviez à choisir entre la guerre et l'économie ; vous avez choisi l'économie et vous aurez la guerre.Oui car les sanctions « pas trop lourdes » sont supposées ménager nos économies, mais en permettant à la Russie de continuer sa guerre, et de pourquoi pas l'étendre après avoir détruit l'Ukraine, nos économies risquent d'en souffrir bien plus encore.
De quels efforts, de quelles actions s'agit-il précisément ?
RépondreSupprimerDes efforts qui nous coûteront en terme de niveau de vie essentiellement.
SupprimerComme nous ne pouvons pas entrer en guerre directement contre la Russie, il faut accepter que les sanctions nous pénalisent également, sachant que les Russes souffriront de toute façon bien plus que nous, sans parler des Ukrainiens dont les malheurs sont infiniment plus grands que ce que nous sommes susceptibles de subir.
Pour le dire autrement, en voulant préserver nos économies nous permettons à Poutine de suivre son plan initial qui est manifestement d'envahir l'Ukraine dans sa totalité afin de l'annexer purement et simplement ; si nous ne l'arrêtons pas à temps il est capable de continuer sur sa lancée en prétextant que c'est nous qui l'avons agressé avec nos sanctions.
Evidemment ce n'est qu'une hypothèse de ma part, je ne fais que dire ce que je crains, mais il n'est pas certain que cela se réalise ainsi, je n'ai pas de boule de cristal et je vois que personne ne sait comment tout cela va finir.
Tenez, voici l'opinion de quelqu'un d'autre : https://twitter.com/JulianRoepcke/status/1502685686998126603
SupprimerUnpopular opinion: The day Putin accepts a ceasefire in 🇺🇦 will be the worst day in Ukrainian history.
The entire world will pressure Kyiv (@ZelenskyyUa) to accept the offer, he must/will, and whatever is under Russian control at this moment will never be given back to Ukraine.
C'est malheureusement un scénario possible dans lequel Poutine arriverait à s'en tirer à (très) bon compte, personne ne voulant par la suite maintenir les sanctions actuelles, ce serait alors busines as usual.
""""les efforts que nous ne faisons pas aujourd'hui""""
RépondreSupprimerEt c'est vous qui dites ça ? j'ai bien fait de passer par ici. Après le climat, l'écononomie, la santé, vous avez trouvé un nouveau sujet pour faire briller l'ultracrépidarien que vous êtes. Bravo.
Poutine a perdu. il s'est totalement planté. bien sur sur le plan militaire (mais pour combien de temps?) il a le dessus mais il va se trouver face à un nouvel Afghanistan.
« il a le dessus mais il va se trouver face à un nouvel Afghanistan. »
SupprimerDit comme ça sur un ton affirmatif cela a un nom il me semble. Attendez, ça va me revenir. Ah oui, c'est de l'ultracrépidarianisme !
L'Ukraine c'est 43 millions d'habitants qui n'ont pas envie de se laisser faire sur une surface équivalente à celle de la France. Poutine n'a pas les moyens d'entretenir une armée d'occupation. Pour votre gouverne le PIB de la Russie est égal à celui de l'Espagne. Il a déjà commencé à s'enliser et il continuera.
SupprimerL'ultracrépidarianisme c'est utiliser des phrases au mode affirmatif sur un sujet qui est en dehors de votre domaine de compétence.
SupprimerCe que vous dites est une possibilité parmi bien d'autres, rien de plus.
Par exemple rien ne vous dit que Poutine a l'intention d'entretenir une armée d'occupation, s'il ne le fait pas vos assertions tombent à l'eau.
Mon pauvre garçon... A votre avis pourquoi Poutine a attaqué l'Ukraine ? C'est la suite logique de l'annexion de la Crimée surtout qu'en Ukraine il y a aussi du gaz et du pétrole). Seulement il s'est lamentablement planté en pensant que ses troupes seraient accueillies avec des fleurs et que ça serait réglé en trois coups de cuiller à pot. Si vous aviez un tant soit peu le sens de l'observation vous vous seriez aperçu que sa tactique a changé et que maintenant il se conduit comme il l'a fait en Tchétchénie et en Syrie.. ceci parce qu'il a perdu et qu'il n'annexera jamais ce pays si son peuple ne le veut pas, et c'est l'histoire qui nous le dit : Algérie, ex Congo belge, Angola, Corée, Vietnam.
SupprimerCe que je dis je le tiens de mon beau-père amiral.
Mon pauvre Robert... Si vous me lisiez, ou plutôt si vous étiez capable de comprendre ce que vous lisez, vous sauriez que je dis à peu près la même chose que vous, sauf que contrairement à vous je n'affirme rien, les experts étant tous dans l'expectative. Mais il est vrai que quand on a un amiral dans la famille on peut se permettre de faire le malin, cependant je vous préviens, Michel Goya, un véritable spécialiste en conflits armés, a admis qu'il s'était trompé dans son analyse de la situation. Est-ce que votre amiral de beau-père acceptera de reconnaitre qu'il s'est lui aussi planté si les choses ne se passent pas comme il l'avait prévu ? S'il est comme vous je pense qu'il tentera de se justifier et de retomber sur ses pattes comme il peut.
SupprimerTenez mon petit Robert, voici un article du Monde avec Michel Goya : https://www.lemonde.fr/international/article/2022/03/03/guerre-en-ukraine-a-long-terme-on-voit-mal-comment-l-armee-russe-pourrait-se-sortir-du-piege-d-une-guerilla-generalisee_6115995_3210.html
Supprimer« A long terme, on voit mal comment l’armée russe pourrait se sortir du piège d’une guérilla généralisée »
Mais peut-être après tout que votre beau-père lit Michel Goya, vous pourriez lui demander ce qu'il en pense.
J'ai plutôt l'impression qu'on se dirige vers une réorganisation des flux d'approvisionnement (avec logique de blocs) et pas vers une sobriété voulue et durable.
RépondreSupprimerComme je l'ai déjà souligné dans un autre commentaire (enfin il me semble), la démonstration que la sobriété (contrainte ou choisie) est compatible avec la principale dynamique structurante des États-nations, ie. la croissance, est loin d'être faite (les exemples historiques illusteraient plutôt une incompatibilité).
L'un n'est pas exclusif de l'autre.
SupprimerLa réorganisation des flux d'approvisionnement ne va pas se faire du jour au lendemain, on va donc passer par une phase de problèmes plus ou moins importants, comme on a pu en connaitre (et on en connait encore) à cause de la pandémie Covid-19.
Ensuite il y aura très probablement des remises en question sur nos modes de fonctionnement, sans pour autant abandonner complètement toutes nos habitudes.
Il est très difficile aujourd'hui de voir tout ce que cela va entrainer, mais Robert a certainement la solution clé en main, il sait que Poutine se trouvera face à un nouvel Afghanistan, il l'a vu dans sa boule de cristal, donc on peut lui faire confiance pour nous dire comment tout cela va se terminer. Moi j'en sais rien mais il est vrai que je suis ultracrépidarien.
Tenez, voici ce que pense un expert parmi tant d'autres : https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-en-l-etat-l-armee-russe-n-est-pas-capable-de-prendre-kiev-analyse-un-specialiste-des-questions-de-defense_5007206.html
SupprimerOn peut aussi suivre Michel Goya : https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/03/13/michel-goya-expert-d-elite-de-la-guerre-en-ukraine_6117303_4500055.html
Ce dernier pourtant ne croyait pas à une invasion de l'Ukraine par la Russie, jusqu'au 24 février dernier...
Et il y a bien d'autres spécialistes en géopolitique qui donnent leur avis...